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Full text of "Revue Universelle des Mines, de la Métallurgie, des Travaux Publics, des Sciences et des Arts Appliqués à l'Industrie"

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REVUE  UNIVERSELLE 

DES  MINES»  DE  là  HÉTALLintGIK ,  DES  TRATAtll  PUBLICS, 
DES  SCIENCES  ET  DES  ARTS 

APPLIQUÉS  A  yiNDUSTRIE. 


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Litae.  —  IMPRIMEBIE  DE  J.  DE50EK. 


« 


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REVUE  UNIVERSELLE 


DES  umz&t  ns  u  métallurgie,  des  travaux  publics, 

BIS  SCIENCES  ET  DES  ARTS 

APPLIQUÉS  A  L'INDUSTbIË. 

sot»  LA  BIMBCTH» 


M 


rasrBmsR  pu  itvORx  k  t'Acwx  ors  arts  et  KANUfACiimi»  n  ow  mim». 


TOME  OmiÉMB. 
1862.  —  1«  SEMESTRE. 


PARIS  ET  Li£eE 
B.  HOBLBTy  âDITBOR. 


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PROPBltTt  DE  L'ÉOITEVB. 


1.0  dépAt  lé^nl  dis  cot  ouvr&gu  u  ëlé  fuit  en  traoc^:  et  m  Belgique 
coDtormément  atu  lois  Toute  reproduction  du  texte  et  des  dessins  ^ 
Interdite. 


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REVUE  UNIVERSELLE 


DBS  mm,  DB  U  HfiTALLURGIB ,  DRS  TRAVAUX  PUBLICS, 

DKS  SClË.NCliis  ET        ARTS  APPUQUÉS  A  L'INDUSTRIE 


éiN^M  *  PBoal»  ^  «Mi  «1  awMftolun»  «1  ^  NriMi,  «in. ,  et*. 


La  Retnte  wiiverseUe  ,  fondée  en  1857  ,  compte  cinq  annrt  s 
d'exisieace  et  les  travaux  qu'elle  a  publiés  forment  iO  volumes 
de  5  à  600  pages ,  avec  nn  atlas  de  S50  planches  gravées. 

Oatre  les  Mémoires  originaux  dns  aux  ingénieur^  distingoés 
de  France  et  de  Belgi(îue  (jui ,  appréciant  rimportance  do  ce 
recueil  international ,  ont  bien  voulu  le  soutenir  par  leur  coila- 
boration,  ces  iO  volumes  contiennent  la  traduction  ou  l'analyse 
des  prindpaax  articles  qui  ont  paru  dans  les  Revues  étrangères 


PUBLIÉE  SOUS  LA  DiKECTIOR 


t 


U.  GH.   DE  CUYPER, 


Sllllil  ARNlI. 


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-  2  - 

sur  les  travaux  publics,  les  mines  »  la  métallurgie ,  les  arts  mé* 
caniques  et  chimiques ,  en  un  mot  sur  toutes  les  applications 
des  sciences  à  rindustrie. 

C'est  ce  caractère  cosmopolite  que  la  direction  de  la  Revue 
universelle  s'efforcera  de  développer  de  plus  eu  plus ,  et  dans 
ce  but  elle  s*est  assuré  un  concours  actif  en  Angleterre ,  en 
Allemagne ,  en  Italie  et  en  Espagne ,  et  elle  a  également  établi 
des  relations  avec  les  États-Unis  d'Amérique.  En  outre  ,  elle  a 
pris  les  dispositions  nécessaires  pour  présenter  dans  ie  second 
volume  de  lâôâ  les  inventions  et  les  procédés  nouveaux  dont 
TExposition  de  Londres  permettra  d'apprécier  la  valeur  pra- 
tique ,  et  dans  ce  but  le  nombre  des  planches  de  la  sixième 
année  sera  porté  de  50  à  60,  sans  augmenlalion  de  prix. 

Ënirn,  pour  répondre  au  vœu  d'un  grand  nombre  d'abonnés, 
la  Revue  umvmeUe  se  complétera  par  la  partie  économique, 
juridique  et  administrative  des  mines  et  de  la  métallurgie 
eu  i  lancu,  i^ui  est  conflée  à  M.  Simonin,  ingénieur  civil. 


uAcB.  —  nffmmiB  bs  x.  viaosa. 


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REVUE  UNIVERSELLE 


DES    MINES,   DE    LA    MÉTALLURGIE,    DES   TKAVAUX  PLBLlCb 

DES  SCIEKCES  ET  DES  ARTS 

APPLlUiji-S  A  ^INDUSTRIE. 


NOTE 

tum  LES 

USINES  DE  FEK  DU  PAYS  DE  CALLtS. 

BITRAIT  d'un  RAPPUai  SUR  UNE  KXCUR&ION  OA.NS  LES  UbUi£i> 
UÊTALLURQIQUE^  DE  L'ANOLETCaRË  , 

VAB 

£.  HOLLIN, 
tUtn  niGtlIIBUK  DES  MllflS, 

4860 


L'industrie  du  fer  a ,  depuis  quelques  années  «  acquis  dans 
le  Fays  de  Galles  une  împorianoe  que  Tabondance  da  minerai 
et  la  richesse  du  bassin  houiller  tendent  à  augmenter  encore. 
Il  me  serait  donc  impossible  de  décrire  toutes  les  nombreuses 
usines  qui  couvrent  celte  partie  de  TAngleierre,  el  j*ai  dû  en 
choisir  on  petit  nombre  des  plus  remarquables  par  l^éteuduc  et 

TOME  XI.  1 


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s  USINES  D£  FER 

la  perfection  des  travaux,  pour  les  étudier  avec  quelques  détails. 
Mais  avant  d'aborder  rns  descriptions,  il  est  nécessaire  de 
dire  deux  mots  des  minerais  que  Ton  y  traite  et  des  gisements 
qui  les  fournissent. 

Je  diviserai  ces  minerais  en  quatre  classes  : 

1"  L'hématite  brune. 
Le  carbonate  argileux. 

3"  Le  blackband. 

4"  La  liuionile  (Brmvn  ore). 

L'Ii/'iTiatite  se  Ikhivo  dahord  en  Ikuh's  puissants  aux  environs 
de  Llanll■i.^.<ant,  sur  la  rùie  sud  du  Pays  de  Galles;  rL'[)osanl  sur 
(lu  rairaiie  hoiiillci' ,  vWc  r?t  ( oiivrn  te  par  un  calcaire  dolomi- 
tique  qui  a|)partient  probableuient  à  la  fnrnialion  perniienne;  à 
Lanliarry,  cf  banc  a  5  pieds  de  puissance.  On  peut  évaluer  la 
production  de  ce  di:>trict  à  environ  26,0U0  tonnes  par  an,  dont 
la  richesse  luuyrniit'  appruciic  de  50  "/o. 

L'hémaiilP  c>i  eu  outre  amenée  en  quantité  assez  considé- 
rable du  Cuuil*orland ,  du  (iloucpstprshire  (  Forest  of  Dean ),  du 
Lancashire  ,  du  Devon.-iiire  et  du  Cornouailles. 

Le  citrbonate  argileux  (  argillaceous  carlionaie)so  prrscnto  en 
petites  couches  uiiiicos,  IVequeui aient  coiorécs  par  du  peroxyde, 
au  luit  ou  an  mur  des  couches  de  houille,  ou  bien  *  a  rognons 
disséminés  dont  la  richesse  est  d'ordifiaire  plus  grande,  et  qui 
sont  engagés  dans  les  ruches  de  ia  lui m.Jiiun  iiouillère. 

Le  blackband  (carbouaceous  ironstone)  bc  distingue  du  minerai 
préccdeul  par  la  présence  de  matiîires  charbonneuses  qui  le 
colorent  fortement.  Il  se  compose  de  carbonate  ferreux,  ma- 
tières charbonneuses,  alumine,  silice  et  traces  de  chaux,  et  est 
d*ordinaire  un  peu  plus  riche  que  le  précédent.  Leur  teneur 
varie  du  reste  dans  les  limites  assez  étendues  de  22  à  33  */». 

La  limonite  est  très-peu  employée  dans  le  Pays  de  Galles. 
Celle  que  J  y  ai  vu  travailler  venait  du  Norlbamptonsbire,  oit 
elle  se  vend  à  environ  5  sh.  ou  te,  6,25  la  tonne. 

UsiKB  d'Abbiidare.  —  L'usine  d'Aberdare ,  située  en  partie 
dans  la  commune  de  ce  nom ,  et  en  partie  sur  le  territoire 
d'Abeinant,  comprend  4  hauis^fonrneaui  en  marche  qui  pro- 
duisent ensemble  de  IS  à  1300  tonnes  de  fonte  par  semaine. 


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DU  PATS  DE  GALLES.  .  3 

Ces  fourneaux  sont  construits  en  bftU  pyramidal .  placés  1  un 
contre  Tantre ,  et  adossés  à  la  montagne.  J'ai  joint  à  ce  rapport 
le  dessin  du  plus  grand  de  ces  fourneaux,  pl.  i ,  flg.  i  à  5,  et  il  sera 
par  suite  inutile  d'insister  longuement  sur  leur  construction. 
Toutes  les  parties  qui  doivent  supporter  le  feu  sont  construites 
avec  des  briques  réfractaires  d'excellentes  qualités.  L'argile 
de  ces  briques  se  trouve  dans  le  terrain  anthraxtfère  des  envi« 
rons ,  et  a  un  gisement  analogue  à  celui  de  Targile  d'Andenne; 
elle  est  délayée  et  lavée  au  moyen  d'une  roue  hydraulique,  et  le 
pétrissage  se  fkit  à  ia  main. 

Les  embrasures  du  fourneau  sont  recouvertes  de  plaques  de 
fonte,  et  la  soufflerie  se  fait  au  moyen  de  6  tuyères,  t  sur 
chacun  des  3  ofttés,  outre  une  septième  qui  s'enlève  et  se 
replace  à  volonté  au-dessus  de  la  tympe.  Le  fourneau  est 
remarquable  par  son  grand  diamètre  au  ventre,  qui  est  à  peu 
près  égal  à  la  moitié  de  la  hauteur;  la  cuve,  en  outre,  n'est  pas 
exactement  circulaire ,  et  au  ventre ,  les  deux  axes  principaux 
ont  lun  âO,  Tautre  22  pieds;  à  la  hauteur  de  l'ouvrage,  ces 
deux  diamètres  ont  respectivement  8  1/2  et  iO  pieds ,  et  au  bas 
du  creuset  8  pieds  sur  9;  le  creuset  forme  le  prolongement  de 
l'ouvrage. 

La  production  de  ce  fourneau  est  immense ,  et  s*est  élevée , 
comme  j'ai  pu  le  constater  par  les  livres  qui  m'ont  été  commu- 
niqués, à  la  quantité  incroyable  de  iâ7  tonnes  par  semaine,  ou 

61  tonnes  par  jour. 

On  y  traite  un  mélange  d'hémaliie  brune  provenant  de  la  côte, 
de  carbonate  argileux  des  houillf  res ,  el  de  cendres  et  scories 
des  fours  à  puddler.  L'héniaiiie  a  une  teneur  moyenne  d't-u- 
vii'on  50  o/o,  et  revient,  avec  le  transport,  à  18  shel.,  ou  Ir.  22  50 
ta  tonne.  Le  carbonate  ar^iieux  .s'exti-aii  des  liouilItTes  mêmes 
de  rélablissemenl;  à  l'étal  crû,  il  ne  contient  que  23  à  7,,  de 
te";  mais  on  le  calcine  dans  des  tours  à  cuve  analogues  aux 
fours  à  chaux,  dans  lesquels  il  est  stratifié  avec  du  charbon. 
Il  perd  ,  dans  cette  calcinaiion  ,  envi!  <  fi  o  °'o  de  son  poids  par 
volatilisation,  el  par  suite  sa  teneur  s dcve  jusqu'à  33  à  35  "Z». 
On  peut  évaluer  sou  prix  de  revient  à  environ  7  sh.  ou  fr«  8-75 
la  tonne. 


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4  USINES  DE  PBR 

Le  mélange  se  fait  dans  les  proportions  suivantes  : 
S 1/2  de  carbonate  argileux  calciné, 
S1/3dliématite, 
1 3/5  de  scories. 

Les  scories  augmentent  la  richesse  du  lit  et  surtout  sa  fusibi- 
lité. L*béniatite  se  charge,  sans  même  avoir  subi  de  cassage 

préalable. 

Le  calcaire  s*emploie  à  Tétat  de  chaux  ;  ce  calcaire  est  souvent 
on  peu  dolomitiqae  et  de  couleur  grisâtre  claire;  on  remploie 
dans  la  proportion  d'environ  12  ^  15  °/o  du  lii  de  fusion,  c'est- 
à-dire  à  pou  pi  t-s  iO  à  io     de  la  fonte  produite. 

Cette  calcination  de  la  castine,  dont  l'avantage  a  été  si  souvent 
contesté ,  paraît  donner  k  Abordare  une  économie  notable  et  il 
semble  naturel  en  effet  que  dans  les  cas  où  Ton  ferme  le  sommet 
du  fourneau,  afin  d'en  utiliser  les  gaz ,  il  doit  011*6  avantageux 
de  supprimer,  à  l'intérieur  de  la  cuve,  les  dégagements  de 
vapeur  d'rau  et  d'acide  carbonique  qui  résultent  inévitablement 
de  remploi  du  calcaire  crû. 

Comme  combustible  ,  on  emploie  tantôt  un  mélange  de 
houille  et  de  coke,  tantôt  du  coke  seul,  mais  toujours  dans 
la  proportion  d  à  i)eu  |>rès  H  tonnes  de  charbon  par  tonne 
de  fonte  produite;  ce  charbon  revient  à  environ  fr.  4,ô0  à  5  Ir. 
la  tonne. 

Tout  le  lit  de  fusion  est  amené  directement  de  la  montagne 
sur  la  plate-forme  du  fniirtseau  qui  y  estado>sé.  Le  chargement 
se  fait  à  la  mesure,  mais  se  marque  au  poids  sur  les  livres, 
c'est-à-dire  que  chaque  mesure  est  censée  représenter  un 
certain  poids  déterminé,  une  lois  pour  toutes,  par  la  moyenne 
d'un  grand  nombre  d'expériences. 

Le  coke  se  rabri(}ue  par  deux  procédés  diilcrenls  :  en  tas  et 
en  Cours.  La  première  niélhode  consiste  il  faire  de  grandes  fosses 
alloni^ées  »■!  peu  profondes  dans  lesquelles  on  met  du  charbon  , 
jusi[u'à  ce  qu'il  dépasse  de((uelques  pieds  le  nivean  du  sol  ;au- 
desaus  un  lasse  du  menu  ,  et  le  feu  se  met  du  côt«'  d'où  vient  le 
vent,  par  le  moyeu  de  canaux  longitudinaux.  Au  bout  de  2  à 
3  jours  on  peut  enlever  le  commencement  du  Uis. 

La  seconde  méthode  consiste  dans  l'emploi  de  longs  luurs 


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DU  PAYS  DE  r.ALLES.  5 

à  une  porte  ci  k  parois  froides,  dont  la  s(Me  est  à  fleur  de  terre  ; 
les  gaz  se  dt^gagrnl  par  une  diemiiiro  à  rpp:istro  ot  sont  perdus. 

On  cnrhonise  de  la  preiulÎTC  manière  les  houilles  les  plus 
grasses.  Le  coke  qui  en  provient  e^t  cl  an  aspect  très-beau  , 
sonore,  argentin,  lé^ei-,  en  grands  pri.smes  ;  généralement  il 
contient  ptu  de  soufre  par  suite  de  Taclion  des  agents  almos- 
phtTi(jues.  Le  fer  qu'il  donne  est  done  dexeellente  (lualité  » 
mais  il  îi'en  donne  que  peu,  parce  qu'il  n'est  pas  assez  résistant 
pour  supporter  une  forte  charge  de  minerai.  D'un  autre  côté, 
cette  méthode  donne  des  pertes  considérables ,  et  on  n'obtient 
gu?*re  que  5  i  "  o  de  eoke. 

La  calciuation  dans  les  fours  dure  2i  heures  et  donne  envi- 
ron 68  de  coke.  Le  défournenient  au  nibie ,  et  le  coke 
est  éteint  avec  de  l'eau  pour  le  débarrasser  d'une  partie  du 
soufre.  Il  a  un  aspect  terne  ,  gris  mat ,  et  donne  beaucoup  plus 
de  fonte  ,  mais  de  la  fonte  d'une  qualité  très-inférieure.  Du  reste, 
la  proi)ortion  de  soafi-e  contenue  dans  !e  charbon  du  Pays  de 
Galles,  estasse/,  considérable  ,  et  comme  on  tend  tous  les  jours 
davantage  à  substituer  l'emploi  delà  honillr  à  celui  du  coke, 
il  en  résulte  (pie  la  qualité  du  fer  va  ég  ilemcnten  décroissaul. 
Voici  une  analyse  do  ce  charbon  faite  par  M.  Arthur  Phillips 
dans  une  série  d'expériences  qu'H  entreprit,  il  y  a  quelques 


années ,  pour  la  marine  à  vapeur. 
Moyenne  de  36  échantillons  : 

Carbone   83, 7  s 

Hydrogène   ^,79 

Azote   0,98 

Soufre   1»43 

Oxig»'«ne  .......  4,15 

Cendres                      .  4,91 


i00,04 

Dans  les  fourneaux  d'Aberdare,  comme  dans  la  plupart  de 
ceux  du  Pays  de  Galles,  on  utilise  les  gaz  pour  chauller  le  vent 
et  une  partie  des  (■baudi^res.  Pour  {^rendre  ces  gaz,  le  fourneau 
est  pourvu  ,  wnuat'  1  indique  la  tlgure,  d  une  fermeture  à  cloche 
qui  se  niana^uvre  au  moyen  d'un  levier  ii  contrepoids  installé 


6 


USINES  DB  m 


sur  la  plate-forûie  supérieure  ;  de  celle  raaiiièrc,  le  lit  de  fusion 
Ke  répand  ,  en  tombant,  le  long  des  parois,  et  laisse  au  milieu 
un  cône  renversé,  dans  lequel  se  précipite  le  minerai,  en 
vertu  de  sa  densité  plus  grande.  Cette  dispoi»itiOD  paraît  plutôt 
avantageuse  que  nuisible  à  la  marche  du  fourneau ,  lorsque 
toutefois  le  combustible  est  assez  résistant  pour  porter  la  coudie 
épaisse  de  minerai  qui  va  s*accumuler  à  la  pointe  du  câne. 

La  prise  di  s  gaz  a  lieu  par  un  large  tuyau  disposé  à  entiron 
i  mèlre  sous  le  sommet  du  fourneau  dams  Tespace  laissé  libre 
par  les  parois  de  la  cloche;  ils  se  rendent  d'abord  dans  un 
réservoir  extérieur  muni  d*nne  soupape  de  sûreté ,  et  de  là  ils 
descendent  dans  les  appareils  à  chaufTer  Tair  et  les  chaudières. 
Pour  diminuer  les  pertes  de  chaleur  par  rayonnement ,  entre 
la  prise  des  gaz  et  les  appareils  où  ils  sont  utilisés,  les  tuyaux 
sont  enduits  d'une  couche  de  chaux  qui  parait  répondre  par* 
faitement  à  ce  but. 

Les  appareils  à  chauffer  Tair,  flg.  6  et  7 ,  sont  analogues  à 
ceux  bien  connus  de  Tusine  de  la  Galder;  ce  sont  deux  grands 
tuyaux  horizontaux  auxquels  sont  adaptés  une  série  de  con- 
duits plus  étroits  en  forme  de  k  renversé;  les  coudes  seulement 
sont  arrondis  comme  dans  Tapparetl  de  Taylor,  pour  en  aug- 
menter la  résistance.  Les  gaz  arrivent  par  le  dessous,  dans 
l'espace  qui  reste  libre  entre  les  tuyaux;  au-dessus  de  leur 
entrée  est  une  plaque  on  tdle  perforée  pour  laisser  pénétrer 
rair  destiné  à  brûler  les  gaz.  Le  feu  se  met  au  moyen  d'un 
brandon ,  par  une  petite  porte  qui  reste  fermée  pendant  le 
travail.  Pour  entretenir  la  combustion  d'une  manière  uniforme, 
on  met  en  outre  sur  le  fond  du  four  une  petite  couche  de  menu 
charbon  maigre  provenant  des  déchets  de  la  mine. 

Ce  n*est  pas  là  le  seul  usage  des  gaz  des  hauts-fourneaux , 
el  le  même  grand  tuyau  les  distribue  aussi  sous  une  partie 
drs  chaudièrps  de  la  machine  Foiifflante.  Tci  encore  la  dispo- 
sition est  très-simple  :  ce  sont  des  eliaudières  cylindriques 
ordinaires  «lonl  la  grille  est  supprimée,  el  sur  la  sole  d'en 
dessous  on  brille  ('^'alemenl  un  peu  de  menu  cliarbon  pour  régu- 
lariser la  combustion.  Il  est  évident  que  pnr  suite  des  grandes 
variations  que  peut  subir  la  marctie  d'm  iiaut-fourneau ,  il 


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nr  PAYS  HP  CAI  LES.  7 

SPrait  dangereux  d'appli(îiier  ce  mode  de  chauffage  à  toutes  les 
chaudières.  Le  danger  de  l'emploi  exclusif  des  gaz  serait  d'aU' 
taut  phi.s  tjrand  que  le  déranijement  même  du  fourneau  ,  en 
diminuant  lu  production  des  r/-  z-,  empù  iierait  par  là  d'appliquer 
le  remède  qui  est  d'crdindire  une  augmentation  de  vent  ou  de 
pression.  Aussi  a  l-oii  soin  de  laisser  quelques  chaudières  dis- 
posées avec  des  grilles  et  chauâées  au  cliarbon  comme  à 
l'ordinaire. 

Le  fourneau  est  souillé,  eoninie  je  l'ai  dit  prccrdemmeiu , 
par  six  tuyères  qui  lancent  eusenible  environ  10,000  pieds 
cubes  d'air  par  minute  ,  fi  une  pi  ession  de  3  i;'2  livies  pnr 
pouce  carrf'',  c'est  à-dire  d'environ  19  cent,  de  mercure;  ta 
lenipéraiure  de  cet  air  est  comprise  entre  HOO  et  iOO  dejçn's 
centigrades.  Cette  quaniit<^  d'air  revient  î»  (nviron  10"»' d'air 
par  minute  et  par  mètre  rarrù  de  section  au  ventre.  Toutefois, 
si  V'^n  tient  compte  de  l'énorme  quantité  de  fonte  produite  ,  on 
csi  ciiii  luit  à  reconnaître  que  cette  masse  d  air  n'est  uuère  trop 
considéra'  'e.  Le  calcul  fi  cet  elîet  est  facile  à  établir. 

10,000  [fieds  cubes  reviennent  ^  environ  28t"»*',  el  en  snppo 
saoi  une  production  de  60  tonnes  en  24  heures ,  ce  qui,  à  vrai 

dire, est  déjà  un  chiffirc  anormal,  on  trouve  rl^\^^^^.  »  41 ,66  kil. 

t){}  ~\~  ïïi 

pour  la  production  de  fonte  pendant  nne  uiiuutc.  Supposons 
aussi  ([lie  100  de  fonte  exigent  900  de  eliaibon;  iS  kU.  de  tVmte 
demdudtront  84  kil.  de  charbon  dont  la  combustion,  pour  être 
complète,  exigera  : 

75  : 200    84  :  «    »4  kil.  d'oxygène. 

Cet  oxygène  doit  provenir  de  l'air  delà  soiuîlerie  et  de  la 
réduction  du  minerai.  Or  d'air  pèsent  284  x  i,3  369  k., 
en  supposant  tout*  tois  qu'il  soit  à  la  pression  et  h  la  température 
ordinaire ,  ou  bien  que  la  pression  el  la  icujpf  raun  e  varient 
ensemble ,  de  manière  à  ce  que  la  densité  r^  stc  la  même.  Le 
rapport  de  l'oxy^^ène  contenu  dans  cet  air  étant  d  t  iiviion  21  «>/o, 
0,àSl  X  369=^77  kil.  sera  ie  poids  de  1  oxygène  lancé  par  minute. 

30  X  4'' 

D'un  autre  oOté,  le  minerai  dans  sa  réduction  cède  —^q  '  =»18^. 


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s  OSIKES  DE  FBR 

Donc  en  Iriut  la  souftlcrio  et  la  n'ducliûii  du  minerai  ne  donnent 
que  77  -f  I.S  95  kil.  d  oxyfïi'ne  et  il  en  faudrait  i.U  jiOur  que 
la  cuuibaslioii  de  84  kil.  de  riii  bono  par  minute  fût  complète. 
Mais  ici  se  pr<^sentent  plusieuis  circonstances  dont  je  n  ui  pas 
ti'iiu  coinpic.  F.i!  jiremier  Heu  ,  les  -00  de  charbon  pour  100  de 
fonir  doivent  non  sculenicut  n'duirfî  le  rainerai ,  mais  suppléer 
h  1.1  chaleur  que  les  gaz  ne  peuvent  donner.  En  second  lieu  ,  ce 
charbon  s'emploie,  partie  à  lïîtat  crû  ,  partie  h  l'état  de  coke,  et 
sur  100  parties  de  combustible  ,  il  n'y  a  réellement  que  68  à  70 
parties  qu\  soient  utilisées  pour  la  réduction.  En  tenant  compte 
de  ces  deux  observations  ,  au  lieu  de  84  kil.  de  charbon  ,  il  en 
faudra  tout  au  plus  84  x  0,60  =  50'',40.  En  outre  »  le  poids  de 
Tair  lancé  est  supérieur  à  i^3  par  suite  de  la  forte  pression  à 
laquelle  cet  air  est  soumis ,  pression  qui  fait  plus  qat  balancer 
la  dilatation  causée  par  la  chaleur.  Uinfluence  combinée  de 
tous  ces  éléments  fera  que  la  quantité  d*air  deviendra  suffisante, 
d'autant  plus  qu'il  n'est  jamais  possible .  en  forçant  le  fbnraeaa 
de  cette  manière,d*obtenir  une  combustion  complète  da  charbon. 

Comme  régulateur  de  la  pression ,  on  emploie  de  grands 
réservoirs  ellipsoïdaux  en  tAle ,  les  réserv<^r$  eux-raèmes,  ainsi 
que  les  buses  et  les  tuyères,  sont  enduits  de  chaux,  dans  le  bal 
d'éviter  tonte  déperdition  de  chaleur  par  rayonnement. 

Voici  comment  j*ai  évalué  ap[)roximativement  le  prix  de 
revient  de  la  fonte  à  Aberdare  : 

1  tonne  d'hématite  à  18  sh  fi*.  2i  50 

1  1/2  carbonate  calciné  à  S  sb  n   15  00 

î/2  tonne  calcaire  calciné  à  2  sb.    ...»     1  25 

2  tonnes  de  charbon  à  4  sh.    .   .    .    .    .    »   10  00 

Frais  généraux,  main-d'œuvre,  entretien 

de  machines,  ctc  »   25  00 

Total,  I»  73  75 

Marcbe  bt  conduits  des  fourneaux.  —  Le  fourneau,  comme  il 
est  aisé  de  le  conclure  des  données  qui  précèdent ,  doit  avoir 
une  marche  froide  et  donner  de  la  fonte  blanche  de  qualité 
assez  mauvaise ,  moins  mauvaise  toutefois  que  dans  beaucoup 
d'autres  établissements,  par  suite  de  ce  que  le  charbon  y  est  un 


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DU  MIS  DB  GALLES. 


9 


poil  plus  [Ail.  Cette  énormo  production  ne  peut  généralement 
être  obtenue  qu'aux  dépens  de  la  qualité  du  produit,  et  à  grands 
frais  de  soufflerie.  Aussi  la  flamme  sort-elle  continuellement 
sous  la  tympe ,  et  les  scories  sont  p<^teuses  et  coulent  difficile- 
ment. Malgré  ces  Indices  dangereux ,  les  obstractioos  sont 
cependant  fort  rares,  et  m  vient  d*éteindre  à  Aberdare  un  foar- 
neau  qui  marcbait  depuis  plus  de  95  ans  ;  c'est  néanmoins  déjà 
une  exception  qu'une  durée  aussi  longue,  et  leur  durée 
moyenne  est  d'environ  7  à  8  ans.  Toutes  les  petites  réparations, 
cbangementde  tympe,  réparations  de  creuset,  de  gueulard,  etc.» 
se  font  en  marche  normale ,  et  quand  it  s*agit ,  par  extraordi* 
naire ,  de  renouveler  la  chemise  ou  les  étalages ,  rinterraption 
ne  dure  guère  longtemps ,  et  le  rallnmage  s*opère  avec  une 
rapidité  quelquefois  incroyable.  Ainsi,  dans  Tusine  d*Abeinant, 
on  se  bornait  à  remplir  le  fourneau  jusqu^aux  S/S  de  charbons , 
et  de  morceaux  de  lÂois  ronds  ;  puis,  immédiatement  dessus,  on 
plaçait  le  lit  de  fusion ,  en  commençant  par  le  calcaire  et  aug- 
mentant successivement  la  proportion  déminerai.  En  allumant 
le  matin  dn  premier  jour ,  on  commençait  à  souiller  le  soir  du 
second ,  et  ce  peu  de  précaution  parait  autorisé ,  jusqu'il  un 
certain  point ,  par  l'excellente  qualité  des  briques  qui  peuvent 
résister  à  des  variations  très-brusques  de  température. 

En  marche  normale ,  les  coulées  se  font  d'ordinaire  3  fois 
par  jour,  mais  il  arrive  de  ne  les  faire  que  S  fois  et  alors  on 
retire,  en  une  percée  du  fourneau,  jusqu'à  i8  tonnes  de  fonte. 
Le  nettoyage  dn  creuset  et  le  relevage  des  laitiers  ne  se  font  que 
toutes  les  six  semaines,  ou  même  tous  les  deux  mois  »  et  après 
une  coulée  ordinaire ,  on  se  contente  de  boucher  avec  un 
tampon  le  trou  de  percée.  Les  gueuses  se  coulent  en  plein  air 
dans  un  sable  mélangé  de  poussière  de  charbon. 

La  fonte  obtenue  sous  la  forte  pression  de  3  1/2  livres  par 
pouce  carré,  et  à  la  haute  température  de  300  à  400*,  ne  parait 
pas  d'un  puddlage  plus  diffîcilo,  et,  à  Aberdare»  on  ne  fine  que 
celle  (}ui  doit  servir  au  bourrelet  des  rails. 

Les  feux  des  tineries  no  présentent  rien  (pii  mérite  une 
attention  spéciale;  la  charge  y  est  d'environ  1  1/2  tonne  de 
fonte,  l'opération  dure  3  heures  et  le  déchet  est  d'environ  I5°y«. 


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40  IJ8INES  DE  FEIt 

Le  finncrn  y  pst  poussé  assez  loin,  ol  les  frais  de  combustible  et 
(le  niain-(l"(piîvre  sont  d'onviron  3  sliellin^s  ou  fr.  3,75  i);(r  tenue 
de  fronte  traitée  ,  ce  qui  porte  le  prix  de  revient  de  la  tou:.!  de 
fine-métal  h  environ  ïv.  85;  celui-ci  est  |)arfaitement  blanc  à 
texture  fibreusp  ou  radiée,  quebiuefois  un  peu  celiuleuse  ;  OU  y 
ajoute  assez  souvent  un  peu  de  casiine. 

Les  fours  de  puddiage  sont  entourés  de  plaques  de  fonte  et 
leur  sôle,  éf^îlement  en  fonte,  repose  sur  des  consoles  qui 
permettent  dr  Teulcver  pour  les  réparations.  Chaque  four  est 
snrmont*'-  d'une  cheminée  de  6  à  7  niMres  d'élévation  qui  lance 
directement  dans  l'atmosphère  les  produits  de  la  combustion  , 
sans  qu'on  ail  cherché  à  les  utiliser.  On  laisse  libre  et  coinplèie- 
raeni  ouvert  aux  deux  bouts  l'espace  sous  la  sôle»  atin  d'y  éta- 
blir U5H'  circulation  d'air  qui  la  préserve;  dans  un  grand  nombre 
de  fours  on  a  jugé  utile,  eu  outre,  d'activer  la  combustion  en 
lançant  de  l'air  sous  la  grille  ;  cela  se  fait  au  n)oyen  d'un  ven- 
tilateur à  force  centrifugée  lançant  le  vent  dans  des  tuyaux  (|ui 
passent  sous  le  foyer  et  dont  le  côté  supérieur  est  peicé  de 
petites  ouvertures.  Le  nettoyage  du  four  ne  se  fait  que  toutes 
les  cinq  ou  six  semaines  et,  dans  c&  cas,  on  le  démonte 
complètement. 

Les  dimf  nsions  i^énéraîes  des  sôles  sont  d'environ  i ",80  de 
longueur  sur  1"\20  dans  la  plus  grande  largeur. 

Le  puddiage  dure  environ  2  heures  pour  la  fonte ,  et  moins 
d*unfi  heure  o/4  pour  le  fine-métal ,  mais  très-souvent  pour  le 
fer  en  barn  s ,  on  travaille  un  mélange  de  fonte  crue  et  de  fine- 
métal  :  alors  on  peut  faire  7  opérations  par  poste  de  12  heures 
donnant  ensemble  i  1/2  tonne  de  fer.  Le  déchet  est  de  8  îi  10  % 
et  la  (piantiié  de  combustible  d'environ  une  tonne  par  tonne  de 
1er.  Ou  pau',  de  C  1,'2  à  8  .-.hill.  par  tonne,  suivant  que  l'on  puddle 
du  line-métal  ou  de  la  fonte;  le  prix  de  revient  de  la  tonne  de 
fer  puddlé  est  donc  d'environ  fr.  93. 

Pour  revêtement  de  la  sùle ,  ou  emploie  du  calcaire  ou  de 
rar^iiie  eu  poudre,  et  cette  derniî-re  s'emploie  presque  uni- 
quement dans  le  travail  du  fine-métal,  parce  que,  sous  l'in- 
llueiice  du  calcaire,  le  fer  prendrait  trop  rapidement  consistance. 
La  plupart  du  temps ,  le  puddiage  se  fait  sans  addition ,  mais 


Dtl  PAYS  DE  GALLES.  11 

dans  certains  cas ,  on  emploie  un  peu  d'oxyde  de  manganèse. 

Les  instruments  de  compression  les  plus  employés  sont  des 
marteaux  à  cames  et  les  compresseurs  doubles  ou  squeezers. 
Quant  aux  laminoirs 'à  rails,  je  me  réserve  de  développer 
davantage  ce  sujet ,  en  parlant  de  Tusine  de  Dowlafs. 

UsiNB  DE  DowLAis.  —  L*usiDe  de  Dowiais  située  près  de 
Masbyx^Tydvil,  comprend  dix-hnit  fourneaux  dont  15  étaient 
en  feu,  an  moment  de  ma  visite.  Un  grand  nombre  marchent 
an  charbon  maigre ,  d*autrefl ,  et  parmi  eux  celui  qui  sert  spé- 
cialement à  la  fonderie ,  sont  alimentés  par  un  mélange  de 
charbon  et  de  coke.  J*aî  joint  à  ce  rapport  les  profils  de  4  de 
ces  fourneaux,  pl.  S,  fig.  11  à  13  ;  on  remarquera  qulis  sont  plus 
élevés  par  rapport  à  la  largeur  que  ceux  précédemment  décrits; 
'  cela  est  dû  à  ce  qu'Us  sont  construits  en  vue  d'employer  du  char- 
bon crA  ;  quelques-uns  en  outre  méritent  de  fixer  Tattention  par 
le  grand  rapport  du  diamètre  du  gueulard  à  celui  du  ventre; 
cette  disposition  semble  avoir  également  pour  cause  remploi  da 
charbon  et  pour  but  d*égaliser  la  descente  des  charges  dans  la 
partie  supéiieure  de  la  cuve  :  en  effet,  comme  le  charbon  perd 
beaucoup  de  son  volume  en  se  carbonisant  sous  une  forte 
pression ,  la  charge  se  réduirait  à  une  couche  trop  mince ,  si  le 
diamètre  de  la  cuve  croissait  trop  rapidement  depuis  le 
'  gueulard  jusqu'au  ventre.  Tous  les  fourneaux  ne  sont  pas 
fermés  au  sommet,  et  par  conséquent  les  gaz  de  tous  ne  sont 
pas  utilisés ,  il  paraîtrait  même  que  Dowiais  est  une  des  usines 
qui  ait  résisté  le  plus  longtemps  à  Tinnovation  de  Pair  chaud , 
en  prétendant  qu'il  faisait  perdre  au  fer  de  sa  qualité;  aujour- 
d'hui cependant  on  est  sur  le  point  d'appliquer  la  fermeture  à 
cloche  à  plusieurs  fourneaux  encore  ouverts  jusqu'à  présent. 
Cette  fermeture  paraît  ici ,  comme  h  l'usine  fl'Aherbare,  rendre 
avantai;eiix  l'emploi  de  la  chaux  au  lieu  de  calcaire. 

r.a  disposition  extérieure  des  foui  iicaux  est  assez  variable , 
les  uns  sont  à  massif  pyramidal,  les  autres  ont  seulemeni  la 
base  en  pyramide  jusque  vers  la  hauteur  des  étalai^^es,  et  la 
cnvf  est  eulourée  d'une  tour  roudc  ;  celtti  tour  ne  conserve 
quelquefois  au  soiuuiel  (jue  Icpaisseur  d'une  seule  brique, 
c'est-à-dire  20  pouces  ou  0^,51;  ces  briques  ont  en  outre  4 


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iS  CSIRES  DE  FER 

pouces  OU  0«,1<>  d'épaisseur  et  9  ponces  on  0'",23  de  largeur. 
Les  tours  sont  consolidées  sur  leur  hauteur  par  des  cercles  en 
fer  reliés  Vun  k  ]*autre  au  moyen  de  barres  verticales ,  serrées 
par  des  ancres  et  des  clefe. 

Le  minerai  que  Ton  traite  dans  les  fourneans .  e$tunmé> 
lange,  à  parties  à  peu  près  égales.de  carbonate  argileux  calciné» 
d'hématite  de  la  cOte ,  de  blackband  des  bouilli  res ,  et  de  limo- 
Dite  brune  du  comté  de  Nortbampton.  La  production  moyenne 
d*un  fourneau  est  de  3  à  300  tonnes  par  semaine,  soit  30  à  40 
par  jour. 

Les  hauts-fourneaux  de  Dowlais  marchent ,  pour  la  plupart, 
à  air  chaud ,  avec  trois  tuyères  ;  quelques-uns  à  air  froid  pro- 
duisent moins  et  de  meilleure  fonte  ;  enfin ,  il  pn  ost  à  4  tuyères, 
dont  3  sont  alimentées  par  de  l'air  chaud ,  et  la  quatrième  , 
celle  qui  se  trouve  plac<''e  dans  l'embrasure  de  coulée ,  par  de 
l'air  froid.  Un  des  croquis  joints  à  ce  rapport  représente  un 
fourneau  h  6  l>iyi"^res  avec  air  cliaiid. 

Pour  rlrrirtcr  lair,  on  emploie  ,  comme  Aberdare,  les  gaz 
des  fourneaux  ,  el  des  appareils  de  différents  {jenres  où  l'on  a 
cherché,  auiant  que  possible  .  à  éviter  les  inilexions  brusques 
et  même  les  changements  de  courbure  qui  constituent  les 
l)riii(  i[iaux  inconvénients  des  apjiareils  de  la  Cahier ,  de  Taylor 
et  de  touies  les  imitations  (jui  en  ont  été  faites.  Dans  Tnn  de  ces 
appareils  ,  les  tuyaux  sont  disi)Osés  en  spirale  verticale ,  mais 
la  disposition  qui  me  paraît  la  meilleure  est  celle  dont  je  donne 
le  croquis,  pl.  1 ,  fig.  8  et  9 ,  et  où  la  spirale  est  îiorizoniale ,  le 
four  a  6">,40  de  lonj^ueur  el  le  tuyau  y  fait  13  tours;  les  gaz 
amenés  par  un  large  tuyau,  entrent  dans  des  canaux  en  briques, 
dont  les  faces  supérieures  sont  perçées  d'ouvertures  qui  corres- 
pondent précisément  aux  intervalles  entre  les  spires.  De  cette 
manière  ,  toute  intlexiou  brusc^ue  est  évitée  ,  et  aucune  partie 
n'est  soumise  à  l'action  directe  du  jet  de  flamme.  Sur  le  fond 
du  four,  entre  les  deux  canaux,  une  petite  couche  de  menu 
charbon  entrelient  la  combustion. 

Une  partie  des  gaz  sert  aussi ,  par  une  disposition  analogue 
à  celle  déjà  décrite,  à  chauffer  un  certain  nombre  des  chau- 
dières qui  alim^tent  la  machine  soufflante. 


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DU  PATS  DB  GALLES. 


18 


ouaul  à  ut  disposiliuii  de  celle  dernière  machine  et  en  même 
temps  de  celle  des  laminoirs,  je  ne  puis  mieux  faire  que  de 
traduire  la  description  accompagnée  de  dessins  que  le  directeur 
de  Dowlais,  M.  Menelans,  a  lu  devant  nnstilut  des  Ingénieurs, 
lors  de  Térection  de  ces  machines  en  1858,  et  que  Tua  des 
Ingénieurs,  H.  Bhys ,  a  eu  Tobligeance  de  me  communiquer. 

•  La  machine  soufQanle  el  celle  des  laminoirs  qui  forment 
1  Tobjet  de  ce  rapport  sont  surtout  remarquables  par  leur 
1  grandeur  inusitée.  La  machine  soufflante  est  la  plus  grande 

•  de  son  espèce  qui  ait  été  construite  jusqu'ici,  soit  dans  ce 
»  pays ,  soit  à  Tétranger,  et  elle  a  été  élevée  en  vue  de  produire 
»  une  grande  somme  de  travail ,  tout  en  donnant  le  plus  de 
»  garanties  possibles  contre  tout  risque  de  manque  de  vent  ou 
»  de  ruptures  d'appareils. 

»  La  machine  soufflante  fut  construite  en  1851 ,  et  se  trouve 
8  représentée  dans  les  fig.  1 ,  S  et  3.  La  figure  1  est  une  éléva- 

•  tion  latérale  de  la  machine,  la  figure  S  une  vue  de  fiice, 
»  et  la  figure  3  une  coupe  verticale  du  cylindre  soufllant.  Pl.  3. 

1»  Le  cylindre  soufflant  A  a  un  diamètre  de  3**,66  ou  12  pieds 
i  avec  une  course  également  de  3",66.  Le  nombre  de  coups  de 
»  piston  est  de  SO  par  minute ,  la  pression  du  vent  de  3 1/S  livres 
»  par  pouce  carré.  Le  tuyau  de  décharge  a  5  pieds  ou  1",33  de 

•  diamètre,  et  environ  128  métros  de  longueur.  La  surfiice  des 
»  soupapes  d'aspiration  est  de  5'"-,t20 ,  celle  des  soupapes  de 
1  sortie  i'"S50.  La  quantité  d*air  lancé  k  la  pression  ci-dessus 
»  est  de  USO"*^  par  minute, 

»  Le  cylindre  à  vapeur  a  55  pouces  ou  i'",iO  de  diamètre  et 
B  une  course  de  i"*  ;  la  pression  de  la  vapeur  est  de  60  livres 
»  j)ar  pouce  carré  ,  soit  un  peu  plus  de  A  atmosphères.  La  force 
»  de  la  machine  est  de  650  chevaux.  Lorsque  le  piston  est 
»  arrivé  au  tiers  de  sa  course,  l'entrée  de  la  vapeur  est  fermée 
»  au  moyen  d'une  valve  ordinaire  h  grille  D,  placée  derrière  le 
»  tiroir E  (fig.  -i  rt  r»);  en  outre,  une  |>etiie  valve  spéciale  F, 
«  disposi'e  h  côté  du  tuy;iii ,  sf>rt  à  njaiueuvrer  la  niacliine  îi  la 
»  main  lors  de  sa  mise  en  tram.  Le  tiroir  de  distrii)ulion  a  une 
i>  course  de  11  pouces  ou  0"',2.s  avec  un  jeu  d'un  demi-pouce 
»  ou  0'",0t:2.  La  machine  e^t  sans  coudeosaiion ,  el  la  vapeur  se 


U  mSES  DE  FER 

»  déchaîne  dans  un  réservoir  cylindrique  de  7  pieds  on  t*,i4 
a  de  diamètre  et  86  piedft  ou  li  mètres  de  long,  contenant  Feau 
»  d'ailmentation  des  chaudières.  En  dessous  du  cylindre  à 
«Tapeur il  y  a  environ  75  tonnes  de  charpente  en  fonte, et 
»  10,000  pieds  cubes  de  muraillement  en  gros  blocs  de  caicaire, 
»  dont  plusieurs  pèsent  plusieurs  tonnes  chacun. 

«Le  balancier  est  coulé  en  deux  parties,  pesant  chacune 
»  environ  1(1  i/2  tonnes,  et  le  poids  total  porté  par  les  oous- 
f  sinets  est  de  U  tonnes  ;  il  a  44  pieds  ou  i2^,90  d*un  centre  à 
»  raulre,  et  il  est  relié  à  la  manivelle  de  Tarbre  du  volant  1,  au 
»  moyen  d*une  bielle  en  chêne  K,  consolidée  d*Qn  bout  à  Taotre 
«  par  des  armatures  de  fer.  Le  balancier  est  supporté  par  un 
«  mur  L  qui  traverse  tout  le  bâtiment,  et  dont  Tépaisseur  est 
»  de  7  pieds  ou  S'",i4;  c'est  sur  ce  mur  construit  en  blocs  de 
»  calcaire  taillé  que  reposent  Ifts  $upt>orts  qui  y  sont  attachés  au 
»  moyen  de  18  boulons  d'un  diamètre  de  ^  pouces.  Le  volant 
»  a  22  pieds  ou  b^JS  de  diamètre  et  pèse  environ  3o  tonnes. 

«  Huit  chaudières  de  Cornouailles  sont  employées  h  fournir 
«  la  vapeur.  Chacune  d'elles  a  42  pieds  ou  li^.SO  de  long,  el 
»  7  pieds  ou  2"),U  de  diamètre;  elles  sont  construites  en  tôle  du 
»  Staifordshirc  de  première  qualité,  de  9/i6  de  pouce  ou  O'^M 
»  d'i'paisseur,  el  sont  traversées  d'outre  en  outre  par  un  tube 
»  de  4  pieds  ou  l'",92  de  diamètre,  dans  lequel  se  trouve  la  grille 
»  longue  de  9  pieds  ou  2'",75. 

»  Pendant  nn  certain  temps,  cette  nnu-liine  a  fourni  le  vfiiit 
»  à  huit  hauts-fourneaux  de  çnnndps  diinrnsions  ,  dont  le  dia- 
»  niMrn  nu  vcnlrr  étnit  ronipris  cnlre  IH  et  IN  pieds,  i'",SO  k 
«S'^^O;  aujourd'hui,  avec  laide  de  trois  nia*  liines  heaiicoup 
n  pins  potiU-s.  ol!e  souftle  15  fourneaux,  dont  quelques-uns 
»  font  aii-d*  !:i  de  tonnes  de  honnr  fonte  d'alVina^e ,  par 
«semaine;  le  iirodnit  toti'I  de  i'2  fourneaux  est  d'environ 
»  2  000  tonnes  de  foute  Maiiehe.  A  l'exception  des  cylmdres 
»  (|ui  ont  rté  faits  et  lra\aill»'s  à  la  fonderie  de  Pen-an,  àTruro, 
»  cette  machine  el  ses  eiiandii  res  ont  été  construites  à  l'usine 
»  même  de  Uowiais,  sous  la  direction  de  M.  Samuel  Truran  , 
»  ingénieur  de  la  Compagnie. 

D  La  force  motrice  pour  les  nouveaux  laminoin>  qu'on  monte 


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DU  PkU  Ofi  CALLES.  IK 

»  aujourdliui  à  Dûiwlaift,«st  donnée  par  dmn  machines  ^  baiite 
9  pression*  acoonpléea  k  angle  droit,  figure  6,  élévation  laté- 
»  raie,  etfigare  7,  élévation  de  face;  la  figure  1i  est  un  plan 
9  général  des  laminoirs» 

t  Leçylindre  à  vapeur  C  a  un  diamètre  de  45  pouces  ou  li»,U 
»  avec  une  course  de  iO  pieds  ou  3*" ,05  «  et  le  nombre  de  tours 
»  est  de  94  par  minute.  Chaque  cylindre  a  une  botte  de  disiri- 
»  bution  avec  glissières  eu  laiton  mues  par  un  excentrique  placé 
Il  sur  l'arbre  principal.  Les  soupapes  de  la  déicute  sont  mues 
»  par  une  came  placée  sur  le  même  axe ,  et  la  venue  de  la 
n  vapeur  est  interceptée  environ  au  tiers  de  la  course  ;  une 
1»  disposition  spéciale  a  pour  but  d'interrompre  le  jeu  de  ces 
»  soupapes,  quand  la  machine  marche  avec  toute  sa  force. 
»  Chaque  machine  est  munie  d'une  petite  glissif're  qui  se  ma- 
»  no.'uvre  à  la  main  et  qui  a  pour  bul  d'arrêter  ou  de  renverser 
»  le  mouvement.  La  vapeur  est  fournie  par  six.  chaudières  de 
»  ConioiiaîUes  de  -44  pieds  de  lont^,  de  7  de  diamètre,  avec 
»  tube  intérieur  de  4  pieds;  toutes  les  tôles  sont  de  la  niollleurc 
»  qualité  du  Stalfordshire ,  de  9/16  de  pouce  d'épaisseur ,  et  le 
»  puids  total  est  de  liO  tounes. 

»  La  rlinrpenîf'  qui  se  trouve  sous  les  mactiines  est  eu  foute, 
»  et  ciHi^i>u^  eu  quatre  assises  ,  longues  chacune  de  75  pieds, 
n  hautes  de  12  et  larges  de  ;  le  poids  total  est  d'eûvirou 
»  850  t^  , tu  lies. 

»  Chaque  balancier  li  est  formé  de  deux  parties  ;  les  rMH 
»  posent  environ  17  toimes,  et  le  poids  total  avee  aecessoires 
»  est  d'environ  37  tonnes.  Ils  sont  supportés  sur  b  colonnes  L 
»  du  ii  jùeds  de  long  et  2  i/i  de  diamètre,  fixées  d'une  ma- 
9  nière  iiivai  laijle  par  le  pied  dans  des  échancrures  de  la  char- 
»  pente.  Au  sommet  de  chaque  gi-oupe  de  i  eolonnes  se  trouve 
»  un  grand  et  lourd  entablement  N  qui  porte  les  empoises  des 
»  coussinets.  Chaque  colonne  traverse  l'entablement  et  pénètre 
»  dans  des  mortaises  de  24  pouces  de  profondeur  ;  l'extré- 
»  mité  est  tournée  de  manière  à  produire  l*ajnstement  le  plus 
»  parfût.  Les  empoises  sont  également  serrées  dans  des  creux 
»  que  porte  l*eniabiement,  au  moyen  de  ciefs  en  fer.  Les  bielles 
»  sont  en  chêne  avec  armatures  en  fer. 


16  USINES  DE  FEK 

»  L'arbre  de  la  roue  motrice  1  el  celui  du  volant  0  soQt  en 
»  fonte.  La  roue  motiK  e  a  ^25  pieds  ou  7"',62  de  diamètre 
»  jusqu'à  la  ligne  des  engrenag(;s,  0'",68  de  largeur  et  0",1S  pour 
»  les  dents.  Le  diarnî  tre  du  pi^rnon  placé  sur  l'arbre  des  volants 
»  est  de  6  pieds,  et  les  dents  sont  consolidées  par  une  couronne 
»  disiujï^ip  sur  chaque  côté.  Le  volant  placé  sur  larlne  des 
»  laminoirs  a  21  pieds  ou  ô^'.'iû  de  diamètre  ,  et  pèse  environ 
»  30  tonnes  ;  il  fait  au-delà  de  100  révolutions  ])ar  minute.  Tous 
n  les  assemblages  des  roues  et  de  la  charpente  de  fonte  sont 
j)  coiisolidés  au  moyen  de  coins  en  chêne  et  en  fer. 

»  Ces  machines  devront  faire  marcher  un  laminoir  h  rails 
«capable  de  produire  1000  tonnes  de  rails  par  scmaiiic  ,  un 
»  second  laminoir  capable  de  fabriquer  700  tonnes  de  rails  ou 
»  de  fer  ébauché  par  semaine  ,  et  un  laminoir  a  barres  capable 
»  de  produire  200  tonnes  par  semaine  ;  le  produit  lutal  ^era 
»donc  facilement  porté  à  2,000  tonnes  de  fer  par  semaine; 
»  deux  marteaux  doivent  aussi  être  mûs  par  la  même  machine. 
»  Les  sdes  et  petits  appardis  accessoires ,  tels  que  ceux  pour 
»  redresser  et  percer  les  rails ,  seront  mis  en  mouvement  par 
s  des  machines  séparées. 

»  La  toiture  en  tôle  ridée  couvre  un  espace  de  ilO  sur 
»  SlO  pieds.  L^ouvertnre  de  chaque  cintre  est  de  SO  pieds,  et  la 

I  couverture  repose  sur  des  poutres  en  treillis  dont  la  longueur 
»  est  en  moyenne  de  45  pieds ,  et  qui  sont  portées  par  des 
»  colonnes  dont  remplacement  est  marqué  sur  le  plan  fig.  Si. 
t  Le  sol  sera  garni  de  plaques  de  fonte  »  et  Ton  remarquera 
9  qu*il  sera  complètement  libre  sur  toute  son  étendue. 

9  On  s*est  depuis  longtemps  aperça  que  les  moyens  de  laminer 
»  des  barres  de  fer ,  d*une  grande  section  et  d'une  grande  Ion* 
»  gueur ,  ne  se  sont  pas  tenus  au  niveau  des  exigences  de  Tin- 
»  dustrie ,  et  les  ingénieurs  sont  entravés  dans  leurs  projets  par 
»  l'impossibilité  d'obtenir  des  fers  de  dimensions  suffisantes. 
M  Pour  élever  des  constructions  de  quelque  importance ,  des 

II  barres  d*nne  grande  longueur,  d*une  largeur  considérable,  et 
B  d^une  épaisseur  modérée  sont  souvent  requises.  Dans  la  dis- 
»  position  ordinaire  des  laminoirs ,  la  longueur  et  la  largeur  de 
•  la  barre  sont  limitées  par  la  puissance  de  la  macbine  et  par  la- 


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DU  PAYS  DB  GAUES.  i7 

»  durée  de  ropéraiion.  11  esl  donc  évident  que  i)our  finir  rapi- 
»  dément  une  barre,  H  faut  qu'on  puisse  la  placer  dans  les  deux 
»  sens  entre  les  cylindres,  afin  d'éviter  tout  retard,  et  de  longues 
»  et  pesantes  barres  ne  peuvent  être  laminées  ainsi  que  par  une 
»  machine  d'une  puissance  énorme.  C'est  en  vue  d'atteindre  cet 
■  objet  que  l'on  fait  usage  des  deux  machines  accouplées  qui 
»  viennent  d'être  décrites  ;  on  a  imaginé  en  même  temps  une 
B  disposition  très-simple  pour  passer  les  barres  dans  les  deux 
»  directions ,  fig.  12, 13  et  14  ;  la  paire  de  rouleaux  inférieurs  P 
»  reçoit  directement  son  mouvement  de  l'arbre  du  volant ,  et 
»  dans  les  circonstances  ordinaires  le  travail  se  fait  comme 
»  d'habitude,  c'est-à-dire  qu'on  lamine  les  barres  dans  un  sens, 
»  et  qu'on  les  repasse  en  sens  Inverse  par-dessus  le  rouleau 
»  supérieur.  • 

»  Mais  lorsqu'il  est  nécessaire  de  iaire  des  barres  d'une 
»  dimension  extraordinaire ,  les  deux  rouleaux  supérieurs  R 

•  sont  placés  sur  leurs  coussinets  et  reçoivent  leur  mouvement 

•  de  l'arbre  du  volant  par  l'intermédiaire  de  roues  d'engre- 
»  nageas,  fig.  6.  On  peut  ainsi  travailler  le  fer  dans  les  deux 
B  directions,  comme  le  montrent  les  fl>rhes  sur  la  fij^un",  et 
»  par  cette  disposition  ,  1»?  laminoir  est  capable  de  produire  dti 
»  fer  de  section  et  de  longueur  que  l'ou  n'a  pu  atteindre  jusqu'à 
>  ce  jour.  )) 

Telle  est  la  traduction  îi  pon  lui-s  littérale  du  rapport  de 
M.  Ménélaiis,  et  les  figures  que  j"y  joins  me  dispensent  d'y  rien 
ajouter,  si  ce  n'est  nue  le  résultat  a  pieinementjustilié  les  espé- 
rances des  lundateurs. 

Les  compresseur»  ordinaires  sont  le  marteau  à  cames  et  le 
squcezer.  Le  marteau  pilon  n'est  employé  que  pour  travailler 
des  niasses  très-jïra iules ,  et  dans  ce  cas  on  auguienle  encore  la 
force  de  la  chuie  en  l'aisaul  arriver  la  vapeur  au-dessua  du  pislon. 

Pour  découper  les  barres  à  froid  ,  on  emploie  les  cisaiilo  à 
queue  ;  pour  découper  les  rails  ou  fait  n^n^e  de  petites  scies 
circulaires. 

Les  rails  (jue  I  on  talirique  à  Dowlais  sont  surtout  les  rails 
Brunnel  qui  sont  employés  sur  presque  tous  les  cbemins  de 
fer  auijlais. 

TOME  II.  3 


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18  USINES  BB  m 

J'ai  ebaayé  U'établir  un  prix  de  revieni  approxiijiaiii  du  1er 
en  barres,  en  admettant  ([u'une  tonne  de  barres  exigo  1  1/3  tonne 
de  [unie  blaiiclic  et  que  le  prix  de  la  fonte  soit  do  75  ir.  la  tonne. 


\  l'3  ton  110  de  fonte  

Puddlaije  de  1  1/3  tonne  

1  tonne  charbon  pour  puddlage.   .  . 

r!nt;l;iii:e  des  ballt's  

Travail  aux  cylindres  r'baucheurs.  . 
Cinglage  dos  barres  et  mise  en  paquets 

liéchaulfage  

8  quintaux  de  rliarbon  pour  réchauffage 
Travail  aux  laminoirs  liuis^euis   .  . 
Découpage  des  bouts  et  pesage.   .  . 
t&ure  d^a  appareils  


fr. 
» 

» 

» 

» 
» 


lOU 
5 


2,15 
1 ,50 
0,95 
1,85 
•i,OU 
7,00 
1,25 

6,00  environ. 


Total .   »  141,70 

sans  y  comprendre  l'intérêt  du  capital  eiv^n^é. 

Usine  d  ïm^cedwin  ,  planche  2.  —  L'usine  d'Ynisccdwin  est 
située  dans  la  vallée  do  Swansea  k  quelques  kilomètres  au-delà 
de  Pont-ar-Dawe.  Elle  comprend  quatre  hauts-fourneaux  qui 
marchent  à  Tanthracite ,  mais  dont  deai  senl^neot  étaient  en 
feu  au  moment  de  ma  visiie.  C'est  là  que  M.  Grsme  est  parvenu 
le  premier  à  se  smir  de  ce  combustible ,  en  le  brûlant  au 
moyen  de  l*air  chaud ,  et,  avant  lui ,  toute  la  partie  occidentale 
du  bassin  du  Pays  de  Galles  n'avait  presque  aucune  imporlance. 
J*ai  reproduit  les  croquis  des  deux  foumeauit  en  marcbe  qui  ont 
la  réputation  de  donner  la  meilleure  fonte  du  pays;  le  prix  de 
revient  est  malheureusement  plus  élevé  que  celui  de  la  fonte  au 
charbon  et  au  coke,  et  c'est  cette  circonstance  qui  a  obligé 
d'éteindre,  cette  année,  un  grand  nombre  de  fourneaux  k 
anthracite  du  Pays  de  Galles. 

Les  fourneaux  dont  Je  donne  le  croquis  ont  un  volume  très- 
petit;  leur  hauteur  est  de  12^,90,  leur  diamètte  au  ventre  de 
3*,66,  et  le  rapport  du  diamètre  du  gueulard  à  celui  du  ventre 
est  de  5  à  6.  On  remarquera ,  en  outre ,  la  disposition  particu- 
lière de  la  fermeture  à  cloche ,  et  voici  oommeni  Je  crois  pou- 
voir expliquer  l'avantage  de  ce  système,  dans  le  cas  où  l'on 


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DU  PATS  im  «ALtES.  19 

emploie  de  Tantluracite.  Avec  le  système  ordinaire  des  clocbes 
qqi  se  lieissent  pour  le  cliargemeiit ,  la  charge  tombe  snr  la 
périphérie  du  fourneau,  et  il  se  forme,  comme  je  l'ai  déjà 
dit,  an  cAne  intérieur,  dont  la  pointe  est  dirigée  vers  le  has , 
et  dans  lequel  le  minerai  vient  naturellement  s'accumuler,  en 
vertu  de  sa  densité  plus  grande;  il  va  donc  s'entasser  an  centre 
sur  une  forte  épaisseur.  Avec  le  système  employée  Yniscedwin, 
an  contraire,  toute  la  charge  tomhe  au  centre;  il  se  formera 
donc  encore  un  cône,  mais  un  céne  dont  la  pente  est  dirigée 
vers  la  circonférence.  C'est  naturellement  vers  cette  partie  que 
le  minerai  devra  glisser ,  et  il  s'étalera  sur  une  couche  beaucoup 
plus  étendue  et  par  suite  moins  épaisse.  La  première  disposi- 
tion convient  fort  bien  quand  le  combustible  est  assez  résistant 
pour  supporter  une  forte  épaisseur  de  minerai,  mais  dans  le 
cas  où  Ton  emploie  l'anthracite ,  dont  le  caractère  propre  est  de 
tomber  en  fragments  sous  Taction  de  la  chaleur,  la  disposi- 
tion d'Yniscedwiu  doit  évidemment  présenter  des  avantages. 

ii'antbracite  qui  provient  du  bassin  des  environs  de  Swansea 
est  d*un  aspect  brillant ,  dure ,  et  devient  friable  par  la  chaleur, 
mais  on  peut  rexlraire  et  la  charger  en  gros  blocs.  £n  fait  de 
soufre,  elle  est  beaucoup  plus  pure  que  les  houilles  grasses  et 
demi-grasses  qui  se  trouvent  îi  l'Est  du  bassin ,  et  c'est  en  grande 
partie  îi  cette  cause  qu'fst  duo  rexct^llPiUe  qualité  du  fer  de  ces 
fourneaux.  On  trailo  à  Yiiiscedwin  un  mélauj^x*  îi  parties  à  peu 
près  égales  de  carbonate  argileux  calciné  et  d  liématitc.  Le 
carbonate  a  une  teneur  d'environ  '66  après  la  calcination  et 
revient  à  10  shil.  ou  fr.  li-50;  l'hématite  revient  à  tr.  i2-J-jO. 

La  proportion  de  combastibh!  est  plus  considéiable  que  dans 
les  lourneaux  à  coke  et  d'environ  "2  Vil  tonnes  d  anthracite  par 
tonne  de  fonte;  du  reste ,  il  sort  coniinueliement  par  Tembra- 
sure  de  coulée  des  morceaux  d'anthracite  non  brûlés,  mêlés 
aux  scorieiï,  et  que  i  on  rejette  dans  le  fourneau.  Voici  à  peu 
près  le  prix  de  revient  de  cette  fonte. 

Hématite   1,2  tonne  à  48  sh.  fr.  27 

Carbonate  1,2     »     à  10  sh  »  iH 

Ânlhracile  2,5     »     à   4  sh  j>  1^2,50 

Soufflerie,main-d'œuvre,inlérôt,frai.sgéueiaux.   w  28,00 

Total.  .   .  fr.  82,50 


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20  USIMËS  DE  FER 

Ce  qui  estasses  remarquable ,  c*esi  que  Ton  parvienne  à  faire 
usage  des  gaz  de  ces  fourneaux  ;  ces  gaz  soni  peu  abondants  « 
mais  d'un  pouvoir  calorifique  très  grand  ,  et  \h  servent ,  con- 
curremment avec  du  menu  d*antbracite ,  à  cbauffer  l'air  et  les 
Cbaudières. 

L'air  est  lancé  à  une  température  toujours  supérieure  à 
323^  cent,  et  qui  souvent  5*élève  jusqu'à  550»  cent.  La  pression 
de  cet  air  est  de  5  livres  par  pouce  carré ,  c'est-à-dire  d'environ 
S6à27  cent,  de  mercure,  et  la  quanti!  *  Inncée  par  minute 
d'environ  6,000  pieds  cubes  ou  environ  ITC"',  ce  qui  revient  à 
17a<  par  mètre  carré  de  surface  au  ventre.  Celte  quantité  d'air 
m'a  paru  énorme, et  si  l'on  cherche  à  quelle  production  de 
fonte  elle  devrait  correspondre,  on  arrive  à  cette  conclusion 
qu'il  doit  s'en  échapper  la  moitié  par  le  gueulard  sans  avoir 
été  utilisée.  En  effet ,  47">'  d'air  supposé  fi  t"  et  à  la  pression 
ordinaire  pèsent  17  x  i,3  =  22'',1  dont  la  proportion  d'oxygène 
est  0,21  X  22,1  —4*, 61.  Cette  proportion  d'oxyg?'nc  est  capable 
de  brûler  un  poids  de  carbone  donné  par  h's  proportions  : 
200  :  175  =- 4,64  :  X  =  i'-.OG.  Or,  comme  1  de  fonte  demande 
2,5  de  combustible ,  cette  (luantité  do  carbone  pourra  réduire 
2,5  : 1  =  4'',06  :  ar  =  l'^ô.  La  quanlil*'  produite  par  minute  et 
par  mètre  carré  de  surface  serait  donc  de  l'-.ô  et  cela  sans  tenir 
compte  de  l'oxygène  fourni  par  la  réduction  du  minerai.  Pour 
10"*  de  section,  la  produciion  serait  donc  16''  et  ]»ar  jour 
16  X  60  X  24  —  2:2  tonnes.  Cette  production  est  loin  d'être 
atteinte  et  ne  dépasse  pas  10  îi  12  tonnes  par  jour.  £u  moyenne, 
elle  est  de  70  à  80  tonnes  par  semaine. 

l/air  est  souiné  dans  le  fourneau  j»ar  6  tuyères ,  î2  à  cliai] ne 
embrasure,  mais  le  plus  souvent  il  n'y  en  a  qu'une  partie  qui 
soufflent.  La  machine  souillante  est  de  la  force  de  lâO  chevaux. 
Les  deux  autres  fourneaux  éteints  cette  année  étaient  plus  petits 
que  les  deux  précédents;  ils  avaient  l'un  30  pieds,  l'autre  28 
pieds  de  hanieur  et  donnaient  chacun  euviron  60  tonnes  de 
fonte  par  semaine. 

La  fonte  d'Yniscedwin  revient ,  comme  je  l'ai  dit ,  à  environ 
3  liv.  6  sh.,  ou  fr.  82,50  et  l'élévation  de  ce  ju  ix  est  surtout  due 
aux  irais  de  soufflerie.  On  emploie  spécialement  cette  fonte 


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DU  l'AYS  Dli  GALLE  .  51 

pour  la  fabrication  des  lôles  étam(''ps ,  et  il  paraît  !fs  tùlps 
qui  en  proviennent  valent  de  20  à  25  fr.  de  plus  que  celles 
faites  avec  d'autres  fontes. 

A  Yslalitera ,  la  disposition  iiitrriinire  des  fourneaux  est 
presque  exactement  la  même  qu'à  Yniscedwin  ,  mais  ils  sont 
disposés  l'un  contre  l'autre,  en  un  massif  adossé  à  la  nu)ntagne. 
Je  me  bornerai  îi  y  signaler  une  disposition  pour  cliaufl'er  l'air, 
qui  m'a  paru  assez  bonne.  Les  tuyaux  qui  arrivent  de  la  machine 
soufflante  et  ceux  qui  amènent  les  gnz  des  fourneaux  sont 
disposés  [larallèlemeut  les  uns  aux  autres  ;  sur  leur  parcours  et 
derrière  le  massif  des  fourneaux  se  trouvent  des  petits  réser- 
voirs ellipsoïdaux  ,  (}ui  communiquent  avec  les  tuyaux  du  vent, 
et  les  réservoirs  sont  placés  au-dessus  d'une  petite  chambre  en 
maçonnerie  réfractaire  où  pénètrent  les  gaz;  de  celte  manière  , 
Tair  rencontre  des  gaz  à  une  température  de  plus  en  plus  élevée, 
à  mesure  qnll  approche  dn  fourneau,  et  le  dernier  appareil  où  il 
atteint  sa  température  maxinui  se  trouve  dans  Tintervalle  même 
de  deux  fourneaux  contigus.  Cette  disposition  m*a  paru  *  sous 
ce  rapport ,  assez  fovorable,  puisqu'elle  prévient  les  pertes  de 
chaleur  qui  doivent  inévitablement  avoir  lieu  quand  le  parcours 
des  gaz,  du  sommet  du  fourneau  Jusqu'aux  appareils  qui  les 
utilisent ,  est  trop  considérable.  L'usine  dTstalifera  comprend 
8  bauts-fouraeaux  qui  marchent  partie  au  coke ,  partie  ï  Tan- 
tbracite,  partie  avec  mélange  des  deux. 

On  y  fabrique  des  tôles  étamées. 

Fabrication  des  tôles  êtavêes.  ^  Les  usines  où  Ton  fabrique 
les  tôles  étamées  sont  établies  dans  la  vallée  de  Swansea  k 
Llandore ,  Pont-ar-pawe  et  Tstalifera.  Pour  la  description  du 
procédé,  je  choisirai  l'Usine  de  Llandore  quej'al  visitée  avec 
plus  de  détails. 

Les  feuilles  de  tôle  destinées  à  rétamage  sont  d'ordinaire 
travaillées  au  charbon  de  bois ,  au  lieu  de  coke ,  dans  le  but  de 
leur  donner  plus  de  flexibilité  ;  on  les  lamine  alors  H  différents 

degrés  de  finesse ,  puis  on  les  coupe  au  moyen  d'une  petite 
cisaille.  Les  dimensions  des  plaques  sont  assez  variables;  mais 
la  plus  fréquente  est  de  0",25  sur  0'»,3$  et  la  boite  de  395 
plaques  étamées  pèse  de  47  ^  85  kil. 


91  usnves  m  frr 

La  prcniièro  opération  que  doivent  subir  les  tôles  est  un 
décapage  quj  ïîùt  au  moyen  d'acide  sulfurique  diiuô  dans 
des  caisses  en  plomb,  aprîs  ((ue,  toutefois,  elles  ont  été  plîées 
en  A  et  cliauftées  au  rouj;e  dans  un  four  à  réverbère.  Lorsque 
racide  a  décapé  la  surlace  métalliiiue  ,  les  tùles  sont  redressées 
au  marledu ,  après  quoi  elles  ont  uno  apparence  bleuâtre  assez 
variable;  elles  sont  passées  à  froid  entre  des  cylindres  de  lami- 
noirs coulés  en  coquille,  et  dont  la  surface  est,  par  suite, 
rendue  très-dure;  ensuite  on  les  plonge  pendant  environ  10 
heures  dans  de  Peau  de  son  fermentée  »  en  ayant  soin  de  les 
isoler  Tune  de  l'autre  et  de  les  retourner  pendant  l'opération  , 
de  manière  à  soumettre  toute  la  surface  également  à  l'action  de 
l'acide  produit  par  la  fermentation.  Elles  subissent  alors  un 
nouveau  décapage  dans  l'acide  sulfurique  dilué,  contenu  dans 
des  caisses  en  piurnb  :  ces  caisses  sont  divisées  en  compar- 
timents, et  l'ouvrier  y  agite  les  tôles  pondant  un  temps  assez 
variable  jusqu'il  ce  que  leur  surface  devienne  parfaitement 
brillante;  on  a  soin  que  cette  opération  se  fasse  à  une  tem- 
pérature d'environ  30".  Les  lôles  sont  ensuite  lavées  plusieurs 
fois  à  l'eau  claire  ,  Trotlées  avec  du  sable  et  du  chanvre,  et 
enfin  conservées  dans  l'eau  pure ,  d'où  elles  passent  à  i  atelier 
d*étamage. 

Cet  atelier  se  compose  d'un  bâtiment  allongé  ;  les  caisses  il 
ôtamer  sont  placées  sur  de  petits  foyers  et  rangées  le  long  d'un 
mur  sous  un  large  manteau  de  cheminée  qui  a  pour  but  de 
protéger  les  ouvriers  contre  les  vapeurs  nuisibles  ;  le  long  du 
mur  opposé  se  trouvent  les  bacs  à  son ,  où  les  ouvrières  achè- 
vent le  nettoyage  dés  tôles  étamées»  Chaque  division  de  travail 
comprend  5  caisses  ;  la  première  contient  un  mélange  fondu  de 
bUfck-Un  et  ffraitt>4in  recouvert  d*ane  couche  d'environ  0*',10  de 
suif  ou  graisse  fondue  ;  la  seconde,  rempi  ie  de  graîn-tin ,  s'appelle 
wash-pot  ;  la  troisième  contient  de  la  graissa  Ibndue  ;  la  qua- 
trième, appelée  pan,  est  vide  et  a  lo  ibnd  formé  dHine  grille  ; 
enfin  »  la  S* ,  contenant  de  Tétafn  ontièrement  pur ,  est  un  peu 
plus  étroite  que  les  antres  ;  on  rappelle  list-pot  (  caisse  à  bour- 
relets) ,  parce  qu'elle  est  destinée  k  dlssondre  le  bourrelet  qui 
s'attache  d'ordinaire  aux  plaques  dans  les  antres  compartiments. 


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DU  PAYS  DE  GALLES.  23 

Voici  maintenant  comment  marche  le  travail.  La  première 
caisse  qai  se  trouve  dans  un  cûTupartinK^nt  h  part  et  qui  est  chauf- 
fée par  un  foyer  séparé ,  reçoit  les  tôles  décapées  de  la  manière 
qne  j'ai  indiquée ,  elles  y  séjoament  pendant  environ  1  heure 
à  1  i/2benre,  saivant  leur  grosseur;  le  bain  entre  en  ébnllition 
et  les  impuretés  s'écoulent  en  partie  dans  un  compartiment 
latéral  laissé  vide  ;  300  feuilles  ù  la  fois  peuvent  être  placées 
dans  la  première  caisse.  Quand  elles  sont  suffisamment  recou- 
vertes d'étain ,  l'ouvrier  les  retire  et  les  place  sur  une  grille  , 
011  Vf\cH  dp  métal  s'ncoiilr  ;  de  Hi  nn  second  ouvrier  !os  prend 
une  à  uno  :  il  plon^^'e  rliaquc  feuille  dans  le  spcond  bain  d'étain, 
l'en  relire,  l'essuio  avec  une  bro«;se  fn  chanvre  et  la  Hempe 
dans  le  bain  de  p:raisse  loridue  ;  toult''?;  ceî^  immersions  ne 
durent  qu'un  instant  et  les  tùlfs  sonl  liin^res  dans  la  caisse 
vide  :  nn  garçon  les  en  retire  ,  les  plonj^e  rapidement  dans  !e 
dernier  bain  d'étain  et,  api^-s  leur  avoir  donné  nn  ronp  du  plat 
d'une  batte  ,  il  les  passe  à  une  lemme.  Celie-ei  !i\s  trempe  dans 
le  son  et  l  'S  range  en  paquets.  Ces  paquets  sont  ensnite  portés 
à  une  ouvrière  placée  de  l'autre  côté  de  l'atelier  ([iii  les  nettoie 
encore  deux  l'ois  dans  le  son,  en  les  frottant  iéi^crenicni  avec 
une  brosse  de  chanvre.  De  lîi  les  tôles  vont  à  l  alelier  d'emma- 
gasinage où  elles  sont  encore  frottées  avec  un  tampon  sec, 
pour  donner  du  brillant  k  leur  surface,  et  enfermées  ensuite 
dans  des  caisses  de  bois  contenant  225  feuilles.  On  compte  ([u'il 
faut  de  8  à  Kl  livres  d'étain  pour  étami-r  ^00  feuilles,  et  en 
comptant  pour  ces  225  feuilles  un  poids  moyen  de  120  livres, 
le  rapport  entre  le  poids  de  l'éiain  et  celui  de  la  tôle  est  de  6,5 
à  8  »/o. 

L'étain  de  la  seconde  caisse  se  salit  assez  rapidement,  et 
après  If  ft  1400  feuilles,  on  en  passe  nne  partie  dans  la  pre- 
mière caisse. 

A  Llandore,  on  étame  également  au  plomb,  c'est-à-dire 
qa*on  recouvre  la  feuille  de  tôle  d*un  alliage  d^étain  et  de  plomb. 
Gomme  la  température  de  fusion  du  plomb  décomposerait 
llwiie  on  le  snif ,  on  est  obligé  de  reooorir  à  nn  autre  liquide 
préservateur;  je  n*ai  pas  de  données  exactes  sur  sa  composition, 
mais  il  est  formé  d'un  mélange  de  chlorure  de  zinc  et  d1mil$ 


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2i  USINES  DG  FER 

que  l'on  mol  h  la  surface  du  biiin  de  plomb  dans  la  preniii'rf 
caisse.  Ihiiis  ci'  ras,  Its  feuiiie»  clamées  doivent  être  préservées 
quflqno  temps  du  contact  de  l'air,  et  à  cet  effet ,  la  i*  caisse 
est  divisée  en  compartimonts  on  une  feuille  se  pose  debout ,  et 
qui  peuvent  être  fermés  par  une  série  de  petits  couvercles 
allongés. 


SUPPLËMËiM  AU  FEa. 

PRIX  DE  REVIENT  DANS  LB  PATS  DE  GALLES. 

Après  avoir  écrit  les  pages  qui  précîîdent ,  j'ai  reçu  d'un 
ingénieur  de  Dowlais,  M.  Leysori  Kliys,  un  documonl  qui  m'a 
paru  présenter  un  intérêt  suflisant  pour  que  je  le  joigne  à  ce 
rapport. 

C'est  la  copie  complote  d'un  compie  de  quatre  hauls-four- 
neaux  qui  établit  le  prix  de  revient  moyeu  do  leurs  fontes  pour 
quatre  semaines  prises  au  hasard.  Leur  production  moyenne 
est  do  130  tonnes  de  fonte  blanche,  ou  yo  tonnes  de  fonte  grise 
par  semaine. 

Tons  les  matériaux  dont  on  a  fait  usa^e  ont  été  pesés  avec 
un  soin  tout  particulier,  ce  qui ,  dans  beaucoup  d'usines ,  ne  se 
fait  pas  toujours;  par  suite,  ou  peut  se  lier  entil'reraent  aux 
chiffres  qtie  je  donne.  La  production  esi  plus  faible  qnk 
Dowlais,  Aberdarc  et  ailleurs.  Cela  lient,  en  premier  lieu,  à 
a  qualité  du  coke  qui  est  moins  résistant  que  le  charbon  dont 
on  fait  usage  dans  d'autres  usines;  en  second  lieu ,  à  la  quantité 
d'air  qui  y  est  moins  forte ,  tant  en  volume  qu'en  pression. 
En  revanche ,  la  fonte  y  est  do  qualité  supérieure. 

Les  prix  coûtants  de  toas  les  matériaux  sont  aussi  approxi- 
mativement que  possible  les  prix  d*aojourd*hai.  Quant  aux 
cendres  de  forges  et  de  fineries,  elles  proviennent,  dans  ce  cas-cî 
comme  djins  la  plupart  des  antres,  des  forges  et  des  fineries 
annexées  à  I*usine ,  mais  quand  il  fant  les  acheter  on  les  paie 
10  shil.  ou  fr.  1S,50  la  tonne ,  prises  à  rnsine. 

J*ai  converti  les  mesures  anglaises  en  mesures  françaises 
pour  rintelligence  des  chiffres,  et  les  tonnes  de  2400  livres  en 
tonnes  de  2208  livres  ou  1000  kil. 


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DU  PAYS  DE  fiALLES. 


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USINES  DE  FER 


Les  prix  de  revient  sont  pour  les  mesures  anglaises  : 

abil.  dn.    tt.  e. 

Coke  de  mena  cbarbon  .  .  IS  6  ou  15  6S  les  lî  brouettes. 
Coke  de  honille  grasse.  .  .  f I     »  36  t5      '  » 
Carbonate  de  fer  argileux 

calciné  .......  iO     »  12  50  la  "P.  anglaise. 

Hématite  18  6  »  S3  12  » 

Cendres  de  forge  et  de  finerîes    2  S  »    3  IS  » 
Battitures  de  loupe  (appareils 

decinglage)  5     »   6  25  » 

Blackband  calciné  ....  10     t  12  50  » 
Main-d'œuvre  9     »  Il  25  par  T. 

En  liaii.sfûniianl  les  tonnes  anglaises  de  2,400  livras  ou  1087 
kil.  011  tonnos  françaises  de  1000  kil.  OU  2,208  livres ,  ces  prix 


deviennent  les  suivants  : 

Coke  do  menu  charbon  1  30  la  biouclle. 

Coko  (lo  houille  grasse  ^  » 

Cak  ciiro  1  15  la  tonne. 

Carbon  a  le  de  fer  argileux  calciné  .  .  .  .  11  50  » 

Hématite  21  87  » 

Cendres  de  forges  et  fineries   2  87  » 

Baîtitiirns   5  75  » 

Blackb;iiid  11  50  » 

Maïu-d'ocuvre   10  35  par  T. 


Il  ne  reste  qa^  appliquer  ces  chiffe  aux  consommations 
des  quatre  fourneaux  et  à  leur  consommation  moyenne .  pour 
avoir  leur  prix  de  revient  respectif  et  leur  prix  de  revient 
moyen ,  abstraction  foite  toutefois  des  frais  de  soufflerie ,  ainsi 
que  de  IHntérèt  et  de  ramortissement  du  capital.  G*est  ce  que 
j*ai  fait  dans  le  tableau  suivant  : 


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T)U  PAYS  DE  GALLES. 


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NOTE  SUK  LES  MINES  0E  SEL 


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SALINES  DE  SAINT-NIGOLAS-VARA.NGE VILL 


Cet  établissfmeiit  apiiRrlinil  à  la  Socirîf'  I)ai;uiii  et  C; 
pîemitVes  coiislruclioiis  remoiiieiit  an  mois  de  s*  plembrc  LSoo. 
Outre  le  sel  raOltié,  il  produit  aQuuellcnieut  330,000  quintaux 
de  sel  gemme. 

Le  système  d'exploitalion  ,  la  machiiu' à  colonne  d'enii ,  sa 
disposition  et  SOS  accessoires ,  dr  même  que  les  modifications 
in^'éniouses  que  l'on  renconlre  dans  !a  saline,  sont  dus  à  nn 
in^  nu  ir  badois,  M.  Pfetscb,  qui  dirige  cet  établissement 
depuis  sa  fondation. 

Le  terrain  qui  fournit  les  couches  d»^  *^»d  d*  '  lîut-Nicolas  et 
des  mines  voisines  est  le  Kfuper  (saliierien  de  dïii'bigny). 

La  première  couche  fnt  rencontn'e  à  79™, 60.  File  n'ctait  pas 
surraoniée  d'une  nnppe  d'eau  comme  on  avait  eu  lieu  de  le 
présumer.  On  iraversa  ensuite  huccesivement  neuf  antres 
couches ,  puis  à  174"'.î>0  on  arriva  à  la  onzième ,  qui  est  la  plus 
imporianle  et  qui  repose  sur  nn  banc  de  marne  si  épais,  qu'on 
ne  l'a  pas  complètement  traversé  avec  un  puisard  de  1*^,00  de 
profondeur. 

Toutes  les  ccuela  s  de  sel  sont,  séparées  par  des  marnes.  La 
quatrième  a  7"», 10  et  même  15"'  de  puissance  ,  mais  les  parties 
inférieures  sont  marneuses  et  rougies  par  des  matières  orga- 


( Extrait  du  Rapport  île  roj/of/c  dr  M.  L.  B&OMMe, 
éière  ingénieur  des  mines. 


(HEURTNE). 


1861 


MIIBS  DE  SEL  ET  SAUHES. 


niques  animales.  U  n'y  a  que  les  quatre  mètres  supérieurs  qui 
soient  assez  purs  pour  être  exploités  comme  sel  gemme.  La 
onzième  couche  a  31"  de  puissance,  et  Ton  exploite  actuelle- 
ment les  5»,50  inférieurs.  Toutes  les  autres  couches  n*ODt  que 
0",30  à  0"«40  d'épaisseur,  et  ne  sont  pas  exploitées.  Les  travaux 
dans  la  quatrième  sont  même  abandonnés,  parce  que  la 
onaEîème  suffit  amplement  à  Textraction. 

Gomme  on  se  proposait  de  vendre  du  sel  isemme  et  de  fabri- 
quer  en  même  temps  du  sei  raffiné,  on  n'avait  adopté  que 
transitoirement  le  procédé  d*abord  employé  et  qui  consistait 
à  extraire  le  sel  en  blocs  et  à  en  dissoudre  une  partie  pour  le 
raffinage.  Dans  te  but  de  remédier  aux  inconvénients  que  pré- 
sentait cette  méthode ,  M.  Pfetsch  a  imaginé  de  saturer  l'eau  au 
fond  de  la  mine,  en  lui  faisant  creuser  des  entailles  verticales 
destinées  à  faciliter  rabattage  du  sei.  L*eau  salée  est  alors  élevée 
par  deux  jeux  de  pompes  superposés,  jusque  dans  les  réser- 
voirs de  la  saline. 

Les  avantages  de  ce  système  sont  faciles  à  saisir;  Teau  se 
sature  presque  sans  frais  et  les  entailles  qu'elle  produit  dimi- 
nuent considérablemeot  les  frais  d'abattage  du  sel.  Ensuite  les 
matières  insolubles  que  peut  contenir  le  banc  de  sel  restent 
dans  les  galeries,  tandis  que,  quand  la  dissolution  se  faisait  au 
jour,  on  était  obligé  d'extraire  les  matières  inertes,  puis  de  les 
retirer  des  bassins  de  dissolution. 

J'ai  dit  que  deux  pompes  servent  à  élever  l'eau  salée  jusqu'au 
jour.  Le  moteur  de  la  pompe  inférieure  est  une  machine  à 
colonne  d*eau  horizontale,  construite  d'après  le  système  de 
H.  de  Reichenhach.  Le  motif  pour  lequel  on  a  préféfé  le  mou- 
vement horizontal  dans  cette  circonstance,  était  la  difficulté 
de  donner  une  fondation  solide  à  une  machine  verticale.  L*eau 
qui  sort  de  la  machine  à  colonne  d'eau,  remonte  dans  un 
bassin  situé  à  onze  mètres  plus  haut.  Ce  bassin  la  distribue 
dans  les  galeries,  où  elle  creuse  les  entailles;  elle  revient en- 
saite,  par  des  rigoles,  dans  deux  résenoirs,  d'où  la  pompe 
la  tire  pour  Télever  dans  un  autre  réservoir  placé  à  87'"  sous 
le  sol.  Une  pompe,  mue  par  nno  rnachiiie  h  vapeur  établie  au 
Jour,  l'amène  de  Ut  dans  les  bassius  de  dépOt. 


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30  HMIt  DB  SEL  IT  ftALIMSi. 

L'eau  qui  sert  à  faire  mouvoir  la  machine  à  colonne  d'eau 
provient  :  i"*  du  canal  de  la  Meurthe,  qui  communique,  par  iin 
conduit  souterrain,  avec  un  petit  puits  de  rélabllssement; 
%•  d'une  source  extérieure  venant  d'une  montagne  voisine; 
3"  d'une  sourea  qui  se  trouve  à  83">  sous  le  sol,  et  dont  l'eau 
wrive  dans  ud  }ms\n ,  d'où  elle  est  élevée  jusqu'au  réservoir  à 
eau  douce  par  une  petite  pompe  mue  par  la  mftme  machine  que 
la  pompe  à  eau  salée. 

Toute  cette  eau ,  rassemblée  au  jour  dans  on  bassin  en  bois , 
SB  reud  directement  dans  ta  machine  it  colonne  d'eau.  Celle-ci 
est  représentée  en  coupe  pl.  5 ,  flg.  1  et  S.  L'eau  arrive  par  le 
tuyau  K,  et  par  le  moyen  des  deux  pistons  distributeurs  0  et  N, 
se  rend  alternativement  de  chaque  c6té  du  piston  moteur  B , 
auquel  elle  communique  ainsi  un  mouvement  de  va  et  vient. 
Considérons  la  machine  dans  la  position  où  elle  est  représentée 
sur  le  dessin. 

L'eau  arrive  par  le  canal  P,  et  par  sa  pression  fait  avancer 
le  piston  de  gauche  à  droite.  Vers  la  fin  de  la  course,  la  tringle  G, 
poussée  par  la  coulisse  F ,  force  les  petits  pistons  H,  I  à  se 
déplacer,  et  l'eau,  ayant  alors  accès  à  droite  du  piston  M .  force 
le  système  des  trois  pistons  M .  N ,  0  à  se  mouvoir  de  droite  à 
gauche.  L'eau  peut  donc  entrer  dans  le  canal  Q  <!t  donner  au 
piston  moteur  un  mouvement  de  translation  de  droite  ;i  gauche. 
La  diifêrence  de  diamètre  eiiti  c  les  deux  pistons  0  et  M  est 
destinée  à  coin  penser  la  perte  de  pression  due  à  la  surface 
occupée  par  la  lige. 

On  voit  que  le  niouvemenl  du  système  dépend  uniquement 
du  pelil  piston  M  :  si  la  position  du  piston  11  permet  Tenirt^e  de 
l'eau  par  le  canal  L,  il  y  a  k  droile  du  piston  M  un  c\(  t  s  de 
pression  qui  pousse  les  trois  pistons.  Si  le  canal  L  est  au  con- 
traire t(^riîn'.  c.H  px<'t"^s  df  pression  existe  en  sens  inverse ,  et 
le>>  pislons  repreMumi  ifiir  pD^iiioii  [tremière. 

La  figure  lo  donne  le  détail  de  lu  Iriiigle  G,  fig.  1.  Do  clja([ue 
côlé  de  Textrcmilé  inférieure  de  celif  pi^'ce  se  trouve  un  petit 
levier  h  angle  droit,  qui,  à  cause  d'un  arrêt  tixe ,  ne  peut 
tourner  que  d'un  cùlé.  Chacune  dus  coulisses  est  munie  d'un 
bout  de  lige  ;  celle-ci ,  rencontrant  les  leviers  de  la  pièce  G , 


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sMilève  te  pvemiçr,  pals  vient  huit/»  fioaire  1^  Bmnd^  9i  cb^nge 
ainsi  la  poiition  de  la  tringlft. 

La  pidce  V,  fig.  i,eat  un  mancbon  fiite  destiné  à  guider 
la  tige. 

Le  pliton  de  la  pompe  ISonianla  à  double  effi9t,destin<^e  k  élever 
Teau  85"  plus  haut ,  est  commandé  directement  par  la  tige. 

La  force  tl^éorique  de  la  machine  k  a>lonne  d'eau  est  de  8,43 
chevaux.  Or»  la  force  utilisée  par  la  pompe  est 6, U  chevaux. 
En  outre,  la  macbioe  fait  encore  mouvoir  une  petite  pompe 
destinée  à  enlever  les  eaux  dMnflUration  qui  s'amassent  dans 
le  puii^ard,  et  à  les  déverser  dans  les  bassins  situés  4*"  plus 
haut.  Cette  petite  pompe  consomme  0,37  cheval.  LWet  utile  de 

^  44  -4-'  0  37 

la  machine  à  colonne  d'eau  est  donc  *    "y  *    ^  77,20  % , 

résultat  des  plus  remarquables».  piston  donne  par  minute  dix 
courses  de  0*^,80. 

Les  détails  de  construction  de  lu  pompe  ne  pré:>eiUeiii  rien  de 
parUculfer ,  si  ce  n'est  le  système  des  robinets  de  conduite,  qui 
est  également  adopté  pour  la  machiiie  îi  eùlomio  d'eau. 

L'énorme  pression  à  laquelle  ces  roi)inets  doivent  résister , 
était  un  obstacle  à  remploi  des  robinets  coniques.  En  ollet» 
bupi)ui  tei-  une  pression  de  474'"  d'eau  et  ooni»erver  un  jeu  suffi- 
sant pour  pouvoir  être  manœuvré  sans  trop  de  dilUculU;, 
étaient  des  conditions  qui  rendaient  presque  impossible  l'emploi 
de  ces  robinets,  à  cause  de  la  pression  qui  s'uxerce  parallè- 
lement à  l'a^e  et  qui  tend  à  chasser  le  j  obiuet  hors  de  son  siège. 

Les  fig.  5 ,  6,  7 ,  8,  9  représentent  deux  coupes  des  robinets 
cylindriques  placés  sur  les  tuyaux  d(î  conduite. 

A  et  B  sont  deux  disiiues  en  foule  lixés  k  Taxe  C  du  robinet. 
Ils  contiennent  deux  entailles  dans  lesquelles  s'engagent  les 
extrémités  de  la  plaque  de  cuivre  D,  C"esl  celle-ci  qui  intercepte 
la  communication  dans  les  Luyaux,  lorsqu'elle  vient  s'appliquer 
contre  une  des  ouvertures,  en  tournant  sa  concavité  vers  le 
côté  où  se  trouve  Teau.  La  pression  d'un  ressort  et  celle  de  l'eau 
elle-même  en  font  une  fermeture  aussi  parfaite  que  possible. 
Des  ouvertares  F ,  percées  dans  le  disque  B ,  sont  destinées  à 
laisser  entrer  reaa  sous  le  disque  ;  la  presiiaii  se  produit  ainsi 


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3f  MINES  DE  SEL  ET  SAUNES. 

de  B  en  A  pour  mainlenir  le  disque  A  contre  la  pîa({ur  adjacente. 
Récemment  ou  a  légèrement  modilu''  cette  dispObiLion.  L'eau 
s'échappaiit  toujours  par  le  pourtour  du  distjue  A  ,  on  supprime 
dans  les  nouveaux  robinets  les  ouv(.'riurt\s  F,  et  l'on  place  au- 
tour de  l'axe  C  une  boîte  à  bourrage  qui  n'est  pas  représentée 
sur  la  fig.  5. 

Le  piston  de  la  i)onî[)e  est  liguré  en  coupes  longitudinale  et 
transversale ,  dans  les  tigures  3  et  4  ; 
a  corps  du  piston  en  fonte  ; 
b  plaque  circulaire  en  fer  forgé; 

c ,  c  anneaux  en  fer  assujetiis^ant ,  à  l'aide  des  boulons  i ,  les 
cuirs  emboutis  d; 

f  bande  de  cuir  foruiam  un  manchon  cylindrique  autour 
du  piston  ; 

g  clapet  double  s'ouvi'aiit  du  cùlé  d  où  vient  la  pression  ,  et 
destiné  à  peiuiettre  l'acc^-s  de  l'eau  à  i  luioneur  du  piston, 
pour  qu'elle  exerce  sa  pression  sui'  la  bande  de  cuir.  Ce  piston 
est  excellent,  mais  une  circonsiance  pai'liculi('re  doitlelaiie 
abandonner  :  une  portion  de  l'eau  qui  alimente  la  machine 
provient  du  canal,  et  cette  eau  contient  toujours  du  sable  qui 
slntroduit  entre  le  piston  et  le  corps  de  pompe.  On  va  donc 
remplacer  ces  pistons  par  des  pistons  Stephenson ,  auxquels 
on  adaptera  des  cuirs  emboutis  semblables  à  c( ,  fig.  3. 

Les  cylindres  de  la  machine  à  colonne  d*eau  et  de  la  pompe 
ont  au  minimum  0^,005  d^épsdsseur.  Ils  sont  en  fonte ,  mais 
pour  la  machine,  on  a  dt&  en  ikire  faire  trois  a?ant  d*en  avoir 
un  ooDTenable.  Le  premier  s*est  brisé  à  une  des  brides,  et  le 
deuxième  n'étant  pas  assez  compacte ,  Teaa  s*en  écliappait  sous 
forme  de  brouillard.  Le  troisi^e  ne  présente  pas  du  tout  ce 
dernier  inconvénient  Les  machines  k  colonne  d'eau  de  la 
Bavière  et  du  Wurtemberg  ont  des  cylindres  en  cuivre  ;  ce  métal 
présente  plus  de  résistance  et  moins  de  porosité  que  là  fonte. 

La  machine  et  la  pompe  ont  coûté  3,000  fb.;  elles  ont  été 
construites  chez  M.  Dyckhoff,  à  Bar-le-Duc. 

Nous  avons  vu  que  le  motif  qui  avait  déterminé  Bf .  Pfetsch 
à  construire  une  machine  horizontale,  était  la  facilité  de  donner 
à  celle-ci  une  fondation  inébranlable.  En  effet,  la  machine  de 


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«INBS  DB  SEL  ET  SALIHE8. 


33 


Saint-Nicolas  est  simplement  assujettie  sur  deax  grosses  pièces 
de  bois  de  chêne  reliées  entre  elles  par  quatre  larges  bandes  de 
fer,  et  reposant  sur  quelques  poutres  en  traiers.  Ce  b&ti  est 
fort  simple  et  fort  peu  coûteux  eu  comparaison  de  celui  qu*eût 
nécessité  une  machine  verticale.  Cependant  il  est  probable  que 
quand  on  établira  une  deuxième  machine ,  on  lui  donnera  une 
position  verticale,  parce  que  les  matières  sableuses  de  Teau 
usent  promptement  la  partie  inférieure  de  la  sur&ce  interne 
du  cylindre. 

Dans  la  marche  des  pistons  de  la  pompe  et  de  la  machine, 
on  observe  un  phénomène  très-remarquable.  Ces  pistons 
prennent  un  mouvement  lent  de  rotation,  qui  va  jusque  quatre 
tours  complets  par  jour,  et  comme  on  ne  connaît  aucun  moyen 
d*empècher  la  rotation, on  est  obligé  d*avoir,  pour  Tassem- 
blage  des  tiges,  une  disposition  qui  permette  ce  mouvement. 
La  tige  du  piston  moteur  et  celle  du  piston  de  la  pompe  sont 
reliées  par  un  embrayage  T,  fig.  1 ,  représenté  en  coupe  à 
une  échelle  plus  grande  par  la  fig.  16. 

a,  tige  de  la  machine  à  colonne  d'eau  ; 

b,  tige  de  la  pompe;  celle-ci  s'emboite  dans  la  première  par 
une  surface  conique; 

ceid,  boulons;  le  boulon  c  est  rendu  fixe  sur  la  tige  b  au 
moyen  d'une  brocho  k. 

nianclion  conlonanl  i'assembhige; 

f,  clavette  qui  permet  de  serrer  à  volonté  Tune  contre  l'autre, 
les  extrémités  des  lij^M-s  a  el  b.  . 

Cclles-ri  i^f'uveni  doue  obéir  aux  mouvements  de  rotalion  que 
leur  impriment  leurs  pistons  res[)ectifs.  Le  sens  de  la  rotation 
n  a  pas  de  loi  connue;  une  modification  dans  la  machine  peut 
le  faire  changer. 

Ce  fait  a  été  observé  pour  la  première  fois  par  M.  de  Reichen- 
bach,  dans  les  premières  machines  à  colonne  d  eau  construites 
par  ce  ct'lrbre  ingénieur,  et  depuis  lors,  on  Ta  remarqué  dans 
toutes  les  machines  de  ce  système. 

Dans  la  machine  de  Saint-Nicolas,  la  rotation  est  beaucoup 
plus  intense  pour  le  piston  moteur  que  pour  celui  de  la 
pompe.  .  ^ ^ 


TOME  XI. 


3 


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u  MINES  DB  SEL  BT  SALINBS. 

Ce  fait  mf'Titp  dY'lre  étudié,  car  il  n'a  pas  encore  reçu  d'ex- 
pliiaiion  saiisfaisaïue.  Peut-être  l'eau  qui  chasse  le  piston, 
arrive-t-clie  conlre  celui-ci,  par  une  cause  quelconque,  avec 
un  mouvement  de  tourbillon.  Cela  dépendrait  alors  de  la  confi- 
guration intérieure  des  conduites  d'eau. 

Les  figures  10  et  11  représentent  une  coupe  de  rintérieur 
de  la  mine ,  passant  par  Taxe  du  puits.  On  y  voit  la  manière 
dont  sont  disposés  les  réservoirs  et  les  machines.  L*eiii 
douce  descend  par  le  tuyau  a ,  se  rend  dans  la  machine  à 
colonne  A,  puis,  par  le  tuyau  c,  se  dévene  dans  le  basilD  E. 
De  là  elle  se  rend  dans  les  galeries  par  le  Uiyau  L*eau  salée 
se  réunit  dans  les  réservoirs  D  D,  où  se  rend  aussi  l^eattdn 
puisard  pompée  par  nne  petite  pompe  B.  Tonte  cette  ean  est 
enfin  reprise  par  la  pompe  foulante  F. 

Le  puits  est  représenté ,  quant  à  sa  disposition,  par  la  Og.  17. 
On  voit  qu*il  contient  trois  oorapartiments.  L*an  sert  pour  les 
pompes  et  les  échelles,  le  deuxième  est  occupé  par  Textraciion, 
le  troisième  est  réservé  pour  l'aérage.  Celui-ci  est  activé  de  la 
manière  suivante  :  Tout  Tair  qui  sort  du  puits  par  le  compar- 
timent spécial,  se  rend  sous  les  foyers  des  chaudières  et  ces 
foyers  ne  peuvent  brûler  d*autre  air  que  celui  de  la  mine.  Le 
nombre  des  ouvriers  étant  peu  considérable  relativement  à 
rétendue  des  travaux,  Tair  qui  sort  de  la  mine  n*est  pas  asses 
vicié  pour  être  impropre  h  la  combustion.  Ce  système  permet 
d'obtenir  sans  finis  un  excellent  aérage ,  que  Ton  peut  modérer 
à  volonté. 

Gomme  je  Ta!  dit  plus  haut,  la  couche  de  sel  a  SI*  de  puis- 
sance ,  mais  on  n*en  exploite  que  les  5",li0  inférieurs  «  et  cette 
partie  suffisant  largement  k  Textraction  pendant  un  grand 
nombre  d'années,  on  ne  s*est  pas  encore  préoccupé  de  la  ma- 
nière dont  on  exploitera  le  reste  de  la  couche.  Prochainement 
cependant,  on  augmentera  de  deux  mètres  la  hauteur  des 
galeries. 

le  système  actuel  est  une  de  ces  dispositions  dites  en  éeM^uiêr, 
On  laisse  des  piliers  de  &^  sur  6» ,  en  donnant  9*  de  largeur 
aux  galeries  principales  et  8*  aux  galeries  transversales.  Le 
puits,  dont  la  section  est  de  î^fiù  sur  3",60,  est  protégé  par 
deux  massifs  de  sel  gemme  de  iO*  sur  30"^. 


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MINES  DE  SEL  ET  SALINES.  85 

\,e  pntjt'l  [U'iniitit ,  el  qui ,  in  peiibe,  lut  suivi  dans  !oh  com- 
mencemcni.-? ,  (.'laii  (U  faip«  des  j^aleries  df  9"»  de  lari^^eur,  en 
laissant  des  piliers  de  30"'  de  cùlc;  car  ou  puisait  trouver  une 
assez.  {^iHud'î  (juantité  d'eau,  ce  qui  n'est  pas  a  ni  vc.  Ce  plan 
fut  bientôt  abandonné;  en  effet,  il  ne  permotiait  de  donner 
une  certaine  étendue  à  l'exploitation  qu'avec  un  transport 
considérable. 

Uu  deuxième  projet ,  proposé  pour  le  cas  où  Ton  aurait  des 
venues  subites  d'eau  ,  fut  de  même  abandonné,  et  c'est  alors 
que  M.  Pfetsch ,  en  conservant  les  voies  principales  de  9«  du 
piojet  primitif,  divisa  les  massifs  par  d'autres  votes  auxquelles 
il  doDua  B*^  de  largeur  pour  ne  pas  avoir  des  piliers  trop 
faibles.  Telle  est  Torigine  de  cette  différence  entre  les  voies 
principales  et  les  autres. 

L^eau  du  bassin  placé  Ik  H"  au-dessus  du  fond  se  distribue 
par  des  tuyaux  en  fonte  guidés  le  long  des  galeries.  Chacun 
d'eux  est  relié  à  son  extrémité ,  par  rintermédiaire  d'un  tube 
plus  petit  en  fer  forgé,  à  un  autre  tube  horizontal  placé  paral- 
lèlement au  front  de  la  galerie,  et  communiquant*  par  des 
tuyaux  en  caoutchouc ,  avec  quatre  becs  (fig.  14).  C'est  par  ces 
becs,  qui  sont  percés  de  petits  trous,  que  l'eau  s'échappe  eu 
filets  minces  pour  dissoudre  le  sel  et  creuser  peu  à  peu  les 
enuiUes.  Celles-ci  ont  0«,40  ë  0»,50  de  largeur;  leur  profon- 
deur va  jusque  4"  el  même  6"  (fig.  13).  Leur  avancement 
journalier  est  de  Q^^ÀO  en  moyenne.  Elles  n'exigent  qu'une 
main-d'œuvre  très-faible,  puisqu'il  n'y  a  besoin  que  d'avancer 
de  temps  on  temps  les  becs  et  de  faire  tomber  les  matit>res 
ntameuses  qui,  par  la  dissolution  du  sel,  font  saillie  dans  les 
entailles  et  empêchent  l'eau  douce  de  couler  le  long  de  la  roche 
pour  se  saturer.  L'eau  salée  se  réunit  dans  une  rigole  placée 
latéralement  et  qui  la  conduit  vers  un  des  réservoirs.  Il  y  a 
toujours  un  certain  nombre  de  charniers  dont  on  prépare  les 
entaille? ,  tandis  que  d'autres  sont  en  abattage. 

Lorsque  les  entailles  ont  la  profondeur  suflisanle,  il  reste  à 
enlever  h^s  trois  piliers  ainsi  préparcs.  Celte  opération  se  fait 
k  l'aide  du  pic  et  de  quehiues  coii[)s  de  njine.  Quand  on  com- 
mence une  galerie,  la  premi(;re  opération  est  de  former  un 


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36  MINES  1>F.  SFL  ET  SALINEIS. 

gradin ,  dont  la  partie  supérieure  a  2'", 50  et  la  partie  inférieure 
3  mètres  (fig.  12  et  13) ,  puis  on  continue  l'abattage  en  travail- 
lant successivement  aux  deux  parties  du  gradin.  L'ouvrier  doit 
d'abord  enlever  le  mas&ii  a.  Pour  cela,  il  s'installe  sur  le  giaJin, 
el,  avec  le  pic»  pratique  une  large  entaille  horizontale  à  la  base 
de  cette  partie;  deux  mines  successives,  Tune  placée  peu 
près  au  centre,  l'autre  près  du  toit,  fonl  eii.suite  sauter  le 
reste  de  la  niasse.  On  s'occupe  alors  de  la  partie  6,  qu'on  fait 
ordinairement  sauter  au  moyen  d'un  seul  trou  de  mine  vertical. 
Il  est  rare  que  cette  mine  ne  sullise  pas.  On  continue  do  la 
sorte  jusqu'à  ce  qu'on  soit  an  ivc  aux  extrémités  des  entailles  ; 
on  en  recommence  alors  de  nouvelles. 

Un  chantier  occupe  à  la  fois  trois  ouvriers  cl  un  manœuvre. 
Il  y  a  deux  jiostes  de  huit  heures  chacun.  Les  six  mineurs  des 
deux  postes  sont  payés  en  bloc  par  mètre  cube  d'avancement  , 
à  raison  de  fr.  2,75  pour  la  partie  supérieure  et  de  fr.  3,20  pour 
la  partie  inférieure.  Les  manœuvres  sont  payés  h  la  journée. 
On  voit  combien  ce  système  est  supérieur  à  celui  qui  est  em- 
ployé dans  prcscjne  toutes  les  mines  de  sel  i;L'iiime,  et  entre 
autres  dans  celles  de  la  Meurllie.  Grâce  aux  entailles,  la  main- 
d'œuvre  pour  l'abattage  du  sel  est  presque  diminuée  de  moitié . 

L'eau  salée  marque  49»  et  est  amenée  à  saturation ,  encore 
presque  sans  frais ,  au  moyen  des  fragments  de  sel  trop  impurs 
pour  être  vendus ,  et  que  Ton  jette  dans  des  paniers  flottants 
placés  dans  les  réservoirs  de  la  saline.  Bans  Télat  actuel  des 
travaux,  on  produit  annuellement,  au  fond  de  la  mine,  100,000^ 
d*eau  salée.  Le  nombre  des  cbaniiers  varie  suivant  Téiat  des 
commandes;  il  va  jusque  65  environ.  L'extraction  journalière 
est  de  1000  à  ISOO  quintaux;  on  sera  obligé  dans  peu  de 
temps  de  creuser  un  nouveau  puits ,  parce  que  le  puits  actuel 
ne  pourra  bientôt  plus  suffire  à  Textraction. 

Les  mines  de  sel  passent  pour  être  les  plus  belles  d*entre 
tontes  les  mines  ;  j'ai  pu  en  juger  par  celles  qui  font  Tobjet  de 
cette  note.  Les  énormes  dimensions  des  galeries ,  la  blancheur 
des  parois,  le  reflet  des  lampes  sur  la  rocbe  bumide  et  luisante, 
donnent  à  ces  travaux  un  aspea  grandiose  et  pittoresque,  qui 
excite  l*admiraiion  des  nombreux  visiteurs  que  la  curiosité 


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MINES  IlK  SKI.  KT  SALINES. 


37 


attire  ù  Saint-Nicolas  durant  tuuic  l'annexe.  Ajoutons  qun  chacun 
y  est  accueilli  avec  la  plus  grande  atl'aijiliit"'  par  les  cliefs  do 
lYtnblissement,  ce  qui  ne  peut  qu'augmenter  encore  le  charme 
de  cette  visite. 

Lï'tablissempnl  n'a  fabriqué  jusqu'à  présent  que  du  sel 
raftiné,  mais  la  Soci(^té  se  propose  de  compléter  son  usine  par 
une  fabrique  de  produits  cliiraiques.  Tant  par  ses  dispositions 
d'ensemble  (pie  i)ar  ses  ingénieux  dt^ails,  la  saline  passe ,  à 
juste  lUie,  pour  Tune  ôas  pius  belles  de  France.  J'en  dirai 
quelques  mots  pour  terminer. 

Les  résenoirs  qui  reçoivent  l'eau  salée  de  la  mine  sont  au 
nombre  de  seize.  Ils  sont  eu  sapin  et  ont  une  capacité  de 
chacun.  L'eau  achève  de  s'y  saturer  et  y  dépose  les  impuit  ics 
qu'elle  tenait  en  sus|)ension.  On  aide  à  la  clariHcation  de  l'eau 
salée  en  y  jetant  de  la  chaux;  celle-ci,  en  se  caiboi.aïaii  »  i  se 
précipitant,  entraîne  mécaniquement  la  plus  grande  partie  des 
impuretés.  On  ajoute  environ  vingt  litres  de  chaux  par  réser- 
voir. La  clarification  dure  4  à  8  jours. 

L'eau  se  rend  de  là  dans  les  poêles  à  évaporer,  où ,  par  la 
concentration,  elle  laiese  déposer  du  sel  en  cristanx  plus  ou 
moins  gros ,  selon  le  temps  au  boni  duquel  on  les  recueille.  La 
disposition  de  ces  poêles  est  particulière  à  cette  saline.  Elles 
sont  chauffées  soit  au  feu  nu,  soit  à  la  vapeur.  Les  grandes 
poêles,  de  75"»  de  capacité,  sont  cbaaffées  directement;  la 
flamme,  après  avoir  circulé  dans  des  ctiicanes,  se  rend  dans 
une  cheminée  de  48"  de  hauteur.  A  chacune  de  ces  poêles  est 
annexée  une  antre  poêle,  plus  petite,  chauffée  uniquement  par 
la  vapeur  produite  dans  la  première;  on  avait  d*abord  voulu 
Ihirecîrcul^la  vapeur  dans  des  chicanes,  mais  on  a  reconnu 
qu*il  était  préférable  de  laisser  libre  tout  l'espace  situé  sous  ces 
poêles  et  de  diminuer  le  tirage,  afin  que  la  vapeur  pût  aban- 
donner tout  son  calorique. 

Enfin,  la  vapeur  des  petites  poêles  sert  encore  à  chauffer  les 
séchoirs.  Presque  tonte  la  chaleur  théorique  produite  par  la 
houille  est  donc  utilisée. 

Les  foyers  des  poêles  sont  i*eprésenlés  dans  la  fig.  18.  A  est 
une  trémie  qui  reçoit  le  charbon  frais,  et  que  l'on  doit  maintenir 


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38  MINES  DR  SKI,  ET  SALINES. 

toujours  plcino.  H  vA  uu''  '^v\Up  vu  j-rudiiis ,  el  C  un  cUipot  en 
tôip,  Tiiohilo  !Hit'»iii  (le  l'axej  0  et  s'ouviant  à  rmléiieur.  Deux 
bras  p  scrvi'iil  à  le  mnnmiivrpr,  ol  i!  siifiil  de  lui  imprimer 
quL'hjiirs  secousses  pour  faire  t'iniher  de  la  houille  sur  la  grille. 
Ce  f<ner,  qui  est  breveté,  est  parlai  terne  ut  fuuiivore. 

La  marche  de  la  flamme  sous  les  poêles  psi  donnée  par  la 
fig.  19.  I,n  chambre  qui  se  trouve  sous  lu  poèie  p"-!  divisée  par 
une  cloisou  lonjiitudinale ,  aux  deux  cùîés  de  latpu.'ilo  trouve 
un  foyer  A.  La  flaniuie  est  divisée  au  «loyeu  de  plusieurs  cloi- 
sous  en  éveulail  el  se  dirige,  de  la  manière  doiit  l'indiquent  les 
flèches,  vers  la  cheminée.  La  disposition  de  ces  cloisons,  qui 
sont  faites  eu  bri(pies ,  jimnet  d'obteuir,  daus  la  partie  anté- 
rieure de  la  poêle  ,  du  sel  tin  à  12  heures,  et  de  l'autre  côté  du 
sol  plus  firos  ,  à  2i  heures  (  1  ). 

Les  {)oèles  îi  évaporer,  ainsi  que  les  séchoirs,  sont  en  lôle 
comme  partout  ailleurs  ;  mais ,  par  un  moyen  des  plus  iugé- 
nieux  et  que  la  discrétion  m'empêche  de  décrire ,  l'habile 
directeur  de  l'étaldisseiuent  a  trouvé  le  secret  d'eniiu  rlier 
l'oxydation  de  la  lôle.  Ce  procédé  est  surtout  précieu5i  pour  le^s 
poêles  chauffées  à  la  vapeur.  Le  sel  qu'on  en  relire,  bien  que 
recueilli  h  de  lODgs  intervalles,  ne  possède  pas  la  moindre 
coloration. 

Au  bout  d'une  (pîinzaine  de  jours,  les  eaux  sont  devenues 
trop  impures  pour  fournir  encore  du  sel,  on  est  donc  obligé  de 
les  jeter:  mais  plus  tai-d ,  ces  eaux  mères  seront  utilisées  à  la 
fabrication  Je  produits  chiurupu^s.  On  fabrique  14  qualités  de  sel 
raffiné,  groupées  sous  les  noms  de  blancs^  étaméfi,  gris  et  extra. 

Quant  au  sel  gemme  en  roche ,  i!  esi  livré  au  commerce  sous 
les  noms  de  cgt'ugës,  blocs,  (''pauva ,  Ibrmanl  cimi  (jualiiés 
difl'érenlcs.  Le  sel  que  l'on  retire  des  poêles  est  égouUe,  puis 
porlé  aux  séchoirs,  il  \  a  uianiU  haiu  une  soixantaine  de  poêles 
et ,  chaque  mois ,  l'établissement  s'agi'andil  encore  de  quelque 
construction  nouvelle. 

(t )  On  nU  que  Tod  désigne  le  sel  reflliié  par  le  «on^r«  d'hetifM  w  ImvI 
dv^n^  04  le  relira  des  poêles. 


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NOTE  m  lÀ  mam 


OTIE 

LË8  AGGEOISSËMËNÏS  DË  LA  SURFACE  D£  GUAUFFE 

ET 

LBS  AGGROISSBlfBlITS  DB  Là  QUANTITft  D*BAU  VAPORISÉS , 

PAft 

P.  HAYREZ, 

iMtlinni  dm  m»  Him,  vbè  akts  it  ■JunFP&cTmiis, 
nMmsn»  a  L*tooui  bu  abts  immibtmeu  n  vu  mnn  w  ullb. 


SOMMAIRE. 

1 1.  AmIitM  el  iDcoavénieflto  des  grandM  sarbees  de  cbenfliB.  —  g  <.  Ré* 
ebercbes  expérimenlalei  sur  lee  teeroîssemenis  d'eau  vaporisée  par  une 
floite  d'aecroistoments  ée  lu  {^urfqco  de  cliaofle.  —  §  3.  Rocberches  1«  de 

îa  dt^pense  par  1»'  de  chaudière;  2*^  de  l'économie  do  rhalf-nr  (]nf>  celle  ci 
réalisa;  d««  con<iilions  où  la  dépensé  (igale  récooûmio;  '."  ti'piiciitioQ. 
—  5  ^.  ^'^  rpfroidisftemeol  de  la  flarnme  qut  avance  sous 

im  chméicrùs,  —  §  îi.  Recherche  da  la  (|uaQlilé  loUiu  vaporiiiéti  par  une 
loagueor  de  lobe  clieiid.  —  Rapport  renamiaable  «  eenttrDtf  par  l'axpd- 
rience»  entre  le«  ^«ntiléa  vaiwrisëee  par  des  longoears  aaceessivea 
^lea.  -  Applicatloii. 


Les  constructeurs  sont,  on  le  sait,  loin  de  seniciidre  sur  lo 
meilleur  rapport  à  adopter  entre  la  surface  de  chauffe  et  la 
quantité  d'eau  à  vaporiser  par  heure. 

Les  uns  trouvent  qu'il  y  a  t^conomie  à  ne  pas  trop  étendre  les 
surfoces  de  chauffe  ;  ils  admetleol  S  décimètres  carrés  de  surface 


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40  SURFACE  DR  CHAUFFE 

par  litre  d'eau  à  vapoi  iser  i>ar  heure.  Une  surface  plus  grande 
augmenterait  la  dépense  sans  accroître  sensiblement  l'écono- 
mie  du  combustible  ;  cl  d'ailleurs  elle  occasiouaerail  trois 
inconvénients  : 

1"  Elle  refroidirait  trop  les  gaz  et  nuirait  au  tirage  de  la 
cheminée;  2''  en  nécessitant  une  chaleur  moins  intense ,  elle 
rendrait  l'ébullilion  très-languissante  pendant  les  premiers 
temps  do  la  chauffe;  3°  elle  exigerait  de  vastes  locaux  toujours 
très  coûteux ,  surtout  dans  les  villes. 

D'autres  constructeurs ,  plaçant  en  première  ligne  l'économie 
du  combustible,  prennent  par  litre  à  vaporiser  eu  1  heure  , 
5,  6  et  même  10  décimètres  carrés;  dans  la  chaudière  de 
Cornwail  de  (M  Ford,  on  a  été  juscju'à  !50  et  même  450  déci- 
mètres carrés  (1).  Les  avantages  qui  résultent  de  ces  grandes 
surfaces  de  chauiïe  sont  r 

1^  LYcouoiiiiti  du  combustible,  si  coûteux  dans  certaines 
localités. 

2^  La  chaleur  moins  intense ,  ce  qui  ménage  les  parois  des 
chaudières. 

3°  La  possibilité  d'employer  des  combustibles  schisteux ,  peu 
échauffant  et  peu  coûteux. 

4°  La  quantité  plus  faible  de  comltuslible  mise  sur  la  grille 
et  le  ralenlissemenl  dans  le  tirage.  On  sait  que  cette  combus- 
tion lente  et  celte  circulation  moins  rapide  des  gaz  échaufl'anis 
qui  ont  ainsi  le  temps  de  mieux  se  dépouiller  de  leur  chaleur  , 
sont  très-favorables  à  l'économie  du  ronibusiible. 

5*  L'éloignement  entre  la  [irisi:  de  vapeur  et  la  portion  de  la 
chaudière  où  le  bouillement  de  l'eau  est  le  plus  actif,  et  consé- 
qucmmcui  la  diminution  de  la  quantité  d'eau  entraînée  par 
la  vapeur. 

)  2.  —  RECBBRCHBS  EXPÉRINBNTALBS. 

Le  plus  importaDt  des  avantages  précédents  est,  sans  contre- 
dit, récoQomie  du  combustible  ;  on  a  cherché  à  la  connaître  en 


(1)  Techoologiste»  18ii8,  page  t^tô. 


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UES  CHAUDIÈRES  k  VAPEUR.  41 

étudiant  la  relation  générale  qui  existe  enii  o  les  accroissements 
de  la  surface  de  chauffe  et  les  accroissements  de  la  quantité 
d'eau  vaporisée. 

Des  recherches  expérimentales  ont  otii  faites  dans  re  but , 
en  184^2,  par  MM.  Dewrance  et  Woods,  ingénieurs  du  railway 
de  Liverpool  à  Manchester.  M.  Grahara  a  aussi  recherché  les 
quaniiiôs  d'eau  vaporisées  par  les  portions  successives  d'un  tube 
traversé  par  une  llanime.  M.  Williams,  dont  !a  chaudière  non- 
tubulaire  fut  trouvée  supérieure  aux  chaudières  lubulaires  par 
le  Comité  de  la  Société  houillère  de  Newrjjtle ,  a  repris  ces 
expériences  ,  et  est  arrivé ,  en  employant  un  tube  de  O^jOTS  de 
diamètre ,  et  l'^'.SO  de  long,  aux  résultats  suivants  :  (  TechnolO' 
giste^  tome  XIX,  page  431). 

Le  tube  étant  divisé  en  5  parties  égales ,  chacune  de  30  cen- 
timètres de  loui^iieur,  il  a  observé  les  températures  et  les 
quantités  suivaiiies  d'eau  vaporisée  dans  les  cinq  couiparli- 
meuis  après  les  nombres  de  minutes  ci-dessous  indiqués  : 


 1 

NUMÉRO  DU  COMPARTIMENT 

1 

a 

3 

4 

5 

Flamme  tie  coke. 

BriUaoto  — — 

elle  sort  it  427» 

Tmipéraluft  d»  Vtau. 

Après  0  minute 

12* 

ta* 

ï'2* 

20  " 

ino* 

ce* 

«{• 

40  - 

lut)- 

98* 

'JZ' 

80- 

«0  - 

100* 

KNh 

89- 

Eaa  wporitée  en  3  henrea. 

t^787 

Deux  autres  expériences  faifes  sur  un  tube  long  de  l'^as , 
divisé  eu  5  compartiments ,  dont  4  de  Zù  centimètres ,  et  le 
premier  de  i5  c. ,  ont  donné,  après  4  heures  d*ébaUUi<»i  et  en 
cbaufi^nt  à  Taide  du  gaz  d^éclairage  dont  la  flamme  reAroidie 
sortait  &  SSO*  : 


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41  fOHFACE  DB  OUCm 


Efto  ivtporéeQ, 

-      -  0, 

9k7iî) 

Surface  (1) 
d'Jvaporalion  S™* 

O-%a7O7<jo»»,07€7l 

0^^,07071 

3 

Eau  évaporée 
p«r  I-  -|i 

Ettu  évaporée 

0. 

par  1™* 

12k  8 

9^.2 

7it,6 

Pour  saisir  avec  ensemble  les  variations  des  quantités  d'eau 
vaporisée  .  oii  [)eut  représenter  ces  résultais  par  deux  courbes 
dont  Ips  abscisses  seront  les  longueurs  du  tuyau  ,  et  les  ordon- 
nées seront  les  quantités  d'eau  vaporiisées  en  moyenne  par 
chaque  longueur  successive. 

Le  rayonnement  intense  do  *'oyer  altère  la  courbe  dans  les 
premières  parties  de  la  chaulTr  ,  iii;iis  au-delà  ,  l'influence  de  U 
chaleur  diminue  de  moins  en  moins. 

$  3. 

Plusieurs  problèmes  Importants  sont  à  résoudre  pour  expli^ 
quer  et  utiliser  les  résultats  ci-dessus  :  le  plus  important  pour 
la  pratique  est  de  savoir  la  quantité  d'eau  que     doit  irapori- 


(I)  CeUe  surface  étant  celle  du  pourtoar  d'ao  tnbe»  égale  «Dit 

déi'itn. 

at  5M  j  3<>  — =  7'*,071  pour  lee  dernière  eompartineiiU ,  el  la  moitié  « 
9**,lf39,  poir  le  premier. 


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DES  CllALOlÉllKS  A  VAPEIR. 


4S 


8CT  an  niininiiini  j  our  «lu'i!  y  ail  fVononiio  au  bout  de  rann«^p  , 
en  d'aulK  s  in  nirs  ,  la  limite  à  ciorincr  à  la  surface  do  chauffe. 

Pour  le  résoudre  ,  ii  laut  dôlorminer  ia  dcp'-risf^  uccasiounée 
par  1  mètre  carré  Uh  chaudière ,  el  leconuiuie  que  celle-ci 
produit. 

1"  nFXHERCHE  DE  LA  DÉPENSE  POUP  i'^'  PE  CHAlfFE  A  AJOUTER. 

Le  prix  des  chaudières  est  proportionnel  à  leur  poids ,  et  ce 
poids  égale: 

la  snrftice  >c  l*épai&settr  x  denMté  7, 7, 

Les  constractears  prennent  10  poqr  la  densité  à  cause  def 
rivets  et  des  recouTrements.  (1).  Le  prix  de  iOO  kil,  de  t6le  en 
Belf^que  est  de  SO  à  60  fr.  On  ajoute  1/5  pour  les  portes ,  bsir^ 
reaux,  etc.;  nous  compterons  donc  70  fr.  pour  100  Itil.  de  idle  (t), 

NoQS  admetterons  que,  comme  dans  le  cas  des  chaudières  à 
récliauffeurs ,  i»*  de  tôle  ajoutée  est  entièrement  utilisé  pour 
la  chauffe,  et  n*a joute  rien  à  1$  chambre  de  vapeur. 

L'épaisseur  «    1».8 .  » .  D +3*"*  pour  parois  ebauffées  par 

la  flamme  du  foyer. 
=  i^fti .  «  P  4-  î""  pour  parois  npn  chauffées. 

n  est  le  nombre  d*atmosphères  de  presaiop  effective. 

D  est  le  diamètre  exprimé  en  mètres. 

Le  prix  do  1"»  de  tôle  est  donc  dans  le  cas  où  toutes  les 
parois  de  la  chaudière  sont  chauffée^  par  la  flamme* 


(f  )  Ca  France , on  pèse  généralement  le»  eliandièree.  Lee  babltadee  ohéee 
•ont  eallee  de  Belgique. 

{% i  Cénéralemeut  on  fût  la  apifiee  é«  «tiaullb  égale  1 90  fota  oelle  de  la 
grUte  ;  et  le  puids  de  cetUe  surface  c»i  nugmeoté  de  |/5  t  «illl  4o  Wf9i  le* 

grille»  .  portes  ,  etc.  Si  alors  on  (rouve  bon  (ravoir  un  accroissomoiil  de 
surface  de  c^^i^u^lVJ  le  poid»  de  celui-ci  pc  sera  plus  grevé  de  Tî^ocrûissennenl 
1/5.  I!  serait  donc  pm  juste  dfl  fairo  f^upporit-r  aux  grandes  surfuceâ  de 
cbaoffe  cet  excès  de  prix.  —  En  France,  on  paie  ^ëparéiDeot  les  griUes  et 
laa  portée,  c'est  asseï  rationnel.  Lee  ftiavilitrea  se  vendent 7$  à  1U0  fr.  les 
ItiO  kilog.  qoand  elles  ont  de  petite  dhmètres.  —  Les  prU  de  IN)  i  60  francs 
aont  snrtont  ceux  des  chandiires  à  réchaulTeors  que  l'en  préftre  en  Belgiqne, 
tant  ponr  récoR«nie  dn  conlNiatiWe  qne  pnnr  ta  Aicilllé  do  netloyago. 


SURFACE  DE  CBADFPB 


i-(l-«,8»D  +  8"-)X-j35  X 


100* 


-s  ISn] 


Ponr  les  chaudières  tabulaires,  le  prix  du  mètre  carré  des 
surfaces  non  exposées  à  la  flamme  est  : 


On  pourrait  considérer  comme  surface  soustraite  à  l'ardeur 
du  feu  toutes  les  parties  qu'on  ajoute  à  la  chauffe,  et  prendre 
la  formule  des  épaisseurs  permises  dans  ce  cas.  Mais,  dans  le 
problème  qui  nous  occupe ,  il  est  préférable  d*exagérer  la  dé- 
pense pour  rachat  des  machines ,  et  nous  adopterons  pour  tous 
les  cas  la  formule  des  plus  fortes  épaisseurs. 

Nous  devons  encore  tenir  compte  du  prix  des  maçonneries 
qui  croissent  en  même  temps  que  la  sur£ice  de  chauffe.  Mais  la 
quantité  et  la  qualité  des  briques  varient  extrêmement  d*ttn  sys- 
tème de  chaudières  à  Tautre. 

Les  locomotives  n*en  employenl  pas. 

Les  tubulaires  fixes  pour  une  force  de  80  chevaux  peuvent 
n*exiger  que  pour  800  fr.  de  maçonnerie  •  en  admettant  1**  de 
chauffe  par  cheval  ;  chaque  mètre  carré  de  chauffe  est  donc 
grevé  de  tO  tr,  pour  la  maçonnerie. 

Pour  les  chaudières  è  bouilleurs  de  50  chevaux  la  maçonnerie 
coûte  1500  à  SOOO  fr.  C'est  donc  80  à  40  fir.  par  1">*  de  chauffe, 
à  cause  de  remploi  des  briques  réfractaires. 

Mais  dans  un  accroissement  de  suriisice  de  chauffe  on  peut 
employer  des  briques  ordinaires ,  et  Ton  n'a  souvent  qu*è 
allonger  les  cylindres  sans  augmenter  les  maçonneries  des 
extrémités.  Aussi ,  on  peut  admettre  que  par  ajouté  à  la 
chauffe ,  la  dépense  de  maçonnerie  est  :  B  ^  iO  à  SO  francs. 

La  dépense  totale  par  1**  est  donc  en  francs  : 


L*intéf6t  annuel  exigible  est  10  pour  100.  L'amortissement 


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DË8  CHAUDIÈRES  A  VAPEUR.  45 

peut  aussi  être  évalué  à  10  pour  iOO.  U  faut  donc  que  Tusage 
de  cette  surface  rembourse  annoellemeut  : 

t>  BBCBERCBB  OB  I.*£CONOHIB  ANNUBLLB  PRODUITE  PAR      OB  CHAUFFB. 

Admettons  que  la  quantité  Â  kilogrammes  se  vaporise  jutr 
1")  et  par  heure.  En  une  année,  ou  300  jours,  à  10  beuies 
par  jour ,  c'esi  3,000  A  kilog.  gagnés. 

Une  chaudière  à  surface  de  chauffe  étendue  peut  vaporiser 
iO  kilog.  de  vapeur  par  kilogramme  de  houille  consommé. 

Soit  P  coTi limes  le  prix  de  1  kilog.  de  houille. 

Les  3,000  A  Kilog.  de  vapeur  réalisent  une  économie  de 
300  Â  P  centimes ,  soit  3  A  P  francs. 

3«  RBCUERCHE  DES  CONDITIONS  OU  L  ÉCOSiOMJE  ÉGALE  IK  DÉPENSE. 

Il  faut  <\uv  réconomie  3  AP  rêalis.''e  paye  au  moins  l'intérêt 
et  ramonk^semem  annuels  de  la  dépense  pour  la  surface  de 
chauffe ,  donc  : 

ÎA.P-  i[(M.«.ï^+3j.7  +  10i.S0] 

d*où  Ton  déduit  la  quantité  A  qu'un  mètre  carré  de  surface  de 
chauffe  doit  débiter  au  momt  par  heure  pour  qn*il  n*y  ait  pas 
de  perte  k  la  fin  de  Tannée. 

4»  APPUCATiON. 

Appliquons  ctlie  équniion  ^M'iiérale  et  prenons  pour  cas 
particulier  celui  drs  cliauiiicres  à  réchauffeurs  (du  système 
Farcot  ou  de  tout  autre  système).  —  Les  systèmes  à  hautes 
pres>ioi].s  t'iaiit  l<'s  plus  écoiionii(iues  ,  nous  admettrons  que 
la  pression  eflLcLive  est  de  fî  almosphrres  ,  et  que  les  réchauf- 
feurs que  i  on  allonge  ont  60  cenlinièlres  de  diamètre  ;  leur 
épaisseur  sera  : 

1,8  .  6  .  0,6  -f  3  -  9<»<»,48 ,  soit  10  millimètres. 


46  WWkCR  D8  CHAUPPB 

Admettons  que  P,  le  prix  de  un  kilogramme  d(  houille ,  soit 
1  centime.  —  G^est  moins  dans  les  houillères ,  c'est  plus  dans 
les  lieuK  qui  en  sont  éloignés.  Et  d*ailleurs,  les  grandes  surfaces 
de  chauffe  permettent  l'emploi  de  mauvais  combusiibles.  L'é- 
quation générale  donnera  pour  le  cas  qui  nous  occupe 

3.A»'=-i[t0.7H-10à20  J 

d  où  A  -»  à  6^ 

Nous  ijuiivoiis  adnictlrc  que  la  niaroniHTie  [lOiir  Ifs  n'f^iauf- 
feurs  a  une  vah'ur  intermédiaire  entre  la  nuirunnr-rif^  do  tnbu- 
laires  et  celle  des  bouilleurs.  Donc  A  =  en  uioni^mk'  5,0  kilo^,'. 
Celte  quantité  doit  être  vaijorist'c  au  moins  par  heure  et  par 
ral'lre  carré  des  dernières  portions  de  chautic  pour  qu'il  y  ait 
économie  à  la  lin  de  l'année. 

Si  la  tôle  est  peu  épaisse  ,  comaie  cela  est  permis  |.our  les 
rhaiulirrcs  d'un  itutil  diainrlre  et  pour  los  systèmes  tabulaires» 
surtout  loiS(pie  la  pression  est  plus  faible;  s'il,  y  a  peu  de 
maçonnerie,  un  poun  a  rconoinitiiienienl  descendre  à  un  pouvoir 
vaporisant  de  -4  cl  même  2  kilug.  d'eau  par  l™*  de  chaiitVe. 

En  Cornwall  et  dans  les  localités  où  le  charbon  est  coûIlmix  , 
on  poui  la  descendre  à  1/2  et  même  à  1  -i  kil.  de  vapeur  par 
(AoK*  avons  UU  en  téte  de  celte  note  qu'on  eUnt  descendu  à 

kitag,  par  !■"*.)  Nous  ferons  remarquer  cependant  qu*il  est 

dvaulagcux  d«'  ne  pas  imniobili.sfr  li'op  de  capitaux  et  qu'il 
faudra  rester  touj^ui  s  .lu-dessus  de  la  valeur  anuuua  A. 
Prenons  A  =^  10  kiloy. 

11  est  facile  de  trouver  jusqu'ofi  il  faut  pousser  le  refruidisse- 
ment  pour  avoir  sur  les  dernières  parties  de  la  chaufl'e  une 
vaporisation  A'*  par  i"*  et  par  1  heure. 

Nous  voyons  par  les  expériences  de  Williams  que  quand  le  gaz 
échauffant  est  à  427"  il  dégage  par  0**,0707  env.  ^^987de  vapeur. 

17«  dégagent  en  moyenne  1  kilogram.  par 
et  170»  dégag6ront  10  kilog.  (1) 


(I)  Il  faut  remarquer  cepeadaai  que  dans  la  eeconde  expérience  tfe 
Williaine      i  atSO*  n*oal  dégagé  qae  d  bil.  ée  vapeur.  Ainai  40*  dégage- 


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ras  CHAIIDlfcUS  A  VAPBCH. 


Ainsi  dans  ie  cas  ci-dassas  il  ne  fkadra  pas  reflroidir  -les 
gas  en  dessoos  de  170*.  -«^  Ces  gaz  pourront  d'ailleurs  servir 
ntilement  sons  d'antres  appareils  construits  en  tOle  mince. 

4.  —  RBCflBItCHB  UB  U  LOI  00  MPROlDIBSEMStlT  DB  LA  PUHHB. 

Soit  c  la  quantité  de  clialeor  qui  traverse  par  l' la  tôle  pour 
un  excès  de  f"  de  t*  et  pour  une  surCice  1. 

A*ti  sera  la  quantité  qui  passera  pendant  le  temps  fit  pour  un 
exofes  de  température  T  et  par  une  surface  A  f . 

Ainsi 


Cette  équation  générale  donne  la  quantité  de  chaleur  qui 
sortira  dans  tous  ic&  cas  possibles,  lorsqu'on  donnera  la  relation 
eDtre  la  suite  des  températures  du  gaz  échauffant,  la  suite  des 
vitesses  et  l'équation  de  la  surface. 

Les  auteurs  admettent  généralement  que  rfi ,  c/ T  et  rf/»  sont 
constants  et  déduisent  delà  l'équation 


Il  n'y  est  pas  tenu  compte  de  l'épaisseur  des  cliaudières,  qui 
n'a  d'influence  que  sur  leur  prix,  et  non  sur  leur  pouvoir  vapo- 
risant; en  cifot,  l'expérience  prouve  que  les  dépôts  de  suie 
et  de  calcaire  qui  se  produisent  sur  les  surfaces  exiérieures  et 


raient  en  noyeaoe  I  kilog  par  1"'  et  par  1  heure  —  Dans  le  chauffage  k 
la  vapeur  on  admet  que.  pour  un  excès  de  tompératoro  de  ,  en  1  heure  cl 
par  ,  il  passe  11,8  calories;  ce  qui  fail  que,  iii»  d'excès  de  V  laisseront 
pas^>  r  calories  et  vaporiscronl  l  Ikilo^r  (i't  rio.  —  Mais,  comme  l'ont 
remarqué  Duloûg  el  Petit ,  la  vilefiae  du  refcoidiââuiueal  tllaot  plu:i  grande 
poar  dê  gnsdft  excès  de  tenpéntiiM ,  il  est  possible  que  chaque  exc^ 
daSt*  à  90*  vaporise  t  kilog.  d'eau  pour  les  haalca  lempdrauitw,  feadis 
qall  fimt  30*  à  40^  d*excèB,  loraqae  la  teniidratttro  de  la  flaatme  est  pins 
CilMe.  —  l**diat  dea  snrteoaa  doit  avoir  nae  gnade  iaflaeaea  sar  la  valear 
de  eca  eMlBres,  aiasi  <iae  la  feastitd  et  la  vllaeia  dea  gas  cbavds  qai  ctrcalenl. 


=  C  .  t  .  T  .  p  . 


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ÀB  SURFACE  OE  CBAOFFE 

intérieures  des  chaudières  ont  une  telle  influence  sur  la  conduc- 
tibilité des  parois  métalliques  que  celle-ci  n*a  pas  d'influence 
sensible. 

Toutefois,  cette  équation  n*est  pas  rigoureuse,  puisque 
jamais  Ton  n*a  une  diffSreDce  constante  entre  les  tempéra- 
tures du  gaz  et  celle  de  l*eau.  Le  temps  est  aussi  un  élément 
essentiel  du  problème,  car,  si  le  gaz  passe  dans  un  temps 
moitié  moindre  avec  une  vitesse  double,  il  ne  sera  refroidi  que 
moitié  moins.  Les  variations  de  vitesse  qu*éprouTent  les  gaz 
plus  ou  moins  dilatés,  sont  assez  faibles  pour  que  nous  n*en 
tenions  pas  compte  dans  les  calculs  ultérieurs  ,  '  nous  nous 
bornerons  à  indiquer  le  moyen  d'évaluer  celte  influence.  Nous 
devons  traduire  analyliquement  qu'à  mesure  que  le  gaz  avance, 
son  volume,  Y  refroidi,  se  contracte,  ce  qui  diminue  sa  vitesse, 

T 

V  à  T.  Soit  Bel  y  la  section  et  le  volume  à  la  température  0«. 

t  •  u 

"tX  S,  =  V,  =  V,(1+«T) 

hmggeur  1  mttre  V. 
i"     temps  t  pour  décrire  1  mètre 

d  où       rf*  -    ^ V,  (1  -+^«t)  j  ^  ^  V7  (Tf^ 

Toile  est  la  valeur  îi  substituer  dans  l'équation  générale. 

Ce  ([ui  inlîue  surtout  sur  la  quantité  vaporisée,  et  ce  dont 
nous  tiendrons  exclusivement  comi)te,  c'est  la  variation  rfT  des 
températures  du  ga/.  dans  le  tul)e.  Pour  l'évaluer,  prenons  sur 
la  longueur  de  ce  tube  deux  tranches  successives  de  longueur 
égale  et  inOnimenl  petite  r/f;  nous  admettrons  que  l'eau  tout 
autour  du  tube  suit  \\  la  température  5  constante  d'ébuHilion. 

La  lerapéralure  du  gaz  chaud  est  devenue  moindre  eu  passant 
d'une  tranche  à  la  suivante  et  celle  diminution  d  T  de  la  tempé- 
rature est  due  à  la  quanliié  d  Q  de  chaleur  qui  s'est  échappée 
du  tube  dans  l'espace  compris  entre  les  deux  tranches 
consécutives 

m.c.dl^dCi  {\] 
en  nommant  m  la  masse  du  gaz  chaud. 

c  .  son  calorique  spécifique. 


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DES  CHAUIMÈBfiS  A  VAPEUR.  49 

Si  nous  admettons  la  loi  du  refroidissemeni  de  Newton ,  la 
quantité  de  chaleur  transmise  par  une  tranche  infinimeut  petite 
sera  proportionnelle  à  la  section  rayonnante  a .  d  (  et  à  la  diffé» 
renée  de  température  T  ~  a  qui  existe  entre  les  deux  parois. 
Nous  admettons  aussi  qae  la  vitesse  du  gaz  n*a  pas  sensiblement 
changé  en  passant  à  travers  une  tranche  infiniment  petite. 

Donc: 

a  est  un  eoefficient  fonction  de  Tétat  des  surTaces  =fr  conduc- 
trices. Il  îxai  —      ,  parce  que  la  quantité  Q  diminue  à  mesure 

que  l  augmente. 

Les  équations  [1]  ei  [  2]  mises  en  regard  donnent  : 
medT^  —  a<(MT  —  «)  d*où  en  prenant  l'intégrale  définie 

entre  les  iimilesTetT»onaura;j^log.  dfc  (T  —  ^')]^  «  —  — 


d'où  T-««=b(To 13]  (1) 

Ainsi  y  les  distances  ûu  foyer  croissuiU  en  progression  nritli- 
méiUjue,  les  excès  de  tempt' rature  de  la  flamme  sur  Veau  am- 
biante ,  décroissent  en  prognasion  géométrique  (2). 

(1  )  De  là  on  pourra  déduire  la  valear  4T  à  subatilner  dans  réqoation 
générale  de  la  page  47  et  obtenir  q. 

(2)  Je  ferai  remarquer  Tanalc^ic  qui  existe  enlrc  cette  loi  et  celle  qui 
régit  la  suite  des  températures  T  d'une  barre  chaufl'ëc  à  T.  à  un  bout  et  sa 
pro  longeant  d'une  quantité  1  dans  une  atmosphère  à  0*  (Voir  ie<  traités  de 
Fourier  cl  de  Poisson).  Cette  loi  est  : 


ëqvatioii  ob  K  m  \/  ^  a  étant  la  section  de  U  iMurre,  c  son  contour, 
»  <i« 

h  sa  condvclIbiUlé  «xtérîeare,  k  sa  condnclibilllé  intérieure. 

A  f«t  une  eonstsnle  de  proportion  qvi  devient     ~  9  pour  l  infini. 
B»>  •         ««o  >" 

Ce  qni  donne  In  relation,  citée  dans  les  traités  de  physique,  entre  les 
levpératnres  anccessivea  de  la  barre  : 

TOUS  XI.  4 


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SURFACË  DE  CilAUFFE 

j  5.  —  HF.I.IIFK-  i!K  |)K  LA  OrANTllK  TOTALE  VAPORISÉE  PAR  UNE 
LONGUKI  ii  i  lit  TLIlE  ClULl».  —  KAI'l'OUT  ENTRE  LES  QUANTITÉS 
VAPORISKi  S  CAR  DES  LONGUEURS  SUCCESSIVES  EGALES.  — 
APPLICATION. 

On  déduit  facilement  de  l'équation  [3]  la  valear  deQ ,  quantité 
de  chaleur,  et  par  suite  de  q ,  quantité  de  vapeur,  qui  se  dégage 
tout  le  long  du  tube. 

Nous  l'obtiendrons  immédiatement  en  remarquant  que  : 


m 


.c.(T.-.)(l-J— i) 


-  pi.c.{To  —  9)  \i  — «  J[A] 

On  aurait  pu  obioiiir  celle  valeur  par  la  quadrature  de  la 
coucbe  de  vaporisation  : 

T,  _0  ^  T,  —  »  ^  fa  -  0  ^ 

Tt  '  0    Ts  —  e    T,  —  e"" 

Loi  donl  l'ex.icUtudi'  a  lHi'  venliét-  par  les  expérifiiios  (tfi  M.  Dpspjvtï. 
Noos  serions  arrivt^s  u  une  loi  analuiçuc  8i,  aa  lieu  de  parlir  lu  loi  de 
MuwloQ  qui  D'esl  qu'approximative,  iioos  avions  pris  la  loi  beaucoup  plus 
rigoureuse  de  Palong  cl  Petit.  Ea  effi&t,  on  peut  dédeire  de  eelle*d  qoe 

o<i  Q  est  la  qoeoUti  de  chaleer  cédée  par  la  longaeer  l  ; 

I  est  la  long ueor  de  lobe  ; 

A  e&l  une  conslanle  spéciale  pour  chaque  appareil,  elle  éga* 
lait  2.037  (  t  ,r»77)®  dans  celai  de  Dulong  et  Petit  ; 

II  est  une  roijstanto  —  f,077; 

T  est  l'i  It  iiipéraluro.  du  corps  qui  .s»?  refroidit 
hUit  tiii  regard  de  l'équuiiùD  mcdT  =  dQ  ,  elle  dooat;  ; 

a*  —  1  m.c. 

Alog.a   ^    a*(aT  — 


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DBS  CHAODIÉRBS  A  VAPBUR.  $1 

<l*oft  en  intégnint  entre  les  limites  i  ai,  et/ »o  ,on  déduit 
ré<iQ&tion  IA\  ci-dessus  (1). 
On  en  déduit  qne  q^,  vaporisé  entre  /«  et     ou  entre    et  T, , 
que^,,   -     -  (.et/,       -  T.eiT,. 
pourvu  que  etc.  =  I  «,sontdans  le  rapport  de 


650 


II.  c.  I 


Ht.C. 


(.-,--) 


650 


m  e 


Ainsi  1°  /i'  ra}>])ort  entre  les  qnnntités  vaporisées  sur  des  lon- 
gueurs éijales  cmsécvUves  est  un  nombre  constant. 

Ce  nombre  sera  d'autant  plm  faible  qm  la  qtutnlité  m  de 
gaz  qui  passe  sera  plus  forte. 

Voyons  si  Us  quantités  trouvées  expéfimentalemeflil  par 
Williams  .suiit  dans  un  rapport  constant. 

11  a  vu  que  l'on  obtenait  sur  chaque  30  centimèlres  cousé- 
cutifs  de  sou  tube  une  évaporaiion  de  : 

i\m  .      0^906  0>.4«t  . 

Cesl-à-dire  q^  q,  q,  q^  . 

Les  rapports. -^«^=.1,87 

0.651 

(f)  Poor  simplifier  les  applications ,  on  peut  employer  le  ddveloppemeni 
XX*  jp* 

—         —  i+-jj —        TYT         *******  •"***tiiiianl,  on  a  : 
a(T,><)t  j        faiy  I    ,  /  gt  \.     I  ,  i 

«  — 65Ô— l  *  -  [^.l'T^  +[^)rî:iT-  -    '  1 

et,  pour  ï  peut:      ,«ai!î^  ( I  -  ^-^). 


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52  SUtFACE  DE  CHAUFFE 

La  loi  que  noQS  avons  donnée  ci-dessus  est  donc  remarqua- 
blement confirmée  par  Texpêrience. 

Dans  les  premières  parties  du  tube ,  le  rayonnement  du  foyer 
altérera  toujours  fortement  les  résultats. 

1,37  »  * 


L'écjualiun  .  -ï-    ^  s=  etc. 


nous  permet  de  déduire  que  pour  Tapparcil  de  Williams 
i  log.  1\37 


et  que;        T  — 100» 


1,37  .  d'où  A  = 


log.  t'.Û'",3 
T«— 100»     To  — 100 


équation  qui  doune  lâ  température  de  la  fumée  à  une  distance 
i'"  quelconque  du  foyer. 

Elle  nous  fournit  le  tableau  suivant ,  où  To ,  la  température 
initiale  de  la  ilannne  ,  égale  iOOO*.  En  admettant  que  chaque 
excès  de  température  de  30®  vaporise  i''  d'eau  par  l'^'  et  par 
heure,  nous  avons  pu  inscrire  en  rr-ai d  des  divers  excès  de 
température  les  quantités  appro]Limatives  de  vapeur  qui  y 
correspondent. 


l 

EXCÈS 

QUANTITÉ 

DISTANCE 

DB 

TAPORItÉS 

T. 

ou 

TEMPÉRATURE 

PAR 

EXISTENT 

SUR 

CES  EXCES 

LES  DIVEBSES 

L'EAU 

>AB 

TEMPÉRATURES. 

AHBIASTC. 

llXUaS  IT  PAA  1»'. 

1000. 

0 

900» 

30k 

900* 

0-,H 

SOO* 

800» 

G-SΫ 

TOC» 

700» 

C«,58 

ecc- 

600» 

0»>,S0 

l€k 

;;oo« 

0»,77 

m* 

400» 

i«,(Kf 

soc* 

ICk 

300* 

soo* 

I 


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DES  CFI.VI'IIIÈRES  A  VAPEUU. 


53 


On  voit  avec  qnello  mpiciiiL'  doivent  croître  les  longueurs  qui 
produisent  un  même  refroidissement;  si  les  p^.iz  qui  passent 
avaient  été  en  plus  grande  masse  que  dans  l'appareil  Williams, 
les  accroisseraenis  auraient  varié  moins  rapidement  et  auraient 
été  plus  considéra])les. 

GoNCLOSiON.  ^  1«  Qmmd  ta  mrfaeedeehauge  crcU  en  progrei- 
iion  arithméUqne ,  la  ipumtUé  totaie  de  vapeur  produile  crvit 
suiwmt  une  pmctton  iCufte  progreuion  géométrique 


Cette  quantité  croit  de  moins  en  moins  vite,  et  ce  n'est  que 
par  une  surface  de  cbauffe  infinie  que  toute  la  chaleur  sera 
soutirée  au  gaz. 

Le  rapport  entre  les  quantités  vaporisées  par  des  longueurs 
égales  consécutives  est  constant  et  d'aiiirnit  plus  voisin  de  Tunilé 
que  la  masse  de  la  flamme  est  plus  grande. 

^  Pour  qu'il  y  ait  économie ,  teeportiane  les  plus  froides  de  ta 
chauffe  doivent  détnter  au  moins  par  mètre  carré  et  par  heure 
une  quantUé  Â  dt  vapeur  égale  à  : 


P  étant  le  prix  en  centimes  de  1  kilog.  de  charbon , 

n  le  nombre  d'atmos[dirres , 

S  la  surface  ayant  le  diamètre  D. 


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NOTICE 

SOI  mit 

■AGHINK  A  SCIEft  LIS  BACHES  TBNBRfiS 

« 

KAil^LOitE  AUX  CÂRUiÉUES       rVlilMUiNT  ^ SAVOIE), 

PI» 

Al*  LEBRUN  ET  Ca.  DEMANET, 

ÉtÈVES  IIICÊMILDBS  UBS  HIHES. 


On  rencontre  en  Savoie,  le  long  du  RhAiio,  et  principalement 
à  Pyrimont ,  près  des  frontières  de  la  Suisse  ,  un  gisement  très- 
puis^s  iîU  de  calcaire  j»rossier  qui  est  pon Oralement  employé 
comme  [)ierre  de  cnnsiniriion  dans  le  midi  de  la  rraïu'i'.  Cr 
calcaire,  d'après  les  géologues  du  pays,  appartient  au  système 
néocomieii ,  et  correspondrait  à  rAachenien  de  Du  mont.  Il  est 
tendre ,  à  prains  moyens  ;  sa  couleur  est  blanclie ,  el  l\  mesure 
qu'il  perd  son  eau  de  carrière  par  l'exposition  h  l'air,  il  devient 
de  plus  en  plus  dur.  Ce  gisement  se  trouve  au  niveau  du  Rh6ne 
et  forme  une  couche  horizontale  de  6  à  7  mètres  de  puissance  , 
recouverte  par  d'autres  terrains  sur  une  hauteur  de  40  à  45 
mètres  environ. 

Cette  roche  s'exploite  par  grandes  chambres  qui  atteignent 
quelquefois  des  dimensions  considérables,  de  à  30  mètres 
de  côté. 

Anciennement,  pour  exploiter  ce  calcaire,  on  agissait  à  la 
manière  ordinaire  en  détachant  de  gros  blocs  irrégulîers,  un 
à  un,  au  moyen  de  coins  et  de  leviers  ;  mais  il  en  résultait  évi- 
demment un  très-grand  déchet.  Aujourdliui  on  est  parvenu  à 
remplacer  le  travail  de  Thomme  par  celui  de  la  vapeur  et  Ton 
fiiit  usage  &  cet  effet  d'une  machine  très-Ingénieuse ,  qui  scie  la 
roche  en  gros  parallélipipèdes  réguliers.  Cette  méthode  offre 
beaucoup  d'avantages  :  le  déchet  est  pour  ainsi  dire  nul  et  Ton 


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MACHINE  A  SCIER  LES  ROCHES.  S(t 

obtient  de»  blocs  d'une  ir^B-graiide  régularité ,  pouvant  être 
immédiatement  employt^'s  dans  les  comtruetions. 

La  machine  est  fort  simple;  elle  se  compose  d'une  scie  sans 
fin  formée  d'une  chaîne  ^  la  Vaucanson,  munie  de  cinq  dents  ou 
rabots R,  R,  (fig.  1  et  3,  pl.  4),  qui  viennent  l'un  après  l'autre 
gratter  contre  la  roche  et  pratiquent  ainsi  des  rainures  verticales 
d'environ  1  mètre  de  profondeur  et  de  0"',03  de  largeur.  La 
cbaine  s^enroule  autour  de  deux  poulies  maintenues  .«olidement 
dans  un  plan  vertical;  la  poulie  supérieure  reçoit  un  mou- 
vement de  rotation  au  moyen  d'un  petit  cylindre  n-^cillant;  le 
mouvement  est  régularisé  par  un  volant.  Le  loul  csi  monté  sur 
un  chariot  en  fonte  placé  sur  dt»s  rails;  il  peut  avancer  de  lui- 
même  au  moyen  du  mécanisme  suivant:  une  vis  sans  fin, 
recevant  un  mouvement  de  rolaiion  par  l'arbre  de  la  poulie 
sn[)éiieure ,  a^Mt ,  an  niny^^n  d'un  [u^uon  ,  sur  une  crémaillère 
horizontale  placée  sur  le  sol  entre  les  rails. 

Pour  installer  une  de  ces  machines,  on  place  une  certaine 
loni^neur  de  rails  parallèlement  et  à  côté  de  la  rainure  que  l'on 
veut  prati({uer.  La  crémaillt  re  s'adapte  au  milieu  au  moyen  de 
broches  lixées  aux  liilles.  A  mesure  que  le  chariot  (|uitle  une 
paire  de  rails,  ou  enlève  celle-ci  et  on  la  l'cporle  en  avant  avec 
la  portion  de  crémaillère  con  cspondante. 

L'avancement  du  chariot  peut  être  facilement  modifié  en 
changeant  les  dimensions  relatives  d(^s  poulies;  il  est,  du  reste, 
eu  rapi)oi  t  avec  la  dureté  de  la  pierre  ({ue  1  ou  veut  découper. 
A  Pyrimout ,  sa  vitesse  varie  de  1"',bO  à  2",00  par  lieurp. 

Cette  machine  ne  pratique  que  des  rainures  verticales;  quand 
donc  un  bloc  est  dégagé  sur  ses  quatre  faces,  il  faut  encore  le 
détacher  à  la  partie  inférieure  au  moyen  de  coins  et  de  leviers. 

Voici  la  manière  dont  on  dispose  le  chantier  dans  une  exploi- 
tation de  ce  genre  ;  la  carrière  est  exploitée  par  gradins  ayant 
un  mètre  environ  de  bauteur;  sur  cbacun  de  ces  gradins  est 
installée  une  de  ces  petites  machines.  Quant  ù  ta  partie  supé- 
rieure a  ^  (fig.  4),  elle  doit  nécessairement  être  abattue  à  la 
manière  ordinaire,  sans  le  secours  des  machines.  Tous  les 
gradins  avancent  successivement  en  même  temi>s  que  ce  cra- 
botage  supérieur. 


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56 


MACiflNE  A  SCIER  LES  ROCIIES. 


Chaque  gradin  est  d'abord  divisé  par  des  rainures  longitudi- 
nales qui  ont  la  longueur  da  chantier  et  espacées  chacune  de 
un  mètre  environ  ;  puis  par  d*autres  rainures  transversales  dont 
la  longueur  est  égale  à  la  largeur  du  gradin  et  espacées  de  deux 
à  trois  mètres.  Il  ne  reste  plus  alors  qu'à  détacher  successive- 
ment chacun  des  blocs  avec  des  leviers ,  ainsi  que  nous  Tavons 
déjà  dit.  On  obtient  donc  de  la  sorte  des  pierres  ayant  environ 
O"»05  de  hauteur,  i'^M  de  largeur,  et  2",00  îi  3'»,00  de  longueur. 

Ce  système  a  été  trouvé  si  avantageux  à  Pyrimont  qu'on  fait 
actuellement  des  essais  sur  une  machine  construite  d'après  les 
mêmes  principes,  mais  pouvant  scier  horizontalement,  ce  qui 
permettrait  de  supprimer  entièrement  le  travail  d'homme. 

LÉGENDE  DE  LA  PLANCHE. 

Figures  1  et  2.  .4.  Chaîne  à  la  Vaucanson  s'enroulaiit  autour 
des  deux  poulies  P  P'.  La  figure  3  moulre  le  détail  de  la  chaîne 
et  de  la  poulie  supérieure. 

R.  R.  5  dents  ou  ratfùis  adaptés  sur  la  chaiae  et  servant 
&  creuser  les  rainures. 

C.  Cylindre  oscillant  agissant  par  l'intermédiaire  d'un  arbre 
coudé  B  sur  la  poulie  P. 

V.  Volant. 

F',  Poulie  transmettant  son  mouvement  de  rotation  à  l'aide 
d'une  courroie  à  une  autre  poulie  P"' . 

L.  Vis  sans  fin  fixée  sur  le  même  iirbi  o  (\nc  P  ". 

M.  Pignon  transmeitanl  son  mouvement  à  un  second  pignonD 
engrenant  avec  la  crémaill're  K. 

Q  Q'.  Plaques  en  tôle  maintenant  les  deux  poulies  P  P'  dans 
un  plan  vertical. 

CH.  Rainure  creuséo  par  la  scio. 

S  7.  Surface  du  banc  à  exploiter,  sur  laquelle  reposent  les 
rails  r,  r. 

Figure  4.  Disposition  d'un  chantier. 

liège  t  l6  17  janvier  Uti2. 


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mm  vmsMm 


rooft  va 

PERPfiGTIOj^NBàifiMTS  APPORTÉS  AU  TRAlTBMfiNT  DBS 
BONBRAIS  DE  FER  DANS  LES  HAUTS-FOURNEAUX, 

PAR 

MM.  EUGÈNE  BOULANGER  ET  JILES  OILAIT. 


Jasqae  maintenant ,  le  traitement  des  minerais  riches  a  pré- 
senté des  inconvénients  tels,  que  l'on  avait  renoncé  à  les  traiter 
purs.  On  les  associait  à  des  minerais  pauvres^  de  façon  à  former 
un  lit  de  Aision  rendant  en  poids  au  plus  trenle-dnq  pour  cent 

de  fonte. 

Dès  l*instant  où  cette  proportion  était  dépassée ,  li^  fourneau 
présentait  une  allure  cliaude  on  s^lie ,  accompagnée  de  la 
formation  de  laitiers  poreux  et  les  parties  inférieures  du  fou^- 
neau,  même  celles  formant  le  milieu  do  la  cuve,  se  corrodaient 
au  point  que  la  durée  d'une  campagne  était  assez  restreinte. 

En  Belgique,  les  minerais  présentant  ces  inconvénients  sont  : 
roligiste  ,  les  carbonates  de  fer  crus  ou  grillés  et  les  minerais 
Hclies  de  la  Campine  et  des  Flandres. 

Lesdifficultés  rencontrées,  surtout  dans  le  traitement  de  roli- 
giste ,  ont  fixé  Tattention  de  la  Société  des  anciens  élèves  sortis 
de  l*ÉGOlede  Liège,  au  point  que  cette  Société  a  mis  au  concours 
la  question  suivante ,  restée  irrésolue  depuis  près  de  deux  ans  : 
«  F^ire  connaître  le  traitement  du  minerai  oligiste  ;  les  raisons 
>  qui  s^opposent  à  son  emploi  dans  une  proportion  plus  forte 
•  que  celle  qui  est  généralement  usitée  aujourd'hui  et  les  per^ 
t  fectionnements  que  Ton  peut  y  apporter.  » 


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Î5S  TRAITEWK.M  DES  MINERAIS  DE  FER. 

Le  but  du  pr^^sent  brevet  est  donc  la  résolution  de  cette 
question  îi  laquelle  se  trouve  liée  celle  du  traitement  des 
miiiornis  riclies  ,  soit  carbonato  do  fer  grillé  ou  non  »  soit  des 
minerais  de  Campine  ou  des  Flandres ,  quand  le  traitement  de 
ces  minerais  aura  lieu  dans  les  circonstances  qui  seront 
t'jnoncfTs  plus  bas. 

Jusque  maintenant,  on  a  partagé  les  minerais  on  mines 
froidos  et  en  mines  cliandcs.  La  pratî((nc ,  sans  se  rendre 
conii)le  du  motirde  ces  dénoniiiialioiis,  avait  cependant  reconnu 
qu'au  fourneau  ,  les  minerais  IVoids  exigeaient  plus  de  coke 
pour  leur  traitement  et  qu'ils  donnaient  souvent  des  laitiers 
chargés  de  fer,  tandis  qne  les  minerais  chauds,  tout  eo  exigeant 
moins  de  coke,  donnaient  des  laitiers  moins  ferreux. 

La  i  .nson  des  difT('>rences  oliservres  réside,  î^elon  nous, dans  la 
faciiiié  de  rrd'iction  présentée  par  ces  deux  espî'ces  de  minerais. 
Les  uiin^'s  cliaudes  comprennent  celles  dont  la  réduction  peut 
être  complète  avant  qu'elles  n'atteignent  une  zône  du  fourneau 
jouissant  d'une  température  as^ez,  élevée  pour  scoi  ifier  l'oxyde 
de  ler  non  réduit  par  Toxyde  de  carbone.  Ce  sont  généralement 
les  mines  arf;i!o-calcaires  d'une  richebae  de  moins  de  3o  %. 

Les  mines  fi  oides  compreiinerjt  : 

1°  Les  minerais  siliceux  où  la  totalité,  ou  une  partie  de  la 
silice,  est  à  l'état  libre.  IK'S  l'inslant  où  ces  minerais  arrivent 
non  réduits  li  une  zône  turlement  échauffée  du  iourneau ,  la 
siiicalisation  de  l'oxyde  de  fer  non  réduit  s'exécute. 

2»  Les  rainerais  trop  compacts.  Cette  propriété  s'opposant  à 
ce  que  les  gaz  réducteurs  i)uisseni  facilement  exercer  leur 
action  jus(ju'au  centre  des  fragments  de  la  mine,  il  arrive  alors, 
lorsipie  ces  minerais  aiieignent  une  zone  assez  fortement 
échauffée,  que  la  transformation  en  protoxyde  s'eûectue  rapi- 
dement, sotis  l'inlUience  de  la  gangue. 

3°  Les  minerais  trop  riches  ,  la  quantité  de  laitiers  formée  au 
creu.seï  devant  êlrt'  eu  rappoi  t  avec  la  quantité  de  gangue  que 
la  mine  conlieiil.  Dès  l'instant  où  la  quantité  de  lailier  formé 
n'est  pas  en  (piantité  suOisante  [ioiir  partager  convenablement 
au  creuset,  avec  la  idnic  ci  h-s  gaz  provenant  de  la  combustion 
du  carbone,  le  calorique  qui  y  est  produit,  les  gaz  s'échuppcut 


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TRAITEMENT  DES  MINERAIS  DE  FER.  SI 

des  parties  basses  du  fourneau  avec  une  température  telle  que 
le  haut  de  la  cuve  prend  une  élévation  de  température  qui 
donne  Iteu  à  la  scorificatîon  des  minerais.  Les  minerais  riches, 
ayant  toujours  une  certaine  compacité,  présentent  eu  plua  l'in- 
convénient attaché  au  n»  2. 

4<*  Les  minerais  carbonates.  La  décomposition  des  carbonates 
exige,  comme  on  sait,  une  certaine  température  et  donne  lieu 
&  une  absorption  de  calorique  provenant  de  ce  que  l'acide  car- 
bonique se  dégage  du  minerai  en  passant  à  l't'tat  de  gaz.  Ces 
minerais  ne  peuvent  donc  commencer  leur  réduction  qu'après 
qne  l*acidc  carbonique  se  soit  dégagé  à  l'aide  d'une  température 
déjà  assez  haute.  Après  le  départ  de  leur  acide ,  ils  atteignent 
de  suite  une  zône  qui  favorise  la  formation  de  silicate  ferreux. 
De  plus,  ces  minerais ,  qui  ne  présentaient  qu'une  richesse  de 
30à3o  "'o avant  le  grillage. arrivent,  aprîîs  l'élimination  de  l'acide 
carbonique,  k  donner  une  njatih'e  grillée  contenanl  45  îi  50  % 
de  fer  et  présentant  les  inconvénients  attachés  aux  mines  trop 
riches. 

Pourquoi  maintenant ,  selon  que  la  n'diiction  est,  ou  non, 
accompagnée  de  formation  de  silicate  ferreux,  distingue-t-on 
les  minerais  en  mines  froides  et  en  mines  rliaudes?  La  raison 
en  est  simple.  C'est  que  le  silicate  terreux,  une  fois  produit,  n'est 
plus  réductible  qu'avec  grande  con<f»nimatiorj  de  couihustiblu 
et  que,  par  kilog.  de  fonle  provenant  de  la  réduction  de  ce  sili- 
cate ,  il  doit  se  faire  une  consommation  de  0*^,78  de  carbone  en 
plus  que  si  cfMte  quantité  de  fonte  provenait  de  la  réduction  de 
l'oxyde  de  îer  par  l'oxyde  carbonique. 

Jusque  maintenant,  les  minerais  riches  avaient  élé  Uaités 
avec  des  proportions  de  coke  telles  (jue,  malgré  l'insuffisance 
de  laitier,  la  quantité  de  carlmnc  consommé  était  sulhsante 
pour  compenser  l'absorption  du  calorique  résultant  de  la  ré- 
duction du  «ilicate  de  fer  tonné.  On  n'obtenait,  dans  ce  cas, 
que  des  tontes  jdus  ou  moins  blanches ,  le  minerai  ne  rendait 
pas  tout  le  fer  qu'il  contenait  et  il  y  avait  production  de  laitier 
ferreux,  avec  grande  coiisommation  de  coke. 

nirtyrn  que  nous  proposons  pour  obvier  h  ct  s  mconvé- 
nieuib,  consiste  à  proportionner  la  quautiié  de  coke  à  con- 


M  TKAITBMEirr  DBS  VimmAIS  IMB  FBR. 

sommer  avec  la  quanlité  de  laiiior  :\  produire,  de  façon  à  ce 
qu'au  creuset  la  quanliti'-  de  ohalt  ar  drveluppée  puisse  se 
partager  convenablement  eiiire  la  funi(3  et  le  laiiicr,  d'une  part, 
elles  gaz  de  l'autre,  pour  (jue  les  deux  pioniitM-s  sorleni  du 
fourneau  U  la  tempôi attire  qui  leur  convient  et  que  les  gaz  ne 
jouissent  pas  d'une  leiiipérature  assez  élevée  pour  scorifier  au 
hant  de  la  cuve  l'oxyde  de  fer  du  minerai.  Celte  partie  du 
fourneau  jouira  alors  d'une  tenipciature  assez  faible  pour  que 
des  minerais  compacts  ne  s'y  scorifieni  pas ,  (piand  ou  aura  eu 
soin  de  les  charger  au  foui-neau  en  menus  fragments. 

Au  riioyen  d'expériences  faites  sur  le  laitier  et  la  foute  sortant 
du  fourneau,  nous  sommes  arrivés  à  constater  : 

1°  Qu'en  affînage,  un  gramme  fonte  possède ,  au  sortir  du 
fourneau,  ::  9  calories.  Que  dans  la  même  circonstance,  un 
gramme  lai  ier  en  possède  433.  De  plus,  que  le  total  de  calories 
enlevées  au  fourneau  par  iOO  kilog.  fonte  et  le  laitier  ([ui  y 
correspond  ,  forme  les  50  "/o  du  nombre  de  calories  développé 
par  le  carbone  du  combustibb'  consommé  pour  labriquer  ce 
poids  de  métal. 

Qu'en  moulage  en  n»*  supérieurs,  un  gramme  fonte  enlt've 
337  calories,  un  gramme  laitier  492,  et  que  le  calorique  enlevé 
par  100  kil.  fonte  et  par  le  laitier  qui  y  correspond  forme  les 
45  7o  du  nombre  de  calories  développé  par  le  combustible , 
c'est  à-dire  par  le  carbone  passant  à  l'état  d'oxyde. 

En  admellaul  que  un  gramme  de  coke  renferme  0«^.S2  carbone 
et  13  %  cendres ,  on  U  uuve  que  celle  quaniiié  de  combustible 
peut  dégager ,  en  se  transformant  en  laitier  et  en  oxyde  de  car- 
bone, une  quantité  de  1 ,950  calories,  chilTre  qui  représente  assez 
bien  l'etfet  utile  d'un  coke  couieuaut  13  7o  cendres  et  5  ma- 
tières volatiles. 

Cela  dit ,  chercbons  ,  d'après  la  quantué  de  laitier  formé  par 
des  minerais  de  ditïérenles  richesses ,  les  ([uanlilés  de  coke  à 
consoiiuuer ,  soil  dans  la  fabrication  de  la  fonte  de  moulage , 
soit  dans  celle  de  l'attinage. 

D'apiès  les  richesses  suivauies  de  minerais  cl  en  ne  tenant 
compte  que  du  laiiier  provenant  des  gangues  auxquelles  on  a 
fait  une  addition  de  chaux  sous  forme  de  castiue ,  c'est-k-due 


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TRAITEIIBIIT  DES  MIIIBRAIS  DE  PBIt.  6t 

abstraction  feîte  du  laitier  provenant  des  cendres  du  combus- 
tible, on  trouve  que  pour  des  miuei  ais  rendant  eu  fer 

85%  aO*/o  40«/»  45«/«  50*/« 

il  se  foimc  par  kilog.  fonte  les  quantités  suivantes  de  laitier 

3SiO  2Sâ5  1^60  OSâÛ  Q^Jbù. 

Il  est  facile  de  saisir  que  les  quantités  de  chaleur  à  prendre 
dans  ces  divers  cas  de  ricbesse ,  par  la  fonle  et  le  laitier,  sont 
pour  les  fabrications  de  : 


RiebesM. 

30  "/o 

45  °/o 
50  o/o 


AHimge, 


Foula. 


Lailiw. 


Calories  par  le'  de 
foDle  fabriquée. 

X  309  +  3«M0  X  433  =  1651  calories. 

1     X  300      2  ,25  X  133  =  1283  » 

1     X  309  -f  1  ,m  X  133  =  1001  » 

1      X  309  +  1  ,15  X  t33        807  n 

1     X  309  -i-  0  ,80  X  433  ^    655  » 

1     X  309  +  0  ,50  X  433  =   525  » 


Richesâû.  Foute. 


85  «/o 

30  «/o 
35% 
iO% 

45% 
80% 


Moulage. 


I  X  337  H-  3.10  X  m 
1  X  337  +  2,85  X  408 
X  337  +  <.60  X  498 
X  337  +  1,15  X  492 

X  337  4-  0,80  X  492 


Calories  par  {^rnmmo 
de  foDte  fabri4|u4e. 

1868  calories. 
1444  » 
1134  » 

903  » 

730  » 


X  337  +  0,50  X  498  —  533  b 


Au  moyen  de  ces  données,  sachant  qu*en  affinage  les  gaz 
s'échappant  du  creuset  doivent  emporter,  pour  préparer  la 
charge,  les  50  %  du  calorique  produit  ;  qtt*en  moulage  la  quan- 
tité ainsi  emportée  forme  les  55  %;  il  nous  sera  facile  de  voir 
qutile  est  la  quantité  de  coke  à  consommer. 


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$t  nunBMBHT  DBS  MIMBItAIS  DB  VER. 

Âffinaffe. 

Richesse.  Calorique  à  produirai      Quantité  de  coke  correspoodanle. 

25  «/o  3;i0-2  1^69 

30  «/o  2566                            1  ,31 

35  o/o  2002                            1  ,02 

40»/o  1614  0,83 

45  «/o  1310  0,67 

50  »/•  1050                            0 ,54 

MmUage. 

Richesse.  Calorique  à  produire.       QuaoUlé  de  cokn  correspoodiinie. 

25  »/o  4360 

30  o/o  3209                            1  ,64 

35  Y  ^^498                             1  ,28 

40  %  2007                             1  ,03 

45  «/„  1622                            0  ,83 

50  «/«  1295                            0  ,66 


Selon  !*  s  richesses  suivantes ,  on  commeDcera  donc  par 
100  kilo^.  (le  fonte. 

25«/,    30»/,    35«/.    40*/«    ^%  i»0% 

Affinage,    169^    131     102      83      67      54   de  coke. 

Moulage,  164     128     103      83      66  » 

Il  est  à  remarquer  que  ce$  chiffres  ne  présentent  ane  eucU- 
tude  rigoureuse  que  pour  autant  que  l*on  n*aU  qa*à  parer  aux 
inconvénients  de  la  richesse  da  minerai.  Pour  des  richesses 
de  plus  de  S5  et  en  alBnage ,  il  arrivera  que  ces  chiffres 
devront  èire  majorés  pour  des  minerais  alisolument  trop  com- 
pacts ou  carbonalés,  afin  d'obtenir  au  haut  de  la  cave  une 
chaleur  assez  forte  pour  ne  pas  laisser  arriver  du  minerai 
non  réduit  dans  les  parties  inlérieures  du  fourneau.  Il  en 
sera  de  même  en  moulage,  parce  que  la  proportion  d*oxjde  de 
carbone  nécessaire  à  la  réduction  du  minerai ,  et  qui  varie 
avec  la  proportion  de  coite  consommé  par  100  kilog.  de  fonte, 
ne  se  trouvant  plus  en  aussi  grande  quantité  qu*avaat ,  il  s*ea 


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suhra  une  ceriaine  lenteur  de  réduction  que  Ton  ne  pourra 
corriger  qu'en  consommant  un  peu  plus  de  coke,  ou  en  restrei- 
gnant le  cbtffre  de  la  production  au  point  de  ne  plus  consom- 
iDcr  au  fourneau  qu'une  quantité  journalière  de  combustible, 
moindre  que  celle  que  Ton  consommait  jadis.  S'il  n'en  était 
pas  ainsi,  on  arriverait  à  produire  par  jour  et  pour  une  con- 
sommation de  coke  de  â8»000  liiiog.  les  quantités  suivantes 
de  fontes  : 


Rlehem. 

Prodvelîoik  «ttatg». 

Prodaetlon  iMutage. 

i6,500  kîlog. 

tS.600  MlOg. 

SI  ,300  » 

<7.000  n 

tl,900  » 

40»/. 

33,700  » 

97,100  » 

4f,700  » 

33,700  » 

50*/« 

51,800  » 

4Sy400  > 

Comme  le  temps  est  un  élément  avec  lequel  il  faulcompler 
dans  la  réalisation  d'une  réduction  convenable  ,  il  est  facile  de 
prévoir  que  les  quantités  de  fonte  à  obtenir  quotidieiniement , 
au  moyen  de  minerais  d'un  rendement  aupéricur  h  40  "'o,  seront 
limitées  k  des  chiffres  inférieurs  à  ceux  relatée  au  Lableaii 
préL-('(leiil.  Quoiqu'il  en  soit ,  la  production  (|ue  Ton  o])lieiidra 
sera  toujours  assez  supéricui  e  à  celle  que  l'un  a  aujourd'hui 
avec  des  minerais  d  uu  rendement  faible ,  pour  que  la  répar- 
tition de  certains  frais,  ayant  lieu  sur  une  production  plus 
grande ,  amène  une  réduction  assez  forte  sur  le  prix  de 
revient. 

Nous  réclamons  donc  le  bénéfice  du  brevet  pour  des  lits  de 
fusion  rendant  plus  de  35  %  que  les  minerais  ricbes ,  soit  em» 
piuyés  séparément,  soit  combinés  deux  à  deux,  ou  les  trois 
espèces  à  la  fols ,  et  mélangés  ou  non  à  des  minerais  plus 
pauvres,  ou  à  des  matières  capables  de  former  du  laitier ,  dès 
que  la  consommation  du  coke  sera  : 

1«  Iln  dessous  de  iOO  kilog.  de  ce  combustible  par  100  kilog. 
de  fonte  d*affinage. 

S>  £n  dessous  de  ISS  kilog.  par  100  kilog.  de  fonte  de  mou- 
lage en  numéros  supérieurs  1,  S  et  3. 


64  TRjUTEMENT  DES  NINERAIS  DE  FBR. 

30  £ji  dessons  de  115  kilog.  par  100  kilog.  de  fonte  de  mou- 
lage en  numéros  inférieurs  4  et  5. 

Ces  consommations  ont  toujours  été  dépassées,  soit  en  trai- 
tant des  lits  de  fusion  d'une  richesse  inférieure  à  35  «/•  parce 
que  la  quantité  de  laitier  formée  était  trop  considérable ,  soit 
en  traitant  des  oligistes  et  des  carbonates  crus  ou  grillés, 
faiblement  mélangés  de  mines  pauvres  ou  de  matières  suscep- 
tibles de  donner  du  Initier,  parce  que, à  cause  de  la  trop  grande 
quanlilé  de  coke  employée  ,  la  réduction  de  ces  minerais  était 
accompagnée  de  silicalisalion  et  que  pour  ];i  réducliou  de  un 
kilog.  du  silicate  de  fer  formé ,  il  avait  fallu  une  majoration  de 
consommation  de  combustible  de  0S78  carbone,  soit  1  kilog.  de 
coke  pour  fabriquer  la  même  fonte  qu'avec  des  minerais  d'une 
richesse  de  30   35  ^U. 

Quand  on  traitera  un  lit  de  fusion  composé  exclusivement 
d'o!i;,'isie,  carbonates  crus  ou  grillés  ,  ou  de  minerais  siliceux 
riches  de  la  Campine  ou  des  Flandres,  soit  qu'un  seul  de  ces 
minerais  forme  le  lit  de  fusion,  soit  que  ces  minerais  soient 
combinés  deux  à  deux,  ou  les  trois  espèces  à  la  fois,  nous 
demandons  (ju'il  nous  soit  accordé  le  bénéfice  d'employer,  comme 
faisant  partie  du  brevet,  une  certaine  quautité  de  laitier  de  haut- 
fourneau,  afin  d'arriver  à  former  la  quantité  de  laitier  en  rap- 
port avec  la  quantité  de  combustible  que  l'on  jugera  convenable 
de  consommer  par  100  kilog.  de  fonte ,  alors  que  par  cette  addi- 
tion on  parvient  à  former  un  lit  de  fusion  qui ,  composé  de 
mines  riches,  de  castine  et  de  laitier,  rende  en  poids  au  four- 
neau et  par  100  kilog.  font»  inoms  de  190  kilu^;.  de  lauicr. 

Jusque  maintenant,  en  vue  de  Uaiter  les  minerais  riches  avec 
des  consommations  ordinaires  de  coke,  on  employait  soit  des 
additions  d'argile,  soit  de  schiste  houiller,  matières  que  Ton  ne 
pouvait  pas  se  procurer  partout,  qui  de  plus  nécessitaient  cer- 
taines dépenses  et  ensuite  exigeaient  pour  leur  transformation 
en  laitier,  une  certaine  quantité  de  castine. 

Le  laitier  ne  coûte  rien ,  n'a  besoin  d*aucune  addition  et  est 
une  matière  que  chaque  Ibnrneau  a  toujoura  à  sa  dispo^tion. 
Son  emploi  TéguUer  au  lit  de  fiision  composé  de  minerais  riches 
n*avait  jamaia  eu  lien. 


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TIUITEMBNT  «ES  MUERA»  DE  PBtt. 


65 


Au  moyen  des  quantités  de  coke  correspondant  à  la  quantité 
de  laitier  formé ,  Ton  évitera  que  la  chaleur,  se  portant  au  haut 
de  la  cuve ,  n'aille  contrarier  la  réduction  en  silicatisant  une 
partie  du  fer  contenu  dans  des  minerais  qui ,  quoique  riches, 
sont  par  cela  même  assez  compacts ,  et  s. ils  sont  à  gangue 
siliceuse, raction  de  cette  gangue  ne  pourra  plus  s*6xercer  avec 
la  même  intensité.  Les  minerais  présenteront  donc  souvent  leur 
maximum  industriel  de  rendement  (1),  tout  en  n'exigeant 
pour  leur  conversion  en  fonte  qu*ane  quantité  de  combustible 
inférieure  à  celle  nécessitée  jusquaujourdlmi.  De  plus,  la 
fabrication  de  la  fonte  d^affinage  ne  présentant  de  différence 
de  cémentation  de  fer,  sur  la  fabrication  de  la  fonte  de  mou- 
lage ,  qu*en  ce  que  celte  dernière  s'obtient  par  une  allure  de 
fourneau  telle  qu'il  y  a  absence  dans  la  cuve  de  formation  de 
silicate  ferreux ,  corps  qui ,  par  sa  réduction  au  creuset  et  sous 
l'action  de  la  chaui ,  laisse  dégager  de  l'oxidule  de  fer  qui  agit 
comme  décarburant ,  il  arrivera  que ,  par  ce  traitement ,  les 
minerais  riches  seront  aptes  à  la  production  des  fontes  grises , 
chose  reconnue  à  peu  près  impossible  jusqu'à  ce  jour. 

Comme  la  fabrication  de  l'affinage  comporte  au  creuset  la 
réduction  d'une  certaine  quantité  de  silicate  ferreux ,  silicate 
dont  la  production  au  fourneau  et  au  moyen  des  minerais 
cause  une  perte  de  rendementde  ceux-ci,  nous  demandons, 
en  vue  de  fobriquer  de  la  fonte  d'affinage  convenable ,  tout  en 
laissant  au  minerai  la  faculté  de  se  réduire  complètement, 
sans  qu'il  y  ait  formation  de  silicate  de  fer,  que  nous  puissions 
jouir  du  bénéfice  d'ajouter  au  lit  de  fosion  composé  de  mines 
riches ,  oligistc ,  carbonates  ou  mines  siliceuses  de  Flandre  ou 
de  Cani|  ine ,  traitées  séparément ,  combinées  deux  à  deux  OU 
les  trois  à  la  lois,  mêlées  soit  à  des  minerais  pauvres,  soit  à  des 


(1)  Lw  ricbesses  des  trois  espèces  de  mines  cïiéo»  plos  haut  sont  t  poor 
roligistft  de  40  4  KB  «/o  ;  poor  le  carbonate  grilM  de  40  à  30  «/•  ;  poar  les 
niaeittis  riches  de  Campine  et  des  Flandres,  de  40  S3  •/»;  pour  le  carbonate 
crA  de  31 4  3S  •/« ,  nais  alors  la  ipiantité  de  gangne  qalls  conticnneot  esl  • 
loin  d'atteindre  la  proportion  que  l'on  rencontre  dans  les  minerais  bydratds 
de  nèoie  rendement. 

TOMB  XI.  5 


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66  TRAITBIIBNT  DSS  MINEBAIS  OB  FBA. 

matières  capables  de  former  du  laitier  on  à  du  laitier  tout 
formé ,  une  ceriaine  quantité  de  scories  de  fours  )i  puddlcr , 
scories  difficilement  réductibles  dans  la  cuve  du  fourneau  et 
qui  «  arrivant  au  creuset ,  fera  Toffice  d'agent  décarboraut. 

Comme ,  par  suite  du  peu  de  combustible  à  employer  pour  le 
traitement  des  minerais  riclies  et  du  faible  volume  de  ceux-ci 
relativement  k  la  quantité  de  fonte  qu*ils  renferment,  il  arrivera 
qu^un  fourneau  ayant  une  capacité  ordinaire  de  cuve»  se  trou- 
vera apte  à  contenir  le  lit  de  fusion  d'une  plus  grande  quantité 
de  fonte;  qu*aiosi  la  cuve  pourrait  présenter  soit  une  trop 
grande  hauteur,  soit  une  trop  grande  capacitif  ;  que  par  en 
inetiant  trop  de  matières  à  préparer  au  contact  des  gaz.  ceui-d 
finiraient  par  s'échapper,  trop  complètement  dépourvus  de 
chaleur,  de  l'ucon  b  ne  plus  ofirir  qu'une  évaporation  trop  lente 
de  l'eau  du  lit  de  fusion  ;  que  ,  pour  éviter  que  celle  eau  ne  se 
condense  dans  les  parties  supérieures  de  la  cuve,  il  convien- 
drait de  diminuer  la  hauteur  ou  de  re;3treindre  le  volume  de 
cette  partie  du  fourneau;  nous  demandons  que  dans  le  trai- 
tomenl  dfs  minei*aib  riches  à  l'aide  des  données  précédentes, 
il  MOUS  soit  accorflé  le  bénéfice  de  diiuinuer  la  hauteur  des 
fourneaux  et  tlo  resii-cindre  lu  capacité  de  leur  cuve. 

Ka  résumé,  nous  demandons  doue  de  pouvoir  jouir  du  béné- 
ficL'  (lu  brevet. 

i^'  Dans  le  irailemeul  de»  lits  de  fusion  composés  d  une  seule 
ou  de  plusieuis  des  trois  espt^ces  de  minerais  relatés  plus  haut, 
alors  ([ue  l'on  comliiiiera  les  quantités  de  coke  îj  consommer 
d'après  la  richesse  «les  lils  dn  fusion  composés  de  uiiiicrais 
reiitlaiil  plus  de  35  alors  ([ue  la  (piatitité  de  coke  cousotumée 
sera  dans  les  propurliuus  iiuinpiées  à  la  i»age  62,  selon  ({ue  Ion 
marchera  en  fonte  de  moula;:t^  ou  d'aiVuia^e  el  soil  que  l'on 
ajoute  h  ces  minerais  du  laitier  ou  des  rnatières  capables  d'en 
former  ,  de  manière  à  ramener  par  lOO  kilog.  de  fonte  une 
proportion  de  laitier  inlcrieure  à  IfO  kil. 

2"  Pour  l'addition  au  lit  de  fusion  d  une  certaine  quantité  de 
laitier  de  haut  fourneau ,  soil  au  bois,  soit  au  coke  ;  et  pour 
arriver  par  ce  moyen  à  traiter  les  minerais  riches  à  l'aide  d'une 
quantité  quelconque  de  combustible. 


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mrrBMBirr  des  minerais  de  peu.  6t 

3»  Pour  l'addition  des  scories  de  fours  h  puddler ,  non  au 
point  de  vue  du  traitement  des  scories,  mais  sous  celui  de 
fabriquer  une  fonte  d'affinage,  au  moyen  d'une  allure  de  four- 
neau telle ,  qu'au  lieu  de  produire  cette  fonte  par  une  mauvaise 
rédneiion  de  minerais,  réduction  entraînant  une  perte  de  ren- 
dment,  «m  arrive  à  retirer  du  min^  le  plus  de  fer  possible, 
tout  en  parvenanA  à  avoir  une  fonte  d^ffinage  produite  par 
Paction  de  ces  scories  sur  la  fonte  plus  ou  moins  grise  obtenue 
par  cette  allure.  Cette  troisième  partie  du  brevet  pouvant  s'ap- 
[tliquer  lent  ,  aussi  bien  au  traitement  des  minerais  pauvres 
qu*ù  cflui  des  minerais  riches,  dès  Tinstantoti  cette  addition 
ne  serait  assez  considérable  que  pour  avoir  pour  but  le 
traitement  des  scories  et  qu*elle  se  bornerait  à  mélanger  par 
quantité  de  lit  de  flision  propre  à  donner,  par  100  kilog.  de  fonte, 
une  quantité  de  scories  de  moins  de  40  lûlog.,  chiffre  à  peu 
près  reconnu  nécessaire  pour  donner  au  creuset  la  quantité 
d*oxydale  de  fer  voulue  pour  la  décarburation  de  la  fonte  ; 
ces  scories  seraient  ajoutées  en  fragments  les  plus  volumi- 
neux possible  pour  empêcher  leur  réduction  partielle  dans 
la  cuve. 

4«  Pour  la  réduction  de  la  hauteur  de  la  cuve ,  soit  de  la 
capacité  on  du  volume  de  cette  partie  du  fourneau ,  dans  le 
traitement  des  minerais  riches  à  l'aide  des  données  relatées 
précédemment. 


€iMrl«oi,  to  as  f4vfiir  im 


ICLAlRAfiE  AU  fiAZ* 

PABALLÈLB  AVEC  LES  AUTBSS  MOYENS  OlKLAIRAOE  ARTIFICIEL. 

DISGUSSIOI^  DES  FEfiFEGTlÛiNiNËmTS , 

SAMLËL  ULGUKS, 

imiiiiBn  Gim ,  r.  c.  s. 


L'éclairage  au  gaz  n'est  connu  que  depuis  un  demi-siècle  et 
déjk  il  est  devenu  aussi  indispensable  aux  peuples  civilisés  que 

le  feu  et  l'eau. 

La  consommation  de  gaz  d'éclairage  augmente  dans  une 
proportion  beaucoup  plus  forte  que  la  population  ;  celle-ci ,  en 
Angleterre,  se  double  à  peine  au  bout  de  trente  ans,  tandis  que 
la  consommation  do  gaz  s  est  doublée  en  dix  ans  dans  un  grand 
nombre  de  villes. 

Cette  progression  rapide  s'explique  par  la  supériorité  du 
gaz  sur  tous  les  autres  moyens  d'éclairage,  sous  les  rapports 
du  prix,  du  pouvoir  éclairant,  et  de  la  facilité  d'entretien. 
Ain!»  aujourd'hui  on  peut  se  procurer  à  Londres ,  pour  vingt- 
cinq  francs ,  autant  et  de  plus  belle  lumière  qu'autrefois  pour 
185  à  800  fr. ,  selon  que  l'on  employait  le  suif ,  lliuile ,  la  cire 
ou  le  blanc  de  baleine.  Et  en  Écosse,  où  le  pouvoir  éclairant  dn 
gaz  esl  bien  supérieur,  on  se  procure,  pour  moitié  prix,  autant 
de  lumière  qu'à  Londres.  Ce  sont  là  des  résultats  économiques 
que  tout  le  monde  comprend  et  apprécie. 


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ÉCUIRA6B  Mt  GAZ.  69 

Ajootons  que  Ton  épure  aujonrdlitii  le  gaz  avec  un  tel  Buocès 
qo*ou  çwt  remployer  même  dans  les  salons  et  les  appartements 
les  plus  riches  des  hôtels  les  plus  élégants  ;  bientôt  même  on 
ne  craindra  pas  de  remployer  dans  les  chambres  à  coucher  • 
comme  cela  se  pratique  en  Éoosse ,  qui  a  toujours  été  la  con- 
trée la  plus  avancée  dans  ce  genre  d'Industrie. 

ÉOAllkAGB  AU  GAZ  IIB  U  VOUOB  PDBLIOUB. 

Lliistoire  de  Tédairage  des  rues  est  assez  curieuse.  Dans  les 
premiers  temps  les  administrations  et  lenrs  habiles  conseils 
exigeaient  que  la  lumière  des  lanternes  à  gaz  fût  au  moins  égale 
à  celle  des  anciennes  lampes  à  lliuile.  Cette  condition ,  qui 
n*était  guère  difficile  à  remplir,  resta  cependant  la  seule  exigée 
pendant  quelques  années.  Les  administrations  laissaient  aussi 
aux  Compagnies  le  soin  d*allumer  et  d'éteindre  les  lanternes  , 
ce  qui  eniiatnait  celui  de  les  nettoyer  et  réparer. 

Nos  compatriotes  d*Outre-Tweed  ont  toujours  eu  la  vue  trop 
longue  pour  se  laisser  entraîner  dans  une  semblable  erreur. 
AïïsA  en  Ecosse ,  les  autorités  locales  ne  demandent  aux  Coài- 
pagnies  que  rengagement  de  fournir  une  quantité  de  gaz  aux 
lanternes  publiques;  elles  se  réservent  le  droit  de  les  allumer 
et  éteindre.  C'est  aussi  ce  que  Ton  rencontre  dans  quelques 
villes  du  Lancashire  et  du  Yorksbire ,  et  c'est  ce  qui  devrait 
être  partout;  car  la  pratique  contraire  est  absurde,  comme 
nous  le  montrerons  plus  loin. 

Dans  les  premiers  temps  donc ,  les  Compagnies  n'étaient  que 
trop  heureuses  de  pouvoir  bouleverser  à  leur  guise  le  sol  des 
rues  et  fournissaient  le  ^,'37  aux  lanternes  publiques  à  n'importe 
quel  prix.  11  est  évident  qu'elles  s'imposaient  des  sacrifices, 
puisque  alors  elles  fournissaient  l'éclairajîe  public  au  môme 
prix  qu'aujourd'hui,  tandis  que  le  mMre  cube,  qui  coûtait  alors 
au  consommateur  privt'  fr.  0,67,  ne  coûte  plus  que  fr.  0,18. 

Lps  premiers  becs  brûleurs  n'étaient  probablement  pas  aussi 
grands  que  çf^nx  d'aujourd'hui,  et  au  lieu  des  becs  actuels  en 
éventail ,  consommanl  1i2  litres  à  l'heure,  on  ne  faisait  usage 
que  des  becs  en  ergot  ne  consommant  que  85  litres.  Même  à  ce 


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ro 


ÉCUIRAGB  AU  CAS. 


dernier  chiffre,  la  consommation  annuelle  de  chaque  bec,  du 
coucher  au  lever  dD  soleil,  était  de  368*»*,  de  sorte  que,  d6- 
duction  des  fhiîs  d*allumage,  de  nettoyage  et  autres,  rédairage 
public  au  gaz  était  fourni  à  raison  de  86  c"  1/S ,  tandis  que 
les  particuliers  le  payaient  66  l/S. 

En  tenant  compte  des  conditions  ot  se  trouTaient  les  usines 
à  gaz  il  y  a  quarante  ans ,  les  Compagnies  ne  pouvaient  pas 
sans  perte  livrer  le  mbm  cube  de  gaz  à  86  e>«  i/S  et  cependant 
on  n*en  voit  aucune  qui  ait  refusé  de  signer  un  engagement 
de  fourniture  è  ce  prix. 

Je  suis  loin  de  vouloir  justifier  pour  Védairage  une  pareille 
diminution  des  trois  dnquièmes  sur  le  prix  payé  par  la  conaoui- 
mation  privée,  mais  je  crois  que  les  administrations  commu- 
nales ont  droit  à  une  réduction  notable  qu*ott  peut  évaluer  à  86 
pour  cent.  Ce  droit  se  Justifie  par  Timportance  de  la  consom- 
mation, tes  garanties  de  payement,  Téconomie  des  Araisqui 
résultent  do  règlement  de  nombreux  petits  comptes,  la  nature 
du  service  qui  est  payé  par  tous  les  contribuables ,  et  enfin 
comme  une  compensation  de  Tautorisation  concédée  aux  Com- 
pagnies de  bouleverser  le  sol  des  rues. 

Ajoutons  encore  qu^il  arrive  fréquemment  qae  les  usines  k 
gas  accordent  une  réduction  égala  et  même  plus  grande  I 
d*aulres  consommateurs  qui,  malgré  le  cbiflï«  élevé  de  leur 
consommation,  sont  loin  de  présenter  les  mêmes  conditions. 

BASeS  DBS  COmUATS  POUR  L*ftCUlltAOK  PDIIUC. 

On  peut  les  classer  comme  suit  : 

1.  Les  Compagnies  se  char^eni  de  fournir  le  gaz,  d'allumer 
et  d'éieindre  les  lanternes  et  de  les  réparer  à  raison  d*un  prix 
déterminé  par  bec  et  par  année.  Telle  est  la  base  des  contrats  i 
Londres  et  dans  la  plus  grande  partie  de  TAiigleterre ,  excepté 
dans  les  comtés  de  Lancaster  et  dTork .  où  Tédairag^  public 
se  paie  en  raison  de  la  quantité  de  gaz  fournie  ou  du  nombre 
d'heures  pendant  lesquelles  les  becs  ont  été  allumés. 

Celte  classe  de  contrats  se  subdivise  en  deux  genres  selon 
que  les  lampes  appartiennent  ; 


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ÉCUnUGE  AU  CAZ.  71 

a.  Aux  Compagnies. 

b.  A  raduiinistralion  locale. 

Lors([U(.'  les  lampes  aiipartienneiil  ù  la  Compagnie,  le  prix  se 
calcule  d'après  (l'ois  éU^monts ,  comme  suit: 

1»  On  délermine  la  quantité  de  gaz  à  fournir  par  année  en 
multipliant  le  nombre  d'heures  d'éclairage  par  la  consommation 
par  heure,  puis  on  admet  par  raille  pieds  cubes  (SS^'.Sl  )  un 
prix  inférieur  à  celui  que  paie  le  consommateur  privé  le  plus 
favorisé. 

S*  On  évalue  les  frais  pour  allamer  et  éteindre  les  lampes  , 
réparer  les  appareils  et  peindre  les  poteaux. 

3*  On  estime  Tannuité  nécessaire  pour  Tamortissement  du 
prix  des  lampes  et  des  poteaux. 

On  est  loin  d*avoir  des  résultats  même  approchés  sur  la 
quantité  de  gaz  consommée  par  Téclairage  i)ublic.  Prenons 
comme  exemple  Londres,  où  les  contrats  stipulent  en  (général 
que  la  consommation ,  par  heure ,  doit  être  de  142  litres. 

D*abord,  il  s*en  faut  que  les  brûleurs  soient  tous  identiques, 
et  même  si  cette  condition  pouvait  être  réalisée,  on  aurait 
encore  les  variations  de  pression  dans  les  maîtresses*  conduites. 
Cette  pression  est  généralement  maxima  au  moment  de  l'allu- 
mage et  diminue  le  reste  de  la  nuit.  Enfin ,  selon  les  lieux , 
elle  varie  de  6  à  9  cent,  de  hauteur  d*eau  et  pour  la  moindre  de 
ces  pressions,  la  dépense  de  gaz  par  les  brûleurs  ordinaires  est 
déjà  supérieure  à  U9  litres.  En  hiver,  la  pression  initiale  se 
maintient  jusque  vers  sept  heures  et  elle  diminue  alors  de 
5  h  7'"'»; des  diminutions  successives  ont  lieu  à  iO  et  à  11  heures 
d'environ  un  centimètre  chacune ,  à  minuit  et  à  1  heure  du 
matin  de  i  1/3  centimètre,  ce  ({ui  réduit  la  pression  restante 
environ  deux  centimètres  et  demi ,  valeur  qu'eUe  conserve 
jusqu'au  lever  du  soleil ,  moment  où  i*on  éteint  les  lampes. 

Ces  chiffres  s'appliquent  au  quartier  de  Westminster,  éclairé 
par  la  Chartered  Cas  Company  ,  Hor.  eferry^oad.  C'est  dans 
ma  propre  habitation,  li,  Park  Street,  que  j'ai  mesuré  les 
pressions  au  moyen  d'un  manomèlre  écrivant,  pendant  la 
denitèro  quiii/ainc  d'octobre  1860. 

Voici  le&  résultats  que  j'ai  obtenus  ; 


7-i 


ÉCLAïRAr.E  Al  GAZ. 


A 

5  11. 

du  soir,  la  pression  moyenne  était 

de  78""" 

,23 

)) 

» 

8 

97 

,79 

» 

6 

v 

I» 

84 

9 

7 

» 

» 

» 

7i 

,t7 

» 

8 

1» 

71 

,88 

» 

9 

» 

> 

1» 

7« 

.18 

10 

0 

j» 

61 

,23 

» 

H 

11 

» 

» 

» 

51 

,81 

)) 

12 

)) 

36 

,32 

)> 

1 

matin 

» 

» 

99 

22 

4  A 
,10 

)} 

2 

» 

» 

» 

22 

,61 

» 

3 

9 

» 

23 

M 

n 

i 

9 

» 

22 

,86 

)) 

O 

9 

1» 

22 

,86 

n 

6 

» 

» 

22 

,G1 

> 

61/2 

» 

» 

23 

,88 

Le  total. 

•  • 

787 

,92 

divisé  par  16,  donne  une  moyenne  de  49»"',S5. 

Ces  pressions  sont  beaucoup  plus  fortes  que  celles  qui 
étaient  données  durant  rhiver  précédent ,  et  il  est  probable 
qu^avec  les  robinets  complètement  ouverts  et  avec  cette  pres- 
sion de  8  cent,  la  consommation  de  gaz  eut  été  conforme  k 
celle  exigte  par  le  contrat. 

Dans  le  district  de  Westminster  le  contrat  exige  qu'il  soit 
fourni  aux  lanternes  71  litres  de  gaz  de  cannel  ooal  par  heure, 
représentant  une  lumière  de  10  bougies.  Mais  en  général  les 
robinets  ne  sont  pas  entièrement  ouverts;  Vallumeur  tourne 
la  def  ]usqu*à  ce  qu'il  lui  semble  que  la  flamme  ait  pris  un 
développement  suffisant.  Gomme  cet  allumeur,  qui  est  cbargé 
de  cette  fonction  importante  de  régler  Téclairage  public ,  est 
en  général  un  ouvrier  ignorant  entièrement  les  lois  de  la 
pression ,  et  par  suite  incapable  de  juger  ce  qu'il  advien- 
dra et  de  la  pression  et  de  la  flamme  quand  il  aura  quitté  la 
lanterne ,  il  en  résulte  des  irrégularités  graves.  En  supposant 
qu*au  moment  où  il  règle  la  flamme  la  pression  est  celle  qui 
convient  ponr  fournir  la  quantité  de  gaz  voulue  par  le  contrat» 


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ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 


73 


rouinie  la  pression  diminue  pendant  la  nnit ,  la  consommation 
de  la  nuit  sera  en  total  inférieure  à  celle  qui  est  due. 

Si  les  robinets  sont  ouverts,  dès  le  commencement  de  la  nuit, 
de  façon  à  fournir  une  dépense  de  7t  litres  à  l'heure,  et  si 
nous  admettons  que  la  dépense  varie  en  raison  directe  de  la 
racine  carrée  de  la  pression ,  nous  trouverons  la  consommation 
moyenne  pendant  la  nuii  par  la  proportion  suivante  : 

^/ 78,23  :  y&Ô  —  71  :  56,72 
soUSO^'/o  de  moins  que  la  quantité  voulue.  Il  est  cependant 
plus  exact  de  calculer  ]a  dépense  en  raison  de  ia  puissance  0,7 
de  la  pression  comme  suit  : 

78,23  '  :  50  '  =  71  :  50,97 
soit  96  %  de  moins  que  la  quantité  voulue. 

Hais  il  est  plus  équitable  de  s*en  rapporter  anx  expériences 
qui  ont  été  &ites  en  4858  dans  les  dilTérentes  paroisses  de  la 
métropole.  On  a  mesuré  à  chaque  heure  de  la  nuit  la  pression 
au  brûleur;  on  a  ensuite  enlevé  le  bec  de  chaque  lanterne  et  la 
dépense  k  la  pression  observée  a  été  mesurée  au  moyen  d*im 
compteur  bien  réglé  et  d'autres  appareils  convenables. 

Voici  les  résultats  de  ces  expériences  dans  le  district  de 
Westminster  : 

1.  Quartier  éclairé  par  la  EquUatfle  Cas  Cempany ,  établie 
Wauxhall  Bridge  road. 

La  pression  dans  les  maîtresses  conduites  variait  de  AS"**  à 
SO*".  La  pression  au  brûleur  variait  de  â5<»i,4  k  5">",l.  La 
consommation  par  henre  au  commencement  de  la  nuit  variait 
entre  158  et  450  litres  ;  apr^  deux  henres  du  matin  elle  n^étalt 
plus  que  de  59  à  78  litres.  La  consommation  moyenne  par  année 
et  par  lanterne  était  de  449««,831  litres  an  lieu  de  filW^^B 
qni  auraient  dû  être  fournis  à  raison  de  448  litres  à  llieure. 

f .  Quartier  éclairé  par  la  Chartered  Cas  Company» 

La  pression  dans  les  maîtresses  conduites  variait  de  76"">,S 
à  43«>";  la  pression  au  brûleur  de  66""  à  3""«8>  La  moyenne 
prise  sur  onze  lanternes  donnait  pour  la  consommation  par  lan- 
terne et  par  heure,  au  commencement  de  la  nuit,  71"s98; 
et  à  8  heures  du  matin  89"',45.  La  moyenne  de  la  nuit  était  de 


74  ÉOAIIUGB  AU  CAS. 

4r)'i',l5  par  heure  au  lieu  de  Ti  litres.  Chaque  lanterne  consom- 
mait [lai  .mute  198""  ,t)01  au  lit'U  de  31l"^%'4o5  qu'elU  aurail  dû 
bnlk  r  d'après  les  conirats. 

3.  Hameau  de  Knighlsbridge  éclairé  par  la  Western  Cas 
Company. 

La  pression  dans  les  mattrefises-conduites  variait  de76""*,S 
à  îO-^'n.S  et  la  pression  au  brûleur  de  66""  à  7"'',62.  Au  cou- 
cher du  soleil .  la  consommation  moyenne  de  quatre  laniemes 
était  par  lanterne  et  par  heure  de  94^",57 ,  mais  à  deux  heures 
du  matiu  elle  n*était  plus  que  de  6S"S77.  Ces  lanternes  con- 
sommaient par  année  357**,  c'est'-à-dire  S6"*  de  plus  que 
n'exigeaient  les  contrate.  Ce  sont  les  seules  lanternes  que  l*on 
ait  trouvé  faire  justice  au  public. 

ÉGLAIRAGB  PUBLIC  DANS  LE  DijiTRiCT  0£  LAMBETU. 

En  Juin  1858,  on  a  essayé  douze  lanternes  de  la  londm  Cas 
Company.  La  pression  variait  de  66""  à  iS"*,7  dans  les  maî- 
tresses-conduites et  de  53"",34  à        an  brûleur. 

La  consommation  moyenne  par  lanterne  et  par  heure  était, 
au  commencement  de  la  nuit,  de  i39"S876,  et  la  consommation 
la  moindre  pendant  la  nuit  était  de  57*'^763 ,  c'est-à-dire  en 
dessous  de  la  moitié  de  la  quantité  voulue.  La  consommation 
moyenne  de  la  nuit  était  de  91,457  par  heure ,  ce  qui  donne 
pour  Tannée  au  lieu  de  624*«  qui  auraient  dû  être  fbamis 
à  raison  de  U2  litres  à  Tbeure. 

Dans  le  district  de  Laml)elh,  on  a  aussi  essayé  les  lanternes 
de  la  Phœnix  Company.  I.a  pression  dans  les  maîtresses» 
conduites  variait  de  48'»'»,26  îi  I5'n»,24;  et  la  pression  au  brû- 
leur de  4^""  ,18  à  *V".l.  Sur  dix  lanternes ,  la  consommation 
moyenne  i  l  oure  et  par  lanterne,  au  commenceipent  de  la 
nuit,  était  de  177' ',252  et  la  consommation  moyenne  inférieure 
était  de  7.i'",  iiiS.  La  consommation  moyenne  de  la  nuit  riait 
de  118'",64o.  Kntin  ,  la  consommation  par  année  et  par  laulerne 
donnait  de  5IU""  ,s»jn. 

Ln  tnhlrau  I  suivant  contieiil  !c  résumé  de  ces  résultats  et  de 
ceux  qui  ont  été  fournis  par  les  expériences  dans  d'autres 
quartiers  : 


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75 


mifnmmo 

1  MÈTRES  CUBES. 

"M  i?î     :  «  c;  le  o  îT  )       ^'î  ir  (Ti  o  lO 

le       1  "*            '    ^  '»    r":     t  ^  -                —  *>»• 
Ol      r>.  —  X      j^!      S'*^!-;  l^J  .M  »  i>.  J<i,35 

—  Ci    a  —    ;~  —    "îj  ^ue  œ  tç  'N 

•iinw  VT  aa 

MOUVHKOSMOO 

OC  s:  —  »  2.'  2  ^     2.        -  w  C5 

MOUTHMOSIM»  1 

LITRES 

c;  — .  —  «     -.o  x  —     :s     ts  -*  %  ~  te 
.  cf<  i>.    1-»  i>  c  w  Cl    —  04  i;  i-»  i  î  ;s 

■irait  V)  »p  iHTlMIi.ii» 

—  "î^  «1  c  i>.  X        r;  s  —  e»  t»  x  o  te 
«iNO^t^SiïeCi  —  i**X.  —  l'5V.f* 

'«aaïaHa  av 
YsrniHHOinaad 

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1 

ûo  o  —    _  j-,  j-,  te  —  w  »  ic  00  ao  « 
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vmxvii  NOissaHJ 

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t^i^fivsooo  —       —  — -te  —    —  s^r— • 

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C5 

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5^  -  ...  5     .  >         .  «  . 

—  "^2.2             a  c-o  csua  ce® 

BamaJiXvi  saa  ausHOM 

lO  ^  ^  9<  C     **4  ^  o  M  M  M  M     t>.  gD 

NOM  DES  PAROISSES 
on 

DISTRICTS. 

k. 

<» 

S" 

^-2--o.c|  î6-:s 

j  .  _               es          S  S  Si           o  .<= 

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76  tCLAIRACB  AU  GAZ. 

On  a  depuis  &it  de  Dombreases  expériences  dans  les  dilTé* 
lents  quartiers  de  la  ville  ;  mais  comme  elles  sont  aciuellement 
Tobjet  de  discussions  avec  les  Compagnies ,  je  préfère  ne  tirer 
dlnductions  que  de  celles  qui  ont  déjà  été  soumises  au 
Parlement. 

Le  tableau  II  donne  la  consommation  moyenne  déduite  des 
expériences  précédentes  qui  ont  été  faîtes  sur  106  lampes  et 
souvent  pendant  plus  d*une  semaine. 


TABLBAO  II. 


NOMBRE 

COr<iî>UiUlAXiON 

CONSOMMATION 

PAROISSES. 

DBS 

PAU  LAMM 
EN 

DE  TOUTES 

LES  LAMPES 

ES 

LAMPES 

MÈTRES  CLBE& 

MÈTRES  CUREK 

St-Jobn,  Westminster  . 

il  9,232 

i257,nnG 

Si-Hary,  Westminster  . 

il 

5!»7,0})0 

^"r)7.!>!>!> 

Dilto  

286l,8ri0 

Lamb«tb  •   .   •   .  . 

12 

Diuo  

10 

u  10,859 

Î)108,!î90 

Battersea  

1 

360,7.'>.> 

360,7"" 

DitlO  

1 

??:;<),  S  {() 

Ditio  

1 

710, <S0 

710,480 

Clnpham  

6 

<.'7.2:»7 

2023.782 

Wandsworth  .   .    ,  . 

i2cî>.520 

1573,960 

Slrcatham  

2 

I050,-^^G 

Dillo  

2 

(m  1.283 

f-2G2.:;(U» 

Ditto  

.» 

398,902 

1  i:Hi,7(j« 

Nr\\ington  .... 

12 

i3i,7i9 

îii  10,988 

i  Dillo  

7 

2X8,813 

2021,691 

1  Cbels«a  

28 

106 

i6:i2i,:>08 

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tCUIBAGE  AU  €AZ« 


7T 

46,591,508 


Cousommalion  moyenae  par  iaolerue  et  par  année,  — 

^  438*=,9  ,  tandis  que  la  consommation  k  raison  de  14Î  litres  à 
Pheure  devrait  ètro  de  fiOP-^^S  ou  39  %  tic  plus.  (Voir;  Évidence 
ûuMetropolU  Cas  Bill,  1860.) 

On  yoit  donc  que  los  Compagnies  pr<''l?îverit  sur  Londres  une 
surtaxe  excessive ,  et  telle  qu'eu  réalité  les  administrations 
locales  paient  le  gaz  qui  leur  est  foiu  ni  encore  pins  cher  que 
!»''s  particuliers.  Le  consommateur  j)rivé  paie  à  Londres  de  18  à 
21  centimes  le  mètre  cube  de  gaz  ;  il  y  a  ([ueitiues  cas  excep- 
tionnels, mais  qui  ne  valent  pas  la  peine  d'être  notés  ici. 

Admettons  pour  un  moment  que  Ton  alloue  fr.  16-25  par 
an  et  par  lanterne  pour  rallumer,  Téteindre,  Tentretenir ,  la 
réparer ,  etc. ,  quoique  nous  ferons  voir  plus  loin  que  cette 
somme  est  plus  élevée  que  celle  que  paient  les  Compagnies  et 
beaucoup  plus  élevée  que  celle  que  paieraient  les  adminis- 
trations locales ,  si  elles  voulaient  Tentreprendre  elles-mêmes. 
Dès  lors ,  voici  comment  s'établirait  le  prix  maximum  à  réda- 
mer  k  ces  administrations ,  lorsque  le  consommateur  privé  paie 
de  t8  à  îl  centimes  le  mètre  cube  de  gaz. 


Adoptons  le  chiflfre  de  fr.  95,27  comme  prix  normal  de  l'éclai- 
rage public  ,  lorsque  le  consommateur  privé  paie  fr.  0,18  et 
comparons  avec  ce  qui  existe  daus  les  quai'liers  de  Londres  où 
le  gaz  se  vend  en  détail  à  0,18. 

  la  Cité,  le  prix  par  lanterne  et  par  an  est  de  102r,50  à  i05r,00 

A  Mile  End  old  Town  110,00 

AUmehouse  111  ,S5  à  118 ,75 

APoplar  104 ,65  à  126 ,65 

Aaerkenwell  105,00 

AWUtecbapel  105 ,00  à  115 ,00 


A  ajouter  ^qmv  Prix  maximum  par 
l'allumage ,  etc.     lampe,  par  an. 


à  0f,18 
439  à  0  ,19 
439  à  0 ,20 
439    à  0 ,21 


79',02 
83  ,41 
87  ,80 
92 ,19 


16^,25  95f,27 

16,25  99,(36 

16,25  104,05 

16,25  108,44 


78  ÉCLAIRAGE  Al  GAZ. 

Dans  les  districts  suivants  ou  clans  certains  de  Ic^rs  quartiers, 
le  prix  a  Hû  réduiià  tr.  0,19  depuis  la  promulgation  du  Métro- 
polù  Cas  Acf  ;  le  phx  maximum  {lar  an  el  par  lanterne  devrait 
donc  être  mM- 

.Mais  à  Cambcrwoll  ,  il  varie  de  .    .  KU;  .00  h.  425^00 

9      Bcrnioiidsey,  il  LSl  de  .    .    .  100,00 

»     Lanibeih   123,12 

»     St-George-lc-Mariyr    .   .   .  100,00 

»     Sle  Mary,  ?iewiDgton  .   .  .  122,50 

Les  districts  alimentés  par  la  Pboenix  Company  ,  qui  a  rMuit 
son  prix  à  fr.  0,S0  depuis  la  promulgation  deTacte»  ne  sont  pas 
plus  favorisés.  La  surtaxe  est  plus  considérable  encore  là  où  la 

consommation  privée  paie  fr.  0,21  ;  le  prix  varie  ici  de  112,50 

Ir.  à  137. oO,  c'est  à-dire  qu'il  est  trop  fMevé  de  fr.  33  75 

On  peut  comprendre  nuiiiiicnaiii  qiielie  économie  réaliseut 
les  villes  qui  brùluiil  le  ;.az  au  compteur. 

Il  y  a  encore  une  antre  économie  <iue  le  Metropnlis  Cas  Ad  a 
indiqm^e  aux  administrations  locales.  Avant  la  promu l^'ation  de 
cet  acte  on  tout  au  moins  pendfiiit  (\ue.  les  Compagnies  étaient 
sous  le  coup  de  s.i  discussion ,  le  litre  du  gaz  h  Londres  ne 
dépassait  pas  10  bougies  de  erm^icéti  ;  mais  depuis  la  pro- 
mulgation ,  les  Compagnies  sont  obligées ,  sous  peine  d'être 
soumises  à  de  sévères  amendes ,  à  élever  le  titre  de  leurs  gaz 
à  1 2  bougies. 

Les  contrats  actuels  stipulent  que  les  lanternes  publiques 
doivent  consommer  142  litres  à  llieure;  et  comme  la  quantité 
de  gaz  requise  pour  fournir  une  certaine  quantité  de  lumière 
est  en  raison  inverse  du  pouvoir  éclairant  du  gaz ,  il  8*eD8iiit 
que  i*on  a  la  proportion  l:f  :  10  «-^  148 : 118  environ  et  que  118 
litres  d*un  gaz  dont  le  titre  est  12  bougies  fournissent  la  même 
quantité  de  lumière  que  142  litres  de  gaz  dont  le  titre  est  10 
bougies.  Il  est  ceruin  que  si  Ton  prenait  les  soins  nécessaires 
pour  essayer  le  gaz ,  115  litres  fourniraient  autant  de  InnUère 
que  142  en  fournissent  auJourd*bui* 


.  kj:  i^cd  by  Google 


âCUIlUGE  A»  CAZ. 


79 


DÉTBRMMATKKt  DO  PMX  A  ALLOUER  MUR  PAIRE  ALLDMBR.  ÉTEINDRE , 
NETTOYER,  RtPARSR  L£S  LAMTBRBIBS  fff  PEINDRE  LES  POTBADX,  ETC. 

On  a  calcnlé  qu^un  allumeur  peut  allumer  ou  éteindre  de  100 
ï  ISO  lanternes  en  une  lieure.  Or,  les  contrats  exigent  en  gé- 
néral que  Ton  commence  à  allumer  les  lanternes  une  demi 
lieure  avant  le  coucher  du  soleil  et  à  les  éteindi'e  une  demi 
heure  avant  le  lever,  et  chacune  de  ces  opérations  devant 
durer  une  heure  au  plus ,  on  peut  donc  compter  que  les  lan- 
ternes restent  allnmées  pendant  tout  le  temi)s  qui  s*éconle 
entre  le  coucher  et  le  lever  du  soleil.  Or,  comme  il  suffit 
d'une  heure  dans  la  journée  pour  nettoyer  ces  cent  lanternes, 
Tallumeor  n'a  donc  k  travailler  que  troib  lu  urcs  dent  une 
le  soir  pour  allumer  ot  une  le  matin  pour  ùieiudre ,  plus  une 
heure  dans  la  journée  pour  les  nettoyer.  11  n'est  pas  pro- 
bable que  pour  ces  trois  heures  de  travail  on  lui  paie  une 
journée  entière.  D'après  cela,  voyons  ce  qu'il  en  coûte  pour 
ces  diverses  opérations. 

Dans  les  quartiers  où  les  lanternes  sont  fort  rapprochées 
les  unes  des  autres,  Tallumeur  peut  en  prendre  120 Usa  charge, 
et  son  salaire,  pour  sept  jours  de  fmvail  \n\r  .semaine  ])eul 
s'élever  h  i*â50  fr.  par  an,  soil  IV.  lu, il  par  iantenie.  Mais 
comme  les  administrations  publiques  sont  tenues  à  une  rigou- 
reuse économie  ,  il  est  évident  qu'elles  lu.'  [jaiiTonl  pas  une 
journée  entière  pour  trois  heures  de  travail  et  qu'elles  pour- 
ront occui)er  leurs  allumeurs  à  tout  autre  service. 

On  a  essayé  à  Londres  de  ne  payer  aux  allumeurs  que  le 
travail  nécessaire  pour  i'enlrctien  des  lanternes  et  voici  com- 
ment on  avait  fixé  le  pri)L . 

Par  semaine,  pour  allumer  !20  lanternes  fr.  1,25 
•  •  »  éteindre  »  »  »  1,25 
»       •         »   nettoyer»      »       »  0,63 

Total ,   »    3»! 3 

soit  fr.  162,50  par  an  ou  fr.  8,12  par  lanterne  et  par  an.  C'est  le 
pnx  qui  a  paru  convenable  dans  le. cas  où  l'allumeur  est  obligé 


80  ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 

de  se  servir  d*aiie  échelle.  Mais  quand  Ton  allome  les  lanternes 
au  moyen  d*ttn  b&ton  surmonté  d'an  falot,  raUumenr  peut 
prendre  à  sa  charge  un  beaucoup  plus  grand  nombre  de  lan- 
ternes, et  le  salaire  devient  très-fort. 

Durant  Venquète  sur  Téclalrage  de  Londres,  on  sMnforma 
auprès  des  administrations  de  plusieurs  villes  des  frais  qa*efltral- 
naitce  service  fait  en  régie.  On  a  trouvé  qu*à  Blackburn ,  pour 
allumer,  éteindre,  nettoyer,  peindre  et  réparer  les  lanternes  qui 
brûlent  2486  heures  par  an,  on  ne  donnait  que  fr.  11,66  par 
lanterne  et  par  an.  AHttddersfield,oti  les  lanternes  brûlent 
3750  heures  par  an,  on  ne  donne  pour  allumer, éteindre  et 
nettoyer  que  10  fr.  par  lantorne  et  par  an. 

En  tenant  compte  du  plus  grand  rapprochement  des  lan- 
ternes à  Londres  et  du  prix  plus  élevé  des  salaires,  ce  service 
nous  parait  suffisamment  rémunéré  avec  fr.  12,50  par  lanterne, 
chiffre  que  nous  augmenterons  des  frais  d'entretien  et  prin- 
ture  des  poteaux  qui  sont  généralement  «'valnés  à  fr.  3,75. 
En  somme,  avec  des  lanternes  appartenant  à  l'administration 
communale,  cetic  partie  du  service  de  l'éclairage  ne  reviendrait 
pnr  an  qu'à  fr.  16,25  par  lanterne ,  tandis  que  les  Compagnies 
de  Londres  en  demandent  fr.  18,75. 

ANNUITÉ  POUR  LE  PRIX  D£S  LANTERNES,  POTEAUX,  ETC. 

A  Londres,  presque  partout,  les  lanternes,  les  potpanx  cl 
leurs  tuyaux  appartiennent  aux  administrations  paroissiales, 
et  les  Compagnies  se  chargent  du  tuyau  de  service  qui  relie 
chaque  lanterne  à  la  conduite.  Ce  tuyau  de  service,  (jui  fait 
partie  du  système  de  distribution,  coûte,  tout  posé,fr.  1S,75 
en  moyenne.  Le  Mciropolis  Cas  Ad  obli^'c  les  Compagnies  à 
poser  ces  derniers  tuyaux  ,  lors(jue  la  disiance  du  poteau  à  la 
maîtresse-conduite  ne  dépasse  pas  50  yards  (45'",70). — (Voir 
Sec.  14  ,  of  tiie  Melropolis  Gaz  Ad,  1860). 

A  Londres,  chaque  poteau  nium  de  sa  lanterne  coûte  ordi- 
nain  aieiit  fr.  73  ;  mais  dans  les  villes  de  province  ,  où  on  le 
fait  plus  léger,  le  prix  n'est  que  fr.  37,50.  En  un  mol,  le  prix 
varie  de  Ir.  37,50  à  fr.  100  cl  même  125.  Lorsque  les  lanternes 


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ÉCLAIRAGE  AU  GAZ.  81 

et  les  poteaux  appartiennent  aux  Compagrnies,  les  adminis- 
Irnticns  doivent  leur  jjaycr  une  annuilé  d'iiniorlissonient  au 
taux  de  7,50  **/o  ;  ainsi  pour  un  poteau  coûtant  50  fr.,  Tannuité 
est  de  3  fr*  75.  Nous  aurons  donc  eD  résumé: 

Par  Inntorne  et 
pur  auQce. 

Allocation  pour  allumer,  éteindre  et  nettoyer.   .   .  12,50 
»  réparation  et  peinture  3,75 

Annuité  à  payer  lorsque  les  poteaux  appar- 
tiennent aux  Compagnies  3,75 

Total,  20,00 

CAS  OC  L'ADMINISTUATION  LOCALE  SE  CHARGE  DE  FAIRE  ALLUMER 
ET  ÉTEINDRE  LES  UNTERNES  ,  MAIS  OU  LE  GAZ  LUI  EST  VE^DU 
A  LA  HESIIAB. 

Nous  avons  déjà  dit  qu*en  Ëcosse  et  dans  le  Lancashire  ce 
sont  les  administrations  locales  qui  se  chargent  de  faire  allu- 
mer et  éteindre  les  lanternes  et  elles  achètent  simplement  le 
gaz  aux  Compagnies.  Mais  comme  le  gaz  n^est  pas  livré  au 
compteur,  les  contrats  présentent  le  grave  inconvénient  d'être 
basés  sur  une  dépense  dont  révalnation  est  loin  d*ètre  exacte. 
Les  Compagnies  et  les  administrations  locales  se  trouveraient 
beaucoup  plus  à  Taise  si  elles  plaçaient,  pour  un  ourtain  nombre 
de  lanternes ,  des  compteurs  dont  les  indications  serviraient 
pour  toutes  les  autres.  C*est  d'ailleurs  ce  qui  existe  déjà  à 
Leicester,  Lincoln,  St-Yves,  Worthing,  Torquay,  Plymouth,  etc. 

A  StrTves  et  à  Torquay,  il  y  a  un  compteur  par  chaque 
douzaine  de  lanternes  ;  dans  les  autres  villes ,  il  y  en  a  beau- 
coup moins ,  et  à  Leicester ,  il  n*y  a  qu'une  lanterne  sur 
soixante-dix  qui  soit  munie  d'un  compteur.  Il  est  curieux  de 
comparer  la  consommation  indiquée  par  ces  compteurs  à  celle 
que  les  Compagnies  portent  dans  leurs  contrats  ;  à  Plymouth , 
par  exemple  ,  la  consommation  annuelle  évaluée  au  compteur 
n'avait  été  que  de  455»%872  dans  les  mêmes  conditions  où  les 

TOMB  XI.  6 


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8S  ftCLàlllACB  AU  GÀZ* 

admÎDistnitions  locales  de  Londres  paient  6tS^,930  tax  Com- 
pagnies. M.  George  Bower,  fermier  du  gas  à  St-Yves,  nous  a 
appris  que  pendant  les  mois  de  septembre,  octobre,  novembre 
et  décembre,  qui  donnent  171d  heures  d'éclairage,  chaque  lan- 
terne a  consommé  en  moyenne  116'*,09i  ,  ce  (]ui  correspond  à 
une  consommation  de  291'"%G73  par  année.  A  Torquay,  par 
suite  de  la  promulgation  du  Tormohan  Gas  Act  «  les  adminis- 
trations locales  devaient  payer  le  gaz  en  se  rapportant  aux 
indications  d'un  compteur  pour  dix  lanternes;  depuis,  cllos 
sont  enlendiips  nvec  les  Comi>agnies  pour  ne  placer  qu'un 
compteur  pour  douze  lanieriRs,  et  ce  système  s'est  continui'? 
depuis  1S.H5.  Kn  VL>ici  les  ri"-')!tats  : 

Lu  1856,  les  compteurs  indiquaient  en  moyenne.  .  dSô'^SOei 
En  »  »  365  ,123 

En  ISoS,  »  »  388  ,170 

Eu  18,'»y,  »  »  381  ,545 

Quant  à  1  aituée  1860,  nous  avons  appris  qu'il  y  avait  eu  des 
cri'eurs  dans  lo  mesiira^'e. 

L'éconoiia*;  amenée  par  ce  système  r-st  lellonienl  évidente  que 
i  on  ne  peut  tro[>  insister  pour  que  les  administrations  locales 
l'adoptent  itarioui. 

On  a  lait  de  grands  efforts  à  Londres  dans  ces  derniers  temps 
pour  introduire  ce  système;  mais  les  administrations  ont  reculé 
devant  la  nécessité  de  placer  un  compteur  à  chaque  lanterne,  car 
les  Compagnies  n'acceptaient  qu^  cette  condition.  J*ai  été  appelé 
6  examiner  la  question  et  après  mûres  réflexions,  je  n*hésite 
pas  à  conseiller  de  faire  la  dépense  d'un  compteur  pour  chaque 
lanterne ,  plutôt  que  de  payer  encore  du  gaz  que  Ton  ne  con- 
somme pas.  Sans  aucun  doute  la  dépense  est  excessive,  et  il 
serail  bien  préférable  de  n'avoir  H  placer  qu*an  compteur  par 
douzaine  de  lanternes;  mais  s*il  faut  passer  par  19i,  mieux  vaut 
faire  une  fois  la  dépense  du  placement  de  ces  compteurs  que  de 
payer  tous  les  ans  beaucoup  plus  de  gaz  qu'il  en  est  brûlé. 

Oitlinairement  on  place  le  compteur  sur  le  trottoir  au  pied 
du  poteau  ;  on  est  alors  obligé  de  le  renfermer  dans  une  caisse 
en  fonte  et  à  une  profondeur  suffisante,  pour  le  protéger  contre 
les  accidents  de  la  circulation ,  et  ce  sont  ces  conditions  qoi  en 


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iCLAIRACS  AU  GAZ.  83 

augmentent  les  frais.  A  Torqaay  ils  ooAteni  fr.  4S,90  la  pièce , 
et  la  belle  avec  le  montage  revienneal  à  fr.  Si  ,50.  A  Leiœster 
ils  coûtent ,  tout  placés,  fr.  113«60.  el  à  8*  Ives  fr.  50.  Hais 
aujourd'hui  on  pourrait  obtenir  une  notable  réduction  sur  ce  prix. 
Ito  fabricants  très-considérables  m*ont  offert  de  faire  des  comp- 
teurs à  fr.  33,75  et  de  les  placer  pour  fr.  10,  soit  en  tout  fr.  é3,75. 
Cependant  il  me  semble  quils  eoOteraient  beaucoup  moins 
encore  si  on  les  suspendait  aux  poteaux  prî-s  de  la  lanierue.  Le 
compteur  que  je  propose  n*aurait  que  O^'JS  de  long  sur  0"J2 
de  large  et  0'",â3  de  hauteur.  En  plaçant  sa  longueur  parallè- 
ienient  aux  bordures  du  trottoir,  toute  personne  qui  suivrait  le 
trottoir  ne  le  verrait  que  comme  un  petit  objet  de  12  ccniimètres 
et  une  personne  qui  se  trouverait  au  milieu  de  la  rue  en  face 
de  la  lam{>e  le  verrait  sur  sa  longueur  (jui  n'est  que  de  15  centi- 
mètres. Je  pense  que  larcliitecle  même  le  plus  méticuleux  ne 
pourrait  s*opposer  à  l'addition  de  cet  instrument  aux  lanlerneii 
des  plus  belles  rues.  Les  figures  1  el  i ,  planche  7 ,  montrent 
un  poteau  avec  son  compteur.  La  figure  1  donne  la  vue  du  milieu 
de  la  rue;  elle  présente  le  compteur  dans  sa  plus  grande 
largeur  qui  n'égale  même  pas  celle  des  afliches  indiquant  les 
bureaux  de  poste ,  etc.  La  tigure  2  représente  la  lampe  el  le 
compteur  comme  on  les  verrait  du  trottoir,  a  est  le  régulateur 
que  nous  décrirons  plus  loin  el  U  est  le  compteur  aitachc 
par  la  fuurchette  d. 

On  peut  fournir  ces  compteur^  garantis  pour  cinq  ans  fr.  à  i7,oO 
et  garantis  pour  dix  ans  ,  à  30  fr.  On  n'est  pas  obligé  de  leur 
donner  une  enveloppe  ni  de  fouiller  le  sol  pour  les  placer. 

Les  Compagnies  de  Londres  offrent  de  fournir  elles-mêmes 
des  compteurs  placés  sous  le  sol ,  à  condition  qu*oa  leur  payera 
une  annuité  qui  s*élève ,  dans  un  quartier  dont  j*ai  dii-igé  les 
travaux  pour  Téclairage ,  à  fr*  5,44.  Or,  comme  les  Compagnies 
de  Londres  se  permettent  d*exiger  10  «/•  en  de  semblables  ma« 
tières ,  cela  suppose  qu'elles  peuvent  fournir  les  compteurs  à 
raison  de  fr.  34,38. 

Avant  d'abandonner  ce  sujet,  qu'il  me  soit  permis  de  rapporter 
ici  Topinion  d*un  ingénieur  éminent,  H.  J»  0.  N*  Rutier, 
Briiflttm  and  Bwe  Coê  Workt^  sur  la  vente  du  gas  à  for&it , 
sans  le  mesurer  : 


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ÉCLAIRAGE  AC  GAZ. 

tt  La  Compagnie  s^engage  à  fournir  et  les  administrations 
locales  à  payer  14t  litres  de  gaz  par  lampe  et  par  benre  d^éclai- 
rage ,  le  nombre  d'heures  pendant  Tannée  variant  avec  les 
saisons  et  la  longueur  des  nuits. 

»  Gela  paraît  fort  simple  sur  le  papier.  Mais  comment  mesurer 
les  US  litres  ?  C'est  Tallumeur  seul  qui  en  répond ,  en  ouvrant 
le  robinet  jusqu'à  ce  que  la  flamme  prenne  le  développement 
qui  lui  semble  convenable  pour  l'éclairage  jusqu'à  la  fin  de  la 
nuit. 

»  Peut-on  dire  que  de  la  sorte  le  contrat  est  exécuté  t  Non , 
certes.  Les  Compagnies  savent  et  les  administrations  n'ignorent 
fMB  pluSf  qu'U  est  absolument  impossible  de  rendre  uniforme, 
pmr  une  lampe  sur  dix,  la  consommation  de  gaz  pendant  toute  la 
nuit.  Les  deux  parties  le  savaient  avant  de  sip;ncr  le  contrat. 
C'est  nne  loi  irrévocable  de  la  nature  (lue  jiar  un  même  orifice 
et  dans  le  niômo  temps  il  s'écoulera  une  même  quantité  d'un 
mémo  gaz,  poni'vii  que  la  pression  reste  constante.  Si  la  pression 
varie  ,  la  dépense  variera  infailliblement. 

»  nncl  expédient  emploie-t-on  pour  se  tirer  de  cet  apparent 
emb  in  ns  ?  Les  Compagnies  se  rapportent  à  ce  que  l'on  appelle 
ort  improprement  une  dépense  moyenne.  »  (Kutter ,  On  tlie  Sale 
of       p.  G  :  Parker  and  Son ,  London.  ) 

Voici  comment  M.  Rutler  fait  sentir  la  nécessité  de  changer 
de  système  le  plus  tôt  possible  : 

«  Si  ceux  qui  tiennent  en  main  les  mitiéis  de  tant  de  contri- 
buables sont  bien  pénétrés  de  leur  devoir,  cl  s'ils  peuvent 
économiser,  ne  fût-ce  qu'un  quart  de  la  somme  qu'ils  ont  portée 
à  leur  budget,  ce  quart  est  trop  pour  le  négliger.  I^e  temps  est 
trop  précieux  pour  le  dépenser  en  vaines  paroles  ou  en  vains 
écrits.  Il  faut  mettre  la  main  à  Teeuvre,  discuter  sainement 
et  tranquillement  là  où  les  parties  ne  sont  pas  d*accordetse 
soutenir  là  où  elles  sont  du  même  avis.  Qu*on  le  liasse»  et  le  gaz 
se  vendra  et  s'acbèlera  d*une  manière  aussi  loyale  que  toutes 
les  autres  marcbandises.  »  (Ibid.,  p.  14). 

M.  Rutter  recommande  le  compteur  comme  le  moyen  le  plus 
simple  de  mettre  tout  le  monde  d*accord  : 

•  Peut-K>n  écarter,  se  demande-t-it,  le  sujet  des  récrimina* 


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fiCUlRAGE  AU  GAZ.  85 

tions  qui  s'élèrenl  de  tontes  paris  sur  la  fraude  dans  la  four- 
niture du  gaz  à  réclairage  public.  Oui,  en  ne  vendant  le  gaz 
qu'à  ta  mesure.  Tonte  personne  qni  s*occupe  de  la  chose  on 
qui  a  la  moindre  notion  du  système  actuel  se  ralliera  à  mon 
avis.  Dans  toutes  les  localités,  on  déclare  que  le  mode  actuel 
de  contrat  est  aussi  mauvais  que  possible ,  et  qn*il  est  impos- 
sible de  le  maintenir  pour  une  branche  de  commerce  aussi 
importante. 

»  Or,  on  sait  que  le  compteur  répond  à  toutes  les  exigences. 
G*estàlul  que  réclairage  au  gaz  doit  ses  plus  rapides  progrès 
et  ses  plus  grands  succès.  Le  compteur  a  donné  au  commerce 
du  gaz  une  extension  et  une  vitalité  qu'on  ne  peut  bien  appré* 
cier  qu'en  rappelant  1c  souvenir  des  vexations  qu'amenait  la 
vente  à  forfait.  En  forçant  à  économiser  le  gaz,  en  abaissant 
son  prix  et  généralisant  son  emploi ,  le  compteur  seul  a  fàïi 
plus  que  les  autres  inventions  et  perfectionnements  intro- 
duits dans  cette  industrie.  »  (Ibid.,  page  18). 

\'oici  ce  que  pense  M.  Rutter  de  l'application  du  compteur 
aux  lampes  de  rues  : 

«  La  chose  est  fort  simple  et  il  suffirait  de  l'abandonner  au 
courant  général  des  iransaciions  commerciales.  Mais  dès  le 
début,  on  a  lail  fausse  route,  ei  Ton  y  est  resté  jusqu'il  ce  jour. 
N'est-ce  pas  aux  adininislraiions  locales  qui  achMenl  le  f,'az 
qu'incombe  le  devoii  de  b  a^^urer  de  la  quantité  fournie,  et  de  !a 
manière  dont  elle  est  dépensée.  Ûr,  comment  remplir  ce  devoir 
pour  des  quantités  livrées  sans  mesure  et  dont  la  dépense  est 
abandonnée  au  contiole  des  agents  du  vendeur.  Si  ce  ii  ciaii 
pas  là  un  lait  bien  constaté  et  fîénéralemenl  établi  depuis  long- 
temps, on  auiaii  aujourd'hui  quelque  peine  à  comprendre 
une  pareille  indillerence. 

»  Le  p  lacement  d'un  corn  pteur  à  chaque  lanterne  ou  à  quelques- 
unes  seulement,  les  considérations  de  prix,  de  système,  de 
facilité  d'accès ,  etc. ,  ne  sont  que  des  questions  secondaires  et 
dont  les  difficultés  ne  sont  qu'apparentes ,  et  quand  même  ces 
difficultés  seraient  réelles,  n'en  a-t-on  pas  surmonté  de  beau- 
coup plus  grandes  quand  il  s'est  agi  d'introduire  le  compteur 
dans  la  vente  en  détail  du  gaz  aux  particuliers?  D'ailleurs»  les 


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86  ÉCUIRACB  AU  GAI. 

compteurs  des  lanternes  publiques  auront  sur  les  autres  Tavan* 
lage  â*une  marche  plus  conslante ,  et  leur  durée  sera  mieux 
assurée;  car  plus  un  compteur  est  soumis  aux  alternatives  de 
marche  et  de  repos ,  plus  vite  il  se  détériore.  •  (  Ibid.  p.  il.  ) 

M.  Rutter  est  d*opiniOtt  que  les  administrations  publiques 
ont  droit  à  une  réduction  de  SB  •/•  au  mètre  cube ,  sur  le  prix 
exigé  des  consommateurs  privés  : 

«  Pour  en  revenir  au  prix  auquel  le  gaz  doit  être  livré  à 
l*éclairage  public»  disons  que  le  changement  essentiel  et  néces- 
saire qu'il  fhttt  apporter  à  Télat  actuel  des  choses  est  d'aban- 
donner complètement  hi  vente  à  forihit  et  de  mesurer  la 
consommation.  Qu'on  exige  radicalement  ce  changement  et  le 
règlement  du  prix  du  m&tro  cube  pour  les  ser%'ices  publics  sera 
facile:  on  n'aura  qu'à  prendre  le  taux  le  plus  élevé  exigé  des 
consommateurs  privés  et  le  réduire  d'un  quart ,  plus  ou  moins , 
selon  les  circonstances. 

))  II  y  a  une  chose  que  l'on  devrait  fairo  ô  Londres,  et  qne 
l'on  devrait  taire  de  suite;  car  plus  on  tardera  et  plus  on  ren- 
contrera d  opposition  :  c'est  de  régler  nettement  les  droits  des 
Compafrnîes et  ceux  des  administrations,  de  bien  liiiiiifT  ce  que 
ctijriini-  des  parties  peut  on  doit  faire  et  exi^n  r.  El  d'abord 
que  I  on  fasse  passer  le  contrôle  de  Trclaini^r  des  mains  des 
Compagnies  qui  vendent,  aux  mains  de^  autorités  qui  acbèteui.  n 
(Ibid.  p.  a6.) 

L'extrait  suivant  montre  que  les  Compagnies  n'ont  aucune 
raison  pour  repousser  renijiloi  du  compteur  et  donne  l'opinion 
de  M-  Rutter  sur  la  pose  d'un  compteur  h  chaque  lanterne  : 

«  Les  administrations  disent  qu  elles  paient  plus  de  gaz  qu'elles 
n'en  consomment ,  taudis  que  les  Compagnies  prétendent 
qu'elles  en  fournissent  plus  qu'elles  ne  sont  payées  pour  en 
donner.  Qu'on  emploie  le  compteur  et  toute  discussion  dispa- 
raîtra. Ce  remède  est  aussi  simple  que  fhcile  è  appliquer  Immé- 
diatement. Les  Compagnies,  qui  ne  méconnaissent  nullement 
la  valeur  du  compteur,  ne  peuvent  s'y  opposer  sous  aucune 
raison  ou  prétexte.  L'objectioii  de  la  dépense  de  Télablisse- 
ment  des  compteurs ,  mérite  à  peine  d*ètre  relevée.  En  foumis* 
sant  les  compteurs  moyennant  une  redevance  annuelle ,  les 


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âCLAIRAGB  AU  liAZ.  g7 

Compagnies  feraient  simplement,  pour  de  grands  consomma- 
teurs,  ce  qu'elles  feraient  pour  un  certain  nombre  de  petits 
consommateurs ,  si  les  circonstances  t*exîgeaient.  En  aclietant 
elles-mêmes  leurs  compteurs ,  les  administrations  locales  ne 
dépenseraient  pas  pour  ce  service  une  somme  égale  à  celle 
qu'elles  allouent  annuellement  pour  les  réparations  de  quelques 
mètres  d'une  rue  fort  fréquentée.  D'ailleurs  si  les  griefs  contre 
les  Compagnies  sont  fondés,  si  elles  ne  fournissent  réellement 
pas  la  quantifié'  voulue  de  gaz ,  la  nécessité  d'employer  des 
compteurs  est  évidente  pour  les  deux  parties.  t{ibid^  page  37.) 

£n  présence  de  Timportance  de  celte  question,  on  excusera 
ces  nombreux  extraits  d'un  ouvrage  dont  l'auteur  mérite  d'au- 
tant plus  de  confiance  qu'il  est  intéressé  dans  la  question, 
et  qu'il  paraît  devoir  être  le  défenseur  naturel  des  Com|iai;nies. 
Mais  tout  en  étant  directeur  de  grandes  usines  fi  gaz  et  profon- 
dément voi'sé  dans  tontes  les  questions  de  cette  industrie , 
M.  lîiilter  est  avant  tout  un  homme  d'équité,  de  coneilialion, 
qui  ne  cherche  dans  la  discussion  que  le  moyen  d'arriver  u  uu 
résultat  juste  et  dans  rintrrùl  de  toutes  les  pai  ties. 

En  puidiant  ses  rechorclies,  il  tend  à  établir  que  les  Compa- 
gnies soni  [i  iiu:.s  disposées  à  l'aire  dioil  îi  de  justes  réclama- 
tions. Pleineiueui  daceord  avec  M.  iiuller,  j'espèn*  que  les 
administrations  entendront  sa  païuie  cl  que  les  Couspa^nies 
adoplei  ont  ses  opinions  si  libérales  ,  si  éclairées  et  si  pleines 
de  conviction. 

V.  DWELS. 

(iM  fin  au  prochain  /V^.; 

(The  AHizan,) 


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D8  L'AIULÏSR  SHCnOSCOriftlil  (i). 


iTL'DC  SI  R  L\  NOUVELLE  MÉTHUftK  ANÀLYTJOl'K  DE  MM.  HffCSEN  ET  KTBCmOrr 
ET  R£SLMÉ  PS  LEURS  KECBËfiCU£S  SCft  LE  CiE&IUM  ET  LE  hOBUUQll, 

PB*  OEWALOUB, 

llÉi>ÉTITSC!R  À  L'éCOlB  OU  NlMitS  DE  Uiùt. 


|4.  —  L'hislûire  Ue  celte  partie  de  l'optique  qui  s'oceu(>p  des 
couleurs  du  spectre  solaire,  ne  reinoiite  f;u?»re  qu'au  XVIl"  siècle, 
et  c'est  k  Newton  qu'est  due  la  découverte  du  phf^nomèiie  de  la 
dispersion  de  la  lumière.  L'illustre  physicien  ani^lais  montra 
le  premier  qu*an  faisceau  de  lainière  incolore,  sortant  oblique- 
ment d*un  milieu  réfringent  à  fiMies  non  parallèles,  n'est  pas 
simplement  dévié,  mais  qnll  est  en  même  temps  décomposé 
en  une  infinité  de  rayons  colorés,  diversement  réfrangibles  ; 
ces  innombrables  nuances  se  laissent  ramener  à  sept  couleurs 
principales,  qu'il  appela  les  conleurs  simples  du  spectre  et  qui 
sont,  en  suivant  Tordre  de  plus  grande  réfrangibllité,  le  rouge , 


(  n  MM,  lîiinï..  ii  el  Ktrchhoffso  sont  occupes  d'autre  chose  que  de  donner 
uu  uom  a  leur  cJécûuverlc  ;  lu  dt^nominalion  d'analyse  spectrale  ,  qui  lui  u 
ëtédonndâ,  a  6té  l'objet  de  critiques  fondées ,  cl  l'un  a  prupotïé  de  lui  auh- 
ttUoer  celle  A'analyse  speetnmiirique,  qui  ne  nous  seflible  (u&re  meilluurc; 
nous  proposeroiM,  en  conséquence,  celle  d'ojwlyce  tpec^seopique,  qui 
nous  paraît  qualifier  mieux  ce  genre  do  recherches,  oii  Ton  n'analyse  pas  le 
apecire,  où  I'od  n'opère  pas  de  aiesures  quantitatives,  nais  où  i*on  obtient 
des  ddterminations  qualitatives  par  l*examea  du  spectre. 


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ANALYSE  SPBCTROSCOPiaUB.  B9 

iorangé,  le  jaune,  le  vert,  le  bleu,  Tindigo  et  le  violet; 
leor  réunion  constitue  la  lumière  incolore  ou  blaiiclie.  Newton 
parait  avoir  fait  cette  découverte  longteuip^  avant  de  la  pu- 
blier, en  1704,  dans  la  première  édition  (anglaise)  de  son 
Optique. 

Woliasioii,  le  premier,  remarqua  que  le  spectre  produit  par 
la  lumière  du  soleil  n'était  pas  continu ,  mais  pr(!'S('ntait .  au 
contraire,  certaines  zones  sombres  disséminées  çà  et  là,  paral- 
lèlement aux  coaleurs.  Dix  ans  après  lui,  Fraunhofer,  sans 
mil  eu  connaissance  de  ces  travaux,  observa  la  même  discon- 
tiDuité  et  (Hudia  spécialement  le  spectre  sous  ce  rapport  ;  il  y 
découvrit  ainsi  une  infinité  de  raies  qui,  plus  tard,  furent  appe- 
lées  nies  deFraunhofer^  et  dont  il  désigna  les  plus  importantes 
(ar  les  premières  lettres  de  Talphabet.  Il  en  observa  déjà  plus 
de  six  cents,  et  bientôt  Brewster  en  reconnut  plus  de  SOOO.  On 
ait  à  quel  prix  Brewster  acbeta  ses  découvertes  :  pour  mieux 
voir,  il  dissolvait  les  mucosités  de  Tceil  par  Tammoniaque; 
malbeureusement ,  il  Ait  la  victime  de  cet  amour  de  la  science 
et  mourut  aveugle. 

Citons ,  en  passant ,  un  résultat  auquel  Fraunhofer  fut  déjà 
amené  par  Tétude  de  ce  phénomène  :  ayant  remarqué  que  le 
spectre  solaire  présentait  les  mêmes  raies  obscures  que  celui  de 
h  lune  et  des  planètes,  mais  différentes  de  celles  observées 
dans  le  spectre  fourni  par  les  étoiles  fixes,  il  en  conclut  que  la 
lune,  pas  plus  que  les  piaiicit-s,  ii'a\ait  de  luanure  propre  et 
quelle  ne  lai>aii  que  nous  renvoyer  la  lumière  qu'elle  recevait 
du  soleil,  tandis  que  les  étoiles  fixes  devaient  être  luuiineuses 
par  elles-mêmes. 

Du  reste,  divers  auteurs  ont  aussi  laissé  entrevoir  la  décou- 
verte des  deux  savants  professeurs  dv  Doidolberg,  mais  ces  der- 
niers n'en  ont  pas  moins  droit  à  noire  admiration,  car,  non-seu- 
lement ils  Tout  nettement  formulée  ,  mais  aussi  ils  en  ont 
déterminé  les  lois  et  en  ont  montré  l'importance  et  remploi. 
Ken  eiït-il  pas  de  cette  découverte  comme  de  celle  de  la  vapeur 
qui ,  connue  de  toute  antiquité ,  ne  reçut  d'application  utile , 
comme  force  motrice ,  qu'après  les  inventions  successives  de 
Denis  Papin ,  de  Savary,  de  Newcomen  et  de  Watt. 


M  ARALUB  SPBCTRMCOnQm. 

Quoi  qu'il  en  soit,  M.  IWbeatstoue ,  eo  1835,  fit  déjà  remar* 
quer  que  les  raies  spectrales  fournies  f»ar  Tare  voltalqoe 
variaient  avec  la  nature  des  électrodes;  M.  Plueker  dessina 
aussi  les  spectres  produits  par  la  lumière  électrique  des  tulies 
de  Geisler  (1).  Nous  lisans  ensuite  dans  t^inslUta  (février  1840) 
que  M.  Foucault ,  décomposant  par  le  prisme  la  lumière  vol- 
taique ,  y  reconnut  une  raie  jaune  occupant  la  même  place  que 
la  raie  D  de  Fraunhofer  et  M.  Swan  expUqua  bientét  ce  fiiit  par 
la  présence  de  la  soude  (TrangaetUm  roy.  Soe.  Edinimrgh , 
XXI, 9,  p.  441)  qui  se  trouve  répandue  partout  et  dont  la 
moindre  trace  se  fait  sentir  dans  le  spectre. 

Enfin ,  dans  un  mémoire  sur  les  rûes  du  spectre ,  publié 
en  1855  {Philosoph,  magaz.  et  Annales  de  Poggmdorf^  \C1V), 
M.  Augsti-œm  annonçait  qu'il  était  Lien  convaincu  que  Texpli- 
cation  des  raies  obscures  de  Fraunhofer  conduirait  immédia- 
lement  à  celle  des  raies  des  spectres  électriques. 

II  parait,  de  plus,  que  M.  Miller  avait  déjà  déterminé»,  il  y  a 
plus  de  dix  ans ,  la  coïncidence  de  la  raie  jaune  brillante  du 
sodium  avff  ];i  raie  D ,  mais  ces  vups  tlH'on(iuns  n'ont  point 
reçu  de  publicité,  et  ce  n'est  qu'en  juillet  (|u"il  en  est  fait 
mention  dans  le  Philosoph.  niagazin  ;  alors  que,  dès  le  97  oc- 
tobre ISiiO ,  MM.  Bunsen  et  Kirchlioff  annonçaient  déjà  à  l'Aca- 
démie des  sciences  de  Ueriio  leur  explication  des  raies  obscures 
de  Fraunhorer. 

§  2.  —  Nous  allons  maintenant  tâcher  de  donner  quelques 
détails  sur  les  appareils  qui  servent  à  la  nouvelle  méthode 
d'analyse. 

L'appareil  (|u"eni ployaient  primitivement  les  deux  savants 
professeurs  de  Heidelbcrg  est  assez  simple;  il  est  li^uré  pl.  (>, 
fig.  1  ;  A  est  un  tuyau  df-  lunette  portant ,  à  une  de  .ses  cxlré- 
niilés, un  objectif  aclii  iHiiatique  dont  le  foyer  principal,  ;i  l'autre 
extrémité,  en  a.  est  occupé  par  un  diaphragme  percé  d'une 
fente  verticale  étroite.  Vis-à-vis  de  cet  objectif  se  trouve  un 


(I  )  Tiil»M  q«6  r<m  •  renpUs  dd  diflfmts  fw  os  vs|M«ni  o«  duis 

letqiMto  on  t  fail  le  vide.  (Àm,  dê  Pogg-t  407,} 


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AMALTSB  SPBCTROSCOPIQUB.  91 

[iri8iiifiB(i)  éqailaléral,  placé  de  manière  &  diftpenier»  avec 
la  déviatioD  minimiini ,  les  rayons  qui ,  après  avoir  passé  par 
la  fente  du  diaphragme,  émergent  de  Tobjeciif  parallèlement 
entre  eux.  Le  spectre  produit  se  dessine  dans  la  direction  d'une 
lunette  terrestre  G«  grossissant  quatre  à  huit  fols,  à  rocuiaîre 
de  laquelle  on  applique  Toeil  pour  observer. 

Le  prisme  et  les  deuiL  objectils  sont  disposés  dans  une  caisse 
noircie,  peroôe  d'une  ouverture  pour  le  support  vertical  du 
prisme  et  de  deux  autres  pour  les  lunettes  A  et  C. 

La  figure  2  donne  une  coupe  horizontale  de  Tappareil  par 
Taxe  des  deux  luncucs.  Si  l'on  place  devant  le  diaphragme  une 
source  lumineuse  (MM.  Bunsen  et  Kircbhoiï  emploient  la  lu- 
mière peu  éclairante  de  la  lampe  à  gaz  mélangé  d  air,  connue 
sous  le  nom  de  lampe  Bunsen  )  et  qu'on  regarde  par  la  limette  C, 
on  aperçoit  un  spectre  continu,  si  la  direction  de  la  lunette  est 
bien  celle  des  rayons  réfractés  par  le  prisme. 

Dès  que  l'on  inlroduil  une  substance  volatile  dans  la  flamme» 
on  aperçoit  aussitôt  dans  le  spectre  des  raies  lumineuses  dont 
IV'clat  diiieie  beaucoup  de  celui  du  restant  du  spectre,  et  dont 
la  couleur,  la  position  et  le  nombre  dépendent  essentiellement 
de  la  substance  expérimentée.  Si  cette  suListanee  est  un  sel  de 
soude,  par  exemple,  on  voit  apparaître  une  raie  jaune  ivH- 
brillante,  correspondant  pour  la  position  à  la  raie  D  de  Fraun> 
hofer;  est-ce  de  la  lithine,  on  voit  deux  raies,  l'une  rouge, 
l'autre  orangée  moins  brillante  ,  et  de  positions  spéciales. 

Un  point  capital  est  de  bien  déterminer  ces  positions  :  cette 
opération ,  peu  difficile  en  elle-même ,  exige  de  la  perfection 
dans  les  appareils  qu'on  emploie.  Voici  comment  on  y  parvient 
avec  1  appareil  que  nous  venons  d'esquisser.  Le  prisme  B  est 
mobile  sur  son  axe,  k  Taide  du  levier  6,  afin  de  pouvoir  tou- 
jours amener  les  raies  sous  le  réticule  de  la  lunette;  Taxe  sur 


(  1  )  Ce  priâiue  est  ea  tlini  bica  homogèDe  ;  MM.  Bunseo  et  KirchbofT 
avaient  d'abord  employé  uq  prisme  creax  rempli  de  sulfare  de  euiNHie, 
Uqilda  dont  llndloe  ée  rëfiraetiou  est  eonsldérabla  ;  niais  Im  changenaita 
de  lenpérttnre  laBotleot  trop  avr  les  dlteemioiia  du  apeelre  et,  ^liaat.  aur 
la  Bxité  de  la  poeition  dee  raies. 


d2  ANALYSE  SPBCTROSCOPiaCB. 

lequel  U  se  meut,  porie ,  par  dessoas ,  un  mliolr  qui  réfléchit 
rimage  d'une  échelle  graduée  placée  à  une  petite  distance.  On 
observe  celte  image  au  moyen  d*une nouvelle  lunette  qui,  pour 
ne  pas  compliquer  la  figure,  n'a  pas  été  représentée.  Le  numéro 
de  la  division  de  cette  échelle  réfléchie ,  qui  vient  se  placer  sous 
le  réticule  de  cette  liineite  ,  varie  suivant  la  position  du  miroir 
et,  partant,  du  lu  isiiie  qui  lui  est  solidaire.  On  peut  donc  déter- 
miner la  position  exacte  de  la  l  aic  considéré^,' ,  puisque,  pour 
observer  celle-ci,  on  doit  faire  tourner  le  prisme  sur  son  axe  , 
juiiqu'à  ce  que  celle  raie  vienne  se  placer  sous  le  réiicule  de 
la  lunelie  B. 

Ce  mode  do  déterniination  ne  prr'senlait  pns .  paraît-il ,  toute 
Texactitudo  1 1  la  facilit*^  désirables;  aussi,  U.  Sieinheil, opticien 
renommé  do  Munich,  a  modifié  coniplt'lement  rni'i»nreil  pour 
en  construire,  d'après  les  indications  de  MM.  Bunsen  et 
Kirchhoff,  un  ruitre  plus  compliqué ,  mais  bien  préférable  pour 
les  recherches  de  ranalyse  spectroscopiqoe.  Nous  allons  le  faire 
connaître  en  détail ,  car  aucune  description  n*en  a  encore  été 
donnée  en  français,  à  notre  connaissance  du  moins. 

Ce  spectroscope  est  représenté  pl.  6,  ilg.  3.  Un  prisme  de 
fiint,P,  de  60*,  est  porté  sur  une  plaque  en  laiton,  reposant  sur 
un  socle  en  fonte,  qui  supporte  aussi  le  tuyau  de  Innette  A. 
Ce  tuyau  est  muni  d'une  lentille  achromatique  en  a  et  d\in 
diaphragme  portant  la  fente  verticale  en  af ,  foyer  principal  de 
la  lentille.  Nous  dirons  tantôt  quelques  mots  de  ce  diaphragme* 
A  ce  socle  en  fonte  sont  adaptées  deux  branches  mobiles  dont 
l'une  porte  une  lunette  B,  grossissant  huit  fois  et  servant 
à  observer  le  spectre, el  Taulre,  wn  tuyau  C,  dont  Texlrémité 
qui  regarde  le  prisme  est  munie  d'une  lentille,  et  dont  Tautro 
extrémité  porte  une  échelle  microni('ii'i(|ue.  Celte  échelle,  par 
sa  réflexion  sur  la  surface  du  prisme,  donne  une  image  visible 
dans  une  direction  que  Ton  fera  coïncider  avec  celle  de  la  lu- 
nette B.  Ce  microniMre  est  une  réduclion  photographique,  au 
quinzième,  dune  échelle  graduée  en  millimètres.  LWhelle 
réduile  présenîe  les  chiffres  et  les  divisions  en  noir  sur  un  fond 
clair;  l'inverse  serait  cependant  préférable.  Au  moyen  de  feuilles 
d^étain,  on  ne  laisse  paraître  de  cette  échelle  que  ce  qu'il  est 
nécessaire  pour  pouvoir  lire  les  chifi^  et  les  divisions. 


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ANALYSE  SPKCTUOSCOI'IQLR.  93 

La  figure  i  représente  le  diaphragme  qui  s  adapte  au  (uyau  A 
el  dont  nous  avons  parlé  jilus  haut.  Au  moyen  de  la  vis  »,  on 
peut  varier  la  largeur  de  la  lente ,  laquelle  n'est  libre  que  sur  la 
moitié  supérieure  du  diaplira^'uie;  par  cette  partie  libre ,  les 
rayons  émis  par  une  lumière  L  entrent  directementdansle  tuyau 
de  lunette  A.  La  moitié  infr-rieure  de  la  lente  est  cachée  par  un 
petit  prisme  équilaléral  P',  ((ui  envoie,  par  réflexion  totale,  vers 
la  lentille  et  à  travers  la  lente,  les  rayons  émis  par  une  seconde 
lumière  L'.  Par  l'emploi  d'un  tel  diaphragme ,  on  peut  observer 
simultanément  dans  la  même  lunette  deux  spectres  distincts , 
ron  dans  la  moitié  inférieure»  Taotre  dans  la  partie  supérieure, 
dont  ies  couleurs  se  correspondent;  cela  permet  àc  ju^er 
avec  certitude  si  les  raies  de  Tun  sont  bien  les  mêmes  que  celles 
de  rautre.  On  conçoit  qu*une  de  ces  lumières  L  ou  L' puisse 
être  remplacée  par  la  lumière  solaire  au  moyen  de  miroirs. 

C'est  dans  ces  flammes ,  qui  peuvent  aussi  être  remplacées 
par  rétincelle  de  la  bobine  Btthmkorff(l)  qnand  on  veut  opérer 
sur  des  corps  peu  volatils ,  que  l'on  place  la  matière  d*essai , 
maintenue  dans  le  crochet  de  fil  de  platine  fixé  au  support  s  on 

Pour  disposer  convenablement  le  spectroscope,  on  prend 
d'abord  la  lunette  B,  qu'on  met  au  pohU  en  regardant  des  objets 
très-éloignés  et  on  la  remet  ensuite  en  place.  Cette  lunette, 
mobile  avec  la  branche  qui  la  supporte,est  placée  de  telle  sorte 
que  sa  direction  soit  à  peu  près  celle  du  tuyau  A,  on  élargit 
alors  la  fente  au  moyen  de  la  vis  r,  et  Ton  cherche  k  voir 
celte  fente  en  regardant  par  la  lunette;  si  l'on  n'y  arrive 


(I)  La  bobioe  de  Uubuikorfî  est  devenue  d'un  gri^nd  secours  dans  les 
analyses  spectroscopiqnps  .  car  beaucoup  do  composas  ne  donnent  pas  de 
raies,  si  on  les  cludie  à  i'aiife  d'une  flauime  ordinaire,  tandis  qu'elles  app^i* 
raissml  îiMnéilitleneKt  si  ta  matière  d'essai  est  placée  snr  l'an  des  dise* 
trodos;  aealemeat,  il  Importe,  eo  ce  cas,  de  renarqaer  qu'on  obtient 
sinaUandmenl  les  raies  do  la  sabstance  essayde  et  celles  qai  proviennent  des 
électrodes  el  de  Tair  anabianl.  Pour  reconnatlra  les  premières,  il  faat  opérer 
avec  deux  paires  d'électrodes ,  Pane  marchani  à  blanc,  l'autre  chargée  do  la 
matière  'i  examiner.  On  obtient  de  la  sorte  deux  Spectres ,  dont  un  sent 
contient  ies  raies  cherchées. 


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H  AMALYSB  SPBCTROSfiOPIQUB. 

point  de  prime  abord  ,  on  y  parviendra  en  se  sc.vant  des  vis 
do  rappel  «  et  ^  que  Ton  manœuvrera  jusqu';"!  ce  que  le  milieu 
de  la  fente  se  montre  très-peu  près  au  milieu  du  cliaaii>  de  la 
lunette.  Cela  fait ,  on  place  li»  prisme  dans  une  position  indi- 
quée sur  la  plafjne  de  laiton  et  (»n  l'y  assujettit  au  moyen  du 
ressort  y.  On  diri^'c  alors  Taxe  du  tuvau  A  vers  une  source 
lumineuse,  la  llamnu'  d  inn^  hon^'ic,  par  exemple,  et  l'on  lourne 
la  luneile  B  autour  du  jned  jusfju'à  ce  (}u'on  ajinrroive  le  spectre 
dans  la  partie  inlV-i-ieure  de  la  lunette;  on  assujettit  alors  cellf^-ci. 
puis  Ion  place  le  tuyau  C,  de  manière  U  bien  voir  l'image  ré- 
fléclîie  de  l'échelle  dans  la  lunette  B;  et  s'il  arrivait  que  colle 
image  ne  fût  pas  parallèle  au  spectre,  on  la  rendrail  telle  en 
toôrnani  plus  ou  moins  le  tuyau  C  8ur  son  axe. 

n  reste  maintenant  à  déterminer  la  position  des  deux  la* 
mières  L  el  L';  pour  cela,  le  mode  le  plus  simple  est  de  placer 
la  flamme  d*ane  bougie  devant  la  fente  et  de  chercher,  pour  la 
Innette  B ,  la  position  dans  la(]aelle  la  partie  la  pins  brillante 
du  spectre  parait  au  miiien  du  champ  visuel;  on  reporte  alors 
la  flamme  de  la  bougie  devant  Toculaire  et  dans  la  direction  de 
raxe ,  puis  on  cherche  devant  la  feule  la  position  dans  laquelle 
rœil  voit  la  partie  supérieure  de  celle  fente  briller  avec  le  plus 
d*éclat,  et  l*on  place  la  lampe  L  dans  une  position  telle  que  la 
partie  de  son  bord  où  l'on  introduit  la  perle  à  eiaminer,  se 
trouve  vis-à-vis  de  la  fente«  entre  celle-ci  et  Toeil.  On  agit  de 
même  pour  la  deuxième  lampe,  en  cherchant  la  position  où 
l'cm  distingue  le  mieux  l'image  de  la  fente  déviée  par  la  ré- 
flexion totale  du  petit  pnsmc  dont  est  muni  le  diaphia^me , 
celle  position  est  celle  de  la  lumière  L'. 

Il  ne  reste  plus ,  pour  avoir  installé  complètement  l  ap- 
parril,  que  d'en  recouvrir  toutes  les  parties  d'un  drap  noir 
percé  de  trous  circulaires  livrant  passage  à  l'oculaire  de  B,  au 
diaphragme  de  A  et  au  niîcroniètrf  de  C.  Ce  micromètre  doit 
aussi  être  éclairé  au  nioyon  d'une  Inunrre  diffuse,  par  exemple* 
la  lumière  d'une  honnie  traversant  du  papier  de  i«oie. 

L'appareil  étant  ainsi  disposé  el  éclairé,  si  l'on  regarde  dans 
la  lunette  B,  on  voit  deux  spectres ,  l'un  inférieur,  l'autre  supé- 
rieur, et  Timage  de  l'échelle  micrométrîque.  Ces  spectres  sont 


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ANALV88  SPBCTROSGOriQUE.  95 

coniiaos,  c*6sl-è-âire  que  Ton  n*y  voit  point  de  raies;  dès  qu'une 
sahstance  étrangère  est  introduite  dans  une  des  flammes,  on 
voit  aussitdt  le  spectre  de  celte  flamme  présenter  une  ou  plu* 
sieurs  raies  spéciales  et  dont  la  position  peut  6tre  déterminée 
au  moyen  du  micromètre;  Tautre  spectre  reste  inaltéré.  En  in- 
troduisant successivement  différents  sels  volatils,  on  obtient 
pour  chacun  d*eux  des  raies  qui  diffèrent  par  le  nombre,  la 
couleur  et  la  position,  tandis  que  le  second  spectre  ne  ctiange 
pas.SijComme  nous  l'avons  dit  iilnshaiit  une  des  deux  lunii?Tcs 
est  remplacée  par  la  lumière  solaire ,  on  observe  alors  dans  le 
spectre  correspondant,  non  pas  des  raies  brillâmes ,  nriais  les 
raies  obscurrs  de  Frauiihofer.  C'est  en  opérant  de  la  sorte  que 
l'on  a  pu  se  convaincre  que  la  raie  jaune  du  sodium  corres- 
pond,  pour  la  position,  h  la  raie  D.  que  la  raie  rouge  du  po- 
tassium correspond  li  la  raie  A  do  Frauiihofer,  etc. 

Pour  expliquer  ces  raies  obscures,  MM.  Bunsen  et  Kirchlioll' 
ont  iiinniré  qu'une  source  de  hmii^^e  à  spectre  continu  donne 
dt'.-^  i.iïeb  obscures,  si  Ion  inter|)0se  une  vapeur  uiclalliipie  sur 
le  trajet  de  ses  rayons,  tandis  (pie  ces  raies  obscures  feront 
place  à  des  raies  brillantes  si  l'on  aiuiiyse  isol  nient  la  iuuu -re 
de  cette  môme  vapeur.  L'expéi  ience  qui  sert  à  prouver  ce  prin- 
cipe est  très-simple  ;  si  l'on  introduit  une  substance  volatile 
dans  une  llamme  dont  on  observe  le  spectre,  on  voit  apparaître 
dans  celui-ci  des  raies  de  couleur  et  de  position  propres  à  cette 
substance;  mais  si  Ton  place  une  source  lumineuse  vive  (  foyer 
électrique,  lumière  Drummond,  etc.)  de  manière  que  ses  rayons 
doivent  traverser  la  flamme  otk  se  trouve  la  substance,  avant  de 
venir  se  décomposer ,  on  observe  alors  daus  le  spectre,  au  lieu 
et  place  des  raies  brillantes,  des  raies  obscures,  qui  sont  d*au- 
tant  plus  foncées  que  la  source  lumineuse  est  plus  vive.  Qu'on 
retire  ce  foyer  et  aussitôt  les  raies  redeviennent  brillantes. 
Au  contraire ,  si  l'on  n*introduit  pas  de  matière  volatile  dans  la 
flamme ,  on  aura  beau  placer  derrière  celle-ci  le  foyer  élec- 
trique, on  n'obtiendra  qu*un  spectre  continu  dont  Téclat  variera 
plus  ou  moins  avec  celui  de  la  flamme  qui  Taura  produit. 

Quant  h  la  permanence  et  à  la  fixité  des  raies ,  quant  à  leur 
position ,  à  leur  couleur  et  à  leur  intensité»  ces  deux  savants  ont 


96  ANALYSB  SPEGTROSOOMOim. 

prouvé ,  par  des  expériences  souvent  ré'p('*t('es,  que  los  raies 
caractéristiques  se  retrouvent  identiques  et  toujours  à  la  même 
place  ,  quel  que  soit  le  composé  employé  (hiùmure  ,  chlorure  , 
iodurc,  oxyde ,  hydrate,  sulfate  ou  carbonate)  de  ces  métaux , 
et  quelle  que  soit  la  flamme,  soit  celle  de  la  lampe  Bunsen  , 
soit  celle  du  soufre,  du  sulfure  de  carbone,  du  gaz  de  la 
pile,  etc.  (1),  avec  celte  seule  restriction,  que  l'intensité  des 
raies  augmente  avec  la  température  de  la  source  lumineuse  ,  et 
que,  pour  une  même  source,  rinlensité  de  ces  raies  est  d'autant 
plus  grande  que  le  sel  du  métal  employé  est  plus  volatil. 

§  3.  —  Nous  avons  maintenant  à  examiner  les  particularités 
que  présentent ,  k  Tanalyse  spectroscopique ,  les  chlorures 
diimiquement  purs  de  potassium ,  de  sodium ,  de  lithium  «  de 
strontium ,  de  calcium ,  de  baryum  et  enfin  des  deux  métaux  , 
le  csBsium  et  le  rubidium ,  dont  cette  nouvelle  méthode  d'ana- 
lyse, entre  les  mains  de  MM.  Bunsen  et  Kircbhoff,  a  déjà 
enrichi  la  science.  G*est  là  le  point  le  plus  important  pour 
la  pratique. 

Pour  être  certain  de  la  pureté  des  chlorures  qu'il  soumet-* 
tait  à  Tanalyse  spectroscopique ,  M.  Bunsen  les  a  préparés 
lui-même  avec  le  plus  grand  soin;  nous  donnerons  ici  une  idée 

des  précautious  uiinutieuscs  auxquelles  il  a  dû  rocourir,  en 
faisant  coiiuaiue  comment  il  a  obtenu  k*  cliloiuiu  calcique  : 
api  i  s  avoir  dissous  du  luarbie  biaiic  bien  pur  dans  de  l'acide 
chluiiiydri(iue ,  il  précipita  la  dissolution,  en  deux  lui^,  par  le 
carbonate  d'ammoniaque;  la  dernière  partie  du  carbonate  de 
chaux  lut  rcdissoutc  dans  de  l'acide  azotique,  l'azotate  produit 


8902*  ecDtjgr. 


(  I)  M.  BnoaeD  a  trouvé  par  le  calcul  que  les  tenpënitures  des  diflUreotet 
(Isisnes  expérlmenUSes  bodI  les  suivantes  t 
FlaiBine  dn  sonfirs.  .... 

>  do  salbire  de  carbone  • 

>  du  gas  d'ddaîrage  .  . 

*  de  l'oxyde  de  carbone. 

*  de  l'bydrogèae  dans  Tair. 

*  dn  gaz  tonnant.  .  .  . 


3389< 
8061* 


(Voir  GatmetrUche  Méthode  «on  Jl.  Binim»,  p.  SSi.) 


ANALYSE  5PEGTROSCOPI0UB.  97 

fui  ensuite  repris  par  l'alcool  absolu  dont  il  déposa  par  l'é- 
vaporation.  Ce  sel  fut  transformé  de  nouveau  en  carbonate  et 
enfin  dissous  dans  l'acide  chlorhydrique ,  ce  chlonire  fut  con.si> 
déré  comme  pur*  Dans  cette  pr(:'paratton,  on  eut  soin  d'exclure 
l'emploi  des  vases  en  verre  ou  en  porcelaine  et  de  ne  se  servir 
que  de  vases  en  platine. 

Avant  de  commencer  Tétude  des  divers  spectres ,  rappelons 
quelques  remarques  faites  par  HM.  Bunsen  et  Kircilhoff.  Qn*on 
ne  perde  donc  point  de  vue  que  l*on  n'a  encore  inscrit  dans  les 
tableaux  que  nous  donnons,  pl.  6,  que  les  raies  les  plus 
caractéristiques,  et  que  Ton  ne  peut  s'autoriser,  comme  cela  est 
déjà  arrivé,  à  conclure  immédiatement  Texistence  d'un  métal 
nouveau ,  par  suite  de  ce  qu'on  aurait  obtenu  des  raies  non 
dessinées  sur  le  tableau ,  ou  qui  ne  correspondraient  pas  par- 
faitement à  celles  qui  y  sont  indiquées.  Quand  on  a  pu.  au  moyen 
de  récbelle  micrométrique,  vérifier  ([u*une  raie  observée  ne 
correspond  pas  exactement  à  celle  du  tableau,  le  mrillear 
moyen  de  s'assurer  de  leur  identité  est  d'introduire  simultané- 
ment, dans  une  des  flammes  du  spectroscope,  le  métal  pur 
supposé  et  dans  Tautre ,  la  matière  d'essai. 

11  est  une  question  qui  fait  encore  actuellement  l'objet  des 
recherches  dos  doux  savants  de  Heidclberfr.  Le  grand  nombre 
d ex|u'rienccs  diverses  (ju  ils  ont  faites,  pouvait  tacilcmcnt  leur 
faire  adnictlre  (jue,  quelle'  (jiie  soil  la  combinaison  sur  ia(|uelle 
on  opî  ro  ,  les  raies  d'un  éléuicnl  sont  complètement  indépen- 
dantes de  celles  des  corps  avec  lesquels  il  est  chimiquement 
combiné  ,  et  que  les  raies  observées  sont  les  mêmes  si  le  métal 
fait  partie  d'une  combinaison  ou  d'un  mélange.  Ce  principe 
n'est  pas  parfaitement  exact,  car,  ijuuupie  l'expérience  ail 
maintes  l'ois  prouvé  que  les  raies  brillantes  d'un  gaz  brAlnul 
doivent  con*espondre  aux  raies  absorbantes  ou  obscures  du 
f.pectre  produit  par  une  lumière  qui  traverse  celte  flamme,  un  a 
ce^jcndanl  reconnu  ,  par  exemple,  que  les  raies  obscures  du  la 
\apcur  d'iode  ne  sont  pas  reproduites  par  l'acide  iodhydrique, 
et  que,  d'un  autre  côté ,  les  raies  obscures  de  l'acide  azoteux 
ne  se  retrouvent  pas  quand  on  opère  avec  un  mélange  méca- 
nique d*azote  et  d'oxygène. 

TOHB  II.  7 


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96  AKALTSB  gPBCTROSCOPIQUB. 

Mais  il  est  bien  |)0ssi))lp  qu'à  la  haute  tempéralurodesnammos, 
celle  influence  do  l'action  chimique  sur  les  raies  obscures  ne 
soit  pas  la  même  (ju  aux  lompénturrs  bassos  des  expériences 
que  nous  vcnous  de  citer;  car,  si  la  combinaison  chimique 
apporte  des  modificalions  aux  raies  obscures  ou  absorbantes  , 
elle  doit  aussi  modifier  les  raies  brillantes.  Il  paraîtrait  doûC 
que  les  raies  doivent  varier  avec  la  nature  de  la  combinaison  ; 
niais,  pour  expliquer  alors  pourquoi,  dans  toutes  les  expé- 
riences speciroscopiques  qu'ils  ont  faites  ,  on  a  toujours  obtenu 
les  raies  brillantes  caractéristiques,  il  faudrait  admettre  que 
les  sels  essayi*&  n*ont  pu  résister  à  la  tempéraiuro  élevée  de 
la  flamme  et  qu^ils  ont  été  décomposés;  de  sorte  qu*on  a,  en 
définitive ,  opéré  sur  la  vapeur  métallique  libre ,  qui  a  donné 
les  raies. 

Les  conditions  qui  paraissait  les  plus  avantageuses  pour 
l'observation  au  spectroscope«  sont  celles  où  la  fente  a  une 
largeur  telle  que  Ton  ne  puisse  observer  que  les  raies  de 
Fraunhofer  les  plus  intenses;  il  faut,  de  plus,  que  le  grossisse- 
ment  de  la  lunette  ne  soit  pas  trop  fort  (quatre  à  huit  fois)  et 
([ue  la  lumière  ne  soit  |>as  trop  éclairante;  car,  si  rintensilé  du 
spectre  se  trouve  foi'i  augmentée,  il  arrive  que  certaines  raies 
se  dcdoiibleni ,  ))ar  exemple,  la  raie  du  sodiuui,  ou  bien  de 
nouvelles  raies  apparaissent  et  le  rapport  des  iuleasilés  des 
premières  est  susceptible  de  changer. 

PoTASSiLM.  Les  composés  volatils  de  ce  métal (cUlorurc.lodure, 
brAinu?-e  ,  oxyde  ,  l  arbonate  et  suH'nte)  donnent  naissance  h  un 
Bpectre  colnré  pré>enlanl  trois  raii^s  :  Tune,  Kx,  silUfO  dans  le 
rouge,  correspond  à  ta  raie  A  de  Frauuholer;  l'autre,  K,4,  esta 
l'autre  extrémité  du  spectre,  dans  le  violet;  la  correspond 
à  la  raie  B  de  Fraunhofer ,  mais  elle  est  eitrémeroent  faible  et 
ne  peut  bien  se  voir  que  dans  les  flammes  intenses.  La  raie  K/3 
est  moins  visible  que  la  raie  K«,  mais,  avec  nn  peu  d*babitude, 
on  la  retrouve  constamment. 

La  sensibilité  de  celte  réaction  est  telle  qu'on  peut  facilement 
constater  la  présence  de  de  milligramme  de  chlorate  de 
potasse;  nous  verrons,  en  parlant  des  raies  du  sodium,  comment 
une  semblable  approximation  peut  être  donnée*  Si  la  matière 


dans  laquelle  on  veut  reconnaître  la  présence  de  la  potasse , 
n^était  pas  volatile,  ce  qui  a  liett  pour  les  silicates,  par  exemple, 
on  la  fond  dans  une  cuiller  de  platine  avec  du  fluorure  d*ammo^ 
niaqne  en  excès;  dès  lors,  les  moindres  traces  de  potassium 
deviennent  sendbles.  On  peat  facilement,  en  plaçant  les  cendres 
d*un  cigare  dans  la  flamme,  observer  la  raie  rouge  du  potassium 
avec  celle  du  sodium  et  du  lithium ,  que  nous  allons  voir. 

SoMiM.  Ce  sont  les  sels  de  ce  métal  qni  fournissent  les  réac- 
tions les  pins  sensibles  ;  ils  ne  donnent  lieu  qu*li  une  seule  raie 
N  a  «  correspondant  pour  la  position  à  la  raie  D  de  Fraunhofer  ; 
elle  se  produit,  quel  que  soit  le  sel  employé,  borate ,  silicate  ou 
chlorure,  etc.  Le  reste  du  spectre  est  obscur,  mais  on  y  distingue 
cependant ,  au  voisinage  de  la  raie ,  des  traces  d'un  spectre 
jaune  continu. 

MM.  Bunsen  et  Kirchhofl  estiment  à  de  milligramme 

de  sel  de  soude,la  quantité  nécessaire  pour  donner  lieu  à  la  raie 
caractéristique  Na».  Voici  comment  ils  sont  arrivés  à  constater 
ce  chiffre  :  on  fit  détonner  trois  milligrammes  de  chloi-aïc  de 
soude  mélangés  à  du  sucre  de  lait,  dans  l'endroit  le  plus  éloigné 
possible  du  spectroscope  oîi  l'on  observait  la  flamme  peu  éclai- 
raiiie  (WiuQ  lampe  h  g;)z.  Au  bout  de  quelques  minutes,  la  raie 
jaune  se  nîontra  et  persista  pendant  plus  de  dix  minutes.  Les 
trois  milligrammes  de  sel ,  répartis  dans  les  soixante  niMrer 
cubes  d'air  que  conienail  le  laboraloire  ,  ne  donnaient  îi  cet  air 
qu'une  leiieur  de  7^„-Vt37  poids  en  &el  de  sonde  ;  or  , 

la  flamme  n'emploie  peridaiil  une  seconde  (  temps  néi  essaire 
pour  observer  la  raie)  que  cinquante  ceniinu  lres  cubes  d'air  ou 
O'stjb^;  qui  cooiienuent  environ ^^^^^^^  de  milligramme  de  sel 
de  soude. 

Cette  réaction,  on  le  comprend  «  est  d'une  sensibilité  souvent 
gênante.  Ainsi,  dans  les  laboratoires  de  notre  université,  en  me 
servant  du  gaz  de  la  ville ,  }e  n*ai  pu  obtenir  de  flamme  qui  ne 
moDtifttv  à  «1  degré  plus  ou  moins  fort,  cette  raie  N  a«  de  la 
soude.  Des  fils  dé  platine ,  débarrassés  par  la  calcinatlon  de 
toute  trace  de  sodium  et  abandonnés  pendant  quelques  heures 
h  Tair  «  présentent  de  nouveau  la  nie  jaune  caractéristique  de 
ce  méud.  La  pOQSsièie ,  qui  se  dépose  dan»  nos  appartements , 


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100  ANALYSE  SPFCTROSCOPIQLE. 

est  aussi  toute  imprégnée  de  soude  et  il  suffît  d*époussetcr  un 
livre  à  quelques  pas  de  Tappareilipour  que  cette  raie N a» 
apparaisse  très-brillaute. 

LiTHiuv.  Les  sels  volatils  du  lithium,  introduits  dans  la 
flamme ,  donnent  lieu  k  deux  raies  bien  tranchées,  Tune ,  Li« , 
rouge  très-brillaot,  Tautre,  Li^,  Jaune  très-faible. 

En  faisant  détonner,  dans  le  'même  laboratoire  que  celui  dont 
nous  venons  de  parler  pour  la  soude,  neuf  milligrammes  de 
carbonate  de  litbine, à  Taide  du  chlorate  de  potasse  et  du  sucre 
de  lait»  on  a  obtenu  d*une  manière  très-visible  la  raie  Lia ,  ce 
({ui  permet  de  conclure  que  l'analyse  speclroscopiqiie  accuse 
nettement  la  présence  dcj—^dc  milligramme  de  carbonate 
de  lilhine. 

L'introduction  dans  la  flamme  des  silicates  qui  contiennent 
de  la  lilhine»  donno  lieu  à  la  production  inini('diato  de  la  raie, 
mais  colle-ci  ne  persiste  qu'un  instant,  cl  si  le  silicate  no  con- 
tient (jue  des  traces  de  cette  base,  elle  n'apparaît  mhm  pas. 
Dans  ce  cas.  on  atta(iue  le  silicate  par  l'acide  fîuorhydrique 
on  par  le  lliiornre  d'ammoniaque ,  on  évapore,  puis  on  reprend 
par  un  peu  d  acide  sulfuri(pie  qu'on  évapore  de  nouveau;  on 
traite  ensuite  le  résidu  sec  par  de  l'alcool  absolu.  Cet  alcool  est 
de  nouveau  évaporé ,  et  le  résidu ,  repris  une  seconde  fois  par 
de  l'alcool,  est  évaporé  dans  un  verre  de  montre  irés-plal;  il 
suffît  de  de  milligramme  de  ce  résidu  pour  obtenir  les  raies 
caractéristiques. 

Les  eipériences  de  lif .  Bunsen  lui  ont  foit  reconnaître  que 
la  litbine  est  un  des  corps  les  plus  répandus  dans  la  nature  : 
on  peut  la  reconnaître  focilement  dans  Teau  de  l*Océan  el  dans 
les  cendres  des  fucus  que  le  Gulfelream  pousse  sur  les  côtes 
d*Eco8se.  Quand  une  eau  minérale  contient  assez  de  litbine 
pour  que  Ton  y  puisse  reconnaître  cet  alcali,  quoique  avec  diffi- 
culté, par  les  procédés  ordinaires  de  Tanalyse,  une  seule  goutte 
évaporée  au  bout  d'un  fil  de  platine  f  recourbé  en  anneau  et 
aplati)  suffit  pour  la  dc'iceler  au  moyen  du  spectroscoi)e.  Les 
potasses  commerciales  de  Russie,  les  cendres  de  tabac  et  des 
céréales  récoltées  dans  la  vallée  du  Rhin  sur  un  terrain  frra- 
nitique,  le  lait  des  vaches  nourries  avec  ces  blés  comieiu 


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ANALTSB  SPECTR06COPIQ0E.  101 

aussi  de  la  Hthine.  On  la  rencontre  encore  dans  les  granits 
de  rodenwald. 

La  lilbine  mélangée  avec  mille  fois  son  poids  de  soude  est 
encore  reconnaissable,  quoique  ce  mélange  ne  donne  pas  la 

moindre  coloration  rouge  ^la  flammo  ;  seulement,  à  cause  de 
la  plus  grande  volatilité  des  sels  lithiques ,  la  raie  Li«  ne  per* 
siste  pas  aussi  longtemps  que  celle  Na  «  du  sodium. 

Strontiqv.  Les  raies  produites  parce  métal  rendent  le  spectre 
bien  pbis  complexe  que  ceux  que  nous  venons  de  passer  en . 
revue;  ce  spectre  est  caractérisé  par  l'absence  de  raies  veries  et 
par  la  présence  de  six  raies  ron;,'es,  d'une  raie  orangée  et  d'une 
raie  bleue.  Les  plus  imporlaiitos  sont  Sr«  (1  ),  située  ?i  i)Ou  de 
distance  de  la  raie  Dde  Fraunhofer,  les  deux  raies  Sr,^  et  Sv  / 
Cl  lu  bleue  Sr«\  La  sensibilité  de  la  réaction  est  telle  quelle 
accuse  encore  . — de  millifîramnie. 

Comme  tous  les  sels  tixes  ne  donnent  p  is  immédiatement  la 
ri-netiou ,  il  est  bon  d'essayer  ta  maliîre  deux  fois:  d'abord 
seule,  puis  ensuite  après  ravoirhumectrc  d'acide  rhlorbydnfjue. 
Si  l'on  a  alVuire  à  des  silicates,  à  des  phosphates  ou  à  des  bo- 
rates, il  est  pi'éféiable  de  désagrc^ger  lu  matière  par  le  carbo- 
nate sodique,  non  dans  un  ereuset,  mais  au  moyen  d'un  fil  de 
pluliue  tourné  en  spirale  conique;  celle  spirale,  |)orlée  au 
rouge,  est  plongée  dans  le  carbonate  sodique  eu  poiidie;  l'étal 
d'humitlilij  ordinaire  de  ce  sel  en  fait  adhérer  au  fil  de  phùine 
autant  ([u'il  en  laul  pour  l'opération;  on  opère  la  fusion  à  la 
flamme  d'une  lampe  à  alcool ,  de  sorte  que  Topéralion  s'achève 
beaucoup  plus  vile  que  dans  un  creuscl.  La  masse  étanl  fondue, 
ou  y  introduit  quelques  parcelles  de  la  matière  d'essai  bien 
porphyrisée,  ou  continue  Taclion  du  feu  durant  quelques  mi- 
nutes ,  puis  on  laisse  reMdir.  Le  globule  fondu  étant  détacbé, 
on  le  réduit  en  poudre  dans  une  soucoupe,  puis  Ton  y  verse  de 
reau  bouillante,  que  l*on  agite  pendant  quelque  temps;  on 


(  1  )  Pour  dislioguer  los  diverses  raies ,  on  les  a  désignées  par  les  pre- 
mières lettres  de  Talpliabet  gree  en  coBuneocani  par  ttis  plnscaRUiiérlstiquee 
et  les  plu»  aarqnées. 


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10S  ANALYf^B  SI»BCrR08C0PIQIIB. 

di'canlc,  puis  on  lùpole  ce  lavage  deux  ou  trois  fois.  L'opiM-atiou 
n'-ussil  mieux  encore  en  cniployaul,  au  lieu  d'eau,  une  solution 
(Je  chlorure  de  àiudium.  La  matière  qui  reste  sur  la  su  ieoupe 
est  du  carbonate  de  strontium,  dont  quelques  dixitaici»  de 
milligrauime  suffisent  pour  produir^des  raies  très-nettes. 

La  présence  du  strontium  ne  ^riie  huHl  inenî  la  détermination 
du  potassium,  ni  du  sodium»  ni  celle  du  liiliiuiii;  seulement  il 
ne  tant  pas  perdre  de  vue  que,  comme  la  raie  Li«  occupe  la 
«même  place  que  la  raie  Sr/i ,  on  voit  alors  la  première,  qui  est 
fort  étroite,  apparaUre  trèa-ttriitante  sur  on  fond  rouge  formé 
par  la  seconde. 

Gaicium.  Le  spectre  de  ce  métal  est  intuédiatemeai  reoanna 
par  une  raie,  G  a  «•  orangée  très-intense  et  par  une  autre  raie 
presque  aussi  vive,  G  a  /s ,  dans  le  vert.  La  raie  0  a  «  est ,  I 
très-peu  près»  au  milieu  de  Hnlervalle  entre  les  raies  G  et  D  de 
Fraunbofer,  Il  y  a ,  en  outre ,  une  raie  brillante  entre  les  raies 
G  et  H  de  Fraunbofer,  mais  beaucoup  plus  près  de  G  que  de  H  ; 
celte  raie,  qui  n*a  pas  été  mentionnée  dans  les  premiers 
mémoires  de  H,  Bunsen,  devient  très*visible  quand  on  emploie 
des  lumières  plus  vives. 

La  sensibilité  du  spectroscopc  pour  le  calcium,  est  telle  que 
7^  VôT  milligramme  de  cblorure  sont  encore  très^nettement 
accusés. 

Les  conibuiaisons  les  plus  favorables  pour  l'observa tioii  sont 
le  chlorure  ,  le  brùmure  et  l'iodure;  le  sulfate  et  le  carbonate 
donnent  aussi  la  it  action,  mais  bien  moins  marquée.  Les  com^ 
binaisonsde  la  chaux  avec  les  acides  tlxes  sont  sans  action  sur 
le  spectre  ;  si  ce  sont  des  sels  aUuiiuables  par  l'acide  chlorhy- 
drique,  on  fait  l'attaque  sur  lo  fil  de  platine  même  :  ou  fritte  un 
peu  de  la  matii-re  à  essayer  dans  l'œillet  du  fil ,  puis  on  y  fait 
tomber  une  goutte  d'acide;  on  porte  alors  la  substance  attaquée 
dans  la  flamme  du  spectroscope  et  l'on  aperçoit  le  spectre  du 
calcium,  mais  d'autant  moins  longtemps  que  la  teneur  en  chaux 
est  plus  faible. 

Iios  silicates  inattaquables  par  l'acide  cblorhydrique  seront 
traités  avantageusement  de  la  manière  suivante  ;  on  en  prend 
quelques  milligrammes  que  Ton  porpbyrise  avec  un  gramme  de 


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ANALYSE  SPECTROSCOPIQUE.  103 

fluorure  d'ammoniaque  ,  puis  l'on  chauflfe  ce  mélange  sur  une 
feuille  de  pldtinn  pour  vnlatilisor  1p  fluorure;  on  humecte  lo 
r'^sidii  avec  de  l'acide  siilfiiii(|uo  et  l'on  évapore  de  noiivpau. 
En  prenant  un  inilli^iainiue  environ  de  la  niasse  restante ,  on 
peut  observer  d  abord  les  spectres  du  potassium  ,  du  sodium  el 
du  lithium,  si  ces  uiélaux  y  existent;  les  raies  du  calcium  et  du 
strontium  n'apparaissent  que  quelque  temps  aprt'S.  Pour  des 
proporiions  trî-s-faibies  de  ces  deux  deniicr.s  métaux ,  la 
réaction  ne  se  manifeste  pas  :  il  snibi  alors  de  chauffer  la  perle 
îk  la  flamme  de  réduction  ,  puis  de  riiuniecler  d'acide  ehlorliy- 
drique  avant  de  rinlroduire  de  nouveau  dans  la  Uamme  du 
apectroscope. 

Barycm.  De  tous  les  spectres  (pie  nous  avons  à  étudier,  celui- 
ci  est  le  plus  compliqué  :  il  se  caracléiise  d'abord,  à  première 
vue ,  par  deux  raies  vertes  Bax  el  Bay  plus  intenses  que  les 
autres,  apparaissant  les  premières  pour  ne  disparaître  que  U  s 
dernières;  une  troisième  Ba^,  située  dans  le  vert,  est  plus 
faible,  mais  est  cependaot  encore  caractéristique.  Le  spectre 
du  baryum  est  assea  étendu,  de  sorte  que  les  réactions  paraissent 
moins  sensibles.  Cependant ,  M.  Bunsen  a  calculé  par  expé- 
rience que  la  raie  Bas  est  parfaitement  bien  visible  avec  ~  ^ 
de  miiligramme  d*un  sel  barytique  dans  la  flamme  observée. 
Les  sels  dont  l'introduction  seule  dans  la  flamme  donnent  de 
la  manière  la  plus  remarquable  ta  réaction ,  sont  le  chlomi«,  te 
bromure,  l'iodure,  le  fluorure,  rbydrate,  le  carbonate  et  le 
sul&ie. 

Les  silicates  attaquables  par  Tacide  cblorbydrique  ne  pro- 
duisent les  raies  caractéristiques  qu'après  avoir  été  humectéa 
avec  cet  acide;  quant  aux  sels  indécomposables  par  la 
chaleur  et  Tacide  chlorhydrique ,  on  les  traitera  comme  nous 
Tavona  vu  en  pariant  des  combinaisons  de  strontium ,  puis  Ton 
examinera  le  carbouale  barytique  qui  reste  comme  résidu. 

Quand,  comme  c'est  souvent  le  cas,  le  baryum  et  le  strontium 
se  rencontrant  en  petites  proportions  avec  beaucoup  de  calcium, 
on  dissout  par  l'acide  azotique  les  carbonates  résultant  de  la 
fusion  ,  puis  on  reprend  par  l'alcool  pour  séparer  la  chaux.  On 
pourra  alors  constater  la  présence  du  baryum  et  du  strontium 


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104  ANALYSE  SPECmOSCOPIQUE. 

dans  le  résidu  laissé  par  l'évaporation  de  Tatcool ,  à  moins  que 

ran  ne  soit  en  proportion  par  trop  minime  relativement  à 
l'autre  ;  dans  ce  cas ,  les  azotates  doivent  cire  transformés  en 
cliloiures,  puis  repris  par  lalcuol,  (^111  enlève  le  chloriire  stron- 
tique  et  laisse  comme  résidu  le  chlorure  barytiquo.  Mais  il  n'est 
pas  nécessaire  de  la  ire  des  séparations  de  ce  genre. ,  quand  les 
proportions  des  corps  ù  déterminer  ne  se  trouvent  pas  être  trop 
minimes  relativement  ;  ainsi  on  a  observé  au  sjjeclroscope  un 
mélange  de  chlorui'es  sodiiiue,  potassi(}ue  ,  lithique»  calcique  , 
stronlique  et  baryiiciue,  ne  contenant  que  ^  de  milligramme  de 
chacun  de  ces  sels,  et  voici  ce  que  Ton  remarqua  :  d*abord  la 
raie  Na«  se  montra ,  se  détachant  sur  un  spectre  continu  faible  ; 
puis  apparurent  en  même  temps  les  raies  Lia,  lU,  Ba»  et  Ba/s 
avec  leurs  nuances  particulières  et  leurs  positions  propres.  Ces 
raies  finirent  par  s'eAcer  peu  à  peu  et  alors  se  montrèrent  les 
raies  Ga»,  CAfi,  Sr»»  Sr|^  Sry,  Sr^  dans  leur  position  et  avec  leur 
couleur  caractéristiques.  Elles  persistèrent  quelque  temps ,  puis 
finirent  par  disparaître. 

RmuDiUM.  Parmi  les  raies  du  nouveau  métal,  appelé  rit^icttum. 
on  remarque  tout  d*abord  les  raies  Bb«  et  Rb^  qui  sonttrès-bril- 
lantes  et  placées  vers  la  limite  du  bleu  et  de  Tlnd  igo  ;  les  raies  Rby 
et  Rb^  sont  d*une  intensité  moindre ,  mais  sont  caractéristiques 
ail  plus  haut  degré  :  elles  sont  d'un  rouge  foncé  (  ce  qui  donne 
l'étymoloi^ie  du  nom  du  nouveau  métal  :  riiOidvs  =  rouge  foncé  ) 
et  placées  dans  la  partie  du  spectre  en  dehors  de  la  raie  A  de 
Fraunhofer  ;  on  sait  ipie  dans  le  spectre  solaire  celte  partie  ne 
se  laisse  observer  rpi'à  l'aide  de  soins  tout  particuliers.  Les 
autres  raies  que  montre  encore  le  rubidium  ne  peuvent  pl^rc 
être  utilisées  que  quand  la  substauce  essayée  est  très-pure  et  la 
flamme  trc!S-vive.  Les  sels  de  rubidium  ijui  montrent  les  raies 
avec  le  plus  d'éclat  sont  l'^zoïate ,  le  chlorure  et  le  chlorate  ;  le 
sulfate  donne  aussi  un  beau  spectre  et  l'on  peut  même  recon- 
naître parfaitement  ce  métal  dans  le  silicate  et  le  pliospbate. 
Nous  verrons  tantdt,  en  parlant  du  rubidium  considéré  au  point 
de  vue  chimique ,  comment  on  doit  opérer  pour  le  séparer  des 
autres  métaux  alcalins. 

La  sensibilité  de  la  réaction  du  rubidium  est  telle  que  le 


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ANALYSE  &P£CTR0SC0P1QUE.  iO$ 

irésidtt  d'une  goutte  (4  mmgr.)  deitoliition  rabîdique,  contenant 
0,0002  millignim,  de  chlorure ,  évaporée  sur  l**anneau  applati 
du  AI  de  platino ,  laissait  encore  apercevoir  irte-nettement  les 
raies  Rb»  Rbjs. 

Casium.  Ce  nouveau  métal  a  reçu  son  nom  de  ia  présence 
dans  son  spectre  de  deux  raies  bleues  caract(^ristiques ,  Csa  et 
Cs^,  qui  occupent  une  position  bien  voisine  de  la  raie  unique 
Sfo  du  strontium.  Nous  citerons  encore  la  raie  Csy«  quoiqu'elle 
soit  moins  caractérislique  ;  les  raies  jaunes  et  vertes ,  qui  sont 
aussi  indiquées  dans  le  dessin,  n'apparaissent  (iiravoc  les 
flammes  les  plus  intenses  et  ne  sont  pas  propres  à  caractériser 
de  petites  tpinntités  de  sels  de  ca'sium. 

Sous  le  lappurt  de  la  f'acilit<^  ;i  donner  la  réaction  ,  les  sels 
doivent  se  ranger  comme  toux  du  rubidium;  le  silicate  el  le 
phosphate  la  manifestent  direclement.  Pour  la  sensibiUlé,  une 
goutte  d'eau  conlenanl  0,uuuu5  milligramme  de  sel  cœsique 
donne,  au  spectroscope  ,  les  raies  Csz  et  Cs.9  nettement  carac- 
térisées. Quant  aux  mélanges  avec  le  potassium  el  le  sodium,  le 
ccBsium  peut  trôs-bien  y  être  découvert  (inand  il  n'y  entre  que 
pour  un  trois  à  quatre  centième,  tandis  que  le  rui)idium  n'est  pas 
accusé  dans  un  tel  mélange,  s'il  n'y  entre  que  pour  la  centième 
partie. 

Le  caesium  mélangé  avec  quinze  cents  pai'tics  de  lithium  se 
laisse  encore  décéler  au  spectroscope  ,  tandis  que  le  rubidium 
ne  se  caractérise  pins  s*il  est  mêlé  à  plus  de  six  cents  parties  de 
ce  même  métal. 

S  4.  DU  RUBiniUli. 

MemUnaiUm  de  Céiiuivalent.  -  Pour  déterminer  l'équivalent 
du  rubidium ,  il  fallait  d*abord  préparer  des  sels  rubidiques 
parfaitement  pui  s ,  et  ce  n*était  pas  chose  ihcile.  Voici  le  mode 
de  purification  qui  fut  adopté;  après  avoir  bien  privé  de  lithine 
et  de  terres  alcalines  le  résidu  salin  provenant  de  iSO  kilog.  de 
lépidolithe  de  Saxe ,  on  le  précipita  par  le  chlorure  de  platine , 
sans  toutefois  pousser  la  précipitation  jusqu*à  sa  dernière 
limite.  Le  chlorure  double  platinico-alcalin  obtenu  fut  soumis  à 
des  lavages  méthodiques  à  Teau  bouillante  en  petite  quantité , 


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106  ANALYSE  SPECTROSCOPlUliE» 

le$  eaox  de  lavage  ftirent  réunies  chaque  foi»  k  la  liqueur  pri« 
milive.  ce  qui  détermlnail  un  précipité,  que  ron  reprenait  pour 
le  traiter  comme  le  précédent.  Cette  opération  fut  répétée  vingt 
fois ,  jusqu*à  ce  que  ie$  eaux ,  qui  devenaient  chaque  fois  d*oii 
Jaune  plus  clair ,  eussent  fini  par  conserver  une  coloration 
Jaune  clair  invariable,  signe  d*une  composition  constante.  Tous 
les  précipités  fùrent  alors  réunis  et  soumis  encore  k  un  lavage 
identique ,  après  quoi,  ils  fiirent  traités  à  chaud  par  un  courant 
d'hydrogène  qui  réduisit  le  platine.  La  masse  fut  reprise  par 
Peau  el  la  solution  de  nouveau  précipitée  par  le  chlorure  de 
plaliiio  ;  le  chlorure  double  obtenu  donna  ,  après  réduction  par 
l'hydroi^èiie  ,  2«^,2i96  d'un  chlorure  de  rubiditiui  ([ue  nous 
nommerons  A,  et  ([ui,  précipité  par  un  sel  d'argent,  donna  lieu 
ît  2•^7ti«.s  de  chlorure  d'argent.  La  liqueur,  séparée  par  le  filtre 
et  débarrassée  de  Pargonl ,  fut  alors  addilionuée  de  30  fois  sou 
volume  d  eau  ,  puis  précipitée  par  une  solution  plalinique  très- 
diluée.  La  préclj)itation ,  Icnle  à  paraître  ,  s'eûeclua  rapidement 
par  le  rclroidisseraent.  Le  chlorure  double  précipité  donna  , 
après  avoir  été  lavé  et  réduit  par  l'hydrogène  ,  un  chlorure  de 
rubidium  B  dont  iin' dOii  produisirent  it$^Û71â  de  chlorure 
d*argent.  La  même  opération  fut  répétée  sur  la  dissolution  ,  et 
l'on  obtint  ainsi  un  chlorure  de  rubidium  G  dont  l^^.-^olO  don- 
nèrent 1»%6076  de  chlorure  d'argent  Une  nouvelle  répétition 
fournit  le  cblorure  D  dont  i«\9  iS6  donnèrent  S<',3091  de  chlo- 
rure d*argent.  En  réduisant  ces  cbiffires  pour  les  comparer ,  on 
trouve  que  : 

1  partie  du  chlorure  de  rubidium  A  produit  1,S3Û8  de  chlorure 

d*argenL 

I    »  »  »       B     I»     1,1873  I» 

ta  9  »        C      »     1,1873  9 

i     8  9  n        D      9     1,1850  9 

Quoique  ces  chlorures  B,  G ,  D ,  pussent ,  selon  toute  proha- 
bilité, être  considérés  comme  purs,  on  s'en  assura  en  en  re- 
prenant une  partie  pur  l'alcool ,  d'où  Ton  retira  un  nouveau 
chlorure  li  doni  08',5116  donnèrent  un  précipité  de  chlorure 
d'argent  pesant  0«^(>078;  soit,  pour  1  partie  de  li,  1,1884  de 
chlorure  d  argent. 


En  adoptant,  avec  M.  Bunsen ,  pour  les  équivalents  du  chlore 
e(  de  J*argent ,  les  chiffres  Cl  35,46  et  Ag  »-  107,94  que  let 
récentes  recherches  de  notre  savant  compatriote,  M.  Slaa, 
permettent  de  considérer  comme  exacts,  on  obtient,  pour  Té* 
quivalent  du  rubidium,  les  nombres  suivants  : 
Su  considérant  le  cblorure  B  comme  par,  on  trouve  Rb  -«  85,3 1 

•  »         C         9  »  85,33 

»  V         D         »  »  85,55 

»  »         E         »  I)  6&,U 

Soit  en  moyenne  Rb  =  8r),36,  Tliydrogène  étant  i. 

Ce  chiffre  n'osl  cortainem'Mit  pris  moins  approché  de  la  vérité 
qu'un  grand  nombre  de  ceux  que  l'ofi  considère  généralement 
comme  suffisainiiKMit  oxacts. 

RuMdium  métaUique,  —  M.  Bunsen,  n'ayanl  ù  sa  di>iut.-,iiion 
que  peu  de  chlorure  de  rubidium ,  n'a  pu  songer  qu  à  séparer 
ce  métal  par  voie  wltaïque. 

L'expérience  la  plus  intéressante  qu'il  ail  laiie  à  cette  occa- 
sion, est  celle  do  la  production  de  ramult,'ume  de  rubiiimui , 
eu  décomposant  pai'  la  pile  une  dissolution  aqueuse  de  chloruro, 
le  mercure  servant  d'électrode  négatif  et  le  platine  d'électrode 
positif.  Sous  l'action  du  courant ,  le  mercure  se  transforma  en 
une  masse  cristalline,  solide ,  d'un  blanc  d'argent ,  altérable  à 
l*alr  en  se  recouvrant  d^one  coucbe  d'oxyde  de  rubidium*  Cet 
amalgame,  projeté  dans  l^eau,  la  décompose  à  la  température 
ordinaire  ;  il  se  montre  fortement  électro-positif  vis-à-vis  de 
l*amalgame  de  potassium.  On  ne  doit  donc  plus  considérer  la 
potassium  comme  occupant  le  premier  rang  dans  la  série 
électro^bimique. 

Bydrai$  derulMum,  —  RbO,  HO.  Ce  composé  se  prépare 
facilement  par  la  décomposition  du  sulfate  de  rubidium  au  moyen 
de  I*eau  de  baryte  ;  on  opère  à  chaud ,  afin  de  ne  pas  laisser 
intervenir  Taction  de  Talr  et  d'apercevoir  plus  aisément  le  point 
de  saturation.  La  dissolution  d*oxyde  de  rubidium,  évaporée 
rapidement  dans  une  cornue  en  argent ,  laisse  une  masse 
poreuse,  d*un  blanc  un  peu  grisâtre ,  qui  entre  en  ftision  tran- 
quille à  une  température  un  ppu  on -dessous  du  rouge ,  sans 
perdre  son  eau  d*hydratation.  Par  le  refroidissement,  on  obtient 


408  ANALYSE  SPECTROSCOPIQDE. 

une  masse  cissanle,  un  peu  grenue  ,  mais  non  crislaîline.  Cet 
oxyde  hydraté  est  fueilemenl  volatil  ;  il  donne  avec  l'eau  une 
solution  fortement  alcaliîie,  qui  corode  la  peau.  Kxposé  à  l'air  , 
il  est  déliquescent  et  se  traustorme  ea  carbonate  et  même  eu 
bicarbonate  de  rubidium. 

Cet  oxyde  ne  peut  être  fondu  dans  des  vases  en  platine;  il  se 
compotte ,  sous  ce  rapport ,  comme  la  potasse  et  la  soude ,  et  ne 
reste  nullement  en  arrière  pour  tout  ce  (pii  concerac  l'alcalinité. 
CJSOO  de  cet  oxyde  donnent  Û8',9266  de  sulfate ,  ce  qui  con- 
duit à  (a  composition  : 

Trouvé.  Calculé. 
UbO   90,29  91.21 
HO      9,71  8,79 

100,00  100,00 

La  petite  différence  qu'on  remaniue  entre  les  chiffres  cal- 
culés et  ceux  que  l'expérience  a  fournis ,  provient  de  ce  qu'il 
est  à  peu  \n-H  impossible  d'opérer  complètement  à  l'abri  de 
racide  carbonique  de  l'air. 

Carbonate  de  rubidium.  RbO,CO'.—  En  précipitant  le  sulfate 
de  rubidium  par  l'eau  de  baryte,  on  obtient  une  dissolution 
d*oxyde  qui ,  évaporée  à  siccité  et  mêlée  à  du  carbonate  d  am- 
iDoniaque,  produit  le  carbonate  de  rubidium;  cbaulTê  un  pea 
davantage ,  ce  sel  se  fond  dans  son  eau  d^hydra talion,  en  don- 
nant une  masse  poreuse,  qui  entre  en  fusion  tranquille  au 
rouge  et  donne  par  le  refroidissement  une  masse  blancbe,  cris- 
talline, opaque,  très-déliquescente  et  corrodant  la  peau; 

dans  de  l'eau,  donnent  une  solution  dont  l'alcalinité  peut  facile- 
ment être  reconnue  au  papier  de  tournesol.  Le  carbonate  de 
rubidium  est  à  peu  près  insoluble  dans  Talcool  (0,0074)  et  ne  se 
décompose  pas  sous  Taction  de  la  chaleur.  Ic,i033  de  ce  sel , 
traités  par  Tacide  sulfurique,  ont  perdu  0,8748  d*acide  carbo- 
nique ,  ce  qui  conduit  à  la  composition  suivante  : 

iiLiU'tc.  Culculi). 

RbO  81.22  80.93 
CO*   18.78  19.07 

100.00  100.00 


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ANALYSE  SPECTROfiCOPlQUe.  109 

Bicarbonate  de  rubidium  hydraté.  RbO,'2CO'  -\-  HO.— La  s  :u- 
tion  du  sel  précédent,  traitée  par  l'acide  carboniiiue,  donne 
lieu  à  un  bicarbonate  qui,  par  évaporaiion  au-dessus  d'acide 
sulfiirique ,  crislalUsa  ea  cristaux  prfsmatoTdes,  dont  ralcalioité 
est  &ible  et  dont  la  saveur  rappelle  celle  du  nitre.  Ce  sel  est 
fiicilemeDt  soluble  dans  Teau;  soumis  à  la  cbaleur,  il  perd  son 
second  équivalent  d*acide  carbonique. 
La  composition  trouvée  pour  ce  sel  est  : 

RbO  63,79 

SCO*  90«06 

HO  6.i5 

100.00 

Àz-otnte  de  nibidiuni.  \{  bo,  AzO''.—  Ce  sel ,  par  uiio  crislalli- 
sation  lonto ,  donne  dos  prismes  dodécaj^unaux  lermiiu's  par  des 
pyramides  du  sy^h  iiie  hexagonal  :  le  rapport  des  axes  serait 
1  :  0,7097,  pour  autant  cpie  les  anjîlos  d<;s  pyramide»  ai  iit  [)U 
avoir  été  mesurés  avec  cxacUludi'.  Ou  sait  que,  d'après  I  ran- 
kenheim,  le  nitre  potassique  ,  crislallisé  d'ordinaire  en  prismes 
rhombiques,  se  présente  quelquefois  sous  des  formes  du  sys- 
tème hexagonal. 

De  même  que  le  nitre ,  Tazotâtc  de  rubidium  ne  contient  pas 
d'eau  de  cristallisation ,  mais  bien  de  Teau  interposée  entre  ses 
particules,  ce  qui  le  fait  déa*épiler  au  feu.  La  cbaleur  conti- 
nuant, il  fond  sans  se  décomposer,  mais  si  la  température 
s'élève  enccHre  davantage ,  il  finit  par  se  transformer  en  azotitc. 
Au  cbalumeau  et  sur  le  fil  de  platine,  il  se  volatilise  sans  laisser 
de  résidu.  La  solubilité  dans  Teau  est  bien  différente  de  celle 
du  nitre;  ainsi,  à  0«C,  100  parties  d*eau  dissolvent 89,1  p.  d'a- 
zotate de  rubidium  et  seulement  1S,3  de  nitre,  et  à  10",  109 
parties  d*eau  dissolvent  43,5  d*azotate  de  rubidium  et  seulement 
90,4  de  nitre. 

La  composition  de  ce  sel  est  : 

Trouvé.  Calculé. 
RbO  63,30  63^5 
AïO*  36,64  36,65 

100,00  100,00 


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110  ANALYSE  SPECTHOSGOPIOilB. 

Sulfiite  de  rubidium,  RbO,  SO*.  —  Ce  8el  se  comporte  k  la 
cbalear  comme  le  sulfàte  potassique.  Par  révaporation  lente 
d*ane  dissolution  aqueuse ,  on  Tobtient  en  beaux  cristaux  du 
système  rbombique ,  le  rapport  des  axes  étant  a;  bic^ 
0,5733 : 1 : 0,7593;  Taogle  des  arêtes  latérales  du  rhomboctaëdre 
«  IIW  et  ceux  des  arêtes  terminales  respectivemeni  181*6^  et 
87*8'.  Ce  set  est  par  conséquent  isomorphe  avec  le  solfàte  de 
potasse. 

Ces  cristaux  sont  anhydres,  iDallérables  à  Tair  et  décrépitent 

qiinnd  on  les  chauffe  ;  leur  saveur  est  analogue  k  celle  du  sulfate 
de  potasse,  mais  ils  sont  beaucoup  plus  solubles  dans  lYau  : 
car  100  parties  d'eau  à  70»  C  ne  dissolvent  que  9,58  parties  de 
co  sel ,  tandis  que ,  dans  les  inômcr;  circonsiances,  éi,A  parties 
de  sulfate  de  rubidium  iieuveat  se  dissoudre. 
La  Gomposiiion  de  ce  sel  est  : 

Trouvé  Calculé 
RbO   69,86  70,01 
SO'     30,14  29,99 

100,00  100,00 

Alun  rvhidUiue.  —  Le  sulfate  de  rubidium  forme,  avec  le  sul- 
fate d'alumine  ,  un  alun  cristallisant  en  beaux  <  l  istaux  octaé- 
dri  îMos,  iiiall(^rables  h  l'air  et  dont  la  fornmlc  cliiniique  est 
RbO,SÛ  +  AI-0',aSO''  +  '2i  110.  Avec  les  sullales  de  mai^nésie, 
de  nickel  et  de  cobalt ,  il  forme  aussi  des  sels  doubles,  pouvant 
cristalliser  en  beaux  cristaux  isomorphes  à  ceux  du  groupe 
KO  SO'  +  ^<gO  SO'  +  6  HO.  Ces  sels  doubles  sont  moins  solubles 
qae  le  sulfate  de  rubidium  simple. 

CMorure  de  rubidium.  —  Rb  Cl.  —  Ce  sel,  par  une  évaporation 
lente,crisiailiseen  une  esp^ce  de  cubes  déprimés,  ne  présentant 
aucune  modification  ;  il  est  inaltérable  à  Tair,  et  décrépit» 
quand  on  le  chauffe ,  \ïout  commencer  à  fondre  vers  la  chaleur 
rouge.  Sur  le  01  de  platine,  il  se  volatilise  complètement.  100 
parties  d*eau  à  1*  G.  dissolvent  76.38  parties  et  à  7«  C,  82.39  p.  de 
chlorure  de  rubidium  ;  tes  quantités  respectives  de  chlorure  de 
potassium  qae  Ton  dissout  à  ces  températ&res  sont  89  et 
31  parties. 


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ANALYSE  SPBcmoSGOPlQOE.  lli 

Ce  sel  a  une  composition  de  : 

Twmé  Calwlé 
Rb    70,30  70,65 
Cl     S9,70  39,85 

100,00  100,00 

Chloruit'  plalinko-rubxdique.  —  llbCl  ,  Pl  CI».  —  Toutes  les 
dissolutions  de  i-ubidium  sont  précipitf^cs  par  le  chlorure  de 
plaliiie.  Le  précipité  est  jaune  clair  el  se  dépose  facilement  à  la 
tcm[)éralure  de  rébiillitioii ,  sous  furme  d'une  poiidie  line , 
pesante,  (}ui ,  vue  au  microscope,  apparaît  composée  de  petits 
cristaux  oclaédri(iues  régulieis,  d'une  couleur  jauue  de  uiiel. 
Celte  combinaison  est  tout  à-lail  insoluble  dans  l'alrool ,  el  elle 
est  moins  soluble,  surtout  à  cliuud  ,  (jue  le  cbioi  uie  plalinico- 
putassique.  Nous  donnerons,  en  parlant  du  caîsiuni,  un  lableau 
de  la  solubilité  de  ces  chlorures  platinico-alcalins.  Seulement, 
nous  ferons  maintenant  la  remarque  qu'entre  13  et  14%  il  paraît 
y  avoir  un  minimum  de  solubilité,  ce  qui  tendrait  à  foire  croire 
que  ce  sel  s*hydrate  à  une  température  plus  basse. 

Ce  sel,  soumis  à  Taction  réductive  de  Thydrogène,  perd  de 
son  chlore,  même  à  froid,  mais  très-facilement  à  chaud;  il  laisse 
alors  pour  résidu  du  platine  avec  du  chlorure  de  rubidium.  Pour 
cette  opération ,  il  faut  avoir  soin  de  ne  pas  chauffer  trop  fort,  à 
cause  de  la  volatilité  du  chlorure  alcalin.  Pour  analyser  cette 
combinaison,  on  a  opéré  sur  li',9398,  précipités  par  du  chlorure 
de  platine  bien  pnr  et  qui ,  chauffés  sous  Inaction  d*un  courant 
d'hydrogène,  ont  perdu  (fvr,4830  de  leur  poids  ;  le  résida,  repris 
par  Teau,  donna  0^,7891  de  chlorure  de  rubidium  qui  pul 
fournir  0^^,9353  de  chlorure  d*argent;  le  platine  séparé  pesait 
Ov.eOSO ,  de  sorte  que  la  composition  centésimale  résultant  de 
cette  analyse  est  la  suivante  : 

Trouvd  Calculé 

Pl      3iJ3  3t,08 
CP  25,00 

Rb     28.88  i>0,3a 

Cl     11,79  12.19 

100,00  100,00 


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lis  ANALISB  SPBCTROSOOMQIIB. 

La  petite  différence  entre  les  chiffres  que  donne  le  calcul  et 
ceux  qu'on  a  trouvés  par  expérience,  s'explique  par  la  grande 

volatilité  du  chlorure  du  nouveau  mél^l. 

lAai  ïiaiuvel  (lu  rubidium.  —  Déjîi  nous  avons  UU  que  les  sels 
rubidiques  qui  ont  servi  aux  expériences  de  MM.  Bunsen  et 
Kirclihoff  avaient  été  extraits  du  lépidolilhe  ou  mica  litliique 
de  la  Saxe.  Le  môme  minéral  de  Rozéna,  euMoravi*  ,  a  été 
analysé:  il  contient  0,0024  d'oxyde  de  rubidium.  Toutes  les 
sources  salées  en  renferment  des  traces:  les  eaux  de  Dûrckheim 
renferment  0,000000:2  de  libCl  ci  les  caux-m^^es  dps  salines 
qui  servent  pour  les  bains  salés  en  contiennent  0,00004.  Les 
eaux-mères  deKissingen  et  de  Thcodorshali ,  près  Kreusnacli  • 
n'en  contiennent  que  des  traces  ;  les  eaux  du  Kochbrunnen ,  à 
Wiesbaden, celles  de  la  nouvelle  source,  à  Soden,  près  Francfort, 
en  coutienuent  assez  pour  que  Févaporation  de  sept  ou  huit 
litres  donne  une  eau-mère  dans  laquelle  on  peut  reconnaître 
les  raies  caractéristiques  du  rubidium  au  spectroscope.  Les 
potasses  du  commerce  ne  paraissent  pas  contenir  ce  nouveau 
métal ,  pas  plus  que  les  azotates  de  soude  naturels  ;  mais , 
d*aprte  M.  Grandeaa,  les  résidus  de  la  fsibrication  des  salpêtres 
en  contiendraient  une  assez  forte  quantité ,  qui  paraîtrait  pro- 
venir des  salins  de  betterave  :  celle-ci  enlevant  au  sol ,  outre  le 
dilorare  de  potassium ,  le  nouveau  métal  qui  8*y  trouve  cepen- 
dant en  quantité  tellement  minime ,  que  Tanalyse  spectrosco- 
pique  ne  parvient  môme  pas  à  l'y  constater. 

Jusqu'à  ce  jour  ,  ce  sont  les  eaux  minérales  de  Dûrckheim 
qui  ont  présenic  la  proportion  la  plus  forte  de  caesium  ,  et 
M.  Bunsen  ,  pour  ses  recherches  ,  a  opéré  sur  ti-iO  kilo^^  d  eau- 
mère»  qu'il  reçut  de  M.  Gundelach ,  et  qui  provenaient  de  Téva- 
poration  de  44,200  kilog.  de  ces  eaux. 

S^lwraliattduciBHnm;  recherciie  de  l'équivalent.— Le  CBidum 
accompagne  presque  toujours  le  rubidium ,  le  potassium ,  le 
sodium  et  le  lithium.  £n  précipitant  par  le  chlorure  de  platine, 
on  sépare  d*abord  le  potassium ,  le  rubidium  et  le  caesium  à 


.  kj:  i^cd  by  Google 


ANALYSE  SPECThOSCOnULE.  113 

/V'f,it  de  chlorures  doubles  platinico-alcalins.  ou  débarrasse 
ensuite  ce  précipité  du  sel  potassique ,  d'après  la  méthode 
indiquée  en  parlant  du  rubidium  (V.  p.  105);  cela  fnit ,  ou 
dissout  dans  l'eau  le  mélange  de  chlorures  ca'sique  et  rubidiquc 
obtenus  et  on  les  transforme  en  sulfates.  L'acide  sulfuriqtie  (^st 
CDsoite  éloigoé  par  de  l'eau  de  baryte ,  et  les  oxydes  de  nibi* 
diom  et  de  cssinm,  produits  par  cette  opération,  sont  évaporés 
dans  une  capsule  en  argent ,  avec  addition  de  carbonate  d'am- 
moaiaque ,  mais  de  manière  à  ne  transformer  en  carbonate  que 
environ  la  cinquième  partie  des  oxydes.  Le  résidu  sec  est  alors 
repris  par  Talcool  absolu ,  qui  laisse  le  carbonate  de  rubidium 
avec  un  peu  de  carbonate  de  ca)sium,  tandis  qull  dissout  Toxyde 
csesique  ainsi  qu'un  peu  d'oxyde  rubidique.  En  reprenant  cet 
oxyde  par  de  Tacide  chlorhydrique ,  on  obtient  un  chlorure 
en<y>re  impur  dont  0«',5î2P  précipiièrent  08',î095  de  «;lilorure 
^iaigent;  ce  mode  de  bfpai.jiiou  ayaui  tiô  répété  plusieurs 
fois,  CD  obtint  ainsi  du  chlorure  ciesiquc  de  plus  eu  plus 
pur ,  et  tel  que  : 


100 


parties  du clilorure  j^^^  (  séparation  ^^^(  do  cliiunire 

(  provenant  de  la  i  i  produisaient]    ''    (  d'argeut. 

i  »  «•          »  93,486  » 

1  »  3»          »  9l,2S0  » 

»  »  4*          •  90,318  N 

•  '  »  5*          »  90,3âO  » 

•  t  6*          »  90,S45  i> 

Par  ces  cbifires ,  on  voit  qu'on  peut  considérer  comme  purs 
Icsehlonires  obtenus  à  partir  de  la  4*  opération,  et  si  Ton  se 
^  des  trois  derniers  pour  le  calcul  de  Téquivalent  •  on  obtient 
Kspectîvement  : 

123,31 

m^4 


Soit,  en  moyenne ,  183,35  pour  l'équivalent  du  caesium. 

lOME  XI.  S 


m  analyse;  Si'ECliiUSCOPlQlE. 

A  c  uise  de  risomorpliismo  des  sels  de  ce  métal  avec  ceux  de 
potassium  ,  on  ne  p*nii  point  considérer  le  chiffre  lââ,35 
comme  un  luulliple  ou  un  sous-muliiple  de  rénuivaleiit. 

Ou  a  |)ii.s .  comme  pour  le  rubidium ,  U  =  l,  Ag. 107,94 
cl  Cl     35, (li  I  d'aiirès  M.  Stns). 

Cœsiuni  nulu  liquc.  —  On  conçoil  qu'après  des  op*^rations 
aussi  lon^aics  cl  aussi  complexes,  M.  Bunsen  n'ait  pas  eu  à  sa 
disposition  assez  de  matière  pour  pouvoir  pn-parer  du  c;vsinni 
niélallique ;  mais  en  dcci;)mpo.sanl  par  la  pile  une  solution  de 
chlorure,  il  obtint,  quoi(îue  plus  ditricilcnient  que  pour  le 
rubidium, un  amalgame  d(;  caisiuiu  d'une  couleur  lilanc  d'argent 
et  à  ijrain  cristallin.  Ol  anialfîame  s'oxyde  à  lïiii'  plus  rapi- 
dement (pic  celui  de  i'ul)idiuj!i ,  il  décompose  l'eau  à  froid  et  se 
moiilre  constamuieul  ùleclru-positif  vis-à  vis  de  i  amalgame  de 
potassium  cl  de  celui  de  rubidium.  Le  caesium  est  par  consé- 
quent le  corps  le  plus  électro-positif  jusqu'à  présent  connu , 
puis  vient  le  rubidium,  et  ensuite  le  potassium  qui,  précé* 
demment,  occupait  le  premier  rang. 

Hydrate  de  cœsiwn.  CsO,HO.  —  Le  cssiom  paratt  former, 
comme  le  potassium ,  un  oxyde ,  et  un  peroxyde  ;  quant  à 
l'hydrate  d*oxyde ,  que  l^on  prépare  par  la  même  méthode  qne 
rhydrate  rubidique,  il  contient  un  équivalent  d'enu  que  la 
chaleur  ne  peut  lui  enlever.  Cet  hydrate  est  très-déliquescent, 
se  dissout  dans  l*eaa  avec  un  fort  dégagement  de  chaleur,  et  est 
au  moins  aussi  caustique  que  les  oxydes  de  potassium  ooMe 
rubidium;  il  est  soluble  dans  l*aIcool  et  est  complètement  volatil 
au  chalumeau. 

Carbonate  de  cœHum,  GsO»GO'.—  La  préparation  est  analogue 
à  celle  du  carbonate  de  rubidium.  La  dissolution  dn  carbonate 
donne  par  évaporatîon  des  cristaux  peu  distincts,  hydratés  et 
très-déliquescents  à  Tair;  par  la  chaleur,  ces  cristaux  fondent 
facilement  dans  leur  eau  de  cristallisation ,  en  laissant  une 
niasse  blanche,  grenue,  anhydre,  qui  attire  fortement  l'humi- 
dité de  Tair  et  qui  peut  elle-même  entrer  en  fusion  ignée  à  la 
chaleur  rouge  sans  perdre  son  acide  carbonique.  Ce  sel  est  com- 
plètement volatil  sur  le  til  de  platine  au  chalumeau.  La  solution 
aqueuse  est  très  caustique  et  .i_de  ce  sel  dans  Teau  suâit  pour 


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AHALTSB  SPBCmoSGOPlQUB.  li$ 

bleuir  le  papier  ronge  de  tournesol.  Une  propriélé  caracltM'is- 
liqne  do  ce  carbonate  est  de  se  dissoudre  dans  l'alcool  absolu  : 
à  19°  C,  i  00  parties  d*alcool  en  dissolvent  H,1  parties  et,  à 
lebullition ,  20, i  parties,  qui  se  df^iioM ut  par  un  rcfroidissc- 
menl  rapide,  sous  forme  do  petits  cristaux  grenus ,  tandis  qu'un 

refroissement  lent  donne  lieu  à  la  production  de  groupements 

en  longues  aiguilles. 
En  traitaut  ce  carbonate  de  csBsium  par  Tacide  sulforique, 

OQ  trouve  qu'il  est  composé  de  : 

TVuuvc.  Calculé. 
CsO  85,86  85,65 
CO'   14.14  14,35 

iOO.OO  iOO.00 

fiicarùomtedecœsium.  GsO, SCO' -fHO.-'Le  carbonate  simple 
se  transforme  rapidement  en  bicarbonate  dans  une  atmosphère 
d'seide  carbonique.  La  dissolution  de  ce  bicarbonate,  évaporée 
à  Is  température  ordinaire  au-dessus  de  l*aclde  sulfurique, 
donne  de  grands  cristaux  peu  distincts,  prismatoîdes,  striés, 
inallérables  à  l*air,  qui  n*ont  que  peu  de  caustidlé,  et  qui 
lardent  focilemeut  leur  second  équivalent  d'acide  carbonique, 
pir  exemple ,  par  Tébullition  dans  Teau  ; 

U  composition  de  ce  sel  a  été  trouvée  être  : 

Trouvé.  Calculé. 

CsO    71.56  71.25 


«CO*  )  ,  ^ ,  «3.87 
HO  i  ^^'^  4,88 


moo  100.00 

Attttate  de  cœsium.  CsO,AzO*.  —  Par  une  cristallisation  lente, 

tt  sel  cristallise  dans  le  systt?me  dilriaxique  ou  hexagonal , 
la  forme  primitive  est  un  dihexaèdre  obtus,  dont  l'angle  des 
arêtes  leruiinales  est  1^2  56'  et  celui  des  arêtes  latérales  78«>58', 
^  qui  correspond  à  un  rapport  d'axe 


«:c«i  1:0,71848. 


116  ANALYSE  SPBGTftOS€OnQtJE. 

Si  Ton  considère  ce  dlhexaèdre  comme  étant  de  seconde 
classe  on  direct,  celui  de  première  classe  qui  lui  correspon- 
drait, peut  être  pris  pour  le  r(''siiltat  de  ses  deux  formes  hémié- 

driquos,  un  rhomboèdre  pnaiiUl  d'un  angle  de  ICô^-iO'  et  sou 
inverse.  De  celte  manière,  on  peut  considérer  l'azotate  de  caesium 
comuR  isomoi'phe  avec  les  azotates  de  potassium  v\  de  sodium, 
car  les  angles  correspondanls  de  ces  sels  sonl  106°40',  106*'30' 
et  106«»36'. 

L'azotate  de  caesium  ne  contient  point  d'eau  de  cristallisation 
et  est  inaltérable  à  l'air  ;  chauffé  ,  il  entre  en  fusion  ignée  et,  si 
la  chaleur  augmente ,  il  y  a  dégagement,  d'oxygène  et  réduc- 
tion de  razotâleen  azotito,  msuite,  par  Tabsorption  de  Teau  de 
ratniosphère ,  il  se  forme  de  Thydrate  qui  attaque  fortement  le 
platine.  Ce  sel  n*est  que  très-peu  soluble  dans  l'alcool  et  il  est 
un  peu  plus  difficilement  soluble  dans  Teau  que  le  nitre;  100 
parties  d*eau  à  3*S  G  dissolvent  i6i»,1  de  ce  dernier ,  tandis 
qn*elle$  ne  dissolvent  que  10^,6  d*azotate  de  caesium.  3,0567  de 
cet  azotate  ont  donné  8,8S73  de  sulfate ,  d*où  Ton  conclut  à  une 
composition  de  : 

Trouvé  C.'iicuîii 
CsO  70.80  70,87 
AzO'     29.20  29,13 

100,00  100,00 

Sulfate  de  cœsium  acide.  —  Le  carbonate,  traité  par  de  l'acide 
sulfurique  en  excès  et  chaullé  lentement  jusqu'au  rouge,  donne 
un  fluide  limpide  ,  qui  se  prend  en  une  masse  cristalline  par  le 
refroidissement.  Ce  sel ,  dissous  dans  l'eau  ,  donne ,  par  évapo- 
raliou  lente,  des  cristaux  peu  nettement  mesurables  du  sysiènu' 
horthaxique  (rhombique).  Le  rapport  des  axes  est  environ 
a:b=^ii  1,38.  Ce  sel  a  une  saveur  et  une  réaction  très-acides, 
il  est  inaltérable  à  Tair  ;  il  entre  en  fusion  ignée  :i  une  tempéra- 
ture au-dessous  du  rouge ,  mais  si  l'on  chauffe  davantage,  il 
finit  par  laisser  dégager  de  Tacide  sulfurique  anhydre ,  et  se 
transforme  en  sulÊtte  neutre. 

Sulfate  de  cœdum  neutre,  GsO,  SO*.  —  La  saveur  de  ce  sel  est 
fade ,  puis  amère.  Sa  solubilité  dans  Teau  est  plus  grande  que 


ANALVSË  SPECTROSCOPlQtE.  Ii7 

celle  du  sulDate  de  potasse  :  ainsi,  à  —  2»C,  IdS  parties  de  sulfate 
de  csBSîiim  se  dissolvent  dans  100  parties  d'eaa  »  tandis  que  8 
parties  seulement  de  sulfote  de  i>otasse  peuvent  se  dissoudre 
dans  les  mêmes  circonstances.  Une  évaporation  lente  donne 
bien  des  cristaaz,  mais  on  n*en  a  pas  encore  obtenu  qui  fussent 
mesurables.  La  composition  de  ce  sel  est  de  : 

Trouvé.  Galenlé. 
GsO  76,85  76,66 
SO*    S838  9»M 

100,00  iOO,00 

Ce  sulfate  donne,  avec  ceux  de  nicXel ,  de  cobalt  et  de  ma- 
gnésie, des  sels  doubles  que  Ton  peut  obtenir  en  beaux  cris* 
taux  isomorphes  avec  ceux  que  donnent ,  dans  les  mêmes 
circonstances ,  les  sulfates  de  rubidium  et  de  potassium. 

Avec  le  sulfate  d*alnmîne  on  obtient  un  alun  octaédrique 
correspondant  aux  aluns  potassique  et  mbidique. 

Chtorure  de  cœsium.  Gs  Cl.  —  Ce  chlorure  cristallise  en  petits 
cubes  peu  distincts,  anhydres,  déliquescents  ;  il  fond  déjà  au 
rouge  naissant ,  et  se  volatilise  bien  plus  facilement  que  le 
cblorure  poiassique,  si  on  élève  la  température.  Maintenu 
longtemps  en  fusion  au  contact  de  l'air,  il  devient  basique. 
Sa  composition  est  de  : 

Trouvé.  Calculé. 
Gs    77,67  77,67 
a     88,33  S8,3S 

100,00  100,00 

Chlorure  plaUmeo^œsiqtie,  Gs  Gl ,  Pt  Glt.  —  En  traitant  le 
chlorure  de  cssium  par  le  chlorure  de  platine,  il  se  forme  un 
précipité  d*un  jaune  un  peu  plus  clair  que  celui  que  donnent 
les  sels  de  potasse  :  c*est  un  chlorure  double  anhydre  et  formé 
d*octaèdres  réguliers,  microscopiques  et  transparents.  11  est 
peu  soluble  dans  l'eau ,  ainsi  que  le  montre  le  tableau  suivant 
qui  donne  aussi  les  solubilités  respectives  des  sels  doubles 
de  platine  et  de  rubidium  ou  de  potassium  : 


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AftALY9B  SPBCTIiOSCOmOUt. 


1  ■   "  1 

1  m) 

1  PAtlTlES  D'EAU 

A  OME 

m 

CBLORURE  DOUBLE  DE  PLATINE  ET  DE 

HlTAâSlOM. 

CMÊ%VU> 

U" 

((m 

» 

lU" 

0^ 

o,o:;o 

0,UI 

0,079 

Ml 

0,lfô 

0.110  1 

0J06 

o.m 

NO- 

0,20.1 

0.177 

Ot." 

(Km 

0,213 

7U- 

3,19 

0.339 

0  251 

80- 

3,70 

0,i\7 

0,291 

911^ 

i  iS 

0,321 

100* 

SJ8 

nm 

0,977 

La  composition  du  chlorure  platinico-caîsîque  a  été  trouvée 
être  : 


Pl 
Cl» 

Cs 
Cl 


Trouvé 

30,25 
21,67 
37,35 
10,53 


Cileald. 

30.U 
21,57 

37,51 
10,78 


100^00  100,00 
État  wOnrel.  —  Le  csesiom  se  rencontre  presque  toujours 
avec  le  rubidium.  Les  eaux  de  Dflrcklieim  en  contiennent 
0,(K10f  7  sur  1000  parties  ;  on  en  a  trouvé  des  traces  dans  les 
eaui  salées  de  Tbeodorshall ,  près  de  Kreusnach ,  de  Kreuznacli, 
de  Kissingen  et  de  Naubeim.  On  en  a  aussi  constaté  la  présence 
dans  les  eau^c  minérales  de  TUngemach ,  I  Baden-Baden ,  de 
même  que  dans  celles  de  Wiesbaden  et  de  Soden  ,  près 
Francfori.  Lo  (  ;rsiuiii  existe  aussi  en  quanlUc  notable  dans  les 
eaux  de  Buurbuuue^les-Bains ,  ainsi  que  la  reconnu  M.  Bunsen 


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ANALIBB  SPSCTBOSCOPKtOB.  i\9 

sar  un  résida  que  lui  avait  envoyé  M.  Grandeau  ,qai  s*es(  occapé 
de  Tanalyse  de  ces  eaui. 

Bechetrhe  du  ruindiutn  et  du  eœsium.  ^  Ces  deux  métaux 
D*élant  précipités  ni  par  l^acide  sult'bydrique ,  ni  par  le  carbo* 
nate  d'ammoniaque ,  on  doit  les  i>eclierch(^r  dans  le  grou(ie  qui 
renferme  le  magnésium ,  le  lithium ,  le  sodium  et  le  potassium. 
Ils  se  séparent  facik meul  des  trois  premiers  par  la  pri)priûié 
d*6ire  précipités  par  le  chlorure  de  platine,  mais  cette  réaction, 
comme  toutes  les  autres,  leur  est  commune  avec  le  potassium. 
Ainsi ,  l'acide  tartrique  et  l'acide  perchlorique  y  produisent  un 
précipité  granulo-crislallin  ,  taudis  qii<^'  1"  h  ide  hydrolluosili- 
cique  y  détermine  un  précipité  opalin.  Leurs  sels  colorent  la 
flamme  en  violet;  cette  couleur  tire  sur  le  bleu  pour  les  sds 
potassifiurs ,  tandis  que  le  nibiiiium  et  surtout  le  caesium 
donnent  un«  nuance  ron^'efilie;  tuutcfuis ,  ces  trois  teintes 
diffèrent  si  peu  niu'  Von  iil*  jicut  guère  les  distifiguer,  si  ce 
n'est  par  robservatiuii  sinniUanée  des  lro!>  llaimiics. 

Le  caîSiMm,  comme  nous  l'avons  vu  ,  se  sri^ait'  du  luhidium 
par  l'insolubililé  du  carhonali'  de  rubiriimii  dans  l  alcttol  al.sulii. 

En  un  mol,  le  spcclrostopf  seul  Iburiiit  un  catacière  .spéci- 
fique suftisant,  et  sa  soiisibiiil/'  dri)asse  <!e  l>eaucoap,  pour  la 
netteté  et  la  précision ,  les  réactions  les  plus  caractéristiques 
de  la  chimie  ordinaire. 

S  6.  DBS  APPLICATIONS  DU  SPECTROSCOPE. 

La  méthode  d'analyse  spectroscopique  a  excité  partout  le 
plus  vil'  intérêt  par  les  lésullals  élonuaiii>  qu'idle  a  déjà  pro- 
duits et  elle  se  propage  rapidement.  Les  découv(  ries  que  l'un 
doit  à  l  ub  ige  du  spectroscope  laissent  prévoir  les  applications 
nombreuses  qu'il  va  recevoir  et  l'avenir  qui  lui  est  réservé. 
  l'aide  de  cet  instrument,  on  déterminera  eu  quelques  instants, 
avec  autant  de  certitude  que  de  facilité,  les  diveiu  éléments 
qui  entrent  dans  la  constitution  des  corps  minéraux  «et  les 
réactions  sont  d'Une  telle  délicatesse  et  d^une  telle  précision , 
elles  sont  si  peu  susceptibles  d'être  masquées  les  unes  par  les 
antres  >  que  chaque  élément  est  aussi  facile  à  reconnaître  dans 
un  corps  quelconque  que  dans  un  composé  simple  :  c'est  là  un 


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120  ANALY^B  sPficraoscopiauB. 

avantage  inappréciable.  Cette  précieuse  qualité  nous  a  déjk 
valu  la  découverte  des  deux  métaux  alcalins  que  nous  venons 
dï'iudier ,  et  Von  annonce  la  découverte ,  dans  les  dépôts 
si'K'niR  res  cl  arsénifères  des  fabriques  d*acide  sulfuriquedu 
llar/,  d'un  troisième  élément  nouveau,  nommé  ThaUium  par 
M.  Grookes,  à  cause  de  sa  raie  verte  et  dont  les  propviiHt's  le 
feraient  ranger  dans  le  groupe  du  soufre.  Ce  nouvel  élément 
a  aussi  été  relrouvé  dans  des  échanlilions  de  soufre  natif. 

Ajoutons  qu'avec  de  l'habitude  et  en  tenant  compte  de  la  vola- 
tilité des  différents  corps,  on  peut  obtenir  des  indications  ira- 
p(U"tantes  sur  les  proportions  relatives  des  divers  composants. 

Le  minéralogiste,  nidé  de  (jnelqnes  caractères  physiques, 
n'a  souvent  besoin  ,  iiour  la  dclermi nation  de  l'espèct'  minérale 
((u'il  examine,  riue  ci  en  connaître  les  composants;  lanalyse 
speclroscopiquc  le  conduit  à  ce  but  avec  In  plus  grande  faci- 
lité ,  et  elle  lui  pennei  surtout  la  distinction  des  espèces 
qui  ,  avec  la  même  fornu;  cristalline  ,  prcsentenl  une  com- 
pn>iii()u  ditiéreiilo  ;  ainsi,  j)ar  exemple,  celle  des  ditïerenls 
f«  Id^lKilhs  ,  de  l'aiioi  tliite  .  etc. ,  celle  des  silicates  calcaires 
dt'iilil.  s,  <iui  suiii  si  nonilM  cux  et  ont  tant  de  caractères  com- 
mun^. Ce  mo<lc  d  aaalyse  ne  demande ,  en  outre ,  qu'un 
temps  fort  court  et  que  de  trés-petites  quantités  de  subs- 
tance :  poui  d(  iiiiei"  une  idre  de  la  rapidité  et  de  l'étendue  de 
cet  examen  ,  nuus  prendrons  un  des  nombreux  exemples  que 
cite  M.  Bunsen  :  l'orthose  de  liavenu  donne  la  raie  Nua  avec  des 
traces  de  K«  et  Li  «  ,  soit  immédiatement ,  soit  après  avoir  été 
Immeclé  d'acide  chlorhydrique.  Si  on  le  traite  par  le  fluorhy- 
drate  d'auimoniaque  et  Taclde  sulfurique,  les  raies  Na«  et  K«  se 
présentent  très-vives  et  la  raie  Li«  un  peu  moins  forte.  Après 
la  volatilisation  de  ces  corps ,  si  Ton  ajoute  une  goutte  d*adde 
cblorhydrîque ,  la  matière  donne  les  raies  Ca«  et  Ca  ^ ,  mais 
d*une  manière  peu  perceptible.  Après  ces  observations ,  si  l*on 
reprend  par  Tazotate  de  cobalt  le  résidu  qui  adhère  au  fil ,  on 
obtient  la  coloration  bleue  qui  décèle  Talumine  ;  on  y  trouve 
aussi  facilement  la  réaction  de  la  silice.  On  a  donc,  en  quelques 
instants ,  constaté  dans  cet  orlbose  la  présence  de  la  silice , 
de  ralumine  et  de  la  potasse,  avec  des  traces  de  soude,  de  chaux 


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ANALYSE  smrtâscsoiiain.  lii 

et  de  lithine ,  en  même  temps  qu*oii  s'est  assaré  qu'elle  ne  ren- 
ferme ni  siTontiane,  ni  beryie. 

Les  géologues ,  de  leur  o6té  »  trouveront  pent-fttre  dans  cette 
nouvelle  méthode  de  nouveaux  caractères  pour  déterminer  T^ge 
relatif  et  le  synchronisme  des  masses  qui  constituent  Técorce 
solide  de  notre  glohe.  En  tout  cas ,  nos  connaissances  sur  la 
diffusion  des  différents  corps  simples  seront  singulièrement 
modifiées:  ainsi  Ton  sait  déjà  que  la  lithine  figure  parmi  les 
bases  les  plus  répandues,  et  que  la  strontiane  se  trouve  aussi 
dans  beaucoup  plus  de  roches  qu'on  ne  le  supposait. 

L'emploi  des  moyens  que  nous  présente  l'analyse  spectres- 
Gopique  pour  découvrir  dans  l'atmosphère  différents  éléments 
accidentels ,  nous  amènera  peut-être  à  des  résultats  inattendus 
pour  l'hygiène.  On  a  déjà  observé  la  présence  plus  ou  moins 
constante  d'une  certaine  quantité  variable  de  soude  dans  l'air: 
or ,  seraii-il  impossible  qu'un  antiseptique  aussi  prononcé  que 
le  chlorure  de  sodium  eût  quelque  influence  sur  la  production  et 
sur  la  marche  des  maladies  endémiques  et  épidémiques  ? 

D'un  autre  côté ,  l'analyse  si  compliquée  des  eaux  minérales 
qui,  depuis  quelques  années,  a  déjà  fait  tant  de  progrès ,  reçoit 
un  nouveau  socours.  G  est  ainsi  que  M.  Grandeau,  ayant  déjîi 
constaté,  par  l'analyse  chimique,  la  présence  dans  l'eau  de 
Bourbonne-lcs-Bains  de  dix-liuit  corps  simples,  y  découvrit 
encore  le  rubidium  et  le  caesium  ,  et  M.  Bunsen,  à  qui  il 
soumit  les  résidus,  y  constata,  eu  outre,  la  présence  de  la 
lithine  et  de  la  strontiane. 

L'utilité  du  spectroscopc  pour  l'industrie  ne  peut  être  mé- 
connue, et  il  est  à  croire  que  l'emploi  en  sera  bieniOt  établi 
dans  certaines  fabrications,  spécialement  dans  celles  des  pro- 
duits cliimiques, où  l'on  a  si  souvent  intérêt  à  décéler  sûrement 
et  promptemenl  la  présence  de  tel  ou  tel  corps  qu'il  s'agit  de 
recueillir  ou  d'éloigner.  Citons  un  exemple  des  résultats  qu'elle 
a  déjà  donnés  dans  cette  voie  :  quelques  gouttes  d'eaux-méres 
de  différentes  salines,  ayant  été  examinées  au  speciroscope , 
indiquèrent  la  présence  du  lithium  en  proportion  relativement 
assez  forte,  ce  qui  était  resté  ignoré  jusqu'à  ce  jour  ;  avec  ce 
guide  sûr,  les  méthodes  d'extracUon  ont  pu  être  perfectionnées 


t99  AfiAtTSB  sracmoscopiQUB. 

et  l'on  a  \m  reiirer  d'un  lilre  Ue  ces  eaux  4  grararaes  de  liihine 
dont  le  kilograuinie  coilte  environ  six  cents  francs.  On  a  aus.si 
trouv^'^  que  les  eaux-mères  de  la  labricaiion  industrielle  de 
l*acide  laririque  contienneal  assez  de  liUiiue  pour  qu'il  soit 
possible  de  l'en  extraire. 

Mais  rapplicatiOQ  la  plus  curieuse» la  plus  remarquable,  qui, 
seule»  aurait  suffi  pour  expliquer  le  retentissement  qu*à  eu  la 
découverte  des  deux  savants  de  Heldell)erg ,  est,  sans  contredit, 
celle  qui  en  a  été  faite  k  Tétude  de  la  constitution  cUimiqua  des 
astres.  Qui  donc  aurait  osé  espérer  que  la  science  porterait 
jamais  ses  investigations  jusque  dans  les  espaces  planétaires 
les  plus  reculés  pour  demander  au  soleil  et  aux  étoiles  le  secret 
de  leur  composition? 

Nous  avons  vu  Texplication  des  raies  obscures  du  spectre  et 
la  coïncidence  des  raies  de  Praunbofer  avec  les  raies  Na«  de  la 
soude^Ka  de  la  potasse,  etc.,  etc.  C'est  en  se  fondant  là  dessus, 
queM.Kirchhoff  admet, pourexpliquer  les  raies  de  l  rauuliofer(l), 
que  la  luiuièi-e  de  la  pliolospliore  du  soleil  doit  traverser,  avant 
de  nous  arriver,  une  alnios[ilière  eonteuaiil  cerlaines  vapeurs 
mélalliques.  l)a()r«'S  lui,  si  nous  pouvions  recevoir  uniqueuient 
la  lumière  du  noyau  ,  elle  dunuerait  lieu  à  la  production  d  uo 
spectre  continu  ,  et  si  nous  recevions  uui(iupmeiit  la  lumière  de 
l'atmosphère  qui  entoure  lu  soleil ,  il  y  aurait  production  d'un 
st)ectre  à  raies  brillaotes;  mais  comme  ces  deux  spectres  ue 
sont  jamais  séparés  quand  nous  observons  la  lumière  solaire , 
nous  voyons,  au  lieu  et  place  des  raies  brillantes» qui  nous 
décèleraient  la  présence  du  potassium ,  du  Godium,  etc. ,  dans 
ratmospbère  gazeuse,  des  raies  obscures  qui  ne  sont  antre 

(I)  Monatsberichte dtr  Berlin-  Acad,^  octobre  et  DOvooibre  1850.  —  One 
analyse  deca  mémoiratplus  éi^-nduo  que  celle  queeomportntt  notre  Unvail, 
a  commencé  à  paratU-e  dans  le  Moniteur  scienti^que  du  D'  Quksmbvilli, 

gepipmijrtî  ISiil .  où  l'on  trouvera  nussi  l'historique  de  la  théorie  optique  àc9 
raies  traité  asst.z  longuemunl  Nous  ajoutcronà  aussi  que  le  premier  mé~ 
moire  de  MM.  Bttn^on  fl  Kitvhhofl'roncprnnnt  TriTi^iy^e  ^«poctrosropiqii*- '.4  nn. 
de'  Pnf}f}cndfirf,  i(jnii;(1\)  n  viô  iraduil  dans  les.l/inrj/z'v  <!)•  chimie  et  de  phy- 
signe  (t  L\ll.  aoi'it  iS(il  )  on  doit  aussi  paraître  \u  irnduotion  du  second, 
qui  c^i  le  plus  important  pour  l'étude  dee  aouveaux  métaux  el  des  appareils 
employés. 


ANALYSE  «jPEGTftOSCOPlQtlE.  113 

chose  que  le»  raies  de  Fraunliofer.  Par  conséiiaent  «  ce  sont  ces 
raies  qui,  par  leur  position  seule,  et  non  par  leur  couleur, 
vont  caractériser  les  éléments  constitutifs  de  cette  atmosphère 
solaire.  C*est  ainsi  qu*on  y  a  déjà  reconnu  la  présence  du 
sodium,  du  potassium,  du  magnésium,  duchrôme,  du  fer, 
du  nicltel ,  tandis  que  l*on  a  pu  7  constater  l'absence  de  Vor  • 
de  I*argent ,  du  cuivre ,  du  mercure,  du  zinc,  du  cobalt,  de 
l*aluminium  et  du  lithium. 

Si  Ton  voulait  objecter  que  les  raies  obscures  du  spectre 
solaire  sont  dues  à  Taction  de  Fatmosphère  terrestre,  on  pour- 
rait  répondre  que  ces  métaujL  ne  pourraient  s*y  trouver  en  quan- 
tité suffisante  pour  produire  des  eifets  aussi  tranchés  et  aussi 
constants:  que  les  raies  devraient  être  notablement  plus  intenses 
quand  le  soleil  est  pK*s  de  riiorizoa,  puisque  alors  la  couche 
d'air  à  traverser  est  bien  plus  épaisse;  et  otifîn  ,  que  les  raies  ne 
sont  pas  les  mêmes  dans  le  spectre  du  soleil  et  dans  ceux  de 
diverses  étoiles  fixes.  Toutefois  l'almosphère  doit  avoir  quel- 
que action  (1)  et  Ton  attribue  à  son  influence  certaines  raies 
variables  que  l'on  a  déjà  appelées  raies  atmosphériques. 

Nous  vf'nons  de  voir  qu'en  nous  indiquant  les  éléments  cons- 
titutifs du  soleil,  M.  Kirchhoff  aborde  une  autre  étude  en  faisant 
mention  d  une  atmosphère  solaire ,  et  ses  travaux  donnent  une 
base  nouvelle  à  cette  hypollit'se  si  souvent  débattue.  Cette 
supposition  doit  être  vériliée  au  moyeu  d'expériences  (ailes  au 
moment  d'éclipsés  annulaires  de  soleil.  Mais  si  les  résultats 
n'étaient  pas  tels  qu'où  le  suppose,  l'explication  des  raies  de 
Fraunholcr  serait  toujours  vraie,  sauf  (ju  au  lieu  de  voir  la 
couche  de  iuniii  re  absorbante  dans  l'almosphère ,  on  la  verrait 
dans  la  suiiace  extérieure  du  noyau,  et  l'on  admelirail  alors, 
ce  qni  est  bien  piuUable,  que  tous  les  rayons  lumineux  du 
soleil  ne  viennent  pas  exclusivement  de  la  surface  extenie,aiais 
ciuââi  d'une  cerlaiue  profondeur,  peul-ètre  mûme  assez  forte. 


(1;  Voir  sur  ce  :>ujt'L  un  travail  de  M.  Gladâtûoe  duos  Ic^  l'roccedingt 
of  t/Mf  Royal  Society,  XI,  Juio  i8ii|. 


SITUATION  DE  l'iNDUSTRIE  MINÉRALE  EN  AUTRICHE. 

Ixtnil  d'aa  travail  de  M.  F.  FrossBi  inséré  dans  le  ZeiUchr^  Mt  tnt* 
JngmUtur'TêrtiiiêM,  par  Fi.  Diwalqiie,  fngénieur  des  minas. 

La  toi  de  janvier  l8iU»  qni  a  mis  un  firein  anx  prétentions  exagérées  des 

propriétaires  du  sol  envers  les  exploitants,  l'extension  rapide  des  voies 

ferrdcs  ,  l'ardr  ir  du  travail  et  l'esprit  d'as^ocintion  partout  supexciiL^ ,  ont 
donné  à  l'indiistrie  niinrrale,  on  Autriolu-,  une  impulsion  qui  l'ont  pour 
ainsi  dire  transformée  dau^  ces  dernières  années.  Et  eeiii;  prospt'rii  luu- 
jours  croissante  des  exploitations  minières  prouve  qu'elles  n'atiencUneni, 
ponr  se  développer  que  la  réglemoitalion  des  droits  et  des  charges  de<i 
exploiiants. 

X.  F^iese,  à  qui  l'on  doit  plusieurs  docnmenls  importants  sur  la  statistique 
ds  rAntriche ,  a  publié  une  partie  de  ses  reelterclies  dans  la  Rmiê  du 
Ingénieurs  autrichiens  ^  rinlérél  que  cette  queslton  pré^enie  au  double 
point  de  vue  des  relations  industrielles  et  de  l'étude  des  traités  de  commerce 
internationaux,  nous  cnt^age  à  communiquer  l'exlrait  suivant  aux  lecteurs 
de  la  Mevue  universelle 

A.  Étendtu  des  concessions  minières 

D'après  les  renseignements  puisés  aux  publications  de  l'administration  des 
mines,  les  concessions  minières  comprenaient,  a  la  Tin  de  IH^rO,  001,2^1,313 
kla fiers  carrés  (  I  ) ,  soit  ?i  peu  près  108,."*ii)  hectares.  Dans  cette  surface  ne 
rentre  pas  celle  dus  balines,  lesquelles  ne  uéce&sileAl  pas  de  coQcesaioos 
pour  pouvoir  être  exploildes. 

H,  Friese  donne,  dans  le  tableau  suivant,  la  répartition  de  cette  sarfiace 
dans  les  différents  états  de  l'empire  autrichien  et  dans  lea  divers  districts 
miniers.  Ce  tableau ,  en  montrant  les  vartaUons  de  l'étendue  des  conces- 
sions ,  aussi  bien  que  les  matibrea  exploitées  pour  cbacon  des  Ëtats ,  établit 
également  qu'aucun  d'eux  n'est  complètement  dépourvu  d'exploitations 
minérales. 


(  i  )  Nous  avons  compté  le  klfatur  carré  de  Vienne  à  ô*^6,  en  réalité  c'est 


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BULLETIN.  125 
A .  —  Tableau  dei  sarfaoe*  concédées  à  l'exploitation  dam  le«  différents  Etats  de  l'Empire. 


DISTRICTS 

EXPLOITATIONS  SOUTERR.^ 

O  11] 

■u 

u  hl 

. 

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»  S"x 

DES 

nr 

minrrai* 

An  r... 

rharbnm 

aulrt'* 

rnirniblr . 

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o  3^  u 

—   E  ar 

• 

ÉTATS. 

MINIERS. 

oc  i<  r. 

■  Il  1  ncraiii 

ni  1  n**r  m  • 

ai  U  ^ 

es  os  u. 

hrcUm. 

heclarci. 

liPcUrri. 

^i(*f*  larf*#* 

u  •< 

)ip(*l  A  r#*i 

u  u  ..^ 
fti  X  - 

o 

kulricbe  sapérieure 
il  l'Eons. 
Ed.  inféricarc. 

Sl-Pôttf>n 
Id. 

.SI  7  0 

l';~r>  1 

iV't  "i 

.1871,!» 

4^9:;,:; 

1S71.9 

i:;.s 

»lyrie  

Leobea. 

2:i7,i 

2012.:;' 

2012,:; 

Id-    .     .    .    .  . 

Cilly. 

."70,1 

7(i,s 

^()f»9.9i 

^(199.9 

iiii 

[^rinthie.    .    .  . 

Klacenfurt. 

}k;.i..i 

2821.7 

i{(7,() 

ï;;,4 

.44!K),0 

iiJJ 

laroiole  .    .   .  . 

Laybach. 

17{.'i,<) 

i^79,.s 

210,1 

2SG4.7: 

1177.1 

4241, .s 

141 

téfion  des  c6les  de 
1  Aonaufiue. 

M 

Hall. 

ÎLO 

27,1 
!7ii,l 

.171,8 

S-2..1 
(517,1 

1 

1M1,9 
17{1.S 

.102,4 

1  .1.1 

204(i,2 

1  V 

iif  *r 

At>ur^  •    •   •  • 

Id. 

!,.:.... 

"1.),  i 

i;.:; 

.lî)!>  î) 

Total  partiel. 

.11-2,.-) 

t27ii,(i 

2t<>27,l!|!7ti2.t 

2(>l^!i  7 

l.OSS 

Pilseo. 

27,1 
|t|7.1 

<;..-2,7i 

811,9 

89:ii.() 

27,1 

S9SI,7 

1,OI(i 

Id.     .   .  .  . 

Elbogcn. 

;.7ti,'; 

:.ii)';,s 

i2(),() 

7140,1 

.')9,0 

7.199,1 

90<4 

Id-      .   .  .  . 

Kotnraotau. 

1!M,7 

1  {(),!> 

1 1  lo'i..l 

\u:i 

ii:;s2.4 

7(),0 

ii(;:;2.4 

904 

la.  .... 

Kùltenherg. 

112!) 

9 

3sss,9 

10.17,0 

•i993,l 

9^ 

Id. 

:i()2,7 

19^1"»." 

:;Mr..() 

is:i,s 

Cl  t r\  c 
M  l'i,^ 

SI  10.8 

91.7 

Total  paniol.ll  lî)sl,îi 

."il  Si», 2 

•l->l7.s  7[  -2till,S 

.4l9s!,2| 

1  l(i:;.:; 

i2l4(i,7 

4.41:) 

■orsTic  .... 

Olmutz. 

LU 

5tO,l 

•JiOl,.) 

227.0 

.')!^i:i.  1 

\.i 

1 ,4:;i 

lilésie  .... 

Id. 

07,7 

ItXXJ.l) 

l91S,t 

18J 

100  4, s. 

3004.8 

840 

Caliicie  ,  cercle  de 
Cracovie. 

Cracovie. 

27in,{ 

lOolS.O 

11*  1 1  .i,ti 

i:;  147.7 

1,822 

la.  LciBoerg. 
BocbO'v^'ine  .   .  . 

Lcmberg. 
Id. 

Bi) 

1!K,2 
"! ,(» 

.Kit,:; 

2ZJ 

(l/./ 

112,7 
12,(1 

0/  1  ylr 

loo,-? 

«)  1  U 

Total  partiel. 1 

7ii;(i,i> 

•21.)!  M 

'21  >si  .<;] 

1  lliU 

[  2i7(iO,7 

.4,i2:; 

■oogrie,  cercie  de 
Ofen 

Id.  OCdenborg. 

Ofen. 
Id. 

.^9.7 
2.17,0 

.10,1 

1 

292  V 
2iM,2 

1 

292,8 
291,2 

708 
1,210 

Id.  PresbDi^. 

Neosohl. 

i\H,i) 

.1(1,1 

:;2(),2 

():;S9.7 

20,i 

()(lfO,l 

■47:; 

Id.  Kaschao. 

Kaschaa. 

i. ■>:;,.{ 

10.10,1 

709,1 

ls,so,n 

102,4 

1!>81,0 

!i!)0 

Id.  Grottswardein 

Najr>hania 

1)7.". .1 

1 1  "i  ■> 
1 1  ■>.  - 

:m,9 

1I4(,( 

Il  {{,4 

m 

Total  partiel. 

i  ()7îH>.S 

IM7-'  ') 

7-2,i' 

Il«i2.S 

I0I9S,71 

1  122.  s 

1  10121,:; 

1.1  S7 

V  •ïTOdie  .... 
.   ansylvanie  (Sie- 
oeoDur^eii  ). 
Croatie,  Slavooie 
r.oQiuiB    Kiiii.  ue 
i<roaiie. 
la.         au  nanai 

Oravicza. 
Zalathoa. 

8(9,9 

r.2>,2 
ir»i,r; 

221.1 

iiH),9 

:ii,() 

112.1,0 
1287,7 

i:)9,7 

1124.1 
U47,i 

820 

■ini 

Agram. 

Id. 

Oravicza. 

81,0 

307,1 

27,1 

ilo;; 

580,i 

991,9 

m 

I2r.,i 
1  :;<>,{ 

S2,0 

-481,2 
212,1 

1.19,0 
(il.l 

022,8 
29:;. 7 

m 

81 

Total  partiel.' 

(  s:;7.s 

)  Jlf..s 

1  i(«)î»S 

:  Ir'ill.^ 

9'.;.l 

4iS  ,  i)\  1.S72 

BoysBBe  lombard- 
véoiUen. 
j^^^ftSM^tift*     •    •  • 

Beliune. 
Zara. 

72.1 
.1(1. 1 

76,8 
l.'iS  0 

1^9,1 

149,1 
194,1 

il 

8 

ToUl  partiel  ' 

1  -  . 

-  1 

Kis.i 

214.8 

lil21 

1  - 

51,1,2!  2d 

Total  géoëral 
de  1839 

I00-2".s!2<)7:i9.0 

()20!Mi,l 

H()74.9 

I04:i;i4,() 

1174.1 

,1(17728.1 

I.l.OKi 

Id.  18.18 

10(11»-,' 

1 1!)tiSS.9 

r)979(»  i 

1 1 1  K  _> 

l(KHJ',)2,> 

2(147.7 

101140,4 

Id.  iB^ 

l!>»;si,:i 

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|0{4>1,2 

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1  in(),0 

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KCKHI.I 

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Ctds.ti 

97:;sf,(i 

Digitized  by  Google 


126  BOLLBTltf. 

Ea  pasnitt  en  mve  l«8  Hïïéwkt»  £ial8 ,  novs  vo^roDS  qi^o  rexploitatioù 
du  fer  aioai  que  celle  de  la  hooitle  dMoinent  daM  Ie8  pays  «le  la  région  des 

Alpes.  Le  groupe  des  mines  diverses  .  pnrmi  lesquelles  sont  principalemenl 

des  mines  de  plomb  el  do  mercuro  ,  y  occupe  aussi  une  surface  assez  ♦ 

étendue;  mais,  d'uQ  autrocôlé,  l'cxploitaUoQ  de  l'or  et  de  Targeat  y  e«t 

iDstgoiiiaute. 

En  Uohômu ,  rexploitailon  houillère  occupe  plus  des  3/i  de  la  surùice 
concédée  ;  son  étsndne  dépasse  celle  des  houillères  de  toal  le  reele  de  Ten- 
pire.  Les  nloîèrea  de  fer  y  sont  h  pan  près  aussi  coDsidérables  qne  dans  la 
région  précédente  ;  les  métaux  nobles  9*y  exploitent  en  aanei  grande  aboo- 

dancc,  tandis  que  les  niincs  diverses  B*y  sont  que  très>peu  rcprc^sentécs  Les 
mines  d'or  et  d'argent  de  la  Bohime  occupent  la  cinquième  pat  nie.  à  pea  près 
de  la  surface  totale  uïïapMe  k  ces  mines  dans  les  État?  autrichiens. 

L'exploitation  de  la  bouille  domine  aussi  duns  la  Moravie ,  la  Silésie ,  la 
Gallicie  occideaUlc;  il  en  est  de  môme  de  celte  du  1er ,  mais  h  un  moindre 
degré.  Uuunl  ù  la  Gallicio  orientale  el  k  la  Buckowiuc  «  l'cxploitatiou  y  est 
Ifè8*re»tr«inte. 

La  pins  grande  étendue  de  mines  d*or  et  d'at^l  se  tronvenl  dans  la 
Hongrie  et  dans  le  Siebeabargen ,  adl  it  peu  près  les  é/S  de  t'élendne  totale 
de  ces  mines  ponr  l'empire  entier  Sn  Hongrie  »  C'est  spécialement  dans  les 

districts  minim  de  KascLau  el  de  Ncusolil  que  se  trouvent  le  plus  de  mines 
(le  fer  el  de  niincs  diverses  (de  cuivre  surtout)  ;  rexpIoit;Uion  houillrre  .  au 
cou  Ira  re  de  iiM'nir  que  dfins  le  Sii'benbûrgen  et  la  Voivodie  ,  y  est  peu 
tHendiie  prohabu  meut  parce  que  .  avant  Ih'i!),  le  droit  d'exlraeiiiin  iipp;ii- 
It-oail  au  prt'priétairo  du  sol  et  que  les  houillères  existant  do  fait  doiveui , 
settlemcnt  maintenant,  obtenir  les  concessions  légales. 

On  ne  voit  que  des  surfaces  très>restreintes  occupées  par  l*èsploittlioft 
dans  le  Lombard* Yéniiien,  de  même  qne  dans  la  Dnlmatle. 

fiaugeant  tes  différents  État*  d'après  l'étendue  de  leurs  concessions  ,  on 
obtient  l'ordre  suivant  : 


L  lyu u-Od  by  Google 


4 


3 1 1  ï 


BULLETIN.  if! 


TABLEAU  B. 


^  DESIGNATION 

SURF1CI8 

DÉSIfi  NATION 

SURFACES 

!  DES 

DES 

ËTATa. 

COIt(^ÉES. 

ETATS. 

CONCÉDÉES. 

bcct 

nccU 

Tyrol  

Gaiiicte  occidentale  . 

Transylvanie  (Siebeo- 

Hoogrie    ...  « 

burgcn).    .    .  . 

{M' 

6.712 

Voivodic  serbe.   .  . 

MoitTie  

Cioaiie  et  Sluvonie  • 

Carintliie  .... 

Coofios  mililaircs 

1  Autriche  ioférieire  à 

Gallicie  orientale.  . 

671 

l'Enns  .... 

Salzborg  .... 

m 

Carnioie  .... 

^,212 

Dalmaiie  .... 

\i 

Autriche  «epérieere. 

Lomberd- vénitien 

Uî) 

zm 

Cdiesde  rAdriatiqoe 

m 

Buchovine .... 

m 

De  tonte  la  surbce  coneMée  à  rindastrie  U  y  a  3174  hect.  d'exploitation 
•  eiel  ouvert  {Tagmasten)  qal  ne  vont  qu'à  la  profondear  des  rocJies  solides 
et  le  reste,  environ  10^940  hect.,  est  affecté  aux  Mploitationssouteminea 
1  Mbetmauen)  dans  lesquelles  on  exploite  h  tonte  profosdenr. 

L'Ëtai  exploite,  soit  seul,  soit  tvec  des  tiers,  i8  */•  des  surfaces  con- 
cMées.  el  te  reste,  83  •/•,  est  abnBdonoé  i  l'exploitation  privée.  Si  l'on 
repartit  est  «xploilstions  impérialea  al  privées  d'après  les  SMUières  extrtites 
M  a  des  swfioes  de 

ié  dans  rexploitsiton  Inpérisie ,      */*  dans  resploltatlon  privée  pour 

les  mines  de  mélmsi  «oUst. 
M      >        •  *  «  fer. 

tOfi      •        m  .       S9,f         •  charbon. 

ii4      •        •  •       10,8         •  dwersev. 


100 


100 


128  BULLETIN. 

Oo  ViAi  qae,  dans  les  exploitations  de  l'Étal  aussi  bien  qoe  dans  les  exploi- 
tations privées,  la  houille  est  extraite  sur  plus  do  la  moitié  de  la  surface 

totale;  le  reste  de  celle  surface  est  surlout  consacrd  aux  mdtaux  nobles 
àims  les  exploitations  4e  l'Étal  et  aux  mi&erais  de  fer  dans  les  exploitations 

privtics. 

Après  avoir  menlionnd  les  concessions,  c'esl-à-diro  les  propriétés  exis- 
taoteSf  disons  uo  mol  des  propriétés  fotures,  de  colles  qui  prendront 
naissance  par  des  concessions  nouvelles  et  pour  l'obtention  desquelles  il  y 
a  tant  de  recherches  entreprises;  nous  verrons  mieux  encore  par  que 
l'Autriche,  loin  de  rester  stationnaire,  se  prépare  de  nouveaux  champs 
d'exploitations  avec  un  tèle  vrairacnl  remarquable. 

I»our  être  déclaré  inventeur  et  concessionnaire  d'une  mine  ,  il  faut  au  préa- 
lable avoir  reçu  un  permis  au  moyen  duquel  on  peut  faire  toutes  les 
recherches  nécessaires  dans  un  rayon  de  <i2o™  klaflers)  soit  sur  une 
snrfict  é»  18  heelares  à  peu  près. 

A  In  Ûn  de  1880,  le  nombre  de  ces  permis  était  de  1() ,  donnant  ane 
enrfaee  de  reeherelie  de  856,000  heclare».  Il  esl  bien  entendu  qn'on  ne  peut 
fiim  «vcane  reeiieKlie  sur  nn  terrain  déjà  concédé  et  qn*on  ne  comprend 
pas  non  plus  dans  ce  cliiffirc  les  surliices  enclavées  entre  plusieurs  sièges 
de  reeiierches. 

De  tous  les  états  de  la  couronne,  c'est  la  Bohème  qui  est  la  plus  travaillée 
dans  ce  but ,  et  on  y  a  délivré  éé19  permis }  vient  ensuite  la  Hongrie  avec 
8187  (I).  La  Moravia  et  la  Silésîe  en  comptaient  2293,  la  Galllcie  ocdden- 
Inle  1822,  la  Région  des  Alpes  1688,  le  Banat  820  (volr(l)).  A  cette 
époque  t  le  nombre  de  permis  dans  les  autres  états  était  très^reslrelnt;  il 
n'en  avait  même  été  délivré  aucun  pour  la  Bucliovine. 

Le  uUeau  qui  suit  donne  les  rapports  des  surfaces  territoriales  avee  le» 
aurfkces  concédées  : 


(1  )  Isolons  toutefois  celle  circonstance,  qui  découle  de  c©  que  nous  avons 
dit  ci-dessus,  que  tous  ces  permis  délivrés  en  Hongrie,  en  Bohème  cl  dans 
le  Banal,  ne  i  oni  pas  été  uniquement  pour  la  recherche  de  la  mine,  mais 
aussi  pour  roLteniicn  do  concessions  régulières  que  les  houillères  déjà 
existantes  devaient  réclamer. 


BULLETIN.  129 


TABLEAU  C.  —  Rapport  des  surfaoet  territoriales  avec  celles  oonoédées  ou  en  reoherohes. 


DÉSIG.NATIOX 
•E 
LtTAT 
OD 

DE  U  DIVISION 
POLITIQUE. 

DISTRICTS 
MINIERS 

SURFACES 
TERRITORIALES 

SURFil 

CONCÉDÉES 

LCES 

B 

M  W 
O 
fi 

SLR  l,( 
CARRb' 
Ttl 
I 

Cil 

u  M 
•<  •« 

(M  O 

a  -w 

«A  7^ 

o 

h] 

s  I)K  SI 
IRITORL 

L  Y  EN 

U  u 

<  'j 
«  ë  g 

o  «  B 
K  W 

U  a 

1  LIRES 

RFACE 

\LE 

A 

TOTAL- 

■  <■  1 

c  »  1 

c  :  1 

*  '**  ■ 
"il 

hTlorpi. 

Ifctoi  et. 

h.*>'  1  a  r  r*. 

Auinche  suponeure. 
Id.     iolcrieure . 

Carintkie  .... 
Cirniole  .... 
RéfiM  des  eûtes  de 
ridmtiqoe    .  . 

Tyrol  

Sahhvf  .... 

Sl-Pôllen. 

Id. 
Leobeo. 
Cilly. 
Klagenfurt. 
Laybach. 

Id. 

Hall. 

Id. 

1  200  7.S7 
9'iO  788 
i  287  70;) 

1  Ô.'8  2i)7 
m)  7G.- 

70î)  (Î03 

2  m)  GÎH 

717  2.i:i! 

4  49:),(i 

3  .873,9 
2  0l2,r> 

4  (599,8 
4  49.;  ,9 
4  2.32,8 

13:),9 

i  897,3 

:j{(;,o 

20  3  !:;,(); 
2  i:;6,4 

8  171,6 

26  330,9 
1 1  97."  ,7 
19  330,9 

794,:) 
5  391,0 

1  7m, -2 

2  26(i 

3  22»» 

2  0î)7 

3  6W 

4  .3.")0 
4  234 

170 

(î:;8 

761 

10  2.39 
1  796 
8  314 

20  44^ 

11  33:i 
19  .333 

99  i 
1  87:^ 

1  S2'' 

12  oO.) 
3  022 

10  61  i 
24  09S 

1 3  862 
23  389 

1  164 

2  3.3(1 
2  381 

o'iil 
"'('1 

4,61 
11 

Boktei  •  •   •  • 

M»      •  •   •  • 

M  

Id  

Id  

Vomii  .... 

SiUik  

GiUide,  Cncovie  . 
M.    LMiberg  . 
Boekoiise.  .  .  . 

BMgrie,OfeD   .  . 
i  M.  OEdenburg 

■  U.    Pressburg  . 
1  ^  KaKbau 

■  U.  €iii(wardeio 

|T«trft£«etBaQat  . 
lîrntjtmie  (Sie- 

IpiltillISIavonie  . 
VHhi  ailiiairis  de 

■  Croalie. 
U.      dn  Banal. 

'vyme  lombard- 
vénitien. 
MntM  .  .   .  . 

Total  partiel 
et  moyenne 

1 

26  389 .7 

9*;  789,8 

2  224 

8  071 

10  29:i 

3,(J 

Prague. 
Elbogen. 
Jrux  (Komme 
lau). 
Pilscn. 

Il  II  1  f  on  K  A  PCF 
IVUllUliUrl  f^- 

"iM)  .m», 

632  50:i 

1 

!K  I  2!MI 
2  W)3  3i7i 

8  110,8 

7  399,2 

1 1  (>ri2.4 

8  981.7 

lii  87i,8 
31  2}K),8 

.^4  70t.6 

î;4  03:;,;) 

lù  854 
16  934 

18  423 
9  :i42 

.3(U) 

93  393 

117  40.-; 

86  373 
61  231 
12  3*^1 

tu;  4.37 
134  337 

Il  4  798 
70  793 
1 4  ()S7 

6,^l 
6,91 

6,^1 
.3  4l 

Total  partiel 

At   fftlAlTMfl  I1s> 
Cfc  IllUjClJliC* 

S  200  i\è 

4->  14ii  8 

•>47  Hi7  3 

8  IOj 

48  219 

.36,324 

6  o| 

Olmiitz 

Id. 
Cracovie. 
Lemberg. 

IH 

1  U  • 

"2"22:j  030! 

:ii:i  232 

2  302  732 
1  VU  403 

:i  .^.36  ;j 
3  OOt.8 
13  fi7,7 
671,4 
l(H)  l 

82  4;.4  2 
47  6'»;, 9 
103  .394,0 
17  391,7 

T62.3 
r;  832 
6  378 
121 
9() 

37  ().»;> 
92  317 
4^901 
3  17.S 

59  (»8l 
9S  3(9 
31  479 
Ô299 

13,91 

Total  partiel 

ci  LUUjUUUC* 

1 

1 1  t»22  0()7 

91  7(i()  S 

•^31  107  8 

'>  130 

21  (iO!) 

23  7.39 

I0,i|| 

Ofen. 
Id. 

Neusohl. 
Kaschau. 

N;i^'yb;inya. 

3  491  «  J  t 
3  îi'il  731 
3  473  222 
3  949  401 

3  :i2{  {se. 

292,7 
291,2 

0  610,3 

1  9.S2,9 
I  M{,( 

43  :i,^2,0 
69  7!K),ri 

26 

.33  4S1,0 

7  ( -6.7 

Ht 
82 
1  9(»5 
.302 
.32. 

12  îis.y 
19  6  2 

7  761 

8  477 

1  [V.ïï 

12  669! 

19  7.34' 
9  66i 
8  979 

2  322 

1149  kI 
23î»,7l 
4.1 1 
16,9l 
6.iI 

Total  partiel 
el  moyenne. 

\7  9W  49() 

1  ,n,..  r 
I  10  321, î) 

180  Kr)(,3 

a««v  j 

Îf74 

10  {)\^ 

10  627 

'1 

Oravicza. 

Zalathna. 
Agram. 

Id. 

Oravicza. 

^  IMIl  iL'il 

0  yJv  1  \ftj  1 

6  072  im 

1  833  177 

1  9:)2  GU 
1  4o:;  m 

1  124,1 

i  447.  r; 

99:i,8 

622,S 
2î'*),7 

1  m  i>33,o 

22  188,3 

23  566,1 

'    7  4.33,9 
1    4  710.1 

574 

238 
Îii3 

519 
210 

l.j  50:i 

3  6;f 
13  8.37 

3  807 
3  3:il 

13  876 

5  992 

14  380 

4  126 
3  îi(il 

41,  J 

23,3l 

11,91 
16,0Ï 

Total  partiel 
et  moyenne. 

14  m  vm 

1 

106  231,4 

31  f!    7  4;7 

7  761 

23,6] 

Bellane. 
Zara. 

2:>i:»  737 
1  2S()  40 

149,0 
194,2 

964,7 

39 

r;2 

38.3 

.-:;:; 

442 

Îi07 

6,31 
2,.3| 

Total  partiel 
el  moyenne. 

3  79<î  18: 

3{3.2 

i  418.7 

9' 

574 

UM 

!  ..J 

Total  général 
et  moyenne. 

at  742  80." 

)  |l08  448,( 

)  882  369,î 

>  i  67Î 

(  15  687 

'  1556S 

TOME  XI. 


130  6ULLI7T1N. 

NfMis  voyons  par  ce  fablcau  qu'en  moyenne  pour  l'empire  «fiiier  (I),  tur 
l,iXJ<ViUO  de  mèlres  de  sorf&ce  terriioriale,  il  y  en  a  : 

i(S7îi  concédés 

et  130S7  sur  lesquels  ou  »  autorisé  le&  recherches 

Soit  on  total  de 

ou  environ  les  fl,f7  "/o  de  la  surface  infnif  rnii  sont  concédés. 

Le  rapport  dfs  surfaces  en  recbercUeâ  avec  celles  dos  coocessiODs  esl 
=:  S,2  :  i  u  ppu  près 

Si  l'oQ  con&idùre  chaque  étal  en  particuliorf  les  chiffres  varient  beaucuup 
pour  àuoûû  d'eox;  'a  LontertkKVdaétii  présent*  le  niBivatt  de  snrbee 
coneMde,  e^eel^ft-dire  89/1.000.000  de  la  surface  lottle»  el  ta  BoMne  le 
maxinum  *  sptfeialeaem  les  diatrîotB  iniBie»  de  Bnix«  EU>egeii,  Pragae  el 
Pilsen  dans  lesquels  les  surfaces  coucédées  sont  respectivement  de  18483 « 
ItiOSi,  13K>4  et  9Ui^*  sur  1,000,000  de  surface  territoriale. 

C'est  pour  ces  ditilrlcts  et  aussi  pour  la  Silésie,  la  Gallicie  orlentali'  ol  la 
Moravie,  que  l'on  a  délivré  le  plus  de  permis;  le  district  d'bibiogea  présente 
le  maximuni  :  on  y  a  autoristi  les  i  tch^rches  sur  près  de  12  •/.  de  la  surface. 

Duos  la  purliô  orieiitiile  de  in  monarchie  ,  on  n'arrive  pas  à  des  ciiiffres 
amsi  Aevde;  ainsi,  ponr  la  Boogriu,  on  a  à  peine  1/2  i  (tans  la  TransyU 
vanle,  le  Banat.  la  Croatie,  on  a,  k  pen  près,  0.9  ^«.^ 

On  conelnl  de  resamen  général  dn  tableau  G  que  les  serliMes  concédées 
dintinnenl  en  éicndne  d'entant  plos  qa'on  se  dirige  de  l'B.  vers  l'O.  et  qee 
c'est  l'iaverse  i|ui  a  Hen  ponr  les  sorfaces  de  resberehes. 

On  trouve,  par  exesiple,  qw  sur  1  hectare  concédé,  il  y  a  en  surface  de 
recherche  : 

hectares 
3,6  dans  la  région  des  ilpes 
0,0  en  Bohême. 

10,1   en  Moravie,  Siléue  et  Gallicie  oriehtile. 

17,^   en  Hongrie. 

313,0  dans  ta  Transylvanie,  l«  Banal,  la  Croatie  el  les 
confias. 


(I)  Eu  nombres  ronds,  la  sarfaee  entière  de  l'empire  est  répartie 
comme  sali: 

31.1  consacrés  à  la  cuituro. 
1,1         *     nuk  vignobles. 

1 2.2  de  prairies  el  Jardins. 

i.),6  pâturages 

27  0  de  forèlR. 

ii^  de  l«rrau»  improductifs. 


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BULLETIN.  131 

Ce»  chiffras  a'oal  pM  W9  réalité  abaolae  (V.  la  aote  (t)  de  la  pa^e  12s). 
iMtefois,  ils  soQl  assez  éloqucDls  pour  noas  moDlrer  qae  Tesprit  d'entre- 
prise et  Tactivilé  industrielle  pénèlreul  à  grands  pas  dans  celto  partie 
orientale  de  la  moaarcbie  et  prépurent  è  l'exploitatioa  fatare  aa  eaeeàa 

inraillible . 

Si  nous  comparons  un  instant  ce  qui  se  passe  en  Autriche  avec  ce  qui  a 
lien  en  Belgique,  nous  voyons  (Statistique  de  la  B<>I^Mque,  ii^îil  à  ii^j)  : 

Sarfaee  eoaeédée  aux  houillères  ea         130,5ël  hectares. 
•  •  minières       >         ^(i  ;7I  » 

Total,  t77,05â  » 

ce  qui,  comparé  à  la  suiface  territoriale,  donne  : 

Ans  eeaees^oas  de  hoalllëres  i,52  sur  100  de  la  surface  totale  du  pays. 
»         »  minières  1.98        •  >        *  • 

Soit  un  tolal  conctlflé  dfi  ^,7  '  o  *  »  »  » 

Ï.Û  Frunci.',  la  surface  dos  concessions  houillères  seules  conipnrtn,  n  peu 
ftts,  It-s  0,H°o  do  la  surïace  territoriale.  En  résumé,  OD  a  concédé: 
En  Autriche,  les  0,17     de  la  surface  totale. 

En  Kr:ince,  les  0,1)0  de  la  surface  totale  pour  ia  houille  seulement. 

Ko  iJi'ijîiquc,  It.'S  ."),7. 

Eo  Bel'^'ique,  tri  IS'ii,  le  uonil>ie  des  eotice?sionr«  t'tîiil  de  i^Oô;  en 
Praocc  de  t(>2 .  dont  2'^(>  en  aclivilu.  el  en  Aiiiriclie,  le  nombre  peut  6tre 
âi'proxiraativeoiciil  t-valuc  «  lôOO,  de  ^orte  que,  tout  calcul  iail,  nous 
irrifoaa  aux  surfaces  suivante!^  pour  une  concession. 
En  Autriche,  400. 
Ea  Belgique,  960. 
En  Vraiiee ,  OOO. 

Cet  ebilfies  moatrsnl  le  plis  graod  défaat,  pett-Mrs,  de  l'exploilalioB 
Mlriehleane,  c*est4-dire,  le  morcellement  Indéfini  en  entreprises  pea  Imper* 
iBBies.  es  qui  ne  peut  jamais  produire  de  bons  résultats  durables. 

Ea  Selgiiiae,  la  réunion  des  eoocessions  est  encore  actuellement  an  des 
■eyens  de  rendre  finietueuse  Texplolution  de  certaines  mines  qui, 
mêles,  ns  peavenl  marcher  avee  profit;  ainsi,  de  fS^iS,  le  nombre  des 
eeneessioass  diminué  de  311  k  290,  quoique,  dsns  cette  période  de 
(éiD|M ,  on  ait  eaoore  accordé  des  concussions  nouvelles. 

U  a'f  a  pus,  en  Autricbe»  qae  les  mines  de  bouille  qui  soient  ainsi  mor- 
celées :  il  en  est  de  même  pour  tous  les  genres  de  mines  et  fc  un  degré 
bien  plus  fort  encoffs.  Ainsi ,  il  existe  quelques  £tats  .  la  Transylvanie  par 
exemple ,  ob  beaucoup  d'exploitations  n'ont  pour  ouvriers  que  les  membres 
de  la  faoïiUe  du  propriétaire. 


132 


BULLETIN. 


Les  exploitations  auiricbicnnes  se  sobdiviseot  en  exploitations  k  ciel 
ouvert  et  en  exploitations  souterraines. 

a)  Les  exploitations  souterraines  comportant  une  sorrace  de  10i|534  hec> 
tares ,  dont  : 

i0,02i  hectares  pour  les  mines  des  métaux  nobles. 

20,7?)9     »  •  de  fer. 

m,im)     o  »  dt;  houille. 

1 1 ,07.ï     »  •  de  minerais  divers. 

6)  Les  exploitations  à  ciel  onverl  comprennent  une  sorftee  de  : 

892  beetares  pour  les  mines  de  méUvx  nobles. 
%9è^  hectares  ponr  les  minières  de  fer  et  de  qnelqaes  aolres  mélanx. 

L*exptoitat{on  dn  charbon  de  terre  a  lien  sur  plus  de  la  moitié  des  snr* 
tices  concédées,  tandis  que  celles  réunies  des  minorais  divers  et  des 
mélanx  nobles  n*oceapent  pas  encore  nne  surlhce  anssi  grande  que  celle 
des  minières  de  fer. 

Les  chilTres  précédents  ne  penvent  ftlra  qu'approximatifs ,  vn  que  le  droit 
minier  autrichien  permet  an  concessionnaire  d'one  mine  de  bouille ,  par 
exempte,  d'exploiter  dans  la  surface  qui  lui  a  été  concédée  tout  antre 
minerai  qui  y  est  exploitable  ;  mais  tout  approximatili  qu'ils  sont,  ils  ont 
assex  d'exactitude  et  certainement  asset  d*éloqvenee  pour  nous  fUlre  voir  que 
ractivité  minière  se  dirige  surtout,  en  Autriche,  vers  rexploitatlon  du 
charbon  de  terre  et  des  minerais  de  fer. 

Ce  résultat  s'appréciera  mieux  encore  par  l'examen  du  tableau  B  qui  suit  : 


TABLEAU  D. 


SUBFACES  C0RC£D£fi8  POUR  L'EXPLOITATION 

1  ^  ^  ^  

i 

1 

U3 
-< 

1 

DE 

'<  MÉTAUX 

1 

1  «OBLES 

DE 
MiNËhAlS 

DE  Fxa. 

ns 

CBABBOI» 

D'Aunss 
Himâts. 

TOTAL. 

OBSERVATIONS 

18371 
l8o8' 

i 128^,0 
11366,1 

10016,1 

20299,î) 
23610.8 

«6779,7 

î>»706,4 
62816,3 

lOiiOO,! 
10403,2 

inii,2 

97.Ï81  (î 
99231,2 

10808,0 

Sont  comprises , 
dans  ces  sur  ■ 
faces,  les  con-  ' 
cessions  à  ciel  | 
ouvert  aussi  i 
bien  que  les  | 
concessions  { 
souterraines 

i 

BULLETIN.  i33 

Ce  tableau  montre  encore  qae,  dans  le  courant  de  ce<^  {  anodes,  on  a  vu 
augmenler  les  sarfacos  concédées  à  l'exploilation  du  niiQi-rai  du  fer  do  Hi.'i 

»  »  •  »      de  la  houille,        »  1.1,2°/. 

m  9  *  •  deemiiieniisdiTen,* 

tandis  què  eéires  conaaertfea  h  l'eiploiUilioa  des  mdtaiix  nobles  s  diminnë 
de  8,6  */«.  n  est  vrsi  qu'on  peni  sttribner  «ne  grande  partie  de  celle  dimi- 
nation  à  l'abandon  de  certaines  mines  &  peu  près  dpnisdes  ou  présentant 
très-peu  d'espérances,  lors  de  l'introduction  d'impôts  miniers  en  1835. 
Mais  cette  cause  a  agi  aussi  bien  sur  les  exploitations  de  la  houille  ,  etc. , 
que  sur  cellc««  consacrées  aux  mtîlaux  nobles.  Ce  résultat  osl  donc  en 
concordance  pai faite  avec  ce  que  nous  avons  dit  tantôt,  ît  t.:iv«ir  que 
i'exploilalion  cl  l'esprit  industriel  de  l'Autrithe  se  portant  de  plus  en  plus 
vers  les  substanees  qai  forment  la  base  de  lindnstrie  et  que ,  lii  comme 
partout ,  nae  mine  de  fer  vaut  mieax  qn*ane  mine  d*or. 

L'avenir  ne  dîminnera  pas  celle  importance  dn  fer  et  de  la  bonllle;  aussi, 
sans  posséder  aacane  donnée  détaillée  snr  les  Ilt,6l6  permis  de  recherches 
qui  ont  été  délivrés,  nous  pouvons  afllraer  qae  la  ptapart  concernent  la 
houille  et  le  fer ,  tandis  que  bien  peu  se  rapportent  anx  métaux  nobles  on 
aax  minerais  divers. 

B.  ProducHm  dit  mkm  autriehiêniuM. 

L'Autriche  exploita  une  tdle  variété  de  produits ,  qa*&acane  autre  nation 
ne  peut  lui  être  comparée  sous  ce  rapport.  A  côté  de  Tor  et  de  l'argent, 

ainsi  que  des  diverses  espèces  de  charbon  minéral  ,  ses  mines  fournissent 
une  quantité  remarquable  de  cuivre,  de  plomb,  de  mercure,  de  zinc,  de 
nickel,  de  cobalt,  d'antimoine,  de  soufre,  d'alun,  de  vitviûlâ,  et  d'autres 
produits  minéraux  trèi»rares.  Le  tableau  qui  suit  nous  donnera  une  idée  de 
cette  production ,  ainsi  que  de  sa  valenr  pour  Paonée  1839. 


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m 


PnODOITS. 


OVautités. 


VALIVIt. 
»M  fr 


OBSERVATIONS. 


Or.  . 
Argent 


Valeur  totale 


Fonte  d'adloage  .  . 
Fuole  de  moulage  .  . 

Valeur  totale 


Houille  . 

Aiiiliracite 


Valeur  totale 

Cuivre  

Pioroh  

l.ilh;irj;t.' 

Minerai  dc  pi««mb  ex^iurté 

Mercure  

Nickel  et  cobalt   .  . 
Zinc  .  .... 
rv  inerai  de  xine  .  . 
Antimoine  cru  ûl  régule 
Miikurai  d  anlimoioe  . 

Arsenic   

Soufre  

Pyrite  

Sulfate  de  fer  .  .  . 
Sulfate  de  cuivre  .  • 

Alun  

Schis(<'8  aluroioeis  6t  Vl' 

trioliques.    .   .  ■ 

Graphite  

Mangant^.se  ()xy<lé  . 
Mioerai  de  chrùoae  . 

Ëiaia  

Hisimilli     ,    .    ,  . 
Minerai  de  litaoti  (wol 

fraoi)  

ï'infrai  (i'i:r;in>' 
Ouuluurb   niiiiL-rdlâS  (or 

piment)  .  . 
Minerai  d'à  raient 
Id.      de  cuivre 
Id.     de  fer  . 
Pierre  d'asphalte 
Asphalte.   .  . 

Valeur  totale 

Total  pën^ral  (i-* 


kl  lu». 

34  537.1  Si 


7,71 


1 5.272.  U7 


liinnoi. 


278,100 


"  TT. 

4i2,9l3.:><7 
10,78H,(?.";7 


SÔJOl.iiNi 


tttii  nc«. 

1,703,716 
1,327,3.';0 

852 


fr. 

13,7til,77:i 
8,04:>,*)i"i 
lî,uOO 


<l,l()8 
1,2S0 

sso 

381 

91 

4-. 
1,510 
7.333 
.1,174 
13G 
1,307 

36,11»2 
4,S91 

m 

SI 

i,r> 

31 
3.(M)I 
27,189 
328 
4» 


G,(W:i.l>7.) 
3,y7."»,'»Oj 
972 
41 1  .<ii7 
1,828,28.'» 
S  12,040 
f>78  930 
ll7,.-.-2 
310.177 
10,3811 
14,260 
379,180 
99.920 
20:i,107 
124,687 
330,338 

24,73^) 
153,.î00 
2,032 
4  72'i 
10^,747 
1,363 

7,032 
41,232 

24:. 
3,707 
181»  :i03 
434,i67 
3,732 
9,542 


17,4MI,SS7 


o)  Pour  la  trans- 
formation des  niesu- 
res  autrichiennes  en 
nie!>ure6  métriques, 
nous  evnns  compté 
.^■()kK  pour  le  c<  niuri 
de  Vienne,  ce  qui  re 
vient  k  pour 
lu  livre  do  2  niiiics. 
'  Leguldenvaul2'  ,^'0 
et  tes  lonnea  «  que 
nousdornons  dans  ce 
tableau,  sûoidti  !00(>k, 

b)  Les  Vîilr^nr'^  in-- 
criitis  dans  ce  cjhicau 
sont  eelles  des  oia- 
tièr<»s  sur  les  lieux  de 
produciion.  On  peut 
Ind  considérer  oomnie 
mininia .  car  le^  pro- 
priétaires,qui  doivent 
payer  l'impôt  sur  leur 
production,  sont  ton- 
jonra  leutda  de  déda* 
rer  le  moiiia  possible. 

c)  On  ii*a  inscrit , 

dans  ce  tableau  .  que 
les  minerais  qui  en- 
traient eonme  tels 
dans  le  commerce  ou 
qui  étaient  exportés. 

d)  H  n'a  pas  été 
possible  d'y  inscrire 
lesqoantitdadefer  ni 
d'acier ,  niaiti  .«'lik'  I 
ment  la  fonte,  p^rcc  i 
que  m  Il-s  fabriques  i 
de  fer  Ai  celles  d'acier  | 
ne  ressortant  de  l'ad 
ministratlOA  dOS  BÎ 
nea. 


ia  valeur.     104»  277.47;» 


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BI'LLRTIN.  48S 

En  répartisMBl  eei  diirëreDle&  valeurs  en  qaatre  colonoea  principales, 
OD  voit  que: 

rwiploiUlion  de»  métaux  nobles  a  prodtil  poor  lô.^S  U7  fr.  ou  12,2  "/o 
*>         •  minerais  de  fer      *       »     1)3,701, .'>S4  »    »  fJ2,l  "/o 

•  cliiirbons  (11- lerr>>    »«        •      2l,St{,fS7  ■     >«  19G«/p 

»  "  autres  sub.slaoces  «       »     17,48i)/iu7  «    »  16,1  «/• 

SoH  une  valear  loltift  de  l06,277,i7S  »  »  tO(> 

CfiS  chiffres  sont  aussi  assez  inléres-sanis  :  on  voit  que  c'est  Pexploilalion 
âvt  iniMrai*  de  fer  qui  lient  encore  le  premier  reng.e»  d<»ttiitnldee  produits 
doni  la  vellur  excède  la  moiti4  de  la  valeur  de  la  produetion  générale  de 
rempins;  la  hoaitle  obteeae  est  d*aae  valeur  MfS  foia  plus  forte  qae  t*or  et 
rargeatrdttuis;  eaUn  la  bouille  et  les  Dîneraii  de  fer  extraits  hmvA  à  eux 
seuls,  les  .'/{,  à  peu  prte .  de  la  valeur  totale  des  produite  qu'a  livrés  l'ex- 
ploitation autrioliienno- 

Ed  consiildr.int  la  valeur  des  miiliétcs  extraites  par  les  ditkrenLs  ëtats  rlo 
la  couronne ,  ceux  ci  peuvent  se  ranger  comme  l'indique  le  tableau  F  suivant. 


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136 

TABUSAU  P.  ~ 
b 


BULLEnK. 

im  êinn  tuu  de  l'Empire»  d*aprèi 
dé  le«r  prodvelioD  mîiiérale. 


OESiGNÀTIO^- 


VALELR  DE  LA  PRODl  (  ilON 


DES 

EN  OR 

BT 

EN  FtS 

PAYS. 

ARGEKT. 

EN 

CHAIIBONS 


KM 
ADTIIES 

soa&TAncKs 


MILLIONS    DE  FRANCS. 


1.  Hongrie  .  . 

2.  Buhfime  .  . 

3.  Slyric .    .  . 
Carinthie .  . 

.'»'.  Moravie  .  . 
<}.  Transylvanie. 

7.  Silésie.    .  . 

8.  VoîvodieelBanat 

9.  Caraiole  .   .  . 

10.  Gallicie  occiden'* 

11.  Antriche  iuSé- 
rteare .  .  ,  •> 

12.  Tyrol  .  ,  . 
I.T.  Salzburg  .  . 
li.  Venise.    .  . 

C'ir fiti<  niMiirtires 
If).  iJuckowiiie 
17.  Gallicie  orienl'*. 
IS.  Aulricho  supér* 
\ii  Rdgioc des  c6tes 
2U  CruAiie    .  * 
21.  Didmalie  .  . 


3,00 


t 

+ 
+ 


Empire  entier  ,Jj__15^7 


9,(Kl 

î».nn 
\6,m 
r;,oo 

1,00 
1,02 

0,77 

0,77 

0,i7 
0.40 
0,ÎMI 


2,32 
7,90 

2,5:; 

0..10 
2,0.'i 

3,10 
1,07 
0,3ii 
0,60 

O.PO 
0,10 

0,07 

-I- 

0,05 

0.17 

n.  I  :i 

(l.d'i 


-< 
H 
O 
H 


(i,l7 
2.."o 
U,iO 
0,«f 

0,20 
0  2j 

0,(17 
1.90 
0,62 

-h 

oj:; 

0,72 
0,92 
0  -27 
0,10 


0,Oîî 


55.70   I  21. M    I  i7,4^ 


22,2?» 

t9,2?» 

G.7.; 

.'i.OO 
-i,2-) 


Nous  voyons  que  4«  cet  2!  pays,  !<>  il  n'y  en  a  que  6  dont  la  prodnclion 
altoigne  on  dépasse  noe  valenr  de  9,000,000  de  rraues.  Les  mines  de  ces 
pays,  Hongrie,  Bohème,  Styrio,  Carinthle  et  Momie  ont  piodoil  une 
▼alcur  loiatc  de  SU  milUons,  et  cellM  de  tons  les  antres  éuts  rtfnnîssent  à 

peine  26  millions;  2»  il  n'y  en  a  que  trois  ,  la  Hongrio,  la  Transylvanie  ot 
la  Bohcnu".  qui  aîont  des  cxplûilatiùn.s  d'or  et  d'argent  quelque  peu  impor- 
tantes; ô"  cVsi  la  Slyric  ((ui  produit  le  plus  de  for,  puis  viennent  la 
Bohême,  la  Hongrie,  b  Carinlhie  et  le  Banat;  les  autres  étals  n'en  produisent 
guère;  pour  l'exploitation  des  houilles,  c'est  la  Bohême  qui  a  le  premier 
rang  et  après  die  It  Sildsie,  la  Styrie,  la  Hongrie,  la  Moravie ,  etc. 

Considérons  msinlenant  ees  données  en  ayant  égard  aux  snrfaces  territo- 
riales et  «u  nombre  des  habitanis;  le  taMeaa  snivant  nons  donne  Ions  les 
renseignemenis  nécessaires. 


(l)Les  pays  désignéspar  le signe-J- n'ont  qu'une  exploitation  insigniûanie 


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ItCLLEriN. 


iS7 


DÉSICNATION 
L'ÉTAT 

OD 

DE  U  DIVISION 
POLiTiaUB. 

DISTRICT 
MINIEB. 

1 

NO.MBRE  1 
D'HABITANTS,  j 

VALEUR  r 
DUCTION  J 

PAR 
HECTARE 

DE 

SOPERFICIE. 

)E  LA  PRO- 
tflNËRALE. 

pabIOQO 

HAMTAMTt 

Altricheinr<!ràrEnn<; 
M.     Bupérienre  . 

Id  

Cariolhie  .... 

Carniole  

Région  des  c6les  .  . 

Salsbnrs  .... 

BoM«ê  

Id.     .  .  ■  •  • 
Id.      .    •   •   •  . 
Id.  ..... 

GalliciedisidcCrakovic 
Id.    id.  Lenberg. 
Bwk«i^u  .... 

Hongrie,  disl'  d'Ofen. 
Id.      id.  OEdenburg 
Id.  idPressburg 
id.      id.  IUscImu. 
M  Grosswardein 

TolvodieetBtntt.  . 

Siebenburpcn  .    .  . 
Croatie  et  Esclavonie. 
Front'*  mil"  deCroalie 
Id.    id.  Banal. 

Ko9«*  lomb** -vénitien 
vauMiw.  •  •  •  • 

Sl-Pôllen. 

Id. 
L«obett. 

Clliy. 
Klagtndart. 
Laybach. 

Id. 

Hall. 

Id. 

1,^81,697 

202,21>2 

332,i.'î(i 

r)20,97.s 
8S1,0I6 
116.760 

1r. 

0,79 
0,16 
18,46 
1,09 
7,70 

r>,'io 

0.21 
0,52 
1.75 

(r.  1 

9r>7,:i() 
2(ia,(KJ| 
87,637,30 

i,fi{2,r;o 

2i.0:ii.(Hi 
7,7(7,:)'() 

iin,m 
8.4S0,0( 

Total  partiel ,  1  .-Jiît.OMii      :^,;iy     |  (.,iin,(>ôj 

Prag. 
Elbogeo. 
Brox. 

Pllsen. 
Kuitenberg. 

552,193 
651, U» 

2,.'),H!>.iii; 

21,^9 
4,2.^ 
2,9i 

3.88 
0.8îj 

19.220,<K) 
5,272,.^ 
2.857,îJ0 
5,n60,0C 
027,50 

Total  partiel,  |  -i.7():).;»-i  iî  i,26 

i.71.1,(M) 

Olmûtz. 

Id. 
Cracovie. 
Lemberg. 

Id. 

l,î<07,()!>i 
ii.l,9li 
I,:jsf,ii2l 
.'),()  I2,8iî) 
i.'il5,920 

.".(H) 
S,Oi 
0,88 
0,0.1 

0,(il 

:î,St:i,0()i 
9,.l.'î2,50 
1.277,50 
87,50 

i.<02.r;o 

Total  partiel. 

7..'>o.i,59t» 

1J8  J 

1 ,H67,a« 

OfOD. 

Id. 
Neusoht. 
Kaschau. 
Nagybanya. 

l,7()9 

l.HU,22î) 

1,«:M,I7I 

l..'ïi.'>,3î<(>, 

l,W7,{)i.s| 

0,22 

n.i:; 

2,(»7 
3,09 
0.3« 

u-2,m 

S92,50 
<,.->()5,00 

9,i():),oo 

1,267,jO 

Total  partiel,  |  8.12S.788| 

1.38 

Oravicza. 

Zalalhna 
Agram. 
Id. 

Ornvicza. 

1  ..'»iO,(U9 
2.I72,7'{S 

siri.ool» 

ô90  0-if- 

1,^1 
1.12 
O.O.'i 
0.12 

0.3;) 

2,7-t2,{« 

2,3:î:;,oo 

107,.^ 
l.270,(X) 

Total  parliffl ,  1  ri,<i^-2,72^||      (»,72    (  1,N^2.*^0 

Belluue. 
Zara 

2  iii,y:)iï 

U.4U 
0,QS 

412,30 
102.(10 

Total  partiel.  |  i,Hi9AM  0.28 

.37n,o<>' 

L  iyiii^ecl  by  Google 


138  BULLETIN. 

L*exain<tD  des  ciiangemenlB  que  les  valears  d^s  produits  de  rexploilaUon 
Mlriebienne  Oûi  subis  depuis  37  ans,  mootre  qu'elles  ont  suni  oesse  uug» 
nienlë«  el  qoe  les  rapports  entre  les  divers  prodoits  ont  ëld  siognlièremeot 
altérés;  le  tableau  ci  dessous  permet  de  constater  ce  fait  : 

Velear  do  la  ptoduoUoin  oimttdlo. 


ANNEES 

\  p 

NoULKS 

EN 

KONTK, 

EN 

r,HAH!U)N. 

EN 

SUBSTANCES 

Dl  VER  Si:  S. 

TO  1  AL 

lK2.>a  IS27 

KM) 

Kl  > 

KM 

fO() 

1X5.')  à  1837 

m.) 

nm 

176 

VM4. 

174 

m 

i»:W 

m 

57i 

im 

U7 

im 

mÀ 

m 

867 

'  soit       'i»  de  la  valeur  totale 


La  valeur  moyenne  de  1(^3  b  I8S7  que  nous  avons  représeoté  par 
dans  ce  tabloiio  était  de  Dr. 

8,909«7(>7,'i0  pour  les  mdtsnx  nobles. 
1O.60K.6  Hi  (JO  •   la  fonte.  .   .  . 

m^iJ^m  •  leebarbon  .   ,  .  S 
9,453.022,50   •   les  autres  sabslances. 
S8,934  757.:i0  pour  la  valeur  totale 

On  voit  donc  que  la  valeur  de  la  production  annuelle  de  la  fonte  a  plus 
que  quintuplé,  et  que  celle  du  cbarbon  est  dereniio  22  fois  plus  forte,  tandis 
que  celle  des  deux  autrea  groupes  n*a  pas  même  doublé. 

Les  groupes  (métaux  nobles  et  substances  diverses)  qui,  w  1827^  avalent 
la  prépondérance ,  ont  pris  le  dessous  :  de  0I«4*/*  leur  produit  est  tombé  à 
24  2  */•  de  la  valeur  totale  ;  et  les  deux  autres  groupes  (  fonte  et  charbon  ) 
qui ,  en  18:27  .  ne  produisaient  qu'une  valeur  de  38,0,  ont  donné ,  en  t8S8  « 
les  7(S,8     de  la  valeur  totale. 

Moas  enipruotons  le  tableaa  qui  soit  à  un  extrait  do  statistique  que 
M.  Gallon  a  publié  dans  les  AnnaUs  des  Mines.  Les  chiffres  d(><;  aondos  IHfiO, 
et  ISîJS  ont  ditî  donn 'S  pnr  le  Zeitieiuift  fûr  das  Berg-Hutten-und 
Salinen-  Wesen  de  M.  de  Carn;iU. 

Nous  renvoyons  dos  lecteurs  à  cet  extrait  (I)  où  ils  pourront  voir  d'une 
marii^ro  détaillée  les  diverses  pruduclions  de  chaque  état,  h;  nombre  «les 
ouvriers  t;mployt1s .  dos  accidents  survt-nus,  das  divers  appareils  en  usage 
dans  les  mines  cl  usines  de  l'empire  d'Autriche^  etc. 

M.  Gallon  a  u\\t>  les  résultais  de  l'annéti  lëUïi  en  regard  de  ceux  de  18->9, 
ce  qui  facilite  beaucoup  lus  comparaisons. 

Le  tableau  que  nous  en  détachons,  nous  donne  la  statistique  annuelle  des 
principaux  produite  de  Tinduatrle  miniôre  et  métallurgique  de  l'Autriche  ;  on 
peut  y  voir  hcHemeat  les  diverses  variations  qu'elle  a  subies  de  1853  à 


(  I  )  ilniMUes  des  mtnes,  2*  livraison  de  1861 ,  p.  283. 


BULLETIN. 


439 


9i 


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140  BULLETIN. 

Compardns, pour  terminor,  la  production  autrichienne  avec  celle  des  dïRé- 
ronts  pays  où  l'exploitation  est  le  plus  prospèro,  S0D8  le  rapport  de  ie  qQ9n- 
Utë  (le  fonte  produite  et  de  cbarboos  extraits. 


I 

u: 

TONNES 

TONNES 

1  ÉTATS. 

Ui 

DE 

DE 

OBSERVATIONS. 

! 

FONTE. 

1 

1 .  Grande-Bretagne  . 

isr;j> 

7ô.o-;o 

.ijfis.:;'»;! 

•2  ^iats-€nis .    ,  . 

IS60 

(1)pourlS5ii 

Prusse  .... 

I8:?0 

f5,7!M),7(i{ 

r)(jo,s92 

i.  Belgique.    ,    .  . 

302,211 

S.  Franco  .... 

IS39 

809,152 

6.  Autriche.    .    .  . 

.-,1.11,884 

.Ô17,5ii 

7.  Saxft  ..... 

ISKO 

•> 

S.  Bavierr  .... 

9.  Russie  .... 

I8î>7 

2i.',9:ïft 

Od  voil  que  rAatrielie  tient  le  0*  nng,  ponr  la  quantité  de  ebarboD»  pKK 
duite  ;  en  prenant  ponr  point  de  eompaniison  les  quantités  de  fonte ,  elle 

tient  le  iî«  rnng. 

Si  on  ndmcl  les  populations  données  par  Galetti ,  la  prodncUoD ,  répartie 
par  haliilant,  varie  puur  tous  los  p'iys,  dans  l'ordre  suivant  : 

Production  moyeooe  de  charbon  par  babilanl  ; 


1  Oftnde-Breingne   9,520  kilog. 

2  Belgique   1.79S 

3  Prusse   77K 

i   Saxe   71  î> 

5  Euu-Unis   m 

6  France   âOS 

7  Autriche  loUle   90 

o)  Ré^on  oeddeotale  .  i08 

b)    »     orientale.  .  1^ 

8  Bavi«N   85 

9  Rotiie   1 


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BULLETIN.  141 

Prodnctîoii  noyeoiiA  de  fonte  par  habitant  : 

1   Graade<-BFetafM   130  Ulof. 

i  Belgique   0$ 

5  Ëtats-Uoie   27 

4  France   23,S 

«   Prusse   22,5 

6  Bavière   M 

7  Aiilriehe  totale   9,8 

a)  Régloo  occidentale  •  16,8 

h)     *     orientale  .  •  Ifi 

5  Reaaîe  i  3*8 


Soaa  ce  double  rapport ,  l'Aetricbe  tient  le  7«  et  le  8*  rang  et  ai  l'on  ne 
eonaidérait  que  la  partie  occidentale,  eUe  prendrait  le  rang  de  la  Franee  wna 
le  prenier  rapport  et  denncwait  la  Bavière  qnaat  an  aeeond. 


FILTRB  A  AIR  DU  DOCTEUR  STENHOUSB. 

Dana  une  lettre  adreacde  an  lord-maire  de  Londree,  le  docteur  John 
Sietthoaae  constate  le  succès  do  son  filtre  de  charbon  poor  désinfecter  lea 

courants  qui  s'échappent  des  égouts ,  dans  les  applications  qui  en  ont  étd 
faites  aux  grilles  de  différentes  lignea  de  la  canaliaation  établie  aooa  lea  raea 
de  la  métropole. 

Ce  filtre  consiste  en  «ne  couche  de  charbon  de  bois  en  poudre  grossière  , 
dout  le  graiu  peut  varier  suivant  les  circonstances ,  et  qu'on  place  entre 
deux  toilea  ndlalliqnea  lixéea  à  nn  cadre.  Il  s'appliqae  CieileMeni  aa&  bain* 
tationa,  aux  navirea,  anx  pniaarda  des  égonla  »  ete  »  etc.  Tontes  Iw  inpn- 
rsiés  qao  le  courant  d'air  entraîne  am  Ini  sont  abaoAdea  par  le  cbarbon, 
et  l'air  par  traverse  seal  le  filtre. 

faction  ddainreetante  dv  cbaiton  s'explique  par  la  quantité  considérable 
d'ox^ne  contenue  dans  ses  pores  et  qui  non  seulement  absorbe  rapidement, 
mai^  oxydo  lo^;  miasmes  dmis  par  les  substances  en  déconpoeitioa  Cl  les 
reduii  tux  combinaisons  les  plus  simples  qu'on  ^leut  obtenir. 

Quani  à  la  durée  du  ];  ir  désinfectant  du  charbon'dans  i  ls  i  iires, 
M.  Slenbouse  rappelle  que  des  veutiiatcurs  à  cliarbuo,  piaecs  uvdQllj>t  lia  de 
ISMirbAlddnlord4naireetàl*bdtel  de  ville,  ont  fonelionné  jusqu'à  présent, 
eans  qn*on  ait  dd  renouveler  la  concbe  de  cbarbon  qui  n*a  qu'un  demi*poace 
d*dpal8senr. 


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148 


BlILLETUt. 


Dans  tontes  les  «ppUcalions  qu'on  a  faites  <!•  cm  Altm  à  air  Jea  résnllata 
ont  toigonrs  Hé  des  pins  satisfaisnats ,  et  il  est  à  désirer  que  ce  moyen  si 
simple  de  désinfecter  une  atmosphère  ctungée  de  gaa  délétères  soit  généra^ 
lement  adopté. 


VIADUC  DE  MENANGLE  A  LA  NOUVELLE  GALLES  DU  SID. 

C'est  dans  te  va«te  établissement  de  sir  Ifortim  Peto,  à  Birfceobead,  qn*on 

prépare  les  fers  de  cellu  constrocUon  colossale.  Le  viadoc  est  destiné  aa 
passage  du  chemin  de  fer  au-rîpssus  de  la  riviore  Vopf.'in  .  il  sera  !o  plus 
grand  ouvrage  de  cette  naimo  cooslruil  eo  Australie.  La  fondaliùn  ^e 
composera  de  quatre  pilo?  en  itiorres  ayant  18  pieds  de  hrgeur  à  la  bajào, 
12  piiidâ  u  la  lèlc  Deux  de  ccb  piiei»  iierunt  aâàiâu»  sur  lu  rocher,  dans  la 
partie  la  plus  profonde  de  larivitee  etlesdesx  antres  dans  les  dignes  de  cbaqne 
côté  L'ottverlnre  entre  les  pilfs  est  de  1!ïO  pieds,  et  elles  porteront  au 
sommet  denx  embrasures  poar  recevoir  les  poutres  tnbslaires.  Ces  dernières 
se  composeront  de  plsqoes  de  tôle  qni  seront  apportées  è  pied  d'œovre  en 
longueur  de  &0  cl  U)  pieds,  puis  mise»  eo  place  sur  un  échaiTsaîlege  en  bois. 
Ces  deux  poutres  doivent  porter  les  pièces  de  pont,  distantes  entre  elles  de 
trois  pieds,  our  lesquelles  sera  établi  le  luldiur  on  bois.  La  largeur  du  viaduc 
est  de  '2t-  piod^  cl  lu  ligne  de  rdW^  sfi-a  [  UicL'e  ^ul'  h.'  colé,  aûu  de  laisser 
lu  place  occcî>saire  à  réi;ibiissfiucut  d'une  vuie  de  roulage. 

La  bauteor  dn  tablier  du  pont  no-dewu  du  lit  do  la  rivière  est  de  (iïi  1/i 
pieds,  on  de  (i  pieds  au-dessos  de  la  ligne  des  pins  fortes  ornes.  La  longnuir 
totale  du  viaduc  entre  les  piles  est  de  498  pieds,  et  il  a  son  extrémité  reliée, 
de  cbaque  e6té,  aux  terrassements  du  chemin  de  fer,  par  deux  viadncs  en 
ebnrprale.  luesurant,  celol  dn  nord  9K0  pieds  et  cului  du  sud  pieds,  ce 
qui  donne  ù  l  ouvragc  entier  une  longueur  totale  de  1012  pieds.  Les  piles 
seront  en  pierres  de  grés  que  Tumui^Sf^nt  les  carrières  voisines  >dos  travaux. 

C'est  au.i(  (is(ni'>  de  MM.  l'élu  tju'onl  vié  iabri(!iit'>  lous  Il-s  l'ers  du  pont 
Viclurm  aui'  le  S -Laurcnl  au  Canada,  et  ceux  uu  viaduc  Meuuugle ,  cotu- 
uiaudes  eu  janvier  ItiUl ,  duvaitiui  Ctrc  embarqués  à  la  lin  de  décembre 

(JTec/Miiie's  magajint,  mai  JiMil,) 


usoB*  —  iiirkiiiiMV  DB  j.  nswsiu 


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REVUE  UNIVERSELLE 


DES    MINES  ,   D£   LA   NËTALLUBGIE ,    DES   TRAVÂDl   PUBLICS  , 

DES  bUli-iNCLi  Li  biLS  ARTS 

APPLIQUÉS  A  LlNDUbTKlE. 


THioMi  n  ik  mm. 

Mt 

C.  B.  JULLIEN, 


II  y  a  eaviroii  un  an,  au  moment  où  les  communications  de 
M.  Fréht,  %  rinstitut,  concernant  l'acier,  préoccupaient  le 
monde  savant,  un  illustre  professeur  du  Conservatoire  des 
arts  et  métiers  nous  dit  :  Personne  n*a  dfmné  de  théorie  de 
Coder  et  persfme  ne  peut  en  donner  une  aujounChui*  C'était 
radical  ;  mais  comme  voilà  dii  ans  passés  que  nous  avons 
déposé,  à  rinstitut,  notre  premier  mémoire  sur  la  théorie  de 
tous  les  composés  solides,  rebelles  ii  la  nomenclature  de 
Lavoisie»;  comme,  dei>uis  cette  époque,  nous  avons  publié 

TOMB  ZI.  .10 


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l'tî  THÉOlUE  DE  LA  TKEMl'E. 

cinq  in.  iiioiies  connus  sur  la  dite  queslion  ;  comme,  à  chaque 
piiblicaliun  ,  nous  avons  conquis  de  nouveaux  adhérents,  nous 
n'iiésiioijis  pas  à  prendre  la  plume  une  sixit'me  fois,  qui ,  nous 
le  pensons,  ne  sera  pas  la  dernière,  par  la  raison  que  tout  ce 
qui  est  simple  est ,  non-seuleiuciit ,  très-difiicile  k  exposer,  mais 
encore  plus  ditlicile  à  l'aire  adniellre. 

Rieii  (le  plus  simple,  en  effet,  que  rcxplication  de  la  trcmiw; 
seulemi'iit,  pour  y  arriver,  il  laul  envi;>a^'er  les  eori)s  sous  un 
puiiu  de  vue  moins  restreint  que  celui  sous  lequel  on  lésa  euvi- 
sagés  jusqu'ici. 

Que  l'on  no  s'étonne  donc  pas  de  nous  voir  entier ,  à  propos 
de  celle  explication,  dans  des  considérations  qui  lui  paraissent 
eulièrement  étrangères  et  qui,  cependant,  en  sont  les  éléments. 

En  deux  mots  ;  les  phénomènes  de  la  trempe  ne  sont  autre 
chose  que  les  résultais  setisii)le5  de  changements  d'étal  phy- 
sique, tantôt  favorisés  ,  tantôt  empêchés  par  les  circonstances 
dans  lesciuelles  se  trouvent  les  corps. 

Ce  qui  a  particulièrement  contribué  à  égarer  la  science  sur 
ce  point .  c'est  la  nomenclature  de  Lavoisier  qui ,  prise  trop  à 
la  lettre,  a  servi  d'arme  aux  chimistes  pour  violenter  la  nature. 

En  composant  sa  nomenciatare ,  Lavoisieh  avait  un  but  qui 
a  été  complètement  atteint  :  classer  les  combinaisons.  On  en  a 
conclQ  immédiatement  qu*il  n*y  avait  que  des  combinaisons  ; 
que  la  dissolution  était  un  accident  et  TalUage  une  proi)riété 
particulière  aux  métaux.  Lkaété  Terreur,  et  nous  allons  dé- 
montrer que  la  dissolution  et  TalHage,  qui  sont  une  même 
nature  de  composés,  constituent  un  véritable  état  cbimique 
des  corps ,  qui  tient  autant  de  place  que  la  combinaison  dans 
la  matière  inorganique  et  est  la  base  fondamentale  de  la  matière 
organique. 


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THÉORIE  m  LA  TH£NPE, 


145 


PREMIÈRE  PARTIE. 

Principes. 

I.  —  Dfi  VtTkT  PHYSIQUE»  DIT  SOLIDE,  OES  CORPS. 

On  peul  dire  qu*un  corps  est  solide  quand  il  n'est  ni  liquide 
ni  gazeux.  I/un  des  caractères  distinctifs  des  états  liquide  et 
fjazeux  étant  la  mobilité  atomique  ,  doit-nn  dire  que  ,  dans  l\''tat 
soUde ,  les  alômes  sont  fixes?  Non ,  seulement  il  faut  considérer 
deux  mobilités  atomiques ,  savoir  : 

La  mobilité  antonr  d'un  centre. 

La  mobilité  suivant  nnf  (inné. 

La  crislallisaiion  d'au  niiHal  solide  cl  fibreux  sous  riufluence 
soit  dos  vibralimiHy  suit  de  la  température ,  prouve  que  la  pre- 
mière uiol>ililé  existe  dans  l'état  phy&iijue  solide,  tandis  que 
la  seconde  est  l'apanage  des  driix  autres  éiats  jjliysiques.  Lors 
(loue  que  Ton  délinil  l'élal  solide  un  état  physique  qui  n'est  ni 
liquide  ni  },'dzeux,  c'est  comme  si  on  disait  : 

Dans  l'étal  solide,  les  alômes  sont  mobiles  autour  du  centre 
d  une  aplière  ^xe  qui  h  ur  sert  de  domicile ,  tandis  que,  dans 
les  états /iV/uirf^  et  les  atomes  sont  uioinies  aulour  du 

centre  d'une  sjihere  mobile. 

Cela  dit,  nous  remarquerons  (pie,  abstraction  faite  de  l'état 
de  dissolution  y  le  corps  solide  aflécle  deux  variétés  distinctes 
savoir  : 

La  variété  cristalline. 

La  variété  amorphe. 

La  première  de  ces  variétés  est  caractérisée  par  la  structure 
TiguiUre  ou  groupement  polyélrique  régulier  ou  irrégulier  des 
alômes. 

La  seconde  de  ces  variétés  est  caractérisée  par  l'alisence  de 
structure  régulière.  Quand  le  corps  est  un  métal  ^  l*ctat  amorphe 
est  caractérisé  par  une  structure  fittreuse  ;  pour  les  autres  corps, 
cette  dernière  varie  à  Tinfini. 

Or,  voici  deux  faits  sur  lesquels  nous  appelons  toute  ralten* 
tion  du  lecteur  : 


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146 


1«  faU, 

Si  on  prend  de  l'or,  de  Vargeni  ou  du  cuivre  liquide  et  le 
verse  dans  une  lingotière  froide  ,  ce  métal  se  soiiditie  et ,  cassé 
froid,  accuse  une  texture  fibreuse. 

Si ,  au  contraire ,  on  le  maintient  pendant  un  temps  suffisam- 
ment long  ù  une  température  de  très-peu  inférieure  à  celle  do 
sasoIidificatioD,  ce  métal  se  solidifie  ct^  cassé  froid,  accuse  une 
texture  cristalline. 

Si ,  eutin ,  ou  prend  hî  métal  froid  ,  cri.sîaUisc  ou  amorpiit\  et 
le  soumet  pendant  un  temps  suflisamnient  long  à  la  même  tem- 
pérature que  ci-dessus,  ce  métal,  cassé  froid,  accuse  une 
texture  cristalline* 

Ainsi,  pour  que  la  cristallisation  du  métal  ail  lieu,illaui 
qu'il  séjourne  pendant  un  temps  plus  ou  moins  long  dans  uu 
milieu  où  la  température  est  de  très-peu  inférieure  à  celle  du 
changement  d*état  physique. 

Si  on  prend  du  carbo/n»  cristallisé,  dit  diamant ,  et  le  soumet 
dans  un  creuset  brasqué  à  Taction  prolongée  d*une  très-haute 
température,  ce  corps  se  modifie  en  ce  sens  que,  examiné  froid, 
il  n*a  pas  changé  de  forme,  mais  il  a  augmenté  de  volume  et  est 
devenu  amorphe ,  dit  praj»Mte. 

Ainsi ,  ce  qui  produit  la  cristallisation  chez  les  métaux  or, 
unr^Ht  et  cmr$^  produit  Tamorphisme  chez  le  carbone. 

L^inverse  a*t-il  lieu?  Ne  pouvant  fondre  le  carbone,  nous 
sommes  obligés  de  procéder  par*  analogie. 

Gomme,  dans  ces  denx  exemples,  il  s*agit  tout  simplement 
d*exaltation  ou  d^anéantissement  du  pouvoir  émissif  d*un 
corps  chaud ,  pr«u>ns  no  corps  dont  le  pouvoir  rayonnant  se 
rapprodie  de  celui  du  carbone,  le  verre ,  par  exemple  : 

Quand  on  coule  du  verre  liquide  en  gouttelettes  dans  de  Teau 
fraîche,  ce  corps  se  convertit  en  larmes  bataviques  d'une  dureté 
et  d*une  fragilité  extrêmes. 

Le  verre  étant ,  comme  nous  le  démontrerons  plus  loin ,  me 
dissolution,  ditNs  U  silicate  neutre,  de  l'un  de  ses  composants. 


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TBÊORIE  UB  U  TREMPE.  U7 

tUke  ou  base,  si  le  composant  dissout  est  en  petite  proportion 
et  surtout  silice ,  la  fracture  de  la  larme  réduit  la  substance  en 
poudre  impalpable ,  mais  si  le  composant  dissout  est  en  quan- 
tité notable,  et  surtout  tas0,]a  fracture  de  la  larme  rt'duit  la 
substance  en  cristaux  suffisamment  gros  pour  qull  soit  p05< 
sible  de  constater -la  variété  solide  qu'affecte  le  corps. 

Si .  au  contraire ,  on  maintient  pendant  un  temps  suffisam- 
ment long  du  verre,  soit  liquide,  soit  solide,  à  une  tempéra- 
ture de  très-peu  inférieure  à  celle  du  changement  d'état  i)liy- 
sique ,  la  substance  se  convertit  en  une  poterie,  sans  aucune 
apparence  crislalliiie,  d'autnnt  plus  tendre  à  froid  quelapro* 
portion  du  composanl  dissout  est  plus  considérable. 

Ainsi ,  le  verre  solide  soumis  à  la  température  se  comporte 
comme  le  carbone  diamant,  l'eut-on  en  induire  que  le  carbone, 
pris  licpiide  ('[  solidifié,  se  comporterait  comme  le  verre  liquide? 
Non  seulement  nous  le  pensons ,  mais  encore  nous  le  démon- 
trerons, en  explicant  la  trempe  de  l'acier  et  de  la  fonte,  non 
pas  pour  le  carbone  pur,  mais  pour  le  carbone  dissout. 

Des  deux  faits  caractéristiques  mentionnés  ci-Uessus ,  résul- 
tent les  principes  suivants  ,  savoir  : 

i"  Les  corps  doués  d  un  iiouvoir  rayonnant  faible,  comme  les 
métaux  et  le  soufre^  prib  liquides  et  solidiliés,  cvislalii^cnt 
d'autant  plus  intégralement  que  i'init'tnitLssevient  du  pouvoir 
émissif  a  été  pluscomplet  pendant  le  refroidissement;  passent, 
au  contraire,  d'autant  plus  intégralement  à  l'état  amorphe  que 
Vexaltation  du  pouvoir  émissif  a  été  plus  énergique. 

S»  Les  corps  doués  d'un  pouvoir  rayonnant  énergique,  comme 
le  earàone.  Veau  et  le  vert  e,  pris  liquides  et  solidifiés,  eristaltiS' 
sent  d*autant  plus  intégralement  que  Vexattation  du  pouvoir 
émissif  a  été  plus  énergique  pendant  le  refroidissement  ;  pas- 
sent ,  au  contraire ,  d'autant  plus  intégralement  à  Télat  amorphe 
que  Tanéantissement  du  pouvoir  émissif  a  été  plus  complet. 

OBSERVATIONS. 

1*  U  résulte  de  ces  deux  principes  que  si  on  soumet  au  même 
mode  de  relh>idissement  du  fer  et  du  carbone  liquides ,  par 
exemple,  quand  le  fer  passe  à  Tétat  amorpbe,  le  carbone 


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i4$  THÉOniE  DE  LA  TREAtPE. 

passe  à  rétat  cristallin  et  r<^ciproqiiomcnt.  Si  donc  ces  deux 
corps  sont  capables  de  se  dissoudre ,  le  composé  peut  pié- 
senter ,  froid  ,  taniùt  les  propriétés  du  fer  cristallisé  ,  tantôt  les 
propriétés  du  carbone  cristallisé.  C'est  ce  qui  nous  servira  plus 
loin  à  expli(iuerla  trempe  des  carbures  de  fer. 

2"  Oiinnd  un  corps  est  pris  liquide  et  soumis  au  refroidisse- 
ment nécessaire  ù  sa  solidinration  ,  IVxaltation  maxinia  du 
pouvoir  émissif  dn  co  roiM  sa  lieu  à  sa  surface  ;  au  contraire  , 
l'anL'antissemenl  maximum  de  son  pouvoir  émissif  a  lieu  an 
ciMitre.  11  résulte  de  là ,  d'après  les  deux  principes  posés  plus 
haut,  ([lie  : 

Le  carbone ,  Veau  et  les  silicates  cristalliseat  de  la  surface  au 
centre. 

Les  métaux  et  le  soufre  cristallisent  du  centre  à  la  surface. 

Les  faits  démontrent  snraltondamment  cette  consrquence  , 
quand  il  s'aj^Mt  des  îuéiaux  et  du  soufre.  Les  personnes  qui 
vivent  dans  les  vçrrnries  et  les  hauisi-lourneaux  diront  qu'il  en 
est  de  même  des  silicates. 

Un  pourrait  eu  conclure  que  les  taches  ,  dites  crapnndfi ,  ipie 
l'on  rencontre  dans  les  diamants,  proviennent  de  ce  (jue  l  exal- 
taiion  du  pouvoir  émissif,  au  moment  de  la  sulidilicaiion  ,  n'a 
pas  été  surtisante  pour  amener  la  cristallisation  jusqu'au  centre. 
Nous  verrons  plus  tard  que  ,  en  dissolution ,  le  carbone  ne 
cristallise  profondément ,  à  partir  de  la  surface ,  qu^autant  que 
rexaltation  de  son  pouwir  émissif,  au  moment  de  la  solidifica- 
tion, est  très-énergique. 

On  peut  aussi  oonclure,  en  ce  qui  concerne  les  verres ,  que , 
si  les  produits  volcaniques  ou  primitifs  peuvent  se  diviser  en 
laves  et  granits,  quoiqu'ayant  la  même  composition  ctiimique, 
cela  provient  de  ce  que  la  Um  est  le  silicate  refroidi  brusque- 
ment, tandis  que  le  yranit  est  le  silicate  refiroidi  lentement. 

3*  Les  minéralo^stes  rencontrant  du  graphite  naturel ,  cm- 
talliséj  ou  plutôt  qui  accuse  une  structure  cristalline,  en  ont 
conclu  que  le  graphite  était  susceptible  de  cristalliser.  C'est 
une  erreur.  L*état  amorphe  ne  pent  pas  être  Tétat  cristallin  ; 
si  le  graphite  cristallise ,  il  est  diamant. 

Mais  si  on  peut,  prenant  un  métal  amorphe  et  fh)id ,  le  faire 


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TflâOBlË  DB  U  mBMPB.  449 

cristalliser  en  le  cbaufifant  longtemps  sans  le  mettre  en  fusion , 
la  réclpro([ue  n*a  pas  lieu  pour  les  corps  doués  d'un  grand 
pouvoir  rayonnant.  Le  graphite  ne  [)eut  donc  cristalliser  ni  par 
la  température  élevée  ni  par  la  te  m  pé  rature  abaissée. 

H  en  résulte  que  si  on  trouve ,  dans  la  nature ,  du  graphite 
cristallisé,  graphite  n*est  autre  chose  que  du  diamant  qui , 
BOUS  l'influence  d'une  haute  température ,  est  devenu  graphite  ; 
c'est  incontestable. 

40  De  ce  que  Veau  pure  et,  en  général ,  un  corps,  ne  se 
présente,  à  Toeil  nu,  que  sous  Tune  des  deux  variétés  de 
l'état  solide ,  il  ne  faut  pas  en  conclure  que  ce  corps  est  inca- 
pable d'affecter  la  seconde  variété. 

En  effet,  l'eau  pure,  solidifiée,  est  toujours  cristallisée;  mais 
l'eau  solide  en  dissolution  peut  être  à  l'état  amorphe.  Cette 
observation  est  d'une  si  haute  impoi  tance  que  nous  croyons 
devoir  lui  consacrer  quelques  lignes. 

On  dit  :  ta  chaux  éteinte ,  le  sulfate  de  soude,  hydraté  et  sec, 
sont  des  combinaisons,  car,  selon  Benéliue^  le  composé  déve- 
loppe du  calorique  en  se  composant,  et  selon  d'autres  plus 
rationnels ,  il  n'y  a  ii:îs  rie  cristaux  dans  le  composé.  Cela  ne 
prouve  rien  du  tout.  La  chaux  éteiiuc  est  une  dissolution,  dans 
la  chaux  viv  * ,  d'eau  à  l'étal  amorphe.  Le  calorique  ,  engendré 
pendant  la  réaction ,  provient  de  la  solidification  de  l'eau  et ,  si 
on  veut  retirer  celle  eau,  il  sufiU  de  chauflfer  fortement;  elle 
s'évaporf»à  uni»  température  plus  élevée  que  quand  elle  est  pure, 
il  est  vrai ,  mais  conformément  à  ce  qui  se  passe  quand  elle 
cnntifut  un  sel  en  dissolution. 

Ur,  si,  comme  nous  rnftîrmnns,  IVnn  esl  susceptiltlo  d'.iirecter 
YHdI  amorphe  quand  clU'  fait  iiarlie  consutunnte  i\'u])r.  dîsso- 
luiioii,  ne  vnii-oi)  pas  de  s'iile  que  toute  la  matière  orgauique 
esl  basée  sur  celle  propri».  l". 

En  eft'pl ,  qu'est-ce  qtic  la  rnatit  rc  organique?  Vn  composé 
d'eau  elde  diverses  coniljinai^oiis  ciitic  !'oxygè*ne,  Thydro^i ne, 
le  carbone  et  Pazole,  eu  d'aulrt\s  U'nues,  une  dissolution  dans 
Tcau  solide  anioi-pUedr  divers  corps  simples  purs  ou  «'oinliiiit's. 

i^m  ne  comprond ,  maiulonanl ,  la  ^rnéraliim  et  le  dévelop- 
pement de  la  nialicre  organique  dés  (^u'on  lui  assigne  celle 


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i50  THÉORIË  bE  LA  TREMPE. 

origine?  Qa*y  voyons-nous,  sinon  une  substance  plus  ou  moins 
molle  accusant  k  Tanalyse  uge  énorme  proportion  d'eau  ? 

Voilà  ce  que  nous  voulions  faire  remarquer  particulière- 
ment pour  le  moment. 

II.      DE  LtTAT  MOU. 

Si  nous  prenons  un  métal  nisîaUîsé  froid  Pt  le  soiimcilons  à 
l'aciion  d'une  torapiTaluro  croissante,  la  cristallisation  ncst 
pas  anéantie,  puisque  c'est  sous  i'inlluonco  de  la  température 
qu'elle  a  eu  lieu.  Cependant  ce  métal ,  (jui  était  précédemment 
fragile,  devient  malléable ,  il  plie  et  se  laisse  étirer  comme 
s'il  était  amorphe.  Si  l'étirage  a  été  assez  considérable  »  ce 
métal,  cassé  froid,  n'e<;t  plus  fragile,  il  plie  et  accuse  une 
texture,  sinon  fibreuse,  du  moins  nerveuse.  Que  s'est-il  donc 
passé?  Kien  que  de  très-naturel.  La  fraj;ilité  du  métal  cristallisé 
ne  provenait  pas  de  son  état  cristallin,  niais>  seulement  de  la 
température  à  laquelle  l'état  cristuUiu  chez  lui  tend  h  se  désa- 
gréger. En  le  chauffant ,  on  a  rendu  les  cristaux  mous  de  durs 
qu'ils  étaient  ;  eu  l'étirant  chaud ,  on  a  allongé  Us  cristaux  au 
point  d'en  faire  des  fils  jtlus  ou  moins  grus,donl  la  l'orme 
s'accuse  d'autant  plus  nettement,  (juand  on  le  c;isse  froid  ,  que 
l'étirage  a  été  moindre  ;  c'est  pourquoi  nous  avons  employé  le 
mot  nerf  au  lieu  du  mot  fibre  qui  nous  a  servi  à  caractériser 
l'état  amorphe. 

G*68t  cette  influence  de  la  température  sur  le  corps  que  nous 
appelons  Tétat  mou. 

L*état  mou  a  lieu  pour  le  corps  amorplie  comme  pour  le 
corps  cristallisé  ;  il  ne  se  manifeste  pas  autrement  chez  Tun 
que  chez  Tautre* 

D*où  résulte-t-il?  Cest  ce  que  nous  allons  examiner. 

Les  corps ,  non-seulement  se  dissolvent  entre  eux ,  mais 
encore  ils  dissolvent  le  calorique.  La  limite  de  la  solubilité, 
■  quand  il  s*agit  de  deux  corps ,  varie  pour  chacun  d*eux  suivant 
la  nature  de  l'autre;  quand  il  s'agit  du  corps  et  du  calorique , 
la  limite  est  toujours  la  même  pour  chaque  état  pliysique. 

Quand  deux  corps  se  dissolvent,  tantôt  il  arrive  un  mo- 
ment où  le  dissolvant  refuse  un  supplément  de  saturation. 


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THÉORIE  DE  LA  TREMPE.  151 

tantôt  il  arrive  un  moment  où  les  deux  corps  se  combinent  et 
donnent  naissance  à  un  autre  corps. 

Quand  le  G(Hrps  dissout  le  calorique  •  c*est  toujours  le  second 
cas  qui  est  la  limite  de  la  solubilité.  Ainsi  le  wttde  dissont  le 
calorique  jusqu'au  moment  où«  se  combinant  avec  lui,  il  donne 
naissance  an  liquide;  le  liquide  dissout  le  calorique  jusqu'au 
moment  oik,  se  combinant  avec  lui ,  il  donne  naissance  au  gaz. 
Le  0(i^  1  pour  nous  ,  dissout  indéfinimeut  le  calorique. 

La  dissolution  du  calorique,  comme  celle  des  corps  entre  eux, 
engendre  la  dilatation.  La  dilatation  par  le  calori({ue  élargit  la 
sphère  de  mobilité,  sur  eux-mêmes,  des  atômes, ei  est,  sans 
contredit,  la  cause  de  Tétat  mou. 

L'état  mou  est  donc  incontestablement  la  conséquence  do  în 
dissolution  du  calorique;  l'est-il  éj^aloment  de  la  dissolulioii 
des  corps  eiitir  eux?  Nous  ne  le  pensons  pas,  car,  dans  tas, 
s'il  y  a  dilatalioïi  ,  pHc  n'rsî  ]ins  la  conséfîtience  d'un  lluidn 
élastique  intercalé  entre  les  .sphères  atomiques ,  mais  d'une 
augmentation  dans  le  nonilire  do  ros  dernières. 

L'état  mou  est  donc  un  étal  spécial  déiiendaiit ,  on  peut  dire, 
exclusivement  de  la  pri'seiK  e  du  calorique  sensible  dans  In 
corps  et  ne  doit  pas  r  ire  eoniondu  avec  l'état  amorphe  qui  est 
dù  au  mode  de  solidilicalion  du  corps  li(}uide. 

11  est  vrai ,  comme  nous  l  avuiiN  établi  plus  haut ,  que  la  pré- 
sence du  calunijui  a  pour  filet  de  taire  passer  le  carbone  et  le 
verre,  de  l'état  criatalliit  à  Télat  amorphe  ;  mais  c'est  une  influence 
différente  et  qui  n'ôte  pas  au  calorique  la  propriété  de 
ramollir  en  même  temps  ces  corps. 

En  résumé  donc  : 

Le  corps  solide  est  tantôt  amorphe,  tantôt  cHtUiUisé,  Suivant 
lanature  des  corps,  la  température  favorise  tantôt  le  passage 
de  Tétat  amorphe  à  Tétat  cristallin,  tantôt  le  passage  de  Tétat 
cristallin  à  Tétat  amorphe. 

Mais,  toujours,  la  température,  en  dilatant  le  corps ,  qu'ello 
modifie  ou  non  la  variété  de  Tétai  solide  qu'il  affecte,  augmente 
Tespace  qui  existe  entre  ses  atômes  et  diminue  sa  cohésion  ;  la 
malléabilité  qu'il  acquiert ,  dans  ce  cas  «  se  nomme  état  mou  et 
est  proportionnelle  à  la  température. 


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THÉORIE  U£  LA  TREMPE. 


III.   -  DES  ÉTATS  CUUllttUËS  DËS  CORPS. 

Combien  y  a-t-il  d*étals  chimiques  des  corps? 

Suivant  la  nomenclature  de  Lavoisier,  les  corps  se  divisent  en  : 

Corps  simples  ol  corps  combinés. 

Les  combiiiaUuus  dt:  aictaux  cuire  lux  portent  le  nom 
û'alliaijt's  (Cahours,  2*"  «'(lilioii ,  lome  1",  §  32). 

Enfin  ,  les  liffuidos  cl  les  fî.r/  jouissent  do  la  propriété  de 
fliss;ov(ire  el  licjiK'licr  on  'j^n/.ort'wv  des  corps  solides ,  liquiiifs 
011  i(;i7.('ux.  Encore»  nous  i^'ardcî'oiis-nous  d'nffîrmer  (jur  Irs 
cliiniisios  considèrent  la  <lis.^oiiiiti);i ,  dans  ce  cas,  comme  un 
état  chintiqne,  car  la  nonienclalure  n  on  parle  pas. 

Cependant,  nous  allons  démontrer  que  la  dissolution  est 
non  seulr  mentunt'lai  t  liimiquc  des  corps,  mais  encore  celui  de 
tous  le  plus  important,  le  plus  répandu  dans  la  nature,  le  plus 
utilisé  dans  Tindustrie  et  que,  sauf  les  métaux  fibreux  qui 
s'emploient  purs  dans  les  arts  à  cause  de  leur  ténacité,  tous  les 
autres  corps  simples  ou  combinés  n*y  sont  réellement  utilisés 
et  ne  figurent  dans  la  nature  qu*à  Tétat  de  dissolutions  soluies^ 
iiquides  et  gazeuses. 

A  cet  effet,  nous  commencerons  par  établir  les  caractères 
distinctifs  des  états  chimiques. 

On  nomme  corps  simples  tous  les  corps  qui  n*ont  pas  encore 
été  décomposés. 

On  nomme  comlfiiiaisons  tous  les  composés,  soit  de  coi'ps 
simples,  soit  de  couihinaisons  (jiii  autorisent,  par  leurs  |)ro- 
priçiôs,  à  supposer  qu'il  y  a  eu  mariage  atomique  entre  les 
composants. 

Or,  quelle  est  la  conséquence  du  mariage  atomique  entre  les 

coniposauls  ? 

Quand  deux  corps  se  combinent,  ils  disparaissent  tous  deux 
et  donnent  naissance  à  un  produit  nouveau.  Ainsi ,  Poxij^tMic  et 
l'hydrogène ,  pîi  se  combinant,  donnent  naissance  h  Veau  et  il 
n'y  a  que  la  décomposition  du  composé  qui  permette  de  recoti- 
nattre ,  dans  ce  dernier,  la  présence  de  ses  composants. 


THÉORIE  DE  LA  TREMPE.  153 

Mais  si  l'eau  est  une  combinaison  incontestable,  ce  n'est  pas 
une  raison  pour  s'en  tenir  à  la  d<''tinition  ci-dessus ,  quand  il 
s'agit  de  caractériser  la  combinaison.  En  effet,  si  on  compare 
la  soude  sùche  au  bicarbonate  de  soude  ou  au  sulfate  sec,  on  ne 
trouve  pis  que  ces  compos(;s  difllTcnt  aussi  essentiellement 
entre  eux  à  fœil  que  les  composants  de  l'eau  et  l'eau.  D'ailleurs, 
rrf'il  TiP  doiî  pns  êtro ,  ici ,  le  soûl  appréciato'ir  du  marinî^e  afn- 
nii(|iii',  inii>(iiir'  noire  inleMli(«ii  est  de  dénioiilrer  que,en  ayant 
recuiirs  h  d'autres  caractères  distinclifs,  les  chimistes  ont  lait 
faussé  l'ont e. 

Pour  bien  détinir  les  caraetères  di<tinclifs  de  la  comhivnison 
et  de  la  (fi.<isolution  ,  nous  n'irons  pas  eiiercher  midi  h  quatorze 
heures,  nous  prendrons  le  corps  le  plus  répandu  dans  la  nature 
et  le  plus  connu  de  l'homme  :  Veau. 

i/eau  est  un  eorps  tiui  atrecle  les  trois  états  physiques  : 
solide,  liquide  et  gawux.  Duns  chacun  de  ces  trois  <'*tats  physi- 
ques, l'eau  absorbe  du  calorique,  se  dilalo  et  accuse  une  tem- 
pérature croissante  jusqu'au  monu  nt  où  ,  chan^joant  d'état 
pliysique,  elle  coulinue  à  absorber  du  calorique,  (juoiquo  sa 
température  reste  slatiu  iiiaire. 

Ces  deux  faits  suOiseiU  à  établir  la  différence  qui  existe  entre 
la  combinaison  et  la  dissolution. 

En  effet ,  quelles  que  soient  les  conclusions  auxquelles 
aboutit  la  théorie  des  vibrations ,  on  ne  peut  nier  que  le  calo- 
rique ,  en  présence  de  la  matière,  s»  comporte  comme  un  fluide 
impondérable  pour  nous,  il  est  vrai,  mais  élastique  et  suscep- 
tible de  s*y  dissoudre  on  de  se  combiner  avec  elle. 

Berzélius  dit  (édition  1846,  tome  l*',  page  i9)  :  «  Quoique 
•  cette  explication  n*ait  plus  de  valeur  aujourd'hui ,  puisque  la 
»  chaleur  ne  saurait  être  plus  longtemps  considérée  comme  une 
»  matière ,  nous  n'avons  rkn  de  plausible  à  mettre  à  sa  place,  » 

Ceci  s'appelle  trancher  une  question ,  mais  non  la  résoudre. 

La  matière  absorbe  du  calorique  sans  changer  d*éiat  physique; 
ses  propriétés  participent  à  la  fois  et  du  corps  et  du  calorique 
absorbé;  elle  change  d*état  physique  et  devient  un  autre  corps, 
sinon  chimiquement ,  du  moins  physiquement.  Le  seul  Ihit  qui 
justifie  la  génération  de  cet  autre  corps  est  la  disparition  du 


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m 


THÉORIE  DE  LA  TREMPE. 


caloii([uo  al)soi"bé  peuUaiU  le  ciiaii^^eincnt  deiat  physique. 
Pourquoi  donc  serait-il  inexact  de  dire  que  le  nouveau  corps 
est  le  résultai  de  la  combinaison  du  calorique  avec  le  premier? 

En  quoi  cela  est-il  contraire  à  la  théorie  des  vibrations? 
Les  vibrations  .sont  la  conséquence  de  iélaslicité  du  fluide  et 
peuvent  irt?s  bien  eoexisicr  avec  le  rôle  que  joue  le  calorique 
dans  h'S  étais  physitjues. 

^Nous  leiion.s  d  autant  plus  à  faire  reconnaître  la  justesse 
de  celte  ancieiine  théorie,  qu'elle  n'est  autre  chose  que  l'appli- 
cation aux  états  physiques  de  ce  qui  se  passe  pour  les  étals 
chimiques. 

La  dissolution  est  un  éiat ,  soit  physique ,  soU  chimique  ,  des 
corps  dans  lequel  les  composants  restent  vieiges ,  c'est-à-dire 
libres  de  tous  engagements.  La  combinaison ,  au  contraire ,  est 
nn  éiat,  soit  physique,  soit  chimique,  des  corps  dans  lequel  les 
composants  ne  s*appartiennent  plus  et  ne  redeviennent  libres 
que  par  la  décomposition. 

Aussi  qu'arrive-l-il?  c*est  que,  dans  la  dissolution,  non-seule- 
ment  la  présence  de  chacun  des  composants  est  palpable, 
mais  encore,  si  Tun  d*eux  est  doué  de  la  mobilité  atomique,  il 
suffit  de  réagir  eu  un  point  quelconque  du  composé,  pour 
l'attirer  intégralement  en  ce  point. 

Dans  la  combinaison,  au  contraire,  non- seulement  la  pré- 
sence de  chacun  des  composants  est  complètement  dissimulée 
par  les  caractères  du  nouveau  composé,  mais  encore  il  n*y  a  de 
décomposition  possible  que  là  où  le  réactif  est  en  contact  avec  le 
composé.  Ce  n*est  que  quand  ce  composé  est  lui-même  à  Tétat 
de  dissolution  et  doué  de  la  mobilité  atomique ,  qu'il  peut  être 
intégralement  décomposé  là  où  la  réaction  a  lieu,  mais  alors  il 
se  comporte  comme  composant  d'une  dissolution. 

Exemple.  L'eau  pure,  soumise  à  la  décomposition  par  la  pile, 
ne  subit  que  très-lentement  Tinfluence  de  la  réaction;  tenant  un 
selon  dissolution  ,  au  contraire,  elle  se  décompose  très-vite, 
parce  qu'il  y  a  à  la  fois  dissolution  et  mobilité  atomique ,  par 
suite  de  l'état  liquide  du  composé. 

De  1^ ,  trois  caractÀires  distinctifs  pour  chacun  des  composés , 
savoir  : 


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THfiOlllE  OB  LA  TREIIPE.  155 

l"  Pour  la  combinaison. 
Composants  en  proporlious  cousuntes  et  exactes,  par  suile 
du  mariage  atomique. 

S-^  Propriûics  du  composé  diffcrcnlcs  de  celles  des  compo- 
sants. 

9*  Réaction  au  contact,  sealement,  du  réactif,  même  quand 
le  composé  est  doué  de  la  mobilité  atomique. 
S*  Pour  la  dissolution. 

i*  Composants  en  toutes  pi  oporiions  au-dessous  d*un  maxi- 
mum de  saturation. 

S«  Propriétés  du  composé  participant  des  propriétés  des 
composants. 

3*  Réaction  sur  toute  la  masse  de  Tuu  des  composants,  si  le 
réactif  a  seulement  un  point  de  contact  avec  te  composé  et  si 
ie  composant  attaqué  est  doué  de  la  mobilité  atomique. 

Ainsi,  tandis  que  la  combinaison  crée  de  nouveaux  corps  en 
obéissant  aux  lois  de  la  nature,  la  dissolution  utilise  les 
propriétés  collectives  de  ses  composants  et  crée  ainsi  de  nou- 
velles lois  qui,  sans  elle ,  n'existeraient  pas. 

De  là  Torigine  de  la  matière  organique  qui  diffère  si  essen- 
tiellement de  la  matière  inorganique. 

Nous  ne  voulons  pas  dire  par  là  qu*il  n*y  a  que  dissolution 
dans  la  matière  organique;  nous  ne  voulons  pas  dire  non  plus 
qu'il  y  a  autre  chose ,  attendu  qu'il  y  a  lù  une  inconnue  dont 
nous  n'avons  pas  parlé  ;  celte  inconnue  c'est  !a  Wrce  en  vertu 
de  laquelle  le  composant  d'une  dissolution,  doué  de  la  mobilité 
atomique,  se  rend  là  où  a  lieu  la  réaction.  Nous  savons  que , 
dans  ce  cas,  il  y  a  génération  de  nuide  électrique;  nous  savons 
également  que  ce  fluide.mis  en  contact  avec  les  systèmes  nerveux 
et  musculaire  de  la  matière  animale  ,  leur  communique  la 
puissance  contractive,  mais  nous  ne  savons  pas  quelle  est  la 
conuexilé  qui  existe  entre  ces  deux  mobilités.  Nous  ne  croyons 
pas  devoir  nous  en  occuper  ici,  nous  nous  contenterons seu- 
lemenl  de  signaler  les  faits  en  passant. 

Voyons  mainlcnant  quelles  sont  les  cons6(|uences  à  tirer  des 
caractères  di.^iinciits  ci-dessus  définis,  au  point  de  vue  delà 
cliimie  inorganique. 


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156  THÉORIE  DB  LA  TREHPE. 

Les  chimisies  (Cahours,  tome 9,  { M)  considèrent  comme 
combinaison  la  chaux  éteinte,  parce  que  : 

1*  Il  y  a  dégagement  de  clialeur  pendant  la  réaction. 

S*  L*analyse  a  donné  pour  composition  :  G  a  0  »  H  0. 

Par  la  même  raison  BenéUus  (tome  1**,  page  407)  considère 
comme  combinaison  le  composé  résultant  de  la  réaction  de  : 

10  sulfate  de  soude  anhydre 
14  eau 

par  celle  raison  <iuc,  pendanl  la  réaclion ,  il  y  a  un  fort  d<'-a- 
geuient  de  chaleur  et  que  c'est  toujours  la  môme  proportion 
d*eau  qui  produit  ce  résultat. 

En  troisième  lieu ,  Tacide  sulfurique  aiiuetix  est.  suivant  les 
chimistes  (Berzéiius ,  tome  1<» ,  page  ioi  ) ,  composé  de  : 

1  alôme  acide 
1  uiùmc  eau. 

L'acide  a  tant  d'aflinilo  pour  l'eau  f|ue,  quand  on  l'y  vcr.sc,  il 
faut  prendre  des  précautions,  sans  quoi  il  iinc  telle 

quaulili'  de  rlinît  iir  cii  se  comhinnnt  (lu'il  hinri;  hors  du  vase, 
avec  expiusiou ,  une  parlie  de  la  liqueur  et,  si  ce  dernier  est  de 
verre ,  il  se  hri^^p. 

8i  on  rucli;  iiiic  itariie  de  neit^e  cl  A  parties  d'nci  le  suaurique 
coneenln''  àO',  la  température  du  môlaii^'o  sélùve  à  100';  si 
ensuile  un  laisse  refroidir  le  niélîinf^eù  zéro  degré  et  y  ajoute  3 
lois  auUiiiL  de  u(Mge ,  ou  i)ruduil  un  froid  de  20  à  2,V.  tnlin, 
quand  un  môle  ensemble  parties  égales  d'acide  suliui  ique  con- 
centré et  d'eau,  il  y  a  dégagement  de  clialeur  et  le  volume  du 
composé  est  de  soilcnviroude  3"/o  luuiudrequr  la  souune 
des  volumes  des  composants.  L'expérience  a  ponvé  (  I>ei  zélius 
t.  1"  ,  p.  453)  que  celle  condciisalion  est  due  à  la  couibinaison 
chimique  de  l'acide  aqueux  avec  une  uouveiie  quantité  d'eau. 

Au  contraire,  si  on  mùlc  ensemble  de  l'alcool  et  de  l'eau, 
le  volume  du  mélange  augmente  et  cependant  il  y  a  calorique 
produit. 

Nous  allons  démontrer  que  tous  ces  phénomènes,  que  les 
chimistes  attribuent  à  Va^nité  chimique  génératrice  de  la 
eottUfinaitoUt  sont  estclusivement  dus  à  VaUractwn  moléoMte^ 
génératrice  de  la  (UssoinnHion, 


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TUÉOaiK  L)K  l\  TiiblPE.  157 

En  ciTct,  les  quatre  composés  ci-dessus  ineniioniiôs,  parli- 
cipciit  tous  das  propriétés  de  leurs  composants.  Or,  de  deux 
choses  l'une,  où  les  caractères  dislinctifs,  que  nous  nvons 
exposés  plus  haut,  de  la  combinaison  et  de  la  dissolution  sont 
absoltinu  iit  vrais  ,  ou  ils  ne  le  sont  que  relativement,  ^^'i!s  no  le 
sont  iju»)  rclutivemenl  y  qut'  l'on  nous  cite  une  combinaison 
iiicontcslaltlc  el  itarticipant  des  ijrojn  i»'-lL's  de  sps  coniiMjsaiits. 
Il  n'en  existe  pas  ;  ci'llcs  qu'on  nous  citera  ,  seruni ,  comme  les 
cnrbiiics  de  fer,  des  eouibinaisons  contestables  el  (jne  nous  dé- 
moiilrerons  n'ùtre  ([ue  des  dissolutions.  Si,  niainlt-naiit.  sorlaîit 
des  ^lîu'ralités,  nous  entions  dans  les  délails,  nous  voyons  que: 

I"  Eu  ee  (}ui  concerne  la  chaux  èleuile  cl  le  sulfate  de  soude 
hydraté  sec ,  le  calorique  développé  ,  pendant  sa  réaction  ,  est 
la  conbéijuencc  du  passage  de  l'état  liquide  de  l'eau  à  l'état 
solide  amorphe.  Ce  qui  le  prouve  ,  c'est  que,  d'une  part,  quelle 
ipie  soit  la  proportion  d'eau  fi'oide  mise  en  présence  de  la 
eliaux  vive  ,  il  y  a  toujouï's  calorique  di'vclup]  i' ,  laiiUib  que, 
d'aulre  part,  si  la  luopoilion  d'fau  dépasse  \é  pour  10  de  sul- 
fate de  soude  anhydre,  il  n'y  a  pas  de  ealoriciue  d'  veioppé. 
Pourquoi?  C'est  que  la  eliaux  qui  dissout  enviroji  1/3  de  son 
poids  d'eau  solide ,  est  à  peu  près  insoluble  dans  l'eau  li((uide. 
11  en  résulte  que,  quelle  que  soit  la  proportion  d'eau  liquide 
mise  en  contaci  avec  la  cltau^vive,  il  y  en  a  toujcmrs  une  partie 
qui  se  solidifie  el  reste  solide.  Le  sulfate  de  soude ,  au  contraire, 
dissout  Tcau  solide  et  est  solubie  dans  Tcau  liquide.  11  en 
résulte  que  si  la  proportion  d*eau  dépasse  14  pour  10  de  sel , 
le  composé  devient  liquide ,  et  il  y  a  refroidissement  au  lieu 
de  calorique  produit. 

Ces  faits,  qui  sont  incontestables,  démontrent  toute  la  supé- 
riorité de  la  logique  sur  la  simple  observation.  Les  deux  variétés 
de  rétat  solide  existent  incontestablement  dans  les  métaux  91 
le  carbone;  elles  doivent  exister  dans  les  autres  corps,  soit 
purs ,  soit  dissouts.  Si  on  était  certain  des  chiiTres  donnés  par 
les  physiciens  comme  représentant  les  capacités  calorifiques  et 
chaleurs  latentes  des  corps,  on  pourrait  déterminer,  à  moins 
d*un  degré  près ,  la  température  que  doit  atteindre  le  mélange 
sec.  Hais  que  sait-on  ?  On  sait  que  1^  de  gUice  à  O*'  et  1"  d*eaa 
à  7^  donnent  S*  d^eau  à  0** 


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158  THÉORIE  DE  LA  TREMPE. 

En  admettant  que  la  solidification,  par  dissolution,  lasse 
émettre  à  Teau  la  même  quantité  de  calorique  sensible  que 
par  refroidissement,  od  ne  sait  pas  si  cette  dernière,  qui, 
dans  ce  cas,  n'est  plus  pure ,  a  une  capacité  calorifique  aussi 
grandi)  que  quand  elle  est  pure.  Le  volume  de  ses  porosités 
atomiques  ayant  pu  être  diminué  par  le  fait  de  la  dissolution , 
non-seulement  sa  capacité  calorifique  a  pu  diminuer  aussi , 
mais  il  a  pu  y  avoir  condensation  du  calorique  dissout  et 
surélévation  de  température  par  ce  fait. 

Exemple  : 

Lu  capacité  calorique  de  Tcau  est  1  ; 

Celle  de  la  cliaux  vive  est  (Péclct)  0,2 IC9. 

La  formule  CaO,  HO,  adoptée  par  les  chimistes,  représente  : 

Chaux   ....  75,50 

Eau  Ji.50 

100,00 

t>i,50  ifeau,  en  se  solidifiant,  émettent,  à  l'état  sensible, 
S4,50  X  75     1840  calories. 

75,50  de  chaux  représentent ,  comme  capacité  calorifique , 
a,St69  X  75,50    16,40  d*eatt. 

Le  composé  de  lOOdiaux  éteinte  représente  donc,  comme  capa- 
cité calorifique,  24,50+ 16,40  »  40,90,  soit,  net,  41  eau  solide. 

En  admettant  que  la  réaction  a  eu  lieu  à  0* ,  on  a  : 

450 

41 

l  a  température  du  composé  ne  devrait  ailoindre  que  45"  si 
Ils  composants  conservaient  la  même  capacité  calorifique  que 
quand  ils  sont  purs  et  quand  l'eau  est  liiiuicle  ,  tandis  (prelle  a 
atteint  environ  100».  Les  capacités  calon^iqut^  ii  >  corps  va- 
rient donc  suivant  leur  état  de  pureté  et,  probablement  aus&i , 
suivant  leur  état  physique. 

â<>  En  ce  qui  concerne  Tacide  sulfurique  et  l'aicooi  byd ratés. 

Nous  venons  de  dire  que  ce  (lui  s'opposait ,  en  partie ,  k 
la  détermination  à  priori ,  de  la  température  du  composé , 
résultant  de  Taction  de  Teau  sur  la  chaux  vive,  était  la  contrac^ 
lion  possible  du  volume  des  composants.  Ceci  n*est  pas  un 
simple  accident ,  c'est  on  principe  et  lorsque  deux  corps  se 
dissolvent,  le  volume  du  composé  peut  être  : 


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THÉORIE  DE  LA  TREMPE. 


m 


Plus  polit ,  égal ,  ou  piub  ^rznà  que  ia  somme  de  volume  des 
composa  nls. 
Qu'arrive -t-il  alors? 

Comme  chacun  des  composants  a  ses  porosités  atomiques 
remplies  de  calorique  à  ia  tempérawre  de  la  mise  en  présence, 
si  le  volume  du  composé  est  moindre  que  la  somoie  des  volumes 
des  composants ,  il  y  a  nécessairement  condeDsation  du  calo- 
rique et  élévation  de  la  température.  L'atôme,  en  effet ,  ne  peut 
diminuer  de  volume  ;  il  faut  donc ,  de  toute  nécessité ,  que  ce 
soit  le  fluide  élastique  intercalé  qui  cède  une  partie  de  sa  place 
aux  atômesqui  se  rapprochent  en  vertu  de  leur  attraction  molé- 
culaire, plus  puissante  que  la  force  répulsive  de  ce  fluide. 

C'est  ce  &AX  qui  a  lieu  quand  on  met  en  présence  de  Teau  et 
de  Tacide  snlfurique  et  les  soubresauts ,  dont  il  a  été  &it  men- 
tion plus  haut,  proviennent  de  rénergie  de  la  lutte  qui  a  lieu 
au  moment  de  la  réaction  et  de  la  difficulté  qu'éprouve  le  calo- 
riqne,  subitement  condensé ,  à  se  propager  uniformément  dans 
le  composé. 

Quant  à  l'augmentation  de  volume ,  occasionnée  par  Talcool, 
avec  élévation  de  la  température ,  nous  trouvons  dans  Gahoubs 

(t.  3,  §  1106): 

t  L'alcool  a  beaucoup  d'affinité  pour  l'eau  et,  quand  on  le  mêle 
avec  ce  liquide ,  il  dégage  un  peu  de  chaleur  

»  Quand  on  mêle  Talcooi  avec  l'eau,  il  se  produit  une  contraC' 
tûm  qui  augmente  peu  à  peu ,  jusqu'à  ce  que  le  mélange  se 
trouve  composé  de  : 

100  parties  d'alcool 

iî6.f3  parties  d'eau  « 

Ceci  est  tellement  contraire  à  ce  que  dit  Bf.r7i;l!1!s  ,  que  nous 
ne  croyons  pas  devoir  chercher  à  expliquer  le  phénomène  de 
dilatatiûu  avec  génération  de  calorique. 

Le  môme  auteur  (§  llOGi  dit  : 

«  Lorsqu'on  mêle  de  Talcool  anhydre  à  0°,  avec  de  la  neige  à  0", 
la  température  peut  s'abaisser  jusqu'à  —  37" ,  si  la  quantité  de 
neige  employée  excède  un  peu  celle  que  l'alcool  peut  fondre.  » 

Les  faits  cités  par  M.  Cahours  pour  démontrer  lu  combinaison 
viennent  à  l'appui  de  ce  que  nous  avons  dit  pour  prouver  la 

TOME  XI.  11 


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160  THÉORIE  DB  LA  TREMPE. 

dissoiutioD.  Eq  revanche ,  celni  cité  par  Beraélîus  parait  mal 
éubli. 

Si  Talcool  et  Tean  mélangés  ensemble  s'écbauffent,  c'est  qall 
y  a  condensation  des  volumes. 
Si  Talcool  et  la  neige  mélangés  ensemble  prodafsent  du  froid 

c*est  quMl  y  a  liquéfaction  de  Tean  solide.  Inutile  d'insister  plus 

longtemps: 

Ce  que  nous  vrnons  de  dire  pour  la  cliaiLT  éteinte ,  le  sulfate 
de  soude  Iiydraté  sec,  Vacide  sutfurique  hydraté,  ïalcooL  hydraté, 
a  lieu  t'irnlement  pour  ; 

Les  compost' s  de  fer  et  carbone,  dits  carbures  de  fer» 

Les  silicates ,  dits  verres ,  laves ,  granits. 

Les  colorations  inorganiques  et  organiques. 

Les  fers  dits  brûlés. 

Le  deuUwyde  de  fer,  etc. ,  et  la  matière  organique. 

Dans  tons  ces  composés,  les  composants  sont,  quelquefois, 
il  est  vrai,  en  proportions  constantes,  mais  ce  n'est  pas  une 
raison  pour  en  conclure  qu'ils  sont  en  proportions  exactes. 
Quand  on  remplit  un  litre  d*eau,  la  quantité  d'eau  qull  contient 
est  de  1  litre*  ni  pins  ni  moins.  De  même,  quand  on  satnre 
1  kil.  de  chaux  vive ,  la  quantité  d'eau  n(5cessaire  est  constante  ; 
ce  n'est  pas  une  raison  pour  en  conclure  qu'il  y  a  combinaison. 

On  nous  a  objecté  aussi  que  c(i  lains  composés  que  nous 
considérons  «'(Mume  dissolutions,  doivent  nécessairement  èlro 
des  combinaisons,  parce  qu'ils  se  rencontrent  dans  la  nature 
en  cristaux  parfaitement  définis.  Or,  la  cristallisation  est  si  peu 
un  indice  de  combinaison  qu'elle  est  pour  la  plupart  des  corps 
une  conséquence  de  leur  étal  préalable  de  dissolution.  Mais, 
dit*on,]es  cristaux  de  sels ,  cristallisés  dans  l'eau,  retiennent 
toujours  la  même  proportion  d'eau  de  cristallisation  et  cette 
proportion  correspond  à  i  ,  9 , 3 ,  etc. ,  atômes.  1^  cristaux 
contenant  de  Veau,  retiennent  cette  dernière  en  proportion 
constante  parce  que  leur  mode  de  cristallisation  et  leurs  poro- 
sités atomiques  sont  constants.  On  croit  avoir  découvert  des 
rapports  atomiques,  parce  qu'on  les  cherchait.  M.  BeaTHien 
croyait  aussi  que  le  résidu  de  la  dissolution  de  l'acier,  dans 
riodc  ei  le  brômc ,  contenait  le  fer  et  le  carbone  en  proportions 


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101 


GODStaoteseteiactes;  de  nouvelles  expérienoes  ont  démontré 
que  le  fer  ne  s*y  était  rencontré  qu^accidenleUement. 

Da  reste ,  on  connaît  Tétat  actuel  de  la  science;  notre  théorie 
est*ell6  un  progrès,  n'en  est-elle  pas  un  ?  G*est  ce  que  le  lecteur 
compétent  et  consciencieux  appréciera.  Nous  croyons  que  si 
tant  de  fiiits  qui  se  passent  sous  nos  yeux  sont  restés  inexpU* 
qués  jusqu'à  ce  jour,  cela  tient  à  ce  qu'on  a  été  trop  exclusif  en 
n'admettant  qu'un  seul  état  chimique  des  corps  et  que,  en  recon- 
naissant h  la  dissolution  solide  l'importance  k  laquelle  elle  a 
droit,  on  explique  une  infinité  de  phénomènes  restés  sans  expli- 
cation jusqu'à  ce  jour.  Nous  allons ,  pour  notre  part,  exposer 
les  conséquences  de  notre  manière  de  voir  en  ce  qui  concerne 
spécialement  la  irmpe. 


DEUXIÈME  PARTIE. 

U  ^  Vthk  TBBMPE  DBS  CARBURES  DE  FER. 

Taiii  que  l'on  considère  les  carbures  de  fer ,  soit  comme  des 
combinai  son. s  de  1er  et  de  carbone  »  soit  comme  des  dissolutiom 
dans  ie  métai,  d'un  mmo  ou  poly  carbure  de  fer  ,  soil  comme 
des  azoto-rarbures  de  fer,  la  trempe  de  ces  composes  est  inex- 
plicable. Quand,  au  contraire,  on  Jes  considère  comme  de 
simples  di^ssoiutiuns  du  carbone  dans  le  mclal ,  non-seulement  la 
trempe ,  mais  encore  tous  les  phénonicnes  de  la  mètaUurgU  du 
fer  s'expliquent  sans  la  moindre  diÛicuUé. 

Mais  il  ne  sullil  pas  qu'une  hypothèse  soit  ju^iiliôe  par  les 
fails  pour  devoir  être  admise  de  prime  abord;  v'o>i  beaucoup, 
sans  doute,  et  beaucoup  d'hypothèses  admises  ne  pourraient 
pas  sappuyer  sur  autant  de  laits  que  celle  que  nous  venons 
démettre.  Il  faut  encore  que.  si  son  principe  ne  peut  être 
déraoniré  directement,  il  ait  luutes  les  probabilités  pour  lui. 
C'est  ce  que  nous  allons  tàcber  d'étabiii. 


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16S  THÉOHIE  UE  LA  TREMPË. 

Od  De  connaît  les  carbures  de  fer  qu'à  l'état  dVicter  et  de 
fonte.  Or,  ces  composés  contiennent  le  carbone  en  toutes  pro- 
portions «  tantôt  uniformément  réparti,  comme  dans  les  aciers 
et  la  fmu  Manche^  tantôt  mélangé  comme  dans  la  fonte  grise. 

Karsten  ,  qui  a  beaucoup  étudié  la  question ,  a  cm  devoir 
résumer  ainsi  quMl  suit  les  résultats  de  ses  observations.  (  1830 , 
Tome  I^JiSS  et  3i7): 

La  fonte  grise  est  un  mélange  de  fer  aciéreux  (;l  de  graphite. 

La  fonte  blanche  grillée,  devenue  grise  et  douce,  est  un 
composé  de  fer  aciéreux  et  d'un  carbure  de  fer  dans  lequel  le 
carbone  domino. 

Vacicr  mn  trempé  est  de  môme  nature  que  la  précédente. 

L'acier  trempé  et  la  fonte  blanche  sont  des  composés  de  fer  et 
de  carbone  dans  lesquels  ce  dernier  est  toujours  uni  à  toute 
la  masse  du  métal ,  en  proportion  variable  à  la  vérité ,  mais 
toujours  de  la  manière  la  plus  bomogène. 

Comme  on  le  voit,  Tillustre  métallurgiste  ne  conclut  pas;  il 
constate  des  faits  et  il  essaye  de  les  assujettir  aux  principes 
admis.  Il  ne  suppose  même  pas  que  le  carbone  peut  se  trouver 
intimement  associé  au  fer  sans  être  combiné  avec  lui.  Aussi  la 
théorie  de  âarsten  nVt*elle  en  rien  avancé  la  question  en  ce 
sons  qu'elle  ne  sert  à  expliquer  aucun  des  phénomènes  que  la 
métallurgie  du  fer  constate,  prévoit,  utilise,  mais  respecte 
comnie  secret  au-dessus  de  sa  portée. 

N'admettant  pas  d'autre  étal  chimique  binaire  que  la  combi- 
naison ,  mais  ne  pouvant  admettre  cette  dernière  en  toutes 
proportions,  les  chimistes  se  sont  ainsi  tiouvés  amenés,  par  la 
force  des  choses ,  h  voir  dans  les  carbures  de  fer  des  combi- 
naisons de  fer  et  carbone  dissoutes  dans  le  métal  ou  tenant  en 
dissolution  un  excès  de  l'un  de  leurs  composants,  le  fer, 

Dans  le  but  d'isoler  cette  prétendue  combinaison  qu*on  ne 
peut  jamais  obtenir  pure,  quelque  prolongée  que  soit  la  réac* 
tion,  if.  Berthier  a  pris  des  fragments  d^aderffURlsiiiaim  et  les 
a  soumis  à  faction  dissolvante  de  Viode  et  du  Mme,  {Atmaies 
des  mines ,  3*  série ,  tome  iU,  page  2S9.)  Le  métal  s*est  dissout 
et  a  laissé  pour  résidu  une  substance  qui,  soumise  à  Tanalyse, 
lui  a  accnsé  des  proportions  de  fer  et  de  carbone  correspondant 
exactement  à  la  formule  Fe  C. 


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TBtOME  DB  U  TREMPE.  i6S 

Ce  savant  chimiste  a  cru  poavoir  en  coDcliire  que  Tacier 
dOQx  est  un  composé  oa ,  mieux ,  ane  dissolutioD  dans  le  métal 
d*uii  véritable  carbure  de  fer. 

L*expérieDce,  reprise  depuis,  tant  par  H.  Berthier  que  par 
d*aiiires  chimistes ,  n'a  pas  donné  le  même  résultat  et  il  est 
admis  aujourd*hui  que,  quand  la  réaction  est  complète,  le  résidu 
est  du  carbone  pwr, 

M.  Berthier  s*est  même  servi  de  ce  procédé  analytique  pour 
déterminer  la  proportion  de  carbone  contenue  dans  un  ader  b 
filières  d*Allemagne  (Mburfo^ute,  tome  III,  page  160)  d'une 
très-grande  dûreté. 

Ainsi  le  prétendu  carbure  de  1er  n*a  pas  encore  été  isolé. 

Mais  direx-vous  :  pourquoi  rechercher  ce  carbure  imaginaire, 
rien  ne  prouve  quil  existe.  Mon,  rien  ne  le  prouve ,  mais  au- 
jourdlini,  il  n*a  pas  le  droit  de  ne  pas  être.  Les  choees  en  sont 
venues  à  ce  point  qull  &ut,  on  que  les  carbures  de  t«t  restent 
inexplicables ,  ou  quils  s'expliquent  par  la  combinaison.  Est-ce 
pour  sontenir  cette  thèse  que ,  il  y  a  un  an,  M.  Fbêmt  a  annoncé 
que  les  aciers  sont  des  0solo-car&»m  de  fer?  Nous  Tignorons; 
ce  que  nous  savons ,  c'est  que  M.  Dumas  et,  après  lui,  la  pnue 
aux  cent  millions  de  voix  ont  décerné  un  concert  d'éloges  à 
cette  découverte ,  dont  nous  parlerons  dans  la  troisième  partie 
de  ce  mémoire. 

Nous  dirons  seulement  qu'elle  a  constaté  oflicicllement  un 
fait,  déjà  cent  fois  constaté  aupai'avant,  h  savoir  que  :  la 
cémoniation  du  fer  s'opère  iiiriiiinient  plus  rapidement  quand 
on  prend  pour  réactifs  des  matières  or^raniques  azotées  que 
quand  ou  emploie  le  carbone  pur.  Quant  à  la  présence  con- 
statée de  l'azote  dans  les  fers ,  fontes  et  aciers  ,  elle  est  acci- 
dentelle et  quand  on  veut  préparer  des  aciers  qui  ne  contiennent 
pas  ce  métalloïde,  il  faut  prendre  des  précautions  que  ne 
comportent  pas  toutes  les  qualités  d'aciers. 

Revenons  à  noire  sujet  : 

Quand  on  plonge  une  barre  de  fer  dans  un  milieu  contenant 
le  carbone^  soit  à  l'état  de  dissolution  ,  soit  pur,  si  la  tempéra- 
ture est  convenable ,  le  métalloïde  pénètre  dans  le  métal ,  s'y 
répand  uniformément  avec  une  vitesse  variable  et  en  proportion 
.  vanaiilc  au:>:>i  que  nous  examinerons. 


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164  TH^Rlfi  0£  LA  TREMPE. 

Ainsi  on  peut  convertir  dn  fer  en  acier  en  le  tenant  plongé 
pendant  plusieurs  années  dans  une  eau  marécageuse  très-riche 
en  matières  organiques  et  aussi  chaude  qt)c  possible.  Les 
Indiens  passent  pour  en  préparer  par  cette  métiiode. 

On  convertit  aussi  le  fer  en  acier  en  le  maintenant  à  la  tem- 
pérature rouge  cerise,  dans  uu  milieu  solide,  liquide  ou  gazeux, 
conlenant  le  carbone  pur  ou  dissout.  Un  des  moyens  d'accélérer 
la  céTnrntation  dans  ce  cas  ,  est»  comme  nous  l'avons  dit ,  d'in- 
troduire dans  ce  milieu  des  composés  azotés.  Comment  ne 
comporte  le  carbone  dans  celte  réaction  ? 

S'il  se  roiiibinp  avec  le  métal  c'est  superticiellenient  et  alors 
la  réaction  ne  peut  se  continuer  dans  l'intérieur  que  si  : 

Ou  le  fer  de  Tintérieur  décompose  le  carbure  formé  superfi- 
ciellement pour  se  carburer  ft  son  détriment ,  ce  qui  est  inad- 
missible ; 

Ou  le  carbure,  formé  superficiellement,  ae  dlssoot  dans  le  fer 
intérieur  et  met  ^  nu  de  nouvelles  coucbes  de  métal. 

Il  semble  que ,  dans  ce  second  cas ,  les  angles  de  la  barre 
perdraient  de  leur  vivacité. 

Une  autre  explication  consiste  ft  dire  que  le  carbone  pur ,  en 
contact  avec  le  fer,  ne  le  carbure  pas  ;  que  la  carburation  est  la 
conséquence  de  la  dissolution  dans  le  métal  de  gaz  carburés  qui 
se  dégagent  du  mélaliuitkî  imparfaitement  calciné  et  de  la 
décomposition  de  ces  derniers  par  le  métal.  Nous  avons 
cémenté  du  fer  dans  du  graphite  naturel  préalablement  calciné 
et  en  opérant  dans  des  vases  parfnitomPTit  rios  :  je  1er  e.^t  sorti 
acier  en  aussi  peu  de  temps  que  quand  ou  emploie  le  charbon 
de  bois  dans  les  caisses. 

Oui,  il  est  très-vrai  que  les  gaz  carburés  accélèrent  la  cémen- 
tation en  se  dissolvant  préalablement  dans  le  métal ,  mais  ce 
n'est  pas  parce  qu'il  y  a  décomposition  diimiqne  de  ces  gaz  que 
racier  se  forme,  c*est  parce  qu'il  y  a  déplacement  ou  simplement 
dépôt.  Du  reste ,  remploi  des  gaz  est  un  moyen  condamné  ponr 
la  flibrication  des  aciers  fins,  parce  qu'ils  restent  dans  le  métal  et 
le  rendent  cassant.  Quand  on  veut  fabriquer  un  ader  supérienr, 
on  prend  du  fer ,  première  marque  de  Suède ,  et  on  le  cémente 
dans  du  vieux  cbarbon  et  le  plus  loin  possible  des  parois  pou- 


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THiORIB  DE  LA  TMDira.  M 

vaiu  donner  accès  à  l'air.  La  cémentation  dans  les  cuirs ,  suies, 
huiles,  graisses,  etc.,  convient  pour  recarl>Qrer  la  superficie  des 
pièces  forgées ,  mais  sendl  déplorable  pour  la  fabrication.  Que 
ceux  qui  ne  noua  croyent  pas  en  essayent. 

Ëvideniment  •  si  le  fer  et  le  carbme  sont  susceptibles  de 
former  ensemble  une  comlrlnalfon ,  il  est  incontestable  que 
Pacier  est  une  dissolution,  dans  le  fer  pur«  d*un  carbure  de  fer. 
Hais,  prouvez-nous  Texistence  de  ce  carbure  qui ,  comme  nous 
l*avons  dOjk  dit ,  n*a  existé  Jusqu'à  ce  jour  que  dans  rimagina- 
tion  des  chimistes  et  dont  Thypoth^se  a  été  suscitée  par  la 
nomenclature  de  LAVOisiEa  et  les  conséquences  qu'on  a  cru 
devoir  en  tirer. 

Puisque  vous  ne  savez  pas  si  Tacier  est  une  dissolution,  dans 
le  fer ,  d^un  carbure  de  fer  ou  de  carbone  pur ,  consentes  au 
moins  à  examiner  concurremment  les  deux  manières  de  voir. 

La  première  a  donné  tout  ce  qu^elle  pouvait  donner ,  c^est- 
à-dire  rien  ;  voyons  ia  seconde. 

Ce  qui ,  pour  nous ,  semble  indiquer  que  les  carbures  de  fer 
sont  une  simple  dissolution  du  carbone  dans  le  métiii,  c'est 
que ,  quand  on  prend  de  la  fonte  liquide  et  conséquemment 
homogène ,  si  on  la  laisse  refroidir  lentement ,  elle  se  décom- 
pose en  deux  parties  régulièrement  disséminées,  savoir  : 
L*une  que  Karsten  appelle  fer  aciéreux;  Tautre  qui  est  du 
graphite  ou  carbone  pur. 

Or,  quand  on  cémente  la  fonte  liquide  dans  du  charbon  de 
bois,  nii  oprrc  ail  roup;G  plus  ou  moins  blanc;  quand  la  fonte 
li(inide  se  soliditie ,  elle  attet  ti»  une  teiiipéralurc  îi  laquelle  la 
cémentation  a  aussi  lion.  Comment  expliquer  que,  d'une  jiart, 
le  carbure  do  fer  se  forme,  et,  d'autre  part,  se  dt'(  ulnllo^e  à 
la  mrme  température.  K.^t-(  e  qu'il  ne  peut  existci'  à  un  ei  rtain 
abaissemenl  de  la  teniju  rature  ?  Cela  n'est  pas  adulis^iijle,  car 
l'acier  froid  en  contienl.  Lugit|uemeiit,  la  fonte  grise  devrait, 
d'ain-i's  la  théorie  de  Karsten,  être  un  mélange  de  fer  aciéreux 
et  de  carbure  de  fer. 

Tous  les  phénonirnes  de  ia  fabrication  du  1er,  depuis  le  haut- 
fourneau  jusqu'au  coi  i  uyy|;e  sont  en  .  ipposition  avec  cette  hypo- 
thèse et  c'est  parce  qu  ils  coiiUruient  celie  de  la  simple  dissuiu- 


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166  TBfiORlE  I>£  LA  TRBHPB. 

tiOD  qQ6  nous  Tavons  émise.  On  va,  du  reste,  en  juger.  Admet- 
tons donc  que  les  carbures  de  fer  sont  de  sknptes  dissolutions  du 
carboné  dm  le  mM,  tantôt  taturé  Md»,  tantôt  talvré  liquide. 

Lorsque  la  cémentation  a  lieu  à  température  constante, 
dans  un  milieu  solide ,  liquide  ou  gazeux,  contenant  le  carbone 
en  dissolution ,  la  variabilité  dans  la  saturation  du  métal  ne 
peut  être  attribuée  qu'à  la  variabilitcj  dans  la  saturation  du 
cément.  Si,  au  contraire,  la  cémentation  a  lieu  dans  le  carbone 
pur,  la  saturation  est  proportionnelle  à  la  température.  Il  va 
sans  dire  que ,  dans  le  cas  précédent ,  elle  l'est  aussi ,  mais 
cela  intéresse  peu. 

Quand  le  carbone  est  à  1  état  de  dissolution  dans  le  cément , 
si  ce  dernier  est  volatil,  il  est  inconlestable  que  c'est  par  dépla- 
cement, et  non  pur  déoomposiiion,  que  la  carburation  du  métal 
s'opère  ;  aulremenl ,  l "aUriiclion  mohk^ulaire  ,  seule  génératrice 
de  la  dissolution  ,  remporterait  sur  l'allinité  ,  seule  génératrice 
de  la  combinaison  ,  ce  qui  est  contraire  à  tous  les  exemples  de 
combinaisons  qui  s'ellectuent  par  l'intermédiaire  des  dissolu- 
tions liquides.  Il  en  résulte  ([ue  tout  cément  gazeux  est  néces- 
sairement une  dissolution  et  que  si  ,  comme  plusieurs  clii- 
mistes  Tout  atlirmé ,  le  cyanogène  plk  cémente  le  1er ,  c'est  que 
le  cyanogène  est  une  simple  dissolution  et  non  une  combinaison. 
On  comprend  de  quelle  importance  est  cette  dernière  consé- 
quence et  il  convient,  avant  dalîirmer  le  lait,  de  bien  s'assurer 
si  le  cyanogène  employé  est  pur. 

En  effet,  si  le  cyanojïène  est  réellement  une  combinaison  ,  la 
cémentation,  par  sou  intermédiaire,  ne  i)eul  se  concevoir  qu'eu 
admettant  que  ce  composé  est  susceplibie  de  dissoudre  l'un  de 
ses  composants ,  le  carbone. 

Or>  comme  il  est  positif  que  les  céments  azotés  accélèrent  la 
cémentation,  on  peut  en  induire  immédiatement  que  cette 
accélération  est  due  à  la  subtilité  du  cyanogène  qui ,  dans  ce 
cas,  sorait  incontestablement  le  véhicule  du  eartme. 

Nous  trouvons  dans  Bbrzëlios  (tome  1*',  page  319  )  et  dans 
Cahoors  (tome  l*',  $  370)  Ténoncé  suivant  de  la  réaction  : 

Quand  on  fait  passer  du  cyanogène  sur  du  fer  cbaulTé  au 
rouge  ou  an  rouge  blanc,  il  se  transforme  en  azote,  tandis  que 
le  fer  devient  cassant  et  se  couvre  de  charbon. 


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THÉORIE  DB  LA  TftBMPC.  467 

Pourquoi  le  fer  se  couvre-i-il  de  charbon  s'il  décompose  le 
cyanogène?  Pourquoi  ne  se  cémciite-t-il  pas?  Est-ce  parce  qu'il 
se  combine  avec  l'azote?  Il  est  permis  de  le  supposer,  car,  en 
devenant  cassant,  il  accuse  une  des  |)ropriétés  caractéristiques 
des  fers  dits  brûlés,  qui  ne  sont  autres  que  des  dissoluiiuiis 
d'air,  d'oxyi^ène  ou  d'a/ote  dans  le  métal  et  (Kaiisten,  tome  f', 
§  178)  ne  contiennent  pas  la  moindre  trace  de  carbone.  ïi  y  a 
dans  cet  énoncé  l'indice  d'une  expérience  imparfaite  et  qui, 
par  ce  fait,  n'autorise  à  aucune  conclusion.  Aussi,  nous  le 
répétons ,  si  le  cyanogène  est  décomposé  par  le  fer  rouge  par 
suite  de  Taffiuité  du  métal  pour  le  carbone  : 

i*  Il  doit  non  pas  simplement  déposer  du  carbone  sur  le  fer 
mais  le  cémenter; 

S"  n  n*est,  comme  son  analoi^e  solide,  le  paracyanogùne , 
qa*ttne  simple  dissolution  du  carbone  dans  Tazoïe  et,  à  ce  titre, 
un  des  deux  composés  qu*engendre  la  dissolution  réciproque 
d*un  de  ces  corps  par  Tautre,  analogues  en  cela  k  la  chaux 
éteinte  et  à  Veau  de  chaux. 

Quand  le  carbone  est  ^  Vétat  solide  et  pur,  il  suffit,  pour  se 
rendre  compte  de  la  maniijre  dont  ce  métalloïde  pénètre  dans 
le  métal  et  s*y  dissout,  de  remanpier  que  cet  acte  ne  peut  être 
que  la  conséquence  de  la  mobilité  atomique.  Or,  comme  la 
mobilité  atomique  n'existe  que  dans  les  étals  liquide  et  gazeux, 
il  faut  en  conclure  que  le  carbone,  eh  contact  avec  le  fer  à  la 
température  rouge,  passe  à  l'état  liquide  et  se  dissout  dans 
le  métal  de  la  m^me  façon  qu'il  s'y  dissout  quand  il  réagit  à 
l'état  de  dissolution  liquide  ou  gazeuse. 

La  conséquence  immédiate  de  cette  manière  de  voir  est 
rexplication  de  ta  trempe  de  l'acier. 

En  effet,  si  on  prend  une  barre  d'acier  suffisamment  saturée 
de  carbone  et  la  chauffe  au  rouge  cerise ,  le  fer  conserve  la 
texture  qu'il  possédait  mais  devient  plus  malléable;  le  carbone, 
au  contraire,  passe  à  l'étal  liquide  ,  ce  qui  explique  pourquoi 
les  aciers  craignent  tant  le  feu  ,  comparés  an  fer  pur. 

Si  ou  laisse  refroidir  lentement  cette  barre,  le  fer  ne  subit 
])as  de  modilication;  le  carbone,  au  contraire,  passe  à  l'état 
amorphe.  Si  le  fer  était  primitivement  criitaUUé,  le  composé 


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16$  TU&ORIB  DE  U  TREMPE. 

froid  esl  aoe  dUsolutim  de  carbone  amorphe  dans  ie  fer  crie- 
UUlieé;sriï  était  primitivement  amon?Ae,  le  composé  froid  «51 
une  dmoliOion  de  carbone  amorphe  dans  le  fer  amorphe.  Tel  esl 
Vaeier  doux. 

Si,  au  lieu  de  laisser  refroidir  leutementla  barre,  on  la  plonge 

rouge  dans  de  1  eau  fraîche  ou  lout  autre  milieu  exaltant  consi- 
dt'rabiement  son  pouvoir  émissif ,  le  cailione  cristaUi.^e  en  se 
solidiliiini  et  cela  sur  une  ^«paisscur  d'nutunt  plus  fîraudo  ({iie 
l'exaltation  du  pouvoir  énii.s.sif  priièlri'  i  (NfMir.  !/»  ronsposé 
se  trouve  alors  être  une  dk^soluliou  decaiboue  crtâtailibé  daus 
le  fer  amorphe.  Tel  est  Vacier  trempé. 

Nous  disons  que,  dans  ce  cas,  le  fer  est  amorphe,  parce 
qu'il  est  positif  que  la  cristallisation  du  carbone  désagrège  la 
cristallisation  du  fer.  £n  efi'et,  prenez  une  iKirre  d'acier  de  6""° 
d'épaisseur,  fortement  cémentée  et  accusant,  par  suite  de  son 
longséjour  dans  la  caisse,  une  texture  à  facettes  très-earactérisée. 

Cbauffez  cette  barre  au  rouge  cerise  et  trempez-en  la  moitié 
dans  Teau  fraîche;  puis,  quand  elle  est  froide ,  cassez  les  deux 
extrémités,  vous  obtenez  deux  textures  :  Tune  à  facettes  de  fer 
cristallisé ,  Tautre  à  grain  fin ,  blanc  et  brillant  d'acier  trempé. 

Le  premier  bout  esl  tendre  au  burin  el  k  la  lime  ;  le  second  y 
est  insensible. 

DU  RECUIT. 

On  nomme  recuit  une  opération  qui  a  pour  but,  tout  en 
diiiiinuani  lé^'èrcment  la  dureté  de  Tacier  trempé,  de  le  rendre 
moins  -Av^vo. ,  c'est-à-dire  plus  tenace. 

Le  recuit  s'effectue  à  plusieurs  températures,  dont  la  plus 
basse  est  celle  de  l'eau  bouillante;  ces  températures  se  mo- 
surent ,  soit  au  thermomètre  quand  le  chauffage  du  métal  froid 
a  lieu  dans  reau  ou  l'huile ,  soit  par  la  couleur  que  prend 
la  surface  du  métal  au  contact  de  Toxigène  de  l'air,  sous  Tin- 
fluence  d'une  température  croissante ,  soit  enfin  par  l'cfifet  que 
produit  le  contact  du  métal  chaud  sur  le  bois  sec 

Si  la  température  atteint  le  rouge  cerise ,  le  carbone  passe 
intégralement  à  l'état  liquide  et  il  faut  une  nouvelle  trempe  pour 
le  Ihire  cristalliser.  Faut-il  conclure  de  là  que  le  ramollisse- 


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THÉORIE  DE  LA  TREMPE. 


m 


ment  qui  n'sulte  dn  recuit  a  pour  conséquence  de  moditi  r  ^oii 
mode  de  groupement  atomique  et  de  le  faire,  eu  partie ,  passer 
h  Télal  amorphe?  C'est  notre  avis.  En  effet,  noii^  avons  dit 
(page  446)  que  ,  quand  on  chaiilTo  lortenient  et  suffisamment 
longtemps  un  diamant  à  l'abri  du  coula(  l  de  l'air,  it  se  con- 
vertit en  graphite.  Il  est  donc  probable  que  .  quand  on  chauffe 
Tacier  trempé,  le  carbone  dissout,  plus  iuiin*essii<iju.ujie  que 
le  carbone  pur,  change  de  texture  et  devient  auiori)li(  .  Il  est 
certain  qu'il  ne  devient  pas  liquide;  car,  si  on  le  trempe  dans 
l'eau  Iraîche,  après  un  recuit  inférieur  au  rouge  cerise  ,  il  reste 
ce  qu'il  était  à  cette  température  et  ne  redevient  pas  dur. 

Le  recuit  a  donc  pour  but  de  faire  passer,  à  l'état  amorphe, 
Qoe  partie  du  carbone  cristallisé  par  la  trempe  et  de  recoDsti- 
tuer  une  partie  du  fer  dans  Téiat  solide  qu'elle  affectait  précé- 
demment. Si  le  fer  était  nerveux ,  le  recuit  produit  réiastidtét 
c'est-à-dire  ralliance  de  la  dureté  inflexible  du  diamant  avec 
la  ténacité  flexible  du  fer. 

On  a  donc  raison  de  dire  que  Teau  bouillante  peut  feire  perdre 
à  Tacier  une  partie  de  sa  trempe.  C'est  surtout  quand  le  com- 
posé est  pur,  que  le  carbone  doit  être  impressionnable  au  * 
recuit ,  car  nous  verrons  plus  loin  que  certains  corps  étrangers 
font  cristalliser  le  carbone  malgré  la  lenteur  du  refN>idisse- 
ment  pendant  la  solidification. 

Reprenons  la  cémentation  du  fer  au  point  où  nous  Tavons 
laissée. 

Au  fiir  et  à  mesure  que  la  température,  à  laquelle  s'efféctue  la 
cémentation  du  fer  dans  le  charbon  de  bois,  s'élève  »  la  satura- 
tion augmente;  ainsi,  tandis  que,  au  rouge  cerise,  le  métal 
dissout  environ  0,5  V«  de  carbone;  au  rouge  blanc,  il  en  dissout 
près  de  2.5  non  pas  instantanément,  mais  en  malmenant  la 
température  constante  pendant  un  terme  proportionnel  à 
l'épaisseur  de  la  barre  à  cémenter.  Si  on  élève  alors  la  tempé- 
rature .  le  métal  entre  en  fusion  et  il  se  sature  de  proportions 
de  carbone  qui  croissent  avec  la  température  et  atteignent 
dans  les  hauts-fourneaux  jusqu'à  5  et  6  "^'o. 

Quand  le  métal  li(juide  est  satiné  .  si  on  le  soumet  au  refroi- 
dissement pour  le  solidifier ,  on  remarque  les  piiénomènes  sui- 
vants, savoir  : 


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170  THÉORIE  DE  U  TREMPE. 

1*  Si  on  le  coule  en  lingotières  métalliques  froides  et  en 
couches  minces,  son  csrbone  cristallise  en  se  solidifiant  et  pro* 
duit  ce  qa*on  nomme  la  fmte  blanche  ou  dissolution  de  carbone 
crktaUisé  dans  le  fer  amorphe. 

Si  on  le  coule  en  lingotières  métalliques  sufBsamment 
chaudes,  une  partie  du  carbone  dissout  se  dépose  à  Tétat  de  gra- 
phite, mais  comme  le  refroidissement  est  assez  prompt  rasuite, 
le  produit  obtenu  est  ce  qu'on  nomme  la  fonte  grise  douce,  k 
texture  grenue,  fine  et  homogène,  ou  méhinge  de  graphite  et 
d*acier  amorphe.  Ce  produit  est  le  même  que  celui  qu'on  obtient 
quand  on  recuit  pendant  un  temps  suffisamment  long  une  pla* 
quette  de  fonte  blanche,  produit  queKarsten  considère  k  tort 
comme  de  même  nature  que  racler  non  trempé,  sans  doute 
parce  que ,  dans  ses  expériences ,  le  grillage  ou  cuisson  à  Tair 
libre  Favait,  en  partie,  décarburé,  comme  nous  le  verrons 
plus  loin. 

3<*  Si  on  le  coule  dans  un  moule  en  sable  d'étuve  Runisamnient 
épais,  le  refroidissement  est  très  lent  et  alors  le  métal  cristal- 
lise du  centre  à  la  surface.  On  obtient  alors  le  produit  que  l'on 
nomme  fonte  grise  à  facettes  et  qui  est  un  mélange  de  graphite 
et  d'acier  dont  le  métal  est  cristallisé,  tandis  que  son  carbone 
est  amorphe. 

Si  on  prend  une  plariuettc  de  fonte  grise,  soit  douce,  soit 
cristallisée;  si  on  la  chaufic  au  rouge  cerise  et  la  plonge  dans 
l'eau  fraîche,  on  obtient  alors  la  fonte  grise  trempée  ou  mé- 
lange de  jîraphite  et  d'acier  trempé.  Quelle  que  soit  la  texture 
de  la  fonte  grise  employée ,  grain  tin  ou  facettes,  la  fonte  grise 
trempée  est  toujours  à  grain  fin  plus  clair  que  celui  de  la  foute 
non  trempée  et  aussi  dui-  que  celui  de  l'acier  trempé. 

Comme  on  le  voit,  la  foute  solide  accuse  quatre  textures, 
savoir  : 

i«  La  texture  blanche  de  cai  bone  cristallisé  dans  le  fer  amorphe. 

2*»  La  texture  grise  et  douce  résultant  du  mélange  atomique 
de  graphite  et  d'acier  amurphe. 

3»  La  texture  grise  granititine  résultant  du  Hiélauije  régulier 
de  graphite  et  d'acier  îi  facette.^. 

4»  La  texture  grise  et  grenue ,  claire  et  dure ,  résultant  du 
mélange  de  graphite  et  d'acier  trempé. 


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THÊOJUB  IIB  LA  TREMPE.  171 

L^éclaîrcissement  delà  couleur,  dans  la  texture  de  la  fonte 
grise  trempée ,  provient  de  ce  que  son  chaufikge  an  rouge 
cerise  permet  à  uue  partie  du  graphite  déposé  de  se  redissoudre 
dans  racler  et  de  cristalliser  avec  Tautre  partie  de  carbone 
restée  dissoute. 

Nous  avons  dit  que,  quand  on  cémente  le  fer  dans  du  charbon 
de  bois,  il  y  a  un  moment  où  ,  la  température  et  la  solubilité 
augmentant,  le  métal  entre  en  fusion.  Or,  le  fer  est  à  peu  pr^ 
infusible;  quant  au  carbone, il  Test,  pour  nous ,  tout-4-fkit. 
I/nllia^'c  des  deux  oorps  a  donc  pour  ctfet  d'augmenter  leur 
fusibilité  et  confirme  ce  que  nous  avons  dit  de  la  manière  dont 
s*opère  la  cémentation.  Il  en  résulte  aussi  que  la  fusibilité  du 
composé  est  d'autant  plus  grande  que  la  proportion  de  carbone 
dissout  est  plus  grande  ,  d'autant  moindre  ,  au  contraire  ,  que 
la  proportion  do  carbone  dissout  est  plus  faible.  Voilà  pourquoi 
les  aciers  sont  d'autan  i  plus  réfracta  ires  qu'ils  sont  plus  doux 
et  d'autant  plus  fusibles  qu'ils  sont  plus  saturés  de  carbone 
ou  plus  vifs. 

Fî!  est -il  de  même  des  fontes?  Oui  et  non.  Eu  eflet ,  si  nous 
jiK  iHnis  une  fonte  b!anc1ie,  hien  nue  le  carbone  soit  cristallisé, 
comme  il  est  inlégraiemeui  dissout,  la  température  de  fusion 
est  d'autant  plus  basse  que  la  proportion  de  carbone  est  plus 
forte.  Seulement,  il  convient  de  chauffer  très-vite;  car ,  si  on 
chauffe  lentement,  le  carbone  passe  à  l'état  amori)lie,  se  sépare, 
en  partie,  du  métal  qui  ne  peut  ledis-soudre  intégralement,  et  on 
tombe  dans  le  cas  de  la  fonte  grise.  Si,  au  contraire,  la  fonte  est 
grise,  le  résultat  doit  être  tout  différent,  bien  que  la  fonte  soit 
toujours  plus  fusible  (lue  l'acier.  En  eflet,  si  c'est  au  moment  de 
la  solidification  seule(nent  que  la  fonte ,  refroidie  lentement , 
dépose,  à  l'état  de  graphite,  la  proportion  de  carbone  que  le  fer 
ne  peut  dissoudre  à  Tétat  solide,  comme  la  fusibilité  est  pro- 
portionnelle à  la  dose  en  carbone ,  la  fonte  liquide  doit  se  soli- 
difier à  une  température  d*autant  plus  basse  qu'elle  est  plus 
saturée  do  carbone.  Hais,  plus  la  température  de  solidification 
est  basse,  plus  est  faible  la  proportion  de  carbone  que  peut  dis- 
soudre le  métal  solide  et,  alors ,  plus  est  considérable  la  pro- 
portion de  carbone  déposé  à  Tétatde  graphite;  moins  est  saturé 


iH  THÉORIE  UB  LA  TREMPE. 

de  carbone  Tacier  mélangé,  pins,  par  conséquent,  cet  acier  est 
réiiractaire.  Il  résulte  de  là  que  plus  la  fonte  est  saturée  de  car- 
bone, plus  sa  température  de  solidification  est  basse  et  plus  sa 
température  de  liquéfaction  est  élevée. 

Ces  faits ,  que  notre  théorie  explique  et  qui ,  nous  n'avons 
pas  besoin  de  le  dire  ,  sont  confirmés  par  l'expérience  de  tous 
les  jours,  soi)t-i!s  réollcnicnt  vrais  quand  le  composé  fer  et 
caib^»nn  est  malhémaiiiiticiiicnt  pur? 

iNous  avons  dit  (pag«i  162)  que  M.  BEniHiER  avail  aîialysé  , 
à  l'aide  du  biùmo  ,  un  acier  à  flli^res  d'AUanagne  trùs-pur  et 
Irès-carburû.  En  effet ,  ce  métal ,  qui  n'est  pas  do  In  fnnle 
blanche  puisqu'il  se  laisse  forger  ,  contient  5  "/o  de  carbone. 
La  fonte  ne  serait-elle  par  hasard  qu'un  accident  de  fabrication; 
la  conséquence  de  matières  étrangères  en  dissolution  dans  le 
métal  ?  Ce  point  de  vue  vaut  la  peine  d*ètre  examiné  et  nous 
conduit  tout  naturellement  à  passer  en  revue  les  influences  des 
corps  étrangers  qui  souillent  la  fonte.  Mais  avant  d*aborder 
cette  question ,  disons  quil  serait  probablement  erroné  d'avan- 
cer que  le  fer  et  le  carbone  purs  donnent  toujours  de  Tacier, 
quelles  que  soient  les  proportions  de  chacun  d'eux.  Ce  qu'il 
est  plus  rationnel  de  supposer  c'en  que  plus  les  composants 
sont  purs  ,  plus  i!  est  difficile  de  les  séparer ,  et  alors  il  est 
possible  ([ue  le  lei" ,  qui  ne  i)eut  dissoudre  »  solide  ,  que  2,5  % 
de  Ciii  liuiie»  soit  néanmoins  susceptible  de  conserver,  dissoute, 
à  rétai  solide ,  une  ]iartie  du  carbone  qu'il  a  dis-^ou;  à  1  cial 
liquide.  Ce  qui  coiiin  fne  celle  manière  de  voir  c  esl ,  d  abûi*d  » 
l'énormo  |)rn|iortiou  de  carbone  contenu  dans  l'acier  à  filières 
de  M.  Bertliier  ;  ensuite  c'est  le  puddlage  des  fontes  fines  répu- 
tées pures ,  telles  que  la  fonte  de  Bajgory,  grise ,  par  exemple. 
Ces  fontes  ne  veulent  pas  lâcher  leur  carbone  ;  ce  n'est  qu'à 
force  de  réactif  qu'on  arrive  à  les  convertir  en  fer ,  et  alors  le 
fer  obtenu  est  presque  de  l'acier. 

Nous  reviendrons  sur  cette  grave  question. 

Les  matières  étrangères  qui  souillent  généralement  les  fontes 
sont  : 

Le  silicium. 

Le  phosphore , 
Le  soufre. 


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TUÈORiË  UE  LA  TREMPE.  173 

LbtUkiiimt  corps  analogue  au  carbone  par  ses  propriétés  chi- 
miques, ne  se  combine  pas  plus  avec  le  métal  que  ce  dernier. 
Cest  donc  à  Tétat  de  simple  dissolution  qu'il  figure  dans  les  car^ 
bores  de  fer  et  c'est  pour  cela  quMi  se  comporte  absolument 
comme  le  carbone ,  sauf  en  ce  qui  concerne  la  trempe.  Quand 
le  siliciam  se  trouve  en  présence  du  fer  et  du  carbone  à  hante 
température ,  il  se  dissout  dans  le  métal;  quand,  au  contraire, 
ûfl  rtagil  supeilicii'llemejit  pour  faire  partir  le  carbone,  le  sili- 
cium se  SL'paro  aussi  du  métal;  seulement,  il  est  probable 
qirn  >p  porte  au  \)n\'^  upposé  celui  (jui  attire  le  carbone,  car 
toutes  les  fois  (fiii'  nous  avons  cémenté  des  barres  de  fonte  dans 
des oxides  métalliques,  en  les  accou[)lant  deux  à  deux  ,  nous 
avons  rencontré  la  silice  en  abondance  intercalée  dans  les 
surfaces  de  séparation  qui  se  forment  entre  le  fer  à  grain  et 
l'icier(fig.  A). 

Le  phosifhare  et  le  imi/Vs ,  an  contraire ,  forment  de  véritables 
coDibinaisons  avec  le  métal.  Gomme  ces  combinaisons  sont 
connnes  et  isolables,  on  peut  affirmer,  à  coup  sûr,  que  ces 
métalloïdes  existtmt  dans  le  fer  sous  forme  de  phosphore  et  de 
nlflire  en  dissolution.  Et  on  va  voir ,  en  ettei ,  qu'ils  commu- 
aiqaent  au  métal  non  pas  leurs  (iropriétés ,  comme  le  carbone, 
ntls  celles  des  composés  quMls  forment  avec  lui. 

En  ce  qui  cou  cerne  le  pliusphori',  il  -unît,  pour  expli((ucr  sou 
action  sur  le  fer ,  de  rappeler  les  propriétés  suivantes  du  plios- 
phurf'  de  fer.  [  In  izélius,  tome  II,  page  690.) 

«  Le  fer  se  combine  facilement  avec  le  phospitorp  .... 

"  \j'  phosphure  obffîi!!  a  une  ci  ulrur  plus  blanche  que  rnrior 
i'  ei  uuti  dureté  exiraordinaii*e;  il  est  très-cassant  et  susceptible 

•  de  prendre  un  beau  poli  

»  Plus  fhsible  que  la  fonte  de  fer ,  il  n'est  pas  rare  qu*il  cris- 

•  lallise  en  prismes  par  le  refroidissement.  Il  paraît  susceptible 
> d'être  fondu,  en  tontes  proportions,  avec  le  fer.  .  .  .  . 

(Page  691.)  «  Une  petite  quantité  de  phosphure  de  fer  qui  se 

•  tnmve  dissoute  dans  une  grande  quantité  de  fer  métallique 

•  dloiinne,  k  la  température  ordinaire,  la  ténacité  de  ce  dernier , 
*etfoit  qn*il  casse  fiicilement  à  cette  température,  quoi(|u*il 

>  soit,  &  la  chaleur  rouge ,  aussi  ductile  que  le  fer  de  bonne 

>  qualité,  n 


174  THEOKiË  DE  LA  IKËNPE. 

Cette  manière  de  voir  est,  en  tons  points,  conforme  à  la  nôtre. 
Nous  ajouterons  que  c'est  précisément  parce  que  :  d*une  part, 
le  phosphore  existe  dans  le  métal  à  Tétat  de  cmHnaison; 
d*autre  part,  le  carbone  y  existe  à  l*état  de  dissolution^  que 
quand  on  coule,  même  en  lingotières  froides,  de  la  fonte  liquide 
contenant  du  phosphore,  ce  métalloïde,  n'ayant  aucune  affinité 
pour  le  carbone  et  ayant  le  pas  sur  lui  dans  le  métal,  Tempèche 
de  cristalliser  et  on  obtient  de  la  fonte  grise.  Voilà  pourquoi 
aussi  les  fontes  phosphoreuses  sont  si  faciles  à  alliner. 

Le  phosphore  combiné  chasse  le  carbone  dissout. 

En  ce  (lui  concerne  le  sovfrc,  il  suffit  d'observer  qne  ce  corps 
a  une  égale  aflinilé  pour  le  iVr  et  pour  le  carbone  ei  qu'il  luruie 
avec  chacun  de  ces  corps  des  composés  connus.  Le  soufre  existe 
donc  dans  le  fer  à  Téiat  de  sulfure;  seulement  quand  on  coule 
en  sable  d'étuve  une  fonte  Ii({uide  contenant  du  soufre,  ce  corps 
retient  le  carbone  en  dissolution  au  moment  de  sa  solidification, 
favorise  ainsi  sa  cristallisation  et  on  obtient  de  la  fonte  àianehe. 

Malgré  la  plausibilité  de  ces  deux  explications,  nous  noas 
empressons  de  reconnaître  qu'elles  laissent  quelque  chose  à 
désirer  et  renferment  une  inconnue  d^une  haute  importance. 

En  elTet,  on  comprend  que,  au  moment  de  la  solidification  de 
la  fonte  phosphoreuse,  le  phosphure  aidant  ou  plutôt  annulant 
reffet  de  la  lingotiëre  fh>ide,  Texcès  de  carbone  dissout  dans 
le  métal  liquide  est  poussé  dehors  et,  comme  le  refroid issenieni 
n'est  pas  assez  énergique  pour  qu'il  cristallise,  eu  égard  à  son 
état  de  pureté,  il  passe  à  l'état  amorphe.  Mais  on  ne  comprend 
pas  aussi  bien  pourquoi  l'inverse  a  lieu ,  en  sable  d  étuve  ,  sous 
rinfluence  du  suUurc.  On  comprendrait  que  le  carbone  restât 
intégralement  dissout  et  amorphe;  mais  on  ne  comprend  pas 
qu'il  cristallise. 

Il  faut  alors  admettre  que ,  dans  le  premier  cas ,  ce  qui  em- 
pêche le  carbone  de  cristalliser  c'est  le  calorique  latent  rendu 
sensible  par  la  cristaUisation  du  phosphure  liquide ,  tandis  que, 
dans  le  second  cas ,  ce  qui  fait  cristalliser  le  carbone  c'est  du 
calorique  sensible  rendu  latent.  Mais  par  quoi?  Est-ce  par  le 
sulforet  Non ,  puisquil  se  solidifie  aussi.  Est-ce  par  la  forma- 
tion du  sulfure  de  carbone  qui  s'évapore?  C'est  plus  probable, 
mais  ce  n*est  pas  prouvé. 


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THÉORIE  DE  LA  TRBNPfi. 


175 


Àiiibi ,  des  quatre  coiys  : 

Carbone , 
Silicium , 
Phosphore , 
Soufra, 

il  y  en  a  deux  sur  lesquels  notre  manière  de.  voir  est  iden- 
tique avec  celle  des  chimistes  ;  ces  deux  corps  sont  le  phosphore 
et  le  s(n^.  Mais  il  en  est  deux  sur  lesquels  notre  manière  de 
•  voir  est  toute  différente ,  uniquement  parce  que  •  d'une  pan  , 
les  chimistes  affirment,  d'autre  part,  nous  nions  Texistenoe  de 
composés  jusqu'ici  ima^naires.  £h  bien,  ce  qui  est  vraiment 
remarquable ,  c*est  que  cette  petite  divergence  d'opinion  est  une 
énormité.  Si  les  chimistes  ont  raison ,  aucune  perturbation  n'a 
lieu,  mais  on  en  reste  aux  données  aeinelles  de  la  science.  Si, 
au  contraire ,  nous  avons  raison ,  tout  s'explique  et  mille 
volumes  sont  à  refaire  de  fond  en  comble.  Car  il  ne  s*agit  plus 
alors  de  carbures  de  fer,  il  s'agit  d'une  révolution  dans  toute  la 
cAMtf,  toute  la  minéralogie  et  toute  la  médecine  qui  ont  été 
assujetties  à  la  nomenclature  et  réclameront  en  même  temps 
d'autres  interprétations  et  d'autres  réactions  que  celles  recon- 
nues. Mais  revenons  à  cette  question  importante  que  nous  avons 
seulement  ébauchée ,  savoir  : 

Les  fontes  ne  seraient-elles ,  par  hasard ,  qu'un  accident  de 
fabrication? 

Nous  venons  de  voir  que ,  quand  il  y  a  du  phosphore  dans 
le  métal,  la  fonte  grise  peut  être  incontestablement  un  acci- 
dent de  fabrication,  puisque,  coulée  en  lingotiôre  froide, 
la  fonte  liquide  devient  grise.  Mais  nous  avons  vu  aussi  que  la 
fonte  blanche  peut  ôtre  un  accidenl  de  fabrication,  puisque  la 
fonte  liquide  contenant  du  soufre,  coulée  en  sable  deluve, 
devient  blanche. 

11  résulte  de  là  que  ,  en  définitive  ,  le  tjwulc  en  sable  et  la 
Ungotivn'  f!-oide  n'ont  d'autre  bni  ffuc  de  produire,  sur  la  fonîe 
parfaitement  purp  ,  Icb  jueuies  elVets  que  le  phosphore  et  le 
soufre.  Or  ,  puisque  ,  d'une  part ,  le  phosphore  clsassu  cl  (jne  , 
d'autre  part ,  le  soufre  retient  le  carbone  ci]^soul  par  le  métal 
liquide  ,  on  peut ,  presqu'à  coup  sûr ,  conclure  que ,  quand  la 
TOAIE  XI.  12 


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it6  THÉOBIE  DE  LA  TREMPE. 

fonte  pure  et  liquide  se  solidifie  lenicmeDt,  comme  le  carbone 
ne  crisiallise  pas,  le  métal  en  rejette  toujours  une  partie 
qtt*il  ne  peut  dissoudre  à  Tétat  solide  ;  et,  d*apriis  ce  qne  nous 
avons  ol)5ervé  (page  170) ,  pour  que  Ja  proportion  de  carbone 
rejeté  soit  un  minimum,  il  fiiut  que  la  proportion  dissoute 
à  cbaud  soit  .aussi  un  minimum. 

En  effet ,  plus  le  carbone  dissont  dans  le  métal  liquide  est 
considérable ,  plus  la  température  de  solidification  est  basse  ; 
plus,  par  conséquent,  la  force  dissolvante  du  métal,  au  moment 
de  la  sol iditi cation,  est  faible.  Au  contraire,  si  la  proportion  de 
carbone  dibsoui  est  faible  ,  la  solidification  a  lien  à  haute  tem- 
pérature et  la  force  dissoWauie  du  métal,  à  ce  moment,  est  plus 
grande. 

Quelle  est  la  limite?  Ce  pourrait  très-bien  être  celle  que 
M.  Bertliier  a  indiquée,  c'est-à-dire  5  «/o.  En  effet,  si  réellement 
le  fer  pur  peut  retenir,  en  se  solidifiant ,  5  %  de  carbone,  faites- 
lui  en  seulement  dissoudre,  à  Tétat  liquide,  5  1/i  La  tempé* 
rature  de  solidification  va  s'abaisser  et  il  déposera ,  à  Tétai  de 
graphite ,  non  pas  il%  ,  mais  peut-être  1  %  de  carbone. 
Comme  on  le  volt ,  Texpérience  nécessite  certaines  précautions 
et  voici  comment  nous  les  formulons  pour  les  fabricants  d*acier  : 
19  kil.  fer  de  Suède,  première  marque. 
1  kil.  cbarbon  de  bols  en  grain. 

Quel  que  soit  le  résultat ,  nous  croyons  pouvoir  conclure  des 
observations  ci-dessus  que  la  loiUc  du  commerce  est  le  plus 
houvent  un  accident  de  fabrication,  surtout  quand  elle  contient 
peu  de  carbone,  comme  les  fontes  d'albaage,  mais  aussi  ([u*il 
peut  y  avoir  formation  de  fonte,  quand  la  proportion  de  carbone 
dissout  dans  le  fer  parfaitement  pur  dépasse  une  ct;rlainc 
limite  (jui ,  d'après  M.  Bertliier ,  serait  5  "/o.  Donc,  théorique- 
ment ,  la  fonte  n'est  pas  un  accident  de  tabrication. 

(La  suite  au  prochain  N^.) 


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NOTICE  DESCRIPTIVE 

PKOJET  M  tkmtkim  DIS  BOUCHIS  A  iflU 

ËN  ACIËR  FOiNDU, 

FRANÇOIS  BERTRAND, 

Anciea  élève  de  l'iMls  iaâttitrielle  te  Liège, 
Maître  éa  robncalion  ii'acii<r«  et  dit  liinr»  k  r<-labl>>»<'menl  dr  Truvie  (B*pegne)t 
C)iov«lier  do  i'onire  royat  d'Uabclle-U-talbalique, 


80MMAIRB. 

Préliniioaircs.  -  Condision^  î!(^ndntlps.— Choix  (h  l'iicior.  —  Moiif  de  roriî(*e. 
—  Disposiliuns  goijLT:ilos  (ir  la  furuliTte.  —  Rt-'djaulTai^e  des  bouches  à 
feu  jioar  ratliuagc.  —  Futijeagc  des  bouches  à  feu.  —  Conclusion. 


PRÊLtmNAIRBS. 

Une  des  questions  qui ,  dans  ces  derniers  temps  «  a  1p  plus 
fi&é  ratteniion  des  hommes  de  science  et  des  praticiens ,  en 
matière  de  fabrication  d'acier  aussi  bien  qu'en  artillerie ,  est 
sans  coairedit  la  production  des  bouches  à  feu  de  tous  calibres, 
rayées  ou  non,  en  acier  fondu.  L'importance  et  les  difficultés  de 
celte  fabrication  toute  nouvelle,  d'une  part,  et  de  Tautre  les 
r(''sultats  satisfaisants  des  premiers  essais  tentés  par  M.  Krupp, 
d'Essen,  étaient  l)ien  du  iialnre  ?i  réveiller  l'esprit  de  recherche, 
et  de  lous  cAi^'s  on  s'etron-a  de  faire  concourir  iei>  aciéries  auji 
principales  constructions  de  rartillerif;. 


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178  FABRtCAnOSi  DES  BOUCHES  A  FEU 

Gomment  et  pouniQOi,  malgré  la  supériorité  bien  connue  de 
la  ténacité  de  Tacier  fonda  sur  celle  de  tous  les  autres  produits 
sidérurgiques,  ainsi  que  du  bronze,  la  nouvelle  application  de 
Tacier  faite  par  M.  Krupp,  n*a-t-eUe  pas  été  développée  et 
même  reproduite  par  d'autres  moyens  que  les  siens,  malgré 
los  efforts  louables  d*autres  fabricants? 

Cette  question  est  complexe,  et  la  solution  ne  tient  |ias 
seulement  aux  difficultés  techniques,  mais  elle  se  renferme 
encore,  à  mon  avis,  dans  la  nécessité  de  créer  un  matériel 

nsidérabie  de  fabrication  ;  et  bien  que,  suivant  certaines  com- 
binaisons possibles,  la  majeure  partie  de  ce  matériel  soitappli- 
cable  à  d  auires  fabrications,  on  a  souvent  pu  croire,  cl  le 
plus  généralement  on  croira  toujours ,  que  celle  création  coû- 
teuse, ne  s'appliquant  pas  directement  à  la  production  d'un 
objet  purement  industriel  et  commercial ,  se  ferait  probable- 
ment en  pure  perte,  vu  que,  à  l'exccpiion  de  l'Angleterre  ,  la 
fabrication  des  bouches  à  feu  est  bien  plutôt  du  ressort  de 
TÉtat ,  du  domaine  de  l'artillerie ,  que  de  celui  de  Tindustrie 
privre. 

C'est  donc  aux  divers  gouvernements  qu'iriconibcrnii  la 
lâche  de  développer  l'œuvre  de  M.  Kriip,),  soit  ou  rimitant 
dans  ses  moyens,  soit  en  créant  d'^s  produits  analogues  par 
d'autrrs  procédés.  Ils  oui  tous  inlérêl  à  In  supéiiorité  des 
bouches  à  feu  en  acier  fondu  convenablement  fabriquées  : 
1"  sur  les  bouches  à  feu  qui,  faites  avec  les  mcilleure.s  fontes 
de  fer,  sont  d'abord  trop  lourdes  et  niaïuiuenl  souvent  de  téna- 
cité; 5*  sur  les  bouches  à  feu  en  l)ron/.e ,  dont  le  i)rix  de  revient 
est  si  élevé,  el  (jui  d'ailleurs  nianciuent  de  dureté  (luand  elles 
sont  rayées;  3"  sur  les  bouches  à  feu  en  foi-  for;.'é,  ([ui,  malgré 
les  plus  ingénieuses  coMd)inaisons  ei  les  soins  de  furgeage  les 
plus  niinuUeux,  sont  cependant  si  exposées  aux  mauvaises 
soudures. 

Les  difiîcultés  techiiiques  qui  se  sont  piésentées  et  qui 
peuvent  surgir  encore,  îi  dater  du  jour  où  l;i  lal)i icaiion  des 
bouches  .(  feu  entrera  àairs  cette  voie,  ne  sont  pas  insuiinon- 
lables ,  les  hommes  d'inlcllifrence  et  de  travail  en  matière  de 
productions  d'acier  ne  Icroul  pas  défaut. 


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BN  ACIER  FONDU. 


i70 


C'est  en  vue  de  concourir  à  celte  grande  application  nouvelle 
des  aciéries,  que  depuis  quelque  temps  je  consacre  les  loisirs 
que  me  laissent  les  obligations  de  mes  fonctions  à  rétablisse- 
ment de  Truvia.îi  étudier  spécialement  les  procédés  Remployer 
pour  arriver  à  de  bons  produits ,  à  des  résultats  constants. 

J*ai  consigné  dans  la  notice  suivante  les  moyens  que  je 
propose  et  que  je  me  réserve  de  compléter  »  dans  nn  temps 
donné,  par  on  mémoire  descriptif  détaillé  accompagné  des 
dessins  de  construction  et  des  devis  nécessaires  à  la  mise  k 
exécution  du  projet  dont  je  trace  aiijoard^hui  rébanche,  et  j*au- 
rai  atteint  mon  but,  s*il  m^est  ain^  donné  de  contribuer  k  aug- 
menter la  somme  des  applications  de  la  branche  de  la  métal- 
lurgie à  la  pratique  de  laquelle  je  me  suis,  depuis  vingt  années, 
entièrement  consacré. 

COHOmORS  GÉNàRALES. 

En  matière  de  fabrication  de  bouches  à  feu  en  acier  fondu , 
le  succ^,  c*est-à-dire  la  constance  des  résultats,  dépend,  k  mon 
avis,  des  quatre  points  suivants  : 

1"  Emploi  d'un  acier  d*un  degré  de  carburation  convenable 
audit  objet  et  d'une  pureté  suffisante  pour  ne  pas  nuire  à  la 
ténacité  ; 

S»  Mode  de  coulée  spécial ,  appliqué  à  cette  vaste  opération , 
de  manière  à  ce  que  Tacier  arrive  au  moule  à  canon  aussi  fluide 
que  possible,  sans  interruption  aucune  du  jei  de  métal ,  depuis 
le  commencement  de  la  conlt'r  jusijn'à  sa  fin  ,  et  que  ledit  jet, 
constamment  proportioniii'  au  volume  de  la  piî»ce  «i  couler, 
tombe  dans  le  mouie  suivant  i'aiLe,  sans  eu  toucher  les  paroi.s 
verticales  ; 

3«  Réchauffage  des  canons  pour  raffinage  de  l'acier,  exécuté 
daii^  des  fours  spc'-daux ,  dans  lesquels  le  réchauffage  des  parties 
('•paisses  arrive  à  point  de  forgeage ,  sans  que  les  parties  minces 
soient  jamais  ni  siirchaufl'ées  ni  décomposées; 

4*Forgeaye  à  fond  ,  exécuté  par  des  marteaux-pilons  snOlsam- 
ment  puissants,  el  ce  lorgeap;e,  ainsi  que  le  réchauffage,  étant 
aidés  de  combinaisons  mécaniques  et  U  outils  facilitant  Tintro-  ' 


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480  FABRICATION  DES  DUUlI  ES  A  FEU 

ducUon  des  canons  au  four  à  réchanfTer,  leur  sortie,  sàwâ  que  le 
maniement  sur  Tenclume  pendant  le  forgeage. 

En  passant  en  revue  les  quatre  points  principaux  précités, 
je  décrirai  pour  chacun  d*eux  les  appareils  et  le  mode  de 
travail  que  j*ai  imaginés  pour  arriver  au  résultat  que  ]e  me 
propose. 

l*"  CHOIX  DE  L*AC1ER. 

Il  est  évident  qu'à  degrù  de  carburation  convenable  pour  la 
fabrication  de  bouches  à  feu  en  acier  fondu  ,  les  aciers  cémentt^s 
provenant  de  bons  fei  .-,  de  c'nientation ,  ainsi  que  les  aciers 
nalurels  obtenus  aux  anciens  t'eux  d'allineries  niériteni  la  préfé- 
rence parleur  pureté,  par  leurs  hautes  quaîilés,  el  qu'ils  donne- 
roul  toujours  les  pièces  les  plus  lenaces.  C'esi  donc,  autant  que 
possible ,  de  ces  aciers  qu'il  faut  se  servir  pour  la  fusion  des 
bouches  k  feu,  et  si  j'étais  appelé  un  jour  h  réaliser  mon  projet, 
je  le  l)aserais  de  préférence  sur  une  fabrication  de  fer  decémen- 
tation  ou  bien  d*acier  de  forge ,  à  obtenir,  en  loupant  dans  des 
feux  analogues  aux  anciens  feux  de  la  méthode  directe  (dite 
catalane),  des  éponges  métalliques  obtenues  de  minerais  ap* 
propriés  à  ce  traitement. 

le  ne  décrirai  pas  ici  cette  âbrication  de  fer  de  cémentation 
ou  d*acier  naturel ,  vu  qu*clle  n^est  qu'un  accessoire  de  mon 
projet  de  fabrication  de  bouches  à  feu  en  acier  fondu.  Mais,  tout 
en  rendant  hommage  au  mérite  de  priorité  de  mes  de  vanciers 
en  production  d'acier  londu  par  la  voie  des  éponges  métalliques, 
j'ajouterai  cependant  (]iie  : 

\°  L'appareil  de  fabrication  d  epon^'es  ïnétalli([ues  ([ue  j'ai 
imafriné  diffère  de  tous  et  ux  (jui  me  sont  connus  ,  et  ((ue  ses 
résultats  sont ,  à  mou  avis ,  plus  avantageux  sous  plus  d'un 
point  de  vue; 

^0 11  existe  d'ailleurs,  entre  mon  procédé  de  âibrication  d*acier 
fondu  par  la  voie  des  éponges  métalliques  et  ceux  de  mes 
devanciers,  une  différence  essentielle  consistant  en  ce  que  je  ne 
propose  pas  de  convertir  directement  les  éponges;  méuilliques 
en  acier  fondu ,  comme  on  a  tenté  de  le  faire  dans  des  vues 
d^économie.  A  mon  sens,  ce  procédé  est  trop  incertain  quant 


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EN  ACIER  FONDU.  18i 

à  la  qualité  et  à  la  constance  des  produits  »  et  l'économie  est 
plutôt  apparente  que  réelle ,  à  canse  des  difficultés  pratiques 

qu'il  pr/'sonto. 

En  résumé ,  je  crois  que,  pour  assurer  le  succt'S  de  la  fabri- 
cation de  l'acier  fondu  par  la  voie  dos  épon^rps  mélnlliqnos  ,  il 
f:uit  réîrofjradpr  relalivcuiont  aux  idées  reçues  et  aux  procédés 
les  plus  tentés  ,  en  se  limitant  à  obtenir  des  ('p()n;:('s  un  fer 
d'élite  ,  un  lér  à  acier  ,  ou  tout  au  pins  un  ïuni  acier  de  forge. 
I/un  ou  l'autre  de  ces  produits  ('tant  i  iisuile  clairement  défini 
par  le  classage  usité  dans  les  aciéries  .  on  pourra  alors  avec 
connaissance  de  cause  passer  ces  produits  aux  creusets  pour 
1  obtention  à  volonté  d'un  acier  fondu  dur  ou  doux  et  de  pro- 
priétés constantes. 

Il  résulte  .  du  reste  ,  des  es.-^ais  (iue  j'ai  i'ails  tians  cette  fabri- 
cation de  fer  de  réuu  ntation  sur  une  échelle  snflisante  poui-  rii 
déduire  des  résulta  s  pratiques  ,  cpie  les  fers  (|u'on  en  ubtii  iit 
donnent,  jimui-  aciers  fondus,  durs  ou  doux  à  volonté,  les  nu''mes 
résultats  (pie  les  fers  de  Su^de  do  maniucs  de  second  oiilre  , 
qui  sont  les  plus  employés  en  Europe  dans  les  aciéries  par  voie 
de  cémentation,  vu  la  minime  production  de  fers  de  Suède  pour 
acier,  dits  de  premières  marques. 

Cest  donc  au  procédé  que  je  viens  d'esquisser  que  je  donne- 
rais  la  préférence ,  uon-senlement  comme  base  de  mon  projet 
de  fabrication  de  bouches  &  feu  en  acier  fonda ,  mais  encore 
comme  baise  d*Dne  fabrication  quelconque  d'acier  fondu ,  et  le 
seul  cas  qui  pourrait  me  faire  abandonner  cette  base  de  fabri- 
cation serait  celui  de  ne  pouvoir  me  t>rocurer,  dans  une  localité 
donnée  et  h  des  pris  acceptables .  des  minerais  traitables  par 
la  méthode  directe  «  aidée  par  la  conversion  de  ces  minerais  en 
éponges  métalliques. 

Dans  ce  cas ,  et  dans  ce  cas  seulement ,  il  faudrait  s'appuyer 
sur  une  des  bases  ordinaires  de  la  fabrication  d'acier  fondu  » 
c*est-&*dire  sur  l'emploi  de  bons  fers  ordinaires  de  cémentation 
ou  de  bons  aciers  naturels  «  obtenus  aux  anciens  feux  d'aifine- 
ries ,  ou  enfin  de  bons  aciers  puddiés  soumis  à  un  classage 
rigoureux. 

L*acier  pnddlé,  bien  que  moins  pur  et  par  conséquent  moïw 


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i8i  FABRICATIOlt  DES  BOUCHES  A  FBO 

tenace  que  les  autres ,  possède  cependant  une  ténacité  et  une 
dureté  assez  remarquables ,  et  peut-être  tout-à-fait  suffisantes 
pour  la  production  des  bouches  à  feu  par  iroie  de  fhsion.  On 
saitquil  convient  généralement  assez  bien  pour  être  employé 
en  grandes  niasses  et  surtout  en  objets  non  trempés  ;  mais  ce 
qui  me  décide  particulièrement  à  le  considérer  comme  matière 
suiBsante  pour  Tobtention  des  bouches  à  feu  par  voie  de  fusion, 
c*est  la  possibilité  d*écarler  au  creuset,  pendant  la  fusion,  par 
Taddition  de  réactifs,  les  impuretés  que  le  puddlage  a  laissées. 

Des  expériences  répétées  m*ont  prouvé  qu*avec  des  aciers 
puddiés,  tellement  impurs  que  la  ftision  sans  additions  épurantes 
au  creuset  ne  donnait  que  des  aciers  fondus  peu  tenaces,  aigres 
et  souvent  intraitables  au  marteau  ,  on  pouvait  obtenir,  par 
Teffet  des  additions  épurantes  au  creuset,  un  métal  presqu*aussi 
bon  que  celui  retiré  par  la  fusion  des  aciers  du  même  numéro, 
ou  degré  de  carburation,  bien  puddiés  et  obtenus  des  mêmes 
fontes. 

Je  me  crois  donc  autorisé  I  admettre  qu*on  peut ,  par  la 
fusion  des  aciers  puddiés,  fabriquer  des  bouches  k  feu ,  sinon 
aussi  tenaces  que  celles  obtenues  par  la  fusion  des  aciers  cé- 
mentés, provenant  de.  bons  fers  de  cémentation  ou  des  aciers 
naturels  travaillés  aux  anciens  feux  d*afiineries ,  du  moins  des 
bouches  à  feu  de  qualités  remarquables ,  comparativement  aux 
pièces  en  fonte ,  en  bronze  et  même  en  fer  forgû. 

Quels  ((ue  soient  Toriginc  ou  le  mode  de  production  des 
nrirrs,  le  degré  de  carburation  à  employer  de  préf(';rence  pour 
la  fusion  des  bouches  à  feu  ,  ne  peut  être  déterminé  d'une  ma^ 
nière  certaine  que  par  des  expériences  de  tir  exécutées  sur 
une  série  de  quelques  bouches  à  feu  en  acier  fondu  d'une  même 
origine ,  série  dans  laquelle  chaque  bouche  à  feu  serait  obtenue 
par  la  fusion  séparée  de  chacun  des  degrés  de  carburation  que 
fournit  le  classage  usité  dans  les  aciéries.  Jusqu'à  ce  que  de 
l»nrri!Ios  ox])('ripnrps  aient  ét*'  faites ,  on  ne  peut  juger  de 
la  chose  qur  par  analogie  avec  d'autres  nppîirntions  dp  Tncinr 
fondu  ,  et  en  jugeant  ainsi  ,  je  dirai  seulement  qu'il  me  paraît 
probnhîc  (jue  si  on  classe  une  partit  d'acier,  de  n'importe  quelle 
origiue,  en  numéros  1  à  5  ,  et  appelant  n"  1  le  moins  carburé. 


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EN  ACIER  FONDU.  4S$ 

ce  sera  le  3  ou  le  n°  i  qui  seront  les  plus  propres  à  Tobton- 
lion  ,  par  voie  de  fusion  ,  des  bouches  îi  feu  douées  de  la 
lénacilé  et  de  la  duretô  las  plus  convenables  ,  tant  sons  le 
rapport  de  la  durée  que  sous  celui  du  mode  de  rupture 
au  lir  (1). 

2*  MODE  DE  COULÉE. 

Le  mode  de  coulée  qu'on  emploie  dans  les  fonderies  d'acier, 
pour  Tobtention  dos  lingots  de  dimensions  ordinaires,  est 
insuffisant  pour  la  coulée  des  bouches  à  fou.  Je  répète  qu'il  est 
indispensable,  pour  la  réussite  et  la  qualité  des  pièces,  que 
l'acier  arrive  au  moule  à  canon  aussi  fluide  que  possible ,  sans 
interruption  aucune  du  jet  d'acier ,  depuis  !e  commencement 
de  la  coulée  jusqu'à  sa  (in  ,  et  que  le  dit  jet,  conslamnienl  pro- 
portionné an  volume  de  la  pièce  îi  couler,  tombe  dans  le  moule 
suivant  l'axe,  de  manière  k  ne  jamais  toucher  les  parois 
verticales. 


(  l  )  Dans  la  recherche  à  laquelle  je  me  suis  livrd  povr  cr^er  le  système 
de  fabrication  de  bouches  à  fiu  en  «acier  fondu  que  je  décris,  le  procddë 
Bessemer  n  tout  d'abord  fixé  mon  allenlion  par  l*j  (trix  peu  élevé  du  mtUal 
qu'il  donni!  (  l  pnr  les  dimfii^ions  de  l'appareil  qui  o\wrc  sur  uno  niastte 
sulîisaiilc  pour  la  couIl'c  a'nu  canon.  Malfjré  Cfs  CMiidiîioiis  ,  l  li.vs 
avantages  de  ce  procède  pour  ct-rtains  objets,  je  n'ai  pu  me  déciiler  a 
radopler  dan»  la  fabricalioa  des  boecbes  à  feu  ,  parce  qu'il  me  paraît 
cxlr&neoieat  donleux  qu'il  donne  à  chaque  opération  des  aciers  également 
pars  al  également  carboréa,  lovl  en  traitant  les  mAniaB  fontes,  dans  le 
mime  appareil,  dans  la  même  tenipa,  ei  en  enplojrani  la  mâme  quantité 
d'air  également  coniprioié.  Or,  comme  je  l'ai  dit  plus  haot ,  je  crois  que  les 
degrés  de  pureté  el  de  carburation  des  aciers  sont  deux  conditions  de  ta 
plus  haute  iniporlrmce  pour  i'obl'>nl!on  de  bourbes  à  fm  d'(5gale  rd}.is- 
lance  et  d'égale  duroié;  ti  si  l'expérience  prouve  un  jour  qu'on  peut,  p:ir  le 
procédé  îîesseuier,  obl«;ûir  des  aciers  propres  a  tu  coulée  d.  s  lir.|iclifî>  a  feu, 
ce  ne  sera ,  je  crois,  qu'après  classagc  des  aciers  k  obtenir  du  dit  procédé. 
Ibis,  dans  ce  cas,  on  serait  condail  k  «ne  refonte  an  erenaet ,  et  dès  lors  la 
sinplteiié  et  le  bon  marehé  du  procédé  disparaissent  sans  qne  les  doolcs 
snr  la  qaalité  des  prodaita  pussent  Un  levés  nntrentent  qae  par  des 
expériences  coAtensi*s. 


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iH  FABRICATION  DES  BOUCHES  A  FEU 

Pour  roniplir  cos  diverses  conditions  indispensables  » 
imaginé  raiii)arpil  de  ronl<^n  que  jf  vais  décrire. 

Le  moule  ù  canon  sera  \>]'.ir/-  dans  nnf  onvprtui'c  traversant 
la  voiUr»  qni  s»'pnr(^  la  fonderio,  proi)rement  dite,  do  la  cave  où 
se  lait  le  service  des  ffrillos  el  des  cendriers  des  lourneaux  de 
fusion.  Il  reposera,  dans  n  tti-  rave  ,  sur  un  tri|i!e  cric  commandé 
par  un  s»mi!  oigane  mécaniqm  el  moril»'  sur  un  cliariot  à 
(piatie  roues  loulant  sur  un  chemin  de  fer  traversant  la  cave 
.sur  tonte  sa  longueur  H  ^.  La  houclie  du  Uiuule  se  trouvera  au 
niveau  du  soi  la  fonderie  ,  ou  le  dépassera  tout  au  plus 
de  i)"'M.  Sur  ce  moule  on  placera,  à  l'instant  mêine  delà 
couli'i',  uti  eulounoir  en  tôle  de  fer,  dont  la  douille  coniipie 
enli  eta  dans  le  moule  en  laissant,  entre  sa  paroi  extérieure  et 
la  paroi  intf'rifiiic  du  moule,  le  passage  nécessaire  pour  le 
déi^a^M'uiriit  dr  Talr  (jue  1  acier  déplace  et  dilate  eti  coulant. 
L  enloiiUuir  en  tôle  sera  doublé  d'un  autre  entonnoir  composé 
de  la  même  pAle  que  les  creusets  employés  h  la  fusion  de  l'acier. 
L'ouverture  de  la  douille  de  l'entonnoir  rétYaclaire  sera  cylin- 
drique ,  de  0'",06  de  diamîilre  et  0"\Vô  de  longueur.  Cet  enton- 
noir réfractai re  sera  chauffé  au  rouge  vif  et  placé  dans  l'en- 
tonnoir en  t61e  à  Tinstani  môme  de  la  coulée  (2). 

DeQX  petits  fours  à  réverbères,  de  formes  et  dimensions  parti- 
culières, ayant  leurs  grilles  et  leurs  soles  extrêmement  étroites 
et  une  longueur  totale  d'environ  S",  seront  placés  parallèlement 
à  Taxe  de  la  halle  de  fonderie,  de  manière  à  avoir  entro  eux  le 
moule  à  canon ,  dont  ils  seront  aussi  rapprochés  que  possible. 

La  sole  de  chacun  de  ces  petits  réverbères  sera  traversée  par 
trois  rigoles  ou  canaux  de  coulées  qui,  comme  Tentonnoir  réfrac- 
taire  qui  surmonte  le  moule ,  seront  construites  avec  la  même 


(1/  Je  reviendrai  plus  tard,  ii  l'artulc  Dispositions  ycnérales  âê  tù 
fonderie,  sur  eu  iriplt-  cric,  son  chariot  ex  son  chemin  (!«  for. 

(2)  Depuis  seize  mois,  jc  me  serii,  pour  la  cotiiée  tics  lingots  du  dimen- 
flions  ordiDSireft .  d'entoanoirs  rërractaircs  iseniblables  k  celui  que  je  viens 
de  décrire,  et  je  a*Bi  jamais  remarqai},  dans  te  travail,  ancan  înconvénieDl 
dû  A  leor  service ,  comme  je  n'ai  jamais  remarqué  non  ptns  aucune  alfë- 
ration  dans  le»  qnalltés  de  l'acier  ainsi  conid. 


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BN  AG1BR  FONDO.  1^ 

p;itp  niio  los  crousols  de  fusion.  L'une  de  ces  trois  rigoles  ira- 
versera  la  soit*  du  r•f'•vorb^^p  pcrpriKlicnlniremenl  à  sa  longueur» 
H  <:pr;j  tMnh!i<'  su:-  le  milieu.  L(S  deux  autres  rifîolcs  traver- 
seront ia  sole  obliquement,  de  manière  à  venir  se  rémiii'  tontes 
les  deux  avec  la  première  dans  l'intérieur  du  four.  Chacune 
de  ces  trois  rigoles  débouchera  à  l'extérieur  du  four  du  côté 
opposé  au  moule  et  seulement  celle  du  milieu,  qui  réunit  les 
deux  autres,  débouchera  à  Texlérieur  du  four  du  côté  du  moule 
ï  canon  et  au-dessus  de  ce  moule.  Chacune  de  ces  trais  rigolps 
sera  suffisamment  inclinée  vers  le  moule  et  toutes  pourront 
ètiK  démontées  du  four,  pour  être  nettoyées  et  remplacées  au 
besoin. 

On  conçoit  ({iie^par  la  disposition  des  trois  rigoles,  ou  canaux 
de  coulée,  de  chacun  des  deux  fours  qui  viennent  aboutir  au- 
d(»ssus  du  moule  à  canon  .suruionlé  de  son  onionimii-  de  coulée, 
il  est  extrêmement  facile  de  coulera  la  tv>is  plusieurs  eveusets 
iiii  moule  à  canon  :  en  efîei,  l'esnaro  exi^iaiit  entre  l'ouverture 
des  trois  rigoles,  du  ciMé  de  ciiaiiin'  loiir  opiiosé  au  moule, 
ainsi  que  i'(»h!îquité  de  chaipie  rigole  extrême, perme!  de  placer 
à  la  fois  deux  ouvriers  couleurs,  armés  chacun  d'un  creuset  à 
rouvcriure  de  chaque  rigole;  or,  comme  le  nombre  iles  rigoles 
pour  les  deux  fours  est  de  six ,  j*aurai  ainsi ,  depuis  le  com- 
mencement de  chaque  coulée  jusqu*à  la  fin,  douze  ouvriers 
coalears,  armés  chacun  d*un  creuset,  coulant  ou  prêts  à  couler 
au  monte. 

Gela  me  permettra  d'obtenir  un  jet  d*ensemble,  coulant  au 
iDoale,composé  à  volonté  de  3,3,4  et  jusqu'à  8  jets  particuliers, 
quantité  d*acler  que  je  crois  suffisante  pour  la  coulée  des  plus 
gfosses  pi^ces  et  qui,  du  reste,  pourrait  être  augmentée  à 

\ol'<[][r  en  au^mcnlaiii  le  nombre  des  canaux  de  coulée,  ce  qui 
se  ferait  sans  inconvénient  en  aUuiigea:iî  propoi-iiuiinr  llement 
la  sole  lies  petits  réverbères  qui  coiilieiiiieut  Uïs  canaux. 
L'ubjel  des  petits  réverbères  dans  lesquels  on  renferme  les 
canaux  de  coulée  se  coniiHendra,  je  cruis,  sans  explication  et  je 
«lirai  seulement  que  leur  température ,  au  moment  de  chaque 
coulée,  doit  être  aussi  élevée  que  possible, aliu  que  Tacier  ne  se 
refroidisse  pas  dans  le  passage. 


)86  FABRICATION  DES  DOUCHES  A  FEU 

Remarquons,  du  reste,  qu'il  est  indispensable  d'arrêter 
presque  totalement  le  tirage  des  deux  petits  réverbères  au 
moment  de  la  coulée ,  et  qn*au  même  instant  il  faut  bien  garnir 
leurs  grilles  de  combustible ,  afin  que  le  faible  courant  existant 
dans  ces  fours  pendant  la  coulée  soit  toujours  carburant  et 
jamais  oxidant.  Le  compresseur  ou  refroidissoir  dulingot^^non 
sera  porté  par  une  chaîne  passant  sur  une  poulie  montée  à  la 
tête  d'un  support  en  fonte  (i  ). 

L'usage  de  l'appareil  de  coulée  (jiic  Je  viens  de  décrire  ne  me 
laisse  aucuii  doute  sur  la  réussite  constante  de  la  coulée  des 
bouches  à  feu  en  acier. 

Cependant ,  l'art  sTrnil  iminiissam  en  pareille  mati^re  ,  s'il 
n'était  secondé  par  l'esprit  d'urdie,  non-senlenieul  i^endant 
la  coulée,  mais  ennoro  pendant  la  fusion  et  les  autres  opéra- 
tions accessoires.  11  faut,  dans  les  fonderies  d'acier  qui  doivent 
couler  des  bouches  à  feu ,  que  les  ouvriers  s'habituent  à  trar 
vailler  avec  un  ordre»  une  régularité  extrêmes,  et  qu*à  cer- 
taines périodes  du  travail ,  ils  agissent  dans  leurs  fonctions 
particulières  sur  un  commandement  d'ensemble,  comme  le 
font  les  artilleurs  lorsqu'ils  exécutent  une  manœuvre  de  force. 

Dans  le  Mémoire  détaillé  dont  j'ai  déjà  parlé  et  qui  formera 
le  complément  de  la  présente  Notice,  j  exposerai  le  nombre 
d'ouvriers  nécessaires  an  service  d'une  ^^ande  fonderie  de 
bouches  à  feu  en  acier,  et  j'y  décrit. u  boi^neusement  le  [losie 
ou  les  fonctions  de  chacun  aux  diverses  périodes  du  travail  de 
la  fusion  et  de  la  coulée. 

DISPOSITIONS  GÉNÉRALES  DE  LA  FONDERIE. 

Le  nombre  de  fourneaux  de  fusion  à  construire  dépend  néces- 
sairement du  calibre  et  des  dimensions  des  pièces  à  couler; 
mais  s'il  s'apissait,  iiar  exemple,  d'une  foiulcne  capable  de 
produire  les  hoiu  lies  à  feu  des  plus  forts  calibres  usités  aujour- 
d'hui ,  je  voudrais  qu'elle  fût  composée  d  au  moins  200  four- 
neaux de  fusion. 

(  I  )  Voyez  la  planche  8  qaî  déteriniae  ran  de9  deox  réverbères ,  lesqoeU 
sont  égaux  entre  eux. 


« 

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EN  ACIER  FOKDU. 


187 


Les  iouriieaux  de  fusion  an\(iiiol.s  je  donne  la  préféronco  sont 
les  anciens  foiu-neaux  à  vcU  alimf  nlûs  au  coke  doni  le  York- 
shire  a  luurni  le  lyjie,  ne  copiant»  du  resle,  ces  Iburneaux  ([ue 
sur  leurs  lornies  ,  et  déterminant  les  sections  de  leurs  cuves, 
rampants  et  cheminées,  suivant  les  qualités  de  bons  cokes, 
dont  on  pourra  s'approvisionner  à  des  prix  acceptables. 

La  forme  la  plus  rationnelle  du  bâtiment  de  la  fonderie  est  la 
forme  dreulaîre ,  si  on  ne  prend  en  considération  que  les 
fiicililés  pour  la  coulée  ;  mais,  par  d'autres  raisons,  il  me  parait 
plus  convenable  d^adopter  la  forme  rectangulaire  (1  ). 

Les  fourneaux  de  fusion  seront  dii^posés  suivant  les  deux 
grands  côtés  du  rectangle.  Chacun  des  deux  murs  de  pignon 
du  bâtiment  sera  percé ,  dans  la  chambre  de  la  fonderie  pro- 
prement dite,  de  trois  ouvertures,  dont  une  pour  une  triss- 
grande  porte ,  et  les  deux  autres  situées  de  chaque  côté  de  la 
première,  pour  deux  grandes  fenêtres,  susceptibles  de  s*ouvrir 
et  de  se  fermer,  pour  activer  et  limiter  à  volonté  le  renou- 
vellement d'air  à  travers  la  halle  de  fonderie. 

L'appareil  de  coulée  que  j*ai  décrit  sera  établi  k  llntcr- 
section  des  deux  diagonales  du  rectangle  de  la  fonderie. 

Le  sol  de  la  pièce  qu'ordinairement  on  appelle  la  cave  (parce 
qtt'eile  est  toajoars  plus  ou  moins  encaissée  en  dessous  du  sol 
extérieur)  se  trouvera ,  au  contraire,  0",S5  plus  élevé  que  le 
sol  extérieur. 


(1)  Parmi  l>  ->  <  ai«onâ  qui  me  fonl  préférer  la  forme  rcclangulairc,  je  06 
cilerai  que  b  |iriuci|)alo  ,  c'c^t  que  ceUc  foriDc  se  prête  à  tous  les  agran- 
disscmorils  suocossifs  qu'un  vouiirail  luire  en  longueur  pour  augmenltr 
proportionnellt'nionl  le  nombre  «l 's  fotirîii  aux  <le  fusion  ;  ainsi  je  suppose 
qu'où  se  dcciuc  d  aliuril  a  cuij.->liaac,  nu  plusiùt,  uuc  fonderie  capabicde  pro~ 
dair«  tous  tes  calibres  de  campagne  (ce  qu'on  obliendrail  par  «iO  fouracaux 
de  fnsioD)  ei qoe ,  quelque  temps  après,  on  veuille  Tegrandir  de  msaière 
à  lut  faire  produire  tous  les  calibres,  jusqnVi  celai  tfu  canon  rayé  de  (^4Q 
inclus  ;  cei  sgrandissenKeni  pourrait  se  faire,  comme  loot  autre  agrandisse- 
ment ultérieur ,  môme  sans  arrotcr  le  service  de  la  fonderie  primitivement 
construite.  La  forme  circulaire  n'ollVe  pas  cet  av&ntage ,  dont  la  perte  n*est 
pas  compensée  par  le  plus  de  facitilcs  qu'elle  donne  pour  la  coulée. 


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188  FABiUUÂliON         BOUCHES  A  FËk 

La  voûte  de  la  me  aora  pour  pieds  droits  les  massifs  entre 
les  cendriers  des  foarneaax  de  fusion.  Un  chemin  de  fer  tra- 
versera la  cave  sar  toute  sa  longueur  et  c'est  sur  ce  chemin 
de  fer  (comme  Je  Tai  déjà  dit  à  Tartlcle  Mode  de  coulée)  qoe 
s'établira  le  chariot  portant  le  moule  li  canon  ai)|)uyésttr  un 
triple  cric  destiné  à  soulever  le  moule  pour  l'amener  dans  sa 
position  de  coulôe  et  à  l'abaisser,  après  la  coulée,  pour  laracner 
dans  sa  po*îition  de  Ir.nisport. 

Le  syslèiiio  romiiosi'-  du  chariot,  du  triple  cric ,  du  moule 
h  cano!)  et  du  canon  roulé,  mira  f lorsque  le  moule  simm 
descendu  dans  sa  position  de  transport)  son  centre  de  gravité 
très-peu  élevé  au-dessus  du  niveau  des  essieux  du  chariot,  et 
comme  d'ailleurs  on  donnera  au  chemin  de  fer  en  question  une 
voie  assez  large,  la  stabilité  du  système  sera  telle  que,  malgré 
ia  hauteur  du  canon  et  de  son  moule ,  il  n'y  aura  cependant 
aucun  danger  de  versement  pendant  le  transport  en  dehors  de 
la  cave  de  la  fonderie. 

La  hauteur  du  soi  de  la  cave  à  la  clef  de  la  voûte  sera  assez 
grande  pour  permettre  le  service  du  chariot  en  question,  et  il  y 
aura  dans  la  cave,  de  chaque  côté  du  chemin  de  fer,  une 
banquette  ou  élévation  du  terrain  ,  pour  faciliter  le  service  des 
grilles  des  fourneaux  de  fusion. 

J'ai  iniai{iné  le  sysii'nie  de  chariot  et  de  triple  cric,  dont  je 
viens  de  parler,  pour  évitei-  l'emploi  d'une  grue  pour  la 
manteuvre  des  aiuules  à  caiiou  ci  des  canons  coulés  ,  par  la 
raison  quuuc  ^rue  s'adaplû  mal  sur  la  voiltc  nécessaire  aux 
fonderies  d'acier. 

Le  chariot  et  son  triple  cric  me  procurent  du  re.«»te  Tavantage 
de  transporter  les  moules  et  les  canons  coulés  avec  plus  de 
facilité  et  moins  de  chance  de  dégradations  que  si  ce  transport 
devait  s'effectuer  sur  le  sol  de  la  fonderie  proprement  dite,  au 
lieu  de  se  faire  sur  le  soi  de  sa  cave. 

Les  murs  de  pignon  seront  l  ercés,  dans  la  cave,  des  mêmes 
ouvertures  que  dans  la  fonderie  et  les  fenêtres  seront  suscep* 
tibles  de  s'ouvrir  à  volonté,  de  manière  à  y  entretenir  un  courant 
d'air  suffisant. 

Le  sol  de  lu  fonderie  se  trouvant  élevé  au-dessus  du  sol  cxié- 


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EN  ACIBR  FONDU. 


rieur  de  O^.Sb  en  sus  de  loiilf  la  liauicurde  la  cave,  il  y  aura, 
en  face  de  chaque  ^'randc  pm-lo  d'oulrée  de  la  foiuiorit! ,  i.u 
escalier  léger  qui  se  lôvera  par  un  mouvement  aiialoi^Lie  à  celui 
dei»  iionts-levis  .  toutes  les  fois  que  devra  (lasser  le  chariot  de 
coulée  ,  ou  d'autres  cliariots  pour  le  transport  des  cendres  et 
escarbilles. 

La  toiture  de  la  fonderie  sera  métallique  et  à  deux  versants 
inclinés  chacun  vers  ua  massif  de  clieminées.  La  distance  dn 
sol  de  la  fonderie  à  la  partie  la  plus  basse  du  toit  sera  de  5  à  6 
mètres  et  la  baatenr  des  massifs  de  cheminées  au-dessus  du  sot 
de  la  fonderie  sera  de  10*. 

Les  chenaux  d'écoulement  des  eaux  pluviales,  ainsi  que  le 
système  de  fermes  de  la  toiture,  s  appuieront  sur  un  solide 
relief  existant  à  la  dite  hauteur  sur  toute  la  longueur  de 
chacun  des  deux  4hassilb  de  cheminées.  Les  chenaux  seront 
d'ailleurs  légèrement  inclinés  du  milieu  de  leur  longueur  aux 
extrémités,  pour  faciliter  le  prompt  écoulement  des  eaux  plu- 
viales, et  il  conviendra  de  les  faire  assez  spacieux  pour  que  les 
eaux  du  toit  n'atteignent  jamais  les  massifs  de  cheminées. 

Pour  diminuer  autant  que  possible  la  haute  température  qui 
règne  dans  les  fonderies  et  qui  incommode  tant  les  ouvriers, 
surtout  en  été ,  la  partie  des  deux  versants  qui  avolsine  le  faite 
du  toit ,  sera  élevée  d'environ  O^fiù  au-dessus  de  la  masse  des 
versants,  comme  on  Ta  déjà  pratiqué  dans  plusieurs  foires  et 
autres  établissements  industriels. 

Sur  chacun  des  grands  côtés  de  la  halle  de  la  fonderie  il  y  aura 
une  petite  halle  qui  communiquera  avec  la  fonderie  par  un  petit 
escalier  établi  sur  le  milieu  de  la  longueur  de  ces  côtés. 

Dans  Tune  de  ces  halles  latérales,  oh  se  fera  le  cassage  de 
Tacier  destiné  ii  charger  les  creusets,  ou  montera  deux  grands 
fourneaux  pour  la  cuisson  et  le  réchauffage  des  creusets,  toutes 
les  fois  que  la  qualité  de  ces  derniers  exigera  ces  soins. 

L'autre  halle  latérale  servira  d'atelier  de  parago  des  canons 
avant  le  forgeage.  Cette  halle  sera  iiom-vue  d'une  grue  pour 
soulever  les  canons,  les  descendre  de  leur  chariot  de  coulée 
ou  les  replacer,  après  le  parage,  sur  d'autres  chariots,  pour  être 
conduits  à  la  forge  ou  atelier  de  rdiUuage. 


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190  I^ABitlGATlOli  DES  BOUCHES  A  PBU 

Le  cbemin  de  fer  de  la  fonderie  se  repliera  de  Textérieur  de 
la  cave  sur  celte  deuxième  halle  latérale  et  la  traversera  sur 
toute  sa  lODgueur  et  au-delà  pour  aller  à  la  forge. 

Une  porte  d*entrée  sera  percée  dans  chaque  pignon  de  cha- 
cune de  ces  deux  balles  latérales,  et  les  murs  latéraux  ou 
giiinds  côtés  seront  garnis  de  fenêtres  sur  toute  leur  longueur. 

La  toiture  de  chacune  de  ces  petites  halles  latérales  pourra 
iCèlrc  que  d'un  seul  veinant ,  le  faite  du  toit  appuyant  contre  le 
massif  de  cheminées  de  la  fonderie;  mais  '  n  emble  présente- 
rait un  aspect  plus  architectural  si  l'on  lai^aii  cotte  toiture  h 
deux  versants»  et,  dans  ce  cas .  il  faudrait  que  le  versant  incli- 
nant vers  un  massif  de  cheminées  fût  muni  d*un  chenal  appuyé 
sur  un  relief  de  ce  massif  et  s'inclinant  du  milieu  vers  chacune 
des  extrémités  pour  faciliter  le  prompt  écoulement  des  eaux 
pluviales.  % 

Dans  toutes  les  dispositions  précédentes,  relatives  à  la  fon- 
derie et  :i  la  rave,  j'ai  eu  non  seulement  en  vue  d'approprier 
les  fonderies  d  acier  à  la  coulée  des  bouches  à  feu ,  ninis  encoro 
rin  rendre  moins  pénible  le  rude  travail  des  fondeur^  daeier, 
par  une  vcnUialioii  sunisant*'  à  travers  la  cave  la  fonderie, 
comme  à  travers  la  fonderie  elle-même  ;  venlilaiion  qu'on 
r^'glerait  h  volonté,  suivant  la  température  ambiante  et  les 
uesoins  du  travail. 

Ces  dispositions  prolectrices  de  l'ouvrier  et  de  son  travail 
sont  applicables  à  toute  espùce  de  fonderie,  quel  que  soit  le 
nombre  de  ses  l'uurneaux. 

J  appelle  donc  ralieiuion  des  fabricants  sur  l'étal  anli-hygié- 
nique  qui  résulte  de  la  disposition  de  nos  fonderies  aclui  lies, 
dans  lesquelles  les  ouvriers  soul  si  souvent  et  i'.ulilenient 
soumis  à  des  varialions  brusques  de  tenipéraUiie  li'îs-élevée. 
Je  signale  égalenienl  l'inulilité  de  reucaissen^eiil  de  nos  caves 
en  dessous  du  sol  e\t 'rieur,  et  la  néces'-il'"  d'y  faire  affluer 
l'air  plus  abondanimcul  quoa  ne  peut  le  laire  par  Tescaiier 
cl  par  les  ouvertures  actuelles  de  prise  d'air ,  trup  étroites  et 
mal  silures. 

Sans  doute,  il  est  des  localités  où  la  grande  aOlurnce  d'air 
dans  la  cave  a  moins  d'importance  que  dans  d'auiicà:  ce  sout 


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EN  ACIER  FONDU.  i9i 

celles  qui,  comme  le  Yorkshirc,  possJ'denl  des  cokes  ei  des 
matériaux  réfractaires ,  qui  ne  iournisscnt  dans  nos  fourneaux 
de  fusion  qu'une  scorie  peu  abondante  et  assez  fluide  pour 
tomber  quasi  entièrement  d'elle-même  à  travers  la  paille.  Mais 
dans  toutes  les  localités  où  les  cokes  et  les  matériaux  réfrac- 
taires fournissent  dans  les  fourneaux  de  fusion  une  scorie 
abondante  et  trop  visqueuse  pour  tomber  d'elle-même  ,  la 
grande  affluence  d'air  ^  travers  la  cave  Cbt,  smon  indispensable, 
du  moins  bien  nécessaire  dans  l'intérèl  de  la  santé  des  ouvriers 
chargés  du  service  des  grilles  ei  cendriers,  couiuie  dans  i  in- 
térêt du  travail  lui-mr>me;  el  en  général,  il  n'est  du  reste 
aucune  localité  où  ratlluence  d'air  à  travers  la  cave  ne  suit 
bienfaisante ,  comme  il  n'eu  est  non  plus  aucune  où  le  courant 
d'air  déterminé  par  l'absorption  des  fourneaux  à  travers  l'esca- 
lier de  la  cave  ou  k  travers  d'étroites  ouvertures  de  prise  d'air, 
oe  soit  grandement  préjudiciable  à  la  santé  des  ouvriers. 

3«  RtCaAOmCB  DES  BOUCHES  A  FEU  POUR  LB  P0A6BAGB  OU  LE 

RAFFINAGE  06  L*ACIBIU 


Le  réchauffage  des  canons  en  acier  fondu  doit  être  exécuté  de 
numfère  que,  dans  chaque  chaude  qu*il  est  nécessaire  de  donner, 
la  partie  à  forger  en  une  chaude  quelconque ,  arrive  à  point  de 
forgeage ,  sans  qu'aucune  des  autres  parties  du  canon  soit  sur- 
chauffée. Gomme ,  pour  atteindre  ce  hut,  on  ne  peut  guère 
employer  les  feux  de  forges,  ni  les  fours  à  réchauffer  ordinaires 
des  forges  et  fonderies ,  je  propose  le  four  dont  je  vais  donner 
la  description  en  indiquant  le  mode  du  travail. 

La  sole  du  four  à  réchauffer  sera  circulaire  et  pourra  recevoir 
un  mouvement  de  rotation  sur  son  centre.  A  cet  effet,  elle  se 
composera  d*ao  moins  deux  lits  de  briques  réfractaires  ma* 
çonnées  sur  un  plateau  horizontal  en  fonte,  suffisamment  fort 
et  nervé  ;  ce  plateau  sera  monté  sur  le  bout  d*ttn  arbre  vertîca], 
terminé  à  sa  base  par  un  tourillon  engagé  dans  une  crapaudine, 
qui  contribuera  à  fixer  la  position  verticale  de  Tarbre,  mais  qui 
ne  supportera  nullement  le  poids  du  système. 

TOME  XI.  13 


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M  ^ABRlCATIOtl  DES  BOUCHBS  A  PEU 

Environ  à  O^^.âO  en  dessous  du  plateau  de  la  sole  se  trouvera 
une  piaciue  amiuiaire  en  lonto ,  fixée  horizontalement  dans  la 
masse  de  la  maçouuerie  du  lour  et  supportée  d'ailleurs  par 
des  jiilieis  en  maçonnerie  appuyant  sur  le  sol.  Celle  plaque 
annulaire  portera  une  rainure  cÏM-uiane  dans  laquelle  roule- 
ront un  certain  nombre  de  galets  en  £onle  dont  les  tourillons 
semni  logés  dans  des  mentonneis  venus  de  fonte  sur  ia  ikce 
de  dessous  du  plateau. 

On  comprend  que  ces  galets ,  roulant  dans  la  rainure  circu- 
laire de  la  plaque  annulaire,  fixeront  avec  la  crapandine  de  la 
base  de  Tarbre  la  position  verticale  de  ce  dernier  et  que  tout  te 
poids  du  système  reposera  sur  cette  plaque. 

Entre  les  murs  d'enceinte  du  laboratoire  du  four  et  la  ciroon- 
férence  de  la  sole  que  je  viens  de  décrire ,  on  ménagera  un 
intervalle  de  quelques  millimètres  qu'on  remplira  de  sable 
quarizuuN. ,  asse^  lin,  le  plus  pur,  le  plus  rélraclaire  possible. 
Ce  sable  réfractaire  reposeia  nécessairement  sur  la  piaquc 
annulaire  niuutiouuée  et  il  sera  fixé  dans  sa  position  par  un 
relief  cylindrique  venu  de  fonte  sur  cette  plaque  de  manière 
qu'il  ne  pourra  ni  se  perdre,  ni  nuire  au  niouvenieni  de  la  sole 
en  pénétraul  dans  la  rainure  dans  laquelle  tournent  les  galets, 
dur  la  dite  cloison  cylindrique  venue  de  fonte  avec  ia  plaque 
annulaire  se  trouveront  quelques  t)orUiîres  que  Ton  ouvrira 
toutes  les  fois  qu'il  sera  nécessaire  de  renouveler  le  sable. 

Sur  ia  partie  inférieure  de  Tarbre  vertical  se  trouvera  montée 
une  grande  roue  d*engrenages  conique  commandée  par  un 
pignon  dont  l*axe  portera  une  manivelle  sur  laquelle  agiront 
deux  hommes,  pour  imprimer  un  mouvement  de  rotation  à  la 
sole,  soit  afin  de  présenter  ou  soustraire  telle  ou  telie  partie  du 
canon  à  Taction  de  la  plus  grande  chaleur  du  four,  soit  afin  de 
mettre  le  canon  cliautlé  dans  la  position  la  plus  convenable 
pour  être  enlevé  du  four. 

Les  dimensions  prinei pales  du  four  et  de  sa  cheminée  seront 
telles  qu'il  puisse  être  puité  rapidement  à  la  température 
nécessaire  h  la  eliaulle  des  canons ,  mais  dès  quf;  le  canon  aura 
atteint  le  premier  rouge ,  la  marche  du  lour  sera  modérée  par 
l'abaissement  du  registre  et  la  grille  sera  constamment  bm 


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LS  ACIEU  FONDL'.  193 

garuic,  de  ouoicre  à  produire  un  oourani  plutôt  carl)uniiit 
qu'oxydaot. 

Us  bouches  à  teu  à  chaufièr  ne  porteront  pas  directement 
SOT  la  sole  du  four ,  mais  bien  sur  des  rouleaux  en  fer  qui  iaci- 
lileroot  leur  manœuvre  pour  rentrée  et  la  sortie  «  ainsi  que 
(MNir  l'obtention  d'une  bonne  chauffe. 

Malgré  les  conditions  favorables  que  présente  la  marcbe  du 
four  pour  prémunir  les  parties  minces  du  canon  des  effets 
d'une  trop  forte  température,  telles  que  les  tourillons,  le 
bouton  de  culasse  et  la  volée,  ces  pariics  seront  couvertes  par 
des  manchons  et  demis-manchons,  en  nirnio  pale  l'clractaire 
que  celle  des  creaseis  de  rii.sion,  .[{l'on  [«lacera  ol  ([n'en  enlèvera 
de  luaiiière  à  sousliaire  ou  à  soumettre  u  voioulé  ces  parties  à 
l'action  du  four. 

La  marche  modérée  du  lour,  le  mouvoiuent  circulaire  de  la 
sole,  le  courant  plulOl  carburant  quDxidanl,  et  le  service  des 
manclious  et  demUmancbons  permeUrout  de  cbauiler  la  partie 
ia  plus  épaisse  des  canons  à  point  de  forgeage,  sans  surchauffer 
ai  déoom|K>$er  les  parties  minces. 

Le  combustible  s'introduira  sur  la  grille  comme  dans  les 
foars  à  chauffer.  On  ménagera  une  porto  latérale  sur  le  milieu 
di  laboratoire  du  four,  pour  rentrée  et  la  sortie  des  canons ,  et 
il  y  aura  en  sus  de  ces  ouvertui-es  quelques  regards  que  Ton 
fermera  et  ouvrira  à  volonté,  pour  surveiller  Tétat  de  la  pièce 
à  chauffer  ainsi  que  celui  de  toutes  les  parties  du  laboratoire 
du  fonr. 

Letiirt'e  e(  la  sortie  des  bouches  à  feu  du  four  se  feront  au 
mo)cn  de  i'api  areil  suivant  :  un  fort  chariot  de  transport  de 
forge  ,  dont  la  table  sera  élevée  au-dessus  du  pavé  en  fonte  de 
la  forge ,  de  la  même  hauteur  que  celle  de  la  soie  du  four,  y 
compris  lépaisseur  des  rouleaux,  servira  au  transport  des 
canons  dans  le  tour. 

Dans  le  plan  vertical  passant  par  le  milieu  de  la  largeur  de 
la  (Ktrte  du  four ,  et  perpendiculairement  à  la  longueur  du  four, 
se  trouvera  établie,  à  une  distance  de  quelques  mètres  ,  une 
machine  dont  Torgane  principal  sera  une  forte  et  longue 
vis  à  filets  carrés,  reposant  horizontalement  sur  deux  paliers. 
Sur  cette  vis  sera  montée  tme  roue  d*angle  en  communicatioit 


iH  FABIUCATION  DES  BOLCHES  A  FtU 

avec  deux  autres  roues  d'aogle ,  tournant  folies  sur  un  arbre 
horizontal  dont  Taxe  se  trouvera  dans  le  même  plan  horizontal 
que  celui  de  la  vis.  Cet  arbre  horizontal  portera  entre  les  deux 
dernières  roues  un  échappement  susceptible  d^embra^er  tour  à 
tour  avec  chacune  des  deux  roues;  il  sera  en  communication , 
par  courroie ,  avec  un  arbre  principal  de  transmission  mû  par 
une  machine  motrice. 

On  comprend  qu*en  embrayant  le  manchon  avec  Tune  ou 
rautre  des  deux  roues  d'angles  montées  sur  le  même  arbre ,  on 
fora  tourner  la  vis  dans  Vun  ou  l'autre  sens.  Celte  vis  portera 
un  fort  écrou,  qui  ne  sera  pas  susceptible  de  suivre  son  mou- 
veiuent  de  rotation  et  qui,  par  suite,  subira  un  niouvemcnt 
translation,  tantôt  dans  un  sens  ,  tantôt  dans  l'autre  ,  suivant 
que  le  manchon  seia  embrayé  à  droite  ou  à  gauche  Sur  cet 
écrou  viendra  se  lixer  une  forte  barre  de  fer,  ou  mieux  d  acier, 
terminée  par  une  longue  fourche  qui  s'unira  à  l'écrou  à  droite 
et  à  gauche.  La  barre  d'acier  glissera  horizontalement  entre 
des  guides  à  roulettes  ,  et  elle  se  trouvera  approximativement 
dans  le  même  plan  horizontal  que  Taxe  du  canon  chauffant  au 
four.  Son  extrémité  sera  cylindrique  et  d*un  diamètre  un  peu 
moindre  que  le  côté  du  carré  de  la  barre.  Cette  extrémité 
cylindrique  s*engagm  dans  rattache  des  manches  d*une  très- 
forte  pince  destinée  à  saisir  le  canon ,  et  une  forte  clavette, 
traversant  Textrème  bout  cylindrique  de  la  barre,  unira  la 
machine  à  la  pince. 

Si  donc  le  chariot  de  transport  de  forge  se  trouve  placé 
devant  la  porte  du  four  portant  un  canoii  ([u  un  veuille  intro- 
duire ,  les  pinces  étant  lixées  sur  le  canon  et  la  machine  reliée 
aux  pinces,  il  suffira,  pour  pousser  le  canon  dans  le  four,  d  eni- 
brayer  le  manchon  avec  la  roue  d'an^^le  correspondante  et  de 
désembrayer  aussitôt  que  le  canon  aura  pris  sa  place  dans  le 
four  sur  les  rouleaux  mentionnés.  Quand  il  s'agira ,  au  con- 
traire ,  de  retirer  un  canon  du  four,  après  avoir  placé  le  chariot 
devant  le  four  et  avoir  fixé  les  pinces  au  canon  et  à  la  machine» 
il  suffira ,  pour  Ten  retirer ,  d*embrayer  le  manchon  avec  la 
deuxième  roue  d'angle ,  sauf  à  désembrayer  aussitôt  que  le 
canon  aura  pris  sa  place  sur  le  chariot.  Le  canon  une  fois  placé 
sur  le  chariot,  on  fera  sauter  la  clavette  qui  unit  la  machine 


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EN  ACIBR  FONDU.  195 

aux  pinces,  elle  canon  sera  immédiatoraent  conduit  sur  Ton- 
clume  du  marteau-pilon  où  on  devra  le  l'orger  i  ce  pilon  sera 
élabli  i  proximité  du  four. 

Le  mode  de  travail  que  je  viens  de  décrire,  pour  lentrép  et 
îa  sortie  du  canon  du  four,  présente  beaucoup  plus  de  facilités 
et  moins  d'inconvénients  que  les  différents  modes  aujourd'hui 
pratiqués  dans  les  forges  pour  Vexécution  de  manœuvres  ana- 
logaes.  Il  est  vrai  que  ce  mode  de  travail  requiert  remploi  d*un 
moteur,  mais  dans  la  forge  qui  m'occupe ,  comme  dans  la 
majeure  partie  des  forges,  on  peut  obtenir  une  grande  quantité 
vapeur  comme  produit  secondaire  de  la  clialeur  développée, 
^'observerai,  du  reste  «  que  toutes  les  fois  que  les  bouches  à  feu 
^  seraient  pas  d'un  triîs  fort  calibre ,  la  manœuvre  de  la 
înachine  ii  entrer  et  sortir  les  canons  du  four,  pourrait  s'effec- 
tuer à  bras  d'hommes  avec  avauuge. 

4*  FORGBACB  DBS  BOUCHES  A  FBU. 

principe  essentiel  et  iîénéral  h  observer  dans  le  forgeage 
t^è.s canons  d'acier  fondu,  c'est  que  ce  forgeage  soit  suffisant, 
*''"^/- à -dire  qu'il  soit  poussé  assez  loin  pour  que  la  section 
''^/j.sversale  du  canon  forgé,  en  une  quelconque  des  parties  , 
^^'^  suffisamment  réduite  par  rapport  à  la  section  de  la 
^^t'/îjo  partie      Jingot-canon-brut.  Il  doit  en  être  ainsi  par 
^^^,^^^011  qa*en  général  Tacier  fondu  n'acquiert  la  grande  téna- 
'I^'on  lui  connaît  «que  pour  autant  qu*il  soit  suffisamment 


que  ce  forgeage  soit  exécuté  par  des  machines  suffi- 


^  '^^iTkt  puissantes  par  rapport  aux  sections  du  lingot  brut 
^  'a  barre  à  obtenir. 

<^iic  on  négligeait  ce  principe  essentiel,  la  ténacité  des 


Si  <J 


^•eto^^    serait  inférieure  îi  celle  des  aciers  fondus  convena- 

1  fabriqués .  et  on  pourrait  n'obtenir  que  des  canons 
j^^^"*  sou  de  qualités  niùdiocres,  malgré  remploi  d'un  acier 
^^g^'*^  sltie  pour  buuc  lies  à  feu  et  mal^^n-é  la  parfaite  exécutiOQ 
_     ^^L:ïsion  ,  de  la  coulée  ci  du  réchauli;ii;f'. 

^  satisfaire  aux  conditions  précitées,  le  forgeage  des 
^^^^i^  5^  s'ellecluera  au  moyeu  de  marteaux-pilons  proportionnés 
^ir\r,i)i.fvs,  et  le  plus  léger  de  ces  pilons  (celui  qui  sera 
d^^^o^  au  forgeage  des  pièces  de  campagne)  pèsera  3000  kilo- 


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496  FABRICATION  DES  BOUCHES  A  FEU 

grammes.  Ghacun  des  pilons  à  employer  sera  établi  k  proximité 
du  four  à  chauffer  qui  devra  le  servir.  Les  tables  d*eDelumes  se 
trouveront  à  la  même  hauteur  an-dessus  du  sol  de  la  forge, 
que  les  tables  des  chariots  de  transport  de  forges ,  de  manière 
que  les  canons  puissent  aisément  passer  des  chariots  sur  les 
enclumes  et  viee-versà. 

Vis-à-vis  de  chacun  des  pilons  se  trouvera  établie  une  machine 
semblable  (sauf  les  dimensions  et  quelques  différences  de 
détails)  à  ccIIp  que  j'ai  dtM  rife  pour  l'entrée  et  la  sortie  des 
canons  du  four  à  rôcliauflfer.  L*âxe  de  la  vis  de  cette  machine 
se  trouvera  approximativement  à  la  même  hauteur  et  suivant 
la  même  ligne  qne  Taxe  du  canon  placé  sur  l'enclume.  Ou 
comprend  d^s  lors  que,  en  manœuvrant  cette  macbino  à  peu 
près  comme  il  est  dit  pour  celle  du  four  à  n  rh;iiitiv<r .  le 
canon  subira  sur  l'enclume  un  mouvement  de  translation  dans 
un  sens  et  dans  l'autre,  suivant  les  besoins  du  forgeage,  et 
comme  d'ailleurs  la  composition  rrtîp  macliin^  ne  s'oppose 
îuillfmonl  h  ce  (]up  le  canon  reçoive  en  nirme  temps  un 
moiivcnicnl  do  rotaiion  snr  son  axe,  les  onvricrs  forgerons 
ponrront  ini  iniprinier  co  mouvement  de  rotation  en  agissant 
sur  Line  fori'^  pince  à  manche  en  T,  qu'ils  auroQt  fixée  à  l'extré- 
mité (lu  canon  oi)posre  à  la  macliine. 

Tont  le  forj^'eafje  de  la  masse  du  canon  ^'exécutera  en  lui 
faisant  subir  dans  toutes  ses  [larties  les  mouvements  simultanés 
de  translation  et  de  rol-^ilion  précités.  La  partie  du  deuxième 
renfort  avoisinant  les  tourillons  réclamera  à  cet  etfet  l'usage 
(rem-lnuKS  et  de  pannes  d- ntarteaux  déformes  spéciales,  et 
il  tau<lra  finir,  an  niov*  u  d  élampcs,  le  fcrj^^eaj^e  de  cpielques 
parties  étroites  dans  le  voisinage  des  tourillons,  ainsi  que  celui 
des  tourillons  eux-niômes  (1). 

(1  )  Il  «st  fc  observer  que  le  forgeege  des  eanone  d'acier  foadit  se  timpU* 
flenll  eoDeidérabtemeDi  si  od  œrclsit  ces  canons  tnr  tonte  It  iongnear  di 

premier  et  dn  deuxième  renforts,  en  rapportant  les  tonriUonn  el  leirs 

embases  sar  la  pièce  au  moyen  d'un  fort  bandage  dont  ils  feraient  partie. 

Le  syslf'mf  rte  rorolcs  appiiieraii  ennJr*»  un  épaalemcnt  à  angle  droit ,  mé- 
nag»'       t  jur,  pr^s  du  raccordoineul  du  deuxième  ronfort  avec  In  volée. 
Les  rciL'Ies  pourmienl  Olre  en  acitr  fondu  ,  m  acier  iniri  lié  ou  en  fer  fort 
h  meilleure  espèce.  Sans  doute,  ce  mode  de  fabricaiion  serait  plas  cher 


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Eli  ACIER  FOUDU.  W 

Je  limiterai  ici  oe  que  j'ai  ;i  dire  sur  le  forgeage ,  mo  i  rsorvanl 
de  décrire  dans  l'avenir  ((u«^l(iiies  moyens  accessoires  utiles, 
ainsi  que  la  disposition  générale  de  la  forge. 

COMCLliSlON. 

Ea  terminant  cette  notice  ou  description  sommaire  de  mon 
projet,  je  crois  devoir  appeler  de  nouveau  ralteniiou  sur  ces 
faits  essentiels,  que  la  ténacité  et  la  dureté  de  l'acier  fondu 
non  trempé,  sont  supérieures  h  cnllf  s  tous  les  autres  pro- 
duits sidérurgiques  ainsi  qu'àcelit  s  du  bronze,  tandis  que  le 
prix  de  revient  des  canons  dnrii  i-  londu  rayés  et  nitirT  ment 
finis,  atteindrait  à  peine,  à  calibres  et  poids  éj^aux,  50  du 
prix  de  revient  des  canons  en  bionze.  En  consécpience  ,  l'acier 
fondu  paraît  être  le  métal  à  canon  par  excellence  ,  soii  pour 
artillerie  à  àme  li.^so ,  soit  pour  artillerie  rayée ,  et  si  les  épreuves 
faites  jus(iu  a  ce  joui'  ii'onl  pas  lonjotirs  donné  do  bons  résul- 
tats, n'fst-il  pas  rationnel  d'attribiier  Letfe  (  iicoti'-t  ince  ii  cer- 
tains défaut^  de  ..ropoi  tions  dans  les  houclics  à  leu  é;*ri)îivées , 
ou  à  certains  défauts  df  jour  lahricatiun.  Celte  dernière  .snppo- 
sition  paraît  la  probabh  ;  car  enfin  la  fabrication  des 
bouches?!  W-u  en  ari.T  londu  est  née  d"lii»'r,  ri  eondiii  ii  l'-'lU'h'. 
l'observation  td  la  pratitpn^  n'auront-elles  pas  iitrai^iicr  dans  (-et 
art  nouveau?  (juaut  à  moi,  j"ai  l  intmie  convicliou  que  louits  les 
difficultés  seront  surmontées  ,  et  (juo  l'artillerie  en  acier  fondu 
estaiipelée  à  remplacer  successivement  dans  un  temps  donné  : 

1*>  L'artillerie  en  bronze  et  en  fer  forgé  pour  la  i^uerre  de 
canipa^'ne  ; 

L'artillerie  en  iuuie  cerclée  pour  rarmeiuent  de>  vaisseaux, 
et  peut  être  même,  oiais  en  dernier  iu  t; ,  justpi'à  l  arldleiic  de 
bron/.e  et  de  fonte  cerclée  ,  destinée  à  l  aUaque  des  places  et  k 
la  défense  des  places  et  des  côtes. 

Tr'ivia .  17  f(ivricr  I  Siri. 


que  Celui  qui  consisltirait  a  laoriquer  les  ciioubb  d'ncier  fondu  d'utio  ^cule 
pièce  ,  inaiâ,  par  plusieurs  laisons ,  à  ëpai:>i»cui'»  et  puid»  éguux  pour  iea 
dea»  ftysltaM,  combien  is  résUtanee  el  la  sécurité  ne  aeraienl  elles  pas 
tttfmeoléea  dsos  lea  eaioos  cerclés  al  h  lonrillona  rapportés  T 


ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 


PmLLfiLB  AVEC  L8S  AUTRES  MOYENS  D*ÉCLAIRAaB  ABTIFIGIBL. 

ûlSCUSSlOIi  DES  PËRFEGTIONrtEMEKTS, 

8AMUBL  HUGHES, 

iiratRiBum  citil,  r«  «.  t. 


(Suite  et  fin.)  Pl.  U. 
RELATION  ENTRE  LA  PRESSION  ET  LA  CONSOIIVATION. 

Les  nombreuses  expériences  qae  j*ai  faites  avec  ûes  becs 
d'espèces  différentes ,  sons  toutes  les  variations  de  pression  , 
ni*ont  démontré  qne  la  loi  qui  donne  la  consommation  propor- 
tionnelle à  la  racine  carrée  de  la  pression  est  loin  de  se  vérifier 
dans  la  pratique.  D'après  cette  loi ,  la  dépense  de  gaz  pour  une 
pression  de  i  dixièmes  de  pouce  devrait  être  double  de  celle 
correspondante  à  une  pression  d'un  dixième.  Or ,  voici  ce  que 
fournit  une  série  d'expériences  prises  au  hasard  dans  un  grand 
nombre  d'autres  : 


« 

ntfVHM  TitOKIQl  £ 

« 

DtPBMfiC  R£BLLB  OtftClTB 

■r* 

0?[E  PRESSION 

IXrtR1B)|CtS. 

»c 

1   f!  1  \  [  K  M  K 

L'EXPÉRIEIfCB. 

i 

1,70 

2.72 

s 

0  ,98 

i,96 

3 

i  ,iG 

2,32 

4 

1  M 

228 

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ÉCLAIRAGE  AU  Qkt. 


m 


De  même  la  dépense  correspondante  à  une  pression  de  9 
dixièmes  devrait  èire  de  50  %  plus  grande  que  la  dépense  cor- 
respondante k  nne  pression  de  4  dixièmes.  Or,  voici  les  résultats 
de  rexpérience  : 


MIIHtBO 

DtPI5Sg 

DfcPEilSE  TUEUaiQLE 

A 

BiNtnSBBttLU  BtBVITB 

ERE  PBBSSIOIf 

15E  PBESSIOtl 

m 

BXPtainicx'' 

i  oixiexES. 

»  OIXIÈIES. 

L'KXtttlBIlCB. 

i 

."["'  ,77 

«,0i 

3^ 

3 

8  ,00 

8,89 

5»7{ 

i 

2  ,72 

4.78 

n 

4,€9 

0 

i.7t 

M 

/ 

â  ,30 

4,9S 

! 

On  voit  donc  que,  dans  l'application  à  lY>c]airagc  de  la  voirie 
publique,  si  Ton  veut  déduire  de  la  valeur  de  la  dépense  pour 
nne  petite  pression,  i  dixièmes  par  exemple,  celle  que  donnera 

unn  prp.ssion  pîiis  forlF,  on  obtiendra  un  ivsuUat  boauroup  trop 
faible;  ci  qu'au  contraire  le  môme  calcul  pour  la  dépense  cor- 
respondante îi  une  petite  pression»  basé  sur  les  résultats  fournis 
par  une  pression  plus  forte ,  donnerait  des  valeurs  beaucoup 
trop  grandes. 

Ainsi ,  supposons  ((u'à  la  première  heure  aprîîs  le  coucher  du 
soleil  une  lanterne ,  brûlant  à  une  pression  de  16  dixièmes  de 
pouce  ,  dépense  cinq  pieds  cubes  de  ga/. ,  et  que  vers  le  matin 
la  pression  soit  réduite  à  quatre  dixièmes  :  d'après  la  théorie  , 
la  dépense  au  matin  serait  de  2  1/2  pieds  ,  tandis  qu'elle  nVst 
eu  réalité  que  de  1,87  pied.  Le  résultat  théorique  est  donc  de 
25  7»  trop  grand. 


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SOO  ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 

Soient  p  la  pression  du  gaz. 

»    9  la  dépense  correspondante  à  la  pression  p. 
»    P  nne  pression  quelconque  pour  laquelle  on  cherche  la 
dépense. 

»    Q  cette  dépense  à  la  pression  P. 
D*aprÈs  la  théorie  on  aurait  : 

yJ:  q  :  Q 

^'  -?-Q   ou    7  (  —  r  =  Q  (0 


k7 

Divers  auteurs  admettent  que  dans  le  passage  du  gaz  à  tra- 
vers un  orifice  il  se  développe  une  résistance  uniforme  et 

ind»''})(îiiclanle  de  la  pression  ,  el  (juo  ,  par  conséquent,  lY'qua- 
tiou  devrait  contenir  uu  lei  uie  indépendant  de  p.  Dans  le  fîi  ;nid 
nombre  d'expériences  que  j'ai  laites,  il  m'a  été  impossililc  <le 
trouver  les  t'it'iiitMits  d'inie  foi  imile  qui  s'accorde  sous  ct' l  ap- 
pori  avec  les  résultats  obtenus.  L  e>N,ai  de  nombreuses  fornmies 
de  la  forme  Y^p  =fc  np,  ne  m'a  donné  aucune  valeur  suffisam- 
ment rapprochée,  et  il  m'a  porté  à  considérer  la  dét)ense  comme 
étant  une  l'onction  plutôt  de  que  de  toute  autre  expression 
de  p.  J*ai  donc  recherché  la  valeur  de  n  dans  cette  fonction  et 
j*ai  reconnu  qu*elle  est  égale  à  ^ ,  c*e8t-à-dlre  que  la  dépense 

varie  comme  ^/^^  D'où  l'on  lire 

po." 

Gomme  le  calcul  de  cette  puissance  fractionnahne  sans  tables 
de  logarithmes  serait  assez  pénible ,  j*ai  cru  utile  d'annexer  ici 

une  table  donnant  la  puissance  n.  loulou  les  [treshiouî» 
variant  par  millimètre  depuis  1  millimètre  jusque  80  (1  ). 

(1)  Code  table  n'ayant  d'autre  hui  tjuc  la  recherche  d'un  rapport,  lu 
désignation  des  unités  est  sans  imporiance.  Il  en  résulte  qu  elle  pi  ui  servir 
«  calculer  d'après  los  uipsures  an^lai>es  aus>i  bien  que  il'après  les  ndlres. 
La  table  de  l'auLur  cumuten^Mii  à  un  cl  alluil  par  demi  unité  jusque  30.  Je 
l'ai  fait  oiarclicr  par  unité  jusque  8^  parce  que  en  cet  étal  elle  est  plus 
propre  au  calcul  d'après  nos  mesures. 

N,  du  Tr, 


et  q'^,^  Q.  (2) 


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ÈCUIRAGB  AU  GAZ. 


201 


Table  indiquant  la  dépente  de  gas  pour  des  preMÎon*  variant  par 
millimfStTe,  depuis  1""^  jvsqa'A  80"""  f  dApcKie  poqr  l*""* 
étant  prUe  pour  onîté. 


i 

os 

s  es 

•y.  O 

•y: 

s: 

v>   ,  . 
es  fi, 

CM 

C 

^  •< 

PHESSION  EN  MILLI  ifJRES 
OU  VALEUR  DE  p 

•/î  ,  • 

<J3 
U 

ce 

1  <^  f^- 

!  ^  ^ 

f  < 

5  -a. 

U3  > 

5  o 

-yj  C 

1 

^  o  ! 

-  1 

v.'< 

5  o 

i 

i 

1,0" 

•21 

i",;fi 

!  '=< 

'  17  77  1 

2 

1,0-2 

'22 

S,70 

^2 

I7,î)4  \ 

.) 

2,10 

25 

i5 

1391 

03 

1S',!8  1 

i 

±M 

2i 

9.2?; 

U 

li.U 

Oi 

IS  37 

i) 

3,09 

2ii 

9,i)2 

iVj 

Ii37 

(r; 

!8;i8 

(i 

3,î{l 

26 

9,78 

iù 

04) 

18,78 

7 

.~,!)0 

27 

IO,Oi 

47 

07 

18,98 

8 

•i,'2ii 

28 

10,30 

4« 

13,02 

«8 

19,18 

9 

iG3 

29 

10,yC 

^9 

<3,2îi 

09 

19,57 

10 

5,01 

30 

10,81 

iiO 

l?i,ifi 

70 

19.^7 

II 

ÎJ,5(J 

31 

lt,P6 

M 

IM  fi9 

71 

19.76  ' 

12 

li.Ofl 

32 

!1,3I 

$2 

i:;,s9 

72 

19,96  I 

13 

6,02 

33 

<1,S7 

!» 

l(î,ll 

73 

2013  i 

U 

6,3( 

34 

n.so 

m 

1(J,3I 

7{ 

20,ôi 

1» 

6,67 

3:» 

12,0a 

liV> 

m;,:3 

7S 

3Î0,ÎJi 

le 

0^ 

36 

I2»29 

so 

t6,7i 

76 

20,72 

17 

7^7 

37 

12.33? 

87 

16,96 

77 

20  91 

i9 

7,W 

38 

12,76 

88 

I7JK 

78 

21,12 

19 

7^ 

36 

18,99 

50 

17,36 

79 

21.30 

20 

8,U 

40 

13,23 

60 

«7,»7 

m 

21,49 

10$  ÉaAIlUGB  AU  CAZ. 

L*usage  de  cette  table  est  très-simple.  Voici  la  rt  gle  à  suivre 
pour  trouver  la  dépense  Q  lorsque  p  et  ç  sont  donnés  ei  que  P 
est  désigné  : 

Divisez  la  dépense  donnée  q  en  litres  par  le  nombre  de  la 
table  correspondant  à  la  pression  p  connue ,  multipliez  le  quo- 
tient c  de  cette  division  par  le  nombre  de  la  table  correspondant 
à  la  pression  P  pour  laquelle  on  demande  la  dépense,  le  produit 
sera  la  dépense  Q  demandée. 

Exemple  :  On  sait  qu*on  brûleur  à  une  pression  de  ÎS""' 
dépense  100  litres  par  heure ,  quelle  sera  la  dépense  Q  à  une 
pression  de  15"". 

on  a:    <?  =  100,    p^2o;    P  =»  15,  et  on  trouve  : 

p^"  -  9,5i   P"'"  ==  6,67   c  =  10,504 
et  enfin       Q    6,67  x  10,504    70,06  litres. 

II  est  bon  de  remarquer  que  le  quotient  c  devient  une  cons- 
tante pour  un  brûleur  donné  et  qu'il  peut  servir  à  déterminer  la 
dépense  pour  toutes  les  pressions  voulues  et  pour  le  même 
brûleur.  Quand  c  est  plus  grand  que  Tunité,  le  brûleur  est  plus 
grand  que  celui  pour  lequel  la  table  a  été  calculée  et  récipro- 
quement. Le  quotient  c  pourrait  8*appeler  ta  constante  du  tfrûfeur. 
Pour  la  déterminer ,  11  suffit  de  faire  une  soûle  expérience  bien 
exacte,  au  moyen  d*ane  cloche  graduée  ou  d*un  compteur  quel- 
conque :  que  l'on  note  exactement  la  pression  .  et ,  après  avoir 
lu  la  dépense  sur  Téchelle  de  graduation  de  la  cloche ,  que  Ton 
divise  cette  dépense  par  le  nombre  de  la  table  correspondant  à 
la  pression  pendant  Texpérience ,  le  quotient  représentera  la 
constante  cherchée  du  brûleur. 

D'apr?»s  cela,  pour  connaître  la  dépense  réelle  d'un  brûleur  à 
gaz  ,  il  suflira  d'en  connaître  la  consinrito  el  les  pressions  aux- 
quelles le  gaz  s'est  écoulé.  CVsi  donc  à  la  recherche  des  pres- 
sions que  le  problème  est  ramené. 

LOIS  UE  LA  PRESSION.  LEUR  DËTËRMI24AT10N. 

1.  Concevons  quo  lo  gaz  sortant  d'un  récipient  lurlcon  nie  à 
une  pression  déterminée  et  représentée  par  un  certain  nombre 


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ÊCUlRAfiB  AU  GAZ.  S03 

de  millimètres  de  hauteur  d*eau ,  se  répande  daus  un  réseau  de 
conduits  horizontaux  fermé  de  toutes  t»aris ,  la  pression  sera  la 
même  dans  tout  le  système;  elle  sera  indépendante  et  des 
dimensions  des  conduits  et  de  leur  distance  au  récipient. 

S.  Hais  si  les  tuyaux  sont  inclinés ,  les  pressions  varieront 
avec  les  hauteurs  aunlessus  d*un  même  plan  horizontal  fixe.  On 
admet  généralement  que  la  pression  augmente  de  de  mètre 
par  mètre  de  hauteur  dans  les  conduits  ascendants  et  qu*elle 
diminue  dans  le  même  rapport  pour  les  conduits  descendants. 

3.  Lorsque  le  gaz  s*échappe  par  les  orifices  de  nombreux 
tuyaux,  en  d^autres  termes,  lorsqu'il  y  a  un  grand  nombre  de 
brûleurs  en  activité ,  il  s*opère  un  tirage  plus  ou  moins  irré- 
gnlier  qui  affecte  la  pression  dont  la  valeur  ne  dépend  plus 
uniquement  de  la  hauteur  du  point  où  elle  est  mesurée. 

La  pression  dont  il  est  ici  questiun  est  supposée  prise  en 
un  point  quelconque  de  la  distribution ,  sans  désignation  de 
forme  particulière  du  bec ,  et  il  importe  de  ne  pas  la  confondre 
avec  celle  prise  au  brûleur  entre  le  robinet  et  Torifice  de  sortie 
par  où  le  gaz  s'échappe  eu  brûlant  ou  uon. 

J'appellerai  pression  d'arrêt  la  première  pression,  et  pression 
au  brûleur  la  seconde. 

La  fig.  3,  pl.  9,  représente  le  manomèlre  dont  je  me  sers  de 
préférence  pour  mesurer  la  pression  du  gaz  aux  becs  des  lau- 
ternes  des  rues. 

Il  se  forapose  essentiellement  d'un  tube  de  verre  en  U  niuuî 
d'une  branche  horizontale  iini  le  met  en  eonimuniealion  avec 
une  jiit  ce  mélallique  dite  pièce  eu  T  et  dans  laquelle  le  brûleur 
est  visM'.  Pour  préparer  l'inslrument,  on  doit  remplir  le  tube 
en  U  jnsi[u'aLi  zéro  de  l'échelle  d'une  eau  colorée  (1), 

a ,  tuyau  de  service  qui  amène  le  gaz  au  brûleur. 

pièce  eu  T  mise  en  place.  La  iig.  4  en  rend  les  détails  plus 
intelligibles. 

(  I  )  Le  liquide  dont  on  se  sert  ordinairement  est  une  inftiBion  filtrée  4e 
coehcniltc,  préparée  k  chaud,  additionnée  de  quelques  gonltea  d'acide 

ctalorhydriquc  ou  nitrique  pour  empêcher  la  couleur  de  se  (erulr. 
Sa  densité  doit  être  celle  de  l'eau  pure  à  4«. 

(A-.  duTr.) 


soi  ftCLAlBACB  AU  GAX. 

c,  bouchon  dosiioé  à  fermer  la  pièce  en  T*  lorsque  Ton  veol 
mesurer  la  pression  d*arrèl,  ou  la  pression  qni  n*esi  pas  in- 
fluencée par  le  tirage  du  bec. 

d,  bras  horizontal  de  la  pièce  en  T,  fileté  à  son  extrémité 
pour  s*assembler  au  manchon  «. 

e,  manchon  reliant  le  bras  de  la  pièce  en  T  au  bras  hori- 
zontal du  tube  en  U. 

branche  horizontale  du  tube  en  U.  Celte  branche  se  termine 
par  un  boisseau  de  robinet  dont  la  clef  est  le  prolongement 
métallique  de  la  brandie  g  du  tube  en  U.  Lorsque  ce  tube  est 
dans  la  position  indiquée  par  la  figure ,  la  pièce  eu  T  et  le  tubt» 
sont  en  communication  Tune  avec  lautre;  mais  si  ion  fait  faire 
à  ia  branche  (j  une  demi-révolution  de  façon  à  ce  que  la  branche 

vienne  se  n:etire  près  du  tuyau  de  service  «  la  communication 
est  interrompue  et  rinstruinonl  ne  marque  pas. 

ij ,  branche  du  tube  m  l  dans  la(|uolle  s'exerce  la  pression 
du  gaz.  Le  liquide  se  irouve  au  poiiil  U  dans  les  drux  branches, 
lorsqu'aucuiip  pression  ne  s'excrre  sur  la  suilaçe  du  liquide  en 

(f  y  autre  branche  du  tube  en  U,  dans  laquelle  le  liquide 
selève  loixinil  y  a  pression  en  g  et  s'abaisse  lorsqu'il  y  a 
aspiration  en  (j. 

Il ,  vis  (le  la  pit-co  en  T,  destinée  à  meltro  celle-ci  eu  place  du 
i)rûli'ur  pour  faire  une  expérience.  Le  diamrire  et  le  pasde  cette 
vis  doivent  nécessairement  être  les  mêmes  que  ceux  de  la  vis 
(lu  biùieur.  Il  eu  résulte  qu'il  faut,  lorsque  l'on  veut  expéri- 
menter sur  une  série  de  brûleurs,  avoir  une  série  correspou- 
dante  de  pièces  en  T  avec  des  vis  de  dimi^iisions  ditî'éreiites.  A 
la  1^11  lie  supérieure  tf  de  la  pièce  en  T  un  trou  filtré  inté- 
rieurement au  même  pas  et  au  même  diamètre  que  la  vis  /(. 
C'est  là  ()ue  doit  s'assembler  le  brilleur  lorsque  l'on  en  veut 
mesurer  les  i)ressious  peudaul  la  marche. 

i,  robinet  de  service. 

kf  brûleur  (juc  l'on  visse  dans  la  pièce  en  T.  La  pièce  en  T 
livre  donc  passade  aux  gaz,  et  vers  le  brûlear,et  versle  tube  en  U. 

On  a  dans  la  figure  indiqué  différents  points  de  Téchelle  de 
graduation  du  tube;  D,  D  indiquent  la  pression  d*arrèt ,  lorsque 
le  robinel  de  service  est  entièrement  ouvert  et  la  pièce  en  T 


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ftCUIRAGB  AU  0A£.  SOS 

fermée  par  le  dessus*  Le  Uqnide  est  dans  la  braocbe  9  à  10 
divisions  au^dessons  du  point  0  ;  (ees  divisions  doivent  dtre  des 
niillimètres)  et  en  à  une  bauieur  de  10  divisions  au-dessus 
du  point  0.  La  pression  est  donn^  par  la  somme  des  deux 
écarts  ou  SO  divisions. 

Si,  au  commencement  de  Texpérience,  le  liquide  ne  se  trouve 
pas  à  zéro  dans  chaque  branclie ,  mais ,  par  exemple ,  dans  g  à 
la  liauteur  d*une  division  en  dessous  de  0  et  dans  à  la  hauteur 
d'une  division  au-dessus  de  0,  la  pression  initiale  sera  de  deux 
divisions.  Ensuite  Taugmentation  ou  ta  diminution  de  pression 
sera  toujours  indiquée  par  la  somme  des  écarts. 

Si  le  robinet  n'est  ouvert  qu'en  partie,  et  la  pièce  en  T  fermée 
par  le  dessus,  la  pression  d'arrêt  sera  la  môme  que  si  le  robiuel 
élail  enlièrement  ouvert ,  et  c'est  encore  D,  D  qui  l'indiquera.  II 
n'en  sera  plus  de  même  dans  un  bâtiment  où  d'autres  becs  sont 
en  activité ,  parce  qu'alors  les  becs  sont  assez  rapprochés  t)Our 
que  ceux  qui  brûlent  opèrent  un  tirage  du  gaz  sur  les  autres. 
Biais  dans  les  rues  oii  les  lanternes  sont  assez  6cartée.s  les  unes 
des  autres ,  peu  importe  que  le  robinet  soit  ou  non  entièrement 
ouvert,  du  moment  que  le  bec  est  fermé  ,  c'est  la  pression  dans 
la  maîtresse-conduite  qu'indiriue  1.^  pression  d'arrêt  DD.  Quand 
le  robinet  ne  laissoiait  (iirune  ouverliire  éîiçale  au  trou  d'une 
aipuillp,cela  su  (Tu  pour  (jut'  la  prussien  s'équilibre  dans  les 
deux  milioux,  du  inomenl  (ju'il  n'y  a  pas  do  tirage. 

Loi'sqiic  le  n^ltiuti  est  cuujplMcniriit  ouverl,  la  llnnime  prend 
le  drVf'!o[.penieîit  maximum  pour  la  pression  actuelle  ;  voir  la 
ligrii'  extérieure  ponctuée  fig.  3  ,  et  si  la  colonne  d'eau  s'arrête 
(11  C  C  ,  la  pression  sf-ra  de  10  divisions  ,  niais  si  Vow  lernie  en 
parlie  le  robinet ,  la  llamnie  sf  r»'duit  aux  dimni>ioi.s  du  con- 
tour pointillé  intérieur,  dcvelupiteincnl  nri-ixiiuuni  puur  ia  nou- 
velle pression  qui  peut  descendre  ù  i  (li\i.--io!is,  il  y  a  bien  des 
villes  où  l'on  peut  voir  de  nombreux  exemples  de  ce  dernier 
état. 

Enlin,  lorsque  le  robinet  esl  enlitTomeuL  leriué,  et  (ju'il  n'y  a 
pas  de  pression,  le  manomètre  mai  (pie  Odans  les  deux  ln  anches. 

Quant  il  I  t  marche  à  suivre  dans  les  expériences  sur  les  lan- 
ternes publiques,  Je  ne  puib  iiiieux  l'indiquer  qu'eu  rapportant 


â06  ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 

ici  les  expériences  ((uc  j'ai  faiies  pour  i'euquètesur  l'éclairage 
au  gaz  de  la  Métropole. 

ÊCLAIBAGB  DB  LONDRES.  HAUCHE  A  SmW  DANS  LES  BXPiRIBRCBS 
SUB  LES  LANTElkNBS  DES  IQES. 

L*appareil  consiste  simplement  eo  on  manomètre  et  une 
petite  pièce  en  T  qa*on  assemble  lorsque  Ton  veut  mesurer  la 
pression. 

On  désigne  18  ou  90  lanternes  au  choix  du  surveillant,  prises 
en  différents  endroits  du  district,  et  on  les  numérote  soigneuse- 
ment pour  pouvoir,  au  besoin,  constater  leur  identité. 

On  mesure  la  pression  à  chaque  heure  de  la  nuit  ou  aux  ins- 
tants où  Ton  sait  qu'elle  varie. 

On  inscrit  les  pressions  sur  une  feuille  dont  voici  le  modèle  : 

IHHrict  ou  paroisse  (U  

Pressions  dam  la  nuit  du  .  »  ,  ,  ,  


NUMÉROS 


8  H. 
DER 


DES 


LAMPIiS. 


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KULAÏUÀGË  AU  GAZ. 


MARCae  A  SUIVRE  POUR  MESURER  LA  PRESSION. 


Soufflez  la  flamme ,  dévisses^  le  brûleur  en  laissant  le  robinet 
parfaitement  dans  la  position  que  lui  a  donnée  Tailumeur.  Met- 
tez la  pièce  en  T  à  la  place  du  brûleur,  puis  vissez  le  brûleur 
sur  la  pièce  en  T;  njontoz-y  le  manomMre,  pnisjisez  la  pression, 
d'ahord  lorsque  le  brûleur  est  fiTmé  ,  et  ensuilc  lorscjiie  la 
flamme  prend  le  môme  dévcloppemenl  qu'elle  avait  avant  l'ex- 
périence.  inscrivez  les  observations  dans  la  coloane  convenable 
de  la  feuille  dont  nous  avons  donné  le  modèle. 

Il  faut  autant  que  possible  in  endre  les  pressions  à  chaque 
heure  de  la  nuit;  si  on  ne  les  \)renâ  qu'à  de  plus  longs  inter- 
valles ,  il  faut  faire  tomber  les  essais  aux  moments  où  l'on  sait 
que  la  pression  varie. 

Dans  tous  les  cas,  il  faut  continuer  les  expériences  pendant 
six  ou  sept  jours ,  après  quoi  on  enlèvera  le  brûleur  îj  cliaque 
lanterne  essayée,  en  lui  donnant  le  numéro  Ue  la  lauienie,  et  on 
le  remplacera  par  un  nouveau  brûleur  semblable  pour  ne  pas 
inlerrumpre  l'éclairage  public. 

I!  faut  ensuite  soumettre  chariue  brûleur  aux  expériences 
nécessaires  pour  connaître  leur  dépense  aux  différentes  pres- 
sions qui  auront  été  mesurées. 

La  table  suivante,  calculée  d'après  le  Britisk  Mmanac,  sera 
utile  à  toutes  les  personnes  qui  s'occupent  de  l'éclairaj^e  i)ublic. 
Elle  indique ,  pour  chaque  mois  de  Tannée,  le  nombre  d'heures 
qui  s'écoulent  entre  le  coucher  et  le  lever  du  soleil.  II  sera  facile 
aussi,  d'après  cette  table,  de  calculer  pour  une  année  le  nombre 
dlieures  d*éclairai^c,  lorsque  Ton  fixe  d*autres  moments  que  le 
coucher  et  te  lever  du  soleil  pour  allumer  et  éteindre  les  hecs, 
par  exemple,  lorsque  Ton  cesse  d'édairer  pendant  les  clairs 
de  lune. 


tONB  XI. 


14 


m 


ÉCUIRAGB  AU  GA2. 


MOIS. 


NOUBRE 

D'HEURES 
QUI 

StCOOLENT 

£JiTAK 

Mmorr 

LE  LEVER 

DU 

SOLEIL. 


NOMBRE 

DHtURES 

S'ËCOULENT 

KKTBK 

MIDI 

ET 

LE  LEVER 

DV 

SOLEIL. 


NOMBRE 
O'HEORES 
QDl 

S*£COULENT 

IHTBB 

LE  LEVER 
DU  SOLEIL 
ET 
MiM  II 
CALCULÉ 
DAPnÉS 
LA  COLONNE 
PRÉCÉDENTE 


NOMBRE 
D'HEURES 
QUI 

S'ÉCOrLENTi 

LE  coucaEi 

ET 

LE  LEVER 
DU  SOLEIL 
ov 
SOMME 


COLONNES 
1  n  S. 


3 


Février. 

Mars. 

AvriL 

Mai. 

Juin 

JuHlel. 

Âoûl. 

Septembre. 
Octobre. 

Novembre. 


h.  m. 

105,27 
loô.fO 

120,27 

120  00 

800,01 
220,10 

17 


h.  m. 

i  i  j ,  .).> 

IM.  (  02 
207,.'>0 

2r><),2i 

:>^7,tiO 

2:;  1,12 

22<s28 

Ia7.n:i 

I2i,:; 

!  (M 


■  / 


h.  m. 

237,18 
1ÎM),27 

mMH 

1.^2,00 
l."2,3»> 
H2,Î0 
I2(î,48 
U:>,.12 
i7.>,.12 

2li,rj?j 
2.i:i,(M> 


h.  m. 

f  l.f7 

577.i'-.> 
.>0M« 

262 
22î>.^ 

29i,2i 
.-i2,ll 

<:;;.!  fi 


2lu2,0i 

A  n  jouter  \umr 
\t'i<  ;Hmn\s 
hissexlilcs. 

6,40 

6.23 

f 

13.12 

S23?.26 

Nombre  moyen  d^heures  qui  s'écoulent  entre  le  coucher  et  le 
lever  du  soleil  :  3  ans  &  4304,15  par  an  »  12,912,43 

lanà   4,317,27 

4  ans   17,230,12 

Moyenne  4307  heures  33  miuules. 


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ËCUiaAG£  AU  CÂl, 


90d 


RÀiliUTEUR  DE  PHESSiON  POUH  LES  LAMPES  PLBLlQliES. 

Dès  les  premiers  jours  où  Ton  appliqua  lo  gaz  à  Téclairage 

public,  on  apprécia  la  nécessité  de  régulariser  la  pression 
•  et  (If  la  rendre  indépcudaulo  des  changements  brusques  qui 
peuvent  sur\'enir,  soit  dans  les  conduits,  soit  dans  In  gazomètre. 
A  cette  fin,  ou  omiiloya  le  régulateur  (governor).  C'est  une 
clociicà  gaz  avec  un  U\\  au  d'admission  et  un  tuyau  d'émission, 
l^luvîiu  d'admission  a  à  son  intérieur  un  cône  (jui  s'élève  avec 
la  cloche,  quand  ia  pression  augmente,  et  descend  avec  elle 
quand  la  pression  diminue.  A  mesure  que  le  cône  s'élève ,  il 
intercepte  de  plus  en  plus  le  passage  du  gaz ,  tandis  qu'en  des- 
cendant il  Taugmente.  Son  mouvement  régularise  donc  la 
dépease  du  gaz  en  raison  inverse  de  la  pression ,  m  admettant 
moins  de  gaz,  quand  la  pression  augmente,  et  plus  de  gaz^ 
lorsqu'elle  diminue. 

Lorsqu'un  régulateur  fonctionne  bien ,  l'écoulement  du  gaz 
parle  tuyau  d'émission  est  constant,  quelle  que  soit  la  pression 
ou  le  tirage  dans  le  tuyau  d'introduction. 

Dans  mon  traité  sur  les  appareils  à  gaz,  Weale's  liudimentary 
séries,  p.  230,  j'ai  donné  une  descripliou  détaillée  du  i  r-ulaieur. 

On  a  fait  sur  le  même  modèle  de  petits  régulateurs  à  l'usage 
des  grands  édifices.  Pour  des  constructions  d'une  certaine 
élf'rdue  .  il  est  bon  d'y  placer  un  régulateur  à  chaque  étage,  et 
i>ieu  entretenus  ils  fonctionnent  convenablement. 

Dans  les  hôtels  et  les  grands  établissements  publics ,  où  la 
^surveillance  du  personnel  est  difficile  ,  l'emploi  du  régulateur 
est  le  meilleur  moyen  d^empècber  de  gaspiller  le  gaz.  Toutefois, 
il  est  facile  à  tout  consommateur  de  régler  sa  consommation  de 
gaz  sans  employer  de  régulateur.  • 

Par  une  singulière  erreur,  les  consommateurs  de  gaz  veulent 
absolument  en  régler  la  consommation ,  en  ouvrant  plus  ou 
moins  le  robinet  de  cbaque  bec  en  particulier ,  Jusqu'à  ce  qtie 
la  flamme  prenne  un  développement  convenable.  Or,  dans  cette 
condition ,  le  gaz  ne  brûle  pas  de  façon  à  donner  le  plus  dQ 


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SIO  ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 

lumière  possible  avec  la  moindre  dépense  :  lo  courant  de  gaz 
arrêté  en  pariie  se  brise  contre  les  parois  du  tuyau  et  comme  il 
n*a  pas  le  temps  de  se  reformer ,  la  flamme  se  dentelle ,  s^épar* 
pille  et  vacille.  G*est  le  robinet  du  compteur  qa*il  faut  ouvrir 

plus  ou  moins  :  le  robinet  spécial  de  chaque  bec  doit  être  com- 

plèlenienl  ouvert. 

Le  robinet  du  compteur  pouna  servir  à  régulariser  la  con- 
sommation pour  l'étage  où  il  est  placé  et  pour  Tétage  supérieur  ; 
en  sorte  que  si  ion  place  ,  comme  d'ordinaire  ,  le  compteur  au 
sous-sol,  son  robinet  servira  de  ivgulateur  pour  les  caves  et 
le  rez-de-chaussée.  Dans  les  constructions  élevées ,  il  serait 
bon  de  placer  un  robinet  régulateur  à  chaque  étage.  Cest 
à  ce  même  robinet  qu*iL  faudra  recourir  si  la  pression  vient 
à  varier. 

Pour  les  grands  établissements ,  où  la  surveillance  du  service 
est  difficile,  Tavantage  de  cette  méthode  est  évident,  car,  si  c'est 
à  chaque  bec  que  Ton  doit  régulariser  la  consommation ,  tout 
individu ,  qui  a  un  bec  à  sa  portée,  peut  prodiguer  le  gaz  sans 
aucune  retenue.  Si ,  au  contraire ,  la  consommation  n*e$t  suffi- 
sante que  lorsque  le  robinet  spécial  de  chaque  bec  est  entière- 
ment ouvert,  et  si  c'est  le  robinet  du  comi)teur  qui  rèj(le  lecou- 
lement ,  il  est  évident  qu'on  ne  pourra  jamais  consommer  plus 
de  gaz  que  n'en  fournit  la  source  Si  les  consommateurs  y 
réflé(  Il  s  lient  un  peu,  ils  y  trouveraient  un  facile  mo>'ea 
d'économie. 

Tout  cela  est  mieux  compris  dans  le  Nord  de  l'Angleterre  fjue 
dans  tout  le  reste  du  pays,  et  cependant  j'y  ai  souvent  vu  le 
robinet  spécial  de  chaque  bec  tourné  à  chaque  instant  pour 
tâcher  d'obtenir  une  lumière  uniforme  :  on  n'y  réussit  guère , 
tandis  qu'en  ouvrant  convenablement  le  robinet  du  compteur 
et  laissant  les  robinets  des  becs  entièrement  ouverts,  on 
obtiendrait  une  flamme  constante ,  avec  une  dépense  beaucoup 
moindre. 

On  se  plaint  quelquefois  de  Tennul  de  devoir  recourir  au 
compteur  pour  régler  la  dépense ,  et  c'est  lorsque  le  compteur 
est  dans  les  souterrains.  Mais  pourquoi  le  placer  là  ,  ou  |)lulôt 
pourquoi  ne  pas  euiployer  un  moyen  d  ayir  sur  le  robinet  du 


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ÉCLAlBAr.E  AU  CAZ.  211 

compteur,  d'un  endroit  quelconque  du  bàiiraent?  On  pourrait 
môme,  comme  objet  d'art  servant  à  la  décoration  du  plus 
beau  salon  ,  faire  un  cadran  indiquant,  à  la  première  vue,  l'état 
du  robinet  et  fournissnnt ,  nu  moyen  d'une  clef  semblable  à  une 
clef  d'horloge,  un  moyen  facile  d'agir  sur  le  robinet  et  de  régler 
la  consommation.  A  Leed  et  dans  le  Nord,  ces  .sortes  d'appa- 
reils sont  fort  communs.  On  [leut  s'ea  procurer  chez  M.  Carnaby, 
Skinner  strcet,  Snowliill ,  London. 

Revenons  maintenant  nuK  réji:ulateurs  pour  les  lanternes  des 
rues;  ce  sont  de  irès-peiits  appareils  appliqués  à  un  soul  bec, 
et  dont  la  construction  est  fondée  sur  le  même  principt  aun  les 
grands  régulateurs  :  ils  renferment  une  clocbp  dont  la  position 
dépend  de  la  pression  du  ga/ ,  un  tuyau  d  aduiission  et  un 
tuyau  d'émission  ,  et  dans  le  premier  un  cône  qui  suit  les  mou- 
vements de  la  cloche  et  ouvre  ))lus  ou  moins  la  section  d'admis- 
sion. Dans  de  certains  régulaieurs,  comme  ceu.xdeSugg,  de 
Paddon  ,  de  Ford,  la  cloche  n'est  pas  mobile,  mais  son  plafond 
est  flexible  ,  ce  qui  revient  au  m^^me  pour  le  mouvement.  11  en 
est  de  môme  dos  régulateurs  que  l'on  a  faits  pour  les  colonies  et 
pour  rexj>ortation.  Daus  le  régulateur  de  Clybran ,  la  cloche 
mobile  ,  au  lieu  de  plonger  dans  l'eau  ,  plonge  dans  le  mercure. 

La  figure  5  représente  le  régulateur  construit  chez  M.  \Yil- 
liam  Sugg ,  Marsham-street ,  Westminster.  Ce  régulateur  fut 
d'abord  adopté  par  la  Gharlerad  Gas  Company,  dans  le  district 
de  WestmiDsler  comprenant  les  paroisses  de  St-Margaret  et  de 
$t-Jean-l*Évangélisle<  Les  Compagnies  Impériales ,  'V^Testern  et 
autres,  ToQt  depuis  adoptée. 

DESCRIPTION  00  RÉGDLATBUR  DE  SUGG. 

« 

A,  ta^u  d'admission  s*asseniblant  aa  tuyau  de  service  de  la 
lanterne  ; 

B ,  chambre  conique  ; 

G,  soupape  hémisphérique  assemblée  par  une  tige  au  plafond 
de  la  cloche  k  gar.  et  qui  sert  k  ouvrir  plus  ou  moins  le  passage 
du  gaz ,  selon  qu'elle  descend  ou  monte  ; 


ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 


D ,  disque  métallique  formant  le  plafond  du  réservoir  à  gaz; 
£,  cylindre  de  cuir  formant  la  paroi  de  la  cloche; 

F ,  tayau  d'émission  conduisant  le  gaz  de  la  cloche  an  brûleur; 

G,  G,  contre- poids  en  plomb  destinés  fa  régler  la  pression 
dtt  gaz  de  manière  fa  ce  que ,  lorsque  l*on  se  sert  d*un  brûleur 
donné,  il  ne  passe  qu'un  certain  volume  de  gaz  fa  toutes  les 
pressions  excédant  la  pression  initiale  quand  le  régulateur  est 
enlevé; 

H  ,  tuyau  fileté  pour  s'assembler  au  brûleur; 
1,  enveloppe  extérieure  de  l'instrument. 
Ces  régulateurs  se  vendent  fr.  3,75  la  pièce. 

RiGDUTEUR  DE  PADDON  ET  l»B  FORD. 

La  Ûgnre  6  représente  le  régulateur  de  MM.  Paddon  et 
Ford,  ta  Compagnie  Impériale  Ta  adopté  la  première  pour 
maintenir  la  pression  dans  les  endroiis  élevés  de  leur  district, 
vers  Paddington  and  Hampsead  Heath.  Depuis,  on  s'en  est  aussi 
servi  dans  d*autres  districts  de  la  métropole. 

A ,  tuyau  d'admission  qu*on  visse  sur  le  tuyau  de  service  de 
la  lanterne  ; 

B,  soupape  conique  en  acier  aimanté  qui  agit  comme  la  pré- 
cédente et  qui  est  aussi  reliée,  au  moyen  d'une  lige,  au  plaiond 
de  la  cloche  ; 

C ,  boîte  eu  fer  doux  qui  maiotient  le  cône  dans  sa  position 

au  centre; 

D,  disque  de  métal  formant  le  plafond  de  la  cloche; 

F,  cuir  flexible  formant  la  paroi  de  la  cloche  ; 

G,  enveloppe  extérieure  du  régulateur  ; 
fl,  tuyau  fileté  pour  recevoir  le  brûleur  ; 
I ,  cône  Qleté  pour  s*adapter  au  brûleur  ; 
K,  brûleur; 

L ,  tuyau  d*émis8ion  conduisant  de  la  cloche  au  brûleur. 


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ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 


S13 


RÊGUIATEUR  A  MERCURE  DE  CLTDRAN. 


Lr  figure  7  représente  le  régulateur  en  usage  Si  Bolton  et 
dans  d'autres  villes  du  Lancashire ,  avec  le  robinet  particulier 
pour  les  lanternes  qa*on  allume ,  au  moyen  de  tiges  à  falot , 
sans  échelle. 

A,  douille  pour  assembler  le  régulateur  à  la  vis  du  tuyau 
du  robinet  ; 

B ,  entn'e  conique  du  gaz  ; 

C ,  C ,  chambres  remplies  de  gaz  lorsque  le  régulateur  est 
en  activité; 

D,  cloche  à  gaz. 

E,  rainure  annulaire  contenant  le  mercure  dans  lequel  la 
cloche  monte  cl  descend  ; 

F,  soupape  avec  sa  tige  suspendue  comme  les  précédentes 

ei  agissant  de  lu  même  façon  ; 

G ,  tuyau  d'admission  conduisant  de  la  cloche  au  brûleur  U; 

1 ,  robinet  du  tuyau  rie  service  ; 

K  ,  manche  de  la  clef  du  robinet  se  manœuvrant  au  moyen 
du  crochet  de  la  Mç^e    falot  ; 

T.  «  ouverture  mobile  qu*on  enlève  pour  mettre  ou  ajouter 
du  mercure. 


Les  opinions  sont  fort  partag^'es  sur  Tapptication  des  régu- 
lateurs aux  lanternes  des  rues. 

Il  est  incontestable  qu*its  donnent  une  flamme  d'une  unifor- 
mité presque  parfaite ,  premier  et  grand  perfectionnement  : 
car  combien  la  flamme  ne  variait-elle  pas  quand  la  consom- 
mation descendait  de  149  il  50  hires  h  Tlieure ,  dans  nne  même 
nuit.  Ensuite  Touverture  complète  du  robinet,  dont  le  passade 
est  parfaitement  poli,  empêche  ces  vacillations  si  désagréables 
de  la  flamme ,  et  avec  une  même  dépense  de  gaz  on  obtient 
beaucoup  plus  de  lumii^'re.  ____ 


ORSBRVATIONS  SDR  I.ER  RfiGtlLATEDRS. 


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21i  ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 

D'un  autre  c6[6,  remploi  des  régulateurs  est  sujet  à  un  grand 
inconvénient.  Si  le  régulateur  est  tel,  qu'il  ne  permette  pas  le 
passage  de  la  quantité  voulue  de  gaz  «  à  la  pression  minima , 
les  conditions  dn  contrat  ne  sont  plus  remplies  par  les  ven- 
deurs. Avec  des  becs  trop  petits,  le  régulateur  devient  un 
obstacle  que  la  faculté  de  pouvoir  tourner  la  clef  du  robinet  ne 
pourra  jamais  vaincre.  Enfin  «  au  moindre  dérangement  du 
régulateur ,  on  n*a  plus  la  dépense  voulue.  Hais  ces  inconvé- 
nients, qui  ne  peuvent  être  attribués  qu'au  mauvais  état  des 
appareils  et  non  au  principe,  disparaissent  par  une  surveillance 
active  et  intelligente. 

Il  est  de  l'intérêt  des  administrations  locales ,  autant  que  des 
Compagnies,  de  connaître  les  pressions  sous  lesiiuclles  brûle 
le  gaz  dans  leur  district.  De  là  la  nécessité  de  placer  en  dilîercnls 
points  des  mauoaièlres  écrivants.  Les  diagrammes  doivent  être 
tels  que  l'employé  de  la  plus  simple  intelligence  puisse  y  lire 
immédiatement  l'étal  du  régulateur  et ,  au  besoin,  les  chan- 
gements à  y  faire.  Ensuite  on  pourrait  essayer  tous  les  régu- 
lateurs avec  leur  brûleur,  avant  de  les  placer  aux  lanternes. 

L'emploi  des  régulateurs  exige  que  les  robinets  soient  entiè- 
rement ouverts,  et  si  Ton  ne  surveille  pas  Fexécution  de  cette 
condition ,  on  s*expose  inévitablement  k  ne  plus  obtenir  la 
quantité  voulue  de  gaz.  Getiecondition,  loin  d*ètfe  un  défiftut,est 
une  des  meilleures  qualités  du  régulateur ,  et  le  public  qui  voit 
le  robinet  cnli«'remcnt  ouvert,  ne  se  laisse  plus  aller  h  ces 
soupçons,  à  cette  méliance  que  lui  inspirent  toujours  des 
robinets  à  moitié  tournés. 

L'emploi  du  compteur  pour  les  lanternes  publiques  ne  doit 
pas  dispenser  de  celui  du  régulateur;  car  le  régulateur  ajoutera 
toujours  à  l'économie,  à  la  régularité  de  la  flamme  et  réparera 
les  défauts  d'appréciation  inévitables  de  la  part  de  TaUumeur. 

mSTMJMBMTS  POUR  ALLDHBR  ET  ÉTEINDRE  LES  LAMPES  PUBUaOlS 

SANS  EHPLOTBR  D*ÉCHBLLR. 

Il  y  a  longtemps  que»  pour  allumer  les  bougies  de  Itistres  fort 
élevés,  on  emploie  un  bAton  surmonté  d*une  mèche;  pour  un 


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ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 


S15 


luslrn  à  f;a/,  il  siitTisait  d'ajouLer  au  liaul  du  bâton  un  petit  talon 
propre  à  lourn»  r  la  clef  du  robinet.  Mais  pour  les  laniornes  des 
rues,  une  roècho  ne  sufiisait  plus;  il  fallait  une  lampe  qui  put 
rester  allumée  malgré  le  vent  et  la  pluie.  A  Paris,  depuis  plu- 
sieurs années»  on  emploie  un  instrameiitqui  diffère  peu  de  celui 
que  nous  allons  décrire  et  qui  s*emploie  à  Manchester. 

Figure  8 ,  élévation  de  la  lampe  ei  de  la  tige. 

Figure  9  «  élévation  de  la  lanterne  complète  avec  son  enve- 
loppe criblée  de  trous  et  de  sa  tige. 

Figure  10,  coupe  de  la  lampe  montrant  la  mècbe  et  le 
réservoir  d'huile. 

Figure  11,  élévation  du  chapeau  par  lequel  on  remplace  la 
lampe  pour  éteindre  les  lanternes. 

Figure  19,  coupe  de  ce  chapeau. 

A,  partie  inférieure  de  la  tige  en  sapin,  longueur  i^;  dia- 
mètre 0"*,03; 

B,  partie  supérieure  de  la  tige  en  sapin;  longueur  1*;  dia- 
mètre O'i'.OSS; 

G,  fermoir  qui  sert  à  rattacher  les  deux  parties  de  la  tige 
pour  n*en  former  qu*une  seule  pièce; 

D,  lampe; 

E ,  fermoir  qui  sert  à  attacher  à  Textrémité  de  la  tige ,  soit  la 
lampe,  soit  le  crochet  pour  manœuvrer  le  robinet  : 

F,  réservoir  à  Thuile  de  la  lampe; 

G ,  niéche  de  la  lampe; 

H,  enveloppe  criblée  de  la  lampe,  destinée k  la  ventilation 
et  ù  la  sortie  des  gaz  brûlés  ; 

I ,  ressort  pour  attacher  et  ftxer  l'enveloppe  ; 

K,  dùme  perforé  de  trous  par  lesquels  le  gaz  vient  s*enflam- 
mrr  nu  contact  de  la  flamme  de  la  mèche  ; 

L ,  crochet  pour  ouvrir  et  fermer  le  dessus  de  la  lanterne 
à  gaz; 

M,  chapeau  recevant  le  crochet  destiné  à  tourner  la  clef  du 

robinet  quand  on  éteint  les  lanternes. 

La  mani('ro  de  se  servir  de  l'instrument  mérite  à  peine  une 
description.  1/allumeur,  ayant  bien  préparé  la  lampe,  sort  la 
lige  k  la  main.  Arrivé  près  d'une  lanterne,  il  tourne  la  clef  du 


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tl6  ÉCLAIRAGE  AU  GAZ. 

roliiiipl  de  sfîrvice  on  la  poussant  vei*s  le  haut  an  moyon  du 
rrculKn  L.  Il  rrirve  eiisnilc  1o  couvercle  de  la  lanterne  (jiii 
soiili've  line  pciiîe  vitre  à  ^oiulst|ui  se  trouve  an  fond.  An  môme 
instant,  le  j^az  ipii  s'i'ehappe  du  brùlcnr  pf'nMrf  par  les  irons 
du  dùm'*  de  la  îiimiie  K  et  >'er.nanii'ne.  î,a  ti;^»'  rclin'e,  la  petite 
vilre  se  releiine  par  son  proitrf'  poi'ls ,  et,  an  J)eboin.  ia  ciel' du 
robinet  est  ajustée  par  un  pt  ut  coup  du  ei  ui  liot  L. 

Le  matin,  l'allumeur  sorl  avec  In  li^'c  surnsontr"  du  chapeau  M, 
dttnt  le  cruclii't  L  snllit  pcni'  éleiiidri'  les  hmtciues. 

l/appareil  est  sinijile,  convenable  et  ne  coûte  que  quelques 
francs  ;  pour  appioprier  la  lanterne  à  gaz  et  y  iilaecr  hi  viti  e  à 
gonds  on  demande  moins  d'un  IVane.  Avec  nidiiis  do  tati^qie, 
un  allunT^nr  ]ieut  se  cliar^^^er  de  l'JO  lampes  au  lieu  de  lUD  et 
l'on  na  plu.-  iM'suiu  d  itii  uia^Msin  dechelles,  car,  pour  le  net- 
toyage des  lanternes,  une  môme  échelle  peut  servir  à  plusieurs 
allumeurs. 

V.  DWELS. 

(The  Attizau ,  lb61.) 


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ArPAUiL  A  CBiDFFtt  L'MB 

EN  irriUSANT  LES  GAZ  PERDUS  DBS  HAOTS^URHEACX, 


W.  BU8SIUS, 


La  grande  quantité  dn  combustible  que  nous  perdons  dans 
les  fourneaux,  sons  foniif  de  j^nz  qui  rf^pandriit  dniis  ralnios- 
phère,  justifie  les  recherches  actives  des  inj^énieurs  pour  iiiiliser 
de  la  manière  la  plus  avantageuse  les  ^az  qui  se  dt''^af,'eiu  des 
hauts-fourneaux  et  des  fours  à  coke.  Si  l'emploi  de  ces  gaz 
perdus  n'est  pas  encore  plus  généralisé  ,  ('«  st  (pio  Ips  nupareils 
mal  disposés,  au  lieu  d'amener  «ne  économie  de  couiDu^iible, 
ont  souvent  déterminé  une  consommation  plus  forte  qu'an  -  :ira- 
vant.  Du  reste,  la  question  est  loin  d'avoir  reçu  partout  une  solu- 
tion bien  rationnelle  et  nous  voyons  souvent  des  prises  de  gaz, 
convenablement  établies,  combinées  à  des  foyers  mal  disposés. 

Pour  toute  espL'ce  de  foyer,  il  est  néeessaire  de  diviser  les 
gaz  le  plus  possible  et  de  les  admellre  dans  un  espace  suffisant 
avec  la  quantité  d'air  nécessaire  pour  en  déterminer  la  com- 
bustion com|)lète.  Il  faut  en  outre,  pour  que  la  flamme  suit  bien 
vive,  que  le  courant  des  gaz  du  fourneau  ne  soit  pas  ralenti 
dans  le  foyer, et  le  meilleur  moyen  d'y  parvenir  est  d'enjployer 
des  conduites  d'une  section  très-large  et  des  cheminées  d'un 
diamètre  et  d'une  hauteur  bien  proportionnées.  Celles-ci  doivent 
dépasser  le  tiaat-foaraeaa  de  la  moitié ,  ou  mieux  encore  de 
toute  Si  bttiteiir. 


218  APPAHEIL  A  CHAlFFEa  L'AIR. 

Les  foyers  doivent  avoir  des  ouvertures  suffisantes  pour 
rarrivée  des  gaz  et  disposées  de  manière  à  les  répartir  éga- 
lement.  Enfin  les  canaui  doivent  être  munis  de  registres  pour 
régler  au  hesoin  l*admission  des  gaz. 

^appareil  de  M.  W.  Bussius,  représenté  planche  10  et  ser- 
vant à  Tutilisalion  des  gaz  des  hauts-fourneaux  ou  des  fours  à 
coke ,  nous  paraît  réaliser  loutcs  ces  conditions. 

La  ligure  1  en  donne  une  coupe  vcrlicale,  la  figui-e  2  une 
coupe  longitudinale  et  les  fi^nires  3  et  i  des  coupes  horizontales, 
prises  diirérenls  niveaux.  L'air  froid  amené  par  la  coiuliiitc  a 
entre  d'abord  dans  la  caisse  on  fonte  bb  qu'iinr  ])arui  médiane 
sépare  en  deux.  De  l'autre  côté  de  l'appareil  se  trouve  une 
caisse  analogue  d  non  divisée  et  qui  n'est  pas,  comme  munie 
des  ajutages  a;  et  a;'.  Toutes  deux  sont  garnies,  à  leur  partie 
supérieure,  d'ajutages  disposés  suivant  deux  lignes  et  destinés 
à  être  réunis  par  des  conduits  eu  Q  renversé.  Du  premier  com- 
partiment de  la  caisse  ^»  le  vent  se  rend  dans  la  caisse  d  par 
les  conduits  ce,  et  de  la  caisse  d  il  retourne  dans  le  second 
compartiment  de  la  caisse  b  au  moyen  du  système  de  tuyaux  eee, 
puis  un  tuyau  coudé  f  ramène  dans  une  conduite  horizon- 
talc  gg  qui  traverse  tout  le  four  et  qui  conduit  Tair  échauffé 
aux  tuyères  par  l'intermédiaire  du  tuyau  de  conduite  h. 

On  n'a  pas  figuré  sur  le  dessin  les  valves  régulatrices  du 
courant  d'air  ijui  doivent  être  disposées  pW's  des  points  de 
l'eiiirtV'  et  de  la  sortie,  noij  plus  ((ue  celle  du  canal  ii  qui  vient 
se  bifur(jiier  sous  l'appareil  en  doux  bras  pour  répartir  unifor- 
mément le  gaz  dos  fourrionux,  au  moyen  des  passages  k,  k,k,  à 
Torificc  desquels  uue  traverse  aide  encore  à  une  dispersion 
plus  grande. 

Le  canal  t  a  été  divisé  en  deux  bras ,  afin  de  pouvoir  régler 
dans  chacun  d'eux  le  courant  du  gaz  au  moyen  de  registres , 
etc*est  là  un  point  essentiel,  vu  que  les  ouvertures  donneraient 
des  flammes  d'autant  plus  vives  qu*elles  seraient  placées  plus 
près  de  Tarrivée  du  gaz,  et  que  cette  marche  irrégulière  n'exis- 
tera pas,  si  des  registres  permettent  de  régler  l'arrivée  de 
ces  gaz. 

Les  canaux  et  ouvertures  sont  construits  on  briques  réfrao- 


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APPARBIL  A  CHAUFFER  L*A1R.  Si9 

laires»  les  autres  parties  de  Tappareil  peuvent  être  en  ma* 
çonnerie  ordinaire.  Pour  les  appareils  où  la  chaleur  est  vite 
absorbée  par  le  système  des  tuyaux  de  conduite ,  il  n*est  pas 
nécessaire  d*employer  des  matériaux  de  meilleure  qualité,  et 
dans  celui  de  M.  Bussius ,  les  flammes  »  depuis  leur  formation 
jusqu'à  leur  extinction,  sont  en  contact  continuel  avec  les 
parties  qui  doivent  être  chauffées  utilement,  et  ne  commu- 
niquent pas  leur  chaleur  aux  masses  des  parois  et  des  autres 
parties  du  four.  L'espace  entre  les  tuyaux  a  été  calculé  comme 
étant  largement  sulfisant  pour  un  bon  développement  de  la 
ilamme  et  pour  faciliter  les  réparations.  G*est  aussi  dans  ce 
dernier  but  que  Ton  a  placé  les  caisses  et  4  à  la  hauteur  du 
sol,  et  lorsqu'il  s*agit  de  remplacer  un  tuyau,  il  suffit  de  pra- 
tiquer une  ouverture  dans  la  paroi  extérieure ,  pour  retirer  la 
pièce  hors  de  service  en  la  faisant  passer  par-dessus  la  con- 
daile  g. 

On  reproche  aux  tuyaux  en  il  le  défaut  d'être  sujets  îi  des 
fuites;  mais,  en  cherchant  Torigine  de  ce  défaut,  M.  Bussius 
a  reconnu  (lu'il  résulte  de  ce  que ,  dans  la  construction  de  ces 
appareils  ,  on  fait  ^généralement  trop  peu  d'attention  aux  eiTets 
de  dilatation.  £d  conséquence,  au  lieu  de  fixer,  comme  dans 
les  antres  appareils ,  la  conduite  principale  invariablement 
dans  la  maçonnerie,  il  a  rendu  les  caisses  b  cld  complètement 
indépendantes  du  massif  en  les  faisant  reposer  sur  des  cy- 
lindres de  fer,  ce  qui  leur  permet  de  suivre  les  petits  mou- 
vements que  peuvent  produire  la  dilatation  ou  le  reirait. 

Uti  appareil  construit  suivant  ces  données  doit  conserver  ses 
joints  bien  hermétiques,  si  l'on  conduit  le  travail  avec  soin  et  si 
l'on  emploie  pour  lut  un  maslie  runqiosé  de  parties  finement 
pulvérisées  de  sel  aiuinoiiiac,  de  bri(|ue  pilée  et  de  limailles 
de  fer,  mélati^n'ps  d'abord  à  sec  ,  puis  iiume.ctées  et  entin  addi- 
tionnées d  un  peu  de  soufre  eu  lleur. 

Du  reste,  la  préférence  donnée  à  la  position  verticale  des 
tuyaux  en  fl  sur  la  position  horizontale  se  jiislitie  encore  par  la 
considération  qu'on  peut  leur  doiuier  une  épaisseur  moindre, 
ce  (pii  facilite  beaucoup  le  eliauiVa^^'  de  l  air  et  ce  qui  rend  la 
construction  bien  moins  dispendieuse.  L'épaisseur  qui  a  été 


m 


kPPAKBSL  A  CHAUFFER  L*Ain 


adoptée  pour  ces  tuyaux  ne  dépasse  pas  S  centimètres ,  tandis 
qa*on  ne  pourrait  leur  donner  moins  de  4  centimètres  si  on  les 
plaçait  liorizonlalement,  et  il  ne  faut  pas  oublier  que ,  plus  les 
parois  des  conduites  sont  épaisses ,  plus  œiles-ci  se  brûlent  et 
se  corrodent  facilement. 

£nfin ,  on  remarquera  que  le  four  est  muni  de  canaul  II , 
boucbés  par  une  brique  sèche,  par  lesquels  on  peut  amener  de 
rair  dans  Tappareil  et  qui  servent  de  soupape  de  sûreté  en  cas 
d*explosion. 

Les  gaz,  après  leur  combustion,  s'échappent  par  des  cameaux 
ménagés  dans  la  voûte  et  se  réunissent  dans  un  canal  collecteur 
m ,  qui  les  conduit  à  la  cheminée.  Celle-ci  doit  être  munie  d*un 
dapetà  son  orifice  pour  régler  convenablement  le  tirage. 

(ExtraiL  du  Beig-UuUsnmatmische  Zeilung  ,  11°  6 ,  i66i.  j 


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ARTS  MECANIQUES. 


EMPLOI  DU  HARTE&UPILON 

GOiiFËGTIÛN  DES  PETiïBS  PIÈCES. 


La  coufeclion  des  grosses  pièces  exige  remploi  de  puissants 
marieaux-pîIoDs  dont  IMntroducUon  dans  Tari  du  forgeron  a 
donné  les  résultats  les  plus  remarquables*  Cette  application 
n'est  pas  nouvelle;  mais  la  demande  toujours  croissante  de 
tv  rs  forgés  pour  la  construction  des  navires  et  les  chemins  de 
ter  lui  a  l'ait  faire  d'immenses  progrès.  £n  adaptant  ces  mar- 
teaux à  la  confection  des  pièces  d'un  usage  courant,  on  a  réalisé 
de  grands  avantages  sous  le  double  rapport  de  la  rapidité  de 
confection  et  de  la  supériorité  des  produits. 

Le  marleau-pilcm  dont  il  est  ici  question  el  leprésenté  pl.  H, 
fonctionne  dans  les  ateliers  de  M.  Riclîîird  Pearock,  Gaston 
founUnj,  Manchester,  et  il  paraît  jHiuvoir  èlie  présentr  comme 
type  également  aiiiili(  iihie  au  travail  des  grosses  et  des  petites 
pi (Vf^s,  comme  de  celies  for^îéps  an  nionlr.  Il  ne  marche  qu'à  la 
m;nn  et  est  à  siiîMile  ou  à  double  eOel,  à  volonté,  c'est  «i  dire 
(ju  il  peut  relomuer  pai-  ^ou  proi'ia  poids  seulement,  ou  one 
l'on  peut  renforcer  le  coup,  eu  laissant  agir  la  vapeur  au-dessus 
du  pibiun. 

La  figure  1  est  une  coupe  verticale ,  la  figure  2  une  vue  de 
côlr  ,  la  ligure  'ô  une  coupe  prise  à  travers  le  cylindre  à  volant 
et  la  chapelle  et  dessinée  sur  une  plus  grande  ecUcile. 


82i  ARTS  MÉCANfQUBS. 

Le  cylindre  à  vapeur  A  a  un  diamètre  de  10  pouces  (O'",'io-i; 
el  est  construit  pour  une  course  de  24  pouces  (0"',()t  ).  La  cha- 
pelle est  cylindrique ,  parfaitement  alébée  et  reçoit  une  soupape 
de  distribution  B  qui  nVst  qu'un  bloc  portant  îi  ses  deux  extré- 
mités un  bourrelet  bien  calibré.  Le  bourrelet  supérieur  a  deux 
moitiés  bien  distinctes ,  Tune  plus  haute  que  l'autre  (  voir 
figure  i  et  figures  i  et  8)  ;  de  sorte  que  si ,  au  moyen  du  levier 
à  manette  C  on  fait  laire  un  demi  tour  à  la  soupape ,  on  peut 
amener  devant  la  lumière  soit  la  moitié  la  plus  haute  du  bour- 
relet ,  soit  la  moitié  la  plus  petite.  Lorsque  la  soupape  est  dans 
la  position  marquée  au  plan  figure?,  la  vapeur  est  admise 
au-dessus  du  piston  dans  la  descente  (fig.  6),  mais  si  on  Tamène 
dans  la  position  (fig.  3),  le  bourrelet  additionnel  ferme  la 
lumière  supérieure  (fig.  10)  et  le  mouton  tombe  par  son  propre 
poids.  Les  figures  4  à  6  montrent  les  positions  supérieure , 
moyenne  et  iiiléricure  de  la  soupape,  lorsqu'on  la  tourne  pour 
admettre  la  vapeur  au-dessus  du  piston»  dans  la  course  de  haut 
en  bas.  Les  figures  8  à  40  montrent  les  mêmes  positions  lors- 
qu'on fait  faire  à  la  soupape  un  demi  tuur  pour  fermer  la 
lumière  supérieure.  Quant  au  mouveuienl  de  va  et  viciil  de  la 
soupape,  il  lui  est  communiqué,  à  la  main,  au  moyen  du  levier 
h  manette  D  (fig.  2).  La  soupape  est  creuse;  son  poids,  celui 
de  sa  tige  et  celui  du  levier  sont  équilibrés  au  moyen  du  res- 
sort E.  Pour  empêcher  le  piston  de  dépasser  sa  course  dans  le 
cylindre ,  on  a  fixé  an  bftti  un  levier  d*échappement  F  (fig.  i  ) 
et  au  mouton  an  galet  G  qui  vient  frapper  le  levier,  te  levier  F 
est  en  communication  avec  la  soupape  ;  lorsqu'il  est  frappé  par 
le  galet  6 ,  il  fait  descendre  la  soupape  et  la  vapeur  s'échappe 
par  le  dessous  du  piston. 

L*assemblag6  du  piston  à  sa  tige  est ,  comme  ordinairement , 
compobé  d'une  douille  conique  et  d'un  écrou.  L'assemblage  de 
la  tige  du  piston  ;ai  mouton  est  une  douille  cylindrique 
(lig.  11  et  12);  mais  le  diamètre  du  trou  est  plus  grand  de 
l'.l  df*  pouce  que  celui  de  la  li^^e  afin  de  laisser  du  jeu;  ensuite 
deux  clefs  sur  les  côtés  de  la  lige  la  fixent  au  mouton.  Il  est 
nécessaire  de  laisser  un  jeu  ,  car  la  variété  des  pièces  à'forger 
est  telle  que  Ton  ne  peut  répondre  des  mouvements  qui  se 


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ARTS  ■ÊCAMIOIIK.  Stô 

produiront;  et  ces  mouvoments  s*exerçaiit  par  chocs  on  peut 
craindre  qne  la  tige  ne  se  brise.  Le  poids  dn  piston,  de  la  tige 
et  do  monton  est  de  1100  livres  kil.)« 

Cette  description  est  extraite  d*un  rapport  In  à  Vone  des  der- 
nières séances  de  l'Assodation  des  Ingénieurs  mécaniciens  de 
Birmingham.  Aox  observations  présentées  par  le  président  et 
par  d*autres  membres,  M.  Peacocli  a  répondu  iiue  irois  marteaux 
de  ce  genre  fonctionnaient  dans  ses  ateliers,  Tun  depuis  huit 
mois,  et  que,  pour  les  dimensions  figurées  dans  le  dessin, 
leur  prix ,  indépendamment  de  Tenciume,  tHait  de  175  livres 
(4,375  fr.).  Montrant  une  soupape  en  grandeur  d'exécution,  il 
fit  remarquer  qu'elle  était  équilibrée  au  moyen  d  un  creux 
livrant  passage  à  la  vapeur,  et  qu'elle  permettait,  par  la  forme 
du  bourrelet  supérieur,  de  ne  donner  qne  de  légers  coups  à 
la  fin  d'une  opération. 

Lo  principal  mérite  de  ce  marteau-pilon  est  son  extrême 
simplicité.  Di'livré  d'un  jeu  de  fer  pour  mouvoir  la  soupape, 
il  est  cntiîTcnicnt  soumis  h  la  volonté  de  l'ouvrier,  sans  dé- 
pendre d'unn  marche  rcgulirre  qui,  quelquefois,  est  loin  de 
convenir  au  travail.  On  voit  par  là  qu'il  est  particulièrement 
utile  pour  des  chaudes  qui  ne  requièrent  pas  deux  coups  égaux. 

On  a  laissé  un  coussin  élastique  pour  faciliter  lascension  du 
marteau  ajtrès  le  coup  et  pour  le  tenir  en  suspension  au  besoin. 
Comme  économie  de  ronibuslible,  on  ajouter  au  cylindre 
une  chemise  de  vapeur,  quoique  ce  soit  une  nouvelle  dépense 
première.  Celle  addition  était  inutile  dans  les  ateliers  de 
M.  Peacock,  où  le  marteau  était  alimenté  par  de  la  vapeur 
qu'on  laissait  échapper  quand  le  marteau  chômait.  \m  enfiint 
manœuvrait  la  soupape,  sous  les  ordres  du  forgeron;  avec  un 
peu  d'habiludc,  il  opérait  cette  manœuvre  avec  une  parfaite 
régularité,  lors([ue  le  piston  devait  exécuter  sa  course  entière. 

M.  Peacock  explicjua  le  moyen  employé  pour  obtenir  un 
assemblage  durable  de  la  tige  au  mouton.  Le  mouton  en  fer 
forgé  est  traversé  de  part  en  part  [)ar  un  trou  calibré.  \n  fond 
on  a  inséré  entn;  deux  rondelles  de  fer  un  coussin  de  bois  de 
chêne,  ou  de  tcak,  ou  de  frùue.  L'extrémité  de  la  lige  vient  buter 
contre  la  rondelle  supérieure.  Pour  ne  pas  délorcer  la  tige  par 
Toub  Xi.  m 


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di4  ARTS  HtCAMtOilBS. 

de&  tiuui  de  clavelle.  on  a  ikii  un  bourrelet  au-dessus  cl  on  a 
terminé  la  tige  p-ar  une  mastelle;  c'est  entre  les  deux  rebords 
que  paissent  les  elavolles.  Lorsque  l'on  monte  le  mai  Lcau .  on 
met  des  clavettes  provisoires  que  la  marche  serre  bientôt  forte- 
ment; on  remplace  ensuite  celles-ci  par  de  nouvelles  plus  fortes 
qui  peuvent  passer  trois  ou  quatre  mois ,  sans  qu'il  soit  néces> 
saire  de  les  vérifier.  D'ailleurs ,  l'expérience  a  prouvé  qu'après 
huit  mois  de  service  les  clavettes  étaient  encore  en  fort  bon  état. 

La  mancBuvre  ce  marteau  est  plus  hdle  à  Touvrier  que 
celle  d*uii  martesu  de  Nasuytli  de  15  cwt  (76f  kilog.  )  qui  se 
trouve  dans  les  mêmes  ateliers.  L'enfont  préposé  à  celte  ma- 
Bosuvre  n'a  besoin  que  de  trois  ou  quatre  jours  d'apprentissage 
pour  pouvoir  obéir  exactement  an  commandement  du  forgeron. 

V.  DWELS. 

(  Tke  MeehanU^t  Magatiine,  ) 


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CIAIIBIÈIBS  KT  lAGHINKS  k  mmtu 


1*  Chaudièrrs  marines  anc  njipfircil  6urchnulfcui\  {lar 
iMM.  UoRTOK  €i  KfiNDBicK,  planche  7. 

Le  nouveau  système  de  chaudières  pour  machines  marines  « 
pour  lequel  MM.  Horton  et  Kendriclc  ont  obtenu  un  brevet  en 

Anj,'loitTre ,  paraît  remplir  les  principales  conditions  que  les 
mécaniciens ,  comme  les  armatnirs  et  les  commissaires  df  lu 
marine,  réclament  depuis  longtemps  pour  ce  genre  de  génr- 
ratours  do  vapeur.  D'une  eonsiruclion  simple,  d'une  installaliou 
faille,  ces  chaudières  peuvent  fonctionner  à  liaute  pression 
av(o  sécuriif'' ,  et  elles  offrent  un  accès  convenable  pour  le 
nelloyage  et  les  réparations. 

Les  perfectionnements  introduits  par  ces  constructeurs  con- 
sistent essentiellement  dans  la  combinaison  d'une  ou  de  plu- 
deors  chaudières  à  foyer  (i),  avec  une  ou  plusieurs  chaudières 
iabutaires ,  verticales  ou  horizontales  et  dans  lesquelles  les 
tnbes  servent  à  la  circulation,  soit  de  Teau,  soit  des  produits  de 
la  combustion.  La  dernière  chaudière  tubulaire  verticale  est 
ntmie  â*une  botte  à  fUmée  dans  laquelle  se  trouve  un  appareil 
poor  surchauffer  la  vapeur,  avant  son  passage  an  réservoir  où 
tlle  est  prise  pour  le  service  des  machines.  La  planche  7  donne 
en  coupe  horizontale  ,  figure  1 ,  et  en  coupe  verticale  ,  fi^^ure  2 , 
Me  disposition  de  sept  ^haudi^res.  Des  quatre  chaudières  à 
foyer.\A,  A,  A^,  les  deux  [ireirn" n  s  ont  les  produits  de  la  com- 
bustion qui  ci  renient  autour  et  le  long  des  tubes  verticaux  rt,  « 
de  la  chaudière  li,  et  les  deux  dernières  autour  du  tnbp  ,  a,  de 
la  chaudière  B,.  De  B  et  B,,  les  produits  de  la  combustion 
remontent  par  les  tubes  verticaux  a,  dans  la  chaudière  C,  puis 
ils  traversent  rappareil  surchaufleur  £  commun  à  toutes  les 
chaudières. 


0  )  Lm  iBVoilettn  appelleiu  ckùnndièfw  à  fofftr  wîln  dsat  letqo«llM  It 
fci  «It  «prttfié  dineievest  à  l*ëcbatfll»meiit  4l«  t'Ma. 


iSd  ARTS  NÉCANiaUfiS. 

La  vapeur  surchauffée  se  rend  de  E  dans  le  réservoir  H ,  où 
elle  est  prise  pour  le  service  des  xuacbines.  Si  Ton  veut  isoler 
ou  démonter  Tune  des  chaudières  Â  Â,A|  A»,  il  sulllt  de  fermor, 
au  moyen  d'une  plaque  vissée,  le  passage  des  produits  de 
la  rombusiion  ainsi  que  les  tuyaux  servant  à  l'entrée  de  Teau  et 
à  la  sortie  de  la  vapeur. 

Les  Ûg.  3  et  i  donnent  en  coupes  transversale  et  longitudi- 
nale une  autre  disposition  dans  laquelle  deux  séries  de  chau- 
dières  horizontales  sont  adossées  à  une  boîic  h  fumée  commune. 
Dans  celle  boîte  est  un  générateur  particulier  que  les  inventeurs 
appellent  ^e>iera/eur  à  liante  pression  de  la  boîte  à  fumée.  11  se 
compose  de  deux  cylindres  G,, G,,  réunis  k  leurs  extrémités  par 
deux  tubes  coudés  et  communiquant  entre  eux  par  des  tul)es 
verticaux  placés  sur  toute  leur  :ont,'ueur.  La  vapeur  f,'énérée 
dans  cet  appareil  est  conduite  à  l'un  des  surchaufléurs  D  ,  D, 
qui  surmontent  les  chaudit  res  tubulaires  B,  B.  —  On  voit  que 
chaque  série  d(>  chaudières  réunies  a  son  surchaufleur  j)lacé 
immédiatement  au-dessus.  La  vapeur  surcliauflée  passe  dans 
le  réservoir  commun  E.  Les  produits  de  la  combustion  ,  en 
quittant  les  chaudières  à  foyer,  circulent  dans  la  boîle  à  fumée , 
entre  les  tubes  a  a  du  ;^'énérateur  C,  pour  passer  ensuite  par  les 
tubes  des  chaudières  B  et  le  long  des  parois,  dans  les  intervalles 
qui  séparent  les  chaudières  B  des  chaudières  A.  Arrivés  dans 
les  boites  antérieures  J ,  ils  se  rendent  aux  snrchauftéurs  qu'ils 
traversent  pour  venir  envelopper  le  réserv  h  de  vapeur.  Les 
portes  F  F,  ménagées  dans  les  boîtes  J ,  donnent  accès  aux 
chaudières  pour  les  nettoyer  ou  les  réparer.  • 

La  fig.  5  est  une  coupe  verticale  d'un  seul  ran^  de  chaudières 
disposées  de  la  même  manière  ([ue  les  deux  ran^^s  du  système 
précédent.  Les  tubes  a  o,  qui  réunissent  les  deux  cylindres  du 
générateur  à  haute  pression  de  la  boîte  à  fumée  «  sont  courbés 
en  arc  et,  derrière  la  paroi  de  cette  boîte,  est  un  Tort  revêlement 
en  argile  ou  en  briques  réTracialres.  —  La  chambre  de  prise  de 
vapeur  E  est  placée  au-dessus  du  générateur  G,  devant  le 
courant  des  produits  de  la  combustion  qui  ti-aversent  le 
surcbaufTeur. 

Toutes  les  cbaudières  et  les  foyers  sont  cylindriques ,  ei , 


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ARTS  MÊGANIQVRS. 


comme  on  le  voit  fig.  6,  7  et  8,  leur  disposition  peut  ôli'ô 
moditiée  de  manière  à  salis^re  à  toutes  les  conditions  de  rem- 
placement qui  leur  e^t  destiné  dans  les  bateaux.  —  Les  inven- 
teurs préfèrent  ne  donner  anx  chaudières  et  aax  foyers  qu'un 
diamètre  de  i'^JH  è  i",i5  sur  entant  de  largeur  ;  m^s  il  iCy  a 
rien  de  rigoureusement  arrêté  dans  ces  dimensions.  On  voit  que 
partout  la  forme  cylindrique  est  maintenue ,  ce  qui  permet  de 
générer  la  vapeur  à  une  haute  pression  »  sans  aucun  danger 
d'explosion. 

La  botte  à  ftomée  ordinaire  est  remplacée  par  un  générateur 
d*une  forme  nouvelle ,  composée ,  ainsi  que  nous  l'avons  dit«  de 
deux  cylindres  horizontaux,  supérieur  et  inférieur,  réunis 
par  deux  tubes  coudés,  rivés  à  leurs  extrémités,  et  communi- 
quant en  outre  entre  eux  par  une  série  de  tubes  verticaux.  Le 
cylindre  inférieur  sert  d*autel  aux  chaudières  à  ibyer  et  la 
génération  active  de  vapeur  qui  s*y  fiât  fovorise  la  circulation 
de  reau. 

Nous  mentionnerons  encore  la  rîmplidté  de  Vapparell  sur- 
chauffeur et  la  bonne  distribution  des  suiCices  de  chauffe.  Par 
cette  égale  distribution  de  la  chaleur,  on  évite  la  rapide  détério- 
ration des  plaques  dans  lesquelles  les  tubes  sont  insérés  et  des 
boîtes  à  fumée ,  et  Ton  obtient  tous  les  avantages  des  appareils 
tubulaires,  sans  devoir  recourir  à  remploi  de  nombreux  étais. 
On  sait  que  dans  les  chaudières  ordinaires,  qui  doivent  fournir 
de  la  vapeur  à  1^^  4  de  pression  par  cent,  carré,  le  grand  nombre 
des  états  rendent  le  nettoyage  et  les  réparations  très-difficiles, 
et  qu*il  en  résulte  de  nombreuses  détériorations ,  sans  compter 
l'augmentation  considérable  du  poids  mort  dont  on  charge  le 
navira. 

9*  Chaudière  de  Burcb  ,  planche  IS. 

M.  J.  Burch  de  Crag ,  près  Macclesfield ,  inj^énieur,  a  obtenu 
une  patente  «  pour  des  perlnciionnements  aux  chaudières  à 
vapeur  et  autre? ,  n  spcjcialement  applicaMrs  aux  chaudières 
verticales.  hul  qu'il  s'est  proposé  est  d'obtenir  dans  un  jjoiit 
espace  une  grando  surface  de  chauffe  ,  en  cons«rvaiit  tuuics  les 
conditions  de  résistaunu  et  de  sécurité.  Il  y  parvient  de  diffé- 


^ÎH  ARTS  MÉCANIQUES. 

rentes  maniero.'î  qui  Idittcs  ii.irtcai  de  ki  même  disposition  dans 
laquelle ,  au  centre  d'une  chaudière  verticale  ei  cylindrique ,  oa 
monte  uo  foyer  également  veriical  et  cylindrique  «  entouré  d'un 
eftrneeu  qui  lui  est  concentrique.  On  pput  laisser  ou  non  un 
espace  d*eaa  en  dessous  des  barreaux  de  la  grille  ;  puis  le  car» 
Aeiu,  (|ni  s*étend  drculairemetit  entre  lefoyeretTenveloppe 
métallique  de  la  chaudière  en  laissant  de  part  et  d*autre  un 
espacé  pour  Teau ,  peut  être  composé  â*un  seul  tube  aplati 
ou  de  plusieurs  tubes  circulaires  superposés.  Quels  qu'ils  soient^ 
ces  cameaux  communiquent  avec  le  foyer  par  le  c6té  diamé- 
tralement opposf^  à  la  porte  ,  et  avec  la  cheminée  par  une 
ouverture  pratiquée  ii  l  enveloppe  de  la  chaudière  du  cùiA 
mènip  dp  la  puriR  du  foyer.  Entre  le  foyer  et  le  carneau  aiiiin- 
laire,  l'espace  deau  doit  èire  de  deux  ou  trois  pouces  ;  les  cnr- 
neaux  eux-mêmes  ♦  pour  de  petites  chândi^res,  doivent  être  de 
trois  ou  (jualre  pouces.  Ces  dimensions  peuvent  èlre  réduites 
lorsqu'on  emploie  des  tubes  au  lieu  d'un  carneau  aplati.  La 
hauteur  du  oarneau,  ou  le  nombre  des  tubea,  dépend  de  la  hau- 
teur du  corps  cylindrique  du  foyer.  La  couverture  supérieure 
de  la  chaudière  a  la  forme  de  la  pointe  d'un  oeuf,  et  lorsqu'on 
place  une  chambre  d*eau  sous  la  grille  on  donne  au  fond  la 
torma  d*ane  calotte  sphérique.  Diaprés  Tinventeur,  les  foyers 
di  ces  chaudières  ne  peuvent  pas  avoir  un  trop  grand  diamètre. 

^our  augmenter  le  pouvoir  vaporisant ,  Tinventeur  construit 
daa  ohaudières  à  plusieurs  ibyers  superposés ,  indépendants 
Ihin  de  Tautre ,  et  il  laisse  entre  deux  foyers  successifs  une 
chambre  d'eau.  Dans  cette  disposition  ,  les  porte.s  des  foyers 
sont  égakiièeiii  indépendantes  l'une  de  i'aulre  et  n'ont  d'autre 
liaison  que  par  l'enveloppe  métallique  du  corps  de  la  chaudière. 
Au  lieu  de  ])lacer  les  portes  verticalement  l'une  au-dessus  de 
l'autre,  on  les  *li> posera  de  façon  h  ce  que  Ton  puisse  y  par- 
venir au  moyen  d  un  escalier  serpentant  autour  de  ia  cUaudiôre. 
11  n'y  a  qu'une  seule  chambre  de  vapeur  sous  le  dôme. 

Les  hg.  1  et  :i ,  pl.  1-2 ,  rei>résentent  hi  coupe  verticale  et  la 
coupe  horizontale  d'une  chaudièire  à  un  seul  foyer;  a,  foyer, 
c,  carneau  annulaire  aplati  séparé  du  foyer  par  Tespace  é 
rempli  d'eau  :  la  flamme  et  les  gaz  partant  du  foyer  suivent  It 


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ARTS  HteANIQOES.  989 

direction  indiquée  par.  les  flèches  ;  c' .  orifice  d'évacuation  des 
gaz  ;  y,  espace  d*e»i  extérieur  ;  h ,  chambre  de  vapem  ;  a'  « 
porte  du  foyer.  Ces  chaudières  sont  très-convenables  pour  des 
hateaux  construits  entièrement  en  bois  et  oik  les  cendriers 
seraient  dangereux. 

La  fig.  3  est  une  coupe  verticalo  d'une  chaudière  à  cameaux 
multitubulaires  K ,  dans  laquelle  il  n'y  a  pas  d'espace  d'eau 
BOUS  la  grille. 

La  fig.  4  est  une  coupe  ▼erlicale  dVine  chaudière  k  foyers 
superposés  et  à  carneanx  plais  que  Ton  pourrait  remplacer  par 
des  carneaux  multitubulaires,  à  chaque  foyer  ou  à  quelques-unit 
seulement.  Il  y  a  dans  la  figure  trois  foyers  superposés. 

3"  Ciiaudiève  de  Matuëson  ,  planche  12. 

M.  Halheson  de  Lahore-Temoe ,  Croydoo,  a  pris  une  patente 
pour  un  nouveau  système  de  chaudière  tubulaire,  composée 
de  deux  ou  plusieurs  hélices  de  tubes  concentriques  dont  Tin* 
térieur  forme  le  cameau*  Au-dessus  est  un  réservoir  d'eau  et  de 
vtpeur ,  qui  laisse  couler  l'eau  dans  les  tubes  par  le  dessous , 
tandis  que  ceux^'Ci  lui  renvoient  de  la  vapeur  par  le  dessus. 
Le  foyer  se  trouve  hors  des  hélices  de  tubes  ou  dans  l'espace 
cylindrique  qu'ils  entourent.  Le  réservoir  d'eau  et  de  vapeur 
reçoit  son  eau  d'une  pompe  foulante.  Gomme  l'évaporaiion  est 
très  rapide ,  la  vapeur  se  desséche  avant  de  se  rendre  au  réser- 
voir. La  figure  1,  pl.  fS,  explique  mieax  l'appartil  que  ne  le 
pourrait  fiiire  aucune  dcscrîplion.  Daus  cette  figure  on  a  sup* 
posé  que  l'axe  des  hélices  est  horizontal;  on  peut  le  faire 
vertical. 

b^b,  hélices  de  tubes  encaiss/i  s  dans  la  maçonnerie.  L'ex- 
trémité inférieure  de  ces  hélices  ploiigo  dans  la  bâche  c  ali* 
mentée  d'eau  par  le  réservoir  d  au  moyen  du  tuyau  ».  Le  foyer 
e  est  placé  en  dehors  des  hélices  et  l'espace  central  a  forme 
carneao  on  chambre  de  combuNiion  pour  les  gaz.  On  peui 
placer  le  foyer  dans  l'espace  g  même.  Eu  i,  à  l'extrémité  des 
hélices,  est  une  boite  tubulaire  portant  des  rainures  où  glisse 
le  registre  j  destiné  à  régulariser  le  tirage.  L'extrémité  supé- 
rieure des  hélices  communitiae  par  le  tuyau  ù  avec  le  réservoir 


330  ARTS  MÉCAHIQUBS. 

OU  ctaambte  d*eaa  et  de  vapeor.  Le  tayau  se  prolonge  trèa* 
battt  dans  le  réservoir  afin  d*éviter  que  Feau  y  pénètre ,  ce 
qni  empècherail  la  circalation  dans  les  hélices. 

4'*  Chaudière  à  vapeur  surclMuffde  de  M.  Rioley,  planche  12. 

M.  John  Ridley  de  Stagsbaw,  Northamherland,  surchauffe  la 
vapeur  en  la  faisant  passer  par  un  tuyau  en  hélice  dans  le  com- 
bustible même  du  foyer.  La  chaudière  A  ne  présente  aucune 
particularité  remarquable.  La  vapeur  formée  dans  la  chaudière 
passe  par  le  tuyau  C  et  se  rend  par  la  soupape  D  dans  les  ser- 
pentins E  et  F.  La  soupape  D  est  réglée  de  manière  que  lorsquil 
y  a  un  léger  excès  de  pression  de  la  vapenr  dans  le  surchauf- 
feur, elle  se  ferme;  en  outre,  lorsque  la  vapeur  est  suffisam- 
ment surchauffée ,  il  passe  une  petite  quantité  d*eau  avec  la 
vapeur.  La  botte  à  soupape  D ,  comme  on  le  voit  en  plan  fig.  2 , 
contient  deux  soupapes  a  et  b.  Tune  pour  Tadmission  de  la 
vapeur ,  Tautre  pour  l'admission  de  l'eau  par  les  tuyaux  D'IV. 
Les  soupapes  reçoivent  leur  mouvement  d'excentriques  à  came 
0,0,0,0,  fip:.  que  Tûn  peut  manœuvrer  à  la  main  au  moyen 
d'une  manivelle;  cette  manivelle  est  nécessaire  pour  admettre 
de  l'eau  dans  les  serpentins ,  lorsqu'il  n'y  passe  pas  de  vapeur. 
Alt  sortir  des  serpentins,  la  vapeur  passe  par  une  nouvelle 
soupape  modératrice  G ,  avant  de  se  rendre  à  la  machine. 
Celte  soupape  est  représentée  figures  3  et  4,.  Le  foyer  est 
circulaire,  ainsi  que  les  barreaux  de  grille I.  Il  se  charge  par 
le  dessus,  \m-  le  tuyau  H.  On  peut  attiser  le  feu  an  moyen  du 
ringard  à  fourche  K.  Pour  obliger  les  morceaux  de  combustible 
d'entourer  les  serpentins,  on  a  placé  des  anneaux  coniques  M 
à  la  partie  supérieure  et  N  à  la  partie  inférieure  du  foyer. 
Le  combustible  est  obligé  de  glisser  entre  les  spires  des  ser- 
pentins, après  avoir  rejailli  sur  ces  cônes.  Des  mhes  P  con- 
duisent la  fumée  à  travers  la  cUaudicre  vers  la  chemiuée  R. 

9*  AiipureU  de  H.  Newall  pour  chaugèr  Veau  iFaiimentatUm , 

planche  13. 

L'eau  d'alimentation  et  la  vapeur  de  décharge  arrivent  dans 
une  même  ciiamiire  de  capacité  variable  par  sa  dispojiition  k 


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ARTS  MÉCANIQUES.  23i 

joiDl  lélescopique.  Des  surfaces  »  môlalliques  ou  non ,  servent 
dlntermédiaire  à  la  chalotir  pour  passer  de  la  vapeur  k  Veau 
qui  les  baigne  dans  son  monvement.  Ces  sarfoces  reçoivent  le 
caloriqae  latent  de  la  vapeur  qui  8*y  condense  et  le  transmettent 
ï  Teau  d*alimentation. 

L  appareil ,  représenté  fig.  1  en  conpe  verticale  et  dont  la 
fig.  î  est  une  vae  de  côté ,  se  compose  d*an  cylindre  métal- 
lique A  qui  reçoit  par  le  tuyau  a  la  vapeur  de  décharge  de  la 
machine.  Dans  ce  cylindre  se  trouve  une  cloison  en  tôle  mince 
perforée  de  nuuibrenx  petits  trous  qui  supportent  une  série  de 
peiiles  hélices  de  fei',  représentées  dans  la  figure  par  des  traits 
pointillés.  Ces  hélices  sont  maintenues  verlicales  par  de  petits 
cylindres  à  mince  paroi.  Le  cylindre  A  est  recouvert  d'une  tôle 
perforée  sur  laquelle  l'eau  d'aiimeuiation ,  refoulée  dans  le 
tuyau  central  d,  vient  s'étaler  et  se  tamiser  avant  de  se  répandre 
snrles  hélices  et  de  venir  en  contact  avec  la  vapeur.  11  y  a  en 
mire  un  second  tuyau  central  qui  surmonte  le  couvercle  du 
cylindre  A  et  se  termine  au-dessus  à  un  robinet*  Le  cylindre  A 
e$t  recouvert  par  un  autre  cylindre  b  qui  Tembotte  et  glisse  à 
firmtement  contre  sa  paroi  extérieure.  Ce  cylindre  est  équilibré 
par  des  contre*poids,afin  de  rendre  son  mouvement  aussi  facile 
que  possible.  A  la  calotte  conique  du  second  cylindre  t  se 
trouve  fixée  une  petite  tige  verticale  portant  deux  taquets  des- 
tinés a  ouvrir  ou  Icruier  le  robinet  du  tuyau  supérieur  ,  lorsque 
le  cylindre  b  monte  et  descend.  Cette  ascension  et  cette  descente 
ont  lieu  par  suite  de  la  pression  de  la  vapeur  dans  l'appareil. 
Pour  éviter  les  chocs  de  la  cloche  supérieure  contre  le  robinet  » 
onainterpose  un  ressort  îi  boudin  qui, bien  disposé,  pourrait  en 
même  temps  servir  ù  équilibrer  la  cloche  ;  dans  ce  dernier  cas  , 
lusai^'cdes  deux  conire-poids  deviendrait  inutile.  Au  fond  du 
cyliadre  A  se  trouve  un  tuyau  c  qui  éublU  la  communication 
avec  la  pompe  alimentaire  de  la  chaudière. 

Ou  comprend  facilement  le  Jeu  de  Tap  pareil  :  la  vapeur  de 
déchaige  arrive  par  le  tuyau  a  dans  rintérieur  du  cylindre  ; 
elle  comprime  jusqu^à  un  certain  point  Tair  qui  y  était  contenu 
et  soulève  ainsi  la  clocbe  supérieure  b,  La  petite  tige  à  taquets 
OBvre  le  robinet  du  tuyau  supérieur  et  l*air  s*Achappe  libre- 


232  ARTS  JIÉCANU)!  KS. 

ment.  Alors  la  vapeur  vient  remplir  le  cylindre  et  échauffer 
les  surfaces  d*ab$orptioa  ;  puit»  afflue  l'eau  qui  leur  emprunte 
cette  chaleur  avant  de  s*écouler  par  le  tuyau  e  vers  la  pompe 
d*aIimentai!on. 

La  figure  3  représente  encore  un  appareil  semblable,  mais 
plus  particuli^rement  appropri(^  au  cas  où  la  vapeur  conserve 

encore  une  ccrlaino  pression.  Ici  il  y  a  un  troisiî'me  cylindre  e 
plact*  en  dessous  du  c  ylindïv  A  el  muni  d'un  pision  qui  pousse 
une  traverse.  Au  moyen  de  deux  liges  laU  iaits  la  travejM;  est 
liée  à  ia  cloche  supéritrun\  dp  factui  ;i  r-^  que  la  cloche  et  le 
piston  soient  obligés  de  se  mouvoir  on^i  inhle.  Lors(|iie,  par 
suitp  de  la  pression  de  la  vapeur,  la  cloche  se  soulève,  elle 
entraîne  le  pistou  qui  coni.u'ime  l'air  dans  le  cylindre  e  qui  fait 
les  fonctions  de  ressort,  c*  <  ylindrc  est  eu  communication  par 
un  tuyau  avec  une  cloche  f  munie  d'un  robinet  et  d'une  sou- 
pape de  sûreté.  L'objet  de  cette  cloche  est  de  régler  à  volonté 
la  pression  de  Pair  dans  le  cylindres. 

La  marche  de  ce  second  appar<il  est  absolument  semblable 
à  celle  du  premier  que  nous  avons  décrite. 

6«  Appareil  de  MM.  Davies  et  Allen  pour  prévenir  les 
explosions  de  chaudières ,  planche  i'S, 

L'appareil  a  pour  but  d'ùlt  indre  le  l'eu  lorsque  la  pression  de 
la  vapeur  dénas-;^  la  limite  voulue,  ou  bien  'o!S(iae  l'eau  est 
descendue  eu  dessous  du  niveau  inférieur.  Soit  i Jlg.  1)  une 
chaudi^re^,  foyer  Intérieur  vue  en  coupe  îrausversale.  MM.  Davips 
et  Alleu  placent  une  soupape  de  sUreté  à  double  siège  e  sur  le 
corps  cylindrique.  Les  sièges  sont  enfermés  dans  une  boîte  qui 
se  termine  en  dessous  par  un  tuyau  qui  est  ouvert  et  tixé  à 
Penveloppe  du  foyer.  Ce  tuyau  est  lâche,  afin  de  pouvoir  se 
dilater  et  se  contracter  facilement.  La  soupape  (fig.  2)  est  étiui- 
librée  comme  d'ordinaire  au  moyen  d'un  levier  à  contre*poidf: , 
mais  lorsque  la  pression  de  la  vapeur  a  vaincu  l'efTort  de  ce 
Gontre»poids,  non  seulement  la  vapeur  peut  s'échapper  par  rori< 
fice  supérieur  do  la  soupape,  mais,  pénétrant  par  les  lumit'^res  d, 
elle  se  rend  aussi  dans  le  tuyau  g  et  par  suite  dans  le  foyer 
pour  éteindre  le  feu.  La  vapeur  ne  cessera  de  s'échapper  ainsi 


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que  quand  la  pvf^ssion  aura  baissé  sunisaamjfiil  pour  (iifil  n'y 
ail  pins  aiiriin  «lan^îPr  h  craindre.  Enfin ,  1rs  iiivenlrnrs  ont 
appliqnt''  au  tuyau  o  des  rondelles  fusibles  a  la  liaiiltur  uiiiama 
du  niveau  de  l'eau.  Lorscjne  l'eau  descend  plus  bas  que  le 
niveau,  les  rondelles  se  fuudeut  cl  l'eau  et  la  vapeur  se  préci- 
pitent ensemble  sur  le  feu  pour  l'éteindre. 

On  le  voit .  cet  appareil  met  le  propriétaire  de  machines  à 
Tabri  des  consétiuences  que  pourrait  entratner  la  n^'^ligence  du 
chauffeur ,  et ,  en  outre,  c'est  une  source  de  grande  économie, 
jii  ToD  peut  appeler  dconoiiiie  ce  qui  n^est  que  llmposaibilité 
de  faire  une  perle. 

On  pourrait  imaginer  bien  d'autres  dispositions  de  l*appareil, 
noais  le  principe  resterait  le  mdme ,  et  c'est  au  principe  entier 
que  les  inventeurs  rattachent  leur  patente. 

7<>  Coulisse  ^'Alexandre  Alun  ,  planche  13. 

M.  Allan  s'est  proposé  de  remplacer  la  coulisse  courbe  de 
Stepbenson  par  une  coulisse  rectiligne  beaucoup  plus  facile  à 
construire  et  à  réparer.  Dans  la  coulisse  de  Stephenson ,  pour 
renverser  le  mouvement,  ou  bien  ou  fait  mouvoir  le  coulisiseau 
et  la  coulisse  est  fixe,  ou  bien  on  fait  mouvoir  la  couliisse  et 
le  coulisseau  est  fixe.  C'est  la  ilxité  de  Tune  des  deux  pièces 
qui  oblige  de  donner  la  forme  courbe  à  la  coulisse.  H.  Allan  a 
donc  rendu  mobiles  l'une  et  l'autre  pièces  en  combinant  les 
mouvements  de  façon  à  avoir  nne  coulisse  droite.  Pour  cela ,  il 
oonde  de  part  et  d'autre  le  levier  G  du  renversement  de  mou- 
vement. L'un  des  bras  de  ce  levier  coudé  est  plus  petit  que 
Tautre  ;  c'est  celui  qui  relie  la  coulisse  au  levier  par  la  tringle  D; 
rautre.  plus  grand,  relie  la  bielle  F  du  tiroir  au  levier  par  la 
tringle  E.  Par  là,  les  ellbrts  sont  plus  convenablement  répartis 
que  dans  la  coulisse  de  Stepbenson ,  et ,  en  outre ,  Técartement 
maximum  et  du  coulisseau  et  de  la  coulisse  est  de  beaucoup 
diminué.  L'appareil  nouveau,  occupant  moins  de  place ,  est  fort 
avantageux  pour  les  locomotives.  Les  tiges  des  tiroirs  n'ont 
besoin  d'autre  guide  que  les  bottes  à  bourrage. 

Toutes  les  figures  sont  à  l'échelle  d'un  1/34.  Les  iigures  3,4, 5 
et  6  représentent  d'autres  dispositions  du  même  système. 


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SS4  ARTS  MÉCANIQUES. 

Oq  a  appliqué  cet  appaml,  dansées  quatre  dernières  années, 
à  des  machines  fixes  et  à  des  machines  marines,  ainsi  qa*à 
plus  de  SOO  locomotives ,  et  on  n'a  jamais  eu  qu'à  s*en  louer  ; 
la  plupart  des  constructeurs  anglais  lui  donnent  la  préférence. 

8<>  Machine  d'Uumphry  à  deux  cylindres, 

La  machine  de  M.  Hnmphry,  ingénieur  à  Deptford,  est  une 
machine  de  Woolf  adaptée  à  Tattaque  des  propulseurs  hélicoï- 
daux. Les  deux  cylindres  sont  à  la  suite  Fun  de  Tautre  sur  un 
même  axe  horizontal  entre  Tarbro  et  la  paroi  du  navire ,  le  plus 
grand  étant  le  plus  rapproché  de  Tarhre.  Leurs  pistons  sont 
assemblés  à  une  même  tige  £;  ensuite  le  grand  piston  G  a  deux 
tiges  F,  F,  qui  viennent  se  réunir  à  une  traverse  commune  G. 
Cette  traverse  se  termine  par  un  sabot  ou  glissière  H  qui  porte 
le  pivot  de  la  bielle.  Celle-ci  attaque  directement  le  bouton  de 
l'arbre  coudé. 

90  Machine  à  vapeur  perfectionnée  de  MM.  A.  Williamson,  Ph.  D. 

et  L.  Perkins,  planche  U. 

Le  but  des  constructeurs  est  de  vulgariser  le  système  si  éco- 
nomique des  hautes  pressions  et  des  grandes  détentes.  La  ma- 
chine de  60  chevaux  qui  fonctionne  dans  leurs  ateliers  marche 
à  550  livres  de  pression  par  pouce  carré.  Celle  pression,  exagérée 
peut-être,  tend  h  démonlrfr  rx|)t''riniL'nta!oment  que  Ton  peut 
en  toute  sécurité  employer  des  chaudières  et  des  machines 
cninibles  de  marcher  aux  pressions  phis  prati(iues  de  liO  à 
ItiO  livres,  cl  ([ue  Ton  réalisera  la  notable  économie  de  ne  plus 
hnller  (jne  i  ou  i  \j\  livre  de  charbon  jiar  heure  et  par  cheval. 
La  machine  est  à  condensation  par  surface  ;  c'est  afin  de  n'ali- 
menter la  chaudière  qu'avec  de  l  eau  disiilli'e,  leau  char^^ée  de 
sels  étant  très-préjudiciable  aux  chaudières  à  liante  pression. 

La  chaudière  se  comiiose  de  plusieurs  rangées  superposées 
de  tubes  A,  en  fer  étiré,  fermés  à  leurs  extrémités  et  communi- 
(|uant  entre  eux  par  de  petiL»  tubes  verticaux  B.  Ces  tubes  A  sont 
remplis  d'eau;  ils  doivent  être  horizontaux  on  fort  peu  inclinés 
vers  le  foyer,  et  communiquer, clidcun  avec  son  correspondant  de 
la  couche  supérieure,  au  moyeu  de  deux  petits  tubes  veriicanx  ; 


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ARTS  «ftCAHIQUeS.  235 

ces  deux  conditious  sont  essentielles  pour  permettre  au  courant 
d*eau  de  s*étab1ir.  La  chaudière  représentée  planche  U  contient 
cinq  rangées  étagécs  de  gros  tubes  de  S  1/4  pouces  de  diamètre 
intérieur  et  de  3  pouces  de  diamètre  extérieur  -,  les  petite  tubes 
verticaux  ont  un  diamètre  iniérieur  de  7/8  de  pouce  et  un  dia- 
mètre  extérieur  de  1,3/8  pouce.  Le  niveau  ordinaire  de  i'eau  est 
à  la  bauteur  de  la  rangée  moyenne*  On  remarque  qu'il  ne  s*y 
produit  pas  de  bouilionnement  k  cause  de  l*état  de  division  de 
]a  chambre  d*eau.  Probablement  il  se  produit  une  circulation 
de  Teau  qui  s*élève  avec  les  bulles  de  vapeur  par  le  tube  ver- 
tical k  une  extrémité  et  descend  par  celui  qui  est  à  Fautre 
extrémité.  Les  gaz  du  foyer  passent  et  repassent  entre  les 
rangées  de  tube  »  comme  le  montrent  les  flèches  de  la  figure  S , 
et  leur  transmettent  leur  chaleur.  Chaque  rangée  de  tube  en 
oontient  de  cinq  à  huit.  Les  différents  étages  communiquent 
tous  par  le  bas  avec  un  tube  transversal  commun  G,  de  manière 
que  Teau  prend  partout  le  môme  niveau.  Au-dessus  »  il  y  a 
aussi  un  tube  transversal  D  en  communication  avec  chacun  des 
étages.  C*e5t  là  que  se  fait  la  prise  de  vapeur.  Les  tubes  ont  été 
éprouvés  à  la  pression  hydraulique  de  3,000  livres  par  pouce 
carré. 

La  surface  de  la  grille  est  d'environ  if  pieds  carrés  ;  mais  le 
vide  de  la  grille  ne  correspond  qu*h  une  surface  de  6  pieds 
carrés  de  grille  ordinaire.  C'est  afin  d'avoir  un  feu  bien  étendu  » 
mais  dormant.  La  surface  de  cli  iuffe  totale  est  de  882  pieds 
carrés.  La  capacité  de  la  chaudière  est  de  40  piods  cubes 
répartis  par  moitié  entre  la  chambre  d  eau  et  la  chambre  de 
vapeur.  Toutr.s  les  parties  de  la  chaudière  sont  solidement  main- 
tenues par  des  tirants  de  fer.  Le  tout  est  emboîté  dans  une 
caisse  en  tôle  h  paroi  quadruple,  composée  de  quatre  épaisseurs 
de  tôle  mince,  mainienues  à  3/4  de  ])once  de  disiancc  par  des 
viroles  de  fer.  Cette  caisse  est  surtout  destinée  aux  machines 
marines. 

Au  sortir  de  la  chaudière,  les  ga7  se  rendent  dans  une  chemise 
E  qui  enveloppe  les  trois  cylindres  de  la  machine  ;  là  ils  sont 
encore  à  une  température  d'environ  {00"  à  500"  F.  ;  puis  ils  se 
rendent  dans  un  carneau  vertical  où  se  trouve  un  tube  en  hélice 


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cuiiletianl  l'eau  d alinienUtlOO.  Ce  tube,  de  7  8  de  pouce  de 
diamèlre,  est  aliiucnié  par  une  pompe  foulante  et  présente  aux 
gaz  une  surface  de  chaude  de  200  pieds  carrés.  Eofin,  les  i^^r. 
sont  reçus  dans  le  luyau  d'appel  de  2i  pouces  de  diamèlre  et  de 
M  pieds  de  hauteur  ;  leur  lenipéraluie  à  la  sortie  ne  s  élève  pas 
à  plus  de  lOO'*  V.  Le  tiraj^e  est  cependant  encore  sutîisant  pour 
vaporiser  8  M'i  pif  ds  rubes  d'eau  par  heure,  sans  ventilateur. 
Mais  il  est  bon  d  opérer  un  tirage  arlificie!  uu  moyen  d'un 
venlilalotir,  rar  alois  la  vaporisation  se  ni;iinticnl  h  4.H  pieds 
cubes  par  liiuic  a  mesuré,  à  Taille  d'un  compteur,  le 
pouvoir  vaporisant  de  la  chaudit  re  ;  ru  ;>  licuics,  MfM)  livres  d'an- 
thracite 01)1  vaporisé  iîQ  {^ailoiis  d  e;!!!  ,  ce  qui  correspond  à 
103/4  livres  de  vapeur  par  livre  de  (  h.a  lioii.  Sans  aucun  doute, 
une  plus  ffrande  chaudière,  avec  nue  siii  lace  rayonnanie  eoui- 
parativeiueiit  iiKuudiv.  donneraii  (it-s  i-i-sullals  encore  supérieurs. 

On  coiinaîi  les  avanliiiîc.s  des  ciiaudières  luhulaires  comparées 
aux  clKuidh'  res  oi-diiiaircs  ;  ils  se  résument  dans  les  conditions 
suivaules  :  résistance  pius  grande  ,  utilisation  plus  complète  de 
la  chaleur  du  foyer,  réparations  |tliis  l'aciles,  et,  on  cas  de  rup- 
ture de  l'un  des  tubes,  daugers  considérabiemeut  moindres  de 
rcxplosi(»u. 

Les  cliaudières  lubulaires  ont  encore  l'avantage  de  se  réparer 
à  moindres  frais  et  avec  beaucoup  plus  de  facilili'  que  les 
autres;  les  réparations  se  fuul  aur  place,  quand  on  a  une  réserve 
de  luvuuN.  Knlîn  la  disposition  même  de  la  chaudière,  qui 
réduit  de  moitié  l'espace  qu^  lie  occuperait  autrement,  permet 
en  même  temps  d'agrandir  les  proportions  de  la  ijnile  et  des 
carneaux. 

La  machine  représentée  fig.  3  et  i  est  de  fiO  chevaux ,  et 
marche  à  la  pression  de  500  livres  par  pouce  carré.  Elle  se 
compose  de  trois  cylindres  à  simple  eil'et  de  pouces  de  course, 
et  les  tiges  des  pi&tons  sont  reliés  k  une  même  tète  portant 
à  chaque  extrémité  une  bielle  attaquant  l*arbre  coudé  K.  La 
macbtne  marche  doue  comme  sll  n'y  aTftit  qu*un  seul  cylindre. 
La  vapeur  passe  par  les  trois  cylindres  successivement ,  et  sa 
marche  est  réglée  de  manière  à  ce  que  la  course  ascendante 
itWectue  par  la  somme  des  actions  du  premier  piston  F  et  du 


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il'oisièuit'  U,  et  la  course  desccndanU;  par  la  seule  acliuii  du 
pislon  du  milieu  G.  Lor.M(u'uii  [)i->U)u  ne  tra\uiile  jiai»  »  Ici 
pressions  sur  ces  laces  sont  éiiuiliin  t'^es. 

La  figure  6  ost  nno  coupe  verticale  ùi's  trois  cslindrcs,  des- 
sinée ^u^  une  plus  grande  ('■ch<  i!('  et  moiilraul  in  jtusilion  des 
soupapes  dans  la  course  asccndanltî. 

La  vapeur  ,  qui  a  travaillé  à  délente  au-dessus  du  !li^lon  du 
c)Undre  F  de  b  poaces  de  diamèire,  se  rend,  par  ie  passage  (|ue 
la  soupape  M  ouvre  en  se  levant  de  son  siège ,  sous  le  \^\&\on  du 
cyiindre  G ,  qui  a  Id  pouces  de  diamètre  •  et  sous  celui  du 
cyliadre  F.  Doue,  dans  la  course  ascendante ,  due  au  travail  du 
deuxième  piston ,  le  piston  de  F  est  équilibré ,  et  la  vapeur  se 
détend  encore  dans  G  dont  la  section  est  six  fois  celle  de  F. 

k  la  fin  de  cette  course  la  soupape  M  se  ferme  en  laissant 
li]n«  la  communication  entre  le  bas  des  deux  premiers  cylindres, 
eide  la  nouvrlle  vai  ^ur  ai-i  ive  [KiV  L  au-dessus  du  pislon  de  F. 

h]  même  temps  la  soupape  N  se  lève  et  la  (  timmunication 
Cil  uiablie  entre  les  deux  côtés  du  pisloii  de  G ,  (|ui  est  équilibré, 
et  la  face  supérieure  du  pislon  du  deuxième  cylindre  H,  qui 
descend.  En  conséquence,  dans  la  course  descendante ,  nous 
avons  la  même  pression  sur  la  face  supérieure  du  piston  du 
iroisiîfme  cylindre,  sur  les  deux  faces  du  pislon  du  second 
qlindre ,  et  sur  la  face  inférieure  du  piston  du  premier.  Le 
fond  du  troisième  cylindre  est  constamment  en  communication 
avec  le  condenseur,  et  son  diamètre  étant  le  même  que  celui 

second ,  la  vapeur,  à  la  lin  de  la  course  descendante ,  a  subi 
une  détente  d*environ  douze  fois  son  volume  dans  le  premier 
cylindre,  k  ce  moment,  la  soupape  0  s'ouvre  et  permet  &  la 
vapeur  qui  a  travaillé  dans  le  troisième  cylindre ,  ainsi  qu'^ 
cdlequi  est  denaeurée  au-dessus  du  piston  de  G,  de  passer  au 
tondenseur  P,  représenté  li^^uies  .i  et  5.  La  soupape  N  tombe 
€t!eniif'  le  passajje  entre  le  fond  du  second  cylindre  et  le  iiaut 
du  premier. 

On  voit  donc,  dans  cet  ensemble  (jui  marelie  avec  une  ;^^raude 
simplicité,  que  pour  la  course  ascendante,  le  premier  et  le 
troisième  pistons  sont  équilibrés ,  le  second  pislon  n'ayant  que 
la  contre-pression  du  condenseur;  tandis  que»  pour  la  course 


fâH  ARTS  KÉCAMQUES. 

descendante ,  le  second  piston  est  équilibré,  et  la  contre-pres- 
sien  du  premier  est  égale  à  la  pression  qne  la  vapeur  exerce 
sur  la  face  supérieare  du  troisième. 

Si ,  à  la  fin  de  la  course  descendante,  la  vapeur  s*est  détendue 
à  A  fois  son  volume  primitif  dans  le  premier  cylindre ,  elle 
occupera,  à  la  fin  de  la  course  ascendante  dans  le  second 
cylindre  ,  un  volume  au  moins  7  fois  plus  grand  et  sa  détente 
sera  de  28  fois  son  volume  à  la  chauditTo.  Une  telle  détente 
refroidit  considérablement  rintérieur  du  i)remicr  cyliadrc  cl  du 
second  qui  est  encore  exposé  au  refroidissement  dû  h  I3  diMente 
dans  le  troisième  cylindre  ,  laqur!!*^  est  de  -iS  fois  le  volume 
primitif.  En  outre,  dans  les  deux  (iti  [liCTS  cylindres  l'eau  con- 
denbée  contre  les  parois  s'évapore  à  une  irès-basse  température, 
ce  qui  est  une  nouvelle  cause  de  refroidissement.  On  s'est 
assuré  (lu'U  y  avait  condensation  en  plaçant  un  robinet  au  point 
le  plus  bas  du  conduit  qui  établit  la  communication  entre  le 
dessous  du  second  piston  et  le  dessus  du  troisième.  En  outre  , 
le  calcul ,  au  moyen  d'un  indicateur,  de  la  (juanlilé  de  vapeur 
dans  cbacpie  cvliudre,  a  donné,  fi  3/4  pieds  dans  le  premier , 
9  i/2  dans  le  second,  14  dans  le  troisième,  ce  qui  prouve 
que  la  vapeur  se  condense  au  commencement  de  la  course 
du  premier  et  du  second  cylindre  et  s'évapore  ensuite  dans 
le  troisième.  Le  premier  et  le  second  cylindre  ensemble 
condensent  enviioii  la  moitié  de  la  va|)eui-  ;  probablement  cette 
proportion  n'est  pas  plus  forle  que  dans  beaucoup  de  machines 
ordinaires  marchant  à  condensation  et  à  une  détente  bien  infé- 
rieure. Malgré  celle  perle,  d'ailleurs,  et  en  raison  de  la  haute 
pression  initiale  ,  la  dépense  de  combustible  n'excède  pas 
1 1/â  livre  de  charbon  par  cheval  et  par  heure. 

La  machine  marche  à  grande  vitesse ,  afin  dé  ne  laisser 
que  peu  de  temps  h  Févaporation  poitr  se  produire  entre  les 
conps  de  piston.  La  marche  estai  parfaite  qu'on  ne  peut  donner 
de  meilienre  preuve  de  l'excellence  du  système  des  grandes 
détentes s^effectuant,  à  partir  d*une  hante  pression,  dans  des 
cylindres  communiquant  successivement  entre  eux. 

Pour  préserver  le  bourrage  de  la  tige  de  la  soupape  à  va- 
peur L  du  premier  cylindre ,  on  a  iixé  au-dessus  de  la  chapelle 


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ARTS  MÉCAMlOinEB.  239 

une  tubulure  eu  fonte  de  18  pouces  de  longueur  dans  laquelle 
tourne  à  frottement  un  petit  axe  à  came  qui  soulève  la  soupape. 
Ce  n*est  qu'au  bout  de  cette  tubulure,  où  la  vapeur  ne  peut 
pénétrer  et  qui  reste  froide,  que  Ton  a  placé  la  boite  à  bourrage. 
Celte  disposition  a  parfaitement  réussi. 

iO«  ChmuUère  à  vapâur  à  hmUe  pression  de  Benson,  planclie  15. 

Dans  un  mémoire  lu  à  l'Association  des  ingénieurs-mécani- 
ciens de  Birmingham,  M.  J.  J.  Russell  donne  les  détails  suivants 
sur  une  chaudière  à  vapeur  à  haute  pression ,  inventée  par 
M.  Martin  Benson,  de  Cincinnati,  E.-U. 

Une  chaudière  de  ce  systbm»»,  montée  h  l'usine  do  l'auteur, 
ayant  fonctionné  avec  uu  succès  complet  pendant  dix  mois» 
pour  faire  marcher  une  machine  de  soixante  chevaux  ,  il  en  a 
placé  une  seconde  plus  grande  et  dans  laquelle  il  a  introduit 
quelques  modifications  de  détail  indiquées  par  l'expérience. 

Cette  nouvelle  chaudière  est  représentée  (planche  15)  en 
élévation,  fig.  1 ,  en  coupe  longitudinale,  iig.  2,  et  en  coope  trans- 
versale,  fig.  3.  Ëlle  se  compose  d^une  série  de  rangées  de  tabès 
liorizinilinn  disposés  aa-*dessBS  du  foyer  et  auxquels  deux  troas 
d'hommes  BB  donnent  accès*  G  est  le  réservoir  d*eaa  et  de 
vapeur  et  D  la  pompe  foulante  alimentaire  qui  fait  marcher  le 
petit  cheval  £  placé  au-dessus. 

L*eatt  et  la  vapeur  qui  se  forme  dans  les  tubes  passent  par  le 
to^u  principal  G  pour  retourner  au  réservoir  G  par  la  partie 
supérieure.  Les  rangées  de  tubes  communiquent  toutes,  par  le 
tube  inférieur,  avec  le  tuyau  commun  F  amenant  Teau  de  la 
pompe ,  et  par  le  tube  supérieur,  avec  le  tuyau  commun  G  qui 
mène  au  réservoir.  La  pompe  alimentaire  D,  représentée  sur 
une  plus  grande  échelle,  fig.  8,  est  à  simple  effbt,  avec  un  piston 
métallique  et  un  simple  tiroir  H  au  lieu  de  soupapes,  ce  qui  en 
assure  le  Jeu.  Le  tiroir  n*a  ni  avance  ni  recouvrement  et,  par 
suite,  sa  marche  est  exactement  proportionnée  à  celle  du  piston^ 
Le  tuyau  d*ad  mission  I  contourne  le  cylindre  et  Teau  se  rend 
par  les  lumières  dans  les  conduits ,  après  avoir  passé  par  la 
coquille  du  tiroir.  C'est  Tinverse  de  ce  qui  a  lieu  dans  les  ma* 
chines k  vapeur.  L'eau  est  refoulée  parle  tuyau  K  de  la  chapelle. 

TOME  XI.  16 


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240  AKTS  MÉCAMIQITBS. 

L*eau  el  la  vapeur  mélangées  dane  les  tubes  se  séparent  à 
leur  arrivée  dans  le  réservoir  G  et  par  conséquent  la  pompe 
qui  s'alimente  par  le  dessous  du  réservoir  n*aspire  que  de  Tean. 

Pour  la  mise  en  train ,  on  commence  par  remplir  la  chaudière 

tlCaii  à  la  liauleur  du  cinquiîjme  ou  sixième  tube»  comme  Tiu- 
diquc  la  ligne  poinlillée  des  ligures  4  à  3.  La  pompe  n'ayant 
pas  encore  de  vapeur  pour  marcher,  îa  pression  de  l'oaii  sou- 
lève le  pislon  et  l'eau  prend  lu  mOmc  niveau  dans  les  lui)es  i  l 
dans  le  réservoir.  Ou  allume  alors  le  feu  et  Ton  a  i>ieuîùl  asi»e^ 
de  vapeur  formée  dans  les  tubes  ji^ur  faire  fonctionner  le 
petit  cheval. 

11  passe  plus  d*eau  dans  les  tubes  quUls  ne  peuvent  en  vapo- 
riser. La  pompe  alimentaire  de  la  première  chaudière  est  à 
double  effet  ;  elle  a  un  diamètre  de  six  pouces  et  une  course 
de  neuf,  et  fait  quarante  révolutions  par  minute  contre  une 
résistance  de  sept  k  dix  livres  par  pouce  carré  à  3/3  d'at^ 
mospbère).  Le  travail  dépensé  par  sa  marche,  y  compris  la 
résistance  du  frottement,  est  d'environ  un  demi  cheval.  Avec 
celte  vitesse ,  elle  fait  passer  dans  les  tubes  neuf  à  onze  fois 
plus  d  eau  qu'il  ne  s'en  vaporise  ;  on  a  reconnu  que  celte  dif- 
férence dépasse  la  limite  à  laquelle  la  chaudière  fournil  le 
maximum  de  vapeur,  et  (pi'elle  peut  être  réduite  à  huit  à  neuf 
fois.  Mais,  en  raison  de  la  coustruclion  du  petit  clievaî,  la  pompe, 
ne  pouvant  marcher  à  une  vitesse  moindre  que  quarante  révo- 
lutions ,  serait  suffisante  pour  une  chaudière  de  100  chevaux 
au  lieu  de  soixante ,  et  môme  de  150  chevaux  pour  une  machine 
à  haute  pression ,  à  vapeur  surchauffée  et  à  grande  détente. 
Dans  ce  dernier  cas ,  son  travail  ne  serait  plus  que  la  troi8-cen« 
tième  partie  du  travail  total  de  la  n»achine ,  et  avec  les  coudes 
circulaires  que  Ton  a  placés  aux  tubes  il  est  à  crmre  que  ce 
travail  pourrait  encore  être  réduit.  11  ne  faut  pas  plus  de  travail 
pour  faire  marcher  la  pompe  dans  une  machine  fonctionnant 
à  une  pression  de  80  à  fOO  livres,  que  pour  une  pression  de 
30  livres,  vu  que  le  piston  est  parfaitement  équilibré  ,  et  que  la 
seule  résistance  (ju'il  a  à  vaincre  est  celle  du  frollemcnl  donl  le 
travail  ne  vai  ie  (pi'avec  ia  vitesse.  Un  avait  d'abord  donné  au 
tu^au  G ,  dau8  lequel  i'cau  vient  se  décharger  avec  ia  vapeur , 


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AHTi»  MÉCANIQUES.  M 

un  diamètre  intérieur  de  cinq  [touces  ;  on  la  depuis  troiivé  trop 
pelil  et ,  dans  la  nouvelle  cliaudièm  ,  on  l'a  porlo  à  dix  ponces. 
L'alimentation  du  réservoir  C  se  fait  au  moyen  d'un  injecteur 
Giffard  L,  fig.  i. 

On  supposait  d*abord  que  la  circulation  de  Teau,  avec  une 
vitesse  correspondante  au  passage  de  neuf  h.  onze  fais  tutant 
d*eau  qu  il  ne  s*en  vaporise,  suffirait  pour  entretenir  les  lubes 
dans  un  état  de  parfaite  propreté  et  pour  empêcher  toute  incros- 
laiion  de  se  former.  Ce  résultat  a  été  atteint  en  grande  partie , 
et  la  circulation  de  Tean  entraîne  dans  le  réservoir  toutes  les 
uialières  «{ui  pourraient  se  déposer.  Cependant,  il  se  forme  dans 
les  tubes  une  légère  couche  d'incrustations  dont  Tépaisseur  va 
en  diminuant  de  bas  en  haut,  à  mesure  que  les  tubes  s*éloignent 
du  foyer.  Mais  la  plus  forte  épaisseur  est  encore  insignifiante 
et  surtout  incapable  pratiquement  de  donner  lieu  à  des  explo- 
sions. En  effet,  il  suffit  du  jeu  de  la  contraction  et  de  la  dila- 
tation des  tubes,  sous  les  variations  de  température  du  foyer, 
pour  fendiller  et  détacher  ces  incrustations  que  la  circulation  de 
Tean  entraîne  ensuite  dans  le  réservoir  G.  En  outre ,  de  temps 
k  autre ,  on  complète  cette  action  en  enlevant  Teau  des  tubes, 
qu'on  surchaufie  légèrement,  puis  qu'on  fait  traverser  par  un 
fiort  courant.  Au  fond  de  ce  réservoir  se  trouve  un  robinet  pur- 
geur que  Ton  ouvre  deux  ou  trois  fois  par  jour.  Ce  robinet  ne 
fournit  une  veine  d*eau  bien  formée  qu'après  avoir  été  ouvert 
pendant  environ  un  quart  de  minute,  jusque-là  on  ne  voit  qu'un 
mélange  boueux  d'écaillés  contourné^  que  Ton  reconnaît ,  par 
leur  forme ,  provenir  des  tubes. 

Dans  la  première  chaudière  les  coudes  étaient  boulonnés 
directement  aux  tubes ,  et ,  lorsque  Ton  voulait  réparer  un  tube 
ou  le  remplacer,  on  devait  enlever  lout(^  une  série  verticale, 
inconvénient  très-grand  si  l'on  réfiécliit  ù  la  diiliculté  de  des- 
serrer des  boulons  que  le  feu  a  rouilles.  Aujourd'hui ,  on 
emploie  une  nouvelle  forme  de  coudes  qui  permet  d'enlever 
aisément  n'importe  quel  tube  sans  touclier  aux  autres.  Les 
figures  4,  5  et  7  donnent  la  disposition  de  ces  coudes.  Les  tubes 
se  terminent,  comme  on  le  voit,  par  des  bourrelets  qui  viennent 
s  emboiier  dans  les  coudes  et  le  joint  est  serré  par  un  boulon  H 


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m  AKTS  MÊCA.MULtS. 

taraudé  dans  la  traverso  N  ol  recevant  un  écrou  au-dessus  du 
coude.  Le  pnssag^e  dans  ce  dernier  csl  pratiqué  h  côté  du  boulon 
qui,  ainsi,  n'entrave  pas  le  courant  d'eau  et  de  vapeur. 

Le  coude  n'est  jtas  soumis  à  racliou  du  feu  ;  une  pla(iue  de 
fonte,  qui  sert  en  même  temps  de  s'ij^fiort  pour  les  tubes,  les 
protège.  Cette  plaque  de  tôle  s'appuie  sur  les  murs  du  foyer  ou 
est  suspendue  à  une  poutre  fio- 

La  ï\'^.  f)  montre  le  mode  d'assemblage  des  tubes  aux  con- 
duites princii)ales  V ,  T  et  G,  R.  Il  se  fait  é{;alenient  au  moyen 
de  collets  qui  s'emboîtent  dans  les  conduites  et  qui  sont  serrés 
par  un  boulon.  Des  soupapes  permeUent  d'iiUerrompre  la  com- 
munication eniie  le  réservoir  el  les  tubes  à  remplacer,  et,  dans 
le  cas  où  l'on  fait  usage  de  Teau  fournie  par  un  condenseur  par 
sui'face ,  on  peut  arrêter  les  perles  qui  se  produiraient  si  l'un 
des  tubes  venait  à  brûler. 

Dans  celle  chaudière,  la  {.^t'-néraliou  de  la  vapeur  à  liante 
pression  se  fait  avec  plus  de  st  curité  que  celle  de  la  vapeur  à 
basse  pression  dans  les  cliaudi(  res  ordinaires.  La  consiructiou 
même  écarle  tout  danger,  car  le  réservoir  G  ,  qui  seul  renferme 
une  quantité  d'eau  el  de  vapeur  sutlisante  pour  produire  des 
accidents  eu  cas  d'explosion,  est  d'une  construction  simple, 
éloigné  du  feu  et  soustrait  aux  alternatives  de  contraction  et  de 
dilatation ,  ainsi  qu'à  un  surchauffement  trop  grand ,  causes 
ordinaires  des  explosioDs.  Il  n'y  a  que  les  tubes  qui  soient  exposés 
à  raetion  directe  du  feu  :  or,  qu'un  tnbc  vienne  à  crever,  le  plus 
grand  dégât  ({ui  puisse  en  résulter  est  que  le  foyer  soit  inwdé  et 
le  feu  éteint.  Gela  est  arrivé  plus  d*une  fois,  et  chaque  fois  on 
ne  6*en  est  aperçu  qu'k  l*allure  de  la  machine  qui  se  ralentissait 
graduellement  par  manque  de  vapeur.  Tout  le  monde  reconnaît 
aujourd'hui  les  avantages  des  hautes  pressions  ;  mais  on  ne 
pourra  les  apprécier  à  leur  juste  valeur  que  lorsque  l'on  aura 
une  chaudière  capable  de  les  fournir  aveo  sécurité  et  permettant, 
par  le  surchauffement  de  la  vapeur,  d'employer  de  grandes 
détentes.  IjCS  anciennes  chaudières  n*étaient  pas  dans  de  telles 
conditions.  Celle  de  M.  Benson  les  remplit  parfaitement. 

Ce  qui  la  caractérise  est  la  pompe  foulante  qui  entretient  un 
courant  constant  et  régulier  de  Feau  dans  le  Jeu  de  tubes  qui 


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ARTS  JIÊGAMlQUi£$. 

forme  la  surface  de  chauffe.  Cette  circulation  mécanique  est 
nécessaire  pour  réaliser  le  maximum  de  pression  avec  le  mini* 
mum  de  matière.  Sans  elle  la  vaporisation  serait  trop  rapide, 
le  courant  imparfait  ou  empècbé  ,et  les  tubes  inférieurs  se  brâ* 
leraient.  D'ailleurs  Tappareil  foulant  est  si  simple  que  toute 
objection  à  son  emploi  tombe  par  cela  même.  Durant  les  dix 
mois  que  la  chaudière  a  fonctionné ,  la  pompe  n'a  pas  exigé  la 
moindre  réparation,  excepté  par  suite  de  circonstances  indé* 
pendantes  de  sa  consiruction.  Ainsi  par  la  rigueur  des  der- 
niers froids,  Teau  s'est  congelée  dans  la  pompe  qui  s'est  brisée. 
Au  premier  instant  où  l'on  allume  le  feu ,  la  circulation  est 
inutile;  on  attend  donc  quelques  minutes  afin  qu'il  se  forme  un 
peu  de  vapeur  et  il  n'en  faut  que  fort  peu  et  à  une  très-faible 
pression  pour  mettre  la  pompe  en  marche. 

Un  autre  avantage  pratique  très-précieux  de  cette  chaudière 
est  la  facilité  de  la  déplacer.  Le  réservoir  qui  en  forme  la  partie 
la  plus  lourde  n'a  pas  lo  dixième  dns  dimensions  des  chaudières 
ordinaires  de  même  force  ;  et  les  tubes  peuvent  s'empaqueter. 
Ces  réductions  de  poids  et  de  volume  !a  rendent  précieuse 
surtout  pour  les  navires.  Son  prix  dépasse  de  fort  peu  celui  des 
chaudières  cylindriques  ordinaires ,  pour  une  force  supérieure 
à  25  chevaux.  Comparativement,  une  petite  chaudière  semblable 
coûte  beaucoup  plus  qu'une  i^rande ,  car  elle  exige  toujours  une 
pompe,  et  une  petite  potn['e  ciHlte  h  peu  près  autant  (ju'uue 
grande.  Dans  ce  parallèle  nous  supposons  aussi  que  les  deux 
chaudières  ne  doivent  fournir  (pie  des  ])ressions  de  55  à  50  livres 
par  pouce  carré  (2  à  4  atniosphci  es  );  mais  It  s  pressions  les  plus 
propres  à  faire  ressortir  les  avantaj^es  de  la  nouvelle  chaudière 
varient  entre  100  et  150  livres  (G  k  10  atmosphères) ,  et  il  faut 
ajouter  que  la  vapeur  étant  surchaulTée  permet  l'emploi  d'une 
grande  détente.  Sous  ce  point  de  vue,  le  prix  de  la  nouvelle 
chaudière  est  de  beaucoup  inférieur  h  celui  des  aacioune».  En 
tout  cas,  le  transport  et  les  ma*  uuiieries  sont  beaucoup  moins 
coûteux.  L'épaisseur  des  tubes  est  en  moyenne  de  1/8  de  pouce 
et  leur  surface  entière  agit  comme  surface  de  chauffe.  On 
comprend  facilement  quelle  réduction  de  poids  cela  amène, 
quand  on  remarque  que  l'épaisseur  des  autres  chaudières  est 


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ARTS  NÉCAMÛUKS. 

de  3/8  à  i'2  pouce.  Quant  aux  chaudières  marines  acluellrs, 
elles  sont  beaucoup  plus  chères  que  la  nôtre.  Enfin ,  la  facilité 
des  réparations  est  un  avantage  décisif. 

Bien  que  Teau  et  la  vapeur  arrivent  mélangées  dans  le  réser- 
voir» leur  séparation  s'effectue  parfaitement,  on  n'a  jamais 
remarqué  que  l'eau  fat  entraînée  par  la  vapeur  dans  le  cylindre. 
Pour  mettre  au  jour  cette  séparation,  on  a  placé  des  robinets 
sur  les  faces  supérieure  et  inférieure  du  conduit  G ,  qui  relie 
les  tubes  et  le  réservoir;  quand  on  les  ouvrait ,  l'une  donnait 
invariablement  de  la  vapeur  pure ,  l'autre  de  l'eau  pure.  El  ces 
Jets  de  mélange  d'eaii  Pt  de  vapeur  qui  se  d(''<-larent  dans  les 
chaudières  exposées  dii-eoieinent  au  feu  sont ,  en  réalité  , 
empêchés  dans  la  cliaudiî'i-e  de  Bensou,  vu  que  le  réservoir  (jui 
fournit  la  vapeur  n'est  pas  suu!Tiis  n  Tactiou  d'un  foyer,  el  que» 
par  suite,  l'eau  y  est  tranquille.  D'ailleurs ,  on  a  eu  soin  de  sur- 
chauffer la  vapeur,  sans  qu'il  en  coûte  la  moindre  dépense  nou- 
velle de  combustible.  Avant  de  se  n>ndre  h  la  machine,  elle 
passe  par  le  tuv;iu  h  ,  qui  la  distribue  dans  une  sério  de  tubfsS, 
absolument  >';uil)lablps  à  ceux  de  la  chaudière  ei  qui  se  réu- 
nissent aaus  la  conduite  T  ,  tuyau  d'admission  d»»  la  machine. 

Le  menu  du  Slaflbrdshire  a  donné  5  1/2  livres  de  vapeur  par 
livi"e  de  combustible ,  sans  que  le  réservoir  el  le  conduit  de 
vapeur  aient  été  protégés  jiar  des  enveloppes.  —  Le  feu  à  peine 
allumé,  la  vapeur  se  forme  :  au  bout  de  vingl-cinq  minutes,  elle 
a  acquis  la  pression  de  lu  iiucs  et  la  pompe  commence  ù  mar- 
cher ;  10  minutes  aj)rès  ,  la  pression  s'élève  ù  35  livres  el  la 
niaLliiue  peut  se  mettre  en  train;  enliu  ,  après  dix  autres 
minuics,  c'est-à-dire  trois  (juaris  d'heure  après  la  mise  en  feu  , 
la  machine  fait  mouvoir  tous  les  aiipareils  de  la  fabriqiu\ 
L'expérience  s'est  faite  avec  les  7/10  des  tubes  seulement,  ou 
460  pieds  carrés  de  surface  de  chauffe. 

Aux  heures  de  chômage  pendant  la  journée,  on  ferme  le 
modérateur ,  on  ouvre  les  portes  du  foyer ,  on  recouvre  le  feu 
de  menu  et  de  cendres,  et  on  laisse  marcher  la  pompe  avec  le 
plus  de  lenteur  possible.  La  vaporisation  s*arrèf6  et  les  tubes 
sont  à  Tabri  d*un  coup  de  feu.  Cinq  ou  dix  minutes  avant  de 
remettre  la  machine  en  train,  on  remue  le  f^u ,  on  le  découvre, 


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ATftS  HÊCASIOUfiS. 

on  le  charge  de  chai  boiis  fiais,  ft  ce  temps  snfïil  iiour  fournir 
de  nouveau  de  la  vapeur  à  la  picbbiuu  yuuIuo,  im-nio  pour  une 
madiiiiede  soixante  chevaux.  Dix  mois  dr  j)ralique  oui  jiniuvé 
que  la  pr^^ssio^i  se  maiii'it'iii  sans  vai'iatiori  plus  grande  (juo 
10  à  la  livres,  lorsque  la  machine  fait  tout  son  travail  ot  que  la 
pression  îi  la  chaudière  est  de  40  à  55  livres.  La  faible  capa- 
cité de  la  chambre  de  vapeur  ne  permet  pas  ici  de  maintenir 
la  même  oniformité  de  pression  que  dans  les  autres  chaudières  ; 
mais,  pratiquement,  les  difTérences  de  pression  sont  trop  petites 
poar  être  prises  en  sérieuse  considération. 

On  a  toutefois  ajouté  un  régulateur  pour  empêcher  la  pression 
de  dépasser  certaines  limites  (fig.  9).  Il  consiste  en  une  sou- 
pape U  à  double  siège  dont  la  tige  se  termine  par  un  piston  V 
delamt^mc  sui  tuce  que  le  s'ié^e  inférieur.  Le  piston  repose  sur 
uu  ressort  en  spiraln  (pii  lient  la  soupape  ouverte.  Pour  passer 
de  la  clian<iirTe  U  la  nuniiinp  par  le  tuyau  W,  la  vapeur  doit 
iravtrser  les  deux  sié^^es  de  la  soupape;  dans  sou  passage  elle 
presse  contre  la  face  supérieure  du  piston  V,  tend  le  ressor  t  et 
fermo  vn  partie  la  soupape  quand  la  pression  approche  de  la 
limite;  la  vapeur  est  donc  étranç^l''e  par  son  excès  même  do 
pression.  Le  ressort  est  calculé  de  façon  k  maintenir  la  soupape 
«MDplètement  ouverte  tant  que  la  pression  n'approche  pas  de  sa 
linite.  En  outre,  le  ressort  repose  sur  un  chapeau  cylindrique  X 
#mni  verticalement  et  supporté  par  le  bras  du  levier  à  contre- 
Pt^ds  Y  ajusté  de  façon  à  équilibrer  la  pression  limite  sur  le 
pittoD.  Cette  pression  dépassée^  le  levier  s'abaisse  et  la  soupape 
seferme  ooiièrement.  Pour  toule  garantie ,  on  a  placé  une  sou- 
pjpede  si\reté  Z  au-dessus  du  modtiaieur.  La  soupape  est 
coniimielleineul  eii  mouvemenl.  Aussi  la  pression  au  cylindre 
''Si  à  lui  t  lien  de  chose  pr^s  constante.  Dans  le  cas  où  l'on  vou- 
'Irîjii  faire  marcher  avec  la  même  c)rcîu(li«>e  deux  ninehines, 
l'une  à  haute,  l'autre  à  basse  pression,  celte  soupape  niodéra- 
irice  serait  d'un  excellent  usaj^c  pour  régler  la  limite  de  la 
pn»6ioa  dans  la  machine  à  btsse  pression. 

V.  DWELS. 

(The  Sieciianic'8  Magazine.) 


PmCHUTE  A  FEIGTION 

POUB 

CâG£S  DëS  mines,  MONTE-GHAIIGES,  £TG 


Le  Bvlletin  de  la  Société  de  Hudiistrie  minérale  de  St-Élienae 
a  publié  ea  1859  une  notice  sur  divers  systèmes  de  parachutes 
employés  en  Angleterre  ,  en  Belgique  et  en  Franoe-,  par 
M.  Baare ,  ingénieur  des  houillères  de  Janon ,  de  Reveux  et 
de  Combérigol. 

Pour  traiter  son  sujet ,  Fauteur  a  entrepris  diflTérents  voyages 
en  Angleterre*  en  Belgique  et  en  France;  il  a  observé  un  grand 
nombre  de  parachutes  établis  dans  les  divers  centres  houiUers 
et  recueilli  sur  les  lieux  les  renseignements  les  plus  certains 

sur  leur  mode  d'action  et  sur  les  résultais  qu'ils  avaient  déjà 
donnés. 

Son  travail  témoigne  du  soin  remarquable  qu'il  a  mis  à  s'en- 
tourer (ie  tous  les  nioyeiis  !i«'re8saires  pour  juger  avec  impar- 
tialité cette  imporlaïJte  question  d'exploitation  et  d'humanité 
et  pour  établir  une  critique  sérieuse  des  divers  appareils  qu'il 
a  eu  sous  les  veux. 

Vingt- huit  parachutes  sont  successivement  passés  en  revue 
par  Fauteur  ;  il  énumère  les  avantages  et  les  inconvénients  de 
chacun  d*eux,  et  k  la  fin  de  son  travail  il  se  résume  comme  suit: 

«  Aucun  des  nombreux  appareils  que  nous  venons  de  passer 
»  en  revue  ne  nous  parait  encore  avoir  atteint  toute  la  perfec- 
»tion  désirable.  Les  parachulea  qui  agissent  avec  le  plus 
»  d*ei!lcaeité  ont  le  défaut  de  produire  des  chocs  intenses ,  de 
»  tendre  à  écarier  violemment  les  guides  et  par  suite  d'exiger 
n  une  installation  d'une  très-grande  solidité. 


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PARACHUTE  A  FRICTION.  247 

•  L68  autres  mécanismes  qui  fatiguent  beaucoup  moins  les 

9  guides,  pnisqu*ils  exercent  des  efforts  opposés  sur  les  faces 

•  latérales ,  prcseuleal  à  kur  tour  des  iucûiivémenu  d  am  uuUe 
»  espèce. 

i  Leur  organisation  plus  compliquée  rend  leur  jeu  moins  sûr, 
s  soit  parce  que  Tentrelien  est  plus  difficile ,  soit  parce  (lue  les 
»  frottements  sont  plus  grands ,  soit  enfin  parce  que  les  res* 
1  sorts  ont  une  action  moins  directe. 

•  £n  outre,  ce  genre  de  parachute  est  plus  pesant  et  a  le  ton 
B  d*oocuper  trop  de  place  dans  les  puits  d'une  i^ible  section.  » 

Ces  conclusions  me  donnèrent  Vidée  de  rechercher  un  para* 
duile  qui  pût  écfaspper  à  quelques-uns  de  ces  reproches  et  Je 
ftis  asses  heureux  pour  trouver  une  combinaison ,  qui ,  si  elle  ne 
rénnit  pas  encore  tout  ce  que  Ton  peut  exiger,  écarte  du  moins 
la  presque  totalité  des  reproches  adressés  aux  autres  parachutes. 

Je  me  suis  surtout  pi'oposé  d'exclure  le  premie»  inconvénient 
reproché  par  M.  Baure  aux  parachutes  qu'il  considère  jusqu'ici 
comme  les  plus  eflicaces,  savoir  :  Les  chocs  intenses  que  produi" 
seul  ces  appareils. 

Longtemps  avant  la  lecture  de  la  notice  de  M.  Baure,  je 
m'étais  dit  qu'en  certains  cas  il  devait  se  produire  dans  l'arrêt 
instantané  par  les  paraclmtcs  existants  des  chocs  tellement 
violents,  qu*il  me  semblait  diflicile,poor  ne  pas  dire  impossible, 
de  leur  opposer  une  résistance  efficace  et  surtout  de  vouloir 
prendre  le  point  d^^ppui  de  cette  résistance  sur  les  guides  de 
la  cage.  Se  fitit-on  une  idée  du  choc  énorme  qui  se  produirait 
si  Ton  voulait  arrêter  inHantanément  ou  à  peu  prte  une  cage 
de4000  kil.  descendant  avec  une  vitesse  qui  peut  aller  jusqu'il 
trois  mètres  par  seconde  et  de  la  force  vive  qu'il  faudrait 
amortir  en  si  iicu  de  temps! 

Je  clirrdKiis  donc  un  moyen  de  détruire  les  chocs,  non  pas 
insiauiaiiémeni,mais  prutji  essivcnient,  c'esl-à-dirc  au  bout  d'un 
certain  temps  qui,  sans  être  trt's-long,  h\l  toutefois  suftisant 
pour  ne  pas  faire  éprouver  aux  guides  des  cliocs  destructeurs. 

M.  Dubar  avait  déjà  cherché  à  anéantir  en  grande  i)artie  la 
force  vive  du  poids  descendant  par  l'emploi  de  matelas  éias^ 
tiques  en  liège  ou  en  gutta-percha  ;  et  d'autres  après  lui  avaient 


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2i8  l'AllACHl  TE  A  FHIGTIOM. 

cherché  à  résoudre  le  probU  nT^  par  des  moyens  analogues.  Je 
crois  plus  simple  de  chercher  à  produire  l'arrêt  par  un  frolle- 
mciit  assez  gi-and  pour  retenir  le  poids  de  la  cago  chargée  et 
même  plus,  mais  trop  faible  pour  vaincre  instantanément  la 
force  vive  dans  le  cas  de  grands  chocs  :  le  prob!?ran  se  réduit 
alors  h  trouver  nn  frcîn  rnp.nhlc  de  ri^leiiir  un  poids  déterminé 
et  d'absorber  insoiisiblemoiil  une  •i;randn  forcf  vivp. 

Le  frot[i'ment  de  doux  surfilées  platies  pourrait  sutlii'e  pour 
des  cn^'os  lé^rTPs  ;  mais  pour  dos  cu^'os  de  1.000  kil.  il  ne  laul 
pas  y  son;,'or.  P'uir  arrêter  un  toi  poids,  il  faudrait  exercer  une 
pression  tellement  grande  que  rinstallation  la  plus  solide  des 
guides  n'y  résisterait  pas.  La  preî^sicni  «  tant  limitée ,  il  faut 
donrior  au  cor'fTirient  de  frotteniont  un  multiplicateur  aulro  ipio 
la  prosi-ion.  Lo  coin  étant  l'oi-^iano  mécnnlque  dans  lequel  il  so 
fait  le  plus  de  perte  do  force  par  froitomoiit,  fournit  un  multi- 
plicateur pour  ainsi  dire  illimité  du  rot'niciont  de  frotlouiout. 
On  sait  que  si  doux  surfaces  planes  sont  en  contart ,  il  faut  un 
certain  effort  pour  {«roduire  le  glissement  de  1  iino  de  ces  sur- 
faces  .sur  Taulrc  ;  mais  que  si  ces  deux  S'.u'faivs  ,  au  lieu  d'Atre 
planes,  s'embuîienl  en  forme  de  coin  ,  il  faudra ,  puur  produire 
le  glissement  dans  lo  son  de  la  tranche  du  coiu,  toutes  les 
autres  conditions  ôiaut  du  reste  les  mômes,  le  même  effort  que 
pour  protluire  lo  glissement  do  doux  surfaces  planes  niuluplié 
par  Jin  rr-rlain  coollicionl  dépoudunt  de  l'angle  du  coin  ,  et 
d'autant  plus  grand  que  cet  angle  sera  plus  petit,  ou, en  d'autres 
termes,  qu'il  existera  un  rapport  plus  grand  entre  la  hauteur  et 
la  demie  base  du  triangle  formant  coin. 

Ainsi,  pour  faire  glisser  horizontalement  une  pièce  de  fer  de 
800  kiL  à  surface  plane  sur  une  autre  pièce  de  fer  plane,  il  faut 
nn  effort  de  $tM)  x  0,138  —  69  kilog.  ;  mais  si ,  au  lieu  d*ètre 
plane,  ces  pièces  B*embottent  en  forme  de  coin,  ayant  kla 
Iranche  un  angle  de  dix  degrés,  il  faudra,  pour  faire  glisser  la 
pièce  de  500  Kilog. ,  un  effort  de  : 

500  X  0,138  X  11,45     790  kilog. 

Le  multiplicateur  li,45  est  le  rapport  de  la  hauteur  k  la 
d emphase  du  triangle  Isocèle  ftilsant  coin,  et  ce  multiplica- 
teur est  d*atitant  plus  grand  que  Tangle  de  la  tranche  est  plus 


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PARACHUTE  \  FniCTiOS.  249 

peliL  Or,  on  peut  rendre  l'angle  à  la  tranche  aassi  petit  que 
l'on  veut ,  parce  que  les  laces  latérales  seules  donnant  le  résul- 
tat précité,  on  peut  tronriiic  r  le  coin  sans  changer  ce  résultat, 
le  trouvé  donc  dans  remploi  du  coin  un  frottement  assez  grand 
pour  produire  ran  C  t  do  très-grandes  charjjes  avec  une  faible 
pression  ;  de  m  l'idée  de  donner  aux  guides  la  section  d'un 
coin  tronqué ,  et  de  faire  prendre  sur  ces  guides ,  par  un  méca- 
nisme convenable ,  des  grilfes  également  cunéiformes. 

Le  principe  étant  trouvé,  le  problème  est  résolu  :  il  ne  reste 
pins  qu'à  construire. 

Je  fis  d'abord  un  petit  modèle  de  la  plus  grande  simplicité, 
et  celui-ci  donna  des  résultats  tels  que  dps  hommes,  doiiî  la 
pnrolc  fnit  loi  en  matière  d'exploitation  des  mines,  voulurent 
bini  mVncKurn^'or  de  loiir  npprrihîitioii  nt  exprimèrent  le  désir 
de  voir  bientôt  une  applicaiioii  ou  '^nmd. 

Au  mois  de  jnin  1861  ,  M.  Trnsonsipr  iiioiura  le  polit  modèle 
dan<  ï^oii  cours  à  l'Krolo  (Us  miii-'S  aîiiiL'Xi'c  à  rUniver.siîé  de 
Lît'i,'''  '  '1"  '''"i^  l'I"^  lai'd  M.  Dallemagne ,  dircrtour- gérant  des 
hauls-fouriieaux  ,  usines  et  charbonnairos  do  Sdessin ,  ni'auio- 
risa  à  expériraentor  le  paradiute  à  IVictioii  sur  les  monte- 
charges  h  balance  d'eau  des  hams-fournenux  de  Srlcssiii. 

Lh  les  guides  étaient  iri's-petits  et  en  fer  et  sous  tous  les 
rapports  le  jiarachiiie  se  trouvait  dans  des  coiidiiioiis  défavo- 
rables :  malgré  cela  il  Ibiirtionua  de  nianirre  à  faire  dresser  par 
les  pcr>oiines  présentes  le  procès-verbal  dont  on  trouvera  une 
copie  ci-après. 

La  planche  17  représente  l'appareil  envoyé  îi  l'Exposition  uni- 
verselle dft  Londres.  La  figure  1  en  est  une  élévalion  ipiaiid  la 
corde  est  enti'-re,  la  fi;^are  2  est  le  plan  coirespoiid;i;it ,  la 
figure  3  est  une  élévation  de  l'appareil  apii's  la  rupture  delà 
corde,  au  moment  où  les  griffes  exercent  le  maximum  de 
pression  .sur  les  guides,  et  montre  leur  position  quand  nn  choc 
violent  pourra  produire  le  glissement  des  griffes  sur  le.s  guides. 
I  i  li^iu  e  4  est  le  plan  correspondant ,  dans  lequel  une  partie 
de  la  cage  est  coupée ,  pour  montrer  le  mécanisme  caché  par 
elle  dans  la  flgure  2.  Enfin ,  la  flgurc  6  représente  ie  même 
appareil  en  projection  axonométrique  «  et  la  figure  8  reproduit 
le  mécanisme  de  ce  dessin  à  une  échelle  double* 


8S0  PARACHUTE  A  FRiaiO.N. 

Par  co  fini  a  6lù  dit,  il  sera  facile  dn  faire ,  par  rinspeclion 
des  dessins,  Ufi6  idée  de  Tappareil  et  de  saisir  son  mode 

d'action. 

Deux  longerons  en  bois  ou  en  fer  A  A  ayant  la  section  d'un 
coin  tronqué  servent  de  {^aiides  à  ]a  cage,  qui  porte  à  cet  etfet 
deux  ])atins  BB  à  la  partie  supérieure  et  deux  autres  B'B'  à  ia 

partie  inférieure. 

Sous  le  toit  de  la  cat;e,  les  deux  cMés  latéraux  de  celle-ci 
sont  reliés  par  deux  traverses  CC  qui  portent  les  centres  d  oscil- 
lation  DD  de  deux  leviers  EE.  Le  bras  le  plus  court  de  ces 
leviers  se  termine  en  fourche  cunéiforme,  l'autre  est  légèrement 
plié  de  côté.  Par  cette  disposition  les  deux  grands  bras  de  levier 
peuvent  se  juxtaposer  alors  que  les  doux  petits  bras  de  levier  se 
projettent  horizontalement  sur  une  même  droite  avec  les  deux 
guides.  Les  deux  grands  bias  de  levier  sout  saisis  par  une 
chape  F  (jui  glisse  entre  deux  guides  GO  et  qui  se  termine  par 
une  tige  à  laquelle  est  atucliee  la  corde.  Les  deux  leviers  étant 
ainsi  solidaires  l'un  de  l'autre,  il  ne  pourra  pas  arriver,  couiiue 
cela  a  eu  lieu  pour  le  parachute  Fontaine,  que  l'une  des  griffes 
fasse  prise  quand  l'autre  ne  le  fait  pas.  Enfui,  entre  la  chape  et 
le  toit  de  la  cage  se  trouve  un  ressort  qui  tend  constamment  à 
abaisser  la  chape  el  par  conséquent  a  ramener  les  leviers  dans 
l'horizontalité. 

Si  donc  la  corde  soulève  la  cage,  le  poids  de  celle-ci  com- 
prime le  ressort  et  les  leviers  sont  inclinés.  Cette  inclinaison 
el  une  faible  excentricité  résultant  de  ce  que  les  centres  d'oscil- 
lation des  leviers  se  trouvent  plus  élevés  que  les  centres  de 
figures,  font  que  les  grîflbs  se  rapprochent  Tune  de  l'autre 
et  ont  un  écart  moindre  que  celui  des  goides.  Hais  aussitôt  que 
la  corde  ne  retient  plus  la  chape ,  le  ressort  exerce  sur  celle-d 
son  effet ,  elie  s'abaisse  et  entraîne  avec  elle  les  deux  leviers.  Les 
deux  fonrclies  se  relèvent  donc,  s*écartent  et  viennent  bientôt 
s'appuyer  sur  les  guides.  Comme  les  griffes  se  présentent  aux 
guides  sous  un  angle,  elles  serrent  avec  énergie ,  et  serrent 
nécessairement  de  plus  en  plus.  Pendant  ce  serrage,  il  y  a 
amorlissement  do  la  chute  et  lorsque  les  leviers  sont  devenus 
perpendiculaires  aux  guides,  c'est-à-dire  lorsque  l'écart  des 


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pARACHirrE  A  raicTioN.  S$l 

griffes  esl  maximum ,  ils  trouvent  un  arrêt  ioftanchissable  dans 
la  chape  qui  les  maintient.  Si  à  ce  moment  le  choc  n*est  pas 
encore  entièrement  amorti  ou  si  la  chute  du  câble  sur  le  toit 
de  la  cage  en  produit  un  second  considérable,  les  griffes  glis- 
seront sur  les  guides;  mais  dès  que  les  chocs  seront  amortis, 
la  cage  trouvera  un  frein  insurmontable  dans  le  frottement. 
Voyons  maintenant  si  le  parachute  à  fHction  résout  les  objec* 
tions  que  M.  Baure  adresse  aux  autres  appareils  de  ce  genre. 

ProdueUon  de  chocs  intenses.  —  Il  a  suffisamment  dé* 
montré  dans  le  cours  de  cette  notice  qu'avant  toute  chose  le 
parachute  à  friction  se  soustrait  à  ce  reproche. 

t*  Tendance  à  écarter  vioteaunent  tes  guides  et  par  suite 
nécessité  fCvne  inmJiUiUon  tCune  trés-grande  sotidité.  —  Grftce 
à  la  forme  de  coin  donnée  aux  guides,  on  peut  produire  un 
très-grand  frottement  avec  une  faible  pression  sur  guides, 
parce  que  celle-ci  se  décompose  en  deux  autres  perpendicu- 
laires aux  côtés  de  la  tranche,  et  par  conséquent  pour  ainsi  dire 
opposées  l*une  à  Tautre.  La  pression  sur  les  guides  se  trans* 
forme  en  un  effort  d'écrasement ,  et  celui-ci  sera  entièrement 
équilibré  par  la  seule  réaction  moléculaire  et  la  tendance  à  la 
Ûexion  sera  insensible. 

df>  Orgauisatwn  pLns  compliquée  qiâ  rend  le  jeu  de  (appareil 
moins  sllr,  —  Tout  le  mécanisme  consistant  en  deux  leviers 
dont  chacun  a  son  axe  de  rotation ,  Tappareil  est  de  la  plus 
grande  simplicité  et  par  conséquent  de  la  plus  parfaite  sécurité. 

A**  Difficulté  d'entretien.  —  Le  parachute  à  friction  se  monte 
sans  le  moindre  ajustement  et  n'a  que  deux  axes  de  rotation; 
il  n'y  a  donc  pas  d'entretien  et, de  plus,  tout  l'appareil  se  trouve 
sous  In  toit  de  h  cage,  où  il  est  à  l'abri  des  causes  accidentelles 
de  dérangement. 

5**  Les  frottements  sont  plus  grands.  -  Les  IVnitnmcnts  sont 
tellement  faibles  et  en  si  petit  nombre  qu'on  pourra  même  se 
dispenser  de  ^^raissage. 

fJ"  Les  ressorts  ont  une  action  moins  directe.  —  Mon  seulement 
le  parachute  à  friction  n'a  qu'un  seul  ressort  qui  ne  poiirraît 
avoir  une  aclion  plus  directe  puisiju'il  agit  sur  l'exin^niilé  du 
bras  de  levier  le  plus  long,  taudis  que  l'autre  bras  de  levier 


âÔ2  l'AKACHUTE  A  FUICIION. 

pi^Mluit  larrêl,  mais  aussi  Tappareil  a^'iiail  Irùs-bieii  sans 
ressort.  Les  bias  de  levier  portant  les  fuu relies  étant  les  plus 
courts  et  les  moins  pesants ,  ils  sont  toujours  sollicités  vers 
rtiorizontalité  par  ceux  qui  sont  plus  longs  et  plus  pesants  et 
qui  portent  encore  le  poids  de  ia  cliapc.  Le  ressort  n'est  donc 
employé  ici  que  pour  que  le  parachute  l'onclionue  instania- 
néinent,  atin  que  la  pesanteur  ne  puisse  pas  imprimer  à  la 
charge  une  grande  viu^ssc ,  et  que  la  cage  soit  fixée  avant  que 
le  câble  soit  abattu  sur  le  toit. 

7»  Enfin  ,  ce  genre  de  parachute  est  plus  pesant  et  a  le  tori 
d'occuper  trop  de  pUive  dans  les  puits  de  fail'le  sciiiort. 

Je  laisserai  !n  Incleur  jugcir  si  le  paracluUe  à  IVicliou  est  sujet 
à  ce  : (^[)ioclie  ,  et  je  m»'  coiileuirrai  de  lïiiie  renianiuer  com- 
bien la  siinplicitc  de  l'appareil  doit  rendre  son  application 
l'acile  et  économique. 

FftÉnfiRic  Nyst, 
Ingijjiieur. 

pjvcèS'Veriial  des  expériences  faites  avec  le  Paraekuie  à  Frictim 
de  M.  Frédéric  I^tst,  ingénieur,  aux  havtS'foumeaux  de 
Selessin,  près  de  Liège  (Belgique)^ 

.Nous  soussignés,  déclarons  que  le  il  janvier  1865,  il  a  tiié 
fait  en  noire  présence  des  expériences  avec  le  parachute  à 
Iriclion  do  M.  Fr.  *i('iie  Nyst,  a|)plitiué  sur  l'une  des  cages  des 
moule-charges  à  balanee  d'eau  des  hauts-fourneaux  de  Sclessin, 
et  ce  dans  les  cundiiioiis  suivantes  : 

Les  cages  sont  en  fer,  rcclangiilaiies  ,  de  un  mètre  quatre- 
vingt  cunlimèlres  et  un  mètre  quatre  Mi. -dix  centimètres  de 
côté  et  de  deux  mètres  dix  cenlimèlres  de  haut.  £llcs  pèsent 
onze  cent  cinquante-six  kilog.  ;  elles  sont  guidées  sur  les  deux 
côtés  latéraux  par  de  petits  rails  Brunei  en  fer,  ayant  pour 
section  frottante  quarante  millim.  sur  trente-huit  millimèt., 
maintenus  par  des  traverses  distantes  de  trois  mètres.  Sur  le 
toit  de  Tuue  de  ces  cages  a  été  établi  le  parachute  à  frictioo 


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PARACHOTB  A  FRICTION.  953 

pesaal  cenl-cinquaute  kilog.  et  coiisislaiil  on  deux  Im  ins  (iont 
une  exlrémilé  se  bilurquc  en  fourche  ounéifonue,  >en"iia, 
a|)i\s  rupture  de  la  corde,  les  cùlés  latéraux  des  j;nideî>  et 
arrêtant  ainsi  par  rrollt-niciil ,  au  boni  d'iui  ccit.iin  parcours 
suffisant  pour  éviter  le  clioc  (|iic  [iroduii-ail  un  arrcl  l)ni.sque. 

La  cage  munie  du  parachute  a  élu  l'icvée  à  uau  couple  de 
mètres ,  puis  lâchée  brusquement.  Aussitôt  les  grilles  ont  serré 
les  guides  et,  après  un  parcoure  de  quinze  centimûlres ,  la  cage 
est  restée  suspendue  sans  choc  important. 

Le  poids  total  arrêté  était  de  cinq  mille  kilo^^.  Aprl<s  inspec- 
tion des  grilles,  guides,  etc.,  nous  n'avons  constaté  aucune 
dégradation  dans  ces  organes. 

Nous  nous  sommes  fait  un  plaisir  de  délivrer  à  M.  Fréd.  Ny&t, 
ingénieur,  le  présent  procès-verbal ,  pour  qu'il  en  fosse  tel 
nsagc  qu'il  jugera  convenable. 

Fait  à  Sclessin,  le  27  janvier  1862. 

(Signé) 

L'adnMainiem'^géraiU  de  la  SocùUé  atumym  de  ScUssiu  « 

G.  ÉLIA8. 

Le  direcleur-gcvunt  (fe  la  même  Société  ^ 
GuiLL.  Dallejuacne. 

Le  directeur  des  Uimmotn  de  Scteum , 

WATniBC. 

Le  ilirecleur  des  hauta-foiu  neaux  de  Sciemn  , 

Él>.  PO.NCELEI. 

U  bcwrgmesêre  de  ta  commune  de  Jerneppâ-^m^Mettêe  « 
Arn»  DB  LA  Saulx. 

Le  diveclciu  Uen  ateliers  et  faryes  , 
J.  J.  Closset. 

Vingdttieur  attaché  aux  ateliers  de  Sclessin , 

ÉMILB  PROVB. 


VOOIS  DK  CUCINATION. 


tAI 

H.  A.  F.  , 

IMGililEIlA  CIVIL, 


La  calamine  extraite  des  exploitations  qui  sont  éloifoiées  des 
usines  métallurgiques  ,  est  généralement  soumise,  sur  les  Hcux 
de  production,  h  une  calcination  plus  ou  moins  soignée  dont 
le  but  principal  est  de  concentrer  tout  le  zinc  que  contient  le 
minerai ,  dans  un  poids  de  matière  considérablement  réduit. 

£n  opérant  sur  un  minerai  peu  silicaté  et  dans  des  fours 
convenables,  la  perte  de  poids  s'élève  à  environ  33  «/•;  le  coût 
du  transport  diminue  donc  dans  la  même  proportion  et«  en 
Espagne ,  comme  cette  dépense  figure  souvent  pour  une  bonne 
moitié  dans  le  prix  de  revient  définitif  de  la  calamine  livrée 
aux  usines r  on  conçoit  que  les  prodocteurs  n'aient  rien  négligé 
dans  la  construction  de  leurs  appareils. 

Dans  le  raidi  de  TKspagne,  MM.  de  Wissocq  et  de  Oltero  ont 
introduit  des  fours  de  calcinaiion  à  cuve  dont  une  expérience 
de  plusieurs  auiiées  a  démontré  les  excellentes  qualités,  surtout 
pour  la  calcination  de  la  calamine  en  blocs. 

Moyennant  une  consommation  de  8  îi  9  "'o  de  charbon ,  ces 
fours,  servis  par  6  hommes,  peuvent  livrer  eu  iieures  Jusqu'à 
10  tonnes  de  calamine  calcinée. 

La  production  peut  être  surexcitée ,  mais  elle  peut  aussi  être 
retardée  et  même  complètement  interrompue  pendant  une 
semaine  et  plus,  sans  que  cet  arrêt  Infiue  d*one  manière  IDicheiise 
sur  la  reprise  du  travail  ;  c*est  là  un  avantage  précieux  dans  un 


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FOURS  OË  CALGINÀIION.  255 

pays  où  la  dilBcalté  des  transparu  el  intermittence  des  travaux 
d'extraction  empêchent  souvent  les.  exploitants  de  foire  des 

approvisionnements  suffisants  pour  une  longue  campagne. 

Ces  foars  étant  chauffés  par  la  flamme  de  deux  foyers  latéraux, 
on  y  perd  aussi  moins  de  métal  que  dans  ceux  où  l'on  stratifié 
le  minerai  et  le  combustible ,  et  les  cendres  de  oe  dernior  ne 
se  mélangent  pas  à  la  matière  utile  qui  conserve  sa  pureté 
primitive. 

Ayant  eu  à  calciner  sur  place  la  calamine  provenant  d'une 
exploitation  qui  ne  produisait  alors  que  5  à  8  tonnes,  nous  avons 
adopté  la  disposition  indiquée  planche  16. 

Ce  four  diffîire  un  peu  de  ceux  dont  il  vient  d'être  parlé  :  il 
n'y  a  qu'un  foyer  et  une  porte  de  sortie  pour  le  minerai  ;  ces 
deux  ouvertures  sont  dii'cctemt'iit  opposées;  la  cuve  est  réunie 
à  l'ouvrage  par  une  surface  courbe  continue;  il  y  a  introduction 
d'air  chaud  sous  la  grille  ;  et  enfui,  sauf  la  voiUc  du  foyer, 
toute  la  maçonnerie  a  été  composée  de  moellons  de  calcaire  et 
de  grès  cimentés  par  de  l'argile. 

Le  dessin  qui  repr<  si nie  ces  fours  fm  comprendre  la  marche 
de  l'opération;  noo>  dirons  seulement  que,  pendant  les  périodes 
de  calciuation,  il  est  nécessaire  de  bien  fermer  ia  porte  de  sortie 
du  minerai,  car,  dans  le  cas  contraire,  le  tirage  serait  insuffisant. 

G«i«tvrill86i. 


TOHE  XI. 


il 


NOUVËLLË  MÉÏHÛD£ 

FODB 

SliSPfiNDKI  LIS  TABLES  k  SlCaUSSIS. 

PAl 

M,  SOSt  DB  MOXr ASTÉRIO , 

INGÉNIEOH  CSPAGHOi. 


Nous  avons  fait  ressortir  différentes  fols  llmportanoe  de  la 
préparation  mécanique  des  minerais  que  Ton  soumet  aux  divers 
systèmes  de  traitement  métallurgique ,  surtout  dans  notre  pays 
où  la  rareté  du  €oml)ustibIe  dans  les  districts  les  plus  industriels 
exige  qu*on  Téconomlse  par  tons  les  moyens  possibles.  Le  plus 
efficace  et  le  plus  avantageux  de  tons  est  la  ooncentralion  des 
schlamms ,  que  Ton  débarrasse  d'une  grande  partie  de  matière 
stérile  dont  la  fusion  occasionnerait  une  dépense  excessive  de 
charbon  qui  peut  être  appliquée  à  donner  de  l'extension  au 
traitement. 

Un  atelier  de  préparation  mécanique,  qui  devrait  comprendre 
les  différents  appareils  en  usage  dans  d'autres  pays,  exigerait 
un  capital  d'une  certaine  importance,  non-seulement  à  cause 
de  l'absolue  nécessité  d'une  force  motrice  que  peut  fournir  la 
vapeur  ou  un  cours  d'eau ,  m^is  parce  que  le  montage  de  ces 
appareils  présenterait  de  sérieuses  difficultés  dans  des  localités 
où  les  arts  mécaniques  ont  fait  peu  de  proj^rès,  où  il  y  a  ^n  aude 
pénurie  d'ouvriers  intelligents  et  oîi  Irs  bois  rlc  construction 
sont  chers  et  peu  abondants.  Aussi,  (luand  un  ingénieur  est 
appelé  à  monter  uu  établû»âement  de  ce  genre,  doil-il  bien  étu- 


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MKTALLUUGIË. 


257 


dîcr  les  conditions  locales,  pour  aj)plifiuer  aux  appaieils  les 
systèmes  les  plus  simples  el  les  plus  ecunoiiiiques,  pourvu  qu'ils 
satisfassent  d'une  faeon  complète  au  but  ({u'il  se  propose. 

Nous  avons  monté  récemment  à  Carihayène  deux  ateliers  de 
préparation  mécanitiue  pour  concentrer  des  minerais  de  diflTé- 
rentes  espèces  :  un  .'i  la  raine  liillmina^  pour  des  minerais  de 
plomb  sulfuré,  et  Tauire  à  l'usine £^ pour  des  carbonates 
et  des  sulfures. 

Dans  tous  les  deux,  nous  avons  adopté  une  nouvelle  méthode 
de  suspension  pour  les  taljles  îi  secousses,  méthode  extrême- 
ment simple  et  économique.  Nous  avons  attendu  que  la  pratique 
en  e lit  sanctionné  les  avantages,  avant  de  la  faire  connaître; 
et  aujourd'hui  quelle  fonctionne  avec  succès  depuis  dt>ux  ans, 
nous  croyons,  en  la  publiant,  rendre  service  aux  élablissemenls 
qui  se  trouvent  dans  le  cas  d'employer  la  préparation  mécanique 
pour  augmenter  la  valeur  de  leurs  minerais  et  mettre  à  profit 
des  résidus  aussi  pauvres  que  ceux  qui  s'obtiennent  dans  ces 
contrées,  où  ils  arrivent  à  peine  à  5  pour  cent  de  plomb. 

On  sait  que  les  tables  à  secousses  employées  dans  la  prépa- 
ration mécanique  sont  sospendues  par  quatre  chaînes  de  fer, 
deoi  à  la  tète  et  deux  au  pied  ;  que  les  unes  et  les  autres  néces- 
sitent une  puissante  armature  de  bois,  ou  au  moins  des  pieds 
droits  d'nne  grande  épaisseur,  convenablement  reliés  entre  eux 
par  des  traverses.  Les  cludnes  de  la  tète  de  la  table  étant 
assujetties  d*tine  manière  fixe  à  cette  armature,  celles  du  pied , 
allongées  ou  raccourcies,  tantôt  par  le  moyen  de  vis  à  boulon , 
tantôt  en  les  enroulant  à  une  espèce  d*arbre,  changent  à  volonté 
a  position  de  Tappareil,  c*es^'dire  permettent  qu*il  forme 
un  plan  plus  ou  moins  indiné  »  selon  la  matière  minérale  qu*il 
s*aglt  de  concentrer. 

On  a  essayé  de  simplifier  autant  que  possible  cette  ebarpentè 
à  laquelle  sont  attachées  les  chaînes ,  parce  que ,  indépendam- 
ment de  ce  qn^elle  se  compose  toujours  de  bois  de  fort  équar» 
risaage  et  très-coûteux,  elle  gène  les  ouvriers  et  occupe 
inutilement  beaucoup  de  place.  Mais  nous  ne  pensons  pas  qu*on 
soit  jamais  parvenu  à  la  supprimer,  non  plus  que  les  chaînes 
(du  moins  nous  ne  Tavons  vu  dans  aucune  des  coouées  indus- 


258  MÉTALLURGIE. 

trielles  que  nous  avons  visitées).  Or,  c'est  cette  suppression 
qui  caractérise  le  nouveau  système  que  nous  avons  appliqué 

daDs  les  ateliers  meniioiiiiés  ci-dessus. 

Le  but  de  la  suspension  des  tables  étant  de  leur  oommuniquer 
une  impulsion  par  laquelle  ,  déviées  de  leur  position  primitive, 
elles  y  reviennent  en  vertu  de  leur  poids ,  en  subissant  les 
vibrations  que  la  secousse  occasionne ,  on  conçoit  qu'il  est 
indifférent  de  les  suspendre  avec  des  chaînes  par  la  partie 
supérieure  ou  de  les  appuyer  sur  des  essieux  convenablement 
disposés,  dès  (jue,  dans  celle  dernière  disposition,  elles 
peuvent  recevoir  un  mouvcmont  de  va  et  vient,  exactement  égal 
à  celui  quelles  recpvaicnt  par  l'ancien  système.  Or,  l'on 
parvient  ainsi  à  supprimer  les  chaînes  et  les  armatures  dispen- 
dieuses dans  un  pays  où  ni  le  fer  travaillé  ni  les  bois  de  con- 
struction ne  sont  des  articles  faciles  à  se  procurer. 

Ces  avantages  sont  réalisés  par  ie  simple  appareil  représenté 
dans  le  croquis  [)lanclie  16. 

La  table  est  suspendue  par  quatre  étricrs  en  fonte  A,  deux 
de  chaque  côté,  sur  deux  essieux  C  dont  chacun  est  porté  par 
deux  barres  inclinées  B.  Ces  barres  s  appuyent  à  l'autre  extré- 
mité siii'  deux  essieux  portés  par  des  étriers  renversés ,  fixés 
aux  longrincs  d'un  cadre  inférieur. 

Le  demi  cercle  a,  dans  lequel  les  essieux  sont  pris  parles 
étriers,  se  termine  par  un  petit  épaulenient  ailn  d'empêcher 
le  glissement  de  ce  côté.  Les  étriers  ont  leurs  pattes  i)ercées 
d'ouvertures  ovales  qui  reçoivent  les  traverses  servant  à  les 
attacher  à  la  table  et  au  cadre  inférieur.  Cette  forme  ovale  a  été 
adoptée  pour  laisser  un  peu  de  jeu  aux  traverses. 

Les  barres  d*appui  B  ont  leurs  extrémités  percées  de  quatre 
trous,  oe  qui  permet  de  lever  plus  ou  moins  la  tète  ou  le  pied 
de  la  table. 

Ce  simple  mécanisme  une  fois  compris ,  il  est  facile  de  se 
rendre  compte  de  sa  façon  de  travailler. 

La  table  reçoit  rimpulsion  par  le  moyen  d*ttn  excentrique  qui 
la  frappe  à  la  tète ,  et,  jouant  comme  jouent  librement  les  deux 
essieux  a  et  c  (flg.  3) ,  elle  est  lancée  en  avant  à  une  distance 
de  0*,36,  en  même  temps  que  le  l**  de  ces  essieux  décritrarcam. 


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MftTAUimfilB. 


m 


Quand  a  cessé  l*effet  de  la  tovce  d'impulsion ,  la  table,  en  wtu 
de  son  propre  poids  et  de  celoi  dn  minerai  qu'elle  porte ,  vient 
reprendre  sa  position  première ,  et ,  par  Teffet  de  la  vitesse 
acquise  en  sens  inverse ,  elle  choque  contre  une  traverse  fixée 
dans  le  sol  parallèlement  à  sa  largeur  «  et  elle  est  de  nouveau 
lancée  en  avant,  mais  avec  moins  de  force;  une  seconde 
impulsion  lui  communique  les  mêmes  vibrations ,  et  Ton  con* 
tinue  ainsi  d*une  manière  normale. 

Ces  mouvements  sont  extraordinairement  favorisés  par  la 
position  Inclinée  de  la  barre  qui  unit  chaque  paire  d*étrlers, 
barra  qui  s'écarte  de  0^,S3  de  la  verticale. 

Celte  simplification  d'un  des  appareils  les  plus  difficiles  à 
manier  dans  la  préparation  mécanique  des  minerais,  en  per- 
mettant de  réaliser  une  économie  importante  dans  sa  construc- 
tion, débarrasse  Tatelier  des  supports  toqjours  gênants  de 
Tancien  système ,  et  diminue  considérablement  les  Ms  d'en- 
tretien et  de  réparation. 

Les  ubles  de  Tatelier  de  la  mine  BUIiaiina  sont  manœuvrées 
par  des  garçons  de  iO  à  12  ans,  et  c'est  encore  là  un  point  qui 
les  recommande  à  l'intérêt  des  industriels.  Et  c'est  dans  le  seul 
but  de  leur  être  utile  que  nous  avons  cm  devoir  fàire  con* 
naître  ce  nouveau  système  dont  la  simplicité  forme  le  prin- 
cipal mérite. 

Nous  nous  réservons  de  publier  plus  tard  divers  détails , 
et  peut-être  la  description  compl&te  de  cet  établissement  qui, 
par  les  résultats  obtenus  jusqu'à  ce  jour,  me  parait  être  à  la 
hauteur  des  principaux  établissements  du  même  genre  è 
l'étranger. 

A.  F.  Fbiiou. 
(Extrait  de  la  Rsvista  Iftnm ,  tome  XIII ,  numéro  281 .  ) 


NOTICE 

sua  LA 

riBRICATlON  BES  fi41LS  D  ACIER 

BT  US 

PLAQUES  D*A&MURS, 
m 

M»  KIBXt  BÈtntM* 


On  sait  que  dans  In  but  d'nn  fomenter  la  dnpcté  et  la  résistance 
de  la  surface  portante  des  rails,  on  a  rc^cours  généralement  à 
l'un  ou  l'autre  de  ces  deux  procédés  ,  consistant,  le  premier  h 
introduire  dans  le  paquet  du  rail  une  barre  d'acier  destinéo 
à  en  former  la  tète ,  et  le  second  à  tremper  la  partie  supérieuro 
du  rail,  apr^s  que  celuiHSi  a  été  fiibriqné  de  la  mani^  ordi- 
naire. Ces  dem  procédés  remplissent  le  bm  jusqu'à  un  eertain 
point  •  malsancun  Û^xm  n*angmente  la  résistance  du  fer  dans 
tout  le  corps  dn  rait  et  n^mptehe  le  laminage  dû  à  ia  sondnra 
imparfaite  des  barres  composant  le  paquet.  Aussi ,  bien  qu'on 
admette  que  la  durée  du  rail  soit  prolongée  par  ces  moyens , 
on  ne  connaît  pourtant  encore  aucune  donnée  certaine  à  ce 
sujet.  Au  contraire ,  le  procédé  de  M.  Bessemer  pour  convertir 
les  fontes,  soit  en  fer  malléable,  soit  en  acier,  fournit  un 
produit  pur ,  liomogbne ,  dure  et  tenace ,  admirablement  propre 
à  la  fabrication  des  rails;  et  quoique  le  prix  de  revient  de  ces 
rails  soit  relativement  phis  élevé,  on  peut  croire  que,  dans 
certains  cas,  par  exemple  pour  des  croisements  de  voies  et 
dans  le  voisinage  d*importantcs  stations,  il  y  a  avantage  à  les 


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snbslituer  aux  rails  en  fer.  On  obtient  ces  rails  on  laniin^ïnt  des 
barres  d*ader  d'une  grandeur  suffisante.  Ainsi  pour  un  rail 
de8",48  delong,  pesant  31^,3S  par0»,9,  on  coule  un  lingot 
d0  Û*,76  de  long ,  dont  la  section  carrée  a  0'»,23  de  côté,  qu'on 
éliaiilfo  et  qu'on  réduit  au  marteau  à  une  section  dYquarrissage 
de  0",1S  de  côté  et  une  tongneiir  de  i^.Sâ ,  et  qu'ensuite  on 
lamine  de  la  manière  ordinaire.  La  ûbrieaiion  des  rails  longs 
ne  prâiente  pas  plus  de  difficultés  goe  celle  des  rails  courts; 
quani  à  la  fiieilitô  de  la  fitbrieation,  le  nou?eau  procédé  offire 
encore  certains  avantages  sur  le  procédé  ordinaire  par  le  paquet. 
Les  rails  Bessemer  remportent  sur  les  rails  ordinaires  en  ce 
qu'ils  ne  s*écrasent  pas  sons  le  poids  des  charges  qu'ils  ont  à 
porter;  leur  tenadté  et  leur  ductilité  ont  été  démontrées  par 
des  échantillons  de  courte  longueur  qu'on  avait  destiné  à  des 
rsils  pesants,  et  qu'on  avait  tordus  et  pliés  d^une  manière 
extraordinaire,  sans  la  moindre  apparence  de  firactnre.  La  force 
de  résistance  à  la  traction  de  ces  rails  a  été  trouvée  de  plus  de 
<M  tonnes  par  pouce  carré.  Les  rails  d*acier  fondu  n*ont  pas  été 
reçus  comme  une  nouveauté,  car  rétablissement  sidérurgique 
Efabw  Vale  en  avait  fabriqué,  il  y  a  plnsieurs  années,  quelques- 
uns  qui  avaient  été  placés  sur  un  pont  situé  près  de  la  station 
de  Derby,  ott  ils  se  trouvent  encore  en  bon  état.  Hais  ces  rails 
ayant  été  faits  de  barres  coulées  d'après  l'anden  procédé ,  le 
prix  de  revient  en  fut  si  élevé  qu'il  empécba  leur  adoption 
générale.  Toutefois,  ils  prouvèrent  le  grand  pouvoir  de  résis- 
tance de  radar  pour  cet  usage;  et  actuellement  le  nouveau 
procédé  de  M.  Bessemer  met  le  fabricant  en  état  de  produire  ù 
prix  modéré  des  rails  d'une  qualité  également  bonne  et  qui 
promettent  de  former  une  voie  réellement  permanente. 

Quant  h  la  question  des  plaques  d'armure  ,  il  fendrait  con- 
stater d'une  manière  dédsive  les  résultats  qui  doivent  en  régler 
l'application  définitive;  mais  comme,  d'une  part,  on  ne  peut 
pas  engager  l'avenir  relativement  au  degré  de  perfectionnement 
qu*atteindra  l'artillerie , et  que,  d'autre  part,  la  solidité  des 
plaques  d'armure  n'a  pas  encore  atteint  sa  dernière  limite ,  on 
ne  peut  actuellement  dire  lequel  des  deux  engins  de  guerre 
aortte  victorieux  de  la  lutte. 


S6t  MÉTAIXTOCIB. 

Toutefois  la  question  générale  de  rapplicationdcs  plaquesd'iai^ 
mure  est  plu  lot  du  ressort  du  coostracteur  de  navires,  tandis 
que  le  nalire  de  forges  ii*a  à  s*ûccuper  qoe  de  la  manière  de  fabri- 
quer la  plus  grande  plaque  de  fer  possible  possédant  le  maximum 
de  ténacité.  Pour  produire  de  grandes  masses  de  fer  Jkçonné, 
on  emploie  maintenant  deux  métbodes,  dont  la  première  con- 
siste dans  le  travail  au  marteau  et  la  seconde  dans  remploi  du 
laminoir.  Le  résultat  général  du  travail  au  marteau  doit  être , 
croit-on ,  de  rendre  le  fer  cassant ,  ce  qui  est  un  grand  défaut 
pour  une  plaque  exposée  aux  chocs  de  lourds  projectiles  lancés 
à  courte  distance.  Le  procédé  employé  pour  fabriquer  de  lourdes 
plaques  avec  des  riblons  et  à  Taîde  du  marteau-pilon,  ne  mérite 
pas  plus  de  confiance ,  parce  que  •  à  cause  de  Itnégalité  primi- 
tive des  matériaux ,  il  est  extrêmement  dii&cile  d'obtenir  une 
plaque  de  qualité  uniforme.  Le  travail  au  laminoir,  assure-t-on, 
produit  une  plaque  plus  tenace  et  plus  uniforme.  Dans  ce  cas , 
la  difficulté  consiste  dans  le  poids  et  les  dimenstons  énormes 
des  plaques  et  dans  la  température  excessive  à  laquelle  on  doit 
les  façonner.  En  général,  les  dimensions  des  plaques  des  fré- 
gates blindées  sont  de  S  à  6  mètres  de  long  sur  <y",76  è  t",i6  de 
large  et  d*uoe  épaisseur  de  0»,il4.  Le  poids  de  la  plaque  varie 
donc  de  80  à  140  quintaux ,  0",07O  à  0,t01  étant  enlevés  sur  les 
côtés,  et  0"»S5  &  0>",d05  à  chaque  bout  après  le  laminage. 
Relativement  au  déchet,  remploi  du  marteau  présente  des 
avantages  sur  celui  du  laminoir. 

Le  procédé  usité  pour  faire  une  plaque  du  poids  de  5  tonnes 
consiste  :  à  étirer  d*abord  des  barres  sur  une  largeur  de  0*,905 
et  une  épaisseur  de  0,035 ,  k  les  couper  ensuite  à  une  longueur 
de  0'',76,  puis  â  superposer  cinq  de  ces  barres  pour  les  réduire 
en  une  table  grossière.  Cinq  autres  sont  traités  d'une  manière 
semblable  et  ces  deux  tables  sont  alors  soudées  et  façonnées  en 
une  plaque  de  0",038  r'r  aisseur,  ayant  i^'.ÎS.  Quatre  de  ces 
tables  sont  superposées  et  laminées  sur  une  longueur  de  2*" ,44» 
une  laideur  de  l^ïSâ  et  une  épais.seur  de  0"',063.  Enfin  quatre 
de  ces  plaques,  formant  une  masse  de  2">,.ii  de  louji,  sur 
de  large,  0", 252  d'épaisseur,  sont  superposées  et  passées  au 
laminoir  pour  former  la  plaque  entière.  Ainsi  il  y  a  dans  cette 


4 


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MÉTALLURGIE.  363 

dernifere  plaque  de  O"",!!-*,  160  épaisseurs  de  platiues  dont 
chacune  a\ail  dans  l'origine  0'", 025  d'épaisseur ,  el  est  consé- 
querament  réduite  à  1/35  de  son  épaisseur  primitive.  Dans 
l'ensemble  de  ces  opérations .  1066  îi  112 IR  mMres  carrés  doivont 
èiro  soudés  au  moyen  du  laminoir.  11  n'est  donc  pas  étonnant 
que  ces  plaques  présentent  parfois  des  soufflures  ei  d  auti  es 
défauts  qu'il  est  d'autant  plus  diiïicile  d  éviter  que  les  dimûn- 
sions  et  le  poids  sont  plus  considérables. 
L'opéi riti  )ii  tiiialr,  consistant  à  souder  ((uatre  plaques  do 
de  ionj<  sur  l™/2^  de  lartrc  et  0,063  d'épaisseur,  est  trî?s- 
diflicile.  Pour  empêcher  les  burUs  de  la  table  de  brûler,  et  en 
môme  temps  pour  achever  toute  l'opération  pendant  que  le  fer 
est  ù  la  température  voulue ,  il  faut  prendre  les  plus  grands 
soins»  la  perte  de  quelques  moments  pouvant  avoir  des  effets 
funestes.  Les  quatre  plus  firandes  plaques  employées,  poui  le 
dernier  laminaj^e  sont  chauffées  dans  un  four  particulier  ; 
ensuite  elles  cii  boni  retirées  avec  de  lourdes  chaînes  cl  placées 
sur  un  truck  qui  est  amené  au  laminoir  au  moyen  d'une  voie 
ferrée  inclinée  de  manière  lancer  l'extrémité  du  paquet  sur 
le  tablier  d'avant  du  laminoir.  Apres  avoir  pas^é  par  le  lami- 
noir ,  la  plaque  est  reçue  sur  un  plan  incliné  composé  de  longs 
rouleaux  qui  tendent  à  la  ramener  au  laminoir  dont  le  mouve- 
ment est  en  ce  moment  renversé ,  et  la  plaque  repasse  donc  en 
sens  contraire ,  et  ce  mouTement  de  va-et-vient  se  répète  jus- 
qu'à ce  qa*oii  obtienne  Tépaisseur  voulue.  La  plaque  est  ensuite 
enlevée  au  moyen  d'une  grue  et  placée  sur  une  grande  table 
eu  fer  fondu.  Dans  cette  position ,  on  roule  dessus  un  cylindre 
en  fer  du  poids  de  9  tonnes  pour  enlever  les  inégalités  et  les 
ilexions  laissées  par  le  laminai,'e.  Aussitôt  que  la  plaque  est 
suffisamment  refroidie ,  on  la  transporte  à  la  machine  à  planer 
qui  enlève  les  inégalités  des  bords ,  et  Topération  est  terminée. 


MÉMOIRE 

SDi  ouEL(|ii£S  mim  mimm  m  mu, 

FKÂD,  FIBIiO. 

(Quarterly  Jamml  of  the  ehmicàl  Sodety)* 

J*a5  terminé  le  premier  mr'moiro  publié  dans  le  XII"  vol.,  p. 8(1) 
(hi  journal  de  la  Sociéu''  sur  quolqiies  minéraux  flu  Chili,  ren- 
fermant de  l'arsenic,  du  soufre  et  du  cuivre,  en  jinnonçant  que 
je  m'occupais  de  l'analyse  d'une  espî'cc  fortement  imprégnée  de 
pyrilo  cl  qui  rontonait  du  soufre,  de  l'anlimoine,  du  cuivre,  du 
fer  et  do  petites  quantités  d'argent;  malheureusement  je  n'ai  pu 
obtenir  un  échantillon  suffisamment  pur  pour  être  soumis  à 
l'analyse:  La  matiîTe  pyrileuso  était  si  intimement  mélangée 
avec  le  minéral  lui -môme,  qu'après  avoir  consacré  beaucoup  de 
temps  à  son  étude  ,  j'ai  reconnu  rimpossibilité  d^arriver  à  une 
formule  cliimiqae.  ta  découverte  de  la  combinaison  Go*S,  As  S*, 
analogue  à  la  belle  espèce  argentif&re  AgS,  AsS%  rendait  ce- 
])cndant  très-intôressanie  celle  d'un  correspondant  Gu*S,  SbS" 
à  la  mine  d'argent  antlmonié  noir  AgS^SbS*.  Mais,  ainsi  que  je 
viens  de  le  dire,  mes  efforts  ne  (tarent  couronnés  d*aucnn  suc* 
cès.  On  ne  connaît  également  point  jusqu'à  présent  la  combi- 
naison du  sulflde  antimonique  avec  trois  équivalents  de  sulfure 
cuivreux,  correspondant  à  la  Guyacanite  (espèce  nouvelle  que 
j*ai  décrite  dans  le  mémoire  précité).  Celle-ci  consiste  en  un 
composé  de  sulfido  arsénique  avec  trois  équivalents  de  snlfiire 

(f)  ?oir  le  tome  Vil  d*  lâ  Revu»  «iiîverwile,  p,  iSi, 


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IfflfteALOGIB.  361 

ail?reax.  Toniefois ,  des  yecherches  ultérieures  m*oiit  conduit  à 
la  dêteimiiiatioii  de  plnslenTS  espèces  remarquables,  dODt  quel- 
«foes-mies ,  pour  B*ètre  pas  lont-à-fait  inconnues  dans  la  science, 
m'ont  néanmoins  para  mériter  une  attention  particulière. 

Oxyde  euiwique*  —  Il  est  assez  rare  de  rencontrer  dans  le 
règne  minéral  la  combinaison  d*un  équivalent  de  cuivre  avec 
un  équivalent  d'oxygène.  L'oxyde  cuivreux  ,  que  l'on  trouve  si 
souvent  dans  les  localités  ob  abonde  le  métal  à  l'état  natif, 
paraît  se  transformer  entièrement  en  bicarbonate ,  soit  sous 
l'influence  de  l'air  atmosphérique  ,  soit  par  d'autres  causes  plus 
difficiles  à  définir ,  en  s*assimilant  tout  à  la  fois  et  l'ox^rgène  et 
l'acide  carbonique. 

L'enveloppe  terreuse  noire  dont  les  masses  de  cuivre  rouge 
sont  si  fréquemment  entourées,  et  que  l'on  a  décrite  dans 
quelques  ouvrages  comme  étant  l'oxyde  cuivrique,  contient, 
autant  que  l'expérience  me  permet  de  raflirnier,  une  trî;s-grande 
proportion  de  soufre  ;  et  bien  qu'on  ne  puisse  pcui-ôlrc  la  con- 
sidérer comme  un  oxysulfurc  i)arfaitoment  défini,  toujours  est-il 
qu'on  ne  peut  la  regarder  comme  de  l'oxyde  cuivrique  pur. 

Avant  que  les  grandes  dt^couvertes  ,  faites  h  !a  fois  dans  la 
vallée  du  Mi.xsissipi  et  sur  les  bords  du  lac  supérieur  de  l'Amé- 
rique  seplenlrionale,  vinssent  révéler  l'existence  d'une  qnantité 
comparativement  {grande  d'oxyde  cuivi'ifiue  noir ,  ce  minéral 
n'avait  encore  été  signalé  que  dans  ies  laves  du  Vésuve.  Tout 
récemment ,  on  a  découvert  dans  l'extrême  Nord  du  Chili 
(  h  s  de  lon^'iiude  )  des  liions  do  cuivre  Irès-étendus ,  consis- 
tanl  essentielle  ment  en  oxyde  cuivrique  associé  à  du  carbonate 
calcique,  et  à  un  minéral  d'un  noir  brillant  qui  paraît  ôire  une 
variété  de  Hornblende.  La  mine,  qui  iirésrnte  un  aspect  ter- 
reux d'un  brun-noirùtre,  fait,  sous  raclion  de  l  acide  chlorhy- 
<lrique,  une  eiTervescence  tellement  vive,  quon  serait  tenté 
tout  «l  aborcl  de  la  ])rendre  pour  un  cai'lionate;  mais  un  examen 
plus  aiq)rorondi  du  minéral  joint  au  lait  ([u'il  siipporle  la  cha- 
leur rouije  i>ombre  sans  éprouver  de  dimiuulion  en  poids» 
montrent  h  l'évidence  ([u  il  n'en  est  pas  ainsi  :  on  sait  que  les 
carbonates  de  cuivre  abandonnent  presijue  instantanément  leur 
acide  carbonique  quand  on  les  expose  à  une  forte  ciiaicur. 


266  MINÉRALOGIE. 

Une  analyse  qualitative  de  ce  minorai  a  démontré  )a  présence 
de  l'oxyde  cuivrique  ,  de  loxyde  ferrique  ,  de  l'acide  carbo- 
nique ,  de  l'oxyde  calcique  ,  du  chlore ,  de  l'eau  ei  d'une 
substance  insoluble  dans  les  acides.  L'analyse  quaDlilative  a 
fourni  les  nomJ)re&  suivants  : 

Cuivre   8Q,34 

Oxyde  caldqae  .  .  il,6l 

Oxjde  ferrique  .  .  7»87 

Acide  carbonique  .  9,38 

Chlore   0,S5 

Ean .......  0,tS 

Matières  insolables.  25,98 

90,90 

Dans  ce  minéral  «  le  chlore  était  associé  au  cuivre  et  formait 
avec  Toxyde  de  ce  métal  et  Teau  un  oxydo-chlorure.  Quant  à 
la  chaux,  comme  11,61  se  trouvent  saturés  par  9,1^  d'acide 
et  que  l'analyse  en  montre  9,33 ,  elle  devait  s'y  trouver  à  Tétat 
de  carbonate. 

La  majeure  partie  du  cuivre  existe  évidemmpnt  sous  la  forme 
d'oxyde  cuivrique ,  et  la  constitution  du  minéral  peut  être 


exprimée  comme  suit  : 

Oxyde  cuivrique   42,92 

Oxydoclilorure,  (3CuO,GuClH-4HO)  .  2,89 

Carbonate  calcique   20,73 

Oxyde  ferrique   7,87 

Matières  insolubles   25,83 

Perte   0^6 

100,00 

En  faisant  abstraction  de  la  matière  insoluble  de  Toxyde 
ferrique  et  du  carbonate  calcique ,  nous  obtenons  : 

Oxyde  cuivi  ique  93,69 

Oxydochlorure  cuivrique  .   .  6,31 

100,00 


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MINERALOGIE. 


967 


Sulfate  de  plomb  noir  amorphe.  —  On  a  trouvé  dans  une  mine 
située  à  quelques  licucs  Nord-Ouest  de  Coquimbo  une  espèce 
excessivement  curieuse  de  sulfate  plombiqae.  Elle  était  en 
grandes  masses  noires  au  centre  desqudles  on  remarquait  ane 
vénale  de  belle  galène  grenue.  L*aspect  terreux  du  sulfate  et 
l^absenee  de  tout  éclat  métallique  ravalent  fait  rejeter  par  les 
mineurs  comme  substance  stérile.  Son  poids  spécitique  indi- 
quait cependant  qu*elle  renfermait  essentiellement  un  composé 
d'un  des  métaux  les  plus  lourds,  et  Tanalyse  a  démontré ,  en 
effet,  que  c'était  du  sulfate  de  plomb,  coloré  par  une  petite 
quantité  d^oxyde  ferreux.  A  la  température  de  Tébullition, 
Tacide  cblorhydrique  le  décomposait  entièrement  en  formant 
une  solution  d'un  vert  pftle  ;  cette  couleur  était  due  à  la  pré- 
sence du  cMorure  ferreux  ou  plutôt  du  sulfate  ferreux ,  si  tant 
est  que  Tacide  sulfurique  exist&t  dans  la  liqueur,  à  Tétat  libre; 
par  le  refroidissement,  la  majeure  partie  du  plomb  se  déposait 
à  l*étàt  de  chlorure.  Le  poids  spécifique  de  ce  minéral  était  6,S0, 
et  100  grs  ont  donné  : 


La  galène,  qui  constituait  en  quelque  sorte  le  noyau  de  la 
masse ,  contenait,  ainsi  que  c*est  le  cas  pour  la  variété  saccha- 
nrilde,  des  quantités  d'argent  appréciables  et  supérieures  de 

beaucoup  à  celles  du  sulfate  extérieur. 

Sulfate  ferrique  basique.  —  Cette  belle  espèce  minérale  a  été 
décrite  dans  les  traités  de  minéralogie  sous  le  nom  de  Fibnh 
farrUe*  Cependant,  comme  il  parait  exister  de  nombreux  sul- 
fates, parmi  lesquels  on  peut  mentionner  lo  sulfate  biferrique 
(  Ve*  0',  SO*),  que  Ton  cite  généralement  dans  les  ouvrages  de 
chimie ,  comme  étant  le  seul  trouvé  à  l'élai  natif  dans  l'Amé- 
rique méridionale ,  i!  ne  sera  prul-Mre  pan  hors  de  propos  de 
taire  ici  la  deseription  de  !a  véritable  fibroferrilc. 

Ce  minéral  se  rencontre  en  masses  bolr\oïiks  dont  les  mo- 
dules arrondis  sont  form.és  de  libres  soyeuses ,  Innombrables , 


Sulfate  plombique  . 
Oxyde  ferreux  .  . 
Argent  


96,74 
8,36 


traces. 


99,90 


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268  HINàBAU>GlB« 

divergeant  à  partir  du  centre  et  présentant  une  teinte  d*im  vert 
pftle  doré.  . 

11  est  oonslitué  par  deux  éqnifalents  d'acide  snlftirique  com- 
binés à  un  équivalent  d'oxyde  ferriquc  (Fe*  0%  2  S CM-f  10  11 U) 

avec  10  équivalciib  d  eau. 

CatcQlë.  Trouvé. 
Acido  siilfnrîquô  .  '^?,00  31,94 
Oxyde  Xerrique  .  •  3-2, uO  31,89 
£an   36,00  35,90 

100,00  99,73 

Exposé  à  Tafr  pendant  qnelqnes  semaines  «  il  perd  deux^ 
équivalents  d*eau  et  devient  :  F*0*,  2S0*4-SH0$  il  n*éproave 
pins  dès  lors  de  diminution  en  poids ,  Texposition  durftt-elle 
même  plnsicnrs  mois;  si  on  le  chanflTe  an  bain-marie  à  9f9*  P. 

(100*0.),  il  abandonne  7  équivalents  d'eau  et  le  résidu,  dont  la 
formule  est  0*,  '2  SO''  -1-  3  H  0,  exige  une  température  irès- 
rh'vre  jiour  rexpiilsiou  des  trois  (l<*i'iiiers  équivalents.  Enfin  , 
soumis  durant  plusieurs  lieures  à  une  tompéralure  comprise 
entre  500  et  600"  V  (260  à  315">  C.) ,  il  laisse  dégager  toute  son 
eau  et  l'ou  obtient  le  sulfate  sesquiferrique  pur ,  parfaitement 
anliydre. 

Calculé.  Trouvé. 

Oxyde  fcrrique  •  •  50,00  49,87 
Acide  sulftirique  .  50,00  49,98 

100,00  99,83 

Si  Ton  fait  digérer  la  fibroferrite  dans  Tean  froide,  elle  s*y 
dissout  partiellement  et  la  solution  qui  contient  b  la  fois  du  fer 

et  de  l'aeidc  snlfuri(iue ,  accuse  an  papier  de  tournesol  une 

réaction  faiblement  acide.  L'action  de  l'eau  bouillante  amèîne 
des  phénomènes  intéressants.  Le  minéral  se  décompose  à  une 
lempératnre  d'environ  120« F., en  donnant  une  matière  amorphe 
d'un  jaune  ocreuK  et  un  sel  suluble  dont  la  solution  est  forte- 
ment acide.  10  grains  de  flbrofei  rite  furent  mis  on  digestion 
dans  de  l'eau  bouillanle,  et  le  résidu  qu'on  eu  retira ,  séché  au 
bain-maric  à  212°  F. ,  pesait  exactement  3  grains;  il  rendait  k 


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MiiNhKALOGlE.  269 

l'analyse  2,100  d'oxyde  fcrrique,  0,528  d'acide  sulfiirique  et 
0,368  d'eau,  ce  qui  démontre  évidrinmein  rexistcncc  d'une 
combinaison  de  deux  équivalents  d'oxyde  fcniquc  avec  un 
d'acide  sulfurique  et  trois  équivalents  d'eau. 


Calculé. 

Trouvé. 

2Fe«0».  . 

,  70.49 

70 

SO»  .   .  . 

.  i7,Gl 

17,60 

3H0    .  . 

.  11,90 

100,00 

99,8tJ 

OU  SFe'O'.SO'  +  SHO. 

On  trouva  que  l'acide  sulfuri(|uc  ((iii  se  trouvait  dans  la 
liqueur  liitrée  pesait  2,6i0  et  l'oxyde  ferrique  ,  de  sorte 
que  la  perle  correspond  sensiblement  aux  sept  équivalents 
d'eau  expulsés  à  212^  F.  (100  C).  L'acide  sulluriffue  se  trouve 
évidemment  à  l'état  libre  aussi  bien  qu'en  aunbinaison  avec 
l'oxyde  ferrique ,  comme  dans  le  sulfate  ferrique.  Ainsi  il  sem- 
blerait que  trois  é(iuivalenls  do  librol'erritc  se  soient  décom- 
posés en  un  l'quivab'iit  d'un  suifate  l)asique ,  un  do  sulfate 
nettlre,  deux  d'acide  sulfurique  libre  et  en  eau. 

8(Fe»O»,fSO»4-*0HO)==ÎFe«O«,SO*-f-Fe«O5,SSO»-f«HO. 

Le  produit  insoluble  (pie  nous  avons  décrit  ci-dessus  se  ren- 
contre à  Total  natif  et  souvent  associé  à  la  fibroferrilo.  Il  en 
résulte  que  cette  dernière  se  reproduirait  cliaquc  fois  que  le 
sulfate  ferrique  neutre  et  l'acide  sulfurique  libre  viendraient 
en  contact  avec  l'oxyde  ferrique.et  l'eau. 

2{Fc5O',3S()^+2SO')-i-3Fe«O*4-5OHO=5(Fe«O%«SO'+10HO) 

Un  fait  assez  remarquable  c'est  que  de  la  combinaison 
Fe'0%2  8  0S  où  deux  équivalents  d'acide  sont  unis  à  un 
équivalent  de  base ,  il  dériverait  un  composé  présentant  deux 
équivalents  de  base  pour  un  d'acide. 

Bmimonite.  —  La  Bournonite  était  inconnue  dans  rAraérique 
méridionale,  et  je  crois  mômo  dans  le  Nouveau-Monde,  lorsque 
je  la  rencontrai,  en  1858,  dans  une  mine  située  près  d'Huasco, 
dans  la  partie  septentrionale  du  Gbili. 


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270  1II!I£BAL0U1B. 

L'échantillon ,  qui  était  cristallisé,  avait  une  densité  de  5,80  ; 
sa  dureté  était  exprimée  par  2,5.  Il  ressemblait  à  tous  égards  à 
ceux  que  Ton  trouve  dans  le  Gornwall  et  dans  plusieurs  parties 
de  l'Allemagne. 

100  grains  ont  donné  : 

Soufre   90,45 

Anlimoine.   •   .   .  26,21 

Plomb   40,76 

Cuivre   12,52 

99,94 

Un  échantillon  du  Gornwall  a  fourni  : 

Soufrn   20,30 

Antimoine.    .   .   .  26,30 

Plomb   40,80 

Cuivre   12,70 

ioa,fo 

Nous  menliorninns  en  niiin'ral ,  non-seulement  parce  qu'il  est 
le  premier  de  colle  e.si/ôcc  nue  l  oii  ail  rcnconlré  en  Amérique, 
mais  aussi  parce  qu'il  nous  conduit  à  présenter  (jueliiues  obser- 
vations relatives  à  la  séparation  de  rarsenic  et  de  l'antimoine 
•  d'avec  le  plomb  ,  le  cuivre  et  d'autres  métaux  analD^ues. 

En  1854,  MM.  Rivet,  Bcu'îaut  et  Daguin  ont  publié  dans  les 
Comptes- Rendus  un  mémoire  ués-nitéressant ,  où  ils  propo- 
saient de  séparer  l'antimoine  ,  l'ai .  enic  et  le  soufre  d  avec 
plusieurs  autres  éléments  ,  en  taisant  digérer  le  minéral  dans 
une  solution  cbaude  de  potasse ,  ((ui  dissolvait  au  bout  de 
quelque  temps  les  sulfures  d  uiscnic  et  d'aritiinoino ,  puis  en 
faisant  ensuite  passer  dans  la  liqueur  un  courant  de  chlore 
pour  transformer  ces  éléments  en  acides  suliurique  ,  arsé- 
nique  et  antinionifiue. 

Les  auteurs  attirmcut  que  ce  procédé  permet  de  so[Kirur 
entièrement  l'antimoine ,  l'arsenic  et  le  soufre,  tiu  pluiuh  ,  du 
cuivre ,  etc. ,  mais  dans  les  différents  essais  que  j'en  ai  faits  ,  je 
u'ai  pu  obtenir ,  surtout  eu  présence  de  l'amimoiuc ,  une  dé- 


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HI!IÊRALO«IE.  S71 

composition  complète,  bien  que  les  minéraux  expérimentés 
ftusênt  amenés  à  m  degré  très-fia  de  division.  Dans  la  plupart 
des  cas,  il  se  dissolvait  une  forte  proportion  d'antimoine  et 
presque  la  totalité  de  Tarsenic,  mais  on  trouvait  invariable- 
ment de  l'anlimoine  dans  les  résidus ,  même  après  plusieurs 
jODis  de  digestion.  Les  hypochlorites  alcalins  on  les  terres 
alcalines  ne  donnèrent  pas  de  résultats  meilleurs. 

LeD'Ang.  Streng  {Ann,  Ch,  Pharm.,  XCII,  41  i,  et  Ciim. 
Cas,. ,  XII»  p.  269)  essaya  ,  mais  sans  succès,  dans  son  analyse 
volumétrique  du  plomb,  de  décomposer  la  galène  au  moyen  de 
l'hypochlorite  calcique.  J'ai  essayé  de  même,  et  sans  aucun 
résultat ,  l'acUon  de  riiypochloriie  sodique  sur  la  galène  et 
plusieurs  autres  minéraux.  Streng  cependant  parvint  k  obtenir 
le  plomb  à  Tétat  de  peroxyde  en  convertissant  le  sulfure  naturel 
en  sulfate  plombique  à  l'aide  de  Tacide  nitrique  très-concen- 
tré ;  après  avoir  neutralisé  la  liqueur  par  de  la  potasse ,  il  la 
faisait  digérer  avec  de  rhypocljlorite  calcique  à  une  température 
un  peu  inférieure  à  212»  F.  (iOO«  C).  Après  quelque  temps,  la 
décomposition  était  complète  et  la  totalité  du  sulfate  plombique 
avait  passé  h  l'état  de  peroxyde.  Lorsqu'on  traite  la  bournonite 
de  la  même  manière ,  en  substiluaiu  seulement  le  chlorure  de 
soude  à  celui  de  chaux,  la  solution  enlève  une  quantité  notable 
d'antimoine ,  mais  on  retrouve  toujours  2  à  3  7o  de  ce  dernier 
dans  les  résidus. 

Le  procédé  réussit  admiral)lemeiit  pour  les  arséniosulfuics 
de  cuivre  ou  de  ploml).  Pour  la  guyacaniln  (3  Cu'  S,  As  S'),  par 
exemple,  on  pulvérise  finemenl  le  minei;ii  i  t  ou  le  fait  digérer 
dans  de  l'acide  nitrique  fumawi,  après  quoi  uu  évapore  à  siccité; 
on  ajoute  aloi  s  un  fort  exc^'s  d1iyi)oehlorile  sodique  et  on  laisse 
bouillir  le  tout  pendant  vii)r;l  iiiinuies  environ. 

Tout  le  soufre  et  l'arsenic  passent  dans  la  liqueur  et  loxyde 
CUivrique  pur  reste  non  dissout.  On  oljiient  les  menus  résul- 
tats avec  les  arsénio-sulfurcs  de  coball  et  de  nickel. 

Les  solutions  les  plus  concentrées  de  potasse  ou  de  soude 
employées  en  grand  excès  et  ai(iées  d'une  (orle  élnillilion,  sont 
impuissantes  à  décoinijoser  complt  lemeul  les  ar.^éniali'S  do  ces 
métaux.  Mais  si  I  on  tait  passer  à  travers  la  liqueur  aiealine, 

lOàlE   XI.  18 


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m  «IlfâRALOGUI. 

préalablement  mise  en  ébullition  ,  un  courant  de  cïilore ,  ou  , 
ce  qui  est  plus  simple,  si  Ton  enipluie,  pour  Tailaque,  un  liypo- 
chlorite  ,  aucune  trace  d'arsenic  ne  peut  être  révélée  dans  les 
oxydes  qui  forment  îe  n'sidu. 

Sulfure  double  de  cuime  et  de  plomb.  —  Cette  espèce  miaé* 
raie  »  qui  est  très-rare  et  que  j'ai  découverte  dans  une  mine 
située  près  du  district  argentifère  d'Arqneros,  se  compose  de 
trou»  équivalents  de  sulfure  cuivreux  unis  à  un  équivalent  de 
sulfUre  plombique  ;  elle  diffère  entièrement  de  la  CufrroplombiU 
(  Cu*  S,  Pli  S) ,  oiîBinaire  aussi  du  Chili ,  et  que  Plallner 
analysa  il  y  a  quelques  années. 

1<K)  grains  du  nouveau  sulAire  double  ont  donné  : 

Cuivre  .  »  .  .  53,88 
Soufire  ....  17,69 
Plomb.  .  .  .  88,81  Jou8Cu«S,PbS. 

99,Z8 

Calcolé.  Trouvé 

3Cu«    .   .   .   .   53,34  53,28 

4  S  17  J8  17,69 

Pb  S8,88  28,80 


100,00  99,78 

Il  n'est  peut-^  pas  inutile  de  daire  connalire  que  cette 
espèce  minérale  a  reçu  le  nom  d*Alisonile^  en  llionneurde 
M.  Robert  E.  Alison  qui ,  par  les  opérations  métallurgiques 
étendues  qu'il  a  effectuées  sur  cinq  points  différents  de  la  répu- 
blique du  Chili ,  a  contribué  pour  beaucoup  dans  le  dévelop- 
pement des  richesses  aiiiii  raies  de  TAmérique  méridionale. 
Je  ierai  observer  que  le  grand  miiicialogue  am(^ricain  Dana  ,  h 
qui  j'ai  envoyé  une  note  succincte  sur  le  minéral  en  question  , 
l'a  ))ublié  sous  le  nom  d'alisonile  dans  le  supplément  à  la  der- 
nière édition  de  son  ouvrage. 

L'alisonite  vient  s  ajouter  ainsi  à  la  liste  des  sulfures  doubles 
qui  ont  été  discutés  dans  les  deux  mémoires  que  j*ai  eu  Tbon- 
neur  de  faire  tianenir  à  lu  Société. 


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HINÉRALOCIE. 


m 


Uosicler  arsénical   .  . 


3. S,  As  S' 

3  Cu'  S,  As  S» 
3Cu«S,  AsS* 
3  Cu>  S.  Vb  S. 


«  auUiuonical  . 
6uiiarsonite  cuivreux  • 
Giiyacanile    •  .   .  . 


Alisonite 


M.  David  Forbcs ,  à  son  retour  du  Chili ,  a  décrit  dans  le 

numéro  de  (léccmhre  4860  du  Phibsophical  Magazine  ,  un  nou- 
vel arsûiiuie  de  cuivre  qu'il  a  iiouiiné  Darwinite  (1).  Ccsl  un 
Uobi^aïc  arséniure  à  motlre  à  la  suite  de  la  Domeykite  et  de 
YAlg(Hlonite ,  doul  j'ai  enuetenu  la  Société  en  1857. 


Domeykite  • 
Algodonite . 
Darwinite  . 


Gq*  As. 
Ctt'*  As. 

Cu"  As. 


(f  )  Cet  artiele  est  npijMliit  ei>après. 


SOI  U  tARWINRE. 

NOUVËLLË  ËSPÉGfi  MU^ÉRÂLE  DU  CHILI, 

PAR 

DAVID  F0RBB8. 


Ce  minéral ,  dont  un  échantillon  m'a  éli'  dciinr  comnio  étant 
do  Tarscnic  natif,  a  été  rencontré  près  de  Proirero-Grande , 
à  quelques  milles  Sud-Est  de  Copiapo ,  où  il  se  présente  en 
veinules  traversant  le  terrain  porphyri tique. 

Chs  veines  paraissent  être  composées  entièrement  de  ce  mi- 
néral à  un  grand  état  de  pureté,  mais  elles  atteignent  rarement 
une  largeur  de  plus  de  deux  pouces.  L'échantillon  qui  a  été 
analysé  et  dont  la  section  est  d'environ  1  i/2  pouce,  représen- 
tait toute  la  poissanœ  d'une  pareille  veinule.  U  se  composait 
du  minéral  pur ,  sans  gangue  ;  seulement  sa  surâce  extérieure 
était  couverte  sur  les  côtés  d'oxyde  ronge  de  cuivre,  et  en  cer- 
tains points,  de  taches  vertes  d'arsénite  on  d^arséniaie  cuivrique. 

Sa  couleur,  son  éclat  et  sa  grande  pesanteur  spécifique 
l'avaient  d'abord  fait  prendre  pour  de  l'argent  natif,  et  l'on 
avait  commencé  à  exploiter  ces  veinules,  dont  les  travaux  ont 
étéabandonnisdi  s  quelescssais  faits  à  Copiapo  permirent  d'en 
reconnaître  la  faible  teneur  en  argent.  Comme  il  dégageait  des 
fumées  arsenicales  abondantes,  on  le  prit  pour  de  l'arsenic 
natif,  et  l'on  peut  s*éionner  de  ce  qu'on  ne  l'ait  jamais  essayé 
au  point  de  vue  de  sa  teneur  en  cuivre. 


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WNÊRALOCIE.  275 

Le  minéral  massif  «  sans  aucane  (race  de  clivage ,  se  brise 
assez  facilement  ;  cependant  il  ne  cède  pas  aux  premiers  cou[» 
de  marteau  duiit  sa  surface  garde  les  empreintes  avant  qu'il  ne 
cède  :  fraclure  simple ,  dureté  3,5. 

Éclat  métallique;  cassure  récente  d  un  gris  argenté  sombre 
qui,  par  l'exposition  à  l'air,  se  change  i  n  bronze  janne-sale; 
panachures  métallicfues  d'un  gris  sombre  argenté  ;  0|>aque. 

J.a  pesanteur  spécifique  de  trois  fragments  différents  était 
de  8,69,  8,67,  8,57  :  moyenne,  8,64. 

Chauffé  en  ?ase  clos ,  ce  minéral  ne  se  décompose  pas ,  et  on 
remarqae  au  plus  de  faibles  traces  de  fiimée  d'acide  arsé- 
Dieox  qne  Taction  de  Tair  contenu  dans  le  tabe  développe  d'tan 
côté.  Dans  an  tnbe  ouvert,  on  obtient  une  ftamée  blanche  bien 
distincte  d*acide  arsénieux. 

A  la  flamme  réductrice  du  chalmnean  snr  le  cbarbon ,  il 
donne  un  globule  blanc-d'argent ,  qui ,  en  se  refroidissant , 
dégage  des  fp.mérs  arsénicales  et  prend  rapidement  une  teinte 
rouge.  A  la  tlamme  oxydante  ,  il  dégage  des  fumées  arsénicales 
abondantes,  et  aprrs  des  transformations  sucic^.^ivcs,  il  finit 
par  laisser  un  globule  de  cuivre  métallique,  nîTlléahle,  maïs 
retenant  encore  un  peu  d'arsenic.  Par  la  couj)cllation  avec  du 
plomb,  ce  bouton  de  cuivre  donne  un  petit  globule  d'argent: 
avec  les  fondants ,  il  ne  présente  que  les  réactions  du  cuivre. 

L'analyse  qualitative,  par  la  voie  humide,  a  confirmé  ces 
résultats  et  démontré  la  présence  du  enivre,  de  Tarsenic  et  de 
Targent ,  sans  autre  matière.  On  s'occupa  particulièrement  du 
soufre  et  du  fer ,  mais  il  ibt  impossible  d*en  reconnaître  la  pré- 
sence. Un  édiantillon  a  donné  nne  trace  de  plomb  qui  n'était 
évidemment  qu'une  impureté  accidentelle. 

Les  analyses  qualitatives  ont  donné  les  résultats  ci-après  : 


A 

C 

m 

Cuivre  . 

.  88,35 

88,07 

88,11 

88,02 

Argont  . 

.  0,38 

0,24 

0,08 

0,42 

Arsenic. 

.  11,27 

11,69 

11,81 

11,56 

100,00 

100,00 

100,00 

100,00 

S76  IIINÉlULOGtS. 

Dans  1  analyse  A,  on  a  déterminé  l'arsenic  au  moypn  d'un 
arséniato  ma{?nésico-aramoniquc,  séché  à  Vh. ,  qu'on  avait 
obtenu  ou  fpsaiit  dissoudre  11«',01  du  minéral  dans  l'acido, 
saturant  d'ammoniaque ,  puis  ajoutant  en  môme  temps  du 
chlorure  magnésique  et  du  chlorure  ammoniquc.  L'argent  a 
été  déterminé  par  coupollation  et  le  cuivre  obtenu  par  Ift 
différence. 

Dans  analyses  B,  C  et  D  on  a  commencé  par  la  détermi- 
naiiun  de  l'argent,  et  l'ai'scnic  a  été  dosé  par  différence, après 
avoir  déterminé  le  cuivre  au  moyen  du  procédé  suivant  : 

On  a  fait  fondre  au  chalumeau ,  sur  du  charbon ,  1  à  2  grains 
du  minéral ,  avec  du  verre  de  borax  et  un  globule  d'or  pur 
posant  3  à  4  grains.  La  fusion  étant  compîMe ,  on  a  séjiaré  le 
boulon  obtenu  du  borax  adhérent ,  en  le  plongeant  encore 
chaud  dans  Teau.  Ce  bonlon,  fondu  dans  un  creuset  de  charbon, 
a  été  soumis  îi  une  bonne  flamme  oxydante  jusqu'à  ce  qu'il 
ne  se  dégagefit  plus  de  fumées  arsenicales  et  que  la  teinte  verte, 
qui  caractérise  le  cuivre  pur  à  Télat  de  fusion,  se  déclarât.  Tout 
l'arsenic  étant  ainsi  éliminé,  il  restait  utï  buiUun  rongo  métal- 
lique d'un  alliat^e  d'or  et  de  cuivre,  parfaitement  malléable, 
dont  le  poids,  diiui:;iH''  de  celui  du  bouton  d'or  ajouté  ,  corres- 
pondait à  la  quantité  de  cuivre  et  d'argent  en  présence.  Dédui- 
sant ensuite  la  quantité  proportionnelle  d'argent  déterminée 
par  mipellatioa  sur  un  autre  échantillon,  on  avait  celle  du 
cuivre  coîUenn  dans  le  minéral. 

Celte  iiiri[io(lo  donne  des  résultats  ti  i  s-cxacts  et  peut  èire 
avanlagciiSdUiejit  appliquée  à  la  d»' ici  iiiinatioii  du  cuivre  dans 
des  com|)osés  où  ce  métal  se  iiouve  nu  ifint.' à  l'arsenic,  sans 
la  pi-ésenre  ân  mnfre.  Le  1er  et  la  gaiiguo  n'en  altèrent  pas 
lexai^lilude  et  on  les  sépare  facilement  en  scories  par  la  fusion 
avec  le  borax.  Dans  i'anahse  des  malnrhitos,  d-  s  oxydes  et  des 
silicates  de  cuivre,  on  pt  ut  facilement  aniener  le  cuivre  en 
présence  à  l'étal  d'un  arséuiuie,  pour  le  détersUoer  comme 
ci-dessus. 

Ces  dilVércnies  analyses  ne  bissent  aucun  doute  sur  la  com- 
postiion  du  minéral,  qui  peut  être  représentée  par  la  formule 
Cu'*Âs,  qui  donnera 


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MINÉRALOGIE.  377 

Cuivre.  •  .  88,37 
Ânenic  .  .  il, 63 


400,00 

valeurs  qui  se  rappioclient  beaucoup  (1o  la  moyenno  des 
résultats  obtenus  par  l'analyse  et  qui  donne» en  ajoutant  au 
cuivre  la  Taible  quantité  d'argent  : 

Cuivre.  .  .  88,41 
AnoQic  .  .  H. 59 


fOO,00 

Il  n'est  pas  sans  intérêt  do  remarquer  que,  dos  trois  composés 
de  enivre  et  d'arsenic  qu'on  tronvi'  au  Cliili ,  on  n'en  rencontre 
pas  deux  dans  la  même  locaiitti,  bien  que  tous  les  trois  se 
trouvent  dans  des  filons  do  la  même  époque  iîéolo^^tque.  Leur 
composition  chimique  donne  : 


DoneyUte,  Ga'As  | 


Cuivre  .  .  71,6i 
Arsenic  .  .  28,36 


100,00 

Cuivre   .   .  SdM 


_i  «      (     suivre    .    .  î>o,nn 

Algodomte,  Ca»As   |  ^^^.^  ^ 

100,00 

•  A     (   Cuîwe  .  .  88,37 

On  a  donné  au  nouveau  miiK'i-al  le  nom  de  Darwinite  en 
l'honneur  de  Darwin ,  duiu  Us  recherches  géoloj^itpies  dans 
cotte  partie  de  l'Amérique  du  Sud  sout  Uop  connuos  pour  qu*il 
soit  nécessaire  de  les  rappeler. 


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REVUE 

ÉCONOMIQUE,  AbiaiMISTIUTIVE  ET  JUHiUlQUE 

DES  NINES  ET  DE  U  MÉÏiLLDRfilS  VfiANOAlSES. 

PAR 

I..  SIMONIN, 
IMG&MIEOK  ClfIL  DES  MIRES. 


«  Il  faiil  «(TmiK-liir  notre  înJiiitric  do  louir* 
1<'»  eiilrovr»  inlcrtciirru  qui  In  pincrni  «]«•• 
dci  coiidilisiii  il'iiirerioritët  Mjiiurd'kut  n«a 
rtpIniUlmnt  Mnt  féoéei  |Mr  hbo  foule  4* 

(  Eilmh  de  U  Irlirt-  do  rcniprrciir  lVa|o- 
léiin  m  au  miiiitlrc  d'tut,  &  Joavior  IffiO. 

I. 

FAIifli:  ECONOMIQUE. 

Nécessité  de  l'abaîs^eveiit  do  pris  des  tnittsporlB  par  ta  rdditelion  des  tarib 
sur  les  chemins  de  fer,  la  suppression  des  droits  de  natigatfoii ,  l'achève» 
nent  des  voies  ferrées ,  raDdlioration  des  rivières  et  canaux.  ~  Le  traité 
de  comiuerco  et  les  nsiaes  sidérurgiques.  Csuses  du  malaise  actuel. 


Depuis  qu'ont  été  écrites  les  mémorables  paroles  que  nous 
prenons  pour  r  pi  graphe  de  cet  article,  et  qol  resteront  noire 

devise  en  malièro  d'industrie  minière  et  mf^tallurgiquc  ;  depuis 
que  le  chef  de  TÉlat,  prenniit  sur  lui  rapplication  de  OiCsures 
lilx-ralps,  a  proclamé  rafl>auchisseinf»nt  de  l'iiuUisiric  et  conclu 
avec  rAiigletono  le  traité  de  commerce  (jne  loul  le  monde 
connaît,  une  partie  des  promesses  économiques  comprises 


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REVliE  ÉCONOMIQUE»  ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIQUE.  279 

dans  le  programme  impérial  ont  été  réalisées,  surtout  en  ce 
qui  concerne  l'économie  des  iransporls. 

La  construction  de  vingi-dcux  nouvelles  lignes  de  chemins  de 
fera  été  décrétée  comme  étant  d'uiilité  publique,  quelques-uns 
des  canaux  appartenant  à  des  Compagnies  ont  été  racliefr^^,  et 
un  décret  a  réduit  les  droits  de  navigation  sur  tous  les  canaux 
de  l'État. 

Il  faut  mainienanl  compléter  les  dérisions  déj^i  prises  et 
achever,  au  point  de  vue  du  bas  prix  et  de  la  facilité  des 
transports  sur  un  point  quelconque  de  Tempire ,  ce  qui  a  été 
si  heureusement  commencé. 

N  oublions  pas  que  noire  industrie  française  n'est  pas  encore 
compiùtemenl  atVranchie  de  toutes  les  entraves  intérieures  ([ui 
la  î»lacent  dans  des  conditions  d'infériorité,  et  que  nos  exploi- 
tations ,  pour  continuer  à  employer  les  termes  de  la  lettre  que 
nous  avons  citée,  sont  toujours  gênées  par  une  foule  de  régie* 
menls  restrictifs. 

Des  ingénieurs  bien  connus,  dont  le  nom  a  plus  d'autorité  que 
le  nôtre ,  se  sont  déjà  fait  entendre  pour  réclamer  le  complé- 
ment du  programme  impérial ,  et  leur  demande  a  surtout  porté 
sur  Tamélioration  de  nos  voies  de  communication  intérieure. 
Au  point  de  vue  économique  ,  c'est  là  que  gît  en  effet  presque 
tout  le  mal.  Nous  ne  sommes  ni  moins  intelligents  ni  moins 
pratiques  que  nos  voisins  les  Anglais,  nos  houillères  ne  sont 
pas  plus  mal  exploitées  que  les  leurs,  nos  hauts-fourneaux,  nos 
forges  ne  sont  [)as  moins  bien  installés  que  les  usines  similaires 
de  la  Grande-Dreiagne.  S'il  fallait  même  donner  la  préférence  à 
l'un  des  deux  pays,  nul  doute  (jue  la  France  ne  remporlAt  la 
palme  au  double  point  de  vue  de  l'habile  disposition  des  usines 
et  du  bon  aménagement  des  travaux  souterrains  :  c'est  là  du 
moins  une  opinion  que  partagent  tous  les  ingénieurs  qui  ont 
visité  l'Angleterre.  Mais  les  Anglais  gardent  sur  nous  deux 
avantages  :  l'un  (juc  la  nature  leur  a  donné  et  que  nous  ne 
saurions  leur  ravir  :  c'est  celui  de  l'heureuse  allure  et  de  la 
merveilleuse  richesse  de  leui  s  bassins  houillers.  Les  mines  y 
sont  toutes  exploitables  à  peu  de  frais,  le  charbon  ne  s'y  ren- 
contre pas  k  une  grande  profondeur,  ie.toit  est  solide  et,  partant. 


9BÙ  ftVfVE  ÉCONOMIQUE, 

los  dépensas  de  boisage  presque  nulles.  Enfin ,  le  combustible 
e>l  compaclc  ei  la  quantité  de  gms  pi  tHluito  par  le  dépilage 
relativement  plus  forto  que  dans  nos  mines  Irancaiscs. 

Le  second  avantage  qni  distingue  les  houillères  de  la  Grande- 
Bretagne  est  celui  de  leur  situation  topo^aphique  qui  est  aussi 
tout  exceptionnelle.  Les  doux  principaux  des  bassins  anglais  , 
celui  du  roniléde  Newcastle  fl  celui  du  pays  do  Gaîles, forment 
une  bande  allongée  bordée  par  le  rivai^je  do  la  mer.  Les  ports 
d'embarquement,  les  canaux,  les  rivières  et  les  fleuves  navi- 
gables sont  voisins  des  mines,  et  de  ces  points  part  le  combus- 
tible transporte  en  tons  licuK  au  jdus  bas  prix.  De  Sunderland, 
de  Caidiff,  le  charbon  anglais  que  no  consouHuent  pas  1rs 
usines  indi^î^^e8  est  expédié  à  li avers  lo  monde  cniior;  il  se 
présente  sur  nos  rivages;  il  vient ,  remontant  tous  nos  fleuves 
navigables,  faire  conçu rrenre  à  nos  houilles  sur  nos  marchés 
inli':rieui-s.  Il  y  a  lîi  un  inconvénient  qu'il  laut  faire  cesser  à 
tout  [trix  ,  ei  iMiur  cela  !c  seul  moyen  efllcace  est  d'améliorer 
nos  voies  de  [:aiisport,  d'en  créer  de  nouvelles  et  d'abaisser 
partout  les  tarifs  déjà  existants.  Le  système  irès-incouiplei  en- 
core de  nos  voies  de  conimui  i(  niion  intérieure  place  nos  mines 
et  MUS  usines  dan.^  des  conditions  d'infériorité  réelle  ,  et  l'on  se 
demande  si  !:i  ini  aiiére  chose  h  faire,  avant  d  ouvrir  notre 
industfi  '  pour  ainsi  dire  à  la  libre  coneui  rem  e,  n'oilt  pas  éié 
d'or^%iii!  er  chez  nous  le  bas  prix  des  transports ,  pour  nous 
mettre  en  me^uTe  de  lutter  avec  rélranger  d'une  manière 
eflicace  et  victorieuse. 

Les  tarifs  ponr  le  transport  des  houilles  par  les  chemins  de 
fer  ont  été  abaissés  et  pourraient  l'être  encore. 

u  L'administration ,  disait  l'Exposé  de  la  situation  de  l'Empire 
préi»unlé  aux  Cliamhros  en  IStii ,  tout  en  pom-suivant  le  déve- 
loppement des  voies  de  1er,  n'a  pas  perdu  de  vue  une  question 
à  kn[ii'  l!e  Ifs  n'formep  commerciales  ont  donné  une  importance 
toute  p,irliciilièr.^ ,  e'est-<'i-diro  l:\  réduriioii  des  tarifs  des  rho*- 
mins  de  fer  sur  les  matières  les  plus  111(1  :  -au es  ;1  l'agriculture 
et  îi  l'industrie.  Il  n'est  pas  besoin  d'in-isirr  sur  les  difficultés 
que  présente  ia  réalisation  d'une  mesure  qui  touche  à  tant 
d'intérêts.  Des  négociations  sont  ouvertes  à  ce  sujet  avec  les 


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ADHtmSTlIATlVB  ET  JURIDIQITI!.  984 

principales  corapagnios  dos  chemins  do  frr,  oi  une  commission 
spéciale  a  déjà  réuni  en  grande  partie  les  do(  iimcnis  qui  doivent 
servir  de  base  aux  traités  à  intervenir  entre  ces  comj)ngniGs 
et  i*État.  On  pent  espérer  que  cette  question  délicate  sera  pro- 
chainement résolue.  » 

Depuis  lors,  rien  n'a  plus  transpiré  sur  ce  sujet. 

Sur  les  canaux,  les  réformes  ont  marché  plus  vite  et  (ics 
réductions  importantes  ont  été  accordées  sur  les  droits  de 
navigation ,  mais  l'industrie  ne  sera  complètement  satisfaite 
qu'autant  que  ces  droits  auront  entièrement  disparu  sur  les 
canaux  comme  sur  les  rivières  et  les  parties  hautes  des  lleuve^?; 
car  les  embonchures  de  nos  fîrands  conr'^  d  eau  sont  'lélivrées 
de  tout  di-oil  de  ce  {.^enre.  Il  en  résulte  que  les  houilles  ani;laises 
qui  se  présentent  :i  rentrée  de  nos  fleuves  n'ont  aucune  taxe  à 
payer  f»onr  en  reiuonter  les  embouchures,  tandis  que  nos 
charbons  navigant  dans  l'intérieur  acquittent  encore  des  droits 
de  navigation  qui  deviennent  considérables  pour  un  tonnage 
élevé  cl  pour  un  parcours  un  peu  long. 

Le  gouvernement,  en  achetant  tous  les  canaux,  devrait  aussi 
faire  tous  ses  efforts  pour  réorganiser  îa  batelei'ie  en  soullranco, 
et  venu-  en  aide  à  cette  intéressai) [  '  industrie.  On  verrait  alors 
les  combustibles,  transportés  à  meilleur  marché  ,  accomplir  un 
plus  long  parcours  et  arriver  à  bien  plus  bas  prix  aux  usines 
qui  les  reçoivent  déjà.  Mais  les  canaux  et  les  chemins  de  fer 
doivent  marcher  ]iarallîjlemenl  sans  se  faire ,  comme  aujour- 
d'hui, une  concurrence  désastreuse  qui  a  tué  la  première  de 
ces  industries.  A  mesure  que  notre  navigation  intérieure  sera 
perfectionnée,  il  faut  aussi  que  notre  réseau  ferré  soit  complété, 
dirigé  v-^rs  les  rAcions  industrielles,  et  que  les  mines  et  les 
usines  qu  il  ne  ii  ivcrse  pas  s'y  rattachent  par  des  embranche- 
ments. C'est  de  cette  façon  seulement  et  jiar  celle  précédem- 
ment indiquée  que  1^  prix  de'^  matières  premières  sur  les  lieux 
de  consommation  sera  notableincnt  diminué.  Au  point  de  vue  de 
l'exploitation  proprement  dite,  de  l'art  de  l'ingénieur  des  mines, 
on  peut  dire  que  tout  a  été  lait.  Partout  où  il  y  a  fin  combustihle 
on  l'exploite  et  on  l'exploite  bien.  Les  iiouillères  françaises 
peavent  certainement  servir  de  modèle  aux  autres  houillères  du 


283  REVUE  ÉCONOHIOinS» 

coiUincnt,  excepté  celles  de  la  Belgique  qui  marchent  du  même 
pas  que  les  iiùlres  vers  les  limites  du  progrès.  Le  seul  point 
qui  nous  reste  à  perfectionner  on  France,  point  sur  lequel  nous 
sommes  encore  on  arrière  vis-à-vis  surtout  de  l'Angleterre  et 
de  la  Belgique»  c'est  la  facilité  des  communications  intérieures 
pour  la(iuel!e,  il  faut  d'ailleurs  le  recounaître,  notre  sol  est  moins 
favorablement  disposé  que  celui  des  pays  déjà  cités.  Il  nous 
reste  néanmoins  beaucoup  à  faire  à  ce  sujet,  et  il  est  temps 
qu'on  ne  voie  plus  la  houille ,  dont  le  prix  moyen  de  la  tonne 
sur  le  carreau  de  la  mine  est  on  France  de  i(i  fr. ,  monter  que!- 
quelois  à  30  fr.  par  le  seul  effet  de  transports,  c'est-à-dire  tripler 
de  prix  en  passant  soulrmt  nt  d'un  département  h  un  autre. 

Les  améliorations  que  reclamn  la  navigation  inlt-neure  de  la 
France  doivent  donc  surtout  niijw  ler  notre  attention.  Elles  sont 
nombreuses ,  et  lo  comité  des  houillôres  francniscs,  par  l'organe 
de  son  savant  snrn'taire  ,  M.  Araédée  Durai ,  faisant  ressortir  le 
nMe  important  que  les  rivières  et  les  canaux  doivent  jouer  dans 
la  vie  industrielle  du  pays,  a  nettement  indiqué  dans  Tune  de 
dernières  publications  (1),  It  s  progrès  à  réaliser.  Nos  principaux 
fleuves,  la  Seine,  la  Loire,  le  Rhône,  plusieurs  de  nos  rivières, 
comme  la  Saône  et  ITonne  ,  réclament  d'importants  travaux.  El 
quand  on  songe  que  le  lis  utile  peut-être  de  nos  cours  d'eaux, 
le  Rhône, qui  traverse  pour  ainsi  dire  doux  des  plus  productifs 
de  nos  bassins  houillers,  celui  du  Gard  oi  celui  de  la  Loire, 
a  loujo!irs  ses  embouchures  barrées,  que  la  navigation  du  Uella 
est  très-dinicilc,  qu'elle  no  peut  se  faire  qu'on  certaines  saisons 
et  avec  des  bateaux  d'un  l'aible  tonnage,  et  (pronlin  les  houilles 
d'Alais  el  de  St-Étienne  prennent  la  voie  Icrrôc,  toujoui's  beau- 
coup plus  coûteuse,  pour  arriver  jus(iu'h  Marseille,  on  se  i)rend 
Î4  réfiéchir  tristement  sur  le  pou  (pii  est  fait,  et  '^nr  tout  ce  qui 
reste  à  faire  pour  l'amélioration  du  plus  imporlanl  de  nos 
cours  d'eau. 

Les  canaux  du  Rhône  au  lihin ,  de  la  Bourgogne ,  le  canal  laté- 
ral à  la  Loire,  ceux  d'Orléans,  de  Roanne ,  de  Briare,  du  Loing, 


(t\  Snrifjatinn  inicrieure  de  la  France, Amélioration  des  riviiret 
et  dex  canaux.  Paris  18GI. 


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ADMINISTRATIVE  El  JURIDIQUE.  283 

ceux  du  Centre,  du  Nivernais  cl  du  Berry,  ceux  enfin  du  Nord 
et  du  Pns  de-Calais ,  nThiiiu  ni  tous  aussi  1rs  plus  sérieuses 
ainélioralio'is,  et  une  urirtie  de  la  navigalion  intérieure  de  la 
France,  comme  le  fait  observer  fort  bien  M.  Bural,  n'est  plus 
au  niveau  des  he^^oins  et  des  nécessités  dp  l'époque. 

«  Si  Ton  VDuhLit,  continue  l'éminent  écrivain,  nioitre  notre 
industrie  des  transports  intérieurs  en  mesure  de  lutter  avec  les 
voies  qui  favorisent  les  exportations  anglaises,  la  plus  grande 
partie  de  nos  canaux  serait  îi  refaire.... 

H  Nous  n  avon?  pns  pour  notre  navigation  intérieure  des  pré- 
tentions aussi  ambitieuses;  nos  canaux  dans  les  conditions 
actuelles  de  leur  construction ,  avec  les  améliorations  indiquées 
pour  assurer  leur  alimentation  et  leur  viabilité,  peuvent  rendre 
les  plus  grands  services,  h  la  seule  condition  que  Ton  suppri- 
mera toute  perception  de  tarifs  et  que  l'on  assurera  la  naviga- 
tion des  rivières  qu'ils  mettent  en  communication. 

»  Les  exploitants  des  houillères  ont  apprécié  les  mesures 
qui  ont  été  prises  pour  favoriser  la  navigation  intérieure  ;  mais 
ils  pensent  quMI  faut  plus  encore  ;  que  des  problèmes  tels  que 
ceux  du  maintien  de  la  batelerie  sur  la  Loire  et  sur  le  îlliône 
doivent  être  attaqués  et  résolus  par  les  moyens  les  i)Ius  éner- 
giques; enfin,  que  Tamélioraiion  et  la  libre  navigation  des 
rivières  et  des  canaux  sont  le  complément  naturel  de  la  fran- 
chise des  routes  et  la  conséquence  obligée  des  tarifs  élevés 
accordés  aux  compagnies  de  chemins  de  fer.  it 

Espérons  que  la  voix  de  l'habile  ingénieur  ne  sera  pas  celle 
àe  celui  qui  crie  dans  le  désert ,  qu'elle  sera  entendue  et  qu'il 
sera  fait  droit  enfin  à  de  j  usies  demandes  si  nettement  form  ulées. 

Le  nouveau  programme  économique  annoncé  par  la  lettre 
déjà  citée  de  rËmpereur  à  son  ministre  d'État  ne  signale-t-il 
pas,  du  reste,  en  première  ligne  l'abaissement  général  du  prix 
des  transports  parmi  les  moyens  de  mettre  l'industrie  nationale 
en  mesure  de  soutenir  la  concurrence  étrangère? 

«  Un  des  plus  grands  services  à  rendre  au  pays ,  écrit  l'Em- 
pereur, est  de  faciliter  le  transport  des  matières  de  première 
nécessité  pour  Tagricolture  et  l'industrie.  A  cet  effet,  le  Ministre 
des  travaux  publics  fera  exécuter  le  plus  promplement  possible 


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i84  RBTOE  ÊCOMOIIIQUE, 

les  voies  de  communicralion,  canaux ,  routes  et  chemins  de  fer  » 
qui  auront  siiiioul  pour  but  d'amener  la  houille  ei  les  engrais 
sur  les  lieux  où  les  besoins  de  la  produciiou  les  réclament,  cl 
il  s'eflbrceia  de  réduire  les  tarifs ,  en  établissant  uue  juste 
concurrence  entre  les  canaux  et  les  cliemins  de  fer.  » 

Ce  n'est  pas  d'ailleurs  seulement  les  houillères,  c'est  aussi 
les  hauts-i'ounieaux  et  les  forges  (ju'iniéresse  le  bas  prix  des 
transports.  Le  1er  est  aujuui'd  hui  si  indispensable  à  la  richesse 
des  nations  que  Ton  peut  juger  avec  certitude  du  degré  de 
civilisât! (Ml  d'un  pays  par  la  quantité  de  ce  métal  qu'il  fabrique 
et  consomme. 

Le  fer,  comme  la  houille ,  doit  duiic  s'obtenir  à  bon  marché. 
Mais  ici.  comme  pour  le  combustible,  on  ne  peut  non  plus 
passer  bous  silence  les  avantages  exceptionnels  dtjiit  jouit  la 
Grande-Breliigne.  Le  bas  prix,  y  est  le  même  pour  les  usinas 
comme  pour  les  mines,  et  la  supt'îriorilé  de  r.Vngleierre  est 
encore  augmentée  ]iar  le  rapprochement  trô.s-fréquent  sur  le 
môme  gîte  du  minerai  et  de  la  houille  vsouvcn!  associés  avec  le 
fondant  lui-même  :  de  là  une  extrrme  nu)dicilé  du  prix  des 
matières  pn  niit'rrs  que  l'on  ne  reneonlre  pcut-Mre  nulle  autre 
part.  C'est  presque  devant  les  usines,  souvent  uirme  au  pied 
des  fourneaux ,  tpje  vii  iinent  passer  les  canaux  et  k  s  chemins 
de  1er,  et  nous  sommes  loin  en  t  rance  de  jouir  de  tels  éléments 
de  succès.  On  ne  peut  nier  toutefois  que  nous  nan'ivions  sur 
ce  point  h  contenir,  sinon  à  repousser  lu  concurrence  étrangère. 
Nos  usines  sont  aussi  bien  installées  que  les  usines  anglaises , 
nos  minerais  sont  de  meilleure  qualité,  et  comme  une  partie 
de  noire  fabrication  se  fait  au  bois,  nos  fers  sont  relalivement 
meilleurs  que  ceux  de  l'Angleterre  et  sonl  même  recherchés  par 
elle  pour  certains  usages  spéciaux.  De  \h  vient  inrt'^Tô  Vn])- 
plicaiion  du  traité  de  commerce,  nos  fontes  et  nos  u;rs  <  !:l  à 
peu  près  conservé  leur  prix  malgré  uue  plus  grande  inti  rcldi:. 
tion  du  métal  an^^lais.  Et  si  dans  quchiues-uns  de  nos  départe* 
ments  uue  partie  (U' nos  esinr>s  chôment,  si  notre  production 
.se  ralentit,  il  faut  peul-ôirc  cliercherà  ce  mal  d'autres  raisons 
<Iiie  le  traité  de  commerce.  Ln  cause,  d'ailleurs,  en  frtt-elle  tout 
cuticre  à  ce  traité ,  il  faut  voir  si  les  résultats  heureux  qu'il 


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ADMuufiTiurivB  inr  juiudique.  S85 

amène  sont  plus  nombreux,  et  nous  croyons  que  c*est  le  cas, 
que  les  inconvénients  dont  il  est  cause,  el  alors  se  consoler 
en  pensant  que  beaucoup  de  bien  ne  se  fiiit  pas  souvent  sans 
un  peu  de  mal,  et  que,  comme  Ta  dit  un  ministre  à  la  Chambre, 
dans  un  récent  débat,  toute  armée,  même  victorieuse,  traîne 
après  elle  ses  traînards  et  ses  blessés. 

Uenquète  relative  au  traité  de  commerce,  dans  laquelle  ont 
été  entendus  nos  principaux  maîtres  de  forges ,  et  le  voyage 
métallurgique  entrepris  officiellement  dans  le  Royaume-Uni 
par  deux  de  nos  ingénienrs  des  mines  les  plus  expérimentés , 
MM.  Gruner  et  Lan ,  ont  à  la  fols  concouru  à  démontrer  que  la 
France  pouvait  lutter  avec  FAngleterre  au  point  de  vue  de  la 
Mrication  de  la  fonte  et  du  fer.  Les  avantages  plus  grands  de 
nos  voisins  sont  compensés  par  la  plus  grande  distance  qui  les 
sépare  de  nos  marchés  «  et  par  les  droits  qui  pèsent  toi^ours 
sur  lintrodttction  des  produits  anglais.  Sur  un  seul  point  notre 
infériorité  existe  encore ,  e^est  sur  celui  des  voies  de  transport 
intérieures.  Et  ici  comme  pour  nos  houilles  noua  réclamons  de 
tous  nos  vœux  rentier  accomplissement  des  promesses  conte- 
nues dans  le  programme  économique  de  l'Empereur.  «  Pour 
contenir  la  concurrence  étrangère  dans  de  justes  limites ,  il 
faut,  comme  récrivait  le  ministre  des  travaux  publics,  que 
radministration  vienne  résolument  en  aide  à  la  métallurgie 
française,  en  faisant  exécuter  avec  une  infatigable  sollicitude 
tous  les  travaux,  tontes  les  voies  de  communication  destinées 
à  favoriser  de  la  manière  la  plus  économique  la  production  et 
la  circulation  de  la  houille  ou  du  bois,  les  transports  du  mi- 
nerai ,  la  fabrication  de  la  fonte  et  du  fer.  » 

L'application  du  traité  de  commerce  et  le  prix  encore  élevé 
des  transports  intérieurs  n*ont  pas  été  la  seule  cause  de  la 
malheureuse  position  dans  laquelle  une  partie  de  nos  usines  à 
fer  se  sont  trouvées  en  1861  et  se  trouvent  encore  aoJourd*hui. 
Si,  parmi  ces  établissements,  les  uns  ont  été  obligés  de  sus* 
pendre,  les  autres  de  diminuer  leur  travail ,  si  ceux-ci  se  sont 
vus  forcés  de  vendre  leurs  produits  au-dessous  du  prix  de 
revient,  alors  que  ceux-là  maintenaient  les  anciens  prix  de 
vente,  il  ne  faut  pas  accuser  de  Télat  de  malaise  qui  a  affecté  les 


S86  HEVOB  ÉCONOlOQUB  , 

premiers  les  conditions  économiques  nouveltes  aujourdlitti 
imposées  à  nos  usines  sidérurgiques.  C'est  le  passé  quil  faut 
surtout  interroger.  La  production  en  fonte  et  en  fer  avait  été 
exagérée  comme  Va  fort  bien  fait  observer  le  MtmUeur  des 
iniéréu  matériels ,  et  le  nombre  des  usines  créées  en  des  temps 
de  prospérité  extrême  était  devenu  trop  considérable  pour  la 
consommation  ordinaire. 

En  France,  Tattente  des  effets  du  traité  de  commerce  a 
d'abord  tenu  en  suspens  et  même  singulièrement  refroidi 
acbeieurs  et  vendeurs  »  mais  dès  qu'on  s*est  aperçu  que  par 
Tapplication  du  traité  les  produits  étrangers  ne  faisaient  pas 
invasion  comme  on  l'avait  cru ,  les  prix  se  sont  peu  h  peu 
relevés,  et  au  demeurant  on  peut  espérer  que  les  nouvelles 
conditions  qui  leur  sont  fiiltes  seront  beaucoup  plus  favorables 
que  défavorables  à  nos  usines  ;  tout  ne  tardera  pas  à  se  régu- 
lariser après  le  premier  effét  de  réaction  qiu  i  application  des 
grandes  mesures  entraîne  toujours  avec  elles,  et  il  faut  bien 
espérer  qu'après  un  premier  moment  d'indécision  et  d'arrêt, 
la  loi  inévitable  du  progrès  reprendra  le  dessus ,  et  que  nos 
hautsr-founieaux  et  forges ,  plus  productifs  que  jamais ,  lutteront 
vigoureusement  avec  les  usines  clrangères  rivales  par  la  bonne 
qualité  de  leurs  produits. 

II. 

PARTIE  ADMINISTRATIVE. 

L'tbonnemttttt  tas  redennees»  ttUlité  de  It  rtdvetio»  d«  c«t impôt;  quel 
floit  Atro  «on  emploi.—  K^eesaîM  de  le  rémtloii  àee  eoncessione;  eTajUages 
qo*eUo  prëeente.  —  Des  réfomeeli  totro4eira  dus  nnstnction  des  de- 
nandes  en  concession  de  mines  et  en  aQlorisaliond'osioes  mélallniisiqoes. 


Si  la  revue  générale  des  principaux  faits  économiques  concer- 
ii  iMi  :  s  mines  cl  la  mélallurgic  IVançaiscs,  en  18G1,  se  rallache 
l'h.srnliellemi'nt  pour  celle  promiric  luis  à  la  mise  en  u'uvre 
du  programme  impérial  du  5  jauvier  1860,  la  partie  admiuis- 


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ADMIMljiTRAmË  £T  iURjmQUB.  287 

tntive  que  nous  allons  traiter  va  signaler  également  quelques 
améliorations  dues  surtout  à  Tapplication  de  ce  programme. 

On  a  va,  dans  ce  qui  vient  d*ètre  dit,  tout  ce  qui  a  été  foit  et 
tout  ce  qui  reste  à  faire  pour  affranchir  notre  industrie  des 
entraves  intérieures  qui  la  gênent;  une  foule  de  règlements 
administratif  s*opposent  aussi  à  son  développement.  G*est  cette 
nouvelle  barrière  que  le  gouvernement  doit  également  foire 
tomber,  car  8*il  convient  que  nous  luttions  avec  TAngleterre , 
il  fout  nous  mettre  dans  le  cas  de  lutter  à  armes  égales.  Déjà 
le  décret  du  30  Juin  1860  a  consacré  une  mesure  utile  et  que 
tous  les  exploitants  ont  accueillie  avec  reconnaissance.  On  sait 
k  combien  de  vexations  et  de  plaintes  a  donné  lieu  le  travail  dit 
des  redevances.  Les  bases  en  sont  dressées  par  les  ingénieu» 
des  mines,  et  il  a  pour  but  dUmposer  les  concessionnaires  à  5  */e 
du  revenu  net  de  leur  exploitation.  Depuis  longtemps,  Tabon- 
nement  à  la  redevance  était  partout  demandé,  maïs  en  vain. 
U  n*a  pas  fallu  moins  que  le  programme  économique  de  Tem- 
pereur  et  les  réformes  qu'il  appelait  pour  que  Ton  f!t  enfin  droit 
aux  justes  réclamations  des  exploitants.  En  conséquence,  à 
partir  de  i86i,  Tabonnement  à  la  redevance  proportionnelle  des 
mines  a  été  accordé  aux  concessionnaires  qui  en  ont  fait  la 
demande,  et  Ton  a  pris  pour  base  du  chiOVe  de  Tabonnement  le 
produit  net  moyen  des  deux  années  antérieures.  Le  taux  ainsi 
fixé  a  été  maintenu  pour  une  période  de  cinq  ans. 

M.  Burat ,  dont  les  actives  et  infatigables  publications  éditées 
par  le  comité  des  houillères  IVançaises,  ont  sans  nui  doute 
préparé  Tadoption  de  cette  mesure ,  demandait  plus  encore  et 
avec  juste  raison.  Partant  de  ce  fait  que  rapplicaiion  du  traité 
de  commerce  avec  TAngleterre  devait  forcément  amener  l'État 
à  placer  nos  établissements  sur  le  pied  de  franchises  égales  à 
celles  dont  jouissent  nos  voisins ,  le  secrétaire  du  comité  des 
houillères  demandait  que  la  redevance  des  mines  fût  abaissée, 
comme  en  Belgique,  k9\*U du  produit  net  imposable,  ou  même 
qu'elle  fût ,  comme  en  Angleterre ,  complètement  supprimée. 
Si  le  Comité  des  houillères  n*a  pas  encore  obtenu  gain  de 
cause  sur  Tun  de  ces  deux  points,  on  ne  saurait  nier  que 
Tadministration  a  consenti  à  se  montrer  enfin  traitable  et 

TOMB  XI.  19 


388  REVUE  ÉCONOMIQUE, 

({lie  ,  tout  en  accordant  l'abonoement  aux  exploitants  qui 
l'ont  demandé ,  elle  a  aussi  consenti,  pour  les  autres,  à  établir 
Tassiette  de  cet  impdt  sur  des  bases  plus  équitables  que  par 

le  passé. 

Aiosi,  à  partir  de  Texercioe  de  1861,  le  ministre  de  l'agricul- 
ture du  commerce  et  des  travaux  publics  a  prescrit  l^adoptioa 
des  mesures  suivantes  : 

1«  Le  revenu  brut  de  rexploiiation  s'établira  non  plus  d'après 
les  quantités  extraites  dans  l'année,  mais  bien  d'après  les 
quantités  vr-ndues,  sauf  à  considérer  comme  vendus  les  pro- 
duits envoyés  à  grandes  distances  ou  dans  des  entrepôts  où  il 
serait  généralement  impossible  de  les  suivre; 

Il  a  également  été  admis,  conformément  nu  vœu  des  ex- 
ploitants, que  l'on  prendrait  dorénavant,  pour  calculer  le  pro- 
duit brut,  non  pns  exclusivement  les  prix  sur  le  carreau  de  la 
mine ,  mais  les  prix  sur  les  lieux  mêmes  où  les  ventes  se  serant 
opérées,  sauf  toutefois  le  cas  où  il  s'agirait  de  ventes  à  l'étran- 
ger; comme,  dans  ce  cas,  il  serait  impossible  de  contrôler  le 
prix  de  la  vente,  Ton  devra  nécessairement  s*en  référer  aux 
prix  sur  le  carreau; 

3"  Enfin ,  on  ce  qui  regarde  certains  articles  de  dépenses  que 
jusqu'à  présent  l'on  refusait  de  compter  parmi  les  dépenses  de 
l'exploitation,  il  a  été  décidé  que  l'on  comprendrait  à  l'avenir 
parmi  les  frais  qui  doivent  être  déduits  du  |)roduit  brut,  pour 
d^Herminer  le  produit  net  imposable,  les  différentes  dépenses 
ci  aprr»s,  savoir  : 

L'établissement  ou  l'entretien  par  les  concessionnaires  des 
voies  de  communication  propres  fi  faciliter  des  débouchés  aux 
exploitations,  même  lorsqu'elles  ne  feront  pas  partie  intégrante 
de  la  mine; 

Les  subventions  pour  1rs  1 1:  inins  vicinaux; 

Les  frais  de  transport,  d'entrepôt  et  de  vente,  encore  bien 
que  le  lieu  où  s'opérera  la  vente  ne  soit  pas  relié  à  la  mine  par 
des  voies  qui  en  dépendent  immédiatement; 

Les  jiertes  de  place ,  les  irais  de  voyage  ; 

Les  secours  donnés  aux  ouvriers  infirmes  ou  li  leurs  familles, 
suit  qu'il  s'agisse  ou  non  de  secours  fournis  à  raison  d'acci- 
dents arrivés  dans  les  travaux  ; 


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ADMINiSTlUnvB  ET  iUMDIQUB.  $89 

Les  ré[nuQ(jraiix)os  accordées  en  œruioes  occasioas  aux 
mineurs; 

.  Les  frais  des  écoles  destinées  aux  enfants  des  ouvriers  ; 

Les  indemnités  tréfoncières ,  soit  en  argent ,  soit  en  nature , 
que  les  actes  de  concession  obligent  les  concessionnaires  à 
payer  aux  propriétaires  de  la  surface  »  en  vertu  des  articles  6 
et  42  de  la  loi  da  21  avril  1810. 

«  Il  était  difficile,  dit  M.  Petitgand  dans  le  Jounmi  des  Écono- 
mistes t  d^aller  au-delà ,  d'apporter  plus  de  modération  à  la  per- 
ception des  redevances  ei  de  la  comprendre  plus  largement. 
Kn  effet,  on  fait  figurer  dans  les  dépenses  les  secours  donnés 
aux  ouvriers,  qui  se  prélèvent  d'babitude  au  moyen  d'une 
retenue  de2  à  5  pour  cent,  exercée  sur  le  salaire  même  des 
ouvriers;  on  y  ajoute  les  indemnités  tréi'oncières,  droit  légitime 
du  propriétaire  dépossédé  de  son  soL  » 

a  II  n'est  pas  sans  intérêt ,  écrit  encore  Thabile  praticien  auquel 
nous  empruntons  ces  lignes,  de  raj-puler  les  principes  libé- 
raux proclamés  par  la  loi  des  mines  du  21  avril  1810,  car  on 
est  étonné  de  voir  comment  on  a  pu  les  méconnaître  si  long- 
temps et  en  fausser  si  arbitrairement  l'application.  » 

«  S'il  est  juste,  disait  )e  rapporteur  du  pi'ojet  de  loi,  le  comie 
de  Girardin ,  à  la  tribune  législative,  que  les  propriétaires  do 
mines  paient  une  redevance  à  TËtat ,  k  litres  de  propriétaires , 
il  est  nécessaire,  pour  Tintérèt  général,  qu^elle  soit  extrêmement 
modique.  Il  est  reconnu  que  tout  impôt  qui  pèse  sur  l'industrie 
est  beaucoup  plus  nuisible  qu*utilti. 

»  L'exploitation  des  mines  doit  être  encouragée ,  car  leurs 
productions  sont  incontestablement  une  richesse  de  plus  pour 
la  nation...  Il  faut  donc  diriger  Tindustrie  et  les  capitaux  sur  la 
fabrication  du  fer,  et  pour  y  parvenir,  il  faut  favoriser  l'exploi- 
tation du  charbon  de  terre. 

»  La  loi  favorise  cette  exploitation  en  garantissant  qu^elle  ne 
sera  jamais  assujettie  aux  contributions  ordinaires  et  que  les 
taxes ,  levées  seulement  pour  couvrir  les  dépenses  de  l'admi- 
nislralion,  seront  si  peu  considérables,  quelles  ne  détourneront 
personne  de  continuer  ou  d'entreprendre  l'cxploitaiion  de  la 
bouille.  • 


290  RBVOB  feCOMOHlQUB, 

Ce  soiii  là  de  belles  paroles  que  radininislraiiuii ,  il  laui  le 
recoiiuaiue ,  avait  depuis  longtemps  iti  rducs  do  vue  et  que 
môme  on  lui  rappelait  en  vain.  On  est  eiilin  revenu  aux  saines 
doctrines;  mais  il  reste  encore  un  pas  k  faire.  L'emi)creur 
Napoléon  I"»  qui  aura  entre  autres  gloires  celle  d'avoir  pro- 
mulgué la  loi  des  mines  de  1810 ,  dont  il  a  souvent  discuté 
lui-nu'Mue  les  principaux  articles  au  milieu  de  son  Conseil 
d'Élat,  avait  en  vue  ,  ou  vient  de  le  reconnaître ,  en  établissant 
l'impôt  des  redevances,  non  pas  d  enrichir  le  fisc,  mais  de 
couvrir  seulement  létal  de  ses  déptiiiis  en  niatiùre  d'adminis- 
tration des  mines.  Naiioléon  voulait  de  la  sorte  faire  payer,  pour 
ainsi  dire,  aux  exploitants  les  honoraires  des  ingénieurs  du 
cor[is  impérial  dont  les  conseils  sont  donnés  {gratuitement  aux 
concessionnaires  de  mines  et  aux  pro[)riétaires  d'usines  min^^- 
ralurgi<}ues ,  et  les  frais  des  écoles  des  mines  dont  les  levons 
sont  gratuites  pour  les  élèves  qui  les  suivent,  et  qui ,  pour  la 
plupart ,  vont  ensuite  prêter  à  l'industrie  jn-ivéc  le  secours  de 
leurs  connaissances  spéciales.  Il  ne  faut  pas  ({ue  l'administra- 
lion  perde  de  vue  ce  double  but  si  élevé  (lui  guidait  l'empereur 
quand  il  discutait  les  articles  de  la  loi  des  mines  se  rappoi  tanl 
aux  redevances ,  il  ne  faut  pas  que  cet  inipùt  soit  fiscal ,  mais 
bien,  suivant  les  généreuses  idées  de  l'auteur  lui-même  de  la 
loi.que  les  taxes  levées  sur  les  exploitants  soient  seulement  des- 
tinées à  couvrir  les  dépenses  de  radniinisiralion,  el  qu'elles 
soient  si  peu  élevées  ((u'elles  ne  déiournenl  personne  de  conti- 
nuer uu  d'entreprendre  une  exploitation.  îl  faut  que  le  suri)lus 
de  ces  taxes  soit ,  connue  le  voulait  rempiereur,  distribué  en 
prêts  h  l'industrie,  cl  que  les  recherches  de  mines  et  la  créa- 
tion d'usines  soient  ainsi  enc<jurngées  par  l'I'Uat  avec  les  fonds 
des  industriels  cux-môraes.  Il  faut  enfin  (jue  les  mines  en 
souflVance  suiuiU  aidées  par  ces  mêmes  fonds,  (jue  l'impôt  levé 
sur  les  mines  riches  s'en  aille  aux  mines  pauvres,  j>ar  une 
sorte  de  flux  et  de  reflux  naturel  dont  personne  ne  se  |il:iindra. 

Daub  les  mines  de  la  Grande-Brelagne  ,  avec  lesquelles  nous 
devons  maintenant  lullt-r  à  tout  i>rix,  le  fisc  n'a  l  ien  à  voir  et  les 
exploitants  ne  payent  aucun  inipOt  à  la  Couiunne.  Si  les  mines 
sont  passibles  envers  le  propriétaire  terrien  d'une  rente  souvent 


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ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIOUE.  2P1 

assez  t'Iovt'e  cl  coinnic  sous  lo  nom  de  royalty  ,  nos  princinales 
raines  df  houille  ,  nolammout  celles  de  la  I.oire  ,  pnyont  <''cr;i1o- 
meni  ^nix  !iropriélaires  du  sol  un  droit  souv«miI  trô:>  ou/tcux,  dit 
de  iréloiiris  ,  et  sYdevaut  jusqu'au  \0*  et  au  delà  de  rextraclion 
brute.  Celte  rente  faite  dans  ce  cas  au  propriétaire  consacre  ses 
droits  à  la  possession  du  sous-sol  ou  tréfonds,  dont  la  valeur 
était  généralement  connue  et  exploitée  avant  la  promu l;:;uion  de 
la  loi  dos  mines.  Sur  d'autres  points,  les  droits  du  propriétaire 
de  la  surface  n'ont  pas  été  si  bien  sauve^'ardés  ,  lo  proiM'iélaire 
a  même  été  un  peu  dépossédé,  il  faut  bien  le  reconnaître,  et  le 
droit  illusoire  de  cinq  ^  dix  centimes  par  hectare  que  la  loi  lui 
accorde  a  rarement  été  payé  ou  réclamé.  Ce  n'est  donc  pas  sur 
ce  chapitre  (îu'aucune  réforme  est  possible,  c'est  sur  le  montant 
des  redevances  payées  h  l'I-itat,  et  nous  venons  de  voir  que  là- 
dessus  un  pas  considérable  avait  déjii  été  fait.  Il  en  reste  un 
plus  ^M'and  à  faire,  c'est  de  porter,  comme  en  Belgique,  le  taux 
des  redevances  à  2 1  %  du  produit  net  imposable  ,  si  les  rede- 
vances ne  sont  pas  tout-h-fait  supprimées  comme  en  Angleterre. 

Une  autre  cause  (}ui,  avec  l'impôt  des  redevnnres  jusqu'ici 
trop  élevé  ou  trop  rigoureusement  e\ii,'é  ,  nuit  sin-nli?Tement 
au  développement  de  Vexploitalion  des  mines  en  France  et 
surtout  des  mines  de  liouille,  c'est  la  défense  faiff  pnr  l'T.tat  de 
réunir  plusieurs  concessions  enti'e  les  mains  d'une  .s  miIo  com- 
pagnie. La  loi  du  -21  avril  ISIO  permettait  celle  léuniun  ,  ît  la 
seule  condition  que  toutes  les  concessions  fusstint  simullané- 
menl  exploitées  et  qu'aucun  puits  d'extracti(>n  ne  restùt  en 
chùma^'e.  Dans  les  mines  df^  la  Loire,  où  une  puissante  com- 
pagnie s'était  formée,  la  ciujcenlralion  des  concessions  avait 
produit  de  très  bons  effets ,  et  un  bassin  trH-richc,  celui  de 
Hive-de-Gier,  avait  même  dù  à  la  réunion  des  concussionnaires, 
qui  jusque  lîi  n'avaient  pu  s'entendre  et  se  ruinaient  en  j>rocrs, 
de  ne  pas  demeurtîr  inondé  sous  les  eaux.  Quelques  dissidents 
étaient  seuls  restés  en  dehors  du  faisceau  commun  et  exploi- 
taient au  jour  le  jour.  Jaloux  de  la  puissante  Compagnie  qui 
s'était  ét-jblic  autour  d'eux,  ils  cri^rent  au  monopole,  souln- 
vèrcnl  l'opinion  publique,  ce  qui  n'est  pas  dilbnlc,  un  pré- 
teitanl ,  comme  ils  le  tirent ,  que  la  grande  Compagnie  des 


REVLE  ÉCONOMIQUE  , 

iDines  de  la  Loire  faisait  à  son  gré  la  pluie  et  le  beau  temps  ,  la 
hausse  et  la  baisse  des  charbons.  Le  gouveraemenl  intervint ,  et 
par  un  décret  du  S4 octobre  185â,  scinda  en  quatre  compagnies 
distinctes  la  puissante  Société  minière,  et  déclara  qn%  l'avenir 
la  réunion  des  ooRcesaions  ne  pourrait  plus  aToir  lien  sans  son 
autorisation.  Or ,  on  sait  ce  que  Tobtention  de  Fautorisatioft  de 
rÉtat  entraîne  de  démarches  de  tontes  sortes  «  et  combien  les 
lenteurs  administratives  sont  chez  nous  désespérantes  au  milieu 
de  ce  réseau  inextricable  dont  nous  enveloppe  la  centralisa*- 
tioiî.  Le  demande  en  réunion  de  concessions  a  élé  astreinte  îi 
loiîlos  les  formalilôs  d'une  demande  en  concession  de  mines, 
avec  apposition  d'affiches,  enquêtes  et  coniie-enquètes  ,  en  un 
mot,  tout  rattirail  obligé  des  règlements  a<lministratifs  si 
inutiles,  si  fasiidinix  en  pareil  cas,  et  faisant  ])erdre  aux 
exploitants  un  temps  si  précieux.  Tous  ces  obstacles,  créés 
comme  à  plaisir  et  déjà  si  préjudiciables  aux  industriels  dans 
les  demandes  en  concession  de  mines ,  sont  donc  renouvelée 
pour  les  demandes  en  réunion  de  concessions ,  et  cependant 
Tutililé  de  grandes  compagnies  honillères  ne  saurait  être  mé- 
connue en  vue  surtout  de  la  situation  nouvelle  <|ui  a  été  Aite  à 
nos  exploitations  par  tous  les  traités  de  commerce  récemment 
conclus.  En  Angleterre ,  en  Prusse,  en  Belgique ,  les  gouverne^ 
ments  n*ont  jamais  défendu  la  concentration  des  coneessiona , 
ils  y  ont,  au  contraire,  poussé  les  exploitants.  Dans  plusieurs 
circonstances,  nous  apprend  M.  Burat,  le  gouvernement  belge 
a  voulu  iui-iiiêiiie  réunir  dilTérentes  concessions  en  une  seule 
société  ,  et  il  n'a  pas  cessé  d  cucourager  les  groupements  d'an- 
ciennes coikcssuu^  ;  en  Prusse  les  houi!l^^cs  de  Sarrebruck 
sont  centralisées  sous  la  direction  de  l'État;  celles  du  bassin  de 
la  Ruhr ,  qui  sont  trrs-diviséos ,  peuvent  se  vendre  et  se 
réunir  au  gré  des  exploitans ,  sans  que  l'État  y  mette  jamais 
aucun  obstacle.  On  sait  qui!  en  est  de  môme  en  Angleterre,  en 
Espagne ,  en  Italie.  Gomment  refuse-l-on  encore  à  nos  houil- 
lères le  même  droit  de  se  réunir,  de  se  grouper  en  raison  de 
leurs  intérètscommuns ,  lorsqueles  mines  voisines,  hTétranger, 
jouissent  de  celte  faculté,  et  que  leurs  produits  viennent  sur 
nos  marchés  foire  concurrence  aux  nôtres? 


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AbMIKBTRATlVB  RT  limtDtOim.  S 99 

La  couceiUralion  de  plusieurs  concessioiis  ou  unr»  soûle  est 
(lu  reste  une  mesure  à  la  fois  uiile  et  nécessaire,  ^uiiout  pour 
le  bon  épuisement  des  eaux  d'un  mftme  bassin ,  el  le  cas  des 
mines  de  Hive-de-Gier  qui  n'eut  iiu  être  assôcbéps  que  par  rn 
moyen  le  prouve  suflisammenl.  Eu  outre,  raggloméralioii  des 
concessions  permet  seule  l'établissement  de  grands  travaux 
préparatoires;  elle  doum   aussi  la  farulté  d'auj^meuter  el  de 
régulariser  l'extraction  par  un  uieilkiur  aménagement  de  la 
richesse  souterraine,  et  en  augmentant  l'extraction  de  diminin  r 
le  prix  de  revient.  En  môme  temps  les  Irais  généraux  restant  à 
1res  peu  près  les  mômes  pour  plusipurii concessions  dirif^ées  par 
la  môme  administration,  que  pour  chaque  exploitation  adniinis 
tréc  séi)aréraent ,  le  prix  de  revient  diminue  encore  par  la  con- 
centraii«)u  des  concessions  et  d'une  manière  irès-notablc.  Qui 
profite  le  plus  dans  ce  cas  de  cette  diiuuuuion.le  producteui  ou  le 
consoiuiuaieur?  Nous  croyons  que  la  rùponsc  n'est  pas  douteuse. 
Quant  à  ceux  qui  opposent  à  la  réunion  des  concessions  l'iitililé 
de  la  coucurrence  et  les  inconvéniL'uts  du  mouo|»ole,  ou  i)i'ut 
leur  répondre  que  la  concurrence  doit  se  faire  d'un  bassin  à  un 
autre  et  non  forcément  entre  les  mines  d  au  même  bassin;  que 
d'ailleurs,  les  principes  qui  plaident  eu  faveur  de  hi  réimiou 
des  conrcssious  sont  les  mêmes  que  ceux  (jui  oui  uiililé  eu 
faveur  de  Tadoplion  de  la  loi  des  mines  de  1791  et  plus  lard  de 
la  loi  de  1810.  Le  premier  de  ces  principes,  (|ui  sépare  si  réso» 
lument  la  propriété  du  dessus  de  la  propriété  du  dessous  ,  par 
cela  seul  que  les  mines  ne  peuvent  obéir  souterraiiiemenl  aux 
divisions  capricieuses  des  lu-opriéiés  superficielles ,  et  qu'il  est 
bol)  qu'elles  soient  exploitées  sur  de  Ki'aHd(:s  disUinces  pai'  le 
jmème  concessionnaire,  principe  si  éloquemment  posé  el  dé- 
fendu par  Mirabeau  devant  l'Assemblée  nationale,  n'est  il  pas 
absolument  le  même  que  celui  qu'iuvoqiu^nt  les  coiui  i^u;' 
houillères  quand  elles  sollicitent  la  réunion  Uc  plusieurs  cvn- 
cessions  liimu  ophes?  Quant  au  monopole  (juc  l'on  craint  de  voir 
s'établir  par  1  agglomération  des  concessions  et  que  l'on  fait 
toujours  miroiter  comme  une  feorie  de  si  trtre  roiuje  aux  yeux  du 
gouvernement  indécis,  et  du  puidie  inquiet,  ce  monopole  n'est 
plus  possible  aujourd'hui  avec  1  ciat  actuel  bien  que  encore  im- 


294  REVUE  ÊCONOMiai^E, 

parfait  de  nos  voies  de  transporL  Les  cbarbonsjda  Gard  et  de  la 
Loire  ainsi  que  les  charbons  anglais  arrivât,  par  exemple,  à 
Marseille  et  k  Toulon;  si  les  mines  de  combustible  des  Bouches 
du  Rh^ne  et  du  Var  étaient  concentrées  entre  les  mains  d'une 
seule  et  même  compagnie ,  croit-on  que  le  prix  de  ces  combu- 
stibles, dont  les  usines  de  Marseille  et  de  Toulon  font  un  si 
grand  emploi,  ne  se  réglerait  plus  de  lui-môme,  comme  il  le  fait 
aujourd'hui,  sur  le  prix  des  charbons  de  provenance  extérieure, 
et  que  l'arrivage  dp  ces  charbons  n'apporterait  plus  à  la  fois  cl 
une  utile  concurrence  et  l'impossibilité  do  tout  monopole 
sérieux?  Ce  qui  est  vrai  pour  Toulon  et  Marseille  ne  l'est-il  pas 
pour  Lyon  qui  reçoit  en  même  temps  les  houilles  du  Ci*euzot  et 
celles  de  la  Loire;  pour  Paris,  où  arrivent  concurremment  les 
houilles  belges,  anglaises  et  françaises?  Non,  le  monopole  des 
charbons  n'est  plus  aujourd'hui  possible,  même  pour  les  grands 
oenires  industriels  de  fabrication  établis  sur  les  bassins  carbo- 
nifères; la  concurrence  s'est  créée  partout;  la  réunion  de 
plusieurs  concessions  houillères  entre  les  mains  d'une  com- 
pagnie puissante  ne  peut  plus  tendre  (îu'h  une  chose, c'est  à  faire 
diminuer  le  prix  de  vente  du  charbon,  et  celle  diminution  nVst- 
elle  pas  le  but  vers  lequel  gouvernemenl  et  indubtriels  tendent 
aujourd'hui  de  tous  leurs  etTorls? 

Et  quand  on  s'inijuif-te  He  eotte  réunion  des  concr  ssiniis 
houillères  entre  les  mains  d'une  seule  société  d'exploitants, 
quand  TËtal  refuse  de  l'accorder,  ne  peut-on  pas  lui  opposer 
le  cas  des  chemins  de  fer  où  le  groupement  de  plusieurs  lignes 
sous  une  seule  compagnie  est  aujourd'hui  un  fait  partout  admis? 

«  Cette  concentration  de  l'exploitation  des  chemins  de  fer 
entre  les  mains  de  quelques  compagnies  puissantes ,  dit 
M.  Perdonnet,  dans  son  Traité  des  chemins  de  /ir ,  a  eu  pour 
avantages  de  diminuer  considérablement  les  firais  généraux  et 
de  rendre  beaucoup  plus  faciles  les  combinaisons  du  service 
dans  l'intérêt  de  tous.  Le  gouvernement  a  pu  de  cette  manière, 
tout  en  s'exonérant  de  la  plus  grande  partie  des  charges  qu'il 
s'était  imposées  dans  l'origine,  obtenir  l'exécution  d  iaimenses 
travaux  (jue  de  petites  comi)agiiies  indépendantes  les  unes  des 
autres  auraient  été  probablement  incapables  d'achever.  » 


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ADMINISTRATIVE  ET  JLlliDlQliE.  295 

Pourquoi ,  nous  le  demandons,  uno  vi'ritt'!  si  Mon  reconnue 
par  l'État  pour  i'cxpioitalion  dos  chr  iuii.s  <ie  for  no  rost-elle  pas 
également  quand  il  s'agit  de  i'oxpioilaiion  des  mines? 

En  dehors  do?  deux  causes  précédera meni  rappelées  qui 
apportent  leur  part  d'obstacles  au  progrès  de  nos  exploitations, 
il  en  est  qui  dé|)cndent  plus  uniquement  encore  de  l'adininis- 
Iration  et  qui  ont  trait  à  la  loi  qui  rôgit  nos  mines.  La  plupart 
des  articles  de  cette  loi  auraient  besoin  d'titrc  modifiés  ou 
rapportés,  ou  tout  au  moins  mieux  interprétés.  Le  principe 
qui  n  dicté  la  loi  de  1810  est  certainement  trf;s-libéral ,  on 
ne  peut  se  dispenser  de  le  reconnaître  ,  oi  nul  ne  saurait  nier 
que  la  distinction  si  nottomeiit  établie  entre  la  propriété  du 
dessous  et  la  propriété  du  dessus  n'ait  concouru  pour  une  large 
part  à  la  facile  exploitation  de  nos  mines  et  n'ait  contribué 
h  faire  naître  en  France  le  goût  des  investigations  minéralo- 
giques.  Mais  ,  en  dehors  d(;  ces  avantages  ,  que  d'inconvénienls 
dans  une  loi  dont  les  nombreux  articles  gênent  la  liberté  de 
rexploilanl ,  le  surveillent ,  le  suivent  et  prétendent  même  lui 
dicter  la  façon  dont  il  devra  conduire  ses  travaux!  Que  de 
préambules  surtout ,  que  de  délais  quand  il  s'agit  de  demandes 
en  concession  ,  que  d'exigences  de  la  part  de  l'État ,  exigences 
souvent  ridicules  et  que  les  ingénieurs  des  mines  ont  heurcu- 
semeni  le  bon  esprit  de  ne  pas  suivre  toujours  à  la  lettre  l  Le 
plus  frrand  mal  qui  résulte  de  tout  cela,  de  toutes  ces  apposi- 
tions d'affîches.  de  ces  longues  enquêtes  que  l'on  instruit  à  grand 
bruit  et  où  l'on  semble  appeler  jusqu'il  la  dernière  heure  des  con- 
currents à  tout  prix,  le  plus  grand  mal,  c'est  que  les  industriels 
et  les  capîtalifties  se  dégoûtent  des  demandes  en  concession,  et 
l'instruction  en  est  vraiment  si  longue  que  l'on  a  souvent  plus  tôt 
fait  d'aller  à  l'étranger  créer  des  exploitations  de  mines  que  d'ob- 
tenir une  concession  en  France.  Outre  que  ce  qui  est  loin  plaît 
toujours  et  paraît  magnifique,  omne  longiquum  pro  magnifico  est, 
on  a  cet  avantage,  en  allant  loin,  d'être  mieux  traité  que  chez  soi 
et  d'y  exploiter  des  mines  sur  l'heure,  si  on  juge  que  les  indices 
en  sont  favorables  et  que  Ton  est  bien  aise  d*y  enfouir  ses 
capitaux.  Ce  qui  se  passe  en  Espagne ,  en  Angleterre,  ce  qui  so 
passait  encore  en  Italie,  hormis  le  Piémont,  Il  y  aqaelqne 


996  RCVtm  AGOlfOMIQUB , 

tPTYîps,  ce  que  nous  avons  vu  aussi  praiiquer  dans  toute  TAmé- 
iiquo  du  Nord,  aussi  bien  que  dans  rAuiérique  du  Sud,  est 
une  pl  euve  de  ce  que  nous  venons  d  avancer ,  et  nous  ne  sa- 
chions pas  que  les  mines  dans  les  pays  qtic  nous  venons  de 
citer  soient  pour  cela  plus  mal  et  moins  avantageusement 
exploitées  (juen  France.  iNous  n'aimons  pas,  pour  nous  du 
moins,  riniervenlion  de  ri-)tat  dans  les  ailaires  d'industrie 
privt'e.  w  Elle  seule,  disait  h  la  Chambre,  eu  parlant  de  l  in- 
diistrie  pîivée  ,  M.  Molé  ,  ministre  et  ancien  directeur  ^;énéral 
des  pouls  el  rhau<îsées  ,  elle  seule  a  le  secret  du  juste  rapport 
des  avauia^i  s  ci  des  d<^*penses-,  elle  seule  sait  approprier  les 
travaux  à  leur  fin.  »  En  un  mot ,  l  induslrie  privée  n'a-l-elle 
pas  îiour  niolulc  l'intérêt  privi' ,  et  quel  nieiiieur  guide,  en 
induslris- ,  qun  rinlérôtî.Kou»  noy<ms  (Jonc  que  notre  loi  des 
mines  yagneiait  beaucoup  à  la  révision  ou  à  une  inlerpréla- 
lion  plus  raiioiineiic  de  la  plupart  de  ses  arlicles  concer- 
nant les  formalités  à  sulvi-e  pour  robiention  des  concessions. 
Les  développements  de  noire  industrie  nationale  répugnent 
à  une  ccnlralisalion  iro[)  eoniplète,  et  sans  prêcher  iei  ,  eu 
nuilière  do  ooneessious  ,  l'adoption  des  règlements  qui  ré- 
gissent l'Espagne  où  une  inine  est  concédée  à  la  minute  par 
l'alcade  de  la  localité  à  eelui  (pii  en  dénouée  le  premier  l'exis- 
tence ,  nous  croyons  qu'il  y  aurait  mieux  à  faire  que  de  suivre 
les  errements  depuis  trop  longtemps  en  vigueur  en  France  , 
et  nous  pensons  que  riuirodiu;iion  de  mesures  à  la  fois  plus 
libérales  cl  plus  expédilives  dans  noire  code  des  mines  facili- 
terait singulièrement  ,  sinon  rexploitallon  des  mines  déjà 
concédées ,  du  moins  de  celles  qui  ne  le  sont  pas  encore,  et  dont 
[lersonne  à  peu  près  ne  veut,  à  cause  des  délais  trop  longs  de 
la  plupart  des  demandes  en  concession. 

Qu'est-il  besoin  que  de  pareilles  demandes ,  apr«\s  s'être 
instruites  dans  les  déparlemenls  auprès  des  préfets  et  des  ingé- 
nieurs du  corjiS  impérial  des  mines ,  retournent  ensuite  au 
minislrp  pour  Mre  examinées  par  le  conseil  dn^  mines  et  le 
conseil  d'Etat  ([ui  ne  jugent  tjue  sur  les  pièces  déjà  au  dossier? 
Si  Ton  lient  à  s  entourer  de  tant  de  précautions,  ijih  ;  Vu  i  isse 
alors  diligence»  que  les  ajUcbes  de  la  demande  ne  soient  pas 


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ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIQUE.  497 

quatre  mois  ai)iiost'*^'s  sans  que  l'atïaire  .suive  son  cours  ol  à  la 
seule  fin  dappcloi-  lion-sonloment  dos  opifosinls,  mais  encore 
des  concurrenls  dont  rinlcrvontiun ,  ;  souvent  ils  ne 
pensaicnl  |)as ,  vient  iirossir  mal  à  pro|n»s  le  dossier  de  toute 
celte  aHaire.  Il  y  a  lon^i<  iti|»s  que  l'on  devrait  avoir  olHeiiu  de 
radniiaistration  le  redressement  de  pareils  faits  !.a  disparition 
de  tous  ces  inconvénients,  qui  tendent,  comme  ci  iix  préerdem- 
ment  signales.  îi  paralyser  notre  industrie  minérale,  est  indis- 
pensable à  la  bonne  exploitation  de  nos  mim  s. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  pour  les  demandes  en  conces- 
sion s';!j)|ilmu(5  de  tout  point  aux  demandes  en  autorisation 
d'iiMiies  métallurgiques.  Les  formalités  d  insu nctionsont  très- 
peu  près  les  mômes:  quatre  mois  d'alliclies,  longues  en»piètes, 
avis  des  ingénieurs ,  du  préfet,  du  conseil  des  mines,  du  conseil 
d'Kiai.  Il  faut  encore  recommencer  loulc  l'instruction  ,  si  l'on 
modUie  seulement  un  four.  Nous  savons  bien  (|ne  le  pins  souvent 
les  industriels  passent  outre,  ''t  (prayanl  l'approbation  tacite  de 
l'administralion  locale,  ils  bâtissent  d'abord  leurs  usines  comme 
ils  commencent  à  exploiter  leurs  mines,  mais  cette  biuialion 
n'est  pas  régulière,  plusieurs  se  refusent  îi  l'accepter  et  se  dé- 
couragent avant  l'issue  d'une  enquête  si  ionguc  qu'où  en  a  vu 
durer  plu&ieurs  années. 


III. 

PARTIE  lURIDIQUE. 

GoMnent  doivent  être  rdglés  les  domnages  oecasiontM!»  h  la  surface  par 

les  travaux  soDlerralAS.  —  De  la  responsabililé  des  clirecleurs  de  mines 
^  d«  ses  limites.  —  laconvénients  de  l'inierveatioD  des  iagéoMurs  do 
rAlal  {  avantages  de  la  liberld  indosirieUe. 


Si  des  considérations  précédenlcs ,  qui  sojii  d'un  ordre 
purement  adiumi^tiatif ,  nous  passons  à  i'interpréfa(ion  juri- 
dique delà  loi  et  aux  tailâ  qui  intéressent  plus  directement  nos 


298  REVUE  ÉCONOMIQUB, 

exploitants ,  les  points  ne  manquent  pas  non  plus  snr  lesquels 
leur  attention  s*est  particulièrement  éveillée  dans  ces  derniers 
temps.  Nous  allons  nous  arrêter  d'abord  sur  Tun  de  ces  points, 
ayant  trait  à  Texagératlon  des  indemnités  réclamées  dans  cer- 
tains cas  par  les  propriétaires  de  la  surface,  à  raison  des 
dommages  qu'ils  penirent  éprouver  do  fiiît  des  travaux  souter- 
rains. On  sait  que  les  art.  43  et  ii  de  la  loi  des  mines  de  iSU) 
donnent  au  propriétaire  de  la  mine,  sauf  ceriaines  r(^serves,  le 
droit  d'occuper  les  terrains  de  la  surface  pour  y  établir  ses 
travaux,  îi  la  condition  de  payer  au  double  leur  valeur  ou  les 
domma^Ts  qui  résultent  de  l'exploitation. 

L'article  43  s'occupe  des  travaux  établis  temporairement  à  la 
surface  :  »  Si  ces  travaux  ne  sont  que  passagers  et  si  le  sol  où 
«lisent été  faits  peut  être  mis  en  culture  au  bout  d'un  an, 
9  rindemnité  sera  réglée  au  double  de  ce  qu'aurait  produit  net 
»  le  terrain  endombagé.  » 

L'article  44  prévoit  Poccupation  des  terrains  au-delà  d*ane 
année  :  <  On  peut  exiger  du  concessionnaire  l'acquisition  des 
9  terrains  à  l*ùsage  de  l'exploitation.  Le  terrain  à  acquérir  sera 
9  toujours  estimé  au  double  de  la  valeur  qu'il  avait  avant 
»  l'exploitation  de  la  mine.  » 

Mais  le  législateur  de  1810  n'a  rien  dit  des  dommages  qui 
pourraient  provenir  à  la  surface  du  fait  des  travaux  intérieuis, 
et  partant  le  droit  coninuin  doit  servir  à  ré^der  ces  dommages. 
C'est  donc  ici  le  cas  d'invoquer  les  articles  1382  et  H49  dn 
Code  Napoléon  qui  obligent  celui  qui  a  causé  à  autrui  un  dom- 
mage à  le  réparer,  et  évaluent  la  réparation  au  montant  de  la 
perte  faite  et  du  gain  dont  on  a  été  privé.  L.es  dommages  à 
payer  ne  sont  pas  évidemment  dans  ce  ca$  ceux  prévus  par 
les  articles  43  et  44  de  la  loi  des  mines.  Depuis  quelques  années 
cependant  une  doctrine  nouvelle  a  prévalu  dans  la  jurispru- 
dence; les  tribunaux  ont  condamné  les  exploitants  à  payer 
au  double  les  dégâts  produits  à  la  surface  par  les  exploitations 
souterraines ,  et  à  acquérir  même  les  propriétés  endommagées 
au  double  de  leur  valeur.  On  conçoit  qu'il  y  a  là  une  tendance 
contre  laquelle  les  exploitants  ne  sauraient  ti  op  s'élever.  Divers 
membres  éminenls  du  barreau  parisien ,  consultés  h  ce  sujet , 


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ADMINISTRATITE  ET  JURIDIQUE.  f99 

ont  tous  présenté  des  conclusions  favorables  aux  exploiianis, 
cl  M.  Paul  Fabrc,  ancien  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour 
de  cassation  ,  après  avoir  énuniéré  les  charges  déjà  imposées 
à  nos  exploitations  ,  continue  en  ces  termes  ; 

«  Voici  (lue  ,  depuis  ({uelques  années  ,  une  docirine  nouvelle 
tend  à  accroître  ces  charges,  déjà  si  loai des  ,  dans  une  propor- 
lion  illioiilée  ,  en  étendant  aux  dommages  quelcon(jues  causés 
par  Texploilation  des  mines  le  principe  d'une  indemniié  exor- 
bitante réservée  par  la  loi  à  des  cas  spéciaux.  Si  celle  doctrine 
prenait  racine  dans  notre  jurisprudence,  jamais  prime  plus 
belle  n  aurait  été  offerte  aux  i)roccîs. 

n  Nos  terrains  houillers  les  plus  rides  sont  aitués  à  une  faible 
profondeur ,  et  il  est  nécessairement  frétiueut  que  la  surface 
éprouve  des  mouvements  par  suite  du  travail  des  mines.  Le 
pins  souvent ,  ces  mouvements  sont  sans  action  grave  sur  les 
cultures  ;  mais  on  peut  s'en  rapporter  à  l'esprit  de  lucre  et  de 
chicane  pour  découvrir  des  dommages  irréparables  lorsfjuon 
lui  oftrira  l'appât  d'un  aussi  beau  liénéfice  que  celui  résultant 
de  l'applicaiion  de  la  nouvelle  jurisprudence.  Nous  voulons 
bien  admettre  que  les  tribunaux  ne  s'exagéreront  pas  la  prolec- 
tiun  qui  est  due  à  rintérùl  territori;(!  contre  l'intérêt  industriel, 
et  qu'ils  sauront  toujours  se  mcltre  en  garde  contre  l'aviclité  des 
propriétaires  ;  mais  ne  sera-ce  pas  assez  de  perpétuels  lu  ocès 
pour  créer  aux  entreprises  houillères  des  embarras  ([ui  les 
paralysent,  et  pour  les  mettre,  par  suite,  dans  l'impossibilité  do 
tenir  téle  à  la  concurrence  étrangère  ?  » 

M.  Paravey,  ancien  conseiller  d  État,  l'un  des  admiîiibtraieurs 
des  forges  d'Alais,  est  plus  précis  encore  (pie  M.  Fubre.  Dans 
un  mémoire  présenté  à  la  Cour  de  cassation  au  nom  de  sa  com- 
pagnie, au  lieu  d'en  appeler  tout  d'abortl  îi  la  justice,  à  la  saino 
interprétation  de  ialoi,  comme  le  savant  jurisconsulte,  M.  Pa- 
ravey s'adresse  aux  simples,  et  piocède  par  contrastes  frappants: 

«  Si  un  homme,  dit-il,  sans  droit  d'aucune  espèce,  envaliit 
et  ravage  la  proiiriété  d'un  autre,  sur  un  point  qu'il  choisit  telon 
son  caprice  ou  son  iiilenliun  d»;  nuire,  il  ne  s«  ra  passible  que 
de  rindemnité  ciiuple  :  un  veut  qu'elle  soil  doubir  si  la  pr(»|)riélé 
de  la  surface  est  indireclemeot  alleiulc  par  des  travaux  exécutés 


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900  REtOE  ÉCOMOmQVB, 

aafondd'uno  mine,  dont  remplacement  ei  la  mai'che  ne  dé- 
pendent pas  môme  de  la  volonté  de  celui  qui  les  dirige ,  mais 
de  Tallure  des  fiions  ou  des  couches  et  des  nécessités  de 
rexploitation* 

1  Si  un  malfaiteur  incendie  une  maison ,  il  sera  puni  comiDe 
incendiaire;  mais,  sll  est  solvable,  il  ne  devra,  au  propriétaire 
incendié,  que  Texacte  réparation  du  dommage;  on  veut  que 
celui-ci  en  reçoive  le  double  sHl  a  affaire  k  un  exploitant  de 
mine,  et  si  le  feu,  ou  tout  autre  accident  arrivé  à  la  surface , 
est  le  résultat  d'une  explosion  de  gaz. 

»  On  pourrait  multiplier  ces  exemples  et  ces  contrastes  *.  on 
serait  surpris  de  trouver  partout,  au  lieu  de  rencouragctncm , 
la  menace;  au  lieu  d*un  régime  de  faveur  pour  les  mines ,  qui 
était  dans  la  pensée  du  législaceurt  une  sorte  de  privilège  contre 
elles!  » 

•  Nous  ne  pouvons  en  cette  circonstance  que  joindre  notre 
voix  II  celles  que  Ton  vient  d*entendre  et  réclamer  pour  nos 
exploitants  une  interprétation  plus  équitable  des  an.  43  et  44 
de  la  loi  des  mines  de  1810.  Tout  obstacle»  quel  qu  il  soit ,  qui 
tend  à  entraver  le  dévetoppemenl  de  nos  houillères  doit  être 
combattu,  et  celui  que  nous  venons  de  signaler  n*est  pas  compté 
parmi  les  moindres  de  ceux  qui  paralysent  les  efforts  de  nos 
exploitanis.  La  divci  gonce  montrée  par  les  tribunaux  a  porté 
les  pioi)riétaires  de  la  surfkce  ft  exagérer  leurs  prétentions,  à 
faire  même  naître  des  prodis ,  et  les  exploitants,  incertains  du 
résultat  de  pareilles  discussions,  se  sont  aiors  imposé  une  sorte 
de  circonstieclion  qui  a  été  une  entrave  dans  le  déveloptiement 
jiormal  de  leurs  travaux. 

Puisque  nous  sommes  sur  le  point  délicat  de  la  juste  inter- 
prétation ,  au  point  de  vue  juridi<iuc  ,  des  articles  de  la  loi  des 
mines ,  nous  ne  saurions  passer  sous  silence  un  jugement  qui  a 
-été  rendu  en  première  instance  par  le  tribunal  correctionnel 
d*Alais,  le  S3  août  dernier  et  confirmé  en  appel  le  7  novembre 
suivant  par  la  €our  impériale  de  Nismcs.  Ce  jugement  fixe  d*une 
façon  aussi  nette  que  précise  la  i)Osition  des  directeurs  de  mines 
devant  la  toi ,  ainsi  que  le  degré  de  responsabilité  qui  leur 
incombe ,  et  nous  avons  ]^ùmù  que  nos  lecteurs  en  recevraient 
volontiers  connaissance. 


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ADMlNlSrnATIVE  ET  JUniUIQUE.  301 

Voici  les  faits  tels  qu'ils  se  trouvpiit  rolatf^s  dans  iiiic  note  k 
h  Cour  pour  M.  Ferdinand  Clialmcton  ,  directeur  des  mines  de 
Bességes ,  accusé  de  contraveutioii  à  la  loi  eld'imprudeace  dans 
son  service. 

c  U  29  juillet  dernier,  une  explosion  de  grisou  se  produisit 
dans  un  dea  chantiers  des  mines  de  Bességes.  Cet  accident  fut 
déierminé  par  une  série  de  foutes  du  mattre  mineur.  Clément 
Robert,  cbargé  de  surveiller  les  travaux.  Trois  persouues  fiirent 
légèrement  atteintes ,  trois  ont  succombé  aux  suites  de  leurs 
blessures:  Robert ,  cause  imprudente  du  sinistre,  et  deux 
ouvriers  boiseurs. 

»Dès  le  lendemain  malin»  M.  le  président  du  tribunal  d'Alais 
et  M.  le  pi'ocurcur  impérial  se  transportèrent  sur  les  lieux. 
Ces  deux  magistrats  recueillirent  la  déclaration  da  dit  Uoljcrt 
et  de  plusieurs  témoins;  ils  se  firent  représenter  les  ordres 
de  service  de  la  Compagnie ,  ainsi  que  tous  les  registres,  plans 
et  documents  propres  à  éclairer  leur  religion. 

»Une  instruction  fut  suivie;  elle  étal)lit  jusqu^à  l'évidence  que 
l'explosion  était  le  résultat  funeste  de  trois  imprudences  carac- 
térisées, dont  le  maliieureux  Robert  s'était  rendu  coupable. 

•  Mais  M.  ringénieur  en  cbef  des  mines  Meiigy,  indiqua  que 
K.  Cbalneton,  directeur  de  la  Compagnie  de  Bességes,  aurait 
dû  Dc  pas  s*en  rapporter  à  la  surveillance  de  Robert. 

»  Ce  fonctionnaire  ajoutait  qu'il  y  avait  eu  contravention  au 
décret  du  3  janvier  1813 ,  faute  par  le  directeur  de  la  Compagnie 
d*avoir  prévenu  Tadminlstration ,  en  juin  et  Juillet,  des  travaux 
effectués  à  cette  double  époque,  dans  le  quartier  des  mines, 
théâtre  de  raccidcnt. 

1)11  s'agissait  d'un  point  de  droit.  M.  Chahiieton  fut  <  iit;-  devant 
le  tribunal  correctionnel  d'Alais,  pour  répondre  k  la  double 
inciilpatir.n  : 

^  D'avoir  contrevenu  aux  lois  et  décrets  sur  la  matière  ,  pour 
n'avoir  pas  avisé  de  certains  travaux  les  ingénieurs  de  TÉiat; 

De  s'être  associé  par  sa  négligence  à  l'une  des  fautes  de 
Bobcrl. 

>  A  l'audience  du  23  août,  les  débats  confirmèrent  les  rensei- 
gnements de  rinformation.  M.  Meugy ,  qui  Tavait  expressément 


302  REVUE  ÉCONOMIQUE, 

reconnu  dans  sa  déposition  écrite,  ne  disconvint  pas  que  les 
Iravaux  ordonnés  par  M.  Clialnioton  n'eussent  été  parfailemenl 
entendus  ,  il  persista  néanmoins  à  le  présenter  comme  respon* 
sable  et  comme  ayant  méconnu  le  décret  de  1813  (4). 

»  ...Dans  ce  conflit ,  M.  le  procureur  impérial  préféra:  il 
partagea  le  sentiment  de  M.  ringénicur  en  chef;  —  avec  une 
juste  impartialité,  le  réquisitoire  rendit  témoignage ,  et  de  la 
distinction  spéciale  do  la  direction  de  Bességes ,  et  de  la 
sollicitude  dévouée,  paternelle  que  M.  Clialmeton,  directeur 
depuis  vingt-et-un  ans,  a  toujours  eue  pour  les  nombreux 
ouvriers  travaillant  sous  ses  ordres;  —  mais  il  conclut  à  une 
condamnation. 

«Le Tribunal  acquitta. 

«Les  molirs  du  jugement  posent  magistralement  les  vrais 
principes;  ils  les  appliquent  aux  faits  ;  ils  ne  se  bornent  pas 
k  constater  le  doute;  ils  sont  la  justification  complète  de 
M.  Clialmeton.  » 
Voici  les  principaux  do  ces  considérants  : 
«  En  ce  qui  touche  la  prétendue  contravention  : 
9  Attendu  que  les  art.  8  et  9  du  décret  du  3  janvier  1813 , 
n*împosent  aux  exploitants  l'obligation  de  prévenir  Tautorité 
que  lorsqu'ils  veulent  abandonner  Texploitation  d'une  ma- 
nière définitive  ; 


(1  )  Les  articles  8  et  9  de  ce  décret,  ei^ge  de  la  diftealld,  cent  ainsi 

conçus  : 

Arl.  H.  Il  est  ddrencla  à  tout  propriétaire  d'abandonner  en  lolallté  uno  ex- 
ploitation, si  ;iun;irnvanl  elle  n'a  pas  été  visitée  par  l'ingénieur  des  mines  ; 

Les  plann  intérieurs  stTonl  visitée  par  lui;  il  en  (Iriissera  proces-vcrbal , 
par  lequel  il  fera  conoallre  les  causes  qui  pcuvcal  nécessiter  l'abandon. 

Le  lûulscra  transmis  par  lui,  ainsi  que  son  avis,  au  préfet  du  déparloment. 

Art.  9.  Lorsqne  l'exploitation  sera  de  entere  li  être  abandcettëe  par  por- 
tion on  éiagOi  et  I  des  époques  dilTérentcs ,  il  y  sera  procédé  svccessivemeat 
et  de  la  manière  sns'indiqnée.' 

Dans  tes  denx  eas,le  préfet  ordonnera  les  dispmrïlioos  de  police,  de  sôreté 
et  de  conservation  qu'il  jugera  convenables,  d*aprfes  l'avis  de  l'Ingénieur  des 
mines. 


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ADMINISTIIAmB  ET  lURlOIQUE.  303 

»  Attendu,  en  effet,  ijuts  dans  1  liyifOlhèse  d'un  abandon 
définitif,  il  importe  que  l'étal  de  ia  uunc  soil  préalableiiieiit 
LùH.stalé,  afin  que,  si  plus  lard  il  arrive  qu'on  vienne  à  re- 
prendre les  travaux,  on  puisse,  malgré  les  bonicversemenls 
du  sol,  retrouver  la  direction  cl  connaître  l'avancement  de 
rexploitalion  ancienne;  mais  que,  ni  le  texte,  ni  l'esprit  du 
décret  ne  s'appliquent  à  Tisolement  provisoire  d'une  fraction 
de  cbantier,  pour  cause  d'agglomération  du  grisou  ; 

i  Attendu  que ,  pour  le  cas  spécial ,  où  le  premier  besoin 
est  de  veiller  sans  retard  à  la  sécurité  des  ouvriers,  la  règle 
de  conduite  des  exploitants  est  définitive  et  tracée  par  Tar- 
tide  f  de  Tarrété  préfectoral  du  3  novembre  i854  (  1 }  ; 

•  Attendu  que  les  motifs  qui  viennent  d'être  déduits  ré- 
pugnent à  ce  que  les  exploilaub  soient  icaus,  sous  peine  de 


(1)  Cet  arrèlé  du  préfet  d  Âlais  prévuil  iiUtirâlemenl  et  régletueutu  l'u^pece 
«  jnger. 
Il  y  est  dit  : 

Art.  l^r.  Les  coQCcssionnaircs  de  mines  de  houille  da  Gard  soiil>^iis  un 
iWMore  de  fermer, chacun  en  ce  qui  le  concerne,  soit  au  moyen  de  planches 
espacées  de  90  centimètres,  solidement  fixées  sar  le  monUiit  d'un  cadre  « 
NiitoBoyen  d'ane  grille  en  fer  on  en  bois  dont  les  liarreanx  seront  es{»aeds 
de  SO  ccnllmèlm,  i'entrde  des  galeries  et  cliintiers  abandonnés  on  interdits 
pov  casse  de  gaz. 

Art,  2.  Tonies  les  fois  que ,  dans  ooe  mine  de  honille  «  les  direeloars  ou 
■dlies  mineort  auront  reconnv  qu'on  chantier  on  une  galerie  doit  être 
abaaéoand  nomentanénieDi  et  interdit  pour  canse  de  trop  grande  abondance 
isgtt  inflamniitle,  l'entrée  dn  cbantier  on  de  la  galerie  sera  immédiate- 
mat  ftimée  suivant  le  mode  prescrit  par  rarticle  précédent. 

Art.  3.  Ces  fermelnres  seront  maintenues  jusqu'à  ce  que  les  circonstances 
de  l'aploltation  pemettent  de  rentrer  sans  danger  dans  le  chantier,  après 
fa'iae  visite  préalable  da  directeur  de  l'exploitation  ou  du  matlre- mineur 
aaia  constaté  l'ahaence  du  gas. 

1.  Gbalmeton  avait  fait  mieux  que  de  fermer  ses  chantiers  sujets  an  gri< 
sot  par  des  cloisons  en  bols  on  en  fer;  il  avait  constrnit  un  barrage  en  ma  • 
toaaeriepoir  tes  isoler  complètement.  Le  maître  mineor  Robert  fat  seul 
csBpaUe  d'imprudence  i  en  rentrant  trop  précipitamment  dans  le  chantier 
qa'ilaUait  reprendre. 

TOME  XI.  20 


conlravcnlioii,  de  prévenir  les  ingénieurs  de  PEtat,  lors  de 
la  reprise  des  travaux  dans  on  (diantier  qui  avait  été  momen- 
tanémoul  isolé; 

a  Attendu  queTart.  3  du  dit  arrêté  préfectoral  détermine  les 
seules  précautions  k  prendre  en  pareil  cas... 

»...  £c  ce  qui  touche  la  question  d'homicide  par  imprudence^ 

a  Attendu  qu'il  convient  avant  tout  de  préciser  la  part  de  res- 
ponsabilité qui  p{!se  sur  les  diverses  personnes  concourant  k 
rexploitatlon  des  mines  ; 

»  Attendu  qu'à  llngénieur  appartient  la  conception  des  plans 
k  snivre  et  la  transmission  aux  contre-maltros  des  ordres 
d'exécution  ; 

»  Que  sa  responsabilité  serait  engagée  par  des  accidents  pro- 
venant soit  de  plans  mal  conçus  ou  incomplets,  soit  de  rinsnffi> 
sance  des  ordres  d'exécution  donnés  aux  contre-matlres  ; 

»  Attendu  que  ces  derniers  ont  pour  devoir  de  faire  exécuter 
les  plans  que  ringénleor  leur  a  expliqués ,  comme  à  son  tour 
Touvrier  est  tenu  de  se  conformer  k  ce  que  lui  prescrivent  les 
contre-mattres  ; 

»  Attendu  que  llngénieur  ne  pourrait  6^  taxé  dimprudence 
ni  déclaré  responsable  à  suite  des  fàits  d*un  contre-maître,  que 
s'il  avait  confié  ces  fonctions  à  un  agent  reconnu  malhabile... 

»...  Par  ces  motifs ,  etc.  » 

Appel  de  ce  jugement  a  été  relevé  par  M.  le  procureur 
impérial,  mais  la  Cour  de  Nismes,  par  son  arrêt  du  7  novembre 
1861 ,  adoptant  les  motifs  des  premiers  juges ,  a  confirmé  le 
jugement  rendu  par  le  tribunal  correctionnel  d*Alais. 

Appel  alors  a  été  Mi  par  M.  le  procureur-général  devant 
la  cour  de  cassation  anprès  de  laquelle  cette  a^ire  est 
encore  en  instance.  Nous  ne  doutons  pas  que  la  cour  sou- 
veraine ne  rejette  le  pourvoi  du  parquet  de  Nismes  et  ne 
confirme  ainsi  l'arrêt  déj&  rendu  (1). 

On  comprend  aisément  quel  puissant  intérêt  ont  tous  nos 
directeurs  de  mines  à  ce  que  la  jurisprudence  qui  a  prévalu 


(  1  )  Ces  lignes  ëltient  éeriiss,  qoud  bom  tvoos  eo  le  pUisir  d'apprendre 
qoe,  dsQs  le  séance  da  96  avril  dernier,  la  chambre  crininelie  de  la  Gonr  de 


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ADMI.MMliAIIVK  ET  JUBIDIQLE.  'Mi 

boii  déiimlivcmcni  adoptée.  Si  pour  le  n^oindre  Iravall  nouveau, 
pour  le  moindre  chan^^cment  apporté  dans  la  couduitc  d'une 
mine,  i!  fallait  prévenir  Tadministration ,  tout  le  corps  impérial 
des  ingénieurs  ne  suffirait  pas  à  ce  service,  et  personne  au 
monde  ne  consentirait  à  accepter  une  direction  de  travaux. 
La  position  ne  serait  tenable  ni  dans  un  cas  ni  dans  l'autre» 
et  l'administration  pèse  déjà  bien  assez  sur  les  exploitants  pour 
eherdier  à  étendre  encore  son  action  sur  eux.  Ne  Ta-t-on  pas  déjà 
bien  des  Ibis  fait  remarquer?  LUntervention  administrative,  si 
regrettable  dans  les  opcTations  privées,  se  fait  sentir  d'une  ma- 
nit'retrès-fàcheuse  dans  l'exploilation  dn  nos  mines,  H  siu-  bien 
des  poinls  lend  à  aigrir  les  rclalions  entre  les  exploiianls  ei  les 
ingénieurs  de  l'Etat ,  au  lieu  de  les  ujaiiitenir  foeilcs  (  t  a;iréables 
comme  elles  devaient  être  toujours.  I/inf:éiiieur  di  s  mines  du 
gouvernement  et  le  directeur  technique  d'une  mine  ont  beaucoup 
k  apprendre  Tun  de  Taulre ,  et  si  le  premier  a  la  théorie ,  le  se- 
cond a  la  pratique  qui  souvent  vaut  mieux.  Dans  tous  les  cas, 
l\tn  et  Tautre  doivent  vivre  en  bonne  intelligenco,  et  combien  de 
fois  cependant  ces  bonnes  relations  sont  troublées.  Nous  savons 
que  beaucoup  d'ingénieurs  des  mines,  hommes  éminents  par 
dessus  tout,  savent  adoucir  vis<^-vis  des  exploitants  ce  qu'une 
continuelle  intervention  pourrait  avoir  de  désobligeant  pour  eux  ; 
niais  dans  bien  des  cas  les  textes  sont  trop  précis  pour  qu'on 
passe  outre.  Les  décrets  de  concession ,  dont  le  projet  est  rédigé 
par  l'administration  des  mines ,  ne  prescrivent-ils  pas  aux  con- 
cession nui  r(^s  remploi  de  telle  ou  telle  niéthutle  d'cxploitafion  , 
i'an>  s  iu((uiéier  souvent  de  l'allui-e  duu  ^ile  qu'on  cuimatl  ù 
peiue  ou  des  exigences  des  travaux?  Ne  cunlcsle-t-on  pas  à 
l'exploitant,  sous  prétexte  d assurer  la  réguiarilé  do  la  produc- 
tion, le  droit  de  lermer  ou  d'ouvrir  un  puits  h  sa  volonté? 
N'exerce-t-OD  pas  enfin  une  intervention  minutieuse  jusque 
sur  les  plus  infimes  détails  de  son  matériel  ?  Aucune  industrie 


cisMtioD,  présidée  pur  M.  Vaîise ,  aviit  ngeté  le  povml  du  proenreur-gé- 
■énldeHisnes,  et  confirmé  sur  tooi  les  pointe  la  jorisprodeoce  établie 
fv  les  éécisione  da  tribasal  d*AUde  et  de  la  Conr  de  HUmw, 


306  REVOE  ÉCONOMIQUE , 

!ie  souffre  comme  roxi>loitalion  des  inines  de  cette  surveillance 
stuivcui  jalouse, toujours  active,  de  radministralion.  Sans  doute 
r£tal  prileiid  ainsi  régulariser  chez  les  exploitants  1  exercice 
d'une  proiiriétù  dont  il  a  souvent  privé  lo  léi,Mtime  possesseur, 
pour  ea  donner  rinvesliture  à  celui  qui,  jusqu'alors,  n> 
avait  en  aucun  droit.  Mais  ces  précautions  de  TËtat  étaient 
bonnes  lors  de  la  promulgation  de  la  loi  des  mines,  alors 
que  le  pays  n*était  pas  encore  préparé  aux  opérations  indus- 
trielles, que  Tart  des  mines  était  encore  pour  ainsi  dire 
dans  Tenfance,  et  qQ*il  était  indispensable  de  réglementer 
Texploitalion  de  nos  richesses  minérales;  mais  aujourd'hui  la 
science  s*est  faite  :  on  connaît  Tart  d*aménager  les  gttes ,  et 
l'indépendance  de  l'exploitant  est  devenue  Tune  des  condi- 
tions essentielles  de  la  produclion  à  bon  marché.  «  En  Angle- 
terre, dit  M.  Am.  liurat,  que  l'on  ne  saurait  trop  citer  sur  de 
tels  snjel.^,  la  liberté  complète  de  rexploilant  a  pr  iihut  des 
résullals  merveilleux.  La  législation  an^^laise  a  admis  en  efiet 
(jue,  pour  toutes  les  exploitations,  riniérèt  particulier  se 
confond  avec  l'intérêt  public;  elle  n'a  point  créé  d'adminis- 
tration  spéciale  des  mines  chargée  d'une  surveillance  qui  est 
trop  souvent  une  entrave;  elle  n*a  point  créé  de  redevances 
proportionnelles;  en  un  mot,  elle  a  confondu  la  propriété 
minière  avec  la  propriété  foncière ,  afin  d*en  mieux  garantir 
Tindépendance. 

»  La  législation  anglaise  n*a  pas  été  adoptée  sur  le  continent, 
oti  cba(iue  pays  a  ses  lois  particulières,  lois  qui  sont  toutes 
basées  sur  ce  que  TEtat  est  le  propriétaire  des  mines  et  que 
c'est  à  lui  d'en  disposer. 

»  S'il  est  permis  de  juger  le  mérite  des  législations  en  com- 
parant leurs  résiiliats,  certes  ce  ne  serait  ni  en  France  ,  ni  en 
Allemagne,  ni  en  Autriche,  ni  en  Russie  que  l'on  serait  tenté 
d'en  cherclier  un  modèle  :  les  exploitations  anglaises  dominent 
tellement  celles  du  continent  sous  tous  les  rapports  qu'on  pour- 
rait présenter  sa  législation  comme  la  seule  rationnelle  et 
utile  (1).  I 


<l)  SUwUiw  de  VinOustrie  houHUre  en  18S0. 


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AOVUIISTRATIVB  ET  JURIDIQUE.  307 

On  objectera  peut-être  à  M«  Burat  qu'en  Angleterre  la  loi  qui 
regarde  le  propriétaire  delà  sur&oe  comme  propriétaire  du  sous^ 
sol  D*est  pas  défavorable  h  l'exploitation  des  mines,  parce  que  les 
propriétaires  anglais  sont  possesseurs  de  très-grandes  suifaces, 
ce  qui  n'existe  pas  chez  nous,  où  les  propriétés  territoriales 
sont  si  morcelées.  A  cela  on  peut  répondre  que  les  grandes 
surfaces  ne  sont  pas  forcément  nécessaires  à  Texploitatlon  des 
mines ,  témoin  ce  qui  se  passe  en  Espagne  et  dans  toute  l'Amé- 
rique espagnole  où  les  concessions ,  réduites  à  de  simples  péri- 
mètres géométriques  d'une  trèfr-minime  étendue,  n'en  sont  pas 
moins  activement  exploitées  :  c'est  même  sous  l'effet  de  cette 
mesure  que  l'Espagne  a  dû  de  se  réveiller  enfin  de  sa  longue 
léthargie  industrielle,  et  c'est  pareillement  à  l'adoption  de  prin- 
cipes semblables  que  les  mines  des  colonies  espagnoles  ont 
dû  d*ètre  fouillées  avec  tant  d'ardeur  par  les  premiers  immi- 
grants, et  le  sent  aujourd'hui  encore  par  tous  ces  retmseadores  et 
eateadorea  qui  s*enibncent  dans  les  montagnes  et  en  reviennent 
souvent  avec  des  minerais  d'argent  massif,  dont  le  gîte  reste 
leur  propriété. 

On  ne  saurait  non  plus  objecter  contre  la  loi  des  mines  an> 
glaise,  si  1<^  il  y  a,  que  cette  loi  ne  fovorise  pas  l'exploitation 
et  que  par  l'adoption  de  tçls  règlements  une  partie  de  nos 
richesses  minérales  demeurerait  inexploitée.  Non ,  car  Tin- 
térôt  privé  est  meilleur  juge  en  cela  que  qui  que  ce  soit,  et  les 
mines  seront  toujours  fouillées  là  où  des  bénéfices  certaiqs 
seront  assurés  à  leur  exploitation. 

Dans  tous  les  cas,  quelles  que  soient  les  mesures  adoptt>es 
par  un  État  pour  réglementer  Texploilation  de  ses  mines,  ces 
mesures  doivent  toujours  être  trfes-libérales ,  trîis -favorables 
aux  industriels ,  jamais  restrictives  ni  limitant  la  liberté  des 
exploitants.  L'intervention  do  TEiat  doit  ôtre  très-rare  et  pour 
ainsi  dire  ne  jamais  se  faire  sentir.  En  veut-on  des  prouves? 
Eu  Autriche,  d'après  un  relevé  statistique  de  M.  Gallon, 
ingénieur  en  chef  et  professeur  à  l'école  impériale  des  mines  de 
Paris  ,  l'extraction  des  combustibles  a  augmenté  dans  ces  der- 
nières années  de  50  pour  cent  et  le  prix  de  vente  diminué  en 
même  temps  dans  le  rapport  de  iO  à  7.  «  C'est  là  un  pi  ogi  (  S 


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308  BEVUE  ÉCOMOmaUE, 

d'autaoi  plus  digne  de  rema?qae ,  dit  le  savant  ingânieiur , 
qa*U  est  dû  exclusivemeut  à  Tindastrie  privée  ;  car ,  dans  la 
période  considérée,  Vextraction  des  combustibles  minéraux 
a  sensiblement  diminué  dans  les  mines  impériales.  Ce  fait 
démontrerait  nne  fois  de  plus,  s*il  en  était  besoin ,  qne  dans 
le  domaine  de  Tindustrie  nntervention  administrative  ne 
saurait  être  équivalente  k  Taction  individuelle  stimulée  par 
nntèrét  privé.  (I).  » 

Ainsi  les  ingénieurs  des  mines  eux-mêmes  conviennent  que 
l'Etat  fait  Êiusse  route  en  surveillant  de  trop  près  les  exploitants 
et  en  les  tenant  en  tutelle.  Tout  le  monde  comprend  aujour- 
d'hui que  rintérét  privé  est  le  levier  le  plus  puissant  de  Tindus- 
trie ,  tout  le  monde  hormis  le  gouvernement  qui  met  si  long- 
temps  %  apporter  à  notre  loi  des  mines  les  réformes  radicales 
qu'elle  réclame. 

CONCLUSION. 

£n  résumé,  et  comme  condosion  de  cet  article ,  qu*avons- 
nous  prouvé? 

An  point  de  vue  économique ,  nous  croyons  avoir  démontré 
que  deux  choses  sont  indispensables  en  France  pour  le  déve^ 
loppement  normal  de  nos  exploitations  ;  1*  Le  rachat  de  tous 
lès  canaux  par  l*État ,  Tamélloration  du  régime  hydraulique  de 
tous  nos  cours  d*eau  et  la  suppression  des  droits  de  navigation  ; 
S»  rabaissement  du  prix  de  transport  des  houilles  sur  tous  les 
chemins  de  fer  et  Tachèvement  de  notre  réseau. 

Au  point  de  vue  administratif ,  nous  avons  indiqué  tout  ce 
qui  restait  à  faire  pour  rendre  Timpôt  des  redevances  aussi 
peu  onéreux  que  possible,  et  nous  avons  en  même  temps  établi 
tout  riutérêt  qu'il  y  aurait  pour  nos  houillères  à  jouir ,  comme 
avant  le  décret  du  24  octobre  1853  •  du  droit  de  réunir  des  cou- 


(f)  ifuioler  âêt  mints,  1861. 


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ÂDNIRISmTiVE  ET  JURimOUB.  309 

cessions  limitrophes  pour  les  exploitor  iiimullan(''nit'nt.  Quel- 
ques siinplitîcations  possibles  ont  éin  indiquées  en  ce  qui  cnn- 
cerne  l'instruction  des  demandes  on  concession  :  sujet  que  nous 
n'avons  lait  qu'effleurer  cl  sur  lequel  nous  reviendrons. 

La  partie  juridique  de  cette  étude  a  porté  principalement  sur 
deux  points.  Le  premier  démontre  la  nécessité  de  bien  établir 
la  différence  entre  le  règlement  des  dommages  causés  aux  pro* 
priétaires  de  la  surface  par  les  travaux  souterrains  ou  par  les 
travaux  extérieurs,  dommages  payés  au  double  dans  le  second 
cas,  et  à  leur  simple  valeur  dans  le  premier.  La  jurisprudence 
qui  tendrait  à  prévaloir  consisterait  au  contraire  à  faire  payer 
dans  les  deux  cas  les  dommages  au  double ,  ce  qui  ne  saurait 
être  accepté. 

Le  second  point  que  iiuus  avons  étudie  dans  notre  revue 
juridique  a  été  celui  de  la  respuusabiiitû  des  directeurs  de  mines, 
i^iiigulirreuiont  a;^^ravée  par  le  niinistcre  pultlîc  dans  un  procès 
ivcent  où  les  ii  ibunaux  ont  heureusement  donné  i^ain  de  cause 
aux  exploitants;  mais  ce  procès  est  toujours  pendant  et  en  ce 
moment  en  instance  devant  la  Cour  de  cassation.  Nous  devons 
faire  des  vœux  pour  que  le  jugement  du  tribunal  correctionnel 
d'Alais,  confirmé  par  la  Cour  de  Nismes,  soit  maintenu  (1). 

Tels  sont  les  principaux  faits  sur  lesquels  a  porté  Tensemble 
de  ce  premier  article.  Nous  remercions  M.  Noblet  de  Tbonneur 
qui]  a  bien  voulu  nous  faire  en  nous  appelant  à  collaborer  à  la 
Beffue.  Nous  remercions  également  tous  les  lecteurs  que  cette 
éuido  a  pu  intéresser  et  qui  nous  ont  suivi  jusqu'au  bout. 
Notre  plus  vif  désir  est  de  défendre  les  intérêts  des  exploitants 
de  mines  et  des  propriétaii'cs  d'usines  niélailurgiqiics ,  et,  pour 
aiiivcrà  ce  bat,  nous  croyons  que  le  meilleur  moyen  est  de 
demander  ^  l'Etat  la  plus  grande  sommi'  de  libcrié^  pd-.-^ible. 
La  pn'tcriion  semble  avoir  fait  son  temp.*-  ;  ii-  uiuiuini  est  vt  iiu 
de  la  liberté  industrielle  et  commerciale.  Il  faut  seuiement 
donner  à  nos  exploitants  les  mêmes  faveurs  ,  les  mêmes  avan- 
tages, les  mêmes  francbîscs  duut  jouissent  les  pays  voisins.  La 


(1)  On  a  pv  voir  plus  haut  que  ces  vueui  onl  été  heureoBement  fiancés* 


310        REVUE  ÉCONOMIOIIB,  ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIODB. 

protection  de  l'État ,  sî  on  la  comprend  de  celte  façon ,  sera 
très- certainement  efficace;  de  plus,  la  lutte  étant  devenue 
égaie  pour  tous,  il  est  probable  que  nous  n'y  succomberons 
pas.  Pour  nous ,  nous  ne  saurions  rhoisir  de  meilleure  devise 
({uo  ct'llt;  ([ue  nous  avon?  mise  en  trte  de  cette  étude,  et 
nous  dirons  à  tous  ceux  que  les  matières  que  nous  avons  à 
traitrr  peuvent  intéresser»  de  nous  suivre,  ou  plutôt  de  nous 
guider  et  de  nous  conseiller.  Que  cette  première  ébauche  soit 
accueillie  avec  indulgence.  Le  sujet  à  élucider  est  vaste; 
que  chacun  apporte  sa  pierre  k  Tédifice  qui  se  prépare; 
qu*il  n*y  ait  pas  un  soldat  perdu  qui  combatte,  mais  un 
bataillon  nombreux  et  serré,  et  Ton  obtiendra  bien  vite 
quelque  chose  en  demandant  avec  instance.  Les  intérêts  de 
nos  exploitants,  de  nos  métallurgistes,  de  tons  nos  industriels 
en  un  uiut ,  sont  trop  précieux  pour  que  le  triomphe  ue  leur 
soit  pas  assuré. 

La  Revue  universelle  l'a  fort  bien  compris  en  ouvrant  si 
généreusement  ses  pages  à  la  série  d'articles  que  nous  nous 
proposons  d'y  pulilior. 

Si  la  campagne  dont  nous  venons  de  parcourir  aujourd'hui  la 
première  étape  réussit  et  nous  mène  à  bien,  c'est  à  l'intelligent 
éditeur  et  à  la  direction  de  ce  recueil  que  reviendra  une  bonne 
part  du  succès. 

US. 

Paris,  !i>i  avril  m-I, 


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DES 

SOCIÉTÉS  SAVANTES  DE  FRANCE 

ET 

D£  L'Ilf  DVSTRIE  FRANÇAISE, 

PAR 

M.  ANDRÉ  BOUCàRD, 

ncÉMiioa  CIVIL, 


DÉCOUVERTES  DE  MM.  KIRCHBOFF  ET  BUNSEN  (1). 

Un  bond  immense  vient  d*èlre  foit  dans  les  sciences,  gr&ce 
aux  travaux  de  deux  savants  allemands.  Les  astronomes  mesu- 
raient les  astres,  les  pesaient,  suivaient  leurs  roules  dans 
respace  intini  ;  un  jour  peut-être  ils  connaîtront  leur  constitu- 
tion chimique  comme  ils  connaissent  celle  de  Técorce  terrestre. 
La  physique  et  la  chimie ,  la  minéralogie ,  la  métallurgie  et 
d'autres  sciences  encore,  se  trouvent  rajeunies  et  transformées. 
Nul  ne  peut  dire  où  conduira  la  découverte  de  MM.  RirchhofT 
et  Bunsen.  Mais  »  dès  à  présent ,  un  fait  colossal  en  jaillit  :  il 
existe  dans  le  soleil  des  substances  qui  se  trouvent  dans  notre 
terre.  11  est  permis  d'entrevoir  Tunité  chimique  de  notre  sys- 
tème planétaire  jusqu'à  ce  qu'elle  soit  tout-à-fait  démontrée. 


(i }  Dans  un  article  publié  dans  le  N<*  précédent,  M  V.  bvwdi<iiu; ,  rtipd- 
litaur  à  t'Ëeole  des  mines  de  Liée^^,  a  présenté  nne  étade  du  plus  haut 
inlértt  sar  l'tnalyse  speelroscopique. 


dis  SOCIÉTtS  SAVANTES  DB  FRAXGB. 

La  chimie  peut  analyser  les  corps  à  distance ,  pourvu  qu'elle 
îcs  voie,  à  rétat  de  vapeur ,  en  igniiion  ,  tels  qu'ils  se  trouvent 
dans  l'ardente  alnios[)lic'rc  du  soleil.  C'est  ainsi  qu'en  compa- 
rant celle  lumière,  source  de  la  vie,  à  nos  flammes  artificielles, 
dans  léscjuelles  nous  pouvons,  volonté,  répandre  à  l'étal  do 
vapeur  toutes  les  ï>ul)staiices  volatiles  (|ne  nous  connaissons  , 
l'astronome,  le  physicien,  !c  cliinnste ,  le  philosophe,  par- 
viennent à  voir  que,  de  môme  que  la  terre,  le  soleil  renferme 
du  fer,  du  calcium,  da  sodium,  du  polassiQm ,  du  strontium, 
du  barium,  du  chrome ,  du  cuivre,  du  nickel,  du  zinc,  du 
caasium  et  du  rubidium.  Ou  n*est  point  encore  arrivé  à  y  dis- 
tinguer Tor,  Targent,  le  mercure,  Tétain,  le  plomb,  Tanti- 
moine ,  Tarsenic ,  le  silicium ,  Taluminium. 

Essayons  de  résumer  les  travaux  qui  ont  amené  ces  décou- 
vertes. 

New  ton  est  le  premier  qui  ait  trouvé  les  conditions  et  la  loi 

générale  de  la  décomposition  do  la  lumière  du  soleil  en  une 
infinité  de  nuances  des  sept  couleurs  de  rao-en-ciel  et  du 
spectre  solaire. 

Vei's  181  i ,  Frnuenhofer,  un  savant  allemand,  examinant  le 
spectre  avec  des  insiruiueuts  ^grossissant,  distingua  parmi  ses 
zooes  colorées  des  lignes  noires  occupant  des  positions  relatives 
invariables,  qu'il  désigna  par  les  lettres  de  l'alphabet.  Muni 
d'appareils  encore  plus  délicats ,  un  physicien  anglais,  sir  David 
Brewster,  en  1860,  discerna  plus  de  lignes  obscures  que  Frauen- 
hofer  et  il  les  représenta  par  un  dessin.  Puis  M.  KirchboiT, 
augmentant  la  délicatesse  des  instruments ,  parvint  à  voir  des 
miUUrs  de  raies  noires  dans  le  spectre. 

Gomment  interpréter  ces  lignes  noires?  Pourquoi  ces  inler- 
ruptions  dans  la  série  des  couleurs  du  rayon  décomposé?  La 
lumière  émanée  du  soleil  n'arrivc-l-elle  à  nos  yeux  (pi "après 
avoir  subi  une  déperdition  ,  soit  au  point  de  dépai  t,  soit  dans  la 
traversée  de  notre  aîniospiière?  Cette  dernière  conjecture  a  été 
confirmée  par  sir  l^rewster,  qui  a  reconnu,  le  premier,  que 
lorsque  le  soleil  est  vu  à  Hiorizon,  il  apparaît  dans  le  spectre 
de  nouvelles  raies  noires  parfaitement  distinctes  Ues  raies  nor- 
males lavariables,  quel  que  soit  le  point  de  vue  solaire.  Si  les 


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soGiMs  sâVAirreB  db  nuMCS.  SIS 

nouvelles  raies  supplémentaires  suiii  dues  à  une  absorption  par 
ialuiosphère  terrestre,  les  lignes  normales  ne  peuvent  être 
attribuées  qu'à  une  absorption  dans  le  soleil.  Cette  opinion, 
présetitée  en  1847,  par  M.  A.  Mathiessen,  a  été,  depuis,  adoptée 
par  MM.  Brewster  et  Gladstone.  Mais  comment  en  vérifier  la 
justesse?  Par  l'étude  des  spectras  produits  par  des  flammes 
artificielles,  dont  on  peut  varier  ftcilement  la  composition  en  y 
introduisant  des  sutotances  qui  s'y  volatilisent.  Or,  Texamen 
de  ces  flammes  a  révélé  le  £iit  qui  n*avait  pas  écliappé  à  Tobser* 
ntiOD  de  Frauenbofer,  que  la  présence  de  cerlaines  matières 
dans  la  flamme  produisait,  dans  leur  spectre ,  des  bandes  colo- 
rées brillantes  spéciales  se  détachant  du  fond  général  des  cou- 
leurs pi  imilives  ordinaires.  Brewster,  Miller,  Scbwann  analy- 
st^rent  ainsi,  jiai  1  optique,  les  flammes  de  iamiies  îi  aleool 
contenant  en  dissolution  différents  sels.  Dès(iue  le  lifjnide  bnllé 
renferme  une  minime  proportion  de  sodium,  une  raie  jaune 
caractéristique  apparaît  dans  le  spectre.  A  chaque  métal  corres- 
pondent des  raies  de  couleurs  distinctes  occupant  des  positions 
invariables.  La  physique  dotait  la  chimie  d'un  moyen  analytique 
d'une  sensibilité  inouïe.  £n  voici  un  exemple  Avppant  extrait 
dtme  communication  de  H.  Kircbboff*:  f  Nous  avons  foit  déton** 
ner,  dit  le  physicien ,  S  milligrammes  de  chlorate  de  sonde 
dans  Tendrolt  de  la  salle  le  plus  éloigné  de  Tappareil,  tandis  que 
nous  observions  le  spectre  de  la  flamme  peu  éclairante  d'une 
lampe  à  gaz;  la  piÈce  dans  laquelle  Texpérience  s'est  faite, 
mesure  environ  60  mètres  cubes.  Après  quelques  minutes,  la 
flamme,  se  colorant  en  jaune  fauve,  jirésenia  avec  une  grande 
intensité  la  raie  caractéristique  du  sodium ,  et  celte  raie  ne 
s  effaça  romplfîtemi  nl  qu'api  î's  dix  minutes.  D'après  la  caitacité 
d»?  la  >ali».'  et  le  poids  du  sul  employé  pour  rt'xix'ricnet' ,  on 
Uuuve  iaeilemeut  que  l'air  ne  contenait  en  suspension  ([u'un 
vingt-millionième  de  son  poids  de  sodium.  En  admettant 
qu'une  seconde  sutfiso  pour  observer  commodément  la  réac- 
tion, ei  que,  pendant  ee  temps,  la  flamme  emploie  50  centi- 
mètres cubes  ou  0<',647  d'air  ne  contenant  qu'un  vingts 
nillionième  de  milligramme  de  sel  de  soude.  » 
CsH  par  celle  sensibilité  de  ce  prodigieux  moyen  analytique 


814  SOGlÉTte  SàTiUITE8  DB  PRANCB. 

que  MM.  Kii  clihuff  et  Bunsen  découvrirent  récemment  deux 
nouveaux  métaux  ,  le  rulndium  et  lo  aesium ,  dans  l'eau  de 
Diirckheim  ;  au  premier  appartient  une  certaine  raie  rouge; 
au  second Icorres pond  une  raie  bleue. 

En  quelques  instants  ,  on  peut  apprendre  à  distinguer  les 
raies  correspondantes  aux  métaux  que  l'on  introduit  dans  les 
flammes  au  moyen  d'un  fil  de  platine  trempé  dans  les  sels  mé- 
talliques.  M.  Montefiore  nous  a  dernièrement  initié  dans  cette 
branche  naissante  de  la  chimie  optique,  en  se  servant  d'un  très- 
iDgénieux  appareil  dû  à  an  constructeur  anglais.  Nous  avons 
de  suite  reconnu  la  raie  jaune  du  sodium ,  la  raie  rouge  pale 
du  potassium ,  puis  les  deux  raies  distinctives  du  calcium , 
rune  orangée ,  Tantre  verte ,  ainsi  que  les  denx  raies  jaune 
faible  et  rouge  vif  du  lithium.  Le  strontium  est  décelé  par  huit 
raies,  six  rouget ,  une  uiange  et  une  bleue;  au  baryum  corres- 
pondent ux  raies  vertes ,  et  ainsi  de  suite  pour  le  fer,  l'or  et 
tous  les  métaux  connus  ou  à  connaître. 

En  1849,  M.Léon  Foucault,  physicien  français  du  plus  grand 
mérite ,  fit  celte  curieuse  observation  que ,  lorsqu'on  regarde  sur 
un  spectre  lumineux,  la  raie  jaune  du  sodium,  cette  raie  devient  * 
obscure  d{;s  qu'on  éclaire  vivement  par  les  rayons  solaires,  la 
lumière  artificielle  dans  laquelle  le  sodium  était  en  suspension. 
M.  Kirchhoff  n'avait  pas  connaissance  de  la  découverte  de 
M.  Foucault,  lorsqu'il  entreprit,  avec  Bf*  Bunsen,  la  série 
d*expériences  qui  conduisirent  à  l'interprétation  vraie  du 
phénomène  de  chimie  optique,  il  vit  que  la  raie  brillante 
du  sodium  occupe,  parmi  les  couleurs  normales  du  spectre, 
la  place  exacte  qu'occupe  dans  le  spectre  solaire,  la  raieD 
de  Frauenhofer.  En  d'autres  termes ,  la  raie  D  u  est  que  la 
raie  brillante  renversée  du  sotliuin  ou  niicux  éteinte.  Or  , 
MM.  KirchhoiT  et  Bunsen  ont  successivement  éteint  les  raies 
caractéristiques  des  spectres  tournis  par  des  flammes  artifi- 
cielles qui  tenaient  les  métaux  correspondants  en  suspension  , 
et  cela  en  faisant  arriver  dans  la  ilanime  les  rayons  d'une 
flamme  plus  ardente,  ceux  du  soleil.  Cela  prouve,  avecévi* 
dence ,  que  les  llaninies  artificielles ,  lorsqu'elles  sont  traversées 
par  les  rayons  solaires ,  retiennent  ou  absorbent  de  préférence 


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80GI6TÊS  SAVAHTBS  DE  FRANGE. 


315 


les  rayons  qu'elles  émettent  elles-mèines  en  plus  grande  quan- 
tilé.  Mainienani ,  le  lien  entre  les  raies  brillantes  des  spectres 
artificiels  et  les  raies  obscures  des  spectres  solaires  est  trouvé. 
En  effet ,  ne  pouvons-nous  pas  regarder  le  soleil  comme  cou- 
stiiaé  par  un  noyau  qui  est  la  source  lumineuse ,  lequel  est 
enveloppé  d'une  atmosphère?  Or ,  cette  atmosphère ,  qui  est 
moins  ardente  que  le  noyau  émissif ,  retiendra ,  absorbera  de 
préférence  les  rayons  semblables  à  ceux  qu'elle  émettrait  en 
plus  grande  quantité,  si  elle  était  toute  seule  et  que  le  noyau 
enveloppé  n'existât  pas.  L'atmosphère  solaire  est  au  noyau  du 
soleil  ce  qu'était  tout  à  l'heure  la  flamme  artificielle  à  la 
flamme  plus  vive  des  rayons  solaires.  L'atmosphère  du  soleil , 
si  elle  était  seule  à  nous  éclairer,  fournirait  un  spectre  traversé 
par  des  stries  brillantes  correspondant  aux  diverses  substances 
qui  y  brûlent.  Le  foyer  plus  ardent  du  globe  solaire  renverse , 
Oeint  toutes  ces  stries  et  c'est  ainsi  que  le  spectre  que  nous  ima- 
ginons est  remplacé  par  le  spectre  que  nous  voyons  réellement, 
c'est-à-dire  un  fond  lumineux,  composé  des  sept  couleurs,  tra- 
versé par  les  milliers  de  raies  obscures.  C'est  pour  ainsi  dire 
répreuve  renversée  ou  négative  du  spectre  que  donnerait  l'at- 
mosphère solaire,  si  elle  agissait  seule.  Donc,  si  nous  trouvons 
une  raie  obscure  à  la  place  relative  qui  appartient  à  la  raie 
brillante  jaune  du  sodium,  nous  pouvons  affirmer  que  cette  ligne 
caractéristique  brillante  se  trouverait  dans  le  spectre  de  l'atmo- 
sphère solaire,  ou  que  le  sodium  se  trouve  en  ignition  dans 
cette  atmosphère.  Toutes  les  raies  obscures  du  spectre  solaire 
prouvent  les  raies  inverses  brillantes  du  si)ectre  de  l'atmosphère 
solaire,  lesquelles  révèlent  Tignition  des  corps  simples  parti- 
culiers dans  cette  atmosphère.  C'est  ainsi  que  par  la  compa- 
raison minutieuse  entre  les  raies  noires  du  spectre  solaire  et 
les  raies  brillantes  diversement  colorées  qui  leur  correspondent 
comme  positives  dans  les  spectres  des  flammes  artificielles 
brûlant  les  corps  simples  connus  sur  la  terre ,  on  est  arrivé  à 
la  preuve  de  l'existence  dans  le  soleil  de  plusieurs  de  ces  mêmes 
substances  terrestres. 

11  y  aurait  de  profondes  déductions  è  tirer  de  ce  simple  fait, 
pour  arriver  è  une  conception  générale  de  la  constitution  de 


316  SOCIÉTÉS  SAYANlEà  i)K  l'KÂNCË. 

DOtre  système  planétaire ,  mais  cela  n'est  plus  de  notre  compé- 
tence ni  du  domaine  de  celte  Hevue.  tions  renvoyons  les  ama- 
teurs de  ces  rechcrclies  spéculatives  au  remarquable  article 
qu'a  publié  dernièrement  M.  Auguste  Lauj^el,  de  l'Académio  des 
sciences ,  dans  an  des  derniers  numéros  de  la  Revue  Ueê  ùetu> 
Mondes  (i). 


THÉORIE  DBS  FILONS. 

Nous  avons  parlé.  Tannée  dernière  (S),  des  observations 
faites  par  M.  1.  Fournet,  sur  Tabus  des  expériences  chimiques 
en  géologie,  et  nous  avons  mentionné  la  remarque  à  laquelle 
elles  ont  donné  lieu,  de  la  part  de  M.  Elie  de  Beaumont,  à 
propos  des  objections  que  Ton  peut  élever  contre  la  théorie  des 
filons  métalilfbres  par  injection  d'une  matière  fondue.  M.  J. 
Fournet  revient  sur  cette  importante  question  ponr  écarter  les 
trois  principales  difficultés  qui  s'opposent  à  Tadoption  de  la 
théorie  par  voie  ignée. 

La  prGmi&rc  difficulté  réside  dans  le  rubannemcnt  de  certains 
filons,  lequel  paraît  se  concilier  avec  l'idée  de  leur  remplissage 
par  des  incrustations  successiv^^s.  La  seconde  résulte  de  la 
oo^existence  du  quartz  et  d'un  carbonate  tel  que  celui  du  fer. 
La  troisième  est  appuyée  sur  certains  fluides  expansibles  con- 
tenus dans  les  cristaux  de  quartz  dit  guttifères. 

1»  A  l'égard  du  rubannement ,  M.  I.  Fournet  fait  observer  que 
la  disposition  qui  le  constitue  n'est  Jamais  assez  continue,  assez 
régulière .  assez  générale  pour  pouvoir  servir  de  base  à  une 
théorie.  Les  diverses  matières  injectées  simultanément  dans  les 
fentes  montrent  à  l'œil  leur  brouillage,  leur  confhsion;  elles 
s'entrecroisent  à  l'inOni,  affectant  les  dispositions  les  plus 
variées,  tantôt  porphyroides,  glanduleuses,  tantôt  marbrées. 
Les  partisans  de  la  formation  par  incrustations  successives 


(I)  Uo«  analyse  4a  soleil  par  la  ebinie,  d'après  les  nottvelles  dtfoovverlaa 
de  MM,  KirchhoiTet  Bnnsen,  15  janvier  1863. 
(3)  V*  anaée,  page  479. 


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SOCtfiT68  SAVANTES  DB  FRANCE 


817 


produites  par  les  sources  ou  par  les  vapeurs,  ae  Uenucnt  pas 
assez  compte  dn  ces  dispositions  imilîiples. 

Un  gros  échantillon  de  quarlz  de  ia  vallée  de  Brevennc  a  été 
admiré  et  iiucrpréié  dans  la  réunion  géologique  (\m  s'est  tenue 
à  Lyon,  en  1859.  Au  premier  aspect,  on  trouve  le  rubaonement 
loriiut,  lonné  par  des  zônes  jaspiques  rou^s,  alternant  avec 
des  z6nes  blanches,  byalines  ou  opaques.  La  régularité  des 
superpositions  en  fait  un  beau  type  à  invoquer  en  faveur  du 
remplissage  par  concrétions  successives.  Mais  un  œil  scrutateur 
et  exercé  y  découvre  la  preuve  d'une  formation  tout  opposée. 
Ks  effet  «  il  ne  tarde  pas  à  voir  que  d*une  z6ne  rouge  se  déta- 
chent des  filets  qui  iraverseni  les  zùnes  blanches  intermédiaires 
et  que,  réciproquement,  d'une  zône  blanche  partent  d'autres 
filets  qui  croisent  les  zones  rou{?es.  Où  trouver  alors  ia  priorité 
à  l'égard  de  l'ordre  des  incrusiaiious?  11  faut  se  résoudre  à 
conclure  que  tout  est  contemporain  ici. 

M.  de  Weissenbach  »  qui  a  publié  une  snitc  de  dessins  au 
sujet  des  rubannemeuts,  tout  en  admettant  une  successioa  dans 
le  dépôt  des  diverses  matières  des  filons,  ne  conteste  pas  que  la 
régularité  est  souvent  troublée.  D'un  autre  c6té,  M.  l'reiesleben, 
60  s'élevant  contre  l'interprétation  exagérée  du  rubannement , 
a  constaté  que,  de  tous  les  filons  connus  en  Saxe,  un  seul 
tatisrait  dans  toute  son  étendue  à  la  loi  du  rubannement,  ce 
qui  ne  peut  servir  de  point  de  départ  à  une  loi  générale. 

9*Goexistencedu  quartz etd'un  carbonate  de  fer.  M.  J.  Fournet 
attribue  la  possibilité  du  foit  à  Tinfluence  de  la  pression  ({ui , 
maintenant  en  place  l'acide  carbonique ,  oppose  k  la  silice  un 
acide  plus  puissant,  ce  lait  que  la  déconiposilion  du  carbo- 
nate ne  peut  plus  avoir  lieu.  Une  expérience  de  M.  I  ci/lioldt, 
en  18i6,  a  coufirmé  cette  opinion.  Voici,  de  plus,  les  réllcxions 
de  Berzélius  sur  celle  question,  réllexions  qui  ont  un  grand 
poids,  émanant  d'un  tel  homme  :  «  Je  n'accepte  pas  les  asser- 
tions des  ncptunistes.  Ils  dirent  que,  lorsqu'on  traite  à  chaud 
du  calcaire  avec  du  quartz  ou  autres  minéraux  siliceux ,  les 
derniei*s  sont  attaqués,  parce  que ,  à  une  baute  température, 
l'acide  silicique  est  plus  énergique  que  Tacide  carbonique, 
tandis  qu'au  contraire,  on  trouve  dans  le  calcaire  grenu  du 


318  SOCifiTfiS  SAVANTES  DE  HIANCB. 

quarts,  du  feldspath,  da  mica,  du  grenat,  de  la  paramhine, 
et  cette  association  doit  être,  dit-on,  une  démonstration  irré- 
fragable contre  le  point  de  vue  platonique.  Gependani,  j'observe, 
qu*à  la  pression  ordinaire  de  Tatmosphère ,  Tacide  carbonique 
se  dùi^'dë^  du  calcaire ,  en  vertu  de  sa  tension ,  qu'il  y  ait  silice 
ou  non  en  présence  et  qu'alors,  la  base  devenue  libre,  stinissant 
à  la  silice,  on  peut  séparer  les  antres  bases  plus  faibles.  Mais 
si  racide  carbonique  est  sans  tension,  il  ne  déplacera  pas  l'adde 
silicique;  le  calcaire  fondra  avec  lui  sous  une  forte  pression. 
Dans  le  cas  seulement  où  la  tension  de  Tacide  carbonique  sera 
surmontée ,  Tacide  silicique  et  les  silicates  se  comporteront  au 
feu,  avec  les  carbonates,  de  la  même  manière  que  par  la  voie 
humide.  » 

9*  Reste  Tobjection  des  quartz  guttilères.  On  sait  que  ce  sont 
les  travaux  de  Brewster  qui  éclairèrent  ce  phénomène.  A  Taide 
du  microscope ,  Brewsler  constata  Texistence  de  liquides  très- 
curieux  contenus  dans  les  bullosités  des  topazes ,  cymopbanes  « 
améthystes.  Ces  cavités  affectent  les  formes  les  plus  diverses , 
elles  sont  souvent  tellement  ténues  que  80,000  d*entre  elles  se 
trouvent  accumulées  dans  une  lame  de  topaze  de  1/7  de  pouce 
carré.  La  même  bulle  contient  parfois  deux  liquides  distincts , 
Tun  surnageant  Tautre.  Les  liquides  expansibles  sont  plus 
volatils  que  Téther,  ils  sont  susceptibles  de  se  modifier  et  même 
de  se  dessécher  en  laissant  une  croûte  résineuse.  Il  arrive  aussi 
qull  entre  dans  la  composition  du  liquide  de  Teau  ,  du  pétrole 
ou  du  gaz;  enfin,  certaines  parties,  qui  paraissent  être  gazeuses, 
sont  vertes  par  réflexions  et  rouges  par  transparence.  Des  fines 
gouttelettes  de  M.  Brev^'ster  aux  cristaux  juitifères ,  il  n'y  a 
qu'un  grossissement;  H.  Davy  (1)  se  posa  la  quosiion  au  point 
de  vue  géologique;  ses  considérations  générales  sur  le  neptu- 
nisme  et  le  plutonisme,  appuyées  sur  des  expériences  extrême- 
ment ingénieuses,  l'amenèrent  h  conclure  (juc  les  arguments 
des  partisans  de  la  théorie  de  \Verner  manquent  de  force,  leurs 
spéculations  n'ayant  pas  assez  luuu  compte  des  lois  des  atlrac- 


(I)  ÀtMoUs  ik  chimie  et  de  physique,  1b23. 


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SOCfÉTflS  SAVANTES  DE  FRA.NLE.  319 

tions  chimiques.  Si  le  phénonièno  des  gouttelettes  fluides  s'est 
passé  sous  une  température  et  sous  une  pression  peu  différentes 
de  celles  de  notre  atmosphère,  les  liquides  y  occuperont  le 
même  espace,  et  les  ga/, ,  en  les  supposant  non  absorbahles, 
y  existeront  au  même  degré  de  tension  (}u  au  moment  de  leur 
introduction  dans  les  vacuoles.  Au  contraire ,  si  la  terapôralure 
qui  régnait  au  moment  de  l'introduction  était  très-supérieure  à 
celle  qui  est  acluelloment ,  on  devra  trouver,  dans  les  cavités, 
un  vide  dû  à  la  contraction  du  liquide ,  et  les  gaz  devront  êlre 
raréfiés.  Toutefois ,  en  admettant  «ne  très-haute  température 
au  moment  du  phénomène ,  il  faut  aussi  supposer  que  l'atmos- 
phère de  vapeur  aqueuse  avait  une  plus  grande  pression  que 
de  nos  jours.  Le  volume  du  fluide  a  donc  pu  être  modifié  aa 
moment  de  son  introduction.  De  là  ,  l'impossibilité  de  tirer  une 
conclusion  précise  et  absolue  des  expériences,  mais  on  devra 
en  espérer,  du  moins,  d'intéressantes  lumières. 

M.  H.  Davy  fil  forer  ses  cristaux  avec  des  pointes  de  diamant, 
en  travaillant  sous  l'eau  distillée ,  sous  Thuile  ou  sous  le  mer- 
cure. Les  gaz  furent  dégagés  au  moyen  de  fils  introduits  dans 
les  cavités ,  les  liquides  étaient  extraits  à  l'aide  de  tubes  capil- 
laires. On  s'était  assuré  à  l'avance  de  l'imperméabilité  des 
cellules  à  Tair  et  à  Teau,  et  leurs  volumes  avaient  été  relevés 
avec  soin. 

Parmi  les  nombreuses  investigations  auxquelles  s*est  livré  le 
savant  anglais,  nous  citerons  les  principales  : 

1°  Trois  cristaux  de  quartz  de  Schemnitz  laissèrent  le  liquide 
extérieur  se  précipiter  dans  la  cavité  ,  et  le  gloinUe  gazeux  se 
contracta  dans  la  proportion  de  5  à  3.  Le  gaz  parut  être  de 
l'azote  pur,  elle  liquide  propre  au  minéral  était  de  l'eau  presque 
pure ,  ne  contenant  que  des  traces  de  sulfates  alcalios. 

2«  Un  cristal ,  supposé  de  Guanaxuato,  fournit  une  quantité 
minime  d'eau  qui  ne  produisit  que  des  nuages  à  peine  sensibles 
avec  les  sels  d'argent  et  le  chlonire  de  barium.  Le  volume  de 
gaz  se  réduisit  de  O^.OOO  à  0™,00l  en  diamètre. 

3<*  Un  cristal  de  la  Gardeite  renfermait  un  liquide  brun  et 
visqueux,  d'une  consistance  et  d'une  apparence  analogue  à 
celle  de  l'huile  de  lin.  Il  se  figeait  et  devenait  opaque  à  13^,5. 

TOME  XI.  SI 


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320  SOCIÉTÉS  SAVAMKS  DE  FRANCE. 

Le  gaz  de  la  mémo  cavité  parut  être  la  vapeur  de  ce  liiiiiide. 
L'eau  extf  rieure  s'élança  instantanément  dans  la  cavité  qu'elle 
rnmplit.  E!lo  df»vint  blanche  et  trouble ,  sous  l'influence  sans 
di)iik'  do  la  substance  huileuse  qui  surnageait.  Cette  eau  déga- 
geait une  odeur  semblable  h  celle  de  l'huile  de  Naphte. 

4"  Dans  un  quartz  que  l'on  croit  provenir  de  la  ju-ovince  de 
Minas- Gf^raés  ,  le  liquide  était  de  l'eau,  le  gaz  qui  l'accompa- 
gnait ne  put  être  déterminé.  Mais  il  était  plutôt  comprimé  que 
dilaté ,  puisque ,  au  moment  de  sa  sortie,  il  se  détendit  de  dix 
à  douze  lois  son  volume  primiul. 

De  ces  expériences ,  M.  H.  Davy  conclut  que  ,  si  les  cristaux 
de  Minas-Géraés  ont  une  origine  ignée  ,  ils  oiit  dû  être  formés 
sous  une  immense  pression  ,  capable  dr  contrebalancer  la 
dilatation  produite  par  la  chaleur.  Quant  au  quartz  de  la 
Gardeite  ,  le  vide  si  parfait  d'une  cavité  renfermant  une 
substance  expansible,  mais  peu  volatile,  le  porta  à  le  considé- 
rer comme  favorable  à  l'opinion  d'une  origine  ignée  du  âlon 
auquel  il  a  appartenu. 

M.  Knox,  qui  s'est  livré  à  une  loufïue  série  de  recherches 
sur  les  substances  bitumineuses  contenues  dans  les  minéraux 
et  dans  les  roches,  a  déclaré  que  les  résultats  obtenus  par 
M.  H.  Davy  fournissent  de  puissants  arguments  en  faveur  du 
système  plutonique. 

De  son  côté ,  M.  Fournet ,  en  étudiant  les  filons ,  porta  son 
attention  sur  l'examen  de  la  question;  il  reconnut  que  les  filons 
dans  lesquels  il  rencontra  des  cristaux  guttifiires  sont  liés  à  des 
émissions  récentes  de  serpentines  avec  leurs  protogines,  leurs 
dioritcs  et  celles  des  granités  ilvaïques,  (lui  durent  suivre  de 
près  en  servant  pour  ainsi  dire  de  raccordement  avec  les  tra- 
chytes.  Dans  ce  sens ,  les  quartz  guttifères  de  la  Hongrie ,  de  la 
Toscane,  de  l'île  d'Elbe  et  des  Alpes ,  appartiendraient  à  une 
époque  caractérisée  par  l'abondance  des  bitumes  si  manifestes 
dans  les  serpentines,  dans  les  obsidiennes  et  leurs  annexes. 
Mais,  sans  s'arrêter  à  ces  présomptions,  il  convient  de  faire 
intervenir  les  observations  détaillées  sur  les  filons.  Celui  de  la 
Gardette,  par  eiemple,  dans  les  cristaux  guitiflres,  duquel 
Davy  a  reconnu  le  caractère  platonique,  et  qui  a  éiô  signalé  par 


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SOaÉTÊS  SAVANTES  DE  FllAMCfi.  3S1 

les  i^nisans  de  Werner  comme  type  de  rabannement  et  d'in- 
crostations  successives,  ce  filon,  visité  en  1841,  par  M.  i. 
Founiet ,  permit  à  ce  géologue  de  certifier  que  les  bandes  indi- 
viduelles, loin  d*ètre  continues,  sont  bientôt  interrompues  et 
fondues  dans  la  masse  des  bandes  voisines.  De  là,  ne  peut-on 
pas,  sans  raison, conclure  avec  M.  J.  Foumet,  que  tout  se  réduit 
à  (les  efiéls  de  froissements  et  de  laminages.  La  cristallisation 
subséquente  du  quartz  visqueux  a  fait  le  reste,  et  les  brèches 
qu'il  contient  se  sont  opposées  au  passage  des  rayures. 

II  en  est  de  même  du  gtte  important  de  Gampigita,  en  Toscane, 
si  bien  étudié  par  notre  éminent  collaborateur  et  maître, 
M.  Amédée  Burat.  M.  Élie  de  Beaumont  lui-même,  en  men- 
tionnant les  observations  de  M.  Bural,  a  déclaré  que  :  «  Ces 
filons  cuprifères  et  plombifères  se  sont  formés  par  suite  de 
phénomènes  éruptifs  opérés  au  milieu  do  roches  calcaires.  Là , 
les  matières  éruplives  pénétrèrent  dans  les  roches  calcaires , 
en  remplirent  les  fentes,  se  sont  combinés  avecolles,  ont  donné 
naissance  à  des  minéraux  particuliers,  par  exemple,  à  de 
Tyénite,  qui  est  un  silicate  de  chaux  et  de  fer.  On  trouve,  en 
outre,  dans  les  mêmes  filons,  de  Tamphibole  vert,  cristallisé 
en  groupes  radiés,  avec  la  pyrite  cuivreuse  au  centre.  On  voit 
donc  très-bien  que  ces  filons  ont  été  formés  dans  des  circons- 
tances propres  à  la  production  des  silicates.  L'yénîte  etTamphi- 
bole,  en  se  formant,  par  la  combinaison  des  matières  siliceuses 
et  ferrugineuses  des  roches  éruptives  qui  renfermaient  la  silice 
et  Toxyde  de  fer  nécessaire,  avec  les  roches  calcaires,  ont 
constitué  naturellement  des  bandes  grossièrement  parallèles , 
de  manière  que,  par  exception,  on  retrouve  la  disposition  en 
bandes  parallèles  qui  caractérise  les  filons  d^incrustatioii  (1).  » 

Ainsi,  les  gîtes  de  Gampiglîa  sont  attribués  par  M.  Elie  de 
Beaumont,  aussi  bien  que  par  M.  Amédée  Burat  et  par  M.  J, 
Foumet,  à  Torigine  ignée.  De  plus,  M.  Goquard,  qui  est  chargé 
de  la  direction  de  Texploitation,  y  a  trouvé  des  cristaux  gutti- 
lères  qui  n'infirment  en  rien  Torigine  plutontque.  L*ensemble 
des  sulfures  et  des  gangues  de  Tamas,  devait  contenir  à  roiîgine, 


(1  )  BuUtHn  géologique ,  émmtions  wlcMtqnw  «t  nétalilAref ,  iU7, 


3SS  SOClfrrfiS  SAVAHTES  DE  PRANGB. 

en  dissolution  ignée,  un  excès  de  silice  avec  quelques  molé- 
cules d'eau  et  de  bilume  qui  ont  été  éliminées  ou  refoulées  dans 
les  vacuoles  par  les  effets  postérieurs  de  la  crisullisaiion.  Tout 
le  liquide  u'a  pas  été  exprimé  de  cette  façon,  il  en  est  resté  assez 
flaus  l'yéniie  [)Our  donner  lieu  à  une  observation  de  Berzélius, 
à  î>avoir  (|ue  ce  minéral  donne,  au  malras,  une  eau  non  acide, 
dont  kl  prrsence  i);iraît  devoir  être  attribuée  à  une  coercition 
nu'cauique,  son  absence  ne  produi>aiu  aucune  altération  sen- 
sible dans  Taspect  de  la  substance  (  1  ). 

M.  ,1.  Fournot  fait  remarquer ,  d  ailleurs,  qu'il  n'est  pas  plus 
étonnant  de  voir  un  li({uide  volatil  persister  au  sein  de  quartz 
et  de  silicates  liquéilés ,  que  l'acide  carbonique  rester  dans  un 
carbonate  calcaire  également  fondu. 


imUBNGB  DE  L*BSSBNGB  DB  TÉRÉBBNTfilNB  SUR  U  SAMTÊ 
DES  PEINTRES  ET  DES  PERSONNES  QUI  HABITENT  UN 
APPARTEMENT  NOUVELLEMENT  PEINT. 

M.  Cbevreul  a  analysé  un  mémoire  dans  lequel  M.  Leclaire 
traite ,  au  point  de  vue  de  Thygiène  et  sous  un  jour  nouveau  » 
une  vieille  question,  celle  de  Taction  des  émanations  de  téré- 
benthine sur  la  santé. 

Les  expériences  auxquelles  M.  Leclaire  s*est  livré  sur  des 
animaux  qu^il  a  placés  dans  des  bottes  de  sapin  d*une  conte- 
nance de  un  mètre  cube  et  dont  les  parois  intérieures  avaient 
été  peintes  à  la  céruse  ou  au  blanc  de  zinc  délayés  avec  Tes- 
sence  de  térébenthine ,  a  déduit  les  faits  suivants  : 

1«  Les  animaux  n'ont  pas  soufiért  sensiblement  lorsqu'il  y 
avait  un  courant  d'air  dans  les  caisses  ; 

S*  Les  animaux  ont  souffert  dans  les  premières  douze  heures, 
lorsque  le  courant  d'air  avait  été  supprimé  ;  mais  ils  se  sont 
ensuite  rétablis  graduellement  et  aucun  n'a  succombé  pendant 
les  expériences. 


.  (  1  )  Traite  de  Clmlumeau,  Beuùjus. 


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SOCIÉTÉS  SATA!tTE5  DE  FlUKCfl.  893 

3"  Aucun  animal  n'a  souffert  dans  les  boites  après  que  la 
peinture  a  été  sèclm. 

De  lîi  il  ri'sulie  niie  los  émanations  de  l'essence  de  térében- 
thine ne  sont  pas  dangereuses  dans  les  appartements  bien 
ventilés;  que  la  peiiUurc,  une  fois  qu'elle  est  sèche,  ne  pré- 
sente aucun  danger,  lors  môme  qu'il  n'existe  pas  de  courant 
d'air  dans  l'appartement. 

Ce  qu'il  y  a  signaler  dans  les  recherches  de  M.  Leclaire 
c'est  l'idée  qu'il  a  eue  de  voii-  si  l'eau  distillée  absoihe  les 
vapeurs  exhalées  par  la  peiniuie  à  l'essence.  Il  a  reconnu  que 
l'absoi  ption  a  lieu  et  qu'elle  produit  des  cristallisations  remar- 
quables. Des  ci'islallisaiions  analogues  se  lorment  lorsque  la 
peinture  a  été  délayée  avec  l'essence  de  lavande  ou  de  la  ben- 
zine. Il  n'y  a  aucune  absoriition  lors(iuc  la  (leifituiu  est  stche» 
ce  qui  confirme  l'observation  d'innocuité  faite  sur  les  animaux. 

Knlin,  il  a  été  reconnu  (jue  la  dessiccation  d'une  peinture  faite 
à  la  céruse  ou  au  blanc  de  zinc  drlayés  avec  Tluiile  d'd'illette 
additionnée  d'huile  de  lin  pure  niclée  d'un  peu  d'huile  nian 
ganésée,  donnait  lieu  à  un  dégagement  de  vapeur  ((ui,  en  so 
condensant  dans  l'eau,  ont  laissé,  après  révai)oraiion  ,  un 
li(;uide  épais  et  coloré  au  seia  duquel  il  se  produit  quelquefois 
des  cristaux. 


MOUVEAU  PROCÉDÉ  DE  DOSAGE  DU  SOUFRE  CONTENU  DANS 
LES  PYRITES  DE  FER  ET  DE  CUIVRE. 

L'emjîloi  du  soufre,  dans  l'industrie  chimique,  atteint  en 
France  jusqu  a  100,000  tonnes.  Mais  ce  n'est  plus,  comme  nuli  e- 
fuis,  exclusivement  à  la  silice  que  la  France  demande  son 
approvisionnement.  Aujourd'hui,  le  soufre  tend  à  être  remplacé 
parla  pyrite  martiale  ou  par  des  pyrites  icrrugineuses  mélangées 
de  sulfure  de  cuivre.  Or,  la  coniposiiion  de  ces  uiinéiaux  ist 
•■xirèmeuieiu  variable,  et  les  transactions  dont  elles  sont 
Voh\f[  (  tant  basées  sur  leur  teneur  en  soufre  ,  il  est  important 
de  la  doser  r xartement.  ~  Les  méthodes  de  dosage  ordinaiies 
appliquées  aux  sultures  métalliques  sont  bonnes,  mais  elles 


324  SOCIÉTÉS  SAVANTES  DE  FRANCE. 

sont  beaucoup  trop  lentes.  Elles  consistent  en  général  à  traiter 
la  matière  par  Teau  régale,  à  étendre  d'eau  la  dissolution  que 
ron  filtre  et  dont  on  précipite  Tactde  sulfurique  par  un  sel  de 
baryte.  Le  poids  du  snl&te  de  baryte  précipité  conduit  à  lâ 
proportion  de  soufre  contenu. 

M.  I.  Pelouse  propose  un  procédé  plus  simple,  plus  rapide  « 
qui  ne  demande  de  ceiu!  qui  remploie  qu'un  peu  de  soin  ;  au 
fond,  Tanalyse  se  réduit  à  une  sorte  d'essai  alcalimétriqiip.  Les 
fabricanls  d'acide  sulfurique  remploieront  donc  désormais. 

Il  est  basé  sur  la  propriété  que  possède  le  clilorale  de  potasse, 
en  présence  d'un  cari)Onate  nlealin,  de  transformer  en  acido 
sulfurique  le  soufre  contemi  dans  les  sulfures  métalliijues. 
Cette  réaction,  si  elle  est  bien  menée,  est  com|)lèie  ,  la  lotalité 
du  soufre  passe  à  Tétat  d'acide  sulfurique  qui  s'unit  à  la  soude 
ou  à  la  potasse.  Pour  ne  pas  courir  le  risque  de  perdre  un  peu 
d'acide  sulfurique,  il  faut  employer  un  petit  excès  de  carbonate 
de  soude.  La  neutralisation  du  carbonate  de  soude  se  fait  en 
deux  fois  :  d'abord  par  l'acide  solfuHque  formé  aux  dépens  du 
soufre  pendant  la  calcination  du  mélange,  et  ensuite,  par  l'a- 
cide sulfiirique  dissous  dans  l'eau  et  d'un  tiUre  quelconque , 
pourvu  que  ce  titre  soit  connu. 

L'acide  normal  qui  se  trouve  dans  tous  les  laboratoires  est 
celui  qu'il  convient  d'cniplover  de  préférence.  On  sait  qu'il 
est  tel  que  10  g;rammcs  de  carbonate  de  soude  pur  et  sec  sont 
exactement  neuiralisés  par  92",. i  d  aciUe  normal  ;  ces  immbres 
correspondent  k  des  équivalents  «^gaux  do  carbunaïc  de  soude 
(NaO,CO*)  et  d'acide  suiruri(jue  nionobydralé  i  SO\HO).  Un 
litre  d'acide  normal  contient  lUO  grammes  d'acide  monehydralé 
dans  lequel  le  soufre  entre  pour  dâ,653.  Admettons  mainlenaoi 
que,  dans  une  analyse  de  pyrite ,  on  ait  employé  5  grammes  de 
carbonate  de  soude;  on  sait  qu'il  eOt  fallu  46<«,20ou  02,40 demi- 
centim^tres  cubes  d'acide  normal  pour  les  neutraliser  directe- 
ment ,  mais  si,  après  la  combustion  de  1  gramme  de  pyrite, par 
exemple,  on  n'a  besoin  que  de  SO^'iSO  de  l'acide,  cela  indique 
qu'il  s'est  formé,  par  l'oxydation  du  sulfure,  une  quantité 
d'acide  sulfurique  précisément  égale  à  celle  que  contiennent 
16  centimètres  cubes  d'acide  normal ,  car  16  centimètres  cubes 


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socUtTts  savàmtes  de  rBAHCE.  SSa 

forment  bien  4$«,90.  Il  ne  rest«  donc  plus  qu*à  cb6r< 
dur  psr  le  calcul  combien  il  y  a  de  soufre  dans  16  centimètrei 
eobes  d*SGide  norouil.  Pour  cela ,  on  établit  la  proportion 
seivante: 

10(KK* :  32,053 
X  ™  0«$2S  de  soufre. 

Ainsi,  1  gramme  d'uue  telle  pyrite  contient  Qi\bii  de  soufre, 
soit  512  pour  lUO. 

Voici  la  description  du  procédé  de  M.  J.  Pelouze  : 

Supposons  qu'il  s'agisse  d'aualyscr  une  pyrile  de  1er.  On  mêle 
exactement,  dans  un  mortier  de  porcelaine,  1  gramme  de 
pyrite  porphyrisée ,  5  grammes  de  carbonate  de  soude  pur  ci 
seCt 7 grammes  de  chlorate  de  potasse,  et  5  grammes  de  se] 
marin  foodu  et  décrépité.  On  introduit  ce  mélange  dans  une 
cailler  à  projection,  et  on  Texpose  graduellement,  pendant  buil 
ou  dix  minutes,  à  la  lempéralure  du  rouge  sombre.  Le  sel  marin 
a  pour  but  d*empècber  la  combustion  trop  vive  de  la  matière. 

Loisque  le  mélange  est  à  peu  près  refroidi,  on  Tagîte  dans 
de  l'eau  distillée  chaude  :  on  enlève  la  dissolution  au  moyen 
d'une  pipette  et  on  fdtre.  Ce  lavage  est  répété  cinq  ou  six  lois , 
eleii  dernier  lieu  on  faii  bouillir  le  résidu  dans  la  cuiller  môme 
avec  de  Teau.  Ou  la  reçoit  sur  un  filtre  et  ou  la  lave  encore  k 
l'eau  bouillante. 

La  (lissoluliou  et  les  eaux  dtî  lavât;**  sont  enfin  neutralisées 
par  l'acide  suUurique  normal ,  sans  rooditier  la  métbode  cl  les 
wins  prescrits  par  Gay-Lussac. 

S  il  a  fallu  employer  à  la  neutralisation  3i  centimètres  cubes 
d'acide  normal  par  exemple,  conformément  à  ce  qui  a  été  dit, 
OD  reirancbera  ce  nombre  de  46*«,20,  il  reste  qui  repré* 
sentent  Taclde  sulfarique  formé  par  la  pyrile.  Ce  nombre, 
multiplié  par  33,6S5  et  divisé  par  100,  donnera  le  poids  du 
soufre  chercbé,  soit  0,398  ou  38,8  pour  100. 

Uoe  gangue  quarizeuse,  bary tique  ou  calcaire,  ne  trouble 
en  rien  l'application  du  procédé. 

Le  résidu ,  après  le  lavage ,  doit  se  dissoudre  sans  déposeï 
de  soufre  dans  l'acide  chloi  hydrique.  On  peut  ^'en  assun  i 
lacUement ,  car,  dans  un  es:»ai  mal  conduit,  le  soufre  se  .sépart 


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326  SOCIÉTÉS  SAVANTES  D£  FRANCE. 

de  la  gangae  soas  forme  de  flocons  légers,  reconnaissables  k  la 
flamme  bleue  ou  à  Todeur  caractéristique  d*acide  sulfureux 
qu'ils  produisent  en  brûlant.  Dans  ce  cas ,  il  fiiut  recommencer 
ranalyse. 

A'ûilà  pour  les  pyrites  de  1er  ou  de  cuivre. 

Quant  aux  pyrites  fjrillées  que  les  -fabricants  emploient ,  le 
procédé  de  M.  J.  Pelouze  leur  est  égalemenl  applicable.  On 
supprime  toutefois  le  sel  marin.  On  mêle  exactement  5  i^i  ammes 
de  pyrite  grillée,  5  grammes  de  carbonate  de  soude  pur  et  sec  , 
5  grammes  de  cblorate  de  potasse.  On  expose  le  mélange  au 
rouge  sombre  dans  une  cuiller  à  projection.  Uoxydaiion  du 
soufre  a  lieu  lentement  et  sans  déflagration.  Le  reste  de  Topé- 
ration  est  le  même  que  pour  les  pyrites  cuivreuse  ou  martiale. 

En  résumé»  le  nouveau  mode  d'analyse  des  sulfures  métal* 
liques  consiste  dans  la  combustion  du  soufre  par  le  cblorate  de 
potasse ,  en  présence  du  carbonate  de  soude.  Le  soufre  passe 
tout  entier  à  Fétat  d*acide  sulfurique  qui  neutralise  une  partie 
du  carboualo  de  soude.  -L'exclus  de  ce  sol  est  connu  par  le 
volume  d'acide  sulfurique  normal  qui  est  nécessaire  h  parfaire 
la  saturation.  On  retranche  ce  voliime  do  celui  (ju'aur.Jk  ui  exigé 
5  grammes  de  carbonate  de  soude  pui- ,  pour  être  direcienient 
neutralisés,  la  différence  indique  la  quantité  d'acide  sulfurique 
produit  par  la  pyrite  essayée.  De  la  proportion  d'aride  sulfu- 
rique trouvée  ,  on  arrive  à  celle  du  soufre  par  un  calcul  simple. 
Trente  à  quarante  minutes  suflisent  pour  ciTectuer  Tc&sai,  les 
erreurs  ne  peuvent  excéder  i  à  1  i/â  %  du  poids  du  souflre 
qn*il  s'agit  de  doser. 


BXISTBNCB  DE  DIVERS  MOLLUSQUES  ET  ZOOPBYTES  A  DE 

TRÈS-GRANDES  PROFONDEURS  DANS  LA  MÉDITERRANÉE. 

Forbes  et  plusieurs  autres  observateurs  se  sont  occuiiés  des 
stations  des  animaux  marins  et  des  relatious  qui  semblent 
exister  enlre  le  modo  de  distnlnition  de  ces  êtres  et  leur  rôle 
géoloj;iqiie.  Le  relevagc  récent  d'une  portion  du  conducteur 
télégraphique  plongé  dans  la  Méditerranée,  entre  BOne  et 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  DE  FRANCE.  8t7 

Cagliari,  à  uoe  profondeur  de  âOÛO  à  3000  mètres»  a  éià  Voc- 
casion  de  procéder  à  de  aouvelles  études  pour  compléter  les 
obtemtiODS  précédentes.  M.  Alpli,  Milne  Edwards  a  donc  exa- 
miné les  corps  étrangers  qui  adhéraient  au  fil  télégraphique, 
tndeces  mollusques  était  une  espèce  dliultre  {Ostrea  eœhUar) 
(çà  se  rencontre  en  abondance  sur  beaucoup  de  points  de  la 
Méditerranée,  ranimai  s'était  fixé  sur  le  câble  quand  il  était 
très-jeune  et  s'y  était  développé,  car  sa  valve  inférieure,  large 
d'environ  6  cenîiuièlres ,  b'élaii  complèieuicut  moulée  sur  la 
surlacfî  du  câble.  Sur  un  autre  point,  se,  trouvait  lixé  un  petit 
Pecten  conim  suus  le  nom  de  P.  opère uiari^t,  et  une  autre  espèce 
du  même  ^enre,  très-rare  dans  les  collections,  le  P.  test(r. 
Les  Coralliaires  qui  vivaient  k  ces  grandes  profondeurs  étaient 
2u  nombre  de  quatorze  individus  appartenant  k  trois  espr  i  t  s 
(ie  la  famille  des  turbinolides.  L*un  de  ces  polypiers  ne  difiere 
en  rien  de  iiCaryophUlia  clara,  espèce  très-rare  qui  se  rencontre 
^  i'éiat  fossile  dans  les  terrains  tertiaires  supérieurs  du  Piémont. 
En  résumé,  Texamen  auquel  H.  Alph.  Milne  Edwards  s*est 

montre  qu'au  fond  d\ine  partie  de  la  Méditerranée ,  où 
la  profondeur  de  la  mer  varie  entre  2000  et  3000  mètres,  on 

3»  Télat  vivant  un  grand  nombre  d*animaux  dont  les  habi- 
|udfis  sont  sédentaires ,  et  que  pres(|ue  tous  ces  ôlres  appar- 
WBDeniâ  €ies  espèces  réputées  très-rares  ou  qui  avaient  échappé 
jasqu'ici  recherclies  des  zooIo^Msies;  enfin  que  (jut  Iques- 
onîi(l'e\\Vv«!  Piw  no  paraissent  pas  dilîérer  de  certaines  csi. ères 

v\vjnt  It  s  dépouilles  sont  enfouies  dans  les  terrains  lei*- 
haire:»  bupLTiuurs  bur  les  deux  rives  oi)i)osées  du  raème  bassin. 
Kniin,  les  pliysiologisles  pourront  enregistrer  ce  fait  curieux 
l'oxisience  d'êtres  aussi  parfaitement  organisés  que  les 
fuollusques  gastéropodes,  sous  une  pression  de  300  atmosphères 
àm  un  xuiiieu  où  la  lumière  ne  pénètre  pas. 


DOSAGE  PLATLNE. 


U  plQpait  des  gftes  métallifères  des  Alpes ,  du  Dauphiné  et 
Savoie,  renferment  du  platine  qui  s'y  trouve  à  l'étal  de 


5M  SOCIÉTÉS  SAVANTES  DE  FRANCE. 

diffusion.  Cette  découverte ,  due  k  M.  E.  Gueymard  ,  a  donné 
\m\  h  d(i  nombreuses  recherches  analytiques  qui  ont  conduit  à 
uu  procédé  très-sensible  que  nous  résumons.  U  est  liaséaîur 
l'emploi  de  dissolutions  titrées  de  platine. 

On  fait  dissoudre  10  milligrammes  de  platine  dans  Tcau 
pi^gale  ,  et  on  ajoute  de  l'eau  distillée  de  façon  à  obtenir 
250  ^qaninies  de  dissolution.  1  centimMre  cube  de  cette  disso- 
lution contient  donc  de  milligramme  de  platine,  soit  0^,04, 
ou  pour  2  centimètres  cubes  (i"'«,08  de  platine. 

M.  Guyemard  plaçait  dans  buit  petites  capsules  2  centimètres 
cubes  de;  dissolution  contenant  0«'^OS' ,  0'"^04,  0'»«,02 ,  O^i.Ul  » 
0"»,005  ,  0" 0025,  0'"«,00 1-25,  0™«,000t)i5  de  platine.  Dans  ces 
huit  capsules  rangées  en  ligne ,  il  ajoutait  une  petite  quantité 
de  sel  dVîiain  en  poudre,  il  mélangeait  avec  une  baguette  de 
verre  et  bientôt  la  couleur  du  platine  apparaissait  avec  des 
nuances  qui  correspondaient  aux  chiffres  ci-dessus,  depuis 
0»«,08  jusqu'à  0»«,00062î>. 

Les  boutons  de  retour  étaient  traités  par  l'acide  nitrique , 
puis  on  ajoutait  de  l'acide  chlorhydrique.  On  obtenait  ainsi  du 
clilorure  soluble  de  plaiine  et  du  chlorure  d  ar{;eni  insoluble. 
On  ajoutait  deux  gouttes  d'acide  chlorhydrique,  puis  2  centi- 
mètres cubes  d'eau  distillée.  On  laissait  reposer  avant  de  dé- 
canter dans  d'autres  petites  capsules.  Dans  les  capsules  qui 
contenaient  les  dissolutions  des  boutons  de  retour,  on  ajoutait 
aussi  des  sels  d'élain  en  poudre  et  la  couleur  de  platine  deve- 
nait apparente  après  quelques  minutes.  En  la  comparant  à  celle 
de  huit  (  a[)sulrs.  on  trouvait  celle  de  couleur  identique.  Si  cette 
couleur  était  celle  de  la  cinquième  capsule  contenant  0'"R,005 
de  platine,  on  en  concluait  que  la  substance  traitée  coaienait 
0*B,005  de  platine  sur  100  grammes  de  matière. 

Si  la  valeur  était  intermédiaire  à  celle  des  deux  capsules 

3  et  n**  3 ,  par  exemple,  on  trouvait  que  la  quantité  de  pla- 
tine pour  100  était  de 

0-..04  +  0-..008  ^  „3 

Lorsque  la  sul»si.uice  essayée  contenait  uu  peu  d'or  avec  le 
platine,  M.  Gueymard  le  dosait  au  moyen  d'une  liqueur  titrée 


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SOCIÉTÉS  SAVANTES  DE  FRANCE.  859 

prépan'o  avec  20  milligrammes  d'or  dissous  dans  l'eau  régale  , 
en  ('temiant  la  dissoliilion  pour  obtenir  250  centimètres  cubes, 
l'n  ccnlimrtre  cube  contenait  ~  dô  milligrammes  d'or  (0°*,(tô) , 
ou  2  centimî  très  cubes  (0'»«,16). 

On  prend  ensuite  huit  petites  capsules  dans  lesquelles  on 
met  2  centimètres  cubes  de  dissolution  ,  conlenanl  0™b,16  , 
0'««,08,  0«i,Oi,  0«'«,0a,  ©««.Ol,  0'»8,005,  0"»«,0025,  0'"«,00125  d'or. 
On  ajoute  à  chacune  d'elles  une  petite  quantité  de  sel  dVtain. 
Au  bout  de  quelques  minutes  apparaissait  le  précipité  poiii-pie 
de  Gassius  avec  plus  ou  moins  d'intensité.  La  substance  à 
essayer,  traitée  comme  ci-dessus ,  donnait  la  couleur  jaune  du 
platine ,  et  quand  il  y  avait  en  même  temps  de  l'or,  en  moins 
d'an  (inari  d'heure  le  précipité  pourpre  était  au  fond  de  la 
capsule.  On  décantait  doucement  et  on  ajonuiit  de  l'eau  pour 
avoir  2  centimètres  cubes  dans  la  capsule.  Oa  comparait  les 
couleurs  comme  pour  le  platine. 


PRÉPARATION  DB  LmTDRATB  BLED  DB  GUIVRB. 

Dî'S  18:i8,  M.  E.  Peligol  a  communiqué  à  rAc.Klrniic  des 
sciences  de  Paris  le  résultat  de  ses  études  sur  les  phr'iionit'nes 
qui  résultent  du  contact  du  cuivre  métal li(iue  avec  raniiiio!iia(jue 
et  l'air.  La  dissolution  de  cuivre  ([ue  l'on  ol)ticnl  daii.>>  ces 
cirroîisianres ,  jouit  de  la  propriété  de  dissoudre  la  cellulose, 
la  soie  ut  d'autres  substances  organiques  qui  vé?;istent  à  l'action 
des  dissolvants  ordinaires,  excepté  k  celle  do  riiy[M>suirale 
de  cuivre  ariiuioniacal  employé  pour  la  première  fois  par 
M.  Scbwt  itzer,  de  Zurich. 

Dans  la  réaction  qui  se  passe;,  do  l'acide  azoteux  pi-eud  nais- 
sauce.  M.  SchO'.ubein ,  de  Bàle ,  l'avait  déjfi  constaté,  mais  il 
ne  s  iHait  pas  occupe  de  séparer  de  la  dissolution  le  produit 
bleu  séparé. 

Le  procédé  qu'indique  .M.  Pelij;ot  pour  ohieuir  une  ^n-ande 
quantité  de  dissolution  ammoniacale  de  cuivre  cousisie  à  intro- 
duire dans  des  flacons  de  ii  à  lo  liircs,  15  à  20  giamnios  de 
cuivre  et  60  à  80  ceatimùlres  cubes  d'ammoniaque  concentrée. 


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330  SOCIÉTÉS  SAVANTES  DE  FRANCE. 

Le  cuivre  obtenu  par  réductioîi  n  moyen  da  fer  ou  du  zinc  est 
promené  sur  les  parois  mouillées  du  vase,  de  manière  à  | 
adhérer.  Après  quelques  minutes ,  le  flacon  s'échauffe  et  se  rem- 
plit d'épaisses  fumées  blanches  qui  sont  de  Tazotiie  d'ammo- 
niaque qui  se  condense.  On  renouvelle  plusieurs  fois  de  suite, 
à  raide  d*un  soufflet,  Tatmosph^re  du  flacon  qui  n*est  plus  que 
de  Tazote.  On  renverse  et  on  laisse  égoutter  les  flacons  qu'on 
lave  ensuite  avec  de  l'ammoniaque  liquide.  On  a  pour  résultat 
la  dissolution  bleue  en  question.  On  peut  aclivor  la  l'éaclion  en 
employani  de  l'ammoniaque  liquide  préalablement  saturée  de 
sel  ammoniac. 

On  évapore  ensuite  à  sec  et  au  bain-marie  la  liqueur  bleue. 
Le  rrsidn  est  pulvérisé  et  imiii'  par  lalcuol  ammoniacal  bouil- 
lant. On  filtre,  et,  par  le  refroidissement,  la  liqueur  laisse  cris- 
talliser en  prismes  aiguillés  d*un  beau  bleu  violacé  le  sei  dont 
la  composition  est  exprimée  par  la  formule  : 

AzO\  CuO,  AzH'O,  HO. 

Cest  un  produit  dont  Tindustrie  des  couleurs  se  servira  sans 
doute.  On  peut  le  préparer  de  diverses  manières,  ainsi  que  Ta 
fait  M.  E.  Peligot,  avec  tous  les  sels  de  cuivres  solubles  dans 
l*eau  ,  tels  que  le  sulfaie  de  cuivre ,  par  exemple  :  i»  En  traitant 

par  un  alcali  un  sel  de  cuivre  dissous  dans  beaucoup  deau 
et  préalablement  additionné  un  laible  excès  d'auiuiouiaque. 
2"  En  versant  de  la  potasse  ou  de  la  soude  dans  un  sel  de 
cuivre  niélan^^é  avec  un  sel  ammoniacal,  S"  En  ajoutant  beau- 
coup d  eau  à  une  dissolution  laiblement  ammoniacale  d'azotate 
de  cuivre. 

Comme  on  le  voit,  la  préparation  est  des  plus  simples.  Le 
produit  tinctorial  que  Ton  peut  appliquer  dans  Tindustrie  des 
toiles  et  des  papiers  peints,  ne  saurait  être  d'ailleurs  confondu 
avec  les  cendres  bleues  anglaises  ^  dont  la  fabrication  a  toujours 
été  tenue  secrète.  Ces  cendres  bleues  sont  des  carbonates  de 
cuivre  d'une  nuance  un  peu  plus  foncée  et  généralement  moins 
pure  que  celle  de  l  hydrate  de  cuivre  de  M.  Peligor. 

M.  Chevreul  a  comparé  la  teinte  de  l'hydrate  de  bîonyde  de 
cuivre  avec  sa  gomme  cbromatique,  .sa  valeur  est  1  bleu  7  ton. 


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SOCIÉTÉS  SAYANTES  DE  FRANCE.  331 

Un  êchanlillon  servant  de  type  d'une  bonne  fabricaiion  des 

ceudres  bleues  uu^laises,  correspond  au  .10,5  ton.  de  la 
même  gomme. 


PIHTS  ARTÉSIEN  DB  PASSY. 

C'est  en  1857  que  nous  avons  parlé  des  accidents  successifs 
qui  r  riïpiit  arrêté  le  forage  du  puits  de  Passy ,  arrivé  le  31  mars, 
k  la  profondeur  de  528  mètres ,  c'esl-à-dire  à  peu  de  distance 
des  nappes  jaillissantes ,  accidents  contre  lesquels  le  courage 
et  Topiniâtreté  de  M.  Kind  ne  s'éteignirent  Jamais.  Les  dépenses 
seales  et  les  Intérêts  de  la  ville  de  Paris ,  doivent  faire  céder  le 
soadeur  Saxon  et  ramener  k  abandonner  la  direction  et  la 
responsabilité  des  mesares  de  sauvetage  à  une  commission 
d'ingénieurs  et  de  membres  du  conseil  municipal  de  la  ville. 
Tout  le  monde  sait  aujourd'hui  ([ue  c'est  vers  la  fin  du  mois  de 
soplembre  dernier,  le  21,  à  midi,  (lu'aprrs  avoir  déblay*^  les 
obstacles  du  haut  et  avoir  repris  h-  forage  ,  on  atteignit  les  eaux 
jaillissantes.  Mais  il  est  intiMCssanl  de  connaître  le  résumé  de 
ce  qui  s'est  passé  d'important  dans  la  marche  des  travaux. 
Le  détail  en  est  lucidement  exposé  dans  un  mémoire  iu  à 
r Académie  des  Sciences,  par   .  ^  Dumas. 

Depuis  le  mois  de  mars  1857 ,  on  avait  essayé  vainement 
d'eturaire  du  puits  le  tube  de  tôle  que  la  pression  des  argiles 
supérieures  à  la  craie  avait  aplati.  Des  tronçons  seuls  purent 
èue  arrachés,  et  cela  au  prix  de  grandes  dépenses  de  temps , 
d'argent  et  d'efforts  ingénieux*  Ce  ne  fut  que  le  13  décembre 
1859,  qu'un  lànx  pnits  de  3  mètres  de  diamètre  à  la  partie 
supérieure ,  établi  partie  en  fonte ,  muraillé  intérieurement , 
partie  en  tôle ,  de  l'",70  de  diamètre,  à  la  partie  inférieure,  fut 
foncé  à  bras  d'iiommc  avec  éi)uiscment  do  l'eau.  Les  tubes  en 
fonte,  fermés  par  des  anneaux  bridés,  boulonnés  et  agraffés 
l> 'iii  a  bout ,  avaient  une  épaisseur  de  0'",035  ;  la  pression  des 
argiles  les  fendillait  comme  du  verre.  Enfin,  après  mille  dan- 
gf*rs  adronlés,  on  arriva  à  la  partie  torée  dans  la  craie.  M.  Kind 
reprit  alors  la  direction  du  curage,  et  le  forage  recommença 
ensuite  au-delà  des  5^8  mètres  de  profondeur. 


332  SOCIÉTÉS  SAVANTES  ÏIE  KRANCB. 

l)n  noiivcniix  accidents  survinrent  pon-lant  lo  tabn^ço  consistant 
en  un  cuvelage  forme''  do  douves  en  bois  cerclées  en  fer  noyé 
dans  l'j^pnisseur  et  asserablé«^s  par  sections.  La  partie  infé- 
rieure se  terminait  par  un  tube  en  bronze  penestré.  On  descendit 
tout  ce  système,  en  allongeant  successivement  !a  colonne, 
jusqu'à  la  profondeur  de  550  mètres.  Là,  les  f'iioiilis  do  sable 
survinrent  et  opposèrent  un  invincible  obstacle  à  la  ilescenie. 
Cependant,  l'examen  des  échantillons  de  terrain  rapprtrtt's  par 
la  sonde,  montrait  qu'on  touchait  presque  à  la  couche  aqiiitère. 
Il  fut  donc  résolu ,  qu'au  lieu  de  s'obstiner  à  faire  pénétrer  plus 
bas  la  colonne ,  on  forerait  dans  son  intérieur  un  sondage  de 
reconnaissance. 

L'eau  fut  ainsi  rencontrée  pour  la  première  fois  à  577'n,50, 
mais  elte  n'atteignit  pas  tout-à-fait  l'orifice  du  puits,  il  s'en 
fallait  de  quelques  mètres.  Un  deuxième  tube  en  tôle  avec  partie 
fenestrée  au  bas ,  et  d'un  diamètre  de  70  centimètres  fut  glissé 
dans  le  tube  précédent ,  comme  une  section  de  télescope.  On 
atteignit  avec  lui  la  profondeur  de  080°.  Là,  des  argiles  l'arrê- 
tèrent. M.  Kind  fora  hardiment  jusqu'à  5Kt>"',50,  et  les  eaux 
jaillirent  enfin,  donnant  un  volume  de  15,000  mùtres  cubes, 
pois  de  Î5,000  et  finalement  de  22,000  par  jour. 

Quant  au  débit  du  puits  de  Grenelle,  foré  dans  le  temps  par 
M.  Mulot,  il  se  maintint  tel  qu'il  était,  à  900  mètres  cubes, 
jusqu'au  25  septembre  à  midi;  mais  le  môme  jour ,  à  minuit, 
il  descendait  à  ^06"**  et  enfin,  le  26,  à  6  heures  du  matin,  ce 
débit  atteignit  son  minimum  de  777  mètres  cubes.  L'eau  jaillis- 
sante, à  Passy,  a  la  même  température  que  ceile  du  puits  de 
Grenelle ,  environ  SO  degrés  ;  elle  est  sortie  chargée  de  sables 
veris,  mais  peu  à  peu,  sa  limpidité  s'est  établie.  Aujourd'hui, 
elle  alimente  les  lacs  du  bois  de  Boulogne  et  subvient  an  service 
d'arrosage  de  toute  cette  partie  de  Paris. 

£n  résumé,  les  prévisions  de  M.  Kind  ont  été  dépassées 
comme  résultat.  La  dépense  seule  a  été  |)lus  jurande  que  celle 
prévue,  mais  le  débit  est  plus  grand  aussi.  Ce  capital  de  près 
d'un  million  qu^auront  coûté  les  travaux,  sera  remboursé  en 
trois  ans  par  les  services  rendus. 


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BULLETIN. 


ÀMLYSES  ET  LSSÂIS  DOCIMÂSTIQLES 

rAITB  AD  LAMRATOlllB  DK  LtOBUA  VU  AftlS  ET  WUI0FACIIIBB8  CT  DBS  mms 
M  Utfit ,  MN»  Là  UMBGtIOlt  M  H.  IS.  KWtfgaaaiUMMU 


Année  Académique  lS60-ib61. 


B.-<ii]Niiuus  DB  smc 

i*^  Cafamie  d'E^^^agne  ,  i**  variété. 

Eu  Ires-pros  morceaux  de  couleur  blanc-jnunMrr»  .  virrmt  au  L;ri.s;  aspecl 
icrne,  durelé  «il  d«nsité  jusse/.  cunsujûralilcs;  cassure  inégale»  lexlure  înuil' 
Idée  et  maiDelonni:*:  en  (judijucs  points. 

Résultats  moyens  do  cinq  essais  fait»  par  le^  vuici»  humide,  vuluuiélrique 
eistebe. 

^1  amiiM.  ywt  mtntTRifloE. 

Halièrcs  volatiles  au  (ea  .    .  2G,^ 

M.     insolubles.  •  .  .  5,78 

Oxyde  sineiqae   6^0  =  siac  S2  69         I  n/, 

M.  ferriqae  et  cslclqse .  1,07 

M.  plonbiqne.   .  .  .  0,36 

Total,  W,i*5 

VOIE  SÈCHE. 

On  a  souBts  2  gr.  do  minerai  cm ,  comepondsat  à  l,47i  de  ce  niaerai 

calciné. 

Hoir  de  iamée  lai&saot  aa  poids  de  cendres  .  •  •  U,1(X) 

Total  des  matiàres  Axes ,  i,S72 

Après  rédaction  du  laéiaage  et  grillage  du  rdsidu ,  le  poids  du  xînc  volati- 
Usé  dUît  =  1,081  on  8i,IO  «/•. 

Ont  signé  :  L.  Spiertz,  Bodrdouuie,  L.  Duciluk,  F.  kBA^8 

al  Bakis. 


334  BULLETIN. 

S*  CàJamtM  d^Epagne  «  S*  varUté, 

Moreetox  as66K  gros,  eotièramenl  blancs ,  d'un  aspect  terreox  at  aa  peo 
erisUllin  ;  densité  sioyenne,  durolé  fsible»  csssnre  inégale,  lexlora  ffMilielés 
«I  poussière  blanche. 

RéBnluta  moyens  de  qnatre  essais  : 


Matières  voiaiUes.   .  .  .  89,700 

Silice.  3,SliO 

Osyde  stnctqoe   07^  «sine  81^176 

tû,  ealciqne   ....  5JQI0O 


VOIS  TsumtTMflint. 


lotai,  mjHU 

ToiB  stont. 

On  a  soitnis  2  gr.  dn  minerai  eni,  correspondant  è  1,486  de  ce  minerai 
grillé. 

Noir  de  fumée  laissant  un  poids  de  cendres  «  0,028S  de  ce  mine- 
rai  grillé.   

Total  des  matières  fixes 

Après  réduction  du  mélange  et  grillage  du  résidu,  le  poids  du  zinc  so\i- 
tilisé  ûlail  =^  1,0U  ou  'ôi^li^io. 

Ont  signé.*  Leubquik«  0.  Lauaemt,  Glogowsu  et  KiSTOEwai. 

3»  Ca^^imtne  du  Rocheux ,  l*»"  échantillon. 

En  morceaux  de  la  grosseur  d'un  poin^.  dont  la  couleur  varie,  par  places, 
du  griâ-brun&lre  au  rougcfttre  ;  densité  et  dureté  assez  fortes,  cassure  régo* 
lière,  texture  compacte  et  poussière  d'un  gris-jauoàtre» 

Résultats  moyens  de  six  essais  : 

VOIS  votnvtraiiiui. 


ton  HimiSB. 

Matières  volatiles . 

.  .  .  3S,3i 

Id.  insolables 

.  .  .  0,81 

Oxyde  sînciqoe.  . 

.  .  88,84 

Id.  ferrique  .  , 

.  .  .  2,12 

Id.  calciqae . 

.  .  .  1,83 

Id.  magnësique 

.  .  .  0,28 

Id.  plombique  . 

.  .  0,b0 

Soufre  .  .  •  . 

.  •  traces. 

Toul, 

90,36 

49,o:>  •/. 


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BOLLCnN.  335 

v«»  stoii. 

Oo  a  soumis  à  l'essai  2  g.  de  minerai   cru  eorrespoodant  à  1,502 
d«  nîoerai  csleinë. 
Noir  de  tnaé»  laissant  «a  poids  de  cendres  0,081 


Total  des  matières  fixtis ,  l,3h3 

Après  réduction  dn  mélange  et  griliege  da  résida ,  le  poids  du  ziac  vola- 
Uliaé  était  =  0,9a9  ou  47,9^ 

Ont  signé  :  Tscbiuerer  ,  Debonribr,  BÉTBom,  Wuillot, 
Malaise  V.  SfiPUtxaftB. 

CaXamine  du  Hocheux.  —  ichaniiUon. 

Minerai  de  couleur  jaune- brunâtre ,  ayant  l'aspect  terreux;  densité  et 

dardé  trèS'COBsidérables,  cassure  inégale,  texlnre  graattlaire,  un  pev 
féodiqae  et  poussière  jaaae. 

ftésaltats  moyens  de  deux  essais. 


Matières  volatiles 
Silice.   .    .  . 
Oxyde  zincique 

Id.  ferrique. 

Id.  eaiciqae. 

Id  magaésîque 

Total  des  mali 


VOIE  UUMIUb. 

.1,60 

-^."5,50  =  zinc  3^i,yO  •/ ,. 
IS,60 
1,00 


ièresQxes.  9S,U3 

VOIE  sien. 

On  a  soumis  k  Tessai  2  gr.  de  minerai  cru,  correspondant  à  1,380 

de  minent  calcinf^. 
Noir  de  famée  laissant  un  poids  de  cendres  0,0()3 


Total  des  matières  Ries,  l,4SS 

Après  réduction  dn  mélange  et  grillage  du  résidu  ,  le  poids  du  zinc  vola- 
tilisé  éUit     0,7G3»  ou  38,^28  •/.. 

Oat  signé  :  ¥mi  et  Romob. 

Calamine  d'Angleur. 

En  morceaux  irréguUcrs  do  couleur  grib-rougoàlrc  cl  parliillcmcnl 
rccuuvcrU  de  cristaux  blancs;  aspect  lerroux,  densité  et  dureté  lr«;s-pro- 
noncées ,  cassure  conchoïdc,  inégale,  texture  semi-cristalline  et  granuleuse; 
poussière  grise  un  peu  rougc&lre. 

TOME  XI.  SS 


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336  BULLETIN. 

RésuUats  moyens  de  trois  analyses  faites  par  la  vois  humide  : 

Uali^s  volaiilM.  .  •  .  S2,40 

Id.  losolubles  2,I>6 

Suirurc  plombique  ....  0,72 

Oxyde  zinrique   61,62  —  ziDC  i9,dS  */*. 

Id.  ferrique  f,6t 

td.  ealcique  0,47 

Total,  99,47 
Ont  signé  :  DB  Ketsee  ,  kvuxt  ol  Vax  DBnm. 

0"  Uinerci  d'Enyi::. 

L'dcliantillon  i^oumis  à  l'analyse  ini^scnUiit  dois  zone?  :  î:i  pioinicrc  dtail 
de  la  bicndc  grise,  un  peu  jaunàlio,  à  kalurc  liluuiCuUusc  cl  à  liciut  uiul; 
la  deuxième  était  de  la  galène  de  eooleor  gris-blcuâlro,  à  texture  cristalline, 
ayant  rdelat  métallique;  la  troisiôme  consistait  en  pyrite  jaune,  à  texture 
cristalline  avec  éclat  métalltiine. 

Résultats  moyens  de  deux  essais  : 


vois  BUMinn. 

Argile   r>l,2(X) 

Uatièrcs  volatiles.   .   .   .  I1,C'>0 

Oxyde  atncique   ....  45,rM)0«  aine  36,117 

Id.  ferrique    ....  7,IOf) 

Id.  plombiqne.  .   .  .  2,5S0 

Id.  calcique  ....  f.6id 


VOIS  VOLPMiTUItpiB. 


36,«{S. 


Tolal,  i> 

Ont        .  L.  GucuEX  et  bue.  l'Avoux. 

7«  Calaminé  d'Onem. 

Minerai  de  grosseur  variable,  dont  la  couleur  varie  du  jaune  an  bran; 
den:>i(d  oi  dureté  moyennes,  texture  cloisonnée  et  cassure  inégale. 
Résultats  moyens  do  cinq  essais  ; 

VOIE  HUHIOB.  VOIE  VOLQlrtTBlQirB.  VOIE  SÈCVS. 

Zinc    49,08  <f.   .   .  43,85  44,801. 

Ont  signé  :  DE  Dabsbavb,  8iiobi«*  I.  FlAM^, 
HosziRSBi  et  BonxowSKi. 

8«  Calamine  d'Andenetles. 

L'éol)j4itti!li>i,  covoy»^  (Huil  l'ii  poudre. 
Ucsultuls  woyoïiB  d(tJ  deux  cosais  : 


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V 


i-r  *Ê       X  / 


Httièni  volitUat. 

M*  fiuoliibles 
Ckyde  lineiqtte  . 
M.  fenriqoo  . 
M.  loiletqw  . 
U.  ittgntfsiqve 


BULLETIN. 
VOIE  «UHIDB. 

.  .  f,700 

.  •  5,030 
.  •  0,900 
•  .  0,198 


VOIS  VOLttMÉTItQDC. 

47,8i  %. 


Total  «  98,790 

Ont  signé  :  Stévabt  et  Demokceau. 

^VUnde  de  lavoir. 

En  norcetvx  de  coutour  gris  jauoftlMà  r«xlërim  et  gris-britnftf m  à  Ho- 
Mffieir;  éclal  mëtalloldique ,  densité  aese»  forte,  tcxtore  robtnëe  et  msDra 

régulière, 

Késallats  noyene  de  cinq  essais  faits  avee  le  minerai  prdalabîemeni  grilM. 

VOIE  YOU)MÈTAIÛU£. 


VOIE  BUHIDE. 


Matières  ioaolables 
(hyde  zinciqoe.  . 

Id    ferriquc .  . 

Id.  cri!cii}ih^ . 

Id  niu^nésique. 
Acide  sulfuriquo  • 


2,02 
2,!0 

0,-2(> 


70,07  «v». 


Total,  9!>,6I 

Ont  signé  :  IfOBBL,  Baimceakd,  Bavchav, 

BaBLET  et  TSCBIOIBER. 

<0  BUnde  argentifère  de  Pontpéau. 

Oti  3  analysé  Irois  échantilloDS  pour  doser  le  zioc  cl  Targeot. 
i*' échantillon  Li^  zinc  détermine  par  h  voie  votumclriqoo  =- 
Pi'ittr  doser  l'argent,  on  a  trnitd      gr,  de  miiiL-rai  par  îiulanl  de  nilre  cl 
loti  gr.  de  litharg'"'  pure.  Le  plomb  obtenu,  pesant  environ  .  ayant  elô 

coupeiié,  a  (ourni  im  graia  d'argenl  du  poids  de  U,UUJ12,  ce  qui  équivaut  k 

Ont  signé:  De  Boheieb  et  Vahdebtoh. 

S'  éctiantillon.  Le  zinc  rlosé  par  la  voie  vt<iuûiélrique  —  iîi,68  '/o. 
L'airgeAl  déterminé  comme  pour  U<  |ireniior  échaalilloo  =  0,0137  */». 

Ont  signé  i  Stévabt,  Docteub,  Iaobent  et  Leobooie. 

3^  ichantillw.  Le  poids  du  aine  troavé  SS,70  «/•.  Celui  de  Targeut 
^  0,0150  •/•. 

Ont  signé  ;  Kbabs  ,  U.\vna,  Mobel  et  itui6EAB0« 


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338 


DVLLBTIN. 


FABRICATION  DE  FEDILLBS  DE  PLOMB  C0HTINVE8  , 

PAR  C.  BECKBR. 

A  l'osiae  de  plomb  (Oîdfùfi  Road,  Bote),  h  Londres,  1m  Irailles  da 
plomb,  au  liea  d'être  obtcntms  au  lamiuoir  sur  certaines  l(»ii|;uears,  «ont 

lailltfcs  d'une  roanifcre  continue  dnns  un  cylindre. 

Ce  procédé  parait  devoir  donner  une  économie  do  W  à  oi)  pour  sur  les 
frais  du  iaminagc  ordinaire  des  liarres  de  pioiub,  et  les  feuilles  qu'on  fn 
obtient,  tout  en  ayant  une  lénacilt'  plus  grande,  ne  présentent  pas  ces  pmes 
et  ces  défauts  noiobreux  qui  permellcnl  à  l'eau  de  Iravei&er  les  feuilles 

Le  croquis,  pl.  16,  demie  nne  idée  de  le  mechlDe  employée.  Sur  deux 
solides  bàlls  a  est  Donld  un  arbre  caoaelé  en  fonte  6,  ayant  au  milieu  iO 
pouces  de  dianèlre  et  dont  les  extrdnltés,  exposées  aux  efforts  de  torsion 
daua  tes  paliers ,  ont  un  dianètre  de  7 1/2  pouces.  C*e»t  cet  arl)re  qui  fonne 

le  noyau  sur  lequel  on  coule  le  cylindre  c  de  plomb;  g  et  h  sont  deux  grandes 
roues  dentées  qui  engrènent  les  pignons  »  el  (  est  un  arbre  de  transmis- 
sion et  m  la  roue  de  commande. 

La  fusion  du  plomh  s'obtient  à  l'aide  <l'un  petit  four  à  réverbère  dont 
la  flamme  passe  au-(lL•^bus  et  au-dessous  d'un  récipient  en  fonte  dans  lequel 
le  plomb  est  renferme ,  aulaal  que  possible,  à  l'abri  de  l'air.  Le  noyau  en 
fonte  b  est  placé  au  centre  d'un  moulu  composé  de  deux  demi  cylindres, 
ayant  2  pieds  de  diamètre  et  9  picda  10  pouces  de  hauteur  paie  ou  coule  le 
plomb  On  a  aoin  que  le  refroidissement  du  métal  s*opère  lentement ,  aOn  do 
loi  donner  plus  do  ténacité.  Aprba  avoir  enlevé  le  moule»  l'arbre,  entouré  de 
son  anneau  eu  plomb,  est  placé,  au  moyen  d'une  grue,  sur  ses  supports, 
et  Ton  commence  k  couper  les  feuilles. 

Un  couteau  en  acier  d,  ayant  5  pieds  de  largeur,  8  pouces  de  hauteur 
et  1  1/2  pouce  d'épaisseur,  est  vissé  sur  un  support  que  la  machine  pousse 
avec  une  vitesse  constante  contre  le  cylindre  de  plomh  qui  tourne  lentement 
et  qui  est  entamé  sur  toute  sa  longueur.  A  l'aide  û'um  vis  et  d(>  rotips  inier» 
médiaires  ,  on  peut  faire  avancer  le  support  avec  des  vitesses  ditrérentes ,  de 
manière  à  obtenir  des  feuilles  doul  l'épaisseur  varie  do  -J_  h  _î_  de  pouco. 

•  r,  Il  11  » 

Les  deux  cxtrérailéi»  du  cylindre  sur  une  largeur  d'un  puucc  ne  peuvent 
être  utilisées  et,  pour  couper  ces  deux  lisières,  on  a  monté  sur  le  support 
deux  burins  s  qui  taillent  dans  le  cylindre  de  plomb  do  maniée  qu'après  le 
passage  du  couteau,  cea  lîsiires  tombent  et  donnent*  la  feuille  une  égale 
largeur* 


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BDLLfiTIIt.  889 

La  feuille  coup($d  passe  cotre  des  rouleaux  qui  ta  tiennent  droite  et  la 
MAdiisfuI  à  SB  pelU  i^iadm  en  bote  sur  leqoel  ette  «'eurovto,  sans  sabir 
•Mttna  exieiwion  on  décbircmenl.  Dès  qoe  le  cytindr»  de  ptonb  est  renld  ù 
■ne  eertaine  épaisseitr  (6  pouces),  on  ouvrier,  qui  sufllt  an  Iravail  de  trois 
■laebinea.  coupe  la  fouille  et  place  un  nouveau  eylindre.  C'est  enronldea  snr 
ses  cylindres  en  bois  que  ces  fenîlles  se  trouvent  dans  le  commerce. 

H.  C.  Becker n  observé  que  pour  coiipernne  feuille  de  plomb  de  1/18  de 
pouce  d'épaisseur,  on  plaçait  sor  l'arbre  moleur,  qui  faisait  iK)  tovm  par 
minute,  un  tambour  de  2  t/'2  pieds  de  diamètre  et  de  S  pouces  de  largeur,  et 
qu'alors  le  cylindre  do  plonjb  ayant  un  diamètre  de  2  pieds  et '2  pieds  iO 
pouces  de  longueur  faisait  deux  tours  par  minute.  H  reconnut  en  cuire  que 
dans  ce  travail  le  métal  se  contractait  d'environ  1,.",  cl  qu'avec  tetto  uiôrae 
vitesse  par  minule  on  n'obtenait  qu'une  kimc  du  8  picdd  au  Ucu  de  douze, 

(Zeitschrift  des  Yereitu  devUcher  Ingenieure.         p.  74.) 


MÉTHODES  RAPIDES  POUR  LE  D08A6E  DU  SOUFRE. 

M.  Bonenrd,  dans  sa  Revue  des  Soddtds  savantes  de  France,  a  donnd» 
page  328,  *le  nouveau  procddé  de  M.  Pelouse  pour  le  dosage  du  aonfke 
contenu  dans  les  pyrites. 

Nous  ajouterons  ici  quelques  détails  5;ur  on  procédé  des  plus  expédilirs 
que  nons  :)vons  souvent  eu  l'occasion  d'employer  dans  l'industrie  pour  déter- 
miocr  approximativeneot  la  quantité  de  soufre  restant  dans  les  blendes 
grillées. 

On  6ait  que  la  Llende  crue  est  diflîcilement  attaquable  par  l'acide  chlor- 
bydriquc,  mais  qu'ellu  devient  quand  on  la  mêle  intimement  à  du  fer  porpby- 
risd.  Cette  réaction  donne  lieu  k  un  dégagement  d'acide  soirhydriqoe. 

On  a  utilisé  cette  réaction  pour  apprécier  rapidement  le  grillage  des  blendes 
au  moyen  d*nn  papier  imbibé  d'acétate  plomblque.  Ce  procédé  est  aases 
seneible  mais  il  présente  nn  grand  inconvénient  résultant  de  remploi  dn  fer 
porpbyrîsd ,  lequel  est  très  difficile  à  se  procurer  eomplMement  exempt  de 
sonlre,  or  c'est  Ift  une  condition  indispensable.  (Ce  produit  par  est  tellemimt 
rare  que  j'rn  ai  cherché  vainement  chez  cinq  des  meilleurs  droguistes  et 
marchands  de  produits  chimiques  do  Iklgiqiie  et  d'Allemagne.)  Si  le  fer 
ne  contcnaii  que  des  traces  de  soufri'  on  pourrai!  s'en  servir  sans  grand  in- 
convu'nieni  ,  iiK^is  il  est  un  moyen  très  simple  d'y  obvier  c'est  dt-  rt  m- 
placer  le  fer  porpliyrisé  par  du  zinc  et  à  cet  usage,  ù  défaut  de  zinc  pur, 
je  me  servais  du  sine  à  ïa  calamine.  Vieille  Montagne,  qui  est  complë- 


840  BULLETIN. 

tcme&t  privé  du  Mttfre.  €«  >iM  Itnind  ea  fevillcs  viiiet*  4ltit  déoovpë  en 
fniiineûts  lrèt*p«UU  d«  I  i  2  mm.  q.  qtt«  j«  coneemis  povr  rnsage 
Vol«i,  do  r«ate,  comment  on  opère  ;  la  blende  grilltfe  étant  porphyriaëe, 

au  moyen  d'une  petite  cuiller  on  en  prend  un  volume  ddtermind,  toujours 
le  même,  qu'on  introduit  dans  un  tube  à  réacliou  oU  l'on  a  déjù  placé  troia 

OH  quatre  dt!S  petits  fragments  de  zinc,  ensuite,  au  moyen  d'une  burette  pra- 
duco  on  y  verbe  cinq  cenlimclres  cubes  dViride  clilorbydrique  oleodu  de  ma 
volume  d'eau;  on  recouvre  alors  le  tube  d  un  papier  humide  d'acétate  plom« 
bîqae  et  l'on  cbaufle  jusqu'à  l'dbullition  au-deesua  de  ia  flamme  d'une  lampe 
à  alcool. 

Le  papier  d'acétate  plombique  se  cotorern  ptvs  on  moina  adon  la  quantité 
d'aride  anUhydrique  qui  se  aeft  dégagée  Feiaona  remarquer,  poar  leminer, 
que  l'on  doit  prendra  d'aotaat  moîna  de  matière  qu'elle  contient  plna  de 
aooflre«  car  antrement  le  papier  plombiqne  deviendrail  tellement  noir  que 
Ton  ne  pourrait  paa  jafer  dea  dlinirencea  de  teintée  pins  on  moins  foncées; 
enaaile  que,  pour  rendre  bien  comparables  les  essais  faits  de  la  sorte»  il  font 
conslaniroent  mettre  dans  les  mêmes  circonstances,  c'est-à-dire  nutant 
que  possible  r.'bler  le  mêiiio  temps  pour  un  essai  que  pour  l'autre,  ilc.  On 
conçoit  alors  qu'avec  un  peu  d  lmbitude,  surtout  après  des  p^s:^ls  comparatifs 
sur  des  bleijiles  coniennrii  dis  quantités  connues  de  soufre,  ce  procédé 
permette  do  di-ciiier  :ippru\ini;ilivement ,  cerlaiiicuieal  a  moins  d'un  quart 
pour  cent,  la  leueur  eu  buulre  pjriaul  le  dcgié  Uc  î,'rilla^u  et  la  uiarcbû 
des  fonrs»  Koloos  aussi  qu'une  ëbullillon  prolongée  pourrait  décomposer  le 
anlfore  de  plomb  par  le  dégagement  trop  abondant  de  vapeur  clilorbydrique 
et  en&n  que  ce  mode  ne  permet  de  constater  que  la  préaenee  du  soufre  qui  sa 
trouve  i  l'état  de  sulfure  et  non  celjii  qui  serait  éé^  paasé  à  l'état  de  sulfata  : 
auaai  n'est-ce  que  comme  un  essai  Industrie  que  nous  le  reoommandona. 

Fa.  Dw« 

EMPLOI  DES  KARCS  DB  SOUDE  ET  DES  RÉSIDUS  DE  PYRITE 

GRILLÉE, 

PAR  M.  KQBLMANN. 

Les  marcs  do  souJc  r<<sidu»  oxysiilfuri'3  du  lessivage  des  soudes  bruii'S, 
foimenl  doâ  lu^  encii[iil>rauu  cl,  qui  plus  tit>l ,  souv«îut  dangereux  pour  ta 
salubrité  publique  ;  lu  pyrite  grillée  n'est  pas  moins  encombrante.  Malgré 
toutes  lea  recherches ,  on  n'était  pas  encora  parvenu  h  pouvoir  utiliser  ces 
résidus;  H.  Kuhlmann  vient  d'en  propoaer  l'emploi  pour  la  fabrication  h 


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BOLLBTIII.  M 

frùid  d'un  cîmf'nl  artinciel.  Il  fait  un  mélange  par  parties  é^a\e&  des  aiarc» 
sortant  d«s  cuv.s  avec  des  pyrites  grilk'es,  et  il  en  forme  une  pâle,  homo- 
gène, sous  l  actiou  tlo  meules  varlicale».  Cl'IIc  pàle  *isl  ;i!iirs  ii.uuk^c  à 
froij  sous  forme  de  bri(iues  ou  du  pioci^s  arcliilccluralt'S  ot  \\n\  obtient  aiiiit 
des  matériaux  ijut  acquierc-nl  rapidoinjnl  une  très-grande  durcui,  (jui  ne 
fiil  qu'au^mcnlL'r  par  la  suite;  si  on  a  furlLimeul  coiupriiijC  ces  briques,  files 
H»i>te0l  a  l'action  do  la  gulée,  surtout  après  une  expositioQ  de  quelqucâ 
mois  aux  influences  atmosphériques  En  vernissant  cette  espèce  de  poterie 
me  ttoe  dissolation  da  silicate  polfiMique ,  après  qu'elle  a  déj'i  été  exposée 
quelque  temps  &  Tsir,  ott  oblieiil  dss  milériftux  qui  résistent  parfaitement 
k  II  gelée. 

ItepUcitiott  éê  Mil*  eoasolidiittoii  parait  Mra  roxydalion  ûst  Voxyvàtvré 
olciqae  M  sHlftiie  «aleiqne  tOM  Tinfluanca  de  l'oxyde  de  fer  et  en  délrî- 
Mii  de  roafgèee  Atmosphériqae. 

W.  W. 

ACI£R  B£SS£M£:R. 

tans  la  séance  du  5i  d«?cenibre  dernier  de  la  Société  littéraire  et  scii  nlî- 
fif|De  de  Manchester,  M.  l»rût:kliand  a  prési  nlé  dilVéri  nts  éclianlillons  d'acier 
fabriqué  par  le  procédé  liessenier.  11  a  <  on{?lalc  qui-  cH  acier  t:urpa>:  le 
cuivre  cQ  mallcaltilité.  On  [u  nf  lecuui  ber,  le  contourricr ,  le  plier  à  froid 
ou  i  chaud  ,  sans  recuit  et  à  un  dt^it'  de  lerapénilurc  qu'on  ne  peut 
alldndre  avec  le  cuivre  ou  l'acier  oïdiiiuire.  Une  [daque  de  IS  pouces  de 
llifnclre  passée  par  différentes  filières,  a  donné  un  tube  dr  !"  pieds  de 
longueur  tl  de  I  5,  i  pouce  de  dianièire.  Un  anneau  de  ce  métal  peut .  aprt'^s 
ne  seule  chaude  ,  êlre  transfurmé  au  niarleau  en  un  chapeau  de  cheminée 
^•locomotive.  En  forant  un  trou  circulaire  dans  une  plaque,  on  obtient  des 
llttores  continus ,  tandis  que  pour  les  piaciiit^s  de  cuivre  et  de  fer  de  Low* 
Mon  les  ile^ures  se  bri&ent  sur  une  longueur  de  l,  l<i<'  de  pouoe.  Des  leneft 
^Mttd*tet«r  doBx  de  Bessemer  peuveni  être  repliée  dans  un  sens  el  dane 
TiMrepiBi  de  eent  fois  aana  se  briser»  el  sous  ce  rapport  elles  soai  aussi 
'«dblciqM  le  papier. 


nEUPE  DES  OUTILS  ET  DES  INSTRUMENTS. 

Noos  exirayoDs  d'une  lettre  adressée  au  Scientifie  American  les  rensei- 
ïocmeûis  suivant?  :  ■  L'expérience  m'a  appris  que  la  trempe  de  l'acier 
Ae  ta  npidité  avec  laquelle  le  mélst  est  refroidi.  Dans  le  refroidisse- 


342  BULLETIN. 

mtai  on  doit  lenir  coniplo  des  dimonsinns  el  de  la  température  de  la  pièce  , 
et  le  bain  d'eau  ou  d  liuiie  doii  Olrc  réglé  en  conséquence.  Ln  pariir  acicrétî 
d'une  enclume  ne  pouvant  jamais  avoir  une  trempe  liop  f  i  tc,  le  refroidisse- 
ment doit  être  isoudaio.  Un  bain  d'cnu  saltie  donne  ie  ref^roidissement  le 
plus  prompt  ;  vient  cnBuito  le  bain  d'eau  pure.  Des  mélanges  d'huile  el  da 
résine  survent  à  modincr  la  duréo  du  refroidissement  des  objets  en  acier  , 
Bulvant  leurs  dimensions  el  leur  df.^liniiiiQn.  Je  suis  peu  au  courant  de  la 
trempe  dos  scies,  mais  les  délailà  buivauls  ont  éië  confirmés  pur  mon  expé* 
riencc  personnelle.  Un  petit  instrument  d'acier,  loi  qn  uQC  lancette,  doit  être 
cbaulTti  au  rouge  cerise ,  puis  plongé  dans  un  bain  d'huile  à  (>0«  Fhr.  ;  on  le 
trempe  ensuite  au  feu  jusqu'à  ce  qu'il  ail  pris  une  couleur  jaune  foncé. 

Je  traite  les  lames  de  canifs  comme  celles  des  lancettes,  mais  en  portant 
la  couleur  au  bleu  clair.  Les  lames  des  rasoirs,  iraiiees  également  conima 
les  lancettes,  sont  plon^^e^es.  à  la  température  de  (JU'  Fhr.,  daaà  tie  l'eau 
fW)ide  Les  couteaux  du  tables  sonl  plonges  Jans  l  liuile;  la  trempe  en  est 
moins  forte  que  pour  les  canifs  ;  dès  que  les  lames  deviennent  noires,  on  les 
rufruldil  iiuait: Jiaiemeiil .  Lua  ci:»eaux  el  les  potils  outils  de  menuiserie  sont 
plongés  dans  l'eau  comme  les  rasoirs,  mais  ks  outils  du  plus  furie  diniension 
pabseul  au  bain  d'huile  à  GO».  Les  pièces  de  moindres  dimensions  sont  por- 
téesàlacouleurjaune-foacé.  De  petits  ressorts  passent  au  bain  d'huile  comme 
les  lanealtes,  puis  sont  leDos  au^dessos  de  la  flamme  jusqu'à  ce  que  l'buile 
brftle.  Je  tes  détrempe  jusqu'à  ce  qu'ils  preoBoat  une  teinte  noire.  Je  trempe 
les  forts  ressorts  en  les  plongeant,  à  la  température  rouge  (ICK)*  Pbr.), 
dans  Tenu ,  puis,  après  les  avoir  bttiléâ ,  je  les  ehaufTe  jusqu'à  ce  qu'ils  de-' 
viennent  noirs.  Il  hul  une  certaine  expérience  pour  bien  conduire  la  trempe 
d*att  ressort,  car  la  eouleur  est  loin  d*fttr«  on  guide  certain.  On  a  recours  à 
des  bains  de  sable  et  de  métal  fondu  pour  tremper  les  ressorts  sur  une 
grande  échelle,  ies  lames  de  sabre  reçoivent  la  même  trempe  que  fes  ressorts. 
Tous  ces  oljels  sont  polis  après  la  trempe  puis  ebauffés  pour  prendre  la 
couleur  voulue. 


PRÉS£aVATION  D£S  POI£AUX  TÉLÉGRAPHIQUES  £T  DE 

BARRIÈRES. 

D'après  un  journal  américain,  après  avoir  placé  le  poteau  en  terre  el 
rempli  le  trou  jusqu'à  \i  pouces  de  la  surface,  on  doit  verser  autour  du 
pied  environ  1  d'hectolitre  de  rognures  de  fer  sur  lesquelles  on  jettera 
encore  deux  pouces  de  terre,  pois  on  damera  fortement.  Ces  rognures  ne 


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BULIXTIN.  343 

lardcBtpMà  forncr  ooe  aasso  solide  qui  maiotieni  fortemcoi  le  piod  ei  le 
prism»  contre  la  poorriture  De  deux  poipaux  d'amarrage  qui  avaient  6\é 
piteé»  devaDl  la  demeure  du  correspondaol  du  journal ,  I'ud  ,  protégé  pur  de 
la  rognure  de  for,  avait  élé  trouvé  parfaileuenl  ttaio,  tandis  que  l'autre  avait 
le  pied  «oliercmenl  pourri.  Ces  rognures  de  fer  peuvent  s'obtenir  k  bas  pris 
daaa  Um  les  ateliers  de  construction  de  machioea,  il  suffirait  de  tO  lieclo* 
litres  par  wdiiê  de  poteaux  tdlëgrapliiqttea. 


nnosiONs  des  chaudières  a  yapeqr  dues  a  la 

CORROSION. 

Dan&  an  rapport  adressé  par  H.  Flelcher  à  rAssoctation  de  Manchester 
pour  le  contrôle  des  chaudières  à  vapeur ,  cet  ingénieur  signale  pariicultà- 
rement  à  l'attention ,  l'affaiblissemoni  de  la  résistance  dù  li  la  corrosion, 
il  croit  que  les  chaudières  doivent  être  séricusemont  examinées  au  moins 
une  fois  par  an,  tant  à  l'intérieur  qu'A  l'extérieur,  afin  de  s'assurer  que  les 
parois  ne  honi  pas  atteiolea  de  cori'osioa.  «t  à  l'appui  de  cette  opiaion  îl 
c^le  le  fait  ci-après. 

Une  chaudicTu  orJinairc  avait  été  visitée  ii  fond,  il  y  a  deux  ans,  et 
reiiiise  en  prit-fait  iMat  de  i L^[,nialion ;  le  Comité  avait  cru  pouvoir  se  dispen- 
ser de  la  sotimeitre  de  nouveau  ,  pt>ndanl  ce  temps,  ù  un  examen  complet. 
CH^enduiit.  coninio  on  voulait  eulevur  les  incrustations,  l«  marteau  l  raversa 
1a  parui  lUi  fond  que  l'on  trouva  aii:<s5  mince  (|ii  uno  feuillo  de  papie  r  ;  la 
t' éUil  é^alemeal  attaquée  tout  le  lung  de  la  partie  par  laquollo  la 
cliauiiifie  éiait  appoyéfc  ^ur  la  maçonnerie,  et  en  i  iili  vani  iiuelipH ■^  briques 
(lu  carm-au  un  rccunniil  une  corroâion  telle  qu'on  put  en  tirer  U'une  petite 
surface  un  b^^Ji  de  rouille. 


COISSINETS  DES  ESSIEUX  DE  WAGGOKS  SIR  LES  CaEMIMS 

DE  FER  PBUSSTENS. 

Us  essieux  employée  anr  les  chi>aiin8  de  fer  prussieosae  divisent  en  deux 
eiissss,  Ica  uo$  en  métal  ronge  et  iea  antres  eo  métal  blaae. 
La  eeBipMiti<Mi  do  métal  rouge  comprend  ,  sur  100  parties. 


BULLETIN. 


CHEMIN  DE 

Cl'lVRB 

PLOMB. 

xmc. 

J 

ÉTAIK*  1 

8i 

8  1 

2   AI*' iuucsiricin  ••••••• 

86 

» 

» 

70 

8 

Berlcu-l*ûisdum'Magd«bourg.    .  . 

VO 

12 

^  1 

H 

» 

> 

6"  Mngilcboui^-Halbersladt  .... 

82 

10 

82 

B 

• 

18 

_  _  _.  . 

80 

8 

8 

^  1 

La  composition  du  mëlat  blanc  comprend  stir  fOO  parties. 


CHENm  DE 


CDIVBB 


ÉTAlK. 


AXTIMOINE. 


6« 


8o 
9* 


WMlphtlie  

Magdebourg  Hulbcrstadl  

Saarbruch   

Âîx-Dusseldorf-Ruhrort  

Berg-Mark  

Berlin-Anhall  ,  Silésie  iDldrieure-Murk  , 
Sllëtie  supét'ievre  ....... 

Magdcbourg-Lbipsie»  raecorddiiient  delà 
Silësie  inférievra  *  . 

NaÎMe  à  Brieg  

Rhenao  


7 

n 

7 
8 

3 
C 
U 


82 
7* 

8» 

7li 
80 

Ki 
9i 
83 
83 


II 
IK 

!0 
il 
12 

H\ 
0 
11 
12 


Las  chemina  da  far  q«K  emploiiht  16  mdial  ronge  et  le  mdial  blanc  ont 
aonaarvë  la  pranier  pour  les  voitnras  qui  sont  chargées  de  plus  de  73  cantner 
par  atalen. 

Les  eonsainets  en  métal  blanc  da  chemin  de  Wcslphalie  ont  rdatsid  à  vn 
parconra  de  7000  meHen^  sans  exiger  aucune  réparation. 

Les  chemins  qui  donoeot  la  préférence  aa  métal  blane  s'appliquent  même 
aux  eonsslnela  de  loeomotivea.  Cinq  chemina  de  fer  font  usage  de  coussi- 
neta  .qui  ont  la  plomb  pour  base  et  dont  la  composition  est  donnée  dans  te 
tableau  solvant. 


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BULLETIK.  M 


'  1 

1 

1  CHEMIN 

1 

Pr.OMD. 

ANT1M0I?IF,. 

ri  ivuK 

ÉTAIN.  ' 

H 

0 

0 

S" 

1" 

0 

De  MBfdeboMrf- Vlll«iBberg 

[  jaach'» 

.so 

12 

8 

» 

Do  Berlin  Hamboarg  .  • 

■      «  • 

20 

» 

20 

Do  la  Thui'inge  .    .    ■  . 

•      «  • 

83 

l;> 

n 

• 

4i 

la 

• 

42 

Ces  derniers  coussinets,  dans  In  cmnposiiion  dosquels  le  plomb  et  l'^lnln 
entrent  par  parties  i'';oU-^,  n^sisienl  Irèa-bienel  ne  sont  pas  assez  durs  pour 
•lUquer  les  (osées  e^dieux. 

iXeituhrift  fur  Banwt9en.) 


NOUYEtliES  FlPéRIBlfCES  DB  H.  LB  CflEVALIBR  8EU.A 

SUR  LE  FROTTEMEM. 

Dans  an  inënofr»  préeenlé  en  1861  à  TAcadéniid  des  sdeneee  de  Turin, 
M.  Sella  a  commaniqaë  le  réMltal  de  les  expérienees  pour  déterminer  In 

résiatance  du  froUement. 

Dans  un  ri^snmé  historique  des  recherches  (jui  ont  éié  fîiites  sur  celte 
question  .  I»^  !4!tv;inl  académicien  rappelle  en  premier  lieu  eclle  d"Aniunlons, 
qui  avait  éuiiiii  la  loi  do  l'indépendance  de  l;i  f'rnndeur  des  snrfnees  en 
contact,  {)uis  celle  de  Coulomb,  qui  rccoauul  qu  en  géniîral  lo  frolltmcni 
peudanl  le  Oiouvemenl  ebl  1"  pruportioanel  à  ta  pression,  2."  indépendant  dé 
ftftendne  des  tarllices  de  «Mfstael,  9^  indépendant  de  la  vitesse  da  aion?«- 
ment,  sanf  quelques  restrictions. 

Depuis,  les  eipdrienees  de  Vorin,  eonflniant  les  principes  émis  par 
Conlemli ,  tendaiefti  à  éeartar  Iss  restriclioas  peséss  par  ce  dernier  à  Undd- 
pendanee  de  la  Titssse  do  aontenenl  ^  et  ces  priniripes  sinsi  généralisés 
ont  été  admis  sans  conteatation  dans  lotts  les  traités  de  mécanique. 

Cqieadant  M.  Sella  fait  observer  que  les  praticiens  n'y  ont  pas  une  OOn* 
fiance  absolue  el  que  les  mécaniciens  employés  aux  freins  qui  mnintieiinent 
la  descenle  uniforme  des  convois  sur  les  plaiKs  inclinés  de  (iiovi,  savent  que 
cet»  frtins  ne  peuvent  pas  empôclier  l'accélération  de  la  marche,  lorsque-  la 
vitesse  initiale  dépn^se  ceriiiines  limites,  ce  qui  pruuve  l'évidence  que» 
dans  ce  cas,  lu  iroilomenl  dioiinuc  lorsque  la  vitesse  auguieule. 


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316  BOUBTM. 

A  ce  sujel ,  rauteor  enlre  dans  l'eumen  det  expériences  qae  MM.  Poiréo 
et  Bocbct  oui  enlMpriMS  tor  let  ebeaiin*  de  fer  dapnit  I8SI ,  en  reliant  à  nnt 
lûconolivft,  par  Tînlerniddiaira  d'an  dynanonèire,  nn  wanoadontoa  poa* 
vait  an  beioin  fixer  lea  reuea  de  manière  k  lea  empêcher  de  tonrner,  on  bien 
que  l'on  ponvail  ptaeer  «nr  da»  patina. 

De  cea  expdrlencea,  M.  Bochela  conclu  qae  le  frotlenent  dtaît  propor- 
tionnel à  la  pression ,  aenalblemenl  indépendant  de  la  grandeur  des  surfaeet 
de  contact,  mais  variable  avec  la  vitesse,  de  manière  k  être  maximom 
pour  uno  vitesse  nulle,  à  décroître  avec  l'aug^mcnlation  de  cette  dernifre, 
j!isfjn':'t  (If venir  nul.  ou  à  peu  près  nul  !i  uno  vitesse  iros  considérabie.  Il 
disfiA  jiii'  M  on  di^crivail  une  courhe  en  prenanl  It'S  vilessep  pour  abscisses  et 
les  fiulicisienls  correspuodanis  poui  uitlonnëes,  on  oblenaa  uu  arc  d  nyper- 
bûlc  asyniploilque  k  l'axe  des  abscisses  ou  bien  k  une  paraUôie  k  cet  axe; 
mais,  depuis,  il  a  modifié  ces  eoncluelons,  et  il  admM  que  le  frottement* 
■ème  dans  dea  drcoasiaoeas  apparemment  Idantiqoea ,  n'est  pas  loujonra 
conaiant  at  ne  peut  te  repréeenler  par  une  aanla  eonrbe,  nala  bien  par  ine 
x6na  eompriae  antre  denx  ooorhea. 

Him  a  iaatitaé  également  nne  aéria  d'axpérianeea  ponr  la  détarmlnaiion 
de  réqaivalent  méteniqoa  de  la  cbalenr,  et  dana  qoalqnea-nnes  II  a  dtadid 
les  relations  exlataales  entre  te  nombre  de  calories  produit  par  le  Crotlemenl 
d'un  arbre  sur  ses  coussinets,  et  le  travail  nécessaire  pour  produire  ce 
frottement.  Dans  ces  recherches ,  Hirn  posait  sur  un  arbre  horizontal  un 
Coa?sinet  auquel  était  fixé  un  fléau  de  balance,  dont  il  ehargeail  les  e\trë- 
raiiés.  Lq  supposant  la  balance  inmiobile  lors(]ue  l'arbre  iHait  au  repos, 
celui*ci  tournant  devait,  par  le  frotleaieut  produit,  déuuire  l'dquiUbre;  les 
poids  ù  ajouter  dans  l'un  des  plateaux  de  la  balance  puur  rétablir  cet 
équilibre,  donnaient  la  meaare  dn  frottement  qni  ae  prodniaait  entre 
l'arbre  et  le  toarillon.  Hirn  divise  le  frottement  en  immédiat  on  médiat, 
anivant  qae  les  sarfaces  dea  deax  eorpa  ae  tonchent  directement  on  aoni 
séparées  par  nne  aobslanee  Intermédiaire,  solide  *  liqaide  on  gâteuse;  il 
croit  qae  le  frottement  immédiat  obéit  aux  lois  de  Contomb ,  mais  que  le 
frottement  médiat,  au  contraire,  est  une  fonction  compliquée  de  la  preaalon, 
dea  dimensions  des  surfaces  en  contact  et  de  la  vite.'^sc.  Cet  auteur  fait,  en 
outre,  une  observation  de  la  plus  haute  importance  au  sujet  des  lubrc^Hants 
(jiii,  d'après  lui,  ne  (HMivent,  à  de  petites  viles^cî»,  s'introduira  enlre  deux 
corps  ffollanls,  lanuis  une  vitesse  plus  jurande,  non  sculenjonl  un 
lubréllant  liquide  quelconque,  uiais  l'air  uicam  qui  cnvclope  tous  les  corps 
qui  se  trouvent  sur  la  surface  terrestre,  s'introduit  entre  les  surfaces  rt  eu 
dimioae  considérabiment  le  frottement. 

Apr  's  cet  cxpoité  des  résaltsts  obtenus  par  ses  devaneîers  dans  tVinde  du 


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BULLETIN.  347 

rmiMietl,  le  GlMvalier  Sella  fait  observer  que  tore(|a*oD  eorpa  se  neal  sur 
on  aaire  corps  «  les  aspérités  qui  existeat  sur  les  âm  sarfaoes  sa  eoalact, 
delveDl  être  eaaaa  que  de  ehaeuae  d'elles  se  dëtackeai  des  parcelles  de 
mtièrea  ei  railraeiion  qo'exereenl  les  moldenles  de  l'un  des  eorps  sur  celles 
de  l*snire>  doit  oceasionner  dins  tous  les  deux  dd  mouTemeut  vibratoire  « 
e*est-a-direqne  le  frottement  serait  dA  à  uae  destruetion  notaelle  des  eorps 
et  i  des  vibrations  qui  se  produisent  près  de  leurs  surfaeea  de  eontacl* 
L'éfait  des  sarfaces  des  deux  corps  doit  surtout  avoir  une  infiaeaee  m^eore 
sar  leur  deslni^on  mutuelle;  leur  mouvement  vibratoire,  au  contraire, 
dépendra  surtout  de  leur  nature  intime;  de  telle  façon  que  si  Ton  réossissali 
k  éliminer  on  à  rétinire  à  une  fraction  minime  Tusurc  niuluclle  des  corps, 
le  XrollemeDt  deviendrait  essenlicllcmenl  une  fonction  de  l'élasticité  des 
corps  entre  lesquels  il  se  produit.  Dt^Hni  de  cette  façon  «on  ne  peut  com- 
preadrcque  le  rroUenionl  soit  indilpendunl  des  dimensions  des  surfaces  en 
coDlaet  et  de  la  vitesse,  et  simplement  proportionnel  a  la  prt^ssion  ,  et  l'au* 
tcur  csl  d'avis  qu'il  est  Ircs-important  d'dludier  lu  frottement  entre  des 
lituiles  très-ëtcuducs  de  pression,  de  vitesse,  do  dimensions  des  surfaces  de 
contact  et  de  durée  du  frottement ,  et  surtout  d'examiner  comment  le  frotte* 
mcQt  varie  selon  les  difl'drcntcs  dirt-ctions  suivant  lesquelles  on  expérimente 
&ur  des  corps  qui ,  comme  les  criâlaux ,  possèdent  des  élasticités  différentes^ 
suivant  des  directions  dilîercnlos. 

S^lon  lui,  ni  les  proccdci  suivis  par  Coulomb  cl  Morin  ni  ceux  de  l  oirée 
ei  de  Bochet  ne  peuvent  aileindre  ce  bul;  car  ils  ne  peuvent  rappliquer 
•juaux  besoins  de  la  mécanique  pratique  et  nnllomenl  rt'pondre  aux  exigences 
de  la  physique  moléculaire.  La  balance  de  Uirn  pourrait  ôlre  emplùyi'e  jus- 
qu'^j  un  ccrinin  point,  mais  elle  ne  saurait  sorvir  n  l'élude  des  cristaux  et 
laisse  Irup  (rincertitudc  sur  la  distribu  ion  de  la  pression  entre  Us  corps 
frollants.  M.  Sella  propose  remplni  de  di  ux  instruments;  auxquels  il  donne 
le  nom  de  Tripsomètres .  looUés  sur  les  principes  suivants.  Si  l'on  pose  un 
corps  plan  sur  un  cylindre  horizontal  tournant,  le  frottement  tiendra  ù 
déplacer  le  corps,  et  si  celui  ci  est  maintenu  par  un  (îlastique,  la  tension  de 
ce  dernier  doiiiitra  U  mesure  du  frottement.  Ou  bien  on  pose  le  corps  sur  un 
disque  plan  tournanl  sur  un  axe  vertical,  la  tension  de  l'élastique  qui  em- 
pêchera le  corps  d'élrc  euUaîné  par  le  plateau  donnera  également  la  mesure 
do  frottement.  Au  moyen  de  ces  tripsomètres,  on  peul  éludier  le  froilcment 
entre  des  limites  con^^idérables  di-  vïIlsso,  prolonjrer  son  action  eulrc  les 
éesx  corps  jusqu'à  ce  que  les  aspLrilCû  de  chacun  d'eux  sitienl  parrailcmenl 
enlevées;  et  par  le  moyen  d'une  macbine  pneumatique  un  peul  les  soustraire 
i  rinfloence  de  l'air  atmosphérique  ;  eu  outro,  on  peut  opérer  sur  des  corps 
de  petites  dimensions ,  comme  le  sont  en  gécéral  le^»  cristauii.  Le  tripsomUre 
i  cjUndre  est  surtout  utile  pour  Tétude  des  variations  do  frottement  selon 


348  BULLBTUl. 

la  dinetion  mtivuit  taqnella  H  s'opère.  Le  tri|»ionètre  i  plateav  »*«»ploirtil 
plnlM  ponr  l'étine  des  varislions  dv  firoUemenl  avec  i'eitleiision  du  oonteoi. 

INijà  en  IStIO  TMleor  mit  coùM  tu  eëlèbre  eoastraetenr  Froneat,  l'exd* 
ealioa  d'aa  triptomèire  ï  eyliadro»  «t  ayaal  raça  depuis  pea  est  sppsrsit,  il 

Ta  goumic  à  l'Acadéaiis.  Cs  Iripsomètro  se  compose  d'oa  ukoavemeat  d'hor- 
logerie faisant  tourner  en  sens  contraire  deux  cylindre»  dont  on  détermine 
la  vitesse  an  moyen  d'un  compteur  tiur  l'un  de  ces  cylintlres,  ou  sur  tous  les 
deux,  on  pose  dos  corps  llxés  à  une  tige  borizontale,  doûl  les  deux  extrô- 
mitf  s  .suiii  reiiJes  à  des  ressorts,  que  Ton  peut  tendre  plus  ou  moint;  par 
)o  moytn  de  vis.  Les  deux  cylindres  luuriiarii  eu  sens  coolraire,  iursquc  le 
frollement  s'exerce  à  la  fois  sur  tous  les  deux,  la  lensioo  des  ëlesliques 
doane  la  diffUrease  ds  ftvtlemeal ,  laadis  qos  Toa  oblisat  au  o>alraire  Is 
firotteaient  absolu  sa  opéraat  sur  va  seul  des  deux  syliadres.  Les  rdsallats 
des  premieps  sssais  faits  sar  es  trlpsomètrs  par  le  chW  Sella  et  Ttasdaisar 
O.  Monteilors  tsvi  seralsat  : 

I*  U  frottement  qui  s*i9trc$  enlrw  dstw  sorps  tarie  contidéraMemaHt 
MM  la JH^oprSld  des  surfaces  en  contact.  De  fait,  si  l'on  pose  un  cristal  de 
qaan  sar  un  cylindre  de  laiton,  le  frottement  finit  par  être  plus  que  lu  double 
de  ce  qu'il  était  au  commencement  de  l'expérience  .  tnndis  qu'il  fie  réduit 
immédiatement  à  sa  promiére  liiiiite.  jKir  le  simple  p^s^n^^c  d'une  leuille  de 
papier  entre  le  cylindre  et  le  cristal,  cette  inturposiliou  ayonl  pour  effet  ds 
ocltoyer  les  t^uifucêâ. 

ji"  BiUfê  ht  Umiiee  de  tU$§$9  ompriset  entre  0  <t  SO  centimèires  par 
seconde ,  It  f¥9tUnuiU  croit  avec  la  «ttecss.  Aiasi ,  par  exeuiple ,  ua  crisial 
ds  quan  étaat  soaaiis  h  l'esssî  sur  ua  cyliadre  ds  Isilon,  le  rapport  do  frot- 
tsoMat  h  la  pressioo ,  a'est  accroo  graduelleoieot  de  0,i2  0.19,  avec  l'ao- 
eroisesaiftat  ds  la  «liesse  ds  1  à  tf^S  coalioièlrcs  par  seeonde.  Cs  rdsultat 
diaat  ea  coolraiiiclioa  direct  avec  o«dx  obteoos  sur  Isa  ebeaiias  ds  fer,  dd- 
BOnire  que,  ou  bien  à  de  grandes  vitesses  l'nir  sMnIerpose  cotre  les  freins 
et  les  rails,  de  manière  n  dimitiuor  le  frottement,  ou  bien  que  le  frottement 
est  une  fonction  telle  de  la  vitesse,  que  par  raccroisscmeol  de  celle-ci,  il 
croit  jnsqu'  i  un  ct  ri;iiti  maximum  ,  passti  leijuel  il  va  en  diminuani. 

Z"  Ltà  froUenunt  varie  dans  certains  cristaux,  selon  la  direction  suivant 
laquelle  il  s'opère.  Âinâi ,  ùhùa  ic  qu;irz  pHr  exemple,  ei  eutre  les  limites  de 
Titssss  sl«^hHlSttS  iadiquées ,  le  frotleme&l  qui  s'exerce  parallélemeiit  à  l'axe 
eristsUographiqtts  de  symdtrie,  est  notableaieal  plos  élovd  que  celui  qui 
s*sz«rss  saimt  aas  direetioo  perpeodieulaire  à  cet  sas. 

(FdrtfVft  du  Rapport  du  secrétaire  de  l'Académie, 
N.  EVGÉlll  SnWUlftA  ) 


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BULLETIN.  349 


SGi£Ai£  MÉCANIQUE. 

La  côBSlntcUon  des  oaviros  exige  l'emploi  de  pièces  do  bois  cl  noUnnaent 
d«  plaaebdB  parfailenent  en  droit  fil ,  de  sorte  qae  lo  ddbil  à  bras  d'homncs 
est  meon  indispensable  pour  obtenir  de  lellea  pièeaa.  La  lenloar  da  ee 
lravail«  w»  haut  prix«  répondeni  mal  m  basoiot  aelnels:  aussi  déjk 
plasiears^ndaa  maisons,  poussées  parle  dësirde  satisfaire  ans  exigences 
d'entreprises  importantes  qnl  ieor  dialent  offertes,  oni-eltesposëaiixeon- 
slnicieiirs  le  problème  qvi  consiste  à  débiter  les  bols  suivant  le  fli ,  en  oble- 
nani  loujonrs  la  rapidité  dfte  A  remploi  d*na  grand  nombre  de  lames  dans 
va  même  cbftssis. 

On  eonslractear  de  Li4ge  n  rdsolo  am  snoets  ee  preUM,  ponr  nne  forte 
amison  dn  Nord.  La  sderte  sortie  des  siellers  liégeois  raande  dernière, 
comporte  ane  maehlne  de  fnaranle  ehavanx à  dëientn  variable,  dix  tables 
de  seiee  circnlaires  k  ebariols,  disposées  en  gradins,  ponr  débiter  les  biles 
et  les  éqoarrir;  nn  cadre  ordinaire  de  Ireise  lames  ;  et  denn  cadres  cbacnn 
de  dix  lames  disposés  de  façon  que  celles-ci  possèdent  snr  lenr  cbftssis  nn 
MveaMBl  transversal  propre,  qal,  combiné  avec  In  moavemeat  longltn- 
dinal  dn  Iraloeaa*  fonmit  un  trail  de  sein  obUqne, 

Par  celle  disposition  une  poutre  ordinaire,  droite,  se  Iroave  partagée  en 
dix  ptanebes  suivant  le  fil  de  ses  Obres,  et  nna  pièce  conique,  enlevée  su 
cwire  constHue  le  déebet.  Pour  cela,  lea  dix  kmes  sont  parlagées  en  denx 
lystèmes,  qui  vont  se  rspprochant  après  chaque  trait  de  scie. 

Pour  les  arbrea  tortueux,  le  mécanlsaw  est  complété  par  reddition  d'un 
«apport  qui  permet  an  scieur  de  dévier  la  pièce  h  mesure  qu*elle  avance  avec 
le  Iraloeaa,  en  suivant  les  indications  données  par  un  III  à  plomb  constam- 
■teai  suspendu  au^lessns  de  la  courbe  médiano  préalablement  tracée  snr 
Tarbre.  Ce  système,  qui  marcbe  depuis  raotomne  dernier,  a  d<^  d<Hkné  de 
tel»  résultats  qaê  les  propriélatret  de  l'usine  ont  résolu  imiaédialemcnt  de 
lai  doDoer  plus  d'extension  et  qu'ils  ont  fait  nne  nouvelle  comflMnde  do 
r;'lr<>s  semblablee :  rinvcnlion  a  donc  reçu  fa  aanctlon  pratique,  et  en 
afl>anchi5i^anl  è  son  tour  ce  genre  d'industrie,  des  caprices  et  des  lenteurs 
de  la  main  d'csuvre,  en  permeHant  de  ne  plus  reculer  devant  de  grandea 
ioaraitures,  aile  nous  ssnblé  rdaUaor  un  progrès  aérieox. 


3S0 


BmJiETIN 


EXPOSITION  INTERNATIONALE  DE  LONDRES. 

1862. 

Composition  dei  Jorjg  (!}* 
CLASSE  I.  ~  ExPLuiTATiOH  KS  mUt  mttMU  n  gamuèseb. 

■tTAIAURGll  XT  PlOOOnS  MUltaAIIX- 

1.  Samuel  Buckwcll,  F  G.  S.,  Dudley  ,  ingénieur  des  mines. 

2.  J.  A.  C.  DAS  Neyes  CABRALf  Portugal,  inspecteur  des  mines 

3.  Charles  Combes  ,  France ,  membre  de  l'IxiâUlut  t  iospecleur  général  el 

directeur  de  riilcole  des  mines. 
De  Vaux,  Belgique,  membre  de  la  dusse  des  sciences  de  l'Académie 
royale  de  Belgique,  inspecteur  général  des  mines, 
tf.  Le  IlealmftDl'^éaénl  Alu.  GssiiOKOsa,  Rustie,  directeur  da  départe 
menl  des  ninee. 

6.  Sir  W.  LoCA»»  Comada,  directeur  du  conseil  gtologique  de  Ceuailt. 

7.  FiAMCUCe  LuxAii,£ipiipMe,  eéattenr. 

8.  Sir  RoDEUCK  HoBcaisoii,  F.  R.  S ,  F.  6>  S  ,  Psésimht,  londret,  direc- 

teur générel  du  Conseil  gdologiqne  ei  de  r£eole  des  mines  du  gou- 
vernement. 

fl.  c.  OvF.RWF.r.,  Zolh'crein  ,  proiiritUair»'. 

10.  Pebcy,  m.  D.,  F.  R  S..  F.  G.  S  ,  Londres,  j  r  fosscur  de  luélallurgie  à 

rÉcoie  flts  mines  du  gouvernement ,  2  ,  Craveii-luil. 

11.  Archancclo  Sâcqu,  Italie,  sénateur,  profcbscui-  de  minéralogie. 

12.  Wakington  W.  Smyth,  M.  A.,  F.  R.  S. ,  F.  G.  S.,  Londres ^  profes- 

seur d*exploitation  des  mines. 
IX  TliciiAS  Sopwitv ,  F.  R.  S. ,  F  G.  S. ,  ilTeweaflle ,  ingénieur  des  mines, 

43,  Cleveiend  Square  «  W. 
U.  K.  Smrs,  Siiii*,  directeur  del^Instllut  roytl  polytechnique  i  Stock* 

tiolm. 

Itf.  Peter  Toimsk,  ^«iricAe,  directeur  de  l*£oo1e  impériale  des  mines! 

Leoben. 

16.  li.  Hu^SEY  Vivian  ,  M  P  ,  F.  G.  S. ,  Stransea ,  propriétaire  de  mines»  ii. 

17.  KicaoLAS  WooD      G.  S. ,  îiewca$Ue,  ingénieur  des  mince. 


{ I  )  Roue  avons  cru  devoir  nous  borner  aux  principales  indostriee  qui 
rentrent  dans  le  cadre  de  la  Reçue  rnirerMlie. 


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BULLBTIH. 


351 


CLASSE  U. 

Sbgtior  a.  —  FrodwUt  cAt^t^iiM. 

I.  Fhkdkiuck  x\nti).n  ,  (^heni.  D. ,  Autriche,  profosseur  de  chimie. 

^.  BALAiiU,  i^iii^iDKN  r ,  France,  professeur  au  Collège  de  France  el  ù  U 

Faculté  dtfS  .sciences. 
3.  L.  a.  VuN  IjAuuHAUKR ,  Puys  Bos ,  professeur  de  chimie  à  l'Loiveriiilé 

d'Amsterdam  el  membre  de  l'Académie. 
i.  A.  BuMATS,  Ph.  D.  s  Inde,  professear  de  dUi^. 
9,  Cbahulov,  Belgique,  professeur  de  ehinie  li  rUniversitâ  de  Liège, 

membre  de  l'AcedéiDie  royale  de  médecine, 
1>.  E.  fUittUHD,  Ph.  D.,  F.  R.  S.,  secrâtaire  de  la  Société  chimiqae. 

7.  Le  professeur  G  FoBcaAMiCBa ,  Danemark  ^  aecritatre  d&  la  Société 

royale  des  sciences  ù  Copenhng^ue. 

8.  Wm.  Gossage,  Warrington,  fabricanlde  produits  chimiques. 

9.  T.  Graiiam  ,  F.  R.  S. ,  londret,  direclear  de  la  Monnaie,  vlce-préeidenl 

10.  A.  W.  HoKMANN  ,  Lotulrcs,  F.  lî.  S.,  Pb.  D. ,  président  de  la  SocitHé 

cliimifiue,  pi-olcsseur  do  cliimic  ii  l'iîcole  des  mines  du  gouvernement* 

11.  KiiNUEiu,  Ph.  I>. ,  ZoUi  crein ,  fabricaut^  lierlia. 

13.  A.  V.  LoroENCO,  Ftniugal,  profeweor  de  chimie  hrfieole  polytechnique 
de  Lisbonne. 

13.  D.  A.  liQtXBm,  Svèâê,  profeeseor  de  ebimie  h  l'Académie  royale  d*agri* 

coUvre  k  Stockholm. 

14.  R*mxL£  PiaiÂ,  /laite,  membre  dn  Parlemenl  italien,  ancien  ministre 

de  rinstraclion  publique,  Napics,  proresscur  de  ebimie. 

15.  Iames  Yoonfi,  F.  R.  S.  Et  F.  C.  S.,  Edimbwrg,  fabricant  de  prodoits 

cbimiqaes. 

CLASSE  lY.       SOBSTAHCES  AKIHAtBS  BT  TtoÊTlUCS  EMPLOYÉES 

tUUfS  L'iEDOSniE. 

Sectioh  a.  —  Huiles,  graisses,  cire  et  leurs  produits. 

1.  J.  Bbe  Hbati,  iialfo,  consnl  général. 

2.  J.  KerckbotTi  H.  0.1  Pa^t'Bat,  professear  de  ebimie  k  runivmité  de 

Groningue. 
5.  S.  Marcoran,  lies  Ioniennes, 
i.  Emmamuel  Mayrogordato  ,  Grèce,  né  gociant. 
5.  T.  J.  yi\ii£R^  Londres,  fabricanlde  bougies. 

TOME  XI.  83 


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BQUBDK. 

6.  W.  A.  NiLLBB,  F.  &.  S.,  LondnSf  profeMear  de  ebimie  à  King's 

7.  A.  PateHi  Ffonee,  membre  de  rioeliUit,  profeeeeur  an  Ceoeemtoîro 

des  «rte  et  métiers  et  à  l^Éeele  dœ  aris  et  mtMeflietnreft. 

8.  ÊMtLS  Sevbel.  Autriche,  membre  de  !.(  Clianibrc  tic  commerce  Je  Vienne. 

9.  Stas  ,  Belgique,  membre  de  la  classe  des  scieacee  de  l'Académie  Royale 

do  Belgique. 

10.  D""  StëIN  .  ZoUrcrrin,  professeur  de  eliimie  à  Dresde. 

11.  T.  ToMPsoN  ,  M.  I). ,  Indes,  directeur  des  jartliob  botaniques  à  Calcutta, 
li.  VV.  WiLUAMâ,  Londres^  savonnier. 

13.  G.  WiLSON,  F.  R.  S.,  Londres»  directeur  de  la  fabrique  dc6  bougies 
brevetées  de  Priée. 

Swnoii  B.  —  lulrst  MbffftmM»  ontmales  «mploy^et  dam  VtHdvUrie. 

f .  CkVT-  r.  lîAcoT,  Australie  du  Sud 

2.  Bfi  1  \  ,  /  fvin-  e,  directeur  de  l'Inslilut  aiîricolo  ;i  (irij:nott. 

3.  Sami  I  [  i.iin  HALL,  Nouvelk'Gulie  du  Sud,  né^ociani  eu  laines. 

i.  Cii.uivi.K>  i;i:K,  F.  R.  s.,  Londres,  sccréUire de  la  bociélii  Liunt^couu. 

ï).  RoLLhi  i-ziLCULHT,  Aulrxchc,  propriétaire. 

C.  Sir  Frederick  J.  Hàludaï.  Indes,  ancien  gouverneur  du  Bengale. 

7.  J.  G  Homère,  Grèce,  négociant 

8  J.  J«wm«  Comté  de  la  leiite,  négodanl  en  laieee. 

f>.  AMTOino  Kabcbetti,  /lab'e»  membre  do  Parlemenl  italien. 

10.  J.  J.  HicBi  t  londrea»  aldermsn. 

11.  P.  L.  SciATBB,  F.  R.  S. ,  Undnt,  secrétaire  de  le  Société  loelogique. 

12.  L.  Scieuii.  ZoUrerein,  conseillor  inUme  à  Deren. 

13.  J.  Stebdt,  /{urne,  professear  d'egrieellare  an  Collège  agricole  de 

Corigoretsk. 

Section  G.  —  Substances  végétales  employées  dans  l'industrie 

\,  T.  ABCHia>  F.R.S.E.,  ttéimbmrg,  direeieerdu  Musée  de  l'indaslrie  k 
Edimboorg. 

"2.  Barbal  .  France,  membre  de  la  Société  Impériale  d'agricoitiire. 

3.  RunKHT  Fadntlbroy,  Londres,  maixliaod  de  bois  de  construction 

4.  J.  D.  Hooker.  m.  D.,  F,R.S.,  F.G.S.,  ioMlm,  direetear  dea JanUos 

royaux  u  Kcw. 
y.  J  B.  Ilrsîi.i'.KKT ,  Canada. 

ti.  Sir  HuiiLKT  Ka.sEi  F.  H  S  ,  ihibUn,  directeur  du  .Musée  irlandais  de 
l'tudu^iti'ic. 


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BULLETIN. 


7.  J.  iliBRS,  F.  R  S.,  Brésil' 

a.  i'uiup^u  i'AiiLÀiûKE,  Italie,  |u-ufci»sc'ui'  du  buluoiquc  au  Mu&c'c  U  liii»ioh'c 

naturellu  à  Florence. 
9*  W«  Bimi  PiàT,  Républiqw  dê  Vàmiriqut  âu  Sud, 
lU.  GwiGES  PETBBSdN,  Ru$$iet  nembre  d«  Comité  scienUAqoe  des  terres 

de  la  eoaroaiie  et  da  Coaseil  des  naniifaeiiireSé 
Il  K.  RiODBL,  indeê,  anoien  ehimrgieii  en  chef  de  l'araiée  da  Niitn. 
ii.  W.  W.  SAVNMitf,  F.  R.  8m  Tatmtmtt,  Ylee-préeidenl  de  la  Sodélé 

LioDéene. 

13.  Ohev.  DE  ScHwARz,  Autriche,  Prksidfïvt,  coDseiUer impérial,  diroeieor 

du  consuht  général  d'Autriche  a  Taris. 
11.  M.  A.  Slvastoi'oui.o,  Grèce I  négociant. 
li>.      TuiEL,  ZoUverein, 

CLASSE  ?.  —  CBtttin  W  m,  locohotivbs  bt  wagons. 

1.  Wk.  Paiiu,  C.  K.  Londres,  ingéniew  da  North  Wentem  JtotAaay 

2.  G.  P.  niDDFTK ,  nncicn  président  de  l'Association  des  ingénieurs  civils, 

3.  Fi.ACHAT,  France,  ingénieur  des  chemins  de  fer. 

i.  James  Kit&on^  Lfed^ ,  maire  de  Ltcils,  conslruclcur  de  iocotnolivcs. 
a.  Kalt.er.  Zolherein,  directeur  des  ateliers  royaux,  de  madiiacd,  à 
Dirschuui. 

tf.  Z.  F.  Me.  CosMELL,  Wolverton^  ancien  directeur  de  la  traction  sur  le 

londoH  and  AorlA  IFeslem  Jloâwoy. 
7.  Shtabls^  Bi^rifiie. 

S,  Abci.  Stubrock.  itotteaster,  ingënieor  de  la  traetioa  sar  le  CmU 

Sorthem  lUitlioay. 
9.  Le  Duc  db  SunsauBD ,  PaÉsincKT,  londfM. 
10.  Col.  YoUaadt  E.  £.  F.  R.  S.  iondm ,  laspectear  des  chemins  de  fer. 

CLASSE  VII  —  JiAcm.NES  et  outils. 

SscnoM  A.  —  OMUiage  de  Ctadustne  UxtQê, 

1.  BotncuB,  loKMreta,  professeur  à  l'Beole  iadasirielle  de  ChenniU. 

2.  Gauoh,  Ffonee,  ingénieur  en  cbef  au  eoips  impérial  des  mines. 

3.  J.  Cbbbtium  (fliateor  de  eoton),  H'aley-6r»dé. 

M.  CvBTis,  IFoMAetler,  constmetear  de  mnehinet. 

S.  Ben.  FoTBEBGiUf  tondres,  ingénieur. 

n.  Kiiwi,  Belgique,  inspecteur  de  l'industrie  au  mînisièn  dt  riBldrieur. 
7«  Mabsiall,  Xecds,  filstenr  de  lin. 


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354 


BULLETIN 


Section  B  —  M^ekbiet  §t  ouftlf  emplù^éi  dans  U  traoail  du  boit  et 

des  mikM», 

1.  J.  Anueason,  /FooHirtc/i ,  soiifi-direcieur  de  la  fonderie  de  canons  à 

rarsenal  de  Woolwich. 

2.  W.  Kairbaibn,  F  R.  S.  Pkksidknt,  Manchester,  ingénieur 

5.  RoBT.  Mâllet,  F.  R.  S.,  Londreêy  vice-président  ûa  lu  Sociélé  deh 

ingéniciiij  Civils  irlandais. 

4.  Rkv.  h.  Mo^llly,  m.  â. ,  F.  r.  6  .  Bristol^  ntcnibie  du  Conseil  des 

6[\u\cs  militaires, 
îi.  Dk.  Riii.MANN,  Zolhcrein,  piofesseur  à  Hanovre. 

6.  Stc.m¥.K  ^  France  f  membre  de  l'Insiitut. 

7.  WuiiwoHiu,  F.  R.  S. ,  Manclmteff  ingénieur. 

CLASSE  VHI.  —  Hachoibs  SU  géméial. 

1.  L.  ï\.  UoDMEn  ,  Suisse^  Ingdnicur. 

2.  Chevalier  de  Burg  ,  Autriche,  conseiller  impérial,  président  de  l3 

Société  des  arts  et  roanufaclurcs  à  Vienne. 

5.  Comte  de  Caitukess  ,  Londres. 

L  M.  Gbevalier,  Paésidcht,  France,  sëoaleor,  memlire  de  rinstitnl. 
<f.  I.  Hiwimw,  F.  R.  S.,  F.  G.  S.,  Undres,  présîdenl  de  la  Sociéld 
des  iDgdniears  eivile. 

6.  HiGK,  Jlolton,  ingénievr  civil. 

7. 1.  H.  DE  PoMTE  HoRTA,  Portugal,  professmir  de  melhématiqiiefl  à 
l*École  polytechnique  de  LtslMone. 

8.  W.  N.  Nbiuom  ,  Londres,  ingénieur  civil. 

9.  Jemi  PzxHt  Londres,  ingénieur  mécanicien. 
10,  0.  PiHi,  Ncfway,  ingénienr  civil. 

It.  Do  Pli»  Belgique,  ingénlenr  en  chef  lionoraire  des  pools  et  chsnss^s. 
12.  W.  Macûqoiui  Rakkiee,  Glasgow ,  professeur  de  mécsniqoe  h  l*nnlve^ 

sild  de  Glasgow. 
<3.  F*  B.  Tàtlor,  États  Visis,  ingënienr  mécanicien. 
U.  Tïioius,  ioSherein,  fatiricant  à  Berlin. 

CLASSE  X.  —  GAmE  ûvii.,  ABCBRECTuas. 

Sicnoi  A.  —  Ginie  ctvtl  et  art  de  hdtir. 

1.  Delksse  ,  France,  ingénieur  au  corps  impérial  des  mines,  professenr 

à  l'École  Normalo  ,  président  do  la  Société  géologique. 

2.  J.  Kklk  ,  Londrrs  ,  entrepreneur  du  palais  de  l'Exposiliou. 
9.  KoGB  y  ZoUaerein,  conseiller  du  gouvernemenl  à  Berlin. 


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BULLETIN.  355 

4.  Lecuec,  Bêlgiq%»,  intpeetettr  de  ragrienlluM  et  {Agénieor  des  ponu 

•I  ebaosstfes. 

5.  llAtfBiCB  Los», ^«Iricfte,  cooselller  impérial  an  départenent  da  com- 

neree  el  des  travaax  pablics. 

6.  C  Ma5by,  Londres,  secrétaire  lionoFaire  de  ta  Société  des  ingénieirs 

civils. 

7.  Tbomas  Page,  Londres  ,  ingénieur  civil. 

8.  Sir  J.  Rehkic,  F.  R.  s  ,  F.  G  S. ,  Londres  »  ingéoieiir  civil. 

9.  Morqois  de  Salisbubt,  K.  G.,  PnÈsiDEirr,  Londres. 
10.  CcsAiK  Yalebio,  haUê,  membre  du  parlement  italiea. 

Sicnov  B.  —  IHipotitiont  et  ^feetiotMimmi  «u  point  de  vue  de 

la  sàhibriti, 

1.  Khl  Anm«  M.  D.,  F.  R.  S.,  londftt,  aaleur  de  traités  sor  le 

chaalbge  et  la  Teotilation. 
8.  i.  W.  Basausitte,  ingéaiear  da  bareau  des  travaoz  pabtics  de  Londres. 
3  BoaiumT ,  Frmcê ,  inspecteor  général  an  corps  impérial  des  ponU  et 

chaussées. 

4.  Sir  JosKPB  Ouim,  Lofulret,  médecin  de  Tambsesade  anglaise  b  Paris. 
8.  R.  Avcvs  Shti,  h.  D.,  F.  R.  8.  «  IfaneAetter,  seerétaire  de  la  Société 

littéraire  et  sclentiflqoe  de  Manchester. 
6.  J.  SoTiBBum,  M*  D.«  Xondret,  inspecteur  des  cimetières 

SiCTioi  G.  ^  X^eofoUofi  arehUeeturak, 
f .  SxAvnos  DiuEBOGUE ,  Grieê» 

2.  S.  L.  IKMALasov ,  Ph.  D. ,  loiuires  «  professeur  d'arcbileeture. 

3.  Tfeio.  Jobdah,  Buate,  membre  de  TAcadémie  impériale  des  beaax  aria, 
é.  A.  L.  I.  Hina ,  Ulemogne  du  JVord,  architecte. 

5.  CiuniT  Scott  »  Lotidret,  architecte. 

6.  Std.  Skibib  ,  iondres ,  architecte. 

7.  W.  lYn,  F.  R.  S.,  londm,  président  de  la  Société  royale  d'archileclnre. 
S  B.  ThtLàT ,  Fronce,  professeur  an  Conservatoire  des  arts  et  métiers. 

CLASSE  XI.  —  Arts  militaires. 

Section  C.  —  Artillerie. 

1  Sir  William  Amstbou»,  F.  R.  S. ,  londret,  directeur  de  la  Foodene 

Royale  de  canons. 
3  Le  liealenant- général  Cavalu,  Itoiie. 

5.  Le  général  GuioD«  France,  commandant  rartilleriede  la  l'*  division 

4.  Lo  général  A.  Gordon,  LonJrex. 

^i.  le  m.ij  r  Lv  oérai  Hay,  Utndres,  inspecteur  des  armes  &  Uytbe. 
tf.  Le  colonel  ilcSSOUD  Bet  ,  TuxqvM, 


^6  BULLITnt. 

7.  MicuEELS,  Belgique  y  Meuienanleoïoael  d'artilloriû ,  sous-iaspectear  de 

la  manuT icuire  d'armes  :i  Lidge. 

8.  NicoiJiS  NoviTZKY,  Ihisaie  .  colonel  de  la  $^rde  impériaio 

9.  Weîtlev  Hiciiaud,  Birmingham  ,  iabi  jcant  de  fusils  rayds. 

40.  Le  oolonol  St-Geoiige,  Woolwieh,  président  do  oômitû  U  artiildrio. 
i  I .  Lord  Ver>on  ,  Londres. 

12.  Wëversberg,  Zollrcrein,  fabricant  à  Solinpen. 

CLASSE  Xim.  —  Teinture. 

1 .  P.  BouET ,  Pbésobiit  ,  Sviss9 ,  protessenr  de  «litmie  k  Zqrieb, 

2.  Cbace  Galvebt  ,  F.  R.  S. ,  ManehesteTf  profeeeetir  honoraire  de  cblmîe 

à  nnetltat  royn\  de  Manchester 

5.  R.  Dalgusb,  GUuçùw,  inprimear  d'îndienaet. 

4.  Alex.  HAsm,  Glasgow,  teinturier. 

îi  F.  Leitemberceh.  iiufrtche.  fabricant. 

6.  J.  Merccr,  F.  R.  S.,  AccTington,  imprimear  dlndleones. 

7.  A  Neild,  ITancAetler,  imprimeur  d'indiennes. 

8.  pFn<^oz,  France,  proresseur  au  Conservatoire  des  arte  et  métiers. 

9.  M  HeiCHElIBBIll  Zollrcrein,  fabricant  &  Berlin, 

10.  J.  S.  Stebii,  MaiRclmteTt  négociant. 

CLASSE  IIYIIK  —  PjkPIBK,  papbtehib,  tmiH^BiE  Et  bbudbe 

SBÇTfOit  A.  —  Pafiier ,  carton  et  ewrUinnage. 

J.  Bart.  CiM,  Italie^  membre  du  Parlement  italien. 

2.  Cbart.es  Co^vA^ ,  F.  R.  S.^  Sdimitourg ,  fabriçapl  do  papiep. 

3.  E,  HûEscH ,  ZoZ/ffrei». 

-i,  Wyndham  s.  Poutal,  Roiingstoke ,  fabricant  de  papier, 

5.  SALMË-CLAiRE-DcviLhE ,  Fvance  ^  mephr^      t'(nsUtat«  profesjseï"'  ^ 

l'Ecole  normale. 

6.  W|  }l,  Spicer,  lAindres  ,  négociant  en  papjâf, 

CLASSE  XIII.  —  MÉTAUX  OimitS. 

SBCltmi  A.  —  Fort, 

1.  J.  G.  AFMLt,  F.  R.  S  »  londret» 
S.  WiLUiH  BiBi»,  lamdru ,  négociant  an  1^  ak  fw  blanc. 
S.  Gviuo  CuBiovi .  Italie,  aecrétaire  de  rinstitat  lombard  dea  aoîfmeeS' 
Daobbée,  France,  ingdaienp  en  ebaf  an  corps  impdnal  dea  wiiM** 
proreaaenr  an  Hnaëum  d'hiatoifa  aa^ralle. 
r>.  Ghbv.  db  FBiBàs,  Autrtelie,  propridtaipa  d'nalnea  do  for  et  d*aeier  ea 
Stjrrla. 

0.  A.  GBII.L,  Suéde,  dlriscteor  dea  minaa. 


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BDLUmM.  8S7 

7.  H.  C  RootB,  BKsfUtM^  fabricani  4«  grilles  <e  fbyer. 

8.  S.  J  Oakf.s.  Al  frelon^  maître  deforgw. 

0.  D--  n  s  PnicE,  F.  C  S.,  tonrfîT.ç. 

10  L.  Rave.né,  ZoUrerein  ,  rnbricant  à  Berlin. 

1 1 .  Georges  Sbaw  ,  liirmingïiam ,  agent  pour  les  brevets  d'invcnlion. 

12.  L.  Trasenster,  Belgique,  inj^dnieur  hoDorairo  des  miucâ ,  professcor 

d'exploitation  des  mines  k  l'univorsité  de  Liège. 

Skction  B.  —  Laiton  et  cmere. 

t   S   nicKr.KY,  Birmingham ,  nd^nciant. 

2.  E.  Gem,  Birmingham ,  ru'jîoeiant. 

5.  P.  C.  HABDWick  .  Loj.ti««,  architecte- 

1.  De  Lumgpéri£r  ,  France,  membre  de  l'InsUtat^  conscnatcur  dn  Mus^e 

dit  Loovre. 

5,  FliKDUi&ia»  Stahii,  Pb.  H.^Âutrieh»,  membre  du  Parlement  anlriebioD» 
G.  D'  VoR  STBiHiMeia,  PaiaiOMT,  ZoUverein,  41reetcur  du  Conseil  royal 

d'Indaslrie  et  de  commerce,  à  Slnllganlt 
7.  A  Tatlor,  Londres,  fondenr  en  laiton. 

Sbction  c.  —  Plomb,  itaim^  tine  et  mHoMs  eii  géiténU. 

I.  Robert  Funcai» ,  Birmingham ,  ndgociant. 
i.  Gowwme,  Fnmct.  fabricant. 

3.  W.  A  BosB,  londrvs .  alderman,  négociant  en  plomb. 
^»  STO>w*a»R«  ZoUperetii,  fabricant  h  Berlin. 

S.  J.  S.  Wtoi,  loMlrer ,  graveur  en  cbef  dcaaeeaux  royanx. 

CLASSE  XXIII.  —  Acier. 
SiCTion  A.  —  Acier*  ouvrée, 
I.  f.  Browh,  maire  de  Shêffield, 

9.  Fnem,  Fnuue,  professenr  au  Hosdnm  d'hiatoire  naturelle  et  à  l*Eeole 

polytechnique. 
.>.  Robert  Jacrson,  S/t^Z/iWJ,  fabricant  d'acier. 

1.  Thomas  Jkssop,  S/wZ/wW  ,  fabricant  d'acier. 

li.  U'  Karmarsii,  Zolkerein,  directeur  de  t'Keole  royale  polytechnique, 
4  Hanovre. 

SECTtON  B.  —  Coutellerie  et  outih  tranchants. 

L  Hrkrt  Atkin,  Ksq  ,  tondref,  négociant,  ancien  couictier.  « 

2.  (V'  flr.KNE/Eli ,  Frnnrr,  inpMpnr  M  COrps  royal  des  min^e- 
ô.  M.  HiiNTER  ,  Sitef^eUt,  coutplitr. 

i.  Wk.  Uattrews  ,  SluffieUl,  ancien  coutelier. 


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358  BULLETIN. 

Ba<.!ik  HoshkuF,  Russie,  colonel  au  corps  des  ingénieurs  îles  niînfis. 
(i.  Werthei?!B  ,  Autriche,  vice-président  de  la  Chambre  de  commerce, 
à  VieDae. 

7.  Lord  WBABHcumi,  londfft,  Pkésiobiit. 

CLâSS£  XXXIV.  —  VsaBB. 
Sbctkhi  a.  —  Temg  âe  covlAtr  tt  glaea. 

1.  i  R  Clayton,  £otidres,  fabricant  de  verres  de  couleur. 

2.  W.  OTce,  Londres,  architecte  royal. 

5.  SiR  PRIUP  de  If.  Grcy  Egertoo ,  M.  P.  F.  R.  S.  Londm, 
4. 1.  R.  Hkrrsrt,  r.  a.  londrer. 

U.  E.  Pkligot  ,  France^  membre  de  l'InsUtat,  professenr  ao  CoDMrvalolre 
des  Arts  et  Héliere  et  à  TEcole  cetttrale  dee  Arte  el  Mannfaclores. 

Section  B.     Verres  pour  usage  iomutique  et  «erre*  de  fûOlaftie. 

1.  R.  L.  (  nANce,  Birmingham  .  verrier. 

2.  Alf.  Copelaxd  ,  Londres ,  vt-rrior. 
ô.  Jos  Haîîtlhy  .  .Vimd^Wand  ,  V.  rrii?r. 

i.  io:i£ï ,  UcJ(ji(]ut\  meinbfft  de  la  Chambre  de  commerce  de  ChaHeroy. 
ÎJ.  Apsley  Pellatt  ,  Londres  ,  ancien  verrier. 

6.  Pbioosc*  PrCsident,  France,  membre  de  nnslitat,  présideRl  de  la 

Gommieslon  des  monnaies. 

7.  PRtn.  ScnrtTT ,  Autriche  ^  secrétaire  du  Comité  de  statistiqae  an  minis- 

tère do  Commerce  h  Vienne. 

8.  WtsnoFT,  ZoUwrtin,  fabricant  à  Koeoigs-Slelle. 

CLASSE  XXXV.  -  PomiB. 

1.  Marquis  d'Azecuo,  liolic,  envoyé  extraordinaire  et  ministre  plénipo- 

It^nli-iir*'. 

2.  Thomas  JiAiTAu,  F  S.  A.,  Londres. 

3.  Righl  bon.  W.  E.  Gladstohe,  M.  P.  PRtStDHIT, Emidret. 
l,  SirTnoft.  Grislst,  baronet,  Burtw,  on  frm, 

5.  J.  llARRTAT,  loiidref,  banquier. 

G.  Becraolt,  France ,  membre  de  l'Inslitul,  ingénieur  en  cber  an  eorpa 
impérial  des  mines  «  directeur  de  la  manufacture  impériale  de  Sèvres. 
7  J.  G  l^OBiNSON,  Ixmàres .  directeur  au  Musée  de  Soulh  Kensington. 
s\  Ch  Fisrer  ,  Zonrcretn,  fabricant  de  porcelaine. 
».  J.  W£BB .  £ondre«. 


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BIBI.ia«BAPHIE. 


ANNALES  DU  CONSEEYATOIRE  IMPÉRIAL  DES  ARTS 

ET  MÉTIERS. 

Janvier 

DOUZB  LEÇONS  SUR  LK  VBRRERIB  ,  PAR  M.  PÉLIGOT. 

Les  annales  dont  nous  n  ridniis  comple,  onl  été  inslitlK**»!*  non-S«Milomrnl 
pour  (ionn<-r  de  la  publicilti  aux  travaux  particuliers  des  savants  qui  coin- 
|M>Mit  le  corps  enseignant  do  Coiis«Tal«>în,  maie  ansai  pcrar  reeuetllir  l«s 
pointe  prlncipaax  de  leur  enseignement  et  les  semer  dans  an  chantp  plus 
faaie  que  celai  des  andiloirea. 

On  «ait  qn'one  des  branches  snr  iesqnelles  se  fonde  &  juste  litre  rhonncor 
fndnstiiel  de  la  France,  est  la  grande  verrerie,  lu  fabrication  des  glaees. 
Hos  progrès  éminents  dans  cette  carrière  sont  d'une  date  trop  récente  pour 
laisser  dans  l'oubli  la  supdrioritë  incontestable  dont  nos  voisins  ont  joui  si 
lon'^temps  :  si  n^y";  sommes  arrivés  »  ôtre  pour  eux,  et  dans  Imr  opinion 
luëme,  des  rivaux  surienx,  c'est  que,  grâce  aux  larges  concours  ouverts  à 
Loodrcâ  en  1830,  à  Paris  en  iS'i  i,  nous  avons  pris  notre  mesun;  et  nous 
en  Bonnes  revenns  décidés  à  profiter  plus  que  janaia  d'nn  des  plus  grands 
avanl^es  dont  paisao  se  flatter  on  peapto  lodustriel«  e*est  t'exeidienle  direc* 
tlon  donnée  depuis  près  de  vingt  ans  i  noa  éindea  cUniqnea. 

Lea  encoaragements  reçns  par  qnelqnes  personnes  anx  expositions  nni- 
verselles  ne  seruienl  qu'un  mince  résultat  dotant  dVITorts  et  do  déplacements 
si  onéreux;  mais  si  la  Bel^iinio  n'a  pas  toujours  é\é  traitée  dnns  ces  luttes 
avec  toute  b  conrloisif  â\\<'  à  sa  valeur,  l'esprit  crohsorvalion  qui  la  carac- 
t<<rt'î(>  a  su  récoitor  des  fruits  1 1  ou  ne  semblaient  croître  que  de  rares  et 
fa&ludux  lauriers  Elle  s'est  comparée,  elle  s'est  jugée  :  sa  vitalité  s'est  ac- 
crue de  toute  la  puissance  d'une  volonté  renouvelée  dans  le  sentiment  d'une 
force  réelie. 

Nous  n'avons  gnbre  à  envier  à  nos  voisins,  disons-nons ,  sons  le  rapport 
de  renaeignement  tecbnîqne  et  sortont  de  nos  laboratoires  de  chinie  g<<né- 


m 


BIBLIOGRAPHIE. 


raie  ut  appliquée  :  nous  allons  y  puiser  un  abondance,  cl  la  scienco  cl  la 
pratique  .  voir  les  fails  cl  apprendre  à  les  manipuler  ,  nous  idenlifiiT  avec 
toutes  les  transformations  de  la  matière  «  nous  exercer  à  les  diriger  avec 
Bûrclé,  après  avoir  entendn  de«  maîtres  savants  et  habiles  démontrer  les 
lois  de  ces  transfonnations  et  en  discoier  les  procédés.  Qae  noos  faut>il  de 
plus?  Cependant  nous  Ironvons  «n  grand  plainr^  novs  allions  dire  du 
efcorme,  à  la  lecture  des  leçons  de  M.  Pelifol  sur  Ja  verrerie ,  ^ujet  qui  ne 
BOUS  est  rien  moins  que  familier.  £h  bien  noire  ensdgnemeni,  pour  être 
complet,  devrait  aussi  se  propager  au  dehors,  fournir  de  ees  pageenon* 
seulement  faciles  h  lire,  mais  encore  faeilet  à  relire^  ntites  pour  tontes  les 
personnes  que  toutes  sortes  de  circonstances  tiennent  éloignées  de  la  parole 
des  maîtres  et  agréables  pour  ringéoieuri  heureux  d*y  trouver  dans  ses 
Aigilifs  loisirs,  un  écho  lointain  de  Tanditoire  réveillant  les  plus  nobles  son* 
venirs  de  sa  jeunesse. 

H.  Péligot  trace  à  grands  traits ,  mais  toti^jours  avec  une  clarté  trréprS' 
ehablfi ,  toutes  les  propriétés  des  différentes  classes  de  «errai,  dépendant 
nalorellement  de  leur  composition  extrêmement  variablei;  passe  en  revue  les 
qualités  néoessaires  aux  vases  dans  lesquels  doit  s*opérer  la  Itoston  du  né* 
lange  vitrifiable,  et  leur  fabrication,  et  traite  spécialement  de  la  fabrication 
particulière  de  chacune  des  espèces  de  verres  marchands,  le  verre  k  vitNu 
les  glaces  (  1  )«  U  verre  &  boa  teilles,  la  gobeleterie.  le  verre  de  Bohème,  te 
cristal  et  les  verres  de  couleur)  enfin  il  rappelle  en  quelques  mots  rbis< 
torique  intéressent  des  fameux  verres  d'optique  de  Freueobofer  ou  de  Gai- 
wnà.  et  termine  par  les  détails  de  leur  composition  et  de  leur  fusion. 

IiS  notice  de  M.  Salvétat,  sur  la  peinture  sur  verre,  est  un  complément 
curieux  des  levons  sur  la  verrerie»  Cet  art  est  décrit  dans  se»  trois  phases, 
se  fondant  eop  des  procédés  asseï  différents  et  qui  marquent  d*une  fiifioii 
neses  tranchée  la  chronologie  dn  progrès.  Le  première  période  ou  dusse  est 
la  peinture  enferre,  oh  In  peintre  proprement  4$tt  nlnlervient  nullsment.  ot 
oh  le  talent  de  rarliste  consiste  dtne  le  cboi;t  et  l'uringenent  ées  verres  4e 
couleur  pour  en  composer  des  dessins  plus  on  moins  nets.  Ia  seconde  pé- 
riode se  fonde  mt  nn  développement  beaucoup  plus  moeé  des  connaissances 
des  propriétés  du  verre  et  des  couleurs  propres  è  s*y  fixer,  et  emprunte  ses 
rsssources  è  rindustrie  des  verres  de  couleur  et  an  talent  du  peintre.  Enfin, 
la  troisième  clssse,  toute  moderne,  comprend  la  peinture  sur  glace  i  on  u> 
emploie  que  du  verre  blanc  et  des  couleurs  propres  è  ^'y  appliquer;  rartisie 
qui  s*y  adonne  doit  donc  réunir  e  ses  qualités  naturetlee  les  plus  délleaiast 


(  I  )  La  plus  grande  partie  de  ce  chapitre  est  empruntée  ft  t*artlele  publié 
par  11.  Valcfio  dans  la  Hewe  wUwnéUê,  juillet  1887  et  janvier  t8S9. 


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BDLIOGRAPHIB.  86t 

le£  ressources  qoe  lai  ùWté  U  teiéscfl  ebloiqae  pour  appréctar  tes  élémMls 
d»  MB  travtil. 

JTmMm  da  H.  Ihin  ratotoHl  doit  de  th&rpntiê  rar  l««  «uofr»  faaes. 
lOMia'è  prhmit  lu  nathiBot  A  dreaaar  iaa  ftoaa  plaBaa  da  bola  Ba  aoal  paa 
arrivées  |  livrap  daa  pifeaea  que  la  main  de  l'ouvrier  ne  dût  pas  retoucher. 
Touteioia ,  In  constraetion  du  matériel  roulant  des  chemins  de  fer  a  aujour* 
d'hui  recours  à  c««  puissnnts  auxiliairf  s ,  pour  les  pR'ros  de  prande»  dîmon» 
sions  et  qui  ne  demandcnl  pas  un  Uni  ires-rigoar^ux.  A  ea  juger  par  h 
description  de  M  Tresca  ,  la  mnchioe  de  M.  Diels  sa  distingue  par  la  rapidité 
et  la  UoDoe  exécution  du  travail. 

Celle  Uvniaoa  aa  lankina  par  vaa  rsvaa  éa  raxpoaUioB  daa  arta  induatrlala 
fUla  l'aBDée  danière  à  Faria.  Il  n'aat  paa  étonnaat  qoa  la  Fraaea  ait  tardd  k 
aoBgari  un  eoaeovrs  da  ca  gaora,  loaogafë  dapnia  plnalaura  anaéaa  d^ljli  ea 
Balgii|Pa  al  en  Aoflalarra.  Habitude  k  aa  paa  aa  eoBnaKre  da  rivala .  l'inda- 
akrie  artistiqaa  parisienne  aanblail  a*ètra  misa  d'atta^mème  bars  eoBCoara} 
elle  n'a  dû  être  poussée  dans  celte  voie  que  par  la  rëvolnlion  rapide  qui  s'est 
opérée  depuis  qiu^lquf^s  années  dans  les  procédés  dn  l'art  imiiistri»»! ,  riH'O- 
lulion  dont  la  prodigu-usc  fi^corulili!  a  cnfanM  tant  de  nouvelles  clioss'S  ines- 
pérét'S ,  (iii'inii-  vue  d'ensfniljle  devait  êlre  furceraenl  d<^sirëo.  Le  reî.u!l^il  le 
plus  précieux  (le  cellu  «}Xpo»iliûn,  c'est  qu'ellti  uou»  permet  d'espérer,  grâce 
aux  progrès  da  la  fabrieation,  de  yoir  le  bon  marché  envahir  le  beau,  oi 
qaa,  ai  oalai-ei  eal  reaté  jv«m'ft  préaaal  aacora  na  daa  privilèges  des  graBdaa 
rartnaea,  il  flaira  par  aa  papalariaar  al  aa  aiettra  à  la  porlde  daa  saoa  de 
goClt  da  loataa  lea  eoftdilioaa* 

L.  P. 

B£Ra-UMD  HCTTENMANNISCHE  ZEITUMG. 

RED.  K.  DORNEMAN  ET  B.  KBRL. 

Aanée  IbOâ.  —  N«*  i  ù 

Sur  Cexfaitl^  possible  de  l'exploitation  du  eoufre  à  StoosJWWi»  otl  9ui 
de  Crtwme,  par  C«  ZitREiniBRi  de  GolM* 

Les  atinaa  de  aoalira  da  rAalrieha  ne  peuvent  aufllre  i  la  cauaonaatlon 
ialdrleura,  al  avant  la  guerre  d'IuUaia  Bielle  lai  an  livrait  plna  d'un  million 
da  kilogrannea.  Ces  iniaea  aont  cependant  aaROt  nombreoaaa  et  ae  trouvant 
spécialement  à  Torja,  dans  la  Ilongrie  et  aux  eavironade  Cracovia.  Maia  la 

Hongrie  qui,  en  roumissait  annuellement  près  d'un  demi  million 

de  Uiogranmea  de  aoafra»  n'aa  prodait  ploa  aajoord'bai  que  SO  k  4(i,QU0  k. 


3o2  BIBLIOGRAPHIE. 

Les  minas  de  Swosiowie»,SB  sad  de  CFScovie,soDt  daas  le  voisinage  de  Is 
célèbre  mine  de  sel  de  WieUeska,  et  lenr  prodoit  aonvel  s'élève  à  pins  de 
600,000  kiiog.  de  sonfre  brat.  Bepnîs  1»  dernière  foerre,  on  a  tenitf  de 
nombreuses  reeberebes  qui  ont  Mt  reconnaître  le  prolongement  de  co  der^ 

nier  gisement  sur  une  grande  élecdue.  La  roche  est  une  marne  jomsslqoe 
qui  contient  le  soufre,  tantôt  h  Télat  cristrillin  dans  ili-s  druscs,  oo  en  in* 
crnstation.  cl  tantôt  cetlo  marne  est  plus  ou  moins  marbrée  de  soufre  jaune 
t«>rreux  n<<$ez  impur,  ce  qui  tend  à  faire  croire  que  ce  ne  sont  que  des 
roariics  imprégnées  de  soufre  après  leur  formation.  Cette  roehe  enircmèlL-e 
de  parties  de  âouirc  présente  une  texture  brécbiforme  prononcée.  Il  n'y  a 
que  detx  de  ces  eoncbes  de  names  qai  conlieonenl  asseï  de  soihv  pour 
èlre  ntilement  exploitées  $  Dans  Is  conebo  supérieure  le  soutire  esl  à  l'état 
granaloflo-terrenx ,  asses  nniformémeot  disséminé,  tandis  qvs  dans  la  cooehe 
infl^rienre,  il  est  mieux  séparé  de  la  marne  sous  fcMwelde  rognons»  parfois 
pogilsires  En  moyenne,  la  couche  exploitée  donne  de  soufre  et  !«• 
rognons  seuls  ont  une  teneur  do  (10  -i  SO  "'o. 

C'est  en  s'appuyani  sur  dillércnts  sondages  exécutés  en  divers  endroits, 
et  sur  les  données  fr.'oln^'iques  des  terrains  environnants  qu'on  a  pu  allirmer 
la  présence  du  soufre  uxpiuiiahlc  dans  un  espace  cllipti(|ue  dont  le  ^vnud 
axe,  parlant  de  Swozowice,  se  prolongerait  jusqu'au  voisinage  Nord  de 
Swiatttilcl. 

La  contrée  entre  Lnsina,  Swosiowice  et  Opatowiee  présente  aussi  beau* 
coup  de  cbances  de  succès  dans  les  recherches.  Hais  ce  n'est  que  par  Tlntro* 
dnetion  des  machines  k  vapeor,  dans  celte  contrée  oii  l'eau  est  rare,  que  Ton 

peut  espérer  pouvoir  pousser  avec  fruit  rexpioitalion ,  car,  acIucUemcnt,  tes 
Irais  sont  si  élevés  qa'on  ne  peol  go^ arriver  i  des  prix  bien  rémunérateurs. 

Sur  le*  moclttiiet  à  peresr  les  frous  de  mhie,  par  ScnniAni ,  SmoiBun  «t 

SCKWABXEOPr. 

Cet  article,  accompagné  d'une  planche,  donne  une  description  détaillée 
et  raisonnée  de  ces  trois  espèces  de  machines  trop  compliquées  pour  que 
nous  puissions  les  esquisser  ici. 

L'article  se  termine  par  une  discastion  des  eonditions  que  doit  remplir 
toute  macbine  de  cette  espèce  devant  fonctionner  dans  les  galeries  sonter« 
raines  et  que  nous  résumerons  comme  suit  : 

1*  Être  facilement  transpoHables  et  permettre  de  donner  promptement  au 
fleuret  n'importe  quelle  direction. 

2*  Être  d'une  conslraclion  simple  et  solide ,  attendu  qu'elle  doit  être  ma- 
nœuvréc  par  dts  ouvriers  peu  experts  dan»  h  conduite  des  machines  et  que 
les  réparations  doivent  se  fain;  le  plus  souvent  par  le  forgeron  de  la  niiac. 


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aiBLlUÙUAIMIIK.  363 

ô"  Ces  tuachines  doivent  autant  qi3t>  possibli;  se  régler  d'ellès-mômps; 
c'est  celte  qualité  que  l'on  ne  trouve  ijcntiialcmciti  pas  dans  les  roacliiiics 
à  percer.  Elle  existe  bien  dans  la  machine  do  Sumudier,  niais  celle-ci  est 
•i  eoropliquéc  ({uc  Vim  doit  ertindre  pour  lo  bon  entreUeii  et  It  dorée. 

IlMrailboD  aussi  quête  flearet  pAI,  de  lui-mime,  tourner  pli»  oa  smius 
selon  la  dtreté  de  la  roche  qall  attaque. 

4*  Eaftn  la  force  motrice  de  ces  machines  doit  être  telle  qu'an  bon  marché 
elle  r<'uni$se  la  qualité  de  pouvoir  être  dirigée  aoloin  sans  perte. 

L'air  comprimé  parait  èlrc  le  moteur  le  plus  convenable  mais  il  Taul  essen- 
tiellement que.  l'on  paisse  le  comprimer  sans  grands  frais  »  comme  cela  a 
lieu  au  Muct  Cénis. 

Quelque  bien  qu'une  machine  à  percer  les  trousi  de  mines  répùudu  au\ 
eoaditions  précédentes,  elle  n'en  est  pas  moins  sujette  à  quelques  incon- 
vénients qne  Ton  doit  s'attacher  à  diminaer  le  pluâ  pu:;sible.  Ces  inconvé- 
nients sont  d'abord  I*  la  perte  de  temps  occasionnée  par  le  placement  de  la 
machine  et  par  son  avancemeat  h  mesure  du  battage.  S*  la  machine  roule 
sur  une  voie  ferrée ,  comme  cela  a  lieu  an  Moot-Ceois»  cette  perte  de  temps 
est  de  beaucoup  amoindrie  â«  Une  autre  perte  de  temps  qui  est  oceasloonés 
par  !<•  curage  des  trous ,  le  chargcm^^nl  pic  ;  i-i  C(  rtt's  ce  temps  sera  consi- 
d.'ratjk-  tant  que  notre  mode  de  faire  .sauter  i  In  poudre  restera  ce  fin'fllc  est. 
Celle  perle  de  temps  est  d'autant  nuùuià  iiuporlante  qua  l'un  perce  pin.-  de 
Irons  à  la  fois  et  serait  complèlemcul  évitée  si  l'on  cuipluyail  de»  machines 
à  percer,  d'après  le  système  proposé,  il  y  a  dix  ou  douze  ans,  par  oolro 
compatriote.  M.  Havs. 

t'anteur  termine  en  appelant  toute  l'attention  des  ingénieurs  sur  te  modèle 
des  fleurets-scies  qui  ont  été  proposés  (tome  X  des  innol^s  des  travaux 
publies)  par  un  autre  belge,  M.  le  lieolenaot-cotonti  Coqoilhat. 

Les  fonderies  de  fer  de  Berlin,  par  Duana. 

Dans  cet  ariiclir ,  où  l'on  peut  trouvfr  mainte  reiiseigiiemcnls,  l'aulcur 
donne  dt:>  Vipeïçuà  hibluriqucs ,  lechinques,  commerciaux  et  Statistiques  sur 
les  principales  fonderies  de  Jierlin,  â  la  plupai'l  desquelles  sont  annexés  des 
aielters  de  construction  de  machines.  Cette  industrie  a  pris  un  tel  dévelop- 
pement dans  la  capitale  de  ta  Prusse  qu'aonueilement  plus  de  huit  cents 
ouvriers  sont  occupés  h  donner  h  quinze  millions  de  kilogrammes  de  fonte 
toutes  les  formes  que  réclame  l'usage  si  important  et  si  varié  de  ce  métal. 

L'auteur  termine  par  quelques  données  économiques  sur  la  manière 
d'engager  les  ouvriers  et  de  rémunérer  le  travail  fait  par  eux,  soit  par 
accord ,  soit  à  la  joamée. 


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864 


MBUOGBAPHIB. 


Préparation      cuivre  de  cément  au  moyen  de  Téponge  d«  ftr 
(oinmi  rM»ii  par  Iw  gaz), 

H  Aaa  de  Tbfdtl ,  «n  Morwige ,  8*eat  filt  breveter  ponr  no  procédé 
applicable  au  traitenent  des  pyrites  coateunl  assez  de  elialcopyrile  pour 
doaaer  une  teneur  deSà  3 */•  de  celm.  Cette  pyrite  est  grillée,  lavée, 
pais  Bélengée  b  dn  mena  oliarbon  et  rédailo  aa  moyen  des  gaz,  ee  ^nl 

flfmanflc  pen  de  combustible  et  donne  du  fer  en  éponge  à  an  prix  bien 
inlc'iiLur  à  celui  de  la  fonlo.  Ce  fer  précipite  rapidement  de  la  dissolution 
un  peu  dclKiunfôc  loul  le  cuivre  à  l'i'ini  d'an  cément  d'iiur'  tonettr  de  50  *»^,  de 
cuivre   Pour  prt^cipilcr       do  cémciii  il  faul  2  -à  "(Kl  di-  fer  m  t'-p  -nge. 

On  doil  essayer  à  Foldal  ce  prucédû  comparativement  :ivt>c  lu  prucedO 
Sittdlag  eb  l'on  précipite  le  enivre  ta  moyen  de  l'aelde  enlfhydrique. 

IdS  to/urcci  thermah^  intermittentes  de  Xeuenahr  dans  la  province  rhénane, 
par  le  professeur  ^otpCSRAiHf  de  Bonn. 

Itepofs  <pielqnes  années,  Nenenalir,  dans  la  vallée  de  l'Abr^'a  pris  nne  des 
premières  plaees  parmi  les  localités  tes  plus  visitées  de  TAllemagne  pour 

teors  eaux. 

Les  dégagements  abondants  d'acide  carbonique  qtii  ont  lieu  au  pied  de  fa 
montagne  basaltique  de  Neucnahr,  doriia  r«>nL  ri(li'(>  de  fotrr  dfH  puii^  et 
eifecliv'eiiieol  cir.t|  srinrccs  thermales  furcal  ainsi  percée*  à  diffiirèiiles  pro- 
fondeurs. Une  Soriul«i  par  action  se  fonda  bicnlût  pour  les  exploiter,  quand 
nne  source  inlermiltenle  vint  à  jaillir  dans  toot  son  éclat.  La  manière  dont 
elle  prit  naissance  est  assez  euriiHise  ponr  qne  nons  en  disions  quelques 
mots  Le  puits  ob  elle  se  montra  avait  été  approfondi  jusqu'à  une  profondeur 
de  S80  pieds  de  profondeur  et  l'on  avait  obtenu  nne  eau  de  3S*  R.  Ce  puits 
était  tubd  i^ur  '  Jf!  pieds  do  profondeur,  d'abord  par  un  tubage  de  1;i  ponces 
sur  ÎM)  pieds  de  profondeur  et  ensuite  par  nn  tubage  intérieur  de  H  pouces, 
mais  pour  n'nvûir  à  la  surfnee  qne  los  eaux  du  fond,  on  voulut  bétonner 
rintcrv:i!lc  cutre  Its  deux  ttib;i;;ts  en  allant  jusqu'à  la  br>?e  du  second  tuba?c; 
pour  cila,  on  remplit  le  puits  de  sable  sur  une  prnfondt tir  de  IKipiods, 
afin  de  donner  nne  bonne  base  au  béion  ;  le  bétonua^^e  upérO,  ou  était  occupé 
à  retirer  ce  sable  dont  il  restait  encore  une  hauteur  de  SO  pieds  ;  quand  Ut 
source  jaillit  avec  force,  enlntnant  avec  elle,  non  seulement  tout  ce  sable, 
meis  aussi  des  fragments  assez  gros  de  grès  et  de  qaarz,  que  la  violence  dn 
courant  rejeta  par  dessus  les  bords  du  puits.  L'eau  eontinna  quelque  temps 
b  jaillir,  mais  après  deoxbenres,  le  phénomène  avait  cessé  ponr  recommencer 
quelques  heures  après.  Depui<  lors,  il  apparaît  régulièrement  h  di  s  intnrvalles 
variables  deièSbenreSytandisqne  les  jaiitiBsemeotsdurent  de  J  l/:2à2beures* 


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BiBU06aA»aiB.  ses 

Pow  rwdn  l«  phéDOSitae  plus  remarquable  et  plua  inpoeani,  oe  a  gani 
le  deaata  de  tehac»  à*vû  ^«laga  de  Sf*  aealenwl  de  dieBMra  ei  les  eaux, 
jailliasaDl  aoudaiocmeni,  aiieigneai  eue  luittleor  de  S8  à  6(K,  qu'cilos  oon- 
scrveRt  pondant  une  demUhauro.  Il  est  lûut  nalnrd  4|ae  la  darde  dea 

laioruiiileoc«â  ail  été  allongée  par  ce  changrement. 

Le  lorrain  dan?  leqael  celle  source  osi  percée  est  un  }.'r.  s  ticvonien 
n:cuuvai  d  uo  liiuuQ  caillouieux  de  til' d'épaisseur  et  cepu^aut  probable- 
nient  sur  le  basalte  qui  forme  les  montagnes  nombreuses  des  environs 

ObtenaHon  dimotUrant  les  eift  ts  du  mtlfate  de  cuirre  pour  la  conservation 

(U's  bnis,  par  C.  Weltz. 

I.'auleur  ay:tnt  w^iié  In  niin*^  àr  cuivre  dt.- Rio-Tinlo,  dcj  ' "Xii^oiléc  du 
ItUjps  des  Romains  ,  et  ayant  trouvé  les  f?alcrie,s  boisées  en  ins-boû  étui 
de  conservaiiou ,  l'uttribue  au  buUaie  de  cuivre  dont  tous  les  étais  sont 
imprégnée»  Le  boia  cet  noirci  el  ^  el  là  bariold  de  dendrites  de  cnl?re 
aiétalliqae  el  de  cri&laux  de  aolfaie.  La  date  de  la  eonstrucUoo  de  celle 
galerie  peul  remoaler  aa  règne  de  l'emperenr  Merva  en  Tan  i)7  de  noire  ère , 
aiasi  qa'one  plaqae  de  cnifre  gravée,  troavde  dans  le  voiainage  de  celle 
galerie,  le  oonalale. 

JDueriptim  d'ut»  jvoMpe  à  tapnar  employée  d  iïnléitMir  d'une  iuiic 
d^  NtwmUt.  (D'après  le  mning  Jùnmél,  n*  1373,  vol  XIXI.  ) 

X  celte  mine  on  exploite  en  deesoas  da  niveau  da  poils  ol  l'on  a  à  extraire 
de  ce  champ  d'exploitation  k  pan  près  f  80  galions  d'eau  par  minute.  G*est 
pour  répoisemeat  de  cette  eau  qu'on  a  établi  dans  l'inlérieer  do  la  mine  une 

pompe  II  vapeur  alimentée  par  vue  chaudière  phcdc  nu  jour,  au  moyen  d'ono 
conduilc  de  'S'A)  pieds  de  longueur.  Celle  ■  •'•.i  luite  est  formée  de  liiy.tux  de  H* 
de  înnfrueur  <  1  d'une  diamèlrf  rte  "J"  ;  ces  tuyaux  ^orilà  colltlsalésés  el  assem- 
bic»  avec  uiitf  p!sq!j<>  de  cauulchouc  Us  sont  * mimirJîillés  sur  loule  la  lon- 
gueur du  puits  el  des  galeries,  alln  de  les  soustraire  au  rcfroidisi^emeul  «t 
sortOtttaBn  de  ne  pas  trop  échauffer  l'air  de  la  mine.  La  vapeur,  avant  de  se 
rendre  dans  le  cylindre  de  la  machine  à  vapeur,  passe  d'abord  par  un  espacede 
lOD'  cubes  ob  elle  se  débarrasse  de  l'ean  de  condensation  Malgré  la  grande 
quantité  de  cette  eau  de  condensation,  la  presaioo  de  la  vapeur  est  à  peine 
sensiblement  un  peu  moindre  que  la  pression  h  la  cbaoditire,  qui  est  de  ^, 
La  tige  m^noeuvréu  par  la  machine  r^sc  sur  des  cylindres-poaiies  de  18 
en  elle  n'est  pas  d'une  inclinaison  constante  cl  n'e^^l  pas  complètement 
droite ,  s;ins  c»'|)e!i<!;i«l  qti  il  y  ail  aucune  disjKtj^itfoji  jorticti'it^n"  l.rt  tijre 
ajsil  ail  milieu  du  iiias  d'un  balancier  dont  les  d«  ii\  . miliuiI.  s  pm  i  ut  I.  s 
ploii^eurii  d'une  pompe  qui  soulève  20i' gallons  par  minute  a  uit  Uivcau  su* 
périeor  de  iO'. 


36tt  BIBLIOGRAPHIE. 

Pour  [iurer  aux  dvcutualUds ,  on  no  pouvait  se  couleokr  de  celte  senle 
pompe  qui  ne  donnait  qu'iinn  cin(iiianlaine  de  gallons  de  rësmc,  el  comme 
l'on  t'xirnyîiil  aussi  la  houille  de  ce cbaïup  d'abatiage ,  au  moyen  d'une  pelUe 
macliinc  muo  tfîaîemenl  par  de  ta  vapeur  arrivant  du  jour,  on  a  fait  passer 
le  cable  sans  lin  qui  seivail  à  l'extraction  sur  une  poulie  creusée  en  gorge 
et  placée  au  bas  du  champ.  L'axe  de  cette  poulie  porte  une  manivelle  agissant 
sur  la  Ijiolic  d'une  pompe  liurizonlale  ;t  double  effet,  qui  ne  peut  par  fonsé- 
quciil  iiiurdicr  (]Ul'  pendant  (|u'on  extrait;  or,  on  fait  par  jour  une  <juaian- 
taine  de  traits  dont  chacun  dure  o  minutes  en  moyenne.  Tout  compte  ,  ceiu- 
pompe  donne  une  moyenne  de  KKI  ^^allons  extraits  par  minute,  suas  que  U 
ntacbine  qui  l'éclisse  paraisse  en  être  iufluoncée  en  rien. 

Sur  2ct  UmHàmei  ou  primêt  dam  let  egphUatiûm  mUaUiques, 

pmr  Gbbll. 

L^autevr  propose  d'établir  1«8  primes  d'après  les  bases  suivantes  : 

Les  Sociétés  les  garantiraient  h  lettrs  employés  lorsque  la  production  serait 
aogmenlée  on  améliorée,  ou  qeand  ils  enraient  po  réaliser  des  économies. 

Les  primes  seraient  partagées  entre  les  divers  employés  an  prorata  de 
leurs  appointements,  et  les  Sociétés  se  réserveraient  de  lixer  cbaqoe  année 
les  chiflires  normaux  qui  serviraient  de  base  pour  leur  calcul. 

Cet  article  ne  manque  pas  d'intérêt,  mais  nous  ne  pouvons  admettre 
comme  une  bonne  mesure  d'administration  nn  système  qui  établirait  une 
sorte  de  solidarité  entre  les  divers  employés  d'un  même  établissement,  et 
qui  accorderait  les  mêmes  avantages  b  tous ,  malgré  la  différence  inévitable 
des  services  rendus.  Nous  croyons  que  remployé  dont  raplitode  ei  le  «èle 
assurent  le  succès  du  service  qui  lui  est  confié,  doit  retirer  des  primes  plus 
considérables  que  celui  qui  n'aurait  pas  les  mêmes  litres  et  qui,  d'après  la 
répartition  proposée,  serait  cependant  également  récompensé.^ 

D'autre  part,  rien  ne  nous  paraît  moins  propre  à  encoorsger  les  employés 
que  ce  changement  de  base  des  primes  laissé  è  la  volonté  des  Sociélês. 
Celui  qui  fait  une  innovation  importante  est  exposé  il  n*en  jouir  que  pendant 
un  ou  deux  ans  an  pins,  et  il  doit  craindre  de  voir  sa  prime  réduite  en  coa* 
séquence  pour  l'exercice  suivant.  Il  faudrait,  è  notre  avis,  fixer  une  période 
de  cinq  années  pour  la  révision  des  primes^  tout  en  accordant  dea  récon- 
penses  extraordinaires  aux  améliorations  marquantes  qui  seraient  întroâuiles. 

F.  0.  W. 


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REVUE  UNIVERSELLE 


D£S   MIHES»  DE   LÂ   MÉTALLURGIE,    DES   TRAVAUX.  PUBLICS, 

DES  SCl£fiC£S  £T  D£â  ARTS 

ÂPPUQUËS  A  LINDUSTRIË. 


fiORDKNSmON  DES  FVHËËS  PLOHBEUSESt 

FAB 

H.  ARKAHD  VALLIZB, 
VMÈKWSk  tmL, 


Les  appareils  usités  pour  la  condensation  des  produits 
entraînés  à  Tétat  de  famée  pendant  le  cours  du  traitement  mé^ 
tallurgique  des  minerais  de  plomb  »  sont  généralement  d'une 
grande  simplicité. 

Canaux  simples.  —  Sur  le  continent,  les  fabricants  de  plomb 
cherchent  habituellement  à  placer  leur  usine  auprès  d'une 
montagne  en  pente  roide  au  haut  de  laquelle  ils  installent  une 
cheminée  ;  tous  les  fours  sont  rais  en  relation  avec  celle-ci  par 
une  galerie  voûtée  qui  décrit  de  nombreux  zigzags  sur  levers 
sanl  de  la  montagne. 

Le  tirage  que  détermine  celle  tlisposiiion  économique ,  neu- 
tralise en  partie  la  pcrU'  de  charge  «jui  provient  des  enti-aves 
apportées  à  la  libre  sortie  des  produits  gazeux ,  et  permet  de 

TOMB  %U  U 


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368 


GONDBNSAHON 


donner  aux  canaux  un  développement  éminemment  dvorable 
au  dépôt  des  famées. 

MObËS       CONDENSATION  Ai>UPTÉS  EU  AKGLElËlUlE. 

Quelquefois  cependant ,  et  notamment  en  Angleterre ,  on 
pousse  la  condensation  beaucoup  plus  loin  : 

On  emploie  dans  ce  but  de  vastes  chambres  dans  lesquelles 
les  fumées  circulent  autour  d'obstacles  que  Ton  y  a  disposés»  et 
qui  sont  constamment  arrosés  d'une  quantité  d'eau  suffisante 
pour  eutraioer  vers  la  partie  inférieure  de  l'appareil  tous  les 
corps  condensés  entre  les  interstices  des  corps  formant  obstacle; 
le  fond  des  chambres  correspond  à  de  grands  bassins  où  les 
matiî  rns  mile  s  se  déposent  successivement,  tandis  (}ue  l'eau  est 
évacuée  à  un  niveau  constant.  Les  produits  Yolatilisés  se  con- 
densent dans  ces  chambres  ,  grâce  au  frottement  et  à  la  dimi- 
nution de  charge  qui  s'y  manifeste  en  raison  des  diUérences  de 
vitesse,  de  température,  etc.  ;  on  restitue,  s'il  y  a  lieu,  au  tirage 
toute  l'intensité  voulue  au  moyen  de  ventilateurs  mis  en  mou- 
vement par  de  puissantes  marliines  motrices. 

On  conçoit  <jue  par  Templui  de  moyens  aussi  énergiques  ,  la 
proportion  de  matière  utile  condensée  dans  les  usines  aii^Maises 
soit  bien  autrement  considérable  que  dans  ccllr  s  du  coulinenl, 
et  c'est  peut-être  là  une  des  principales  causes  de  leur  prospé- 
rité relative. 

Appareils  (h-  hM,  iiri/litli  et  C"'.  —  La  planche  18  repn'scnte . 
on  coupe  cl  I  11  iiian,  le  systi  iih^  de  condensation  imaginé  par 
MM.  riï  itlilli-bitjkoc  L'i  O' ;  cot  apuareil  fonctionne  avec  plein 
succès  dans  la  fal)i  i(|iie  de  Ivt'il  Hciids ,  et  on  peut  obtenir  sur 
son  enipiui  luus  les  ii'iisi  i^^ncnienls  iit  rcssaires ,  soit  de  Pin- 
vealeur,  soit  de  M.  ïatlersale  ,  à  Wesl-Witlon,  pris  iiedale 
(Yuikshire),  soit  enfin  en  s'adressant  à  la  fabrique  de  Low 
tlswiek,  à  N>\vrnst!p  on  Tvne. 

Voici  l'explicalioii  de  la  figure  : 

A.  Conduite  générale  des  produits  de  la  combustiou  dos 
foyers  métallurgiques. 


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I)ES  FtMEEii  l'LO.MBELSfcS.  369 

B,  Ventilatear  aspirant  les  famées  et  les  gaz  pour  les  injecter 
ensQîte  dans  le  condenseur. 

FF.  Gliambre  rectangulaire  divisée  horizontalement  par  des 
planchers  à  claire-voie  ir0,  sur  lesquels  on  dispose  des  lits  de 
coke  ou  de  toute  autre  matière  filtrante. 

ce.  Cloisons  verticales  ouvertes  alternativement  en  bas  et  en 
liaut,  (le  manière  à  forcer  le  courant  ^^az-tui  à  serpenter  suivant 
tuui  le  développemeiu  (!c  rapiiaicil. 

M.  EE.  Cuve  cl  rmiiitririiiiirnts  disposés  de  lo\[e  sorte  ([ue 
IVau  qu'on  y  amené  s'ccdule  mjus  iuimo  de  pluie  par  les  trous 
forés  dans  les  plaques  de  plomb  qui  constituent  le  fond  de  ces 
réservoirs, 

A'.  Porte  pratiquée  dans  le  bassin  collecteur  et  servant  h 
l'extraction  des  produits  condensés. 

XY,  Niveau  d'eau  que  Ton  maintient  constant  dans  le  bassin 
en  briques,  Jt»  sur  lequel  est  installé  le  condenseur. 

Autre  appareil  anglais,  —  Dans  son  excellent  traité  de  la 
métallurgie  du  plomb  et  de  Targent ,  M.  Rivot  fsiit  connaître  la 
disposition  générale  d'un  autre  appareil  de  condensation  adoplé 
à  l'usine  de  VValker-Parkor-Derbaiik  l  eadvvorks  (Fliiitshirc). 

a  Dans  cette  usine,  les  ^az,  les  vapeurs  et  les  matières  tines 
»  entraînées  par  le  vent,  ^uiiant  de  tous  les  leurs  à  mauclu; , 
o  sont  conduits  dans  une  chambre  divisée  en  un  ^^rand  nombre 
»  de  comparlioients  par  des  cloisons  verticales  ;  celles-ci  pré- 
»  sentent  les  ouvertures  alternativement  en  haut  et  en  bas,  ce 
9  qui  force  les  gaz  à  serpenter,  à  monter  dans  un  compartiment 
»  ei  à  descendre  dans  le  suivant.  Dans  tous  les  comparti- 
9  ments,  dans  lesquels  les  gaz  descendent,  on  fait  tomber  une 
9  pluie  d*eau  froide.  Sur  le  sol  Feau  s*élève,  dans  chaque 
»  compartiment,  à  O^fOSS  au-dessus  du  bord  de  Tonverturc, 
9  en  sorte  qae  les  gaz  doivent  refouler  Teau  pour  suivre  leur 
9  mouvement:  il  en  résulte  un  contact  intime  des  gaz  avec  l'eau, 
»  ti'ès  lavorable  à  la  condensation  des  fumées  plombeuses,  mais 
»  aussi  il  faui  une  aspiration  d'une  très-grande  puissance  pour 
0  Ibi-cer  les  gaz  à  circuler.  Les  boues  liquides  qui  restent  eu 
»  suspension  dans  i  euu  surieut  coniinuellemenl  par  un  tuyau  , 
ji  cl  se  reudent  dans  un  grand  bassiu  de  dépôt.  Les  gas  sont 


370  GONDBNSATfOK 

»  aspirés,  à  raison  d'au  moins  200  mètres  cubes  à  la  minute, 
»  par  trois  énormes  cylindres  en  bois  dont  les  pistons  sont  mis 
»  en  mouvement  par  une  machine  à  vapeur  de  la  force  de  75 
»  chevaux.  » 

Emploi  des  machines  iCappel,  —  Nous  ne  possédons  aucune 
donnée  précise  sur  Teffet  nUle  des  appareils  que  nous  venons 
de  décrire;  remarquons  seulement  que  les  appréhensions  que 
Ton  pourrait  nourrir  ^  priori  quant  à  la  destruction  trop  rapide 
des  machinas  d'appel,  n'ont  pas  été  partagées  par  les  industriels 
anglais. 

11  est  évident  qu'une  bonne  cheminée  vaut  mieux  que  des 
engins  plus  compliqués ,  mais  si  la  situation  de  l'usine  no  se 
prête  pas  à  l'érection  de  cet  aiJjuueil  élémentaire  de  tirage, 
l'emploi  des  machines  pourra  être  pratiquement  utiiisé« 

UTILITÉ  O'UNB  BONMB  CONDBNSATION  DES  FUMÉES  PiOKSEDSES. 

Pour  bien  se  convaincre  de  Textrème  importance  que  les 
usines  doivent  attacher  à  Tétude.  des  moyens  propres  à  rendre 
aussi  complète  que  possible  la  condensation  des  fumées  plom- 
heuses ,  il  convient  d'établir  la  valeur  des  produits  entraînés 
pendant  le  cours  de  la  fabrication. 

Abstraction  faite  de  la  forme  et  des  dimensions  données  aux 
fours  ainsi  rpic  du  combustible  que  l'on  y  consomme,  le  traite- 
ment métallurgique  des  minerais  de  plomb  se  fnit  : 

\°  Au  moyen  de  fours  à  réverbère  dans  iesqut  Is  on  cherche  à 
produire  les  réactions  chinii(}ues  les  plus  favorables  à  une 
production  maxima  immédiate  de  plomb  métallique; 

'i?  Par  l'emploi  de  fours  à  cuve,  oit  le  minerai  cm ,  grillé  ou 
sconfié  est  mis  en  contact  avec  certains  réactifs  et  fondants  qui, 
sous  rinfluence  d'une  forte  température,  isolent  le  métal  des 
matières  stériles  qui  constituaient  avec  lui  le  minerai  mis  en 
œuvre; 

3»  Par  un  traitement  mixte  dont  le  but  est  de  n^obtenir  par  le 
travail  préalable  au  réverbère  qu'une  certaine  fraction  du  plomb 
contenu,  tandis  que  répuisoment  industriel  de  la  charge  est 
complété  par  la  fonte  au  four  à  vent  des  crasses  produites;  nous 


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DES  FDMÉES  PLOMItElSES.  371 

nous  abstiendrons  de  considérer  isolément  ce  mode  de  fabri- 
cation qui ,  pour  rétude  que  nous  abordons»  peut  rentrer  dans 
y  un  des  deux  précédents. 

Écart  moyen  entre  la  teneur  des  minerais  et  teur  rendement 
méiatturffiqve, —Supposons  que  Ton  traite  une  galène  de  qualité 
moyenne  sous  le  rapport  des  gangues,  mais  à  laquelle  les 
essais  de  la  voie  sèche  assigneraient  une  richesse  de  70  «A»  de 
plomb.  Dans  les  meilleures  usines,  le  rendement  métallurgique 
définitif  ne  dépassera  guère  63  7» ,  c'est-à-dire  que  par  tonne 
traitée,  la  perle  s'élcvera  h  70  kilogrammes  de  plomb. 

Perte  due  à  la  voUitUisation.  —  Si  l'on  lienl  complu  (la  iiu'lal 
irrévocabiompni  pordu  qui  est  entraîné  par  les  scories  pauvres 
rojelées,  on  remarquera  que,  daus  riiypoUirsu  d'iiu  écarl  total 
de  i0  7«,  la  perte  par  volatilisation  spéciale  au  l  éverbère  sera 
ao  moins  de  08  kilog.  de  plomb ,  tandis  qu'elle  se  montera  à 
eaviron  60  kilog.  dans  le  four  à  vent. 

Le  cours  moyen  du  plomb  étant  aujourd'hui  d'environ  fr.  4S 
les  100  kilog. ,  il  en  résulte  que  par  tonne  de  galène  traitée ,  la 
valeur  compromise  seulement  par  la  formation  des  fumées 
plombeuses,  sera  de  fr.  3S,64  dans  le  premier  cas  et  de  fr.  28,80 
dans  le  second. 

La  d'autres  termes,  uiiu  usine  qui  ne  posséderait  pas  de 
canaux  de  coudeiisalion  ,  et  (pii  maintiendiaii  en  aclivit»''  per- 
manente un  four  à  réverbère  et  un  four  à  vent,  traitant  par  jour, 
l'nn  2400  kiî.,  l'autre  5600  kil.,  suit  ensemble,  8  tonnes  de 
galène  à  70<*/o,  perdrait  en  fumée  une  somme  annuelle  de 
fr.  87,457  (1). 

11  (àut  encore  observer  que,  quant  à  ce  qui  concerne  le  trai- 
tement au  four  à  vent,  nous  avons  admis  implicitement  qu*il 
était  opéré  dans  les  meilleures  conditions,  c'estpà-dire  no- 
tamment sur  de  la  galène  préalablement  grillée  an  réverbère. 


(i)  Cette  somme  correspond  à  la  valeur  intrinsèque  du  plomb  métallique 
perdu,  mais  il  est  évident  qu'elle  ne  représente  nullement  la  boniPiciiiion  à 
liqnello  donnerait  lieu  une  condensation  parfaite  :  il  faut,  en  cflut,  tenir 
compte  des  frais  et  des  pertes  que  les  famées  rocneillies  auront  à  supporter 
ton  4e  le«r  traitement  métallurgique. 


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CONDBKSATIOR 


OPPORTUNITÉ  DU  GRILLAGE  PRÉALABLE  DES  GALÈNES  DESTINÉES 

AUX  FOURS  A  VENi. 


Dans  les  usines  où  l'on  passe  encore  directement  de  la  galène 
crue  dans  les  fours  à  veni ,  la  perle  par  volatilisation  est  bien 
pins  considérable  ;  ce  fait  est  connu  depuis  longtemps,  et  il  est 
inconcevable  quil  ne  soit  pas  pris  en  considération  par  tous  les 
industriels;  cette  pratique  yicieuse  leod  cependant  à  disparaître, 
et  le  nombre  des  usines  qui  la  sanctionnent  est  très-limité. 

Emis  cmparaHft,  --Voici  d*ailleurs  quels  ont  été  les  résul- 
tats de  deux  essais  faits  avec  le  plus  grand  soin  en  1859 ,  sur  le 
traitement  comparatif,  au  four  à  veut,  de  la  ^ulèue  crue  et  de  la 
galène  grillée  : 


VOLATILISâtfO^ 

txpBiliftar 

CENTIÈMES 

POIDS  DC  PLOMB 

COHTENU 

LBail»BlUII 


7,69 


L'écart  dil  à  la  formation  des  fumées  plombeuses  a  doiicélé 
de  12,52  "/o  lors  du  traitement  des  minerais  mis  ,  tandis  qu'il 
ne  s'est  élevé  qu'à  7,69  pour  les  minerais  grillés;  l'avantage  est 
énorme  en  faveur  de  ces  derniers ,  et  si  Ton  observe,  en  outre» 
que  leur  emploi  exclusif  détermine  une  économie  trÈs-notable 


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Qcs  rvMÈss  n.oiiBniSBs.  9!d 

dans  les  frais  definbrication,  on  comprendra  de  moins  en  moins 
le  traitement  de  la  galène  crue  an  foor  à  vent. 

Perte  au  griUage,  —  Ajoutons  que  le  poids  du  plomb  cntratn6 
par  les  fbmées,  lors  du  grillage,  a  été  compris  daiis  le  chiffre  de 
7,69  précédemment  indiqué ,  et  que  dans  cette  opération  consi- 
dérée isolément ,  la  perte  a  été  de  2,78  du  plomb  contenu 
dans  le  minerai  cra. 

Les  cbifflres  qui  précèdent  établissent  qu*un  four  à  vent  tenu 
en  activité  constante,  et  dans  lequel  on  traiterait  seulement  par 
jour  5  tonnes  de  galène  crue  à  SO  %  de  teneur,  lancerait 
annuellement  dans  Tatmosphère  114  tonnes  de  plomb  repré* 
sentées  par  une  valeur  de  fr.  5SÛ00, 

Bendment  métaUurffùfue.  —  Dans  les  évaluations  que  nous 
avons  Êûtes  précédemment ,  il  a  été  admis  que  Técart  moyen 
inbérent  à  la  fabrication  proprement  dite,  était  de  10  %  du 
plomb  contenu  dans  le  minerai  ;  les  usines  qui  fondent  au  réver- 
bère des  galènes  très-riches  en  plomb,  peuvent  rester  en  dessous 
de  ce  chiffre ,  mais  aussi ,  combien  d*autres  ne  le  dépassent- 
elles  pas? 

Presque  toutes  les  grandes  usines  traitent  d'ailleurs  dos 
galènes  argO!iiin>r«^s  dont  la  gangue  nécessite  l'emploi  du  fuurà 
cuve;  le  plomb  d'œuvre  est  ensuite  patlinsoni^  et  coupellé; 
souvent  on  procède ,  en  outre,  à  la  réviviGcation  des  litbar^es. 
Ces  diverses  opérations  déterminent  de  nouvelles  pei  ics  de 
métal ,  et  l'on  peut  dire  que  pour  les  usitios  les  mieux  dirii^'i'es , 
l'écart  total  et  définitif  entre  la  t«'neur  du  minerai  et  lerendemont 
métallique  est,  dans  ce  cas ,  de  iA  h  13  °/o. 

Les  métaux  perdus  sont  entraînés,  pnrtic  par  îos  scories, 
partit^  p.ir  Ips  fumées;  ces  dernitres  iniervcnant  dans  la  pprin 
totale  pour  plus  des  3/4,  on  ne  s'élolj^nera  pas  bf^nin^oiip  dr  la 
vérité  en  admettant  que  dans  les  usines  où  Von  [va\w  dt  s 
minorais  afi^'i  iitifères ,  la  pert^  due  h  la  volatilisation  est  d  au 
moins  10  %  du  plomb  conit  iiu  ;  cm  fncorc  ce  chilTre  devrait-il 
être  majoré  pour  des  minorais  contenant  moins  de  50  car 
nous  avons  |)ris  colle  tnieur  comme  type  et  l  iiii  sait  que,  pour 
lies  minerais  do  même  nature ,  le  rcûdement  ait  it>Ui'  est  en 
rapport  inverse  de  la  teneur. 


m 


CONDENSATION 


EFFET  UTILE  DE  LA  GONDBEfSATION  PAR  YOIB  8ÊGHB. 

Voyons  iDaintenam  quel  est,  dans  la  pratique,  Teffetotile 
des  canaux  de  condensation  employés  le  plus  généralement 
pour  atténuer  l'influence  de  ces  pertes  immenses  sur  le  prix  de 
revient  du  métal  fabriqué. 

Les  canaux  ordinaires  dans  lesquels  se  rciuioni  les  produits 
volatilisés  ou  entraînés  mécaniquement ,  ne  restituent  qu'une 
fraction  assez  minime  du  i  loinb  perdu  pendant  le  traitement 

La  bonincalion  rraiisable  de  ce  chef  varie  suivant  la  manière 
dont  ont  éit' établis  les  canaux,  et  leur  effet  utile  dépend  de 
diverses  circonstances  qu'il  est  presqu'impossibic  de  préciser 
exactement;  on  pourra  cependant  apprécier  l'influence  relative 
des  éléments  mis  en  jeu,  par  Tinspection  du  tableau  suivant , 
qui  résume  les  observations  faites  sur  une  longue  période  et 
dans  une  même  usine. 


DISPOSITION  DBS  CWAVX. 

TIRAGE 

EFFET  î  riLE. 

RAPFOKT 

• 

CUEMraËE 

ENTRE 

:/> 
Ui 
•UJ 

LONGOEUR 

VIDE 

SnitTACE 

LE  POIDS  DU  PLOMB 

fOTAU. 

m. 

MTtRIBUa. 

m.  c. 

D£ 

rKOTTBMENT 

m.  q. 

nAïïTBoa 

MOTBICB. 

m. 

1 

GO.NDEKSÊ  ET  CELUI 
OU 

PLOMB  COaOKMSARLE. 

S19 

47m 

m  { 

i8eo 

m 

me 

7609 

iOO  i 

On  voit  d'ai)rès  ces  chilTrcs  que  le  rendement  des  canaux  est 
en  rapport  intime  avec  leur  vide  intérieur  et  avec  la  surface 
qu'ils  présentent;  nons  dirons  de  plus  qup  ces  résultats  sont 
exceptionnellement  favoral>les  et  qu'ils  ne  sont  atteints  que  par 
un  très-petit  nombre  d'usines. 


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1 


DES  PmÉBS  rLOWBDSES.  375 

Perte  en  argeid.  —  Tous  les  mioerais  de  plomb  son!  plus  ou 
moins  argentifères ,  mais  les  fumées  qui  se  dégagent  pendant 
le  traitement  métallurgique  n*entratnent  généralement  qu*une 
quantité  trlis^restreinte  de  métal  précteus.  C*est  ainsi  que  dans 
les  essais  comparatife  que  nous  venons  de  rapporter  «  il  a  été 
obsenré  que  la  perte  totale  en  argent  ne  s*était  élevée  qu*à 
0,0068  %  lors  du  traitement  des  minerais  crus ,  taudis  qu'elle 
avait  été  nulle  avec  les  minerais  grillés. 

Il  est  peu  d*asines  où  Ton  constate  une  perte  en  argent  quel- 
que peu  notable,  et  dans  la  plupart  d*entre  dles,  le  roulement 
général  accuse  même  un  boni. 

Quoi  quil  en  soit,  c*est  principalement  sur  la  perte  eu  plomb 
que  doit  se  porter  rattention  des  fabricants. 

Nous  venons  de  voir  que  les  fabriques  les  mieux  dotées  80us 
le  rapport  de  la  condensation  ne  recueillaient  que  le  quart  des 
naUères  utUeê  cmdeitsables;  les  fondeurs  ne  reculeront  donc 
pas  devant  les  dépenses  que  nécessiterait  TérecUon  de  nou- 
veaux appareils  propres  à  diminuer  la  prodigieuse  quantité  de 
métal  qu'ils  évacuent  dans  Tatmosphère. 

NOUVEL  APPAREIL  DE  CONDENSATION. 

C'est  en  nous  plaçant  à  ce  point  de  vue  que  nous  avons 
cherché  à  combiner  un  s^rstème  de  condensation  plus  simple 
que  ceux  qui  sont  employés  en  Angleterre ,  mais  beaucoup  plus 
complet  que  ceux  que  Ton  adopte  généralement  sur  le  continent. 

Principe  sur  Uquet  U  est  fondé.  —  Voici  le  principe  sur  lequel 
repose  notre  procédé  : 

Dans  la  conduite  qui  sert  de  véhicule  aux  produits  de  la  com- 
bustion des  foyers  métallurgiques,  on  injecte  de  hi  vapeur  d*eau 
en  quantité  telle  que  toutes  les  parties  du  courant  gazeux  en 
soient  imprégnées  ;  on  condense  ensuite  cette  vapeur  et  chaque 
goutte  d'eau  infiniment  petite  qui  se  forme  frappe  et  abat  la 
particule  condensable  du  courant  qui  lui  correspond. 

Les  points  de  contact  étant  ainsi  multipliés  à  l'infini,  la  con- 
densation est  rendue  aussi  complète  que  possible. 


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S76  CONDENSATION 

Description  (le  i*appareU,  —  Gloire  appareil  est  représenté  dans 
la  planche  19. 

Il  se  compose  de  deux  chambres  A  et  B  dont  le  fond  incliné 
est  recouvert  d*une  hauteur  d*eau  déterminée  par  le  niveau  x-y 
que  Ton  maintient  constant. 

TiOs  fùmées  pénètrent  dans  la  chambre  A  par  Textrémîté  E  dé 
la  eonduîte  venant  des  fours,  et  se  dirigent  longitudinalement 
vers  le  coude  G  qui  les  introduit  dans  la  chambre  B. 

Deux  jets  de  vapeur  d'eau  sont  lancés  par  les  buses  b  b. 

En  an  ivaiu  dans  la  capaciléB,  le  courant  gazeux  est  Jonc 
parfaitoniont  saturé  de  vapeur;  il  est  de  plus  quelque  peu 
refroidi  déjà,  tant  par  celle  dcrnii-re  ({uo  par  son  contact 
avec  leaii  constamment  renouvelée  qui  forme  le  sol  do  Tappa- 
rcîl,  et  enfin  par  la  détente  qui  résulte  de  la  différenco  des 
sections. 

La  chambre  Best  barrée  vers  son  milieu  par  un  obstacle  com- 
posé de  deux  mars  verticaux  à  claire-voie  m  «  m ,  dans  Tinter- 
valle  desquels  on  a  disposé  des  boules  de  grès  creuses  et  per* 
forées,  parfaitement  semblables, du  reste,  à  celles  que  Ton 
emploie  dans  les  fiabriques  de  produits  chimiques  pour  la  con- 
densation de  Tacide  chlorhydrique. 

Un  bassin  II  est  placé  sur  la  voilte  et  laisse  tomber  par  un 
fond  perforé  une  pluie  d'eau  froide  qui  se  répand  à  la  surface 
et  à  rinlérieur  des  boules  de  grès. 

Le  courant  gazeux  se  refroidit  en  traveri^ant  les  interstices 
ménagés  entre  ces  boules;  la  vapeur  se  condense,  et  leau  ainsi 
formée,  s'ajoutant  à  celle  qui  est  tombée  en  excès,  entraîne  avec 
elle  vers  le  fond  de  Tappareil  tous  les  produits  condensables, 
solubles  ou  insolubles ,  que  le  courant  tenait  en  suspension. 

Les  corps  Insolubles ,  et  notamment  tous  les  produits  plom* 
beux,  traversent  la  couche  d*eau  et  tombent  sur  le  fond  incliné 
qui  les  dirige  vers  le  canal  longitudinal  KK  >  où  ils  se  tassent, 
et  d*oti  on  les  enlève  facilement;  à  cet  effet,  le  fond  delà 
partie  N  dn  canal  est  disposé  sous  forme  de  plan  incliné  dont 
le  sommet  se  trouve  hoi*s  du  liquide;  les  produits  condensés 
sont  relevés  sur  ce  plan  où  on  les  laisse  égoutler  avaiii  de  pro- 
céder à  leur  extraction  déiinitive. 


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m  mtfBBt  I»I.OIIBBt]SBS.  377 

Les  p&rticnleB  solides  qui  auraient  été  entraînée»  par  le  cou- 
rant d*eao  en  dehors  du  canal  KK  viennent  se  déposer  dans  un 
labyrinthe  LL  que  ie  liquide  traverse  avant  d'être  évacué  par 
un  déversoir. 

D*nn  autre  côté ,  tontes  les  matières  condensées  dans  l'appa- 
reil en  dehors  de  Tobstacle  précédemment  décrit ,  viennent 
également  se  réunir  dans  le  canal  KK;  à  cet  effet,  les  murs  qui 
séparent  les  chambres  A  et  B  du  dit  canal  reposent  sur  des 
voûtes  YV  constamment  immergées;  des  ouvertures  pratiquées 
dans  le  mur  MM  et  dans  le  prolongement  de  ces  voûtes,  per- 
mettent de  repousser  vers  le  canal  KK  les  matières  qui  pour- 
raient adhérer  au  fond  incliné. 

Au  sortir  de  l'appareil ,  un  puissant  jet  de  vapeur  lancé  par 
la  buse  ^  dans  le  sens  dn  courant,  restitue  à  ce  dernier  une 
partie  de  son  intensité  primitive. 

Un  manomètre  placé  en  un  endroit  convenable  du  canal 
indique  la  dépression  intérieure .  et  permet  de  régler  la  venue 
d'eau  dans  les  chambres,  de  manière  à  ce  que  la  condensation  s'y 
produise  dans  les  conditions  tes  moins  déravorables  au  tirage. 

Il  est  naturellement  indispensable  de  pincer  l'appareil  à  une 
dislance  telle  des  fours  que  les  gaz  soient  suôisamment  rcrt oidis 
pour  que  leur  température  ne  s'oppose  pas  à  la  condensaiioii  de 
la  vapeur  injectée. 

Nous  avons  établi  précédemment  que  le  vide  des  canaux 
simples ,  ainsi  que  la  surface  de  frottement  quils  présentent, 
influaient  de  la  manière  la  plus  directe  sur  leur  efl'ei  utile  ;  on 
doit  donc,  pour  augmenter  les  chances  de  succt's,  employeur  des 
appareils  aussi  vastes  que  i>ossiblo  et  construits  ,  on  outre  ,  do 
façon  ù  mil liip lier  les  points  de  contact  entre  les  fumées  et  le 
périmètre  intérieur. 

Dans  ce  but,  on  disposern,  suivant  le  sens  du  courant  giizcux, 
uîie  série  de  cloisons  parallèles  qui  diviseront  les  fnmé  s  on 
autant  de  tranches  distinctes;  ces  cloisons  pouirunt  être  l'allés 
de  plaques  de  grès  brut,  0'\  bien  de  briques  pet  rurées  et  cimen- 
tées entre  elles  par  du  plâtre;  celle  di-riiic  re  disposition  [)''nn('t 
de  construire  à  bas  prix  des  cloisons  tiè.s-éievêes  ,  parfaitement 
Stables  et  n'ayant  qu'une  demi-brique  d  épaisseur. 


378  CONDENSATION 

Dans  (DUS  les  cas,  les  matériaux  employés  doivent  être  choisis 
de  manibrc  h  ne  pouvoir  pas  se  détériorer  parTaction  acîde  des 

paz  ;  il  osi  ('■vident ,  en  effet ,  que  U-s  produits  gazeux  qui  résul- 
tent du  traitement  des  minersis  sulfurés ,  douneront  lieu  «  daus 
ces  conditions ,  à  une  assez  forte  proportion  d*acide  snllUrique. 

Il  importe  donc  que  les  matériaux  dont  on  se  servira  soient 
peu  solubles  dans  cet  acide  ;  on  obtiendra  aisément  ce  résultat 
en  composant  les  maçonneries  de  briques  formées  de  parties 
éjîalcs  de  terre  et  de  coke,  et  en  i)Iombant,  en  outre,  les  tôles  et 
ferrailles  qui  pourraient  entrer  dans  la  construction. 

Si,  pntir  une  raison  quelconque,  il  y  avait  obstruction  partielle 
des  imorsiices  îaisî^és  ontn  les  boules  du  condenseur,  il  suffirait 
d'auj^nienter  momentanément  la  venue  d'eau  ,  ou  de  projeter 
avec  une  pompe  à  incendie  un  fnrt  jet  d'eau  sur  les  faces  anté- 
rieures desmnrs  h  clairc-voie  qui  limitent  l'obstacle. 

Il  nous  reste  entin  à  prévoir  le  cas  où  la  proportion  de  fumée 
serait  extraordinairement  forte  et  loeouvrirait  le  bain  dos  cham- 
bres d'une  «épaisseur  de  menu  charbon  sutlisante  pour  contrarier 
le  refroidissement  du  courant  gazeux  par  le  liquide  avec  lequel 
il  doit,  autant  que  possible,  être  en  contact  immédiat. 

H  conviendrait,  dans  ce  cas  particulier,  d'élever  suflisamment 
les  voiUes  ménagées  dans  les  murs  internes  des  chambres,  pour 
que  le  sommet  en  fût  émergé  par  une  baisse  de  (jueltiucs  centi- 
mîîtres  du  niveau  du  liiiuide;  quand  on  voudra  déhari  asser  le 
bain  des  matières  noltantes,  il  suffira  alors  d'arrêter  la  venue 
d'eau  jusqu'à  ce  que  toutes  les  impuretés  aient  été  entraînées 
dans  le  canal  de  décharge,  aussi  bien  par  reii'el  du  courant  que 
par  l'action  des  rablcs  iulroduits  par  les  ouvertures  pratiquées, 
ainsi  qu'il  a  été  expliqué ,  dans  le  mur  M  M. 

En  allure  réguli(*>re,  les  matières  légères  seront  du  reste 
inccssamuieal  entraînées  vers  le  canal  en  suivant  le  déve- 
loppement des  chambres,  puisque  le  courant  de  l'eau,  de  la 
vapeur  et  des  gaz,  suit  cette  môme  direction. 

Ilecherchons  maintenant  (piels  peuvent  être  les  avantages  du 
système  de  condensation  que  nous  proposons  sur  ceux  que  l'on 
emploie  d'habitude. 


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DES  FUMÉES  PLOMBEDSES. 


379 


mOONVÊNIBNTS  DB  LA  GOKDEIISATIOR  PAB  VOIE  SÈCHE. 

ludcpcndammenl  dp  ses  effels  tout  au  moins  médiocres,  la 
condensation  par  la  voie  sî'clio  présente  UDC  jutiuilé  d'iuconvé- 
nicntii;  en  vuici  quelques-uns  : 

Il  faut  donner  aux  canaux  un  développement  énorme;  la 
section  se  rélrécissanl  en  même  temps  que  les  dépôts  se  l'orment, 
il  en  résulte  que  la  vitesse  du  coui-anl  gazeux  au^'mente  inces- 
samment pendant  toute  la  période  du  traitement;  le  travail  doit 
être  interrompu  pendant  un  temps  suflisant  à  renlôvcmont  des 
produits  condensés,  auquel  on  ne  peut  d'ailleurs  [uocéder 
qu'après  l'entier  refroidissement  des  parois:  l»'^  dépôts  obteruis 
contiennent  beaucoup  d'impuretés  nuisibles  au  traitement 
qu'ils  ont  ultérieurement  à  supporter. 

AVANTAGES  DB  L*APf  AREIL  PKOPOSB. 

Dans  Tappareil  qne  noas  avons  décrit  : 

Les  frais  de  constractîon  sont  minimes,  car  ils  ne  dépasseront 
pas  ia  somme  de  fr.  5000  pour  nne  usine  de  moyenne  grandeur. 

La  dépense  en  vapeur  d'ean  est  pour  ainsi  dire  nulle ,  les 
usines  possédant  toutes  des  machines  dont  la  décharge  peut 
être  utilisée  avec  d'autant  moins  d'inconvénients  que  la  tempé- 
rature en  étant  peu  élevée,  la  condensation  sera  produite  par 
une  failde  quantité  d'eau. 

Les  frais  de  main-d'œuvre  sont  insignifiants ,  puisque  l'opéra- 
tion marclic  seule  et  qu'il  n'y  a  qu'à  extraire  de  temps  en  temps 
les  produits  entraînés  dans  le  canal  collecteur  et  les  iiassins 
de  dépdt. 

Les  fumées  pîombeuses  recueillies  seront  très-pures  parce 
que  l'eau  des  chambres  les  aura  débarrassées  des  acides  et  sels 
solubles ,  ainsi  que  des  poussières  de  ciiari)on. 

Enfm  ,  les  seuls  frais  spéciaux  d'une  certaine  importance 
sont  ceux  qu'exige  le  maintien  du  niveau  d'eau,  tant  dans  les 
chambres  que  dans  les  bassins  supérieurs  ;  celle  dépense , 
représentée  par  la  mise  en  jeu  d'une  pompe  de  2  ou  3  chevaux- 
vapeur,  sera  très-abordable. 


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380  CONDENSATION 

L*effet  utile  du  système  ne  peut  pas  être  é^luéà  priori,  mais 
on  doit  admettre  qn*il  sera  considérable  ;  passons  en  effet  rapi- 
dement en  revue  les  principales  conditions  théoriques  d*ane 
bonne  condensation ,  et  voyons  comment  elles  ont  été  réalisées 
dans  notre  appareil. 

1«  Faible  tfUessê:  Le  courant  gazeux,  saturé  de  vapeur  d*eaQ, 
vient  déboucher  dans  une  chambre  de  très-grande  section. 

S*  Beftoidi&sement  :  Les  gaz,  imprégnés  d*abord  de  vapeur 
plus  froide  qu^eux ,  se  dilatent  en  entrant  dans  Tappareil  ;  ils 
se  trouvent  de  plus  en  contact  avec  le  bain  liquide  et  sont  enfin 
arrosés  par  une  pluie  d'eau  froide. 

>  Fretiement:  Les  cloisons  parallèles  disposées  dans  le  sens 
du  courant  auront  une  surface  énorme. 

Enfin, l'application  du  principe  sur  lequel  repose  essentielle- 
ment le  procédé  et  qoi  consiste  à  condenser  la  vapeur  d'eau  au 
sein  même  du  courant  gazeux,  déterminera  à  elle  seule  une 
condensation  des  plus  énergiques. 

En  supposant  l'appareil  en  activité,  il  importe  de  remarquer 
qtio  l'on  pourra  toujours  surexciter  ou  modérer  l'action  con- 
densa l  ri  ce  suivant  les  exigences  du  tirage  des  fours  de  l'usine  ; 
il  suûira  de  modifier  les  quanti ic;>  d'eau  et  de  vapeur  iujeGiées. 

POSSUMUTÉ  n'APPLiaUER  €E  MODE  DE  CONDENSATtOiN  ▲  J>'AUTA£» 

INDUSTRIES. 

Nous  n'avons  encore  considéré  que  la  condensation  des 
fumées  plombeusos,  ruais  il  esi  facile  de  voir  que  le  procédé 
que  nous  projKisous  peut  élrc  appli^piT'  à  toutes  los  fabriques 
qui  ont  iulérêl  à  ne  rejeter  dans  ralnu)s[!liiio  que  'l<'s  ga/,  |)lus 
ou  moins  dépouillés  des  matières  (ju  ils  tenaient  en  suspension, 
soit  que  ces  deniiùres  puissent  être  utilisées  daur,  l'usiuo ,  ou 
que,  i>ar  leur  nature,  elles  soient  susceptibles  de  causer  du 
dommage  aux  propriétés  voisines. 

ïruileinent  de  la  bleude.  -  b.iu.s  les  usines  à  plomb  il  est  rare 
que  la  nature  des  minerais  li  ailés  puisse  rendre  opportune  la 
condeiisaii(Hi  de  produite  autres  que  les  fumées  plombeuses; 
il  n'en  est  plus  de  même  daus  les  usines  à  ^iuc  qui  se  iivicnt 


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DES  FUMÉES  PtOMBEUSi^. 


381 


an  traitement  de  la  blende,  car  elles  rejettent  des  quantités 
immenses  diacide  suUureux  dont  la  transformation  même  par- 
tielle en  acide  sulfuiique  serait  grandement  à  désirer. 

L'obtention  économique  de  ce  produit  accessoiro  viendrait 
bonifier  notablement  le  prix  de  revient  du  métal  et  atlc^nurrait 
les  récriminations  des  propriétaires  voisins  auxquels  il  faut 
souvent  allouer  des  redevances  onéreuses. 

Transformation  de  fucide  siLlfureiLx  en  acide  sutfurique.  — 
Notre  appareil  ne  diffère  pas  essenticlleiijL'al  des  chambres 
de  plomb  des  fabriques  d'acide  suiluriquc  ,  ei  par  l'injcclion 
daiis  le  conilcnseur  (l'ur.o  proportion  convenaliîe  de  vapeur 
niireuse ,  il  est  évident  que  cet  acide  se  produiiail  ou  (luautilé 
très-notable.  ' 

Présence  de  l'acids  sulfuriqiie  dans  tes  fumées  condensées  par 
voie  sèche.  —  L'acide  sulfurique  .se  luran^  d'ailleurs  assez 
facilement  de  luiUe.s  pièces  dans  les  conditions  oiilinairtvs  dt-s 
canaux  d'usiues;  ce  fait  d  observation  se  trouve  cunlinné  par 
Taiialyse  chimique  suivante  qui  précise  la  composition  dos 
fumées  condensées  en  par  l'une  des  grandes  usines  du 
pays  qui  traite  simultanément  des  minerais  de  zinc  cl  de 
plomb. 


On  nous  concédera  que  si  un  résultat  semblable  a  été  constaté 
dans  la  simple  condensation  par  voie  sèche,  l'emploi  de  notre 
système  surexciterait  singulièrement  la  formation  de  l'acide 
sulfurique  dans  l'appareil  qui  a  été  décrit. 

il  ue  suffit  pas  cependant  de  produire  un  acide  salfbrlque 
aussi  dilué  que  celui  qui  se  condensera  dans  le  iNdn  des 
chambres;  avant  de  penser  à  rutiliser,il  faut  donc  le  concentrer. 

CmuntraUon  Aonomique  du  Uquide  chargé  d*acUte  sulfanq  uc. 
—  Toutes  les  usines  métallurgiques  sont  à  même  d*effeoCuer 
très-économiquement  cette  opération  complémentaire  : 


Sulfate  ferreux  . 
Sulikte  sincique. 
Sulfate  de  plomb 


3J5 
43,90 

8i,g5 

100,00 


Acide  sulfurique  libre. 
Ghar])on,  débris,  etc. 


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38i  CONDENSATION  DES  FUMÉES  PUMffiEUSES. 

Au  sortir  du  labyrinthe ,  le  liquide  sera  conduit  par  un  chenal 
dans  une  partie  du  développement  des  canaux  où  la  tempéra- 
ture ainsi  que  le  courant  gazeux  auront  une  intensité  suffisante 
pour  déterminer  une  évapqration  très-rapide;  le  radier  de  la 
portion  de  canal  ainsi  appropriée  entre  les  fours  et  le  con- 
denseur recevra  une  forme  concave,  qui  la  transformera  en 
véritable  cave  d'évaporation,  pouvant  à  peu  de  frais  recevoir 
des  dimensions  telles  que  la  concentration  du  liquide  y  soit 
aussi  accélérée  qu'on  le  désire. 

L'acide  ayant  été  ainsi  amené  au  degré  de  concentration 
exigé,  sera  extrait  de  sa  cuve  artificielle,  et  vendu  tel  quel  s'il 
ne  peut  être  utilisé  directement  dans  Tusine. 

Ceux  qui  douteraient  de  l'excessive  écondmie  du  mode  d'éva- 
poration  que  nous  venons  d'exposer ,  n'auront  qu'à  prendre 
connaissance  des  résultats  obtenus  depuis  4  ans  h  la  fabrique  de 
produits  chimiques  de  Védrin ,  prt\s  de  Namur.  M.  l'ingônicur 
F.  (lelMarmol  y  iiril,  drs  1857,  un  brevet  d'invention  pour  l'ap- 
propriation d'une  partie  des  canaux  d'usine  à  l'éva poration  des 
lessives  de  soude  ;  à  3  mètres  de  distance  d'un  four  à  soude  ,  et 
dans  la  conduite  de  fumée  ,  il  disposa  un  bassin  de  concentra- 
tion d'une  surface  de  'i'"',50  ;  la  quantité  d'eau  évaporée  par  cet 
appareil  aussi  simple  qu'économique ,  atteignit  facilement  U  à  7 
mètres  cubes  en  24  heures. 

Ces  données  pratiques  permetleni  d'apprérier  la  facilité  avec 
latp.ielle  les  usines  métailurj^'iques  peuvent,  le  cas  échéant, 
évaporer  des  quantités  (juelconques  de  liquide  en  utilisant  tout 
simplement  la  chaleur  et  la  vitesse  du  courant  gazeux  qu  cva- 
cucnl  leurs  nombreux  fuyers. 

Sulfate  de  zitic.  —  Ce  ((ue  nous  venons  de  dire  au  sujet  de 
la  concentration  de  l'acide  sulfuri(iue.  s'applique  mot  pour  mot 
au  traitement  du  sulfate  de  7.inc  ([ui  se  produit  en  quantité 
C0nsidéral)Ie  lors  du  grillag(;  d(>  la  blende,  et  qui ,  par  l'ciuitlui 
du  système  i^roposc,  resterait  en  dissolution  dans  le  liquide 
du  condenseur. 

i«  Biti  im 


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M.  ARHAND  FALtlZE. 
Page  3^  —  lyotler  l'artide  eî'après. 

CUiNDENSATION  DE  L'ACID£  SULFUREUX. 

Dans  bien  des  cas  de  rindustrie ,  la  condensalion  pure  et 
simple  de  rac!de  sultUreai  serait  déjà  considérée  comme  un 
résultat  suffisamment  avantageux,  pour  que  l*on  pût  se  dispen- 
ser de  chercher  à  aller  au-delà. 

Remarquons  en  effet  que ,  dans  une  usine  métallurgique , 
Toxydation  d*une  portion  quelque  peu  importante  de  Tacide 
sulfureux  ne  peut  être  réalisée  qu'à  la  condition  d'isoler  ce  gaz 
des  produits  de  la  combustion  du  charbon  ;  il  faudrait  donc 
modifier  entièrement  les  fours  de  grillage  généralement  em- 
ployés ,  Ci  il  on  r(^siilterait  de  nouveaux  frais  dont  Timportance 
compenserait  souvent  la  valeur  de  l'acide  sulfurique  recueilli. 

Consid(''rÔp  au  point  de  vue  plus  reslrcint  de  la  condensation 
dn  l'acido  suilun-ux  ,  la  question  ne  présente  plus  de  diificuUt'' 
réellement  s(''rieuse,  et  il  suffira  de  jeter  un  coup  d'œil  sur 
l'appareil  proposé  pour  s'assurer  qu'il  réunit  la  plupart  des 
condilions  de.  snccf^s  exigées. 

I.e  des  chambres  qui  tiendra  en  dissolution  l'acide 

sulfureux  condensé  ne  devra  plus  éire  concentré  :  il  sera 
simplement  évacué,  soit  dans  des  terrains  pouvant  neutraliser 
ou  absorber  l'eau  acidulée,  soit  dans  tout  autre  endroit 
convenable. 

Utfge.     mi  1802. 


Bmim.  —  Pftge  37.),  ligne  2  en  rtmoAlint  :  le  rendeaieiit  m  four, 
(tfe;^  Il  perte  au  foar. 


RBGHERCHES  SUR  L'INDUSTRIE  GOHPARÉB. 


»  pat.  .  il  Munel  à  md  rkwnanMUral  «jiiiraroadî 

M  Inut  ce  dont  il  ernil  |ioiiTolr  tirer  bon  |i«rli, 

1'  ri  chrrrhe  a  (icrfril  iDijiirr...  b'cit  ain*i  qii'i'tit 
tt  l'roredc    loti*    crut    auiquclt  In  tcicnce  e>t 

Sn»  parti*.) 


AU  POINT  DE  VOE 

DB  LlGOKOHiB  DU  COMBUSTIBLE,  DE  lA  MAIN-D'ŒUVRE, 
DES  FRAIS  DINSTALLATION  ET  ^ENTRETIEN, 

PAR 

P.  HAVBEZ, 

lugéaiciir  dos  minet  «  profeiMtir  A  l'âooU  de»  «rit  indwIrifU  «1  <ioa  ntiaw  de  Lille. 


SOMMAIRE. 

Préliminaires.  —  §  1.  Analogies  entre  les  appareils  de  toutes  les  in<his!rics 
spécial^!;.  Importance  d'anc  élude  comparative  générnie.  Chssiticâtiou 
des  appareils.  Classes  non  encore  étudities  —  §2.  Emploi  du  chargement, 
du  déplacement  et  du  ddchargcmcnt  méthodiques  et  automatiques  pour 
diminuer  lei  lirait  de  maln-d'onvre,  de  ceasomoiatioiit  d'établiseemeat, 
el  Mgmeiitar  It  prodoetion.  Beaes  de  la  claasiflcaUoD  et  de  rapprécfation 
des  appareils  pour  mettre  les  corps  en  contact.  —  §  5.  Application  aux 
fonmeamu  ClasslAcation  et  appréciation. 

Première  partik.  —  F<»wn  non  méthodiques.  —       Systèmes  où  le  cooi'- 
bustible  est  en  contact  avec  la  substance  k  traiter.  U^ages.  Description. 
Appr<?ciation.  —  §  il.  Systèmes  oii  la  flamme  senlo  est  mise  en  conlatl. 
Fours  à  réverbères ,  «  dômes.  Usages.  OimeDSions  comparées  Apprécia- 
TOME  XI.  95 


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384  POLUS^ET  FOURNEAUX  COMPARÉS. 

liôu.  —  §  ''.  Systèmes  oii  lo  solide  à  cbauflcr  eè-t  isoltî.  Fours  j  moufTles  . 
;i  cornues pn  roi  s  creuses.  l"f»agcs.  Dimensions  coniparocî..  lufluencô 
dus  niati  riaiix  ol  des  formes  sur  l'économie  du  COHilHiStible.  —  §  7.  îjys- 
tàines  où  te  solide  est  agilu  ua^caDiqueoioiit. 

Deuxième  partie  —  Fours  méiUodiques  rertieanx  ou  très  inclinés.  — 
§  8.  Sysleuies  où  le  solide  est  mêlé  au  comhusiible.  —  §  9.  SystèracF  où 
la  flamme  seule  se  mêle  au  solide  ii  traiter,  l  sages.  —  §  10,  Systèmes  ou 
le  sulitle  est  isolé  de  lâ  flamme.  Description  des  foursii  coriuuiJi  verticales 
de  Chenol,  deFouscbard,  de  Crespel  Dullisse,  d'Appuli,  de  Pauwels, 
de  Cîirvillc.  Modes  de  défournemenl  et  d'enfourn^moul.  Couiparaisoii  et 
a|j|)rL'cialion.  Usages  nouveaux. 

iKoisiÈMi.  i  AiiTiL.  —  Fours  inéthodiquis  peu  inclinés  où  le  miide  est 
drplacc.  —  ^  11.  Systèmes  a  hélice.  Description  dos  fours  Rolland, 
Cûviel ,  Do\\cr ,  Mac-licnry.  roniparaison  avec  les  fours  verticaux  Cas 
où  il  faut  les  préférer  —  §  12,  Système  à  cylindre  incliné  tournant. 
Apprécialioo.— §  13.  Syslène  à  cylindre  roulant  de  M.  Vical.— §  li.  Sys- 
tèmes avec  chaiucs  de  Vaucanson.  Détails  sur  le  four  de  Mac-Henry  — 
§  15.  Systèmes  à  waggons  et  à  chenils  de  for.  Four  de  Ghalletoo,  de 
Demimuid,  de  Colas.  Four  k  sole  tournante  do  Dumery.  —  §  16  Foart 
A  réverbères  à  soles  multiples  superposéss. 

QuATUÈME  fAMXBL  FouTt  méthoàiq¥Êi  ùà.  h  pàhê  d'ûnkie  de  la 
fimmê  t$  déplace.  §  17.  Système  h  foyer  mobile.  Four  de  Barbîsr  et 
Colas-  —  §  18.  Systèmes  à  registre ,  U  rcgénérsleurs.  Poor  de  Siemens 

CoMCLiJSiOHS  sur  les  avsDlsgst  al  lês  iseoMéttleDls  de  chaque  système  de 
foars ,  ei  aar  le  choix  h  faire  dans  les  divers  «sages  spdciioai. 


PRËLIMINAIMS. 
»  i- 

ANALOblBS  ENTR8  LES  4PPABGUS  DE  TOUTES   LES  IHDIISTiaBS 

SPÉCIALES.  IMPORTANCE  D^UNE  ÉTUDE  COMPABATITB  CÉHÉBALE. 

CLASSIFICATION  DES  APPAREILS.  CLASbES  NON  ÉTIDIÈES. 

Lorsque  Ton  considère  le  grand  nombre  d'opérations  com- 
munes aui  diverses  industries  spéciales,  et  Tanalogie  qui  doit 
exister  entre  les  npiiarcils  de  chaque  esjièce  d*opéraUoD ,  on  est 
Il  uppé  des  imporiants  résultats  que  Ton  peut  retirer  de  la  com- 
paraison de  ces  appareils. 


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P0tiB2>  ET  FOUaNfiALX  COMI  ÀRÈS.  38$ 

Eu  eilei  i*"  Les  perfecUonnemeuLs  réalisés  par  les  engins 
d'une  iadustrie  spéciale  pourront  être  connus  et  employés 
par  les  autres  (  i  ). 

5»  On  pourra  évaluer  la  dépense  de  force,  de  main-d'œuvre 
et  (le  matières  premières  de  lous  les  appareils  analogues; 
apprécier  par  là  leur  effet  utile  relatif;  connaître  et  éloigner 
toutes  les  circonstances  défavorables ,  et  arriver  ainsi  aux  lois 
générales  pour  opérer,  dans  tous  les  cas,  le  plus  économique- 
ment possible. 

3"  On  pourra  eslimer  à  sa  juste  valeur  toute  iiiveuliou  nou- 
velle, l'enregislrer  à  sa  vraie  place  «  et  lui  donner  le  rang 
qu'elle  doit  ocnipcr  dans  l'industrie  (2). 

V  Enfin,  eu  luisant  connaître  aux  inventeurs  l'état  actuel  de 
l'industrie  sur  les  appareils  dout  ils  s'occupent,  ils  jjourront 
apprécier  leurs  prétendus  pcrfeclionnemeuls.  Acluelicmcnt,  les 
rciiseiyuemenls  s<tnl  Iclleuieut  épars  dans  les  traités  de  fabri- 
catious  spéciales,  que  les  induslricls  u'ont  ni  le  temps,  ui  les 
moyens  de  coordonner  tous  les  appareils  employés  dans  un  but 
doiiné. 

Lorsque,  poussé  par  cette  grande  importance  d  une  sci^wce 
des  appareils  comparés  y  qui,  pour  abréger,  peut  so  nommer 

industrie  comparée  (3),  ou  cherche  à  envisager  avec  ordre 


(1)  Il  y  a  (renie  ans,  la  plujori  des  appareils  aotomiiiiqncs  de  l'industrie 
moderae  o'tixislaieni  pus  ;  uu^si ,  n'ayani  aucttfl  ttuércl  a  â'uccup&r  d'eagin» 
asspz  grossiers  partûul,  les  traités  indostricls  n'ont  décru  r(ue  les  fubrica- 
lioQâ  âpéciaies.  àcluellemeol  que  Icb  appuruiis  i>oui  devenue  la  chosa  cupi* 
taie  dans  toute  iiutanlri*^  il  «it  lenps  qu'ils  s'éladieDl  à  part,  que  leur» 
progrès  se  propagent  d'nne  fabrfcalioft  à  Twir*,  et  que  Im  «eieacM  indiit* 
trieU«a,  cessant  de  suivre  timideoient  In  rontine,  possèdent  les  rè^ende 
tons  les  perfeetionnements  et  prdvoysDt  les  inventions  fécondes. 

(S)  Il  snffit  de  lire  l'article  imention  du  Dictionnaire  des  arts  et  maonfae- 
tores  pour  rester  convaincu,  avec  M.  Laboulaye,  que  is  plaie  acloelle  de 
l'induslrie  est  l'absence  d'an  triage  parmi  les  inventions. 

(H)  C'est  aussi  puur  abréger  qu'arwlomt*  comparée  a  été  substitué  à 
scirjiip  flr-;  nrfjaiu's  comparés.  Nous  ferons  remarquer  à  cette  ucca^iun  que 
i  (tnatomic  oiinyari:i-  nr^t  a  I  f'^.ji  d  de»  anatomies  si>i'(  ia'ps ,  ce  qu'est  l'm- 
duitrie  compiifKf  u  i  e^ard  ûné  tudiutnes  spéciales   Lta  analomies  et  tn- 


386  FOURS  ET  lOLIlNEAliX  CUMl»ARÉS. 

Tcnsembie  des  innombrables  opérations  industrielles,  on  trouve 
que  toutes  n*ont  en  vue  que  Tun  des  quatres  buts  suivants  : 
l«  Mettre  en  contact  ou  séparer  les  solides,  les  liquides  et 
les  gaz. 

3«  Transformer  les  forces  matérielles  en  forces  mécaniques. 
^  Transporter  les  solides ,  les  liquides  et  les  gaz. 

4"  Façonner  les  solides  (modeler,  diviser,  tisser,  etc.). 

Ces  quatre  catégories  d'opérations  entièrement  distinctes, 
nous  donnent  les  bases  raliounclles  de  la  classification  de  tous 
les  ap[)areils. 

Examinons  maintenant  quelle  partie  de  l'industrie  comparée 
a  été  constituée  et  ce  qu'il  reste  à  étudier. 

Parmi  les  appareils  de  la  i'*  classe^  ceux  qid  servent  à  nieitre 
en  contact  lessoUdeSj  les  liquides  et  les  gaz,  on  étudié  ceux 
pour  faire  réagir  Tair  sur  les  combustibles ,  la  flamme  sur  les 
liquides  à  vaporiser,  à  distiller,  à  évaporer ,  etc.  Il  reste  donc 
^  étudier  tous  les  appareils  pour  mettre  en  contact  uss  eu 

FROIDS  AVEC  LES  LIQUIDES ,  LES  LIQUIDES  AVEC  LES  SOLIDES ,  LES 

CAZ  FROIDS  ET  CHAt'DS  AVEC  LES  SOLIDES. 

Les  appareils  de  la  -2"  classe,  aux  qui  servent  à  transformer 
les  forces  nmierielles  en  forces  mécaniques^  ont  fait  l'oltjet  de 
scienees  suùciales  aujourd'hui  très-avancées.  On  a  évnUii'  théo- 
riquemciu  et  expériineiilalemont  reffet  utile  de  ces  appareils, 
on  sait  les  moyens  de  les  perfectiouacr  et  oo  peut  choisir  entre 
eux  avec  connaissance  de  cause. 


diMtrtM  tpicialtt  voyent  on  être  ou  une  fabricaUoa  et  décrivent  tovs  «as 
organes  ou  appareils  ;  VanaJtomie  et  l'tndiwfrtt  comporte  voient  un  orgaae 
ou  un  appareil  et  l'étadieot  daos  tous  les  êtres,  dsBstooleslesfebrlcailoDs* 
Nous  pouvons  donc  appliquer  à  Pindustric  comparée  les  iDOts  SttivaaU 
qae  Cavier  écrivait  à  Mertrud  (lettre  imprimée  en  tète  de  son  anatosili 
comparée)  : 

<  ....  il  faut  qu'on  di&tingac  ce  qui  fait  la  condilioo  générale  et  nécessaire 
»  de  chaque  fait,  et  pour  cela ,  il  faut  qu'on  ne  se  borne  point  à  une  seale 
»  espèce  de  corps  vivant ,  mais  qu'où  les  compare  toutes.  ■ 

On  sait  les  progrès  que  les  sciences  nalareiks  uni  f^it  ivcc  l'aide  de  l'a- 
natoniie  comparée,  on  peut  donc  espérer  qu'il  résultera  quelque  utilité  de 
recbmhes  consciencieuses  faites  sur  l'industi  ie  comparée. 


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FOURS  ET  FOURNRAUX  COMPARÉS.  3R7 

Les  appareils  de  Ut  'S^clûiseyCenx  qui  servent  à  transporter  ,^ont 
étudiés  assez  complètement  qiioi(iuc  dans  ime  tbiile  de  sciences 
Isolées.  Ainsi  In  mécanique  et  l'exploitation  des  mines  l'iudiciu 

le  TRANSPOni  nOIilZONTAL  ET  VERTICAL  DES  SOLIDES.  Lc  COUI  S  dO  la 

chaleur  appliquée  et  i  exploitalion  des  mines  étudient  le  than- 
SPORT  DES  LiQUJDES  (alimentation  des  chaudières ,  épuisement). 
Enfin  les  cours  de  chaleur  appliquée, de  métallurgie  et  d  exploi- 
tation étudient  le  transi  oui  des  gaz  (veniilaiion  des  foyers,  des 
hauts-fourneaux  et  des  mines). 

Ainsi,  les  mômes  roues  pneumatit(ui  ? ,  iiorapes,  etc. ,  sont 
décrites  dans  le  Traité  de  la  chaleur  de  Peclet,  t.  I,  édit.  1860, 
et  dans  le  Traité  d'exploitation  des  mines  de  M.  Ponson  ,  t.  IL 

Les  appareils  de  la  4«  classe ,  ceux  qui  servent  au  façonnage  des 
solides,  s,\  on  en  excepte  les  engins  de  la  filature,  sont  décrits  çà  et 
là  dans  l'exposé  des  diverses  fabrications  spéciales,  ils  n'ont  pas 
été  réunis  en  corps  et  leur  étude  comparative  est  encore  à  faire. 
Les  iii  i  tiines  îi  mouler,  par  exemple,  sont  décrites  dans  les 
traités  bui  le  iravail  des  métaux  (emboutissale),  dans  ceux  sur 
la  fabrication  des  briquettes  de  charbon  aggloméré,  dans  les 
nombreux  traités  sur  les  arts  cérami(pK*s  (fabrication  des 
BRIQUES,  DES  TUYAUX,  DES  DOUIONS,  clc. ).  On  trouvc  de  même 
épars  çà  et  là  les  diverses  machines  à  broyer,  à  moudre,  à 
écraser,  à  rapper,  à  percer,  à  scier ^  à  rabotter ,  etc. ,  les  métaux^ 
les  pierres ,  les  bois ,  etc. 

Si  on  examine  l'état  perfectionné  des  appareils  dont  l'étude 
comparative  est  faite,  et  l'état  d*incertitude  et  de  tâtonnements 
de  ceux  dont  l'étude  est  encore  à  faire ,  on  n'hésitera  pas  un 
instant  à  encourager  par  tous  les  moyens  possibles  Tédiflcation 
de  cette  science  comparative  (i  ). 


(1)  L'uo  des  auxiliaires  les  plus  efficaces  pour  rassembler  les  matériaux 
de  la  science  des  appareils  pourrait  ôcre  le  concours  universitaire,  si,  parmi 
la  série  des  qui-stions  ù  résoudre,  deux  i-init  nt  spécialement  réservées  à 
l'industrie  :  l'une  pour  l<»s  iNOOSTRirs  spéciales,  l*nutrp  pour  l'iNoi-sTiaE 
COMPARÉE.  Pour  être  vrutiiicnl  indusirieUes,  ces  que^ltuiiii  duviuienl  toulcs 
denQsder  U  aeicripUon  «  us  motbiis  noposfts  fçm  iemmtm  un 
VATiÈKM  MiSMtKES  (coiDboBtîble ,  fofce  méesoique ,  ete*)  et  la  MAiif-D'oBiiTra 


3B8  FOIRS  ET  FOURNEAUX  COMPARÉS. 

Nous  nous  proposons  dans  une  série  d'études  de  classer,  de 
couiparei'  el  d'apprécier  quelques-unes  des  classes  d'appareils 
analogues  (Imih  la  science  ne  se^st  pas  encore  occupée.el d'aider 

9A8BB  DE  lA  CLASSIFICATION  ET  DE  L'APPRÊCIATION  DIS  AFPAREiU 
m  METTBNT  LE8  OORPS  IN  GOMTACT. 

Nous  avons  vu  au  §  1  que  l  étude  comparative  de  la  plupart 
des  appareils  pour  mettre  le-^  corps  f  u  contact  éi^H  enpprc  si  faire. 
C'est  par  cette  étude  que  nous  commencerons. 


dans  une  FkBMcnm  ifÈCJAUi  (i*^  quesUon),<l«0»  »fUi  OptoATi<)«  ^^iA(.| 

(  -^'"<-  que*lioo).  » 

La  visite  des  osioes  devant  souvent  être  indispensable,  il  laudra  de  tonte 
Qéeetsité  accorder  deux  aos  au  coiicvrr^ls>l4$  qoeaUoas  pourront  »coinin» 
aillounlliuiy  être  jugées  tous  leo  ans,  maie  elles  auront  été  posées  deux  ans 
à  ravanco.  Alors  on  pourra  admettre  parmi  les  concurrents  les  ingénieurs  e| 

les  docteurs  qui  ii^auront  qu'un  an  de  grade. 

Pendant  la  dernière  année  de  leurs  études,  ils  commenceraient  h  rassem- 
bler les  mat^^riawx  fl.'  leur  rdponse.  et  ensuite  libres  du  côlé  des  examens, 
ils  pourraient  di  rm  t  laut  leur  temps,  toute  leur  attention  à  la  rédaction  H 
aux  épreuve»  multipliées  du  concours.  Con  l  ieri  de  jeunes  îngérutuië  non 
casés  seraitiui  heureux  d'avoir  celle  uccatituii  de  fuire  cunnallre  ieura  capa- 
dtés  au  noués  ipépstrist. 

Dans  toui  |a«  eas,  il  ssl  osrlsin  4|u«  les  eoncprruals  m  naj^ueront  pus, 
Lsp  étèvss'iugénisnrs  jnetieut  actualiemsnl  tous  Isurs  soEijs  I  <Uiftsr  des 
pnyets  do  febriisulions,  des  descriptions  de  voyages»  des  rapports  sur  tes 
usines,  et  esta  sans  aucune  récompent^c  à  attendre.  Que  serait-ce  s'ils 
avaient  devant  eux  les  récompenses  glorieuses  du  concours  universitaire. 
Et  qu'on  ne  nous  objecte  pas  que  ce  conconrs  ne  doit  donner  que  des  ques- 
tions à  iniiler  par  les  él<'ives  des  quîUie  universités,  car  nous  répoi>drons 
pnr  la  liste  des  (juiistions  posées;  jusqu'à  ci^  jnur.  nous  montrerons  que  parmi 
Icà  quuijliuns  du  cbioiiie  ii  eu  v6l  qui  u  oal  pu  cire  re^utueci  que  par  itâ  :icuib 

dlëves  de  l*éeolo  des  mines  de  Uége. 

Dans  le  concours  oniversilaire  chaque  faculté  pose  deux  questions  «  les 
écoles  spéciales  d«  Gsod ,  de  Uége  et  de  Bnixidlea ,  qui  sont  les  faeultds  de 
l'induBlrie  n'en  poaent  ancnne;  on  ne  voit  pas  trop  pourquoi  on  les  a  onUiéet* 


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mms  RT  pomiiSAOx  comparés. 

Nous  retracerons  en  quelques  mots  la  marche  de  nos 
recbercbes. 

Nous  avons  d*abord  passé  en  revue  toules  les  industries 
spéciales  et  Qons  avons  recueilli  tous  leurs  appareils  pour 
mettre  en  contact  les  matières,  à  mesure  qu'ils  se  présentaient 
et  sans  ordre  préconçu. 

Puis  «  pour  coordonner  tous  ces  matériaux:,  nous  avons  cher^ 
cbé  à  découvrir  le  principe  fondamental  qui  régit  les  disposi- 
tloDS  pour  diminuer  les  frais  de  la  mise  en  contact. 

Nous  avons  donc  procrdé  d'une  manici'e  synthétique,  et  ce 
n'est  que  pour  faciliter  l'exposé  de  nos  résnltaUï  que  nous  allons 
suivre  une  marche  inverse,  c'est-à-dire  procéder  anaivinjuc- 
nit  iit  en  redescendant  d'un  principe  général  à  toutes  les  dispo- 
bi tiuns  part  i eu  1  i  è  res . 

Lorsque  Ton  cherche  à  classer  les  appareils  pour  mettre  les 
corps  en  contact ,  on  trouve  que  toutes  les  dispositions  imagi- 
nées tendent  à  déplacer  méthodiquement  et  automatiquement 
les  réactifs. 

Les  modes  divers  de  déplacement  (1)  seront  donc  les  bases 
fondamentales  de  notre  classificalion. 

Nous  i^ppcllerons  que  deux  réactifs  se  déplacent  méthodique- 
ment, quand  ils  vont  en  sens  contraire  Vm  de  Vautre,  de 

manière  que  l'un  d'eux  se  satui'e  de  plus  en  i)lus  en  rencontrant 
ran:n'  corps  de  i)lus  en  plus  riche ,  (]ui,  de  son  cùlé  ,  s'appau- 
vrit lie  plus  en  i)lus  en  rencontrant  un  milieu  de  plus  en  plus  pur. 

Dans  l'application  de  ce  principe  de  déplacement  à  la  mise 
en  contact,  on  trouve  tout  d'abord  que  les  corps  à  faire  réagir 
doivent  se  classer  en  deux  groupes  distincts  : 

1*  Les  SOLIDES  à  mettre  en  contact  avec  les  liquides ,  les  gaz 
chauds  ou  froids. 

î«  Les  FLmDSs  à  mettre  en  contact  avec  les  fluides. 


(t)  On  fait  que  le  déplacement  iiiélhodtqiic  a  olc  ducouverl  pour  le  traile- 
mcnt  (ïc»  pl,iiras  salpétrds  par  l'eau  hc6  appareiii»  et  procédés  employés 
aalérieurtimeul  ne  mérilenl  pas  d'êlre  appelés  industriels,  et  Ton  doit  faire 
remonter  &  cette  époque  l;i  naissance  do  celte  parlio  de  ia  science  de 
ViAdoftlrie. 


âOO  FOURS  ET  FODRNEAOX  COMPARÉS. 

En  effet,  dans  le  dernier  cas,  la  plos  légère  pfession  suffit 
pour  opérer  le  déplacement  des  réactifs.  Hais  pour  mouvoir  le 
solide  eu  sens  contraire  du  fluide  réagissant,  on  trouve  des 
difficultés  pratiques  sérieuses  qu*on  ne  peut  lever  que  par  des 
rediercbes  persévérantes. 

Voici  une  dassiflcaiion  qui  repose  sur  les  divers  moyens 
proposés  pour  déplacer  le  solide  ou  pour  obtenir  le  résultat  que 
produirait  ce  déplacement. 

imn  hRthodiqobs  (  tas,  cylindres,  plaques  immobiles 
ou  agitées), 
passez  inclinés  pour  que  le  solide 
l   avance  par  son  poids. 
^MÉTHODIQUES  )  P^û  încUné,  ot  le  solide  est  mû 
\  mécaniquement. 
/  à  déplacement  du  point  d*arrivée  du 
\  fluide. 

Celle  classification ,  nous  allons  le  montrer,  est  la  meilleure 
pour  celte  partie  importante  de  l'industrie  comparée. 

Examinons ,  en  eilét,  comment  le  déplacement  méthodique  aide 
à  ia  production  ^ommi^  en  diminuant  tous  têt  Mnenis  du 
prix  de  reifient*  Pour  cela ,  rappelons  que  ce  prix  P  est  donné 
par  l'équation  : 

n  * 

dans  laquelle  F  désigne  les  frais  ftxes  pendant  m  an,  (Intérêts , 

amortissements,  réparations,  direction}, 
ft  est  le  nombre  d*objels  créés  pendant  un  an, 
F  désigne  les  frais  proportionnets  de  réaetifit  de  matières 

premières, de  combustible  consommé, etc.,  occasionnés 

pour  la  fabrication  d*un  objet. 
F|  désigne  les  frais  proportionnels  de  maiti-d^tsuvret  ooca^ 

sionnés  pour  la  fabrication  d'un  objet. 

InfluenM  dn  dépIaMdMol  inièAodli|n«  tut  la  produolioB  n  «t  Mir 

firab  fbcw  F. 

La  production  attoindra  un  chiffre  n  consitlciMble  ,  si,  1"  elle 
e&i  continue ,  si ,  S»  l'entrée  et  la  sortie  des  matières  traitées  so 


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P0DR8  ET  PODRHBàOX  COHMfiS. 


391 


font  rapidement,  sans  se  gfiner  l'une  Tautre.  Or,  ces  circons- 
tances résultent  da  déplacement  méthodique  (1).  Quand  »  est 
considérable,  les  frais  fi&es  F*  influent  peu.  D*aillears,ilest 
un  mode  de  déplacement  qui  n*élève  pas  les  lirais  F  au-dessus 
de  ceux  qui  résultent  de  remploi  des  appareils  non  métbo* 
diques,  c*est  le  système  ob  le  point  d'arrivée  du  fluide  se  déplace. 

Influenoo  dn  déplftoemeat  méthodique  anr  let  frau  F  de  matiéref 

OODMMnméea. 

On  aiT^'Tnonic  la  dépense  F  au-delk  de  sa  valeur  théorique , 
en  perdant  :  l"*  Le  réactif  qui  reste  adhérent  au  produit  de  la 
réaction.  Ainsi,  on  perd  dans  les  fours  toute  la  chaleur  qui  reste 
attachée  au  solide  qu'on  dôfourne.  2»  Le  réactif  qui  s'infiltre 
dans  les  fissures  et  dans  les  parois  de  l'appareil.  3*  Le  réactif 
non  utilisé  qu'emporte  à  sa  sortie  le  fluide  qui  a  servi  à  l'ap- 
porter. Cette  derniiVe  cause  de  pertes  est  la  plus  importante; 
le  meilleur  remède  à  lui  opposer  est  le  déplaceiuenl  méltiodique 
qui  met  la  petite  quantité  de  réactif  emporté  par  le  corps  (jui 
sort ,  en  contact  avec  l'autre  substance ,  laquelle  étant  pure  se 
trouve  dans  les  meilleures  coudiiions  pour  l'absorber.  Ainsi , 
le  peu  de  salpêtre  qui  n'a  pas  été  dissout  et  qui  reste  dans  les 
plâtras ,  rencontrant  à  sa  sortie  de  l'eau  pure,  tendra  à  se 
dissoudre  énergiquemenl. 

De  son  côté,  l'eau  sera  complètement  utilisée  et  ne  sortira 
que  saturée  par  son  contact  avec  du  plâtras  de  plus  en  plus 
riclie  en  salpêtre. 

11  en  csL  de  me  me  si ,  à  sa  sortie ,  la  fumée  chaude  rencunire 
le  solide  Iroid  qui  entre. 


(  1  )  Le  déplaceiuenl  peut  qaelqoerois  n'ôlre  qu'automatique  ei  qu  pas  aider 
è  TVùêrû  mModiqiÊê  I»  réaction.  €8lft  a  lien  qnand  le  toltde  sa  déplace  dana 
le  nèaie  sena  qne  le  fluide,  oe  quand  le  aolîde  ae  charge,  puis,  aprèe  un 
temp»  plna  on  moins  long,  se  décharge  d*an  seul  coup.  Le  déplacement 
OMtomatiqtie  a  toigonrs  l'avanlage  d'éviter  toute  perle  de  temps  et  de  main- 
d'œuvre  dans  le  chargement  et  dans  le  déchargement,  mais  il  n'économise  plus 
les  réacUrs.  Je  citerai  la  fabrication  du  gaz  en  cornues  verticales  oii  il  faut 
évii<  r  Qii  écliaufl'oment  méthodique  et  détruire  le  goudi-on  par  une  chaleur 
intense.  Dans  des  cas  semt^abtes ,  les  appareils  ne  soront  qu'antoraaliqoes. 


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3» 


Le  solide  cxpost'  dans  l'appareil  doit  subir  trois  mouvements  : 

1"  Il  doit  ùtre  introduit  ; 

5«  11  doit  ôlro  reniUL',  soil  pour  aider  les  réactions,  soit  pour 
ma  relier  eu  sens  inverse  de  l'autre  réactif; 
3"  Il  doit  être  retiré. 

Le  déplacement  méthodique  rendant  continus  et  automatiques 
ces  trois  mouvemcnis,  supprime  les  frais  de  main-d*œiiTre. 

Si  le  réactif  solide  est  en  poussières  ou  en  massss,  et  peat  èire 
agité  imi^oDément,  le  déplacement  pourra  être  produit  par  la 
pesanteur  dans  des  appareils  très-inclinés;  ou  par  des  bélices, 
des  agitateurs, des  cylindres  tournants  si  les  appareils  sont  peu 
inclinés. 

Si  le  réactif  solide  est  eu  masses  modblébs  bt  fugilrs,  il 
fàudra  le  déplacer  en  le  posant  dans  des  waggons  on  sur  des 
chaînes  sans  fin,  ou  bien  il  faudra  le  laisser  immobile  et 
changer  métiiodiquement  le  point  d'arrivée  du  fluide  réactif. 

Ainsi ,  sous  tous  les  rapports,  les  déplacements  méthodiques 
doivent  servir  de  hase  à  une  classification  rationnelle  des  appa- 
reils pour  mettre  les  corps  en  contact. 

APPUCVTION  AUX  FOURNEAUX  UES  GÉNÉRALITÉS  PUÊCÉDENTES. 

Nous  nous  occuperons  dans  ce  mémoire  des  appareils  pour 
mettre  en  contact  les  solides  avec  les  gaz  chauds.  Le  rOle  im- 
portant que  ces  appareils  jouent»  sous  les  noms  de  fours  et  four- 
neaux ,  dans  la  chimie  industrielle  et  dans  la  métallurgie,  leurs 
progrès  tout  récents  (1),  donnent  un  intérêt  spécial  à  cette  étude. 


(I)  Ea  parcouraol  les  brcvelâ  d'inventions,  on  trouve  que  ce  n'est  qxi'îi 
partir  de  \i<'M  qui'  ias  inventeurs  ont  loarnù  it'^u-  aiti::atioa  sar  iu8  inovi-ns 
de  déplacer  méUio(ii(]Uûfflent  le  solide  dnna  les  lout.s.  Avant  cette  époque»  les 
iieuiti  fours  méthodiques  employé»  étaient  le»  foura  à  cuve. 


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m 


Notw  mus  donc  eni  devoir  te  cboisir  comme  eiemple  des 
«vantages  que  l'on  peut  retirer  dtt  rapproctiement  des  appareils 
analogues  des  diverses  fiibricalions  spéciales. 

Noos  nous  proposons  de  comparer,  non  seulement  les  formes 
des  fonrs.  mais  encore  les  proportions  adoptées  dans  les  di- 
mensions de  cbaque  système.  Nous  tâcherons  de  découvrir  ainsi 
les  lois  cachées  qui  ont  amené  empiriquement  les  industriels 
à  préférer  certains  rapports.  Ce  système  de  comparaison  est 
penMre  le  senl  qui  ait  quelque  chanoe  d'éclairer  la  routine , 
de  connaître  quand  ses  errements  sont  appuyés  ou  contredits 
par  les  autres  industries,  et  d'arriver  à  des  résultats  généraux 
et  sérieux. 

Examinons  d'aburd  les  avantagf^s  spéciaux  qui  résultent  du 
déplftoemenl  méthodique  du  solide  dans  les  lours. 

I«  Au  point  devttedeê  frais  d'achat  et  d*entreHen. 

Nons  n'ajouterions  rien  à  ce  qui  a  été  dit  au  §  2,  si  nous  ne 
voulions  montrer  par  un  exemple  que  les  fours  métliodiqueî>  où 
lafiammc  seule  touche  le  solide  à  traiter,  peuveut  être  plus 
économiques  que  les  fours  non  méthodiques  où  le  combus» 
tible  est  en  contart  avec  le  solide. 

Ainsi  à  Lu'gc,  d  apr^s  les  notes  de  M.  Lesoin.ne,  I""  briques 
cin!es  en  las  demande  30  kilogrammes  de  houille.  Il  laut 
observer  cependant  que  les  ouvriers  peu  habiles  doivent  em- 
ployer jusqu'à  60  ot  mf;me  100  kilof,'.  dans  rr  cas. 

.4  Pana,  le  four  méthodique  de  M.  Dkmimii»  {Bull'tin  delà 
Société  iC encouragement  1Sa7,  art.  briques  Uoriea) ,  qui  eoulieut 
un  chemin  de  fer  ineliné,  lon^'  de  .'iO  m'  tn^s ,  sur  lequel  les 
briques  en  wnpf;ons  descendent  très-lentement  en  .sens  contraire 
delà  flamme  afin  de  s'rcliauft'er  et  de  se  cuire  méthodiquement, 
en  même  temps  (|ue  de  se  charger  et  so  dé<-har«îer  san>  niairj- 
d'œuvre,  con^omnic  par  i""'  de  briques  cuites  21  kil.  di-  houille. 

Ce  four  coûte  7000  fr.  avec  son  attirail.  Celui-ci,  Sf  dét/i  iorant 
vite,  exigerait  plus  de  700  fr.  annuellement  pour  linlcrct , 
ramortissenu'ut,  les  réparations,  les  droits  de  brevets,  etc. 
J'adopterai  ce  cliifire ,  puis  un  chiffre  double. 


394  FOORS  ET  FOURNEAUX  COVPAaiS. 

Le  four  incliné  cuit  sans  cesse ,  et  en  21  heures  48  chariots 
en  sortent;  chacun  d^eux  porte  165  briques:  c'est  donc 
annuellement 

48  X  360  X  16$»S8M20  J>riqaes»  sur  lesquelles  700  fr. 
sont  à  répartir. 
Chaque  brique  est  donc  grevée  de  : 

D'où  190  briques  Bories,  qui  fout  l"»,  coûtent  190  x  0,0025 
«-  0,48  IV. 

Si  nous  admettons  que  la  dépense  annuelle  est  de  1400  fr., 
le  1""'  est  grevé  de  0  fr,  96. 

I)oi]r  1'"'  coilte 


DAS>  IF,  FOUR 

1 

BM  TAS. 

Aniurl<*te- 
ncwl  10  >f» 

iLiitOrli»»r- 
Mwnl  20»/« 

A  V»ié9 

dr  biiM* 
iiii  V  ruirt. 

d*<iii  vricrt 
|>eu  liabilct 

P'  la  main-d'cBovro  d*enfoariiein>>« 

0,00 

0,00 

o,iO 

0,20  ; 

Id.      id.        de  caiSi>oii  . 

0,10 

0,10 

0,-20 

0,20 

M.     id.       de  défonnumi* 

0,00 

0,00 

0,20 

0,20 

Le  cûQibustible  (1)  

0,i4 

0,4t 

0,55 

1,00 

L'î&léi^t  et  ramortissemeiii  «  . 

0,4S 

0,96 

0,00 

0,00 

1,02  k  1,50 

1,13   à  1,00 

(i  )  Les  prix  consignés  au  tableau  sont  obtenus  en  comptant  à  I  fr.  S.l  !e 
kilogramme  de  houillu,  et  en  aduiollanl  que  lo  four  Diroimuid  demande  24 
kilog  cl  les  las  ."()  à  <>()  kilog.  par  l*"'  de  briques  cuitos.  Ces  prix  sont  ceux 
de  Liège;  si  on  avait  à  eiuployer  ceux  de  Paris,  qui  Bunl  bien  plus  élevés, 
le  four  Dimimuid  paraltrail  beaucoup  plus  économique.  Ce  n'i  si  que  quand 
le  combustible  est  U  cs-coûtuux  qu'on  peut  iuimobiliser  pour  la  etiis>un  des 
briques  un  capital  ilo  70(X)  fr  qu'exige  le  four  méthodique.  îl  faulcepend.Tnl 
remarquer  que  la  cuisson  en  tas  produit  des  déchets  considérables,  cl  qu'il 
n'en  est  pas  ainsi  dans  la  cuisson  en  -waggons.  . 


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Ce  tableau  montre  qae ,  bien  que  la  cbaleur  y  soit  produite 
en  contact  immédiat  avec  le  solide  k  chauffer,  ce  qui  est  favo- 
rable à  l^économie  du  combustible ,  les  tas  sont  cependant  un 
peu  moins  économiques  qu*an  four  méthodique  où  la  flamme 
seule  vient  en  contact  avec  le  solide. 

Dans  loiUes  les  circonslancfs  spî'ciales  où  les  objets  ne 
doivent  pas  subir  le  contact  du  'junibustiblc,  aucun  appareil  no 
pourra  lutter  pour  1  économie  avec  les  fours  mélhodi(|iir.s.  Mais 
rjuand  on  j^eut  les  mettre  en  eontact  avec  le  combusiible,  il 
faudra  employer  des  fours  méthodiques  qui  pcrmcllent  ce 
contact.  Cet  exemple  prouve  quelle  influence  Tamortiâtieffleat 
et  l'entretien  peuvent  avoir  sur  les  prix  de  revient. 

S«  influence  du  déplacement  méthodique  sur  la  quantité  fabriquée* 

Nous  avons  parlé  de  Timportance  de  la  grande  production 
et  Ton  sait  qu'il  faudra  accueillir  comme  des  perfectionnements 
tous  les  moyens  d*enfourner  et  de  défourner  rapidement.  Sous 
ce  rapport ,  le  déplacement  méthodique  est  fort  avantageux, 
parce  que  renfournement  et  le  défournement  ne  se  faisant  pas 
au  même  endroit,  ils  ne  se  gênent  pas  Tun  Taulre  et  peuvent 
devenir  continus.  On  pourrait  augmenter  la  production  en 
prenant  des  fours  plus  grands,  mais  dans  ce  cas  les  constructions 
deviennent  plus  coûteuses  et  plus  sujettes  à  détérioration. 
Cumnie  exemple  de  i  nulucnce  du  déplacement  méthodique  sur 
la  production ,  nous  citerons  la  métallurgie  du  fer  qui  doit  toute 
&on  importance  à  remploi  des  hauis-iourneaux. 

S*  Influence  du  déplacement  méthodique  sur  Véconomie  du 

cmJtnuHibie, 

Avant  d'examiner  cette  influence,  voyons  quelles  circon- 
stances spéciales  ou  rencontre  dans  les  fourneaux.  Trois  cas 
peuvent  se  [)résenter  : 

1»  Le  combustible  peut  être  mis  en  contact  avec  la  substance 
à  échauffer. 


3d6  FOURS  ET  FOt'hNEAUX  COMPAltÉS. 

Alors  la  masse  est  immobile,  oa  elle  s'avance  méUiodic|ue- 
meot  vers  le  point  en  igniiion.  Cette  disposition  est  la  plus 
favorable  à  réconomie  du  combustible. 

La  flamme  seule  est  mise  en  contact  avec  la  snbstance. 

30  Le  combustible  et  la  flamme  sont  isolés  de  la  substance  k 
écbanflér. 

Dans  ces  deux  derniers  cas  il  fout  employer  des  griUet,  Noos 

devons  donc  dire  quelques  mots  de  celles-ci. 

Vélenduc  de  Lu.  ijiiiU  d'un  jou)'  quelconque  est  toujours  pvo- 
pvrtu'iifiée  à  la  quantité  de  charbon  à  brûler  pir  heure.  En 
comj)araiil  les  rnuiibies  adoptés  par  la  pratiqua,  on  voit  que 
lonjourson  brûle  par  heure  el  par  (lAciniètre  carre  de  grille  une 
quantité  de  0S5  à  1^  de  houille  et  ISO  à  1^5  de  bois  (1). 

Soit  encore  O^'^S  a  l'^*  de  liouille  et  i'^^S  à       de  bois  (2). 

Nous  |)rrndrons,  dans  ce  qui  suivra ,  pour  mesure  de  la  con- 
sommation de  combustible,  Tétendue  de  la  grille;  ainsi,  pour 
apprécier  les  divers  systèmes  au  point  de  vue  de  Téconomie  du 
cfaarbon,  nous  évaluerons  le  volume  de  four  que  chauile  un 
mètre  carré  de  grille;  ou,  ce  qui  donne  le  même  résultat,  nous 
prendrons  le  rapport  du  volume  total  cbauffé  à  la  surfoce  totale 
des  grilles. 

<1  )  Le  Mamui  ât  VUigMeur  cM  (Kneyclop.  Rerei),  toiM  I,  paa*  W< 
admet  qt'il  fiel  l<S7  par     de  honiUe,  eoifc  1<*  par  0^,66  de  faeaiUe 
brûler  par  hesre.  Voici  qoelquee-unee  des  valevre  comparées  qui  m*oiit 
eonditii  an  chiffres  que  fai  donnds  ; 

i>  Dans  les  foars  à  réverbère  d'Engis poor  la  galène,  on  brûle  6!i0k  de 
ItonlUe  par  1000^  de  ninerais.  Or,  on  traite  1100^  de  minerais  en  t^henres, 
c'est  donc  par  heare  el  oa  emploie  nue  grille  de  0"*,66,  Gela 

donne  ^"^IJîL^  ==  Ok,4-;  par  M*  de  grille; 

2)  Dans  les  fours  silésiens  pour  le  zinc  ,  on  Irùlc  par  2i  heures  el 

par  f         de  grille  ,  ce  qui  fait  <j"'.07  par  1  heure  et  par  H'; 

rî)  l>.iii>  les  fours  à  plaire  sur  une  giillc  do  1"',  on  brûle  HO  à  de 
bois  par  heure  (Aide  Mémoire  des  ingénieur$  deQaiidel,  page()92},  80il 
12  à  l  "j  iayuLs  ptsanl  du  ^  a  !)  kilogrammes. 

{"2)  Vu  stère  de  bois  coni.^  ])l'S('  de  ÔOO  il  ilKI  kilograninn'S  d'aprùi 
Btrrihier.  En  udnHHiaoi  lu  cbilh-e  3  jU,  on  Irouvc  que  1*^  ûv  livia  ta  bùcb^ 
occupe  le  volume  ^ 


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FOURS  ET  POaiWBAUX  COMPAlUk.  397 

Si  Ton  admet  que  la  grille  porto  à  chaque  înslant  la  quantité 
de  combustible  nécessaire  pour  une  heure ,  on  aura  une 
épaisseur  de  houille  de  0^,5  à  i',  et  une  épaisseur  de  bois 
de  à 

Les  foyers  pour  le  bois  devront  donc  être  quatre  fois  pins 
profonds  que  ceux  à  la  houille  ;  on  donne  aux  foyers  une  pro* 
fondeur ,  entre  la  griUe  et  Tantel ,  de  : 

0",8  à  0*,4  pour  la  houille  et  pour  avoir  un  fen  oxydant  (t). 
0",6  à  0"^  pour  la  houille  et  pour  avirir  on  feu  réducteur  (f  ). 
0F,6  II      pour  le  coke  qui  ne  brûle  bien  qu*en  masse. 
0",7  à  1-,5  pour  le  bois. 

Si,  pour  échauftcT  l'air  comburant,  on  laisse  accumuler  des 
mâchefers  sur  la  grille,  celle-ci  doit  être  ù  une  [.«lus  grande 
distance  de  lautel.  Dans  ce  cas,  ûii  pourra  Diult  r  du  menu 
combustible. 

Qaant  an  mode  de  ventilation  à  choisir,  on  sait  qnll  y  a 
une  ^M-ande  économie  à  substituer  les  machines  soufflantes  à 
Vaérage  par  les  cheminées.  Les  fours  peuvent  être  considérés 
eoQune  étant  dea  cameaux  plus  ou  moins  obstrués  par  les  ob- 
jets à  cbauffler.  Pour  que  la  flamme  circule  sans  choc  et  sans 
changement  de  vitesse,  il  faut  que  la  section  libre  de  la  grille 

qui  égale  le      de  celle-ci ,  soit  à  peu  près  égale  k  la  section 

libre  des  cameaux.  Cependant  dans  le  déplacement  méthodique 
du  solide  en  sens  contraire  de  la  flamme,  on  peut  chercher  à 
refroidir  plus  complètemeni  les  gaz  en  les  fesant  circuler  lente- 
ment à  travers  dea  sections  égales  à  la  grille ,  mais  alors  il  fhut 


(1  )  Cw  duBMflioat  Mnt  adoptée»  dus  let  tam  à  réverbéra  povt  éf  tp»- 

rer  ci  desséclier  U  soude,  pour  calciner  1«  enirate  de  sôode  mAlé  aa  diarbOD 
et  k  ta  chaax,  pour  griller  le  plomb ,  etc. 

(2)  DaBê  tea  Ibf  r»  à  pnédier  les  grillea  soai  à  0»  70  en  éeesona  4»  listel. 

Ebcimeu  a  trouvé  qu'une  épaisseur  d«         de  bouille  suAmiI  pMtf  pn^ 

duire  de  l'oxydo  de  carbone  réducteur.  L'éclmuffeaH'nl  esl,  sans  complica- 
tion ,  urcouripagné  d'uxyduliou ,  én  §fiM»ifià ,  <1«  rMatiitm.  U  p«ul  i'èUre  «awi 
de  luëiuu  cl  de  voIaliU^alioa. 


398 


POURS  ET  FOURNEAUX  COMPARÉS. 


angmeoter,  5*il  est  possible ,  les  |>omts  de  contact  de  la  flamme 
avec  le  solide. 

Ces  distinctions  faites ,  examinons  quelles  sont  les  causes  de 
pertes  de  cbaleur  qu*il  faut  combattre.  On  a  :  i*  Le  rayonnement 
extérieur;  on  l*utilise  quelquefois  à  échauffer  Tair  qui  va  alimen- 
ter le  foyer.  S*  La  chaleur  attachée  au  solide  défoumé.  On  n*a 
guère  réussi  pratiquement  à  utiliser  cette  chaleur.  3*  La  cha- 
leur attachée  aux  gaz  qui  s*échappem.  Gomme  nous  Tavons  vu 
au  §  S,  on  diminue  cette  cause  de  perte  par  réchauffement 
méthodique.  Celui-ci  évite  encore  une  autre  perte  de  chaleur, 
c*est  celle  qu'on  laisse  dans  les  parois  du  four  lorsqu'on  inter- 
rompt le  travail  et  qui  se  perd  pendant  le  chômage.  Ces  inter- 
ruptions firayeuses  sont  évitées  par  la  continuité  du  déplacement 
méthodique. 

Il  est  des  cas  où  il  est  de  la  plus  grande  importance 
d*échauffer  méthodiquement  et  graduellement  les  solides. 
Tel  est  celui  de  la  cuisson  des  poteries  qu*un  échauffement 
brusque  briserait  inMlibtement* 

Le  diarbon  gras  à  changer  en  coke  peut  aussi  se  trouver 
très-bien  d*un  échauffement  méthodique  progressif. 

Hais  la  houille  demi  grasse  s*en  trouverait  très-mal  (1) ,  parce 
qu*ll  &ut  une  chaleur  instantanée  dans  toute  la  masse  pour  que 
tout  le  goudron  y  fonde  et  produise  Tagglutination  nécessaire. 

Le  grillage  des  sulftares  sera  favorisé  par  un  échauffement 
méthodique  qui  évitera  les  agglutinations.  On  sait  que  les  sul- 
fures, étant  très-fusibles,  deviendraient  pâteux  sUls  étaient 
soumis  à  une  température  élevée,  mais  quand  ils  ont  été  en 


(1)  Koos  avons  dil  dans  vns  n(M«  dn  $  S  ipie  les  foars  peuvent  Aire 

automatiques  sans  être  méthodiques,  mais  comme  culte  dernière  qtmlit*^ 
peut  être  donnée  facilemenl  aux  four»  automatique?» ,  nous  ne  séparerons 
pas  ceux-ci  de  leurs  unuiogues  méthodiques,  et  dans  ta  classiUcaliOD  iU 
neroot  càte  à  c6le  parce  qu'ils  oe  diiTerent  pas  sensibleatent. 


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FOURS  ET  FOURNEAUX  COMi'ÀUfcS.  399 

partie  changés  en  sulfates  et  en  oxydes ,  ce  danger  n'est  plus  ît 
craindre  et  une  chaleur  élevée  devient  mC-me  Irrs-avantageuse 
pour  achever  loxydation  et  \)Ouv  détruire  les  sulfates  produits. 
On  devra  donc  préférer,  pour  le  grilla;;'',  les  ai)|iareils  mélho- 
di(iues  (lui  soumettenl la  subslance  à  un  coup  de  feu  au  momeni 
de  sa  sortie. 

Les  fours  et  fourneaux  méthodiques  et  antoiTîntiqnes  ont  un 
dernier  avantage  lr^s-inlportant  :  ils  nietlent  les  ouvriers  à 
l'abri  des  émanations  arséuicales  et  sulfureuses,  ils  les  pré- 
servent des  froids  et  des  chaleurs  brusques  qui  provoquent  tant 
de  maladies  de  poitrine  souvent  mortelles.  Cette  salubrité  a  valu 
à  plusieurs  fours  méthodiques  des  prix  et  des  médailles  d'or. 

Ce  que  nous  avons  dit  au  §  2  des  ap^iareils  méthodiques,  au 
point  de  vue  de  l 'économie  de  la  main-d'œuvre,  peut  s'appliquer 
aux  fourneaux,  nous  ferons  seulement  observer  ([ue  les  diverses 
catégories  de  dépenses  sont  intimement  liées  entre  elles ,  de 
sorte  qu'augmenter  l'une,  c'est  souvent  diminuer  les  autres, 
et  réciproquement.  Si  on  augmente  la  dépense  d'établissement 
et  celle  d'entretien,  on  diminue  généralement  les  dépenses  de 
combustible  et  de  main-d'œuvre,  et  on  augmente  la  production. 
D  aiil  iirs  il  est  un  moyen  de  rendre  méthodique  réchauffement 
sans  augmenter  beaucoup  les  frais  d'établissement,  c'est  de 
déplacer  l'entrée  de  la  iLiinme.  Ce  système  est,  du  reste,  le  seul 
à  emidoyer  l()rs(iue  le  solide  à  échauffer  ne  peut  être  déplacé, 
soit  à  ciiusc  de  son  poids  ,  soit  à  cause  de  sa  fragilité. 

Les  considérations  précédentes  nous  ont  conduit  à  la  classi- 
fication suivante  : 


TOME  U. 


400 


FOmiS  Sr  POURHB&UX  COMPARÉS. 


P 
O 


«£0 


*ai!qoiii  J9ioj  «  S4boj 


3 

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'Mj  ap  suiaïaqo  u  sanoj 

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A.  . 

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O 


V 


'99011010  f  sjnoi 
*fotQ9J9  eiojed  ^  sjooi 


603 


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FOURS  n  rOURNBàUX  GOMPARfiS.  40! 

Les  fours  des  six  premiers  paragraphe.s  étant  décrits  avec 
assez  de  détails  dans  la  niciallurgie,  nous  nous  bornerons  à 
comparer  ceux  que  cet  art  emploie,  avec  ceux  de  la  chimie  et 
de  rarchitecture  industrielle;  ainsi  !f  s  îas  h  carboniser  peuvent 
éire  mis  en  parallèle  avec  ceux  pour  cuire  la  chaux ,  les 
briques,  etc.  Les  l'ours  à  pyrite  et  à  soude  avec  ceux  à  puddler» 
à  griller ,  etc.  Les  fours  à  zinc  avec  les  fours  à  gaz  d^^clairage 
et  avec  les  fours  à  coke. 

Si ,  donc,  les  fours  des  paragraphes  4  à  9  ne  sont  pas  décrits , 
c'est  que  nous  avons  craint  de  surcharger  ce  mémoire  de  choses 
que  tous  les  ingénieurs  connaissent» 


PRËMl£ft£  PARTIS. 

§4. 

FOURS  NOM  M&THODIQCES  OÙ  LE  COMBUSTIBLE  EST  IMTERGALLÉ 

BANS  LB  SOLIDB. 

Nous  distinguerons  le  cas  où  les  parois  sont  provisoires,  et 
celui  oii  elles  sont  permanentes. 

i**  cas. —  Tas,  meules» 

Conditions  pour  ûu^ils  piubsent  êtrb  bmplotés.  i*  Il  faut  que 
les  sabstanees  à  traiter  soient  assez  résistantes  pour  pouvoir 
être  empilées,  car  pour  économiser  le  combustible  «  on  doit 
donner  aux  tas  des  dimensions  considérables* 

9«  On  les  employera  quand  l'opération  à  effectuer  devra  si 
souvent  changer  de  place ,  ou  quand  elle  sera  tellement  acci- 
dontoile  qu'on  ne  pourra  faire  la  dépense  d'un  four  permanent. 
La  cuisson  des  briques,  de  la  chaux,  la  carbonisation  daus  les 
forêts  sont  dans  ce  cas. 

3®  Il  faut  que  la  température  exigée  ne  soit  pas  trés-élevée. 
Aussi ,  les  tas  sout  d'un  mauvais  emploi  pour  le  grillage  des 
sulfiires ,  parce  que  la  chaleur  n*cst  pas  suffisante  pour  détruire 
les  sulfates  produits  et  isoler  Poxyde.  Les  parties  centrales  du 
tas  ont  seules  chance  d*ètre  suffisamment  chauffées. 

4^  II  fout  que  la  substance  traitée  soit  combustible,  ou  qH*OR 
puisse  la  mâer  avec  un  combustible  sans  que  les  cendres  de 
celui-ci  aient  ultérieurement  une  action  nuisible.  On  ne  peut  cal- 


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40S 


FOURS  ET  rOURNBAUX  COMPARÉS. 


ciner  en  meule  le  calcaire  qui  doil  donner  de  la  chaux  blanciic. 

U.sA(.i:s.  Il  résulte  des  considérations  précédenles  qu  on  ne 
peut  employer  les  meules  que  pour  la  carbonisation  du  bois, 
de  la  tourbe,  de  la  houille;  pour  le  grillage  du  sulfure  du  cuivre 
Cl  de  la  pyrite  ;  pour  la  calcination  de  la  chaux;  pour  la  cuisson 
des  briques. 

OsscRipnoN.  Nous  distinguerons  dans  un  us  :  la  sole,  la  forme 
et  la  composition  du  tas ,  les  canaux  et  choninées  d'allumage , 
les  parois  des  G6tés  et  du  haut. 

lia  SOLE  ou  PAULDB  doit,  quel  que  soit  Tusage  du  tas ,  être  en 
terre  tassée ,  non  fissurée,  mise  à  Tabri  des  eaux  par  un  fossé, 
et  inclinée  du  centre  vers  Textérieur. 

La  FORME  DU  TAS  dovaut  diminuer  la  surface  rayonnante  en 
augmentant  le  volume ,  sera  cubique  ou  hémisphérique.  G*est 
aussi  pour  diminuer  Tétendue  relative  de  la  surface  rayonnante 
qu'il  faut  préférer  les  gros  tas  aux  petits.  Cependant  on  ne  leur 
donne  pas  plus  de  400^  parce  que  au  delà  le  feu  est  trop 
difficile  à  conduire.  U  est  avantageux  d*allonger  le  tas  dans  le 
sens  des  venls  dominants.  Les  soles  sont  donc  des  rectangles 
d'environ  8*  sur  iS*  de  Gbté ,  ou  des  ellipses  de  9  à  15"  de 
diamètre.  La  hauteur  du  tas  est  ordinairement  la  moitié  de  sa 
largeur,  elle  augmente  avec  la  nature  flambante  du  combustible. 

La  COMPOSITION  DU  TAS  varie  suivant  que  la  matière  traitée  est 
combustible  ou  incombustible.  Si  on  traite  des  sulfures, do  bois, 
de  la  houille,  il  fout  disposer  le  tout  de  manière  à  ne  laisser 
que  peu  de  vides.  Si  on  traite  de  la  chaux,  on  intercale  des  lits 
de  houille  de  i5  centimètres  entre  des  lits  de  calcaire  de  30  cen- 
timètres d'épaisseur.  Si  on  traite  des  briques,  on  met  1  centi- 
mètre de  houille  entre  les  lits  de  6  centimètres  de  briques.  On 
peut  diminuer  la  quantité  de  combustible  vers  le  centre  du  tas. 

Les  CANAUX  et  les  cheminées  d^alllmage  sont  posés  symétri- 
quement dans  le  tas ,  d'ordinaire  la  cheminée  est  au  milieu , 
des  canaux  de  f5  centimètres  sur  30  en  divergent  et  aboutis^ 
sent  au  pourtour.  Dans  les  tas  de  bois  on  ue  fait  qu'un  canal , 
quelquefois  on  n'en  fait  pas  et  on  met  le  feu  par  la  cheminée 
vide.  Dans  les  tas  de  briques,  les  canaux  sont  parallèles  et 
espacés  de  c.  Les  canaux  et  les  cheminées  se  construisent  à 
l'aide  des  plus  gros  morceaux  de  U  substance  à  traiter;  ainsi, 


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FOURS  ET  FOURNBAtnC  COUFARfiS.  403 

dans  les  meules  de  bois,  on  nn'nnfre  une  ciieminée  à  l'aide  do 
trois  ironcs  minces  tenus  écartés  symélriqueraent  par  des 
triangles.  Dans  les  tas  de  houille,  on  fait  au  Staffordshire  des 
chemioées  en  briques  à  claires  voies,  hautes  de  i»«5  et  portant 
an  registre  en  haut. 

Les  FAR018  du  haut  et  des  côtés  se  font  en  argile,  ou  mieux 
en  gazons  dont  le  chevelu  est  tourné  vers  Tintérieur.  On  met  au 
baut  une  couche  de  fraisil  (charbon  et  terre)  de  5  centimètres. 

On  conduit  le  feu  il  Talde  de  cette  couverture ,  en  Tenlevant 
on  aitire  la  flamme  du  côté  où  elle  se  portait  trop  peu. 

Lorstjup  Ton  a  une  suite  de  liis  de  calcaire  et  de  houille,  on 
met  ((iielqnpfiti^  sui  tout  le  pourtour  une  couche  de  houille  qui 
transmet  le  leu  d'une  couclie  à  l'autre. 

Une  précaution  importante  est  de  mettre  un  paillasson  du 
côté  d'où  vient  le  vent. 

Nous  avons  dit  au  §  S  que  le  système  des  tas  est  souvent  Tun 
des  plus  économiques. 

cas,  —  Tas  à  parais  permanentes. 

Ces  espèces  de  fours  sont  quelquefois  préférés  aux  tas  simples 
parce  quils  conservent  la  chaleur  et  éloignent  Teau  de  pluie; 

mais  ils  ont  l'inconvénient  d'exiger  un  tempb  cuiisidérabic  pour 
le  refroid issr'meni  complet  des  substances. 

USAGES.  On  les  emploie  surtout  lorsqu'il  faut  recueillir  les 
matières  volatiles,  ils  sont  d'ailleurs  employés  dans  les  mûmes 
cas  que  les  tas  à  parois  provisoires. 

FORME.  Ces  fours  sont  ronds  ou  rectangulaires,  fermés  ou  non 
au  haut  par  une  voûte.  On  peut  rattacher  à  cette  catégorie  de 
fours ,  les  forges  des  maréchaux,  les  petits  foyers  allemands  et 
les  forges  catalanes.  Dans  ces  derniers  appareils,  la  substance  à 
traiter  est  mise  en  petits  tas  en  contact  avec  du  combustible 
soumis  à  un  jet  d*air  et  logé  entre  quatre  murs. 

Les  tas  ne  conviennent  gulTo  pour  produire  une  forte  chaleur, 
aussi  ces  petites  forges  dépensent  énormément  de  combustible 
relativement  au  travail  qu'elles  effectuent.  Les  ^ros  tas  peuvent 
Hre  souvent  très  économiques;  comme  ils  ne  difÏÏTent  des  las 
précédeniment  décrits  que  par  leurs  parois,  nous  ne  dirons 
quelques  mois  que  de  celles-ci. 


404  POCRS  ET  FOURNEAUX  COMPABÉS. 

Les  parois  peuvent  être  formées  psr  te  êol  exeavé.  La  fosse  esl 
légèrement  coniqae,  les  parois  sont  fortement  battues;  et ,  ao 
haut,  on  loge  une  couronne  de  briques  qui  sert  à  supporter  le 
couvercle.  (Telles  sont  les  fosses  pour  carboniser  le  bois  de 
M.  La  Gbabeaussière.) 

Les  parois  peuvent  être  formées  par  des  claies  mobiles* 
M.  Foucault  forme  ces  claies  avec  de  i*osier  tressé  et  maintenn 
par  deux  montants  convergents  en  bois.  On  peut  facilement 
ajuster  deux  claies  voisines  h  Taide  de  poignées  et  de  clavettes. 
Ces  claies  sont  enduites  d'argile. 

Les  parois  sont  quelquefoi*;  rn  ;)f.sT'.  M.  Schwarz,  en  S!i''dc, 
les  fait  en  sablo  et  argile  mélangés.  Un  four  eu  pisé  de  17U»« 
coûte  2000  francs. 

(ii'iirralomcnt  les  parois  sont  en  maçofitwnê.  Nous  sortirions 
du  sujet  de  ce  mémoire  si  nous  dccrivions  toutes  les  (ormes 
adoptées ,  tous  les  systèmes  de  ventilaiioa  proposés. 

|5. 

romS  NOH  KfeTHODKlUBS. 

Wwm  «é  la  Ûtmmm  «mie  pëoétfe  !•  tM. 

Ces  fours  peuvent  so  diviser  en  doux  grandes  classes.  Dans  la 
première  se  rangeront  les  fours  à  rcvorbt're  où  le  solide  est 
disposé  en  couches  minces;  dans  la  deuxième  seront  les  fours 
à  dôme  où  le  solide  est  en  masse  épaisse.  Dans  les  fours  li  soh» 
ou  à  réverbère  la  flamme  lèche  le  solide ,  dans  les  fours  à  domo 
la  flamme  le  traverse.  Tous  servent  à  calciner,  à  cuire»  à  fondre, 
il  rédiauffer. 

Dans  Tun  et  Tautre  systèmes,  il  faut  que  tout  Tespace  do  four 
soit  élevé  k  une  temp^iure  donnée;  plus  cette  température 
sera  forte»  plus  la  grille  devra  être  étendue  par  rapport  à  la  sole 
ou  à  l'espace  logé  sous  le  dôme.  Nous  avons  cru  qu*one  compa- 
raison sous  ce  rapport  entre  les  diverses  variétés  de  fours  don- 
nerait la  base  des  proportions  à  adopter  dans  leur  construction; 
nous  avons  donc  comparé  les  longueurs  et  largeurs  des  soles* 
des  grilles  et  des  dômes  dans  les  diverses  opérations  indus- 
trielles et  nous  les  avons  classées  en  conséquence  comme  suit  ; 
[  pour  éviter  toute  confusion ,  nous  donnons  dans  lalig.  1'  (pl-  i  ) 
la  position  des  longueurs  L  et    des  largeurs  ^  et  U  ]. 


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FOURS  ET  FOURNEAUX  COMPARÉS. 


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FOURS  ET  FOURNEACl  COMPARÉS.  i07 

Les  résQluts  fournis  par  le  tableau  précédeai  sont  assez 

remnrquables. 

1  )  Ils  montrent  d'abord  dans  quel  rapport  il  faut  faire  croître 
la  9oU^  en  laissant  la  grille  invariable ,  afin  d'obtenir  des  tempé- 
ratures de  moins  en  moins  élevées.  Ainsi,  on  voit  que  les  fours 
à  griller  doivent  avoir  des  soles  deux  ou  trois  fois  plus  grandes 
que  les  fours  de  fusion ,  et  ceux-ci  une  sole  1  iii  fois  plus 
grande  que  ceux  de  puddlago. 

Ils  montrent  aussi  que  pour  une  môme  opération,  (ainsi, 
pour  le  iraitemeut  de  la  galène)  le  rapport  de  la  sole  k  la 

10  4 

grille  peut  ^rier  de     à  -  .  Ces  grandes  différences  doivent 

11 

influencer  considérablement  sur  le  travail.  £n  effet,  on  a  : 


BAPPORT 

DE 

RAPi'POKT 
DE 
LA  SOLE 

RAPPORT 

DO 

TRAVAIL 

LOCAUTi. 

LA  SOLE 

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CEKIIM.  CARRÉS 

COHRUSTIRLE 

DES 

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LA  GRILLE 

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Énergique. 

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ÉQei^qae. 

Aiigletem 

10 

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Trî's-Jner- 
gique. 

Si,  en  Angleterre,  on  peut  traiter  plus  de  substance  par 
1™*  de  sole  et  par  heure,  (iu{)i(iue  réchauffement  soit  beaucoup 
moindre ,  c'est  qu'un  travail  énergique  produit  une  légère 
diminution  dans  la  consommation  du  combustible.  Alors,  en 
effet,  la  grande  sole  inégalement  chauffée  exige  que  l'on  déplace 
la  substance  sur  une  grande  étendue. 


(1)  Le  nombre  exact  est  16  de  bois,  ce  qui  correspond  ù  environ 
8  de  houille. 


406  mm  BT  FOtJBimAinc  cdMPAils. 

On  peut  conclu ro  que  si  la  soie  est  très-étendue  par  rapport 
àla!2ril!e,  il  faut  que  1^*  travail  augmente.  D'ailleurs  la  com- 
bustion de  la  galène  produit  une  chaleur  qui  permet  une  ; 
grande  sole. 

%)  Le  tal)leaa  montre  que  le  côté  de  la  grille  qui  longe  la  sole 
est  presque  toujours  égal  à  ce  côté  de  la  sole,  en  d'autres  termes 
que  la  grille  a  sa  longueur  égale  à  la  largeur  de  la  sole.  [  Cepen- 
dant quand  la  longueur  de  la  grille  doit  dépasser  à  S*, 
on  cesse  de  la  foire  aussi  grande  que  la  largeur  de  la  sole.  ]  De 
là  résulte  que  la  largeur  de  la  giiUe  est  à  la  longueur  de  la  sole 
comme  la  surface  de  la  grille  est  à  la  surface  de  la  sole,  La  grille 
est  d*autant  plus  étroite  et  la  sole  pins  longue,  que  la  tempéra* 
ture  à  produire  est  moins  élevée.  Presque  tous  les  lours  uni  des 
grilles  de 

La  forme  de  la  sole  doit  être  telle  que  le  ringard  i)uisse 
raiteindrc  eu  tous  les  Doiuis.  Elle  doit  aussi  se  rétrécir  en  se 
rapprochant  do  la  clieminée ,  à  cause  du  retrait  que  prennent 
les  gaz  en  se  refroidissant.  [  Nous  décrirons  plus  loin  le  procédé 
de  Siemens  pour  rendre  méthodiques  les  fours  à  réverbère, 
nous  verrons  qu'ainsi  perfectionnés  ceux-ci  peuvent  recevoir 
des  soles  d'une  étendue  double  de  celle  qu'il  faut  actaellemeot 
employer  pour  une  surface  de  grille  donnée. } 

3)  la  sole  a  une  longueur  qui  est  de  i  à  2,5  fois  plus  grande 
que  sa  largeur,  et  cela  afin  d'avoir  une  chaleur  peu  diflérente 
aux  côtés  opi)Osés  de  rentrée  et  de  la  sortie  de  la  flamme.  Dans 
tous  ces  fours,  tes  murs  doivent  être  réflractaires  jusqu'à  une  pro- 
fondeur de  30  centiniMres.  M.  Devillc  a  trouvé  que  la  substance 
la  plus  réfracUirt;  ci  la  [>lus  rrtléchissantc  éiaii  la  chaux  vive. 
11  remploie  exclusivement  dans  ses  fours  à  fondre  le  phiiiiie. 

La  voûte      réverhère  la  chale  ur  est  a  une  distance  df  la  miU  \ 
de  0^,6  À  1  mètre  ;  ou  devra  accroître  celte  distance  vei*s  l'en- 
trée de  la  tlaniuio  ({uand  la  sole  est  très-longue.  LatUel  Aur- 
vwnte  la  soie  de  0*",3  dans  presque  tous  les  cas. 

Telles  sont  les  rî^gles  empiriques  généralisées  pour  les  meil- 
leures proportions  économiques.  Nous  ne  nous  occuperons  pas 
des  portes ,  des  soles ,  des  fours  à  voûte  on  à  sole  mobiles,  tous 
ces  détails  sortent  du  cadre  de  ce  mémoire .  et  nous  nous  bo^ 


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FOURS  ET  FOrRNP.ArX  COMPARÉS*  4W 

nerons  à  dire  (|nc  In  position  dos  portes  dp  la  sole  doiveot 
permettre  un  facile  accès  sur  tous  les  points  de  celle-ci. 

Dans  \e&  fours  à  dômo ,  la  somme  des  surfnrps  de  grilie  est 
beaucoup  plus  coosidérable  que  dans  les  tours  à  réverb^e, 
elles  ont  de  l^SS  à  3"*.  Gela  tient  à  la  forme  des  fours  à  dôme. 
Ëlant  ronds,  ayant  une  sole  à  claire  voie  que  traverse  la  flamme 
venue  d'en  dessous ,  ils  peuvent  recevoir  plusieurs  grilles 
symétriquement  disposées  an  pourtour.  Ces  petites  grilles  sont 
pins  ildcilefflent  soignées  ;  quand  Tune  d'elles  se  diarge ,  sa 
fumée  se  mêle  immédiatement  avec  des  flammes  qui  la  brûlent. 

Les  fours  d'Andcnno,  ([ui  oflrent  cette  disposilion  ,  peuvent 
chauffer  11  mètres  cubes  do  chambre  avec  1  mètre  carré  de 
grille,  les  fours  qui  n'ont  pas  plusieurs  petites  grilles  n'en 
peuvent  chauft'er  que    n  9  (  1  ). 

Nous  devons  donc  cunclure,  que  dans  les  fours  à  dôme,  il  faut 
adopter  la  disposilion  d'Andenne ,  qui  est  de  loger  6  giiiles  équi- 
dutantes  sotis  ia  sole  à  claire  voie  :  alors  on  évite  la  fumée  et  on 
veut  chauffer  au  rouge  12  mètres  cubes  d&  chami/rey  awe  i  mètre 
etarré  de  QfHUe ,  e*esi^-<Ure ,  diaprés  ce  que  nout  avons  trottvé 
ont  i ,  axfec  50  à  100  kiUtsrammes  de  charbon  par  heure. 

§  6. 

FOURS  NON  MÉTHOUiat'ES.  {SuHe.) 

Le  solide  est  en  vase  clos  oa  en  fours  clos. 

l^s  fours  de  cette  catégorie  servctii  quand  le  solide  ne  doit 
pas  être  sali  par  la  tlamme,  ou  quand  il  y  a  une  matière  volatile 
à  isoler.  Cependant ,  quand  cette  matière  volatile  peut  se  con- 


(!)  Une  disposilion,  dtfcrile  dans  la  chimie  iuilu8lrit;lle  de  Payi-n ,  et 
tHH^lùycu  dans  les  fours  \i  calciner  les  os,  {lormel  une  écononuo  de  cctTihus- 
lible  et  on  échaufTemcnl  plus  ^'r;ind.  La  liumnae  sorl  la  b;isii  du  dùnie 
par  }<  ouverluri's  .  elle  doit  alors  circuler  exldrieuremonl  à  l'enlour  du  dôme, 
et,  r<  tt>riue  par  uQ  dùrae  extdriour,  eUo  esl  conduite  jusqu'au  Itaul  d'où  elle 
l^écliappe  pour  aller  s'uliliser  dans  des  séchoirs. 


410  mm  ET  poomiBAux  comparé. 

denser, comme  le  mercure,  le  zinc,  le  chloridebydriqDe,  on 
peul  employer  les  fours  à  réverbère  ou  les  fours  à  cuve. 

Les  usaj^es  sont  donc  : 

Poui'  les  vases  clos  (cornues,  mouilles ^  creusets)  :  la  cuisson 
du  pain,  la  torréfaction  du  bois,  la  fusion  des  métaux  précieux, 
la  distillation  du  zinc,  du  gaz  d'éclairaj^e,  etc. 

Pour  les  fours  clos  (fours  à  parois  creuses)  :  h  cuisson  du 
pain,  ia  torréfaction,  la  carlH)nisation  de  la  bouille t  la  distil- 
lation du  chloride  bydriqoe,  du^^z  d^édairage,  elc. 

Il  est  évident  que,  pour  une  môme  contenance,  plus  les 
vases  offriront  de  sur&ce  à  la  flamme,  plus  ils  économiseront 
le  combustible.  Nous  savons  (voir  le  paragrapbe  troisième)  que 
la  quantité  de  combustible  brûlée  par  beure  est  proportiouDeUe 
à  rétendue  de  ta  grille ,  nous  n*avons  donc  encore  qu^  cber* 
cher  les  volumes  de  vases  qu'échauffe  un  mètre  carré  de  grille, 
daas  les  diverses  applications  ladustrielles. 


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FOURS  ET  FOURNEAUX  COMPARÉS. 


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FOOBS  ET  FOlUUlBillX  COMPABÉS. 


RAPPORT 

DU 

VOLUME 

DU 

FOUR 

A  LA 

SURFACE 

DE 

GRILLE. 

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RAPPORT 

DU 

VOLUME 

DU 

FOUR 

AU 

VOLUME 

DES 

VASES 
CLOS. 

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VOLUME 
DES 

VASES 
CLOS. 

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SURFACE 

DE 

CRILLK. 

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LOCALITÉS. 

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IVieille-Hontagne 

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POtlBS  BT  FOOUiBAUX  COMPARÉS.  M 

Les  chiffres  précédents  montrent  combien  il  est  avantageux 

d'avoir  des  vases  clos  peu  volumineux ,  à  parois  peu  épaisses , 
udiaiu  de  vastes  suifaccs  de  chauffe.  Ou  voit  eu  elVet  dans  lu 
lableaii  que  \  "**  de  grille  ,  cest-k-dire  50  à  100  kiioi^rammeii  de 
cliariioii  par  iieure,  maintiennent  au  rouge 
ou  bien  2  mètres  cubes  de  four  clos  contenant  de  la  iiouille  , 
ou  3  mètres  cubes  de  cornue,  quand  il  n*y  en  a  qu'une , 
ou  6  mètres  cubes  de  cornue»  quand  il  y  en  a  cinq  , 
on  7  mètres  cubes  de  cornue ,  quand  il  y  en  a  sept  (1). 

Nous  pouvons  donc  conclure  qu'il  faudra  remplacer  partout 
les  murs  en  briques  réfractaires  de  7  à  10  centimètres  d*épais* 
senr ,  par  des  parois  d\ine  seule  pièce  en  terre  réfractaire  de 
S  à  6  centimètres  d^épaisseur. 

Les  mêmes  conclusions  s'appliquent  aux  fours  à  coke,  à 
parois  creuses,  que  nous  n'avons  pu  comparer  aux  précédents 
parce  qu'ils  n'ont  pas  de  ^'rille.  Nous  voyons  iinv. ,  [m\v  que  ces 
fours  soient  très-économiques,  ils  doivent  être  formés  d'un 
grand  nombre  de  cornues  en  terre  réfractaiie,  assez  rappro- 
chées les  un«'S  des  autres,  et  entre  lesquelles  biùleioni  les  gaz 
dégagés  de  la  houille.  Nous  verrons  plus  loin  ({ue  ces  fours 
pourront  devenir  métiiodiques  si  on  place  veriicalemenl  les 
oomues. 

Les  mêmes  conclusions  s'appliquent  aux  vases  pleins  de  bois 
à  lorréâer  que  Ton  chauffe  à  Taide  de  la  flamme  perdue  des 
gnealards. 

Une  autre  source  d'économie  est  obtenue  quand  on  accole  les 
fours  les  uns  aux  autres.  Ainsi,  à  Paris,  on  a  trouvé  que  la 
consommation  de  combustible  pour  distiller  un  hectolitre  de 

Iiouille  était  : 

Dans  on  four   Dans  deux 
isolé.      fours  accotas. 
Si  on  n'emploie  que  deux  cornues  .  .  31^,5  S3^,S 
Si  on  emploie  cinq  cornues  ....  48*,8 


(I  )  no«s  rcsvoyoAi  povr  plus  do  déiûls  sor  l'Infltionoe  di  nombre  oi  de 
la  position  des  comnes ,  1^  la  belle  diacnastoa  qee  M.  Gillon  t  faite  des  fous 
i  line  dans  son  conrs  de  mëiallorgie. 


414  FOUKS  El  FOURNEAUX  COMPAKbS. 

Aussi ,  pour  le  zinc  et  le  gaz  d'éclairage,  on  accole  toujouis 
quatre  fours.  Les  fours  à  coke  sont  accolés  en  nombre  beau- 
coup plus  grand. 

Nous  avons  maintenant  à  comparer  les  substances  dont  on 
peut  âdre  les  vases  clos.  Nous  avons  vu  ci-dessus  qu  i]  âiUait 
préférer  les  vases  en  lerre  réfraclaire  moulés  d*une  pièce  à 
ceux  en  briques.  La  terre  réliaciaire  duu  aussi  ôtre  préférée  à 
la  fonte  grise,  qu'on  a  d'abord  employée  pour  les  cornues  à  gaz, 
cl  à  la  tôle  qui  a  été  employée  pour  la  torréfaction  du  bois ,  et, 
par  M.  Roland ,  pour  la  cuisson  du  pain.  Cette  prélureuce  est 
due  à  ce  que  : 

1<>  Ces  vases  en  terre  réfractaire  coûtent  moins  que  les  vases 
métalliques.  Ainsi ,  pour  le  gaz,  le  prix  des  cornues  métalliques 
contenant  70  kilog.  de  houille  est  de  SOO  fr. ,  tandis  que  celui 
des  cornues  en  terre  réfractaire.  contenant  100  kilog.  de  houille, 
ne  s*élève  qu*à  60  fr, 

2*  Us  durent  deux  fois  plus  quand  on  a  pris  quelque  sois 
pour  leur  confection  et  pour  leur  mise  en  feu.  Les  métaux 
exposés  sans  cesse  k  une  température  rouge ,  se  brûlent  vite. 

2°  Ils  n'altèrent  pas  les  substances  qu'ils  contiennent,  tandis 
qu^on  ne  pourrait  distiller  le  zinc  dans  des  cornues  métalliques. 
Le  seul  défaut  de  la  terre  est  d  absorber  des  gaz  dans  ses 
pores  pendant  les  premiers  jours  de  son  emploi. 

4"  La  terre  réfractaire,  étant  mauvaise  conductrice  de  la  cha- 
leur, peut  être  portée  à  une  température  tri  s  ('levée,  elle  permet 
donc  un  échaufifement  plus  intense  des  substances.  Les  métaux 
absorbent  sans  cesse  le  froid  qui  existe  à  l'extrémité  du  vase 
exposé  k  Tair  libre,  ils  ne  peuvent  s*écbauffer  aussi  fortement. 
La  terre  réfractaire  émet  6  k  8  fois  mieux  la  chaleur  que  les 
métaux. 

La  terre  réflractaire  ne  doit  être  rejetée  que  lorsque  les  vases 
devront  être  soumis  à  une  pression  énergique  et  à  des  variations 

brusques  de  températures. 

La  forme  à  adopter  pour  les  vases  est  aussi  une  chose  impor- 
tante. On  rejette  le  cercle,  parce  qu'il  offre  un  périmètre  minimum 
pour  une  contenance  maximum ,  le  demi-cercle  qu*aflectent  les 
mouilles  est  préférable.  On  Ta  adopté  pour  les  cornues  à  gaz 


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rOUBS  BT  FOURNBAUX  COMPARÉS.  il5 

et  pour  les  cornues  à  zinc,  en  Silésie.  Nous  ferons  cependant 
observer  que  les  moufles  de  Silésie,  n  clant  cliaulVés  que  latéra- 
lement t  i  supéi  ieui  L'inenl,ont  dû  être  allongés  en  hauteur.  Toute 
la  partie  inférienro  nssez  éiroile  ro[ioso  sur  un  niassiî.  Il  eut  éié 
possible  de  supporter  ces  nioulles  d'une  nianirre  analogue  à 
celle  employée  pour  les  cornues  à  gaz  et  qui  permet  à  la 
flamme  de  passer  par  dessous.  Le  cercle  a  cependant  Tavantage 
de  permettre  une  dilatation  uniforme  en  tous  les  points. 

Les  dimeiuionê  ne  doivent  pas  être  tellement  grandes  que  la 
partie  centrale  du  vase  soit  soustraite  k  Faction  du  feu,  elles  ne 
doivent  pas  être  trop  petites,  le  chargement  et  le  décharge- 
ment devenant  alors  difficile.  Cependant,  nous  verrons  qu^en 
plaçant  verticalement  les  cornues  et  les  terminant  par  des  hottes 
àdouJble  fond,  il  est  facile  d'avoir  un  chargement,  un  avance- 
ment et  un  déchargement  mécaniques.  Les  cornues,  dans  ce  cas, 
pourront  être  très-étroites.  Si  elles  sont  horizontales ,  il  faut 
admettre  les  dimensions  des  cornues  à  gaz  et  à  zinc  qui  ont 
été  trouvées  les  plus  convenables  pour  réciiauffemeut  et  le 
chai'gement. 

VéchmtfJcmfVft  peut  être  aidé  par  um  circutatim  aérotherme 
lorsqu'il  ne  faut  pas  distiller,  mais  cuire  des  aliments.  Lehairk 
et  Jaiktbi.  (voir  la  Chimie  industrielle  de  Payen,  article  Cvissm 
du  pm)  ont  inuiginé  de  chauffer  fortement  Tair  par  son  passage 
dans  des  tubes  réfractaires  qu*entoure  le  combustible.  Cet  air 
monte  échauffé  dans  le  four,  puis,  refroidi ,  redescend  k  Tautre 
bout  pour  s*échauffer  et  remonter  encore. 

Lorsque  la  température  doit  ôtre  énergique ,  il  y  a  économie  à 
enveioi  per  vases  avec  le  combustible  ardent  (1).  Tel  est,  par 
exemple,  le  cas  de  la  lusiun  de  l'acier  dans  des  creusets.  Pour 
avoir  une  comlinstion  énergitjue  dans  toute  l'étendue  de  ce 
combustible  ,  MnctiEiiLicn  a  imaginé  de  renveloppnr  d'une  tôle 
perforée  à  Textérieur  de  laquelle  est  foulé  de  l'air  comprimé. 


(1)  M.  SiiBte-Clatra-DeviUe  tes  enveloppe  d'un  mélanse  d'oxygène  et 
d*bydrogèiie  ardents.  —  La  teopëratore  qnit  obtient  ainsi  lai  permet  de 
l^n  le  plaUne  en  masses  assez  considérables. 

TOME  Xi.  S7 


4i6  POtlIlS  ET  rOURNKAUX  OOMPABte. 

Dans  ce  cas ,  Il  serait  avantageux  d*adopter  les  coroues  plates 
décrites  dans  les  Brev,  tCInv, ,  t.  XXVIII,  p.  SO ,  pl.  I ,  dans  le 

Bulletin  de  la  Soci^de  Mulhouse  y  i.  25,  p.  31  ,  et  de  disposer 

i  uii\  lu  i  liai  boa  et  les  cornues  comme  l'indique  lu  ligui-e 
planche  22. 

Si  de  telles  cornues  étaient  posées  veriicaiemenl,on  i-oui  rail 
cliargrp  et  décharger  d'une  manière  continue  ei  nif^thodiquc  lu 
substance  à  traiter  et  le  combustible.  On  aurait  alors  un 
excellent  four  pour  fondre  de  Tacier  ou  d'autres  suJt)stances 
réfractaires  (1) 

FOURS  NON  HfiTHOOiaUES  OÙ  LB  SOUDB  EST  BEHCft. 

USAGE.  Us  servent  pour  calciner  d*une  manière  uniforme  et 
pour  griller,  oxyder  complètement  les  minerais. 

On  les  emploie  donc  pour  la  torréfaction  du  café,  de  la  chi- 
corée, du  l>ois  qui  sert  à  fabriquer  la  poudre,  etc.,  pour  le 
grillage  des  minerais  d*étain,  de  plomb,  de  enivre,  etc. 

APPRÉCIATION.  Quand  le  remuement  est  mécanique,  ces  fours  ne 
sont  pas  à  conseiller,  parce  que  nous  verrons  qu'en  les  perfec- 
tionnant h  gèremcnt  on  peut  rendre  méthodiques  le  ^largement, 


(1  )  On  pourrait  croire  qo*n  est  impossible  d'employer  poor  lâ  distitliUoo 
de  U  celamine  et  da  coke  des  eornaes  verUctles,  perce  qne  le  lassemeM 
s'opposereit  en  dégagemenl  des  vepesrs.  Mais  la  pratiqne  monUv  que  celte 
opinion  n'est  pas  fondde  :  HM.  AppoU  distillent  la  hoaiUe  dans  des  foen 
verlicanx  de  plus  de  i  mètres  de  baulear.  Gela  doit  être  quand  la  deacenie 
de  la  substance  est  méthodique,  parce  qu'en  arrivant,  elle  se  tronve  dans 
les  parties  supérieures  du  four,  ob ,  peu  pressée  et  assez  forlemeoi  chauffée, 
elle  commence  à  dIsUUer.  Les  pores  laissés  dans  la  masse  aideront  la  distil- 
lation subséquente.  Puis .  en  avançant,  elle  trouve  une  chaleur  de  plus  en 
plus  intense  et  clDcace  pour  volatiliser.  D'ailleurs  la  tension  des  vapeurs 
doit«  dans  ce  cas,  ^tre  tellement  énergique  que  la  pression  de  i/l  d'atmoi* 
phère ,  an  plus,  qu'exercent  les  oubstuaoes  superposées,  peut  être  oonsidérée 
comme  négligeable.  Un  courant  de  gu  rédnclear  pottrrail  d*aiUeirs  aider, 
par  entratnemeni,  à  la  dialiUatiOB. 


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FOURS  ET  FOUUNEALX  COMPARÉS,  417 

le  mouvemenl  et  le  déLliargciii^nt.  Ldisqu'on  remue  le  solide  à 
l'aide  de  r.'khles,  on  emploie  les  fours  ii  rcverbère  pr(''C«'(ir'ra- 
nieiu  décriis ,  ei  nous  avons  dit  (Qu'ils  uo  pouvaient  convenir  que 
pour  des  élablissenieiits  provisoires. 

N")us  ne  nous  appesnnt irons  pas  sur  les  divers  moyens  méca- 
niques usités  pour  remuer  le  solide  et  nous  nous  bornerons  à 
les  énumérer  et  à  les  classer  comme  suit  : 

.    ,  (  qui  tourne  sous  les  dents  d'un  peigne  immobile. 
Fours  à  sole  !     .    .  •    i   .  ^.      •  u-, 

(  qui  resic  ti  xe  sous  les  dents  d  un  peigne  immobile. 

^  qui  tourne. 

Fours  à  cyiiudre  {  qui  reste  tixe,  mais  dans  lequel  tourne  un 

t  agitateur. 

M.  Tjsson  (Technotogiste  t  t.  XIX,  p.  32)  a  proposé  à  TAca* 
démie  des  cornues  tournantes  pour  les  fours  à  gaz.  Les  avan- 
tages qu'il  trouve  à  ce  système  sont  Tabsence  d'encrassement 
et  la  conservation  plus  longue  des  cornues;  en  outre,  la  distil- 
lation plus  uniforme  de  la  houille.  Nous  verrons  plus  loin  que, 
dans  ce  cas,  on  peut  obtenir  très-facilement  un  chargement  et 
un  déchargement  continu  et  automatique. 

Les  fours  à  soles  tournantes  ou  à  peignes  tournants  sont 
employés  en  Angleterre  pour  le  grillage  ;  nous  verrons  que  le 
chargement  et  le  déchargement  peuvent  facilement  devenir 
automatiques  et  méthodiques  dans  ce  cas  en  rendant  la  sole 
conique. 

Les  fours  à  cylindres  tournants  sont  emiiloyrs  pour  la  torré- 
faction du  eafr  -,  eeux  où  un  agitateur  tourne  sont  employés 
pour  !a  lorréiaciion  du  bois  (jui  sert  à  fabriquer  la  poudre. 
Nous  verrons  aussi  (jue  par  d(>  li'gbres  moditicatious  on  peut 
charger  et  déciiarger  mécaniquement. 


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FOURS  ET  rOUBKEiUJX  COMPARÉS. 


DËUXIÊHË  PARTIE. 

18. 

FOtHS  MÉTHODIQUES  TRÈS-INCLINÉS  OU  LE  COMBUSTlfiLB  EST  MÊUjiCÊ 

A  LA  SUBSTANCE  A  TRAITER. 

Ces  fours ,  qai  s'appellent  cubilots ,  fours  à  cuve,  fours  cou- 
lants, hauts-fourneaux ,  etc. ,  contiennent  de  mis  las  mobiles 
descendant  par  leur  propre  poids  vers  le  point  enflammé. 

Ainsi  l'échauffement est  méthodique,  puisque  les  gaz  chauds, 
qui  montent,  trouvent  des  solides  de  plus  en  plu»  froids.  Cepen- 
dant la  propriété  de  Tacide  carbonique  de  devenir  oxyde  de 
carbone  devant  un  excès  de  charbon  ,  fait  que  tous  les  loursà 
cuve  doivent  fournir  des  gaz  combustibles. 

Le  chargement  et  le  déchargement  sont  continus  et  automa- 
tiques. Afin  de  diminuer  la  hauteur  à  laquelle  il  faut  élever 
mécaniquement  les  substances,  on  a  incliné  les  fours  de45*à60*. 
Généralement,  cependant,  on  les  laisse  verticaux ,  parce  que 
Ton  ne  gagne  par  cette  inclinaison  qu*une  faible  bantenr,  et 
que  les  maçonneries  ont  beaucoup  moins  de  stabilité. 

Usages.  Ces  fours  servent  aux  mêmes  usages  que  les  tas. 
On  les  emploie  pour  calciner,  pour  griller,  pour  réduire, 
pour  produire  des  combustibles  gazeux.  La  température  pou- 
vant devenir  très  élevée  dans  ces  fours  lorsqu'on  y  injecte  de 
Tair  comprimé,  ils  servent  îi  fondre  les  substances  réfraclaires. 
La  présence  du  eliarbon  réducteur,  la  grande  production  obte- 
nue ont  fait  préférer  ces  fours  à  ceux  à  réverbère,  dans  le 
traitement  des  minerais  de  cuivre  sulfo-arséniés. 

On  les  a  employés  au  grillage  des  poudres  sulfureuses.  Alors, 
pour  aider  au  passage  de  Tair,  on  les  a  agrégées  soit  par 
chaleur  (exemple  :  le  traitement  du  sulfure  de  plomb  au  fonr 
à  cuve,  à  Corpballe) ,  soit  par  de  YargiU  (exemple  :  la  fiibri- 
cation  de  Tacide  sulfureux  avec  de  la  poudre  pyriteuse ,  en 
Angleterre) ,  soit  par  de  Veau  et  une  com^esàon  énergique 


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FOURS  ET  FOURNEAl'X  COMPARÉS.  419 

(exemple  :  grillage  des  pyrites  en  Suède)  (1).  A  Linz,  on  opère 
aussi  Je  grillage  dniis  des  fours  à  eiive  ,  cependant  le  tassement 
doit  s'opposer  nii  romacl  de  l'air  et  rendre  l'oxydation  incom- 
plète. Nous  décrirons  idus  loin  des  fours  automatiques  qui 
nous  paraissent  pins  convenables  pour  le  grillage. 

Nous  n'avons  ici  à  signaler  que  les  diverses  dispositions 
adoptées  dans  les  fabrications  spéciales,  sans  CQlrer  dans  des 
descriptions  détaillées. 

Les  PAKOis  des  fours  à  cuve  doivent  Mre  sensiblement  verti- 
cales, afin  que  les  lits  de  biihstances  ,  gardant  partout  môme 
étendue ,  n'occasionnent  pas  d,)  vides  le  long  des  parois  et 
soient  complètetneut  traversés  par  )es  gaz  qui  n'ont  aucune 
fausse  voie  d'issue. 

Le  SUPPORT,  qui  doit,  îi  partir  du  fond,  porter  toute  la  colonne 
des  solides  qui  descendent,  affecte  surtout  les  trois  formes 
suivantes  : 

l^Sous  le  nom  ^'étalage  il  offre  ia  forme  d'un  iù[H>  k nverst^ 
dont  la  large  base  part  des  parois,  et  dont  la  base  étroite  aboutit 
au  lieu  où  se  produit  la  combustion. 

2«  Quelquefois  il  affecte  la  forme  d'un  cône  debout  au  milieu 
de  la  base  du  four;  les  substances  supportées  psr  ce  cône 
doivent  descendre  vers  le  pourtour  de  la  cuve  et  s'échapper  par 
des  ouvraux  qui  y  sont  logés. 

3»  Enfin  il  arrive  ,  comme  dans  le  grillage,  qu'on  emploie  , 
pour  support,  une  grille  qui  ne  laisse  passer  que  les  menus 
morceaux  et  les  cendres  du  combustible. 

Les  TROUS  M!  wnm  parlent  du  milieu  de  la  base,  ou  de  points 
symétriquement  situés  sur  les  parois ,  ils  sont  provisoirement 
bondiés  par  an  placage ,  par  nn  miir ,  ou  par  de  gros  morceaux 
de  la  substance  traitée ,  suivant  que  la  matière  qui  sort,  est 
solide  ou  liquide. 

Lorsque  ces  fours  servent  à  produire  des  emfnuUbles  gazeux, 
ils  sont  fermés  au  baut  par  une  bùUe  à  douUe  fond^  ou  bien  il 
fiiat  recueillir  les  gaz  à  quelques  mètres  en  dessous  de  l*orifiGe 


(1  )  toir  dw  Simihmnmmen  te  Sthwidm  dt  M.  P.  Totm.  Fittbcrg 
1888.  a  lA  AcAnoloftitep  t.  XII,  |Mige  U9, 


420  rOURS  £T  F0URMEA113L  COMPARÉS. 

supérieur  que  Ton  a  soin  de  maintenir  plein  de  la  subtance  à 
traiter.  Les  bauts-foorneaux,  étant  des  appareils  qui  produisent 
à  la  fois  des  niasses  coulantes  et  des  combustibles  gazeux , 
doivent  ètro  munis  des  appareils  qui  recueillent  les  gaz. 

FOURS  VERTICAUX  OU  LA  FLAMME  SEULE  TOUCHE  LA  SUBSTANCE. 

Les  fours  de  cette  classe  oflVent  de  Tanalogie  avec  les  fours 
à  cuve  décrits  ci-dessus,  et  avec  les  fours  à  dôme  décrits  au  i  5. 
Le  volume  de  la  cuve  peut ,  pour  une  même  grille ,  être  beau- 
coup plus  grand  que  celui  du  dôme,  parce  que  dans  ce  dernier 
la  substance  doit,  dans  la  position  quelconque  qu'elle  occupe, 
s'écbauflTer  à  une  température  déterminée,  tandis  que  dans  les 
fours  à  cuve  la  substance  s'avauçanl  vers  la  flamme  doit  né- 
cessairement atteindre  une  hauie  température.  Un  mètre  carré 
de  grille  chauflei  a  donc  plus  de  12  mètres  cubes  de  cuve  ;  oa 
pourra  aller  au-deik  de  20""  sans  inconvénient. 

Usages.  On  les  emploie  pour  calciner  le  plâtre,  la  chaux  ou 
d'autres  subtances  dont  ia  blancheur  ou  la  pureté  seraient 
souillées  par  le  contact  des  cendres  du  combustible. 

Description.  Dans  ces  fours,  les  flammes  des  foyers  dé- 
bouchent symétriquement  sur  le  pourtour  inférieur  de  la  cuve. 
Entre  ces  bouches  de  chaleur  sont  logées  les  ouvertures  poar 
retirer  le  solide  calciné  (1  ). 

Péclet  a  proposé  de  loger,  comme  dans  les  fours  à  dôme, 
le  foyer  sous  la  cuve  et  dMotrodure  la  flamme  par  des  ouver- 
tures ménagées  dans  la  voûte  qui  forme  le  fond  du  four.  Lors- 
que Ton  calcine  de  f,'ros  matériaux,  ils  peuvent  servir  à  lornier 
la  voûte  (|ui  enveloppe  le  loyer. 

Ai»P!5fT.f ATiON.  Ces  lours  paraissent  user  plus  de  coiiibustiblcs 
que  ceux  d>;  ia  preniitM-e  catégorie,  et  il  ue  taudraii  1rs  employer 
qu'en  cas  d'absolue  nécessité.  Cependant  ils  oui  l'avantage  de 


(f)le  renvois  aux  Tmitit  dê  Minéralwffiê,  DOtaninent  au  Court  é» 
fliimk  inituttieUe  de  Payer,  page  356,  pour  les  plent  dee  roun*  cm 


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FOURS  BT  FOURNEAUX  COMPAH^â.  itl 

u'offrir aucun  lit  de  carbuue  à  l'acide  carhoniijiie  qui  monte, 
et  par  suite,  d'rviter  la  production  de  loxyde  de  carbone.  Leur 
gueulard  ne  doit  donc  pas  être  coniplitiaé  par  la  présence  d'une 
boite  à  double  luud  et  de  tuyaux  pour  puiser  des  gaz  combus- 
tibles. Mais  cet  avantage  est  peut  être  compensé  par  la  perte 
de  la  cli.ilcui-  rayonnanti"  auiDur  du  foyer,  chaleur  qui  est 
entièrement  utilisée  quand  le  combusliMe  fsi  nu'lé  au  solide. 
En  outre  leur  construction  ebt  [tlus  compliquée ,  les  détério- 
niiions  y  sont  plus  fréquentes  que  pour  les  l'ours  où  ia  matière 
est  iiU-atitiée  avec  le  combustible. 

§  10. 

FOLKS  OL  LA  SUBSTANCE  EST  EN  CORNUE  VERTICALE. 

Usages.  Ces  fours  peuvent  servir  aux  mêmes  usages  que  les 
fours  à  cornues  horizontales  décrits  au  §  6,  et  plus  particulitre- 
menl  à  la  distillation  du  bois ,  de  la  tourbe,  do  la  houille,  de  la 
calamine  (V.  la  note,  ân  du  §  (>  ),  à  la  fusion  des  métaux  précieux, 
à  la  caldnation  des  substances  qui  seraient  altérées  par  la 
flamme,  telles  que  le  noir  animal,  les  cartilages,  le  mélange 
producteur  du  prussiate  de  potasse  »  etc. 

Malbeureusement  rindustrie  n'a  pensé  aux  grands  avantages 
des  fours  ii  cornues  verticales,  que  dans  quelques  cas  spéciaux 
pour  la  plupart  desquels  des  brevets  existent  encore.  Nous 
avons  indiqué  ciniessus  toutes  les  applications  nouvelles  que 
j*on  pourrait  en  faire* 

FoBMBB  BT  DiMBMSioNS.  Nous  avotts  VU  par  les  dimensions 
comparées  d*un  grand  nombre  de  fours  non  méthodiques,  quMl 
fallait  i"»  de  grille ,  et  par  suite  de  1/2  à  1  hectolitre  de  houille 
par  heure  pour  échauffer  au  rouge  : 

10  à  18  mètres  cubes  de  four  traversé  par  la  flamme, 
et6à7     »      »     »  vases  clos  dont  la  largeur  intérieure 
est  de  0",2  à  0",d. 

Nous  pouiTons  admettre  qu*!'-  de  grille  échauffe  ces  volumes 
de  four  et  de  cornues,  quand  on  les  charge  et  décharge  en  une 
seule  fois.  Mais ,  quand  on  charge  méthodiquement  par  petites 


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4St  FOURS  ET  POURfŒAinE  COMPARÉS. 

portions  et  qu'on  décharge  do  même  ,  do  man!^^e  k  faire  des- 
cendre lentement  la  colonne  de  substance  pour  rapprocher 
peu  à  peu  celie-ci  du  foyer,  alors,  on  peut  chauffer,  par  de 
bien  plus  grands  volumes,  parce  qu'on  est  certain  que  la 
substance  atteindra  toujours  une  température  très-éievée  au 
moment  de  quitter  le  four. 

Ces  dimensioDS  relatives  totales  étant  conmies,  discutons  les 
dimensions  spéciales  de  la  largeur ,  de  la  hauteur ,  de  la  Ion* 
gueur ,  de  Tépaisseur  des  cornues  «  de  la  largeur  des  cameaux 
de  cbauffe. 

Ce  que  nous  avons  dit  de  la  forme  des  cornues  horizontales 
peut  en  partie  s'appliquer  aux  coiiiues  verticales;  ainsi  le 
cercle  a  siu'  le  rectangle  les  avantages  suivants  :  !•  il  est  plus 
résistant  ;  'i"»  il  offi  e  une  dilatation  plus  uniforme  et  moins  ex- 
pos^-e  aux  ruptures. 

On  reproche  au  cercle  d'offrir  un  périmètre  minimum  pour 
une  surface  maximum  ,  c'est-à-dire  de  présenter  le  moins  de 
surface  de  chauffe.  Mais  cette  objection  nous  paraît  peu  impor- 
tante, parce  que  une  même  surrace  enveloppée  d*an  cercle,  d*un 
carré  ou  d*un  rectangle  deux  fois  plas  long  que  large ,  offre  des 
périmètres  qui  sont  entre  eux  comme  9  :  iO  :  i0,7. 

Une  objection  plus  grave  à  faire  aux  formes  circulaires ,  c*est 
la  place  qu*eUes  font  perdre  par  les  intervalles  qu'elles  laissent 
entre  elles ,  les  formes  rectangulaires  ,  au  contraire ,  sont  enve- 
loppées de  toutes  parts  de  carneaux  gardant  partout  même 
largeur. 

Lorsque  la  cornue  est  rectangulaire  ,  sa  largeur  doit ,  coniriit' 
celle  des  cornues  horizontales,  dépasser  10  ceniiraètres  ,  et  eitv 
inférieure  à  50  cent.  On  sait  que  les  cornues  de  M.  Jeanncney  de 
Mulhouse  ont  10  cent,  de  largeur;  plus  étroites,  elles  rendraieiu 
le  chargement  très  difficile.  Mais  cette  objection  n'existe  pas 
pour  les  cornues  verticales  qui  se  chargent  d'elles-mêmes ,  et 
s'il  ne  faut  pas  descendre  en-dessous  de  10  cent.,  c*est  pour 
permettre  le  nettoiement  (1). 


(I  )  Oa  a  TU  qoe  les  eornaes  hftrlwnUiies  coBêomneiit  deux  fois  plus  de 
elwrboik  quand  allea  ont  0",8  a«  iiau  de  0*,S9  de  largear. 


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FOURS  BT  PODRNUOX  COHPARÉS. 


4S3 


La  longueur  de  la  cornue  pourra  être  2  à  -4  fois  plus  grande 
que  la  largeur. 

Si  ia  cornue  est  circulaire  ,  elle  pourra  ,  comme  les  cornues 
horizontales  h  zinc  ,  avoir  lii  à  18  cent,  de  diamètre  ,  la  facilité 
du  chargement  permettra  même  de  descendre  eu-dessous  de  ce 
chiffre. 

La  hauteur  des  cornues  verticales ,  sMl  s*agit  de  calciner  ou 
de  fondre,  pourra  aller  jusqu^à  d  et  même  10  mètres.  Mais  poar 
distiller ,  il  ne  faudra  pas  dépasser  8  à  4  mètres ,  afin  que  la 
pression  exercée  au  fond ,  n*y  empêche  pas  la  distillation.  Les 
foars  AppoU  pour  distiller  la  houille  ont  4*  de  haut. 

Vipt^iseiuT  devta  augmenter  avec  le  diamètre  ou  la  longueur 
et  avec  la  hauteur ,  elle  pourra  ,  comme  dans  les  cornues  hori- 
zontales, être  de  3  à  6  cent,  quaud  ia  eut  nue  sera  d'une  seule 
pièce  et  en  terre  réfractaire.  La  cornue  pourra  être  compo&ée  de 
plusieurs  ti'Oiîçuiis. 

Pour  diminuer  1  épaisseur,  tout  eu  augmentant  la  solidité  des 
parois,  on  pourra  les  soumettre,  après  leur  conlection ,  îi  raclion 
énergique  d'une  presse  hydraulique.  On  sait  que  c'est  par  ce 
moyen  que  Brunei  a  obtenu  des  briques  d'une  dureté  remar- 
quable pour  son  tunnel  sous  la  Tamise. 

Nous  renvoyons  pour  Tassemblage  des  tronçons  de  cornues 
au  four  Carville  décrit  d-après  ;  en  ces  points  de  Jonction , 
répaisseur  doit  augmenter. 

Les  épaisseurs  des  parois  sont  de  0«,16  dans  le  four  Appolt 
en  briques  ;  de  0",S0  dans  le  four  de  Chenot  ;  de  0'",18  dans  le 
four  de  Puttweiler;  de  0",10  dans  le  four  Carville  et  dans  le 
four  Fouschard. 

Voici  les  dimensions  comparées  des  surfaces  de  grilles  et  des 
volumes  qu'elles  chauffent  ; 


vùxm  BT  romniEAux  comparés. 


RAPPORT 

DU 
A  LA 

SURFACE 

DE 
GRILLE 

^             ^  9\ 

VOLUME 
TOTAL 

S  S 

é          -          2  « 

NOMBRE 
CORMCES. 

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WWRS  KT  POimNEArX  COSIPABÉS.  4«5 

On  voit  qu'un  mHiv  rari  r  de  giiiie  chauffe  un  volnmp  beau- 
coup trop  petit,  même  quand  la  substance  se  charge  et  se 
d^'cljarge  toute  en  une  fois;  nous  nvons  vu,  en  effet,  qu'un 
mètre  carré  de  grille  chauffe  jusqu'à  sept  mèires  cubes  de  cor- 
Does  borizoniales. 

Le  four  dos  de  DuUweiler  (1  )  et  celui  de  Gbenot  (2)  sont 
longés  par  des  cheminées  carrées  oo  rectangulaires  de  f  0  à 
10  cemimètres  de  e6té. 


(  I  )  Voir  la  Revue  universelle,  i.  V.  Voir  aussi  ie  t.  XXV,  p.  GO,  pl.  Xlil 
des  Brevets  d'invention. 

(î)  M.  Chenot  employa  d'abord  son  foor,  non  h  fabriquer  du  fer,  mais  k 
produire  du  gaz  d'éclairage,  1»  cornue  était  alors  en  t6le.  Voir  la  pt.  L  du 
t.  XIYlil,  p.  178  des  Brevets  d'invention. 

Noos  svons  démontré  dans  une  nate  S  6,  la  possibilité  de  distiller  la  ea> 
lamine  dans  des  fiomnes  verticales ,  nous  allons  signaler  tes  principnux 
tnaiagasde  ces  cornaes  ponr  la  fabrication  dnzinc  ei  du  gaz.  i'  Lo  matériel 
MHiiHra  moins,  les  cornues  ne  seront  pas  exposées  à  dos  froids  brusques, 
elles  oe  s'infléchiront  pas  comme  les  cornues  des  fours  liégeois  Lu  rainerai 
n'aident  pas  à  celle  inflexion  ,  l'échaufTcmunt  uniforme  sur  tout  le  pourtour 
les  détruira  moins  et  l'on  snitque  la  dépense  de  corniio^  pst  très-onéreuse, 
2*  Le  chargement  est  nn-cîniiquc  ci  continu,  n'occ;»siùnno  ni  pertes  de  temps, 
ni  pt rtfs  dp  force  ou  de  main  d'oeuvre,  ni  pertes  de  chalrur,  ni  pertes  de 
7inc  ou  do  gaz.  ô"  Le  dècharj^'^menl  est  mécanique  cl  oiVre  tous  les  mémos 
avaûtages;  comme  il  ?era  viio  lait,  si  on  rcxécule  toutes  les.")  heures,  une 
mt^me  brigade  pourra  desst  rvir  presque  tous  les  fours.  On  m'  tlt,vra  d'ail- 
leurs décharger  chaque  fois  (pie  la  partie  lo^ce  dans  la  boite  à  double  fond 
du  bas.  i"  Des  véhicules  .«e  (i*'f  har}r«roQt  mécaniquement  des  .substnnces 
traili'.  s.  "J"  I/échanffenienl  pourra  être  méthodique,  la  substance  fronie  trou- 
vera 4i'S  fuz  peu  cliaud.s,  puis,  eehautVfc  ,  elle  arrivera  à  des  parties  roupes 
<l«j  feu.  Toutes  les  cornues  seront  éi;aleroeat  cbaulTi^es.  La  bolle  à  double 
fond  ûu  bas  qui  sera  en-dossous  du  foyer,  échaulïera  Tair  qui  va  y  péné- 
trer avec  la  clialeur  retenue  par  la  subslance  traiicie.  (!•  L'(-[)uisenienl 
màhoiiique  de  la  substance  par  une  chaleur  de  plus  en  plus  énergique  doit 
âDgmenter  le  rendement. 

Pour  la  calamine,  ia  iiuuillo,  les  pyrites,  ele  ,  v,vr..-y  croyons  qu'il  est 
avantageux  d'employer  des  cornues  légèrement  conicjues  qui,  soutenant  la 
maticrt;  qui  distille,  diminueront  son  tassement,  forceront  les  parties  du 
Centre  à  venir  ver^  les  parois,  ofl'rironl,  aux  vapeurs  de  plus  en  plus  abon- 


426  FOURS  ET  FOL'nNEAUX  COMPARtS. 

Pour  perdre  moins  de  chaleur  il  faut  accoler  beaucoup  de 
cornues  dans  un  môme  four,  cela  permet  aussi,  ijuand  on 
fabrique  du  coke  en  brûlant  les  gaz  qui  dislilleni ,  de  chauffer 
le  charbon  fraichemenl  inirodiiit ,  avec  la  flamnift  des  gaz  des 
fours  voisins,  alors  en  pleine  distillation.  Cependant  ((uand  , 
dans  ce  dernier  cas ,  il  faut  réparer  une  cornue ,  toutes  les 
autres  doivent  être  mises  hors  feu.  De  plus  ,  les  cornues  qui 
sont  au  pourtour  bont  moins  chauffées  que  les  autres,  et  (luand 
l'on  chaufl'e  avec  des  grilles  intercallées  entre  les  cornues  , 
il  faut  traiter  dans  les  cornues  extrêmes  des  matières  qui 
exigent  une  chaleur  moindre  ou  bien  il  faut  les  laisser  deux 
fois  plus  longtemps  exposés  à  la  chaleur  qui  n  arrive  que  d  un 
seul  côté. 

Nous  distinguerons  raaintf  iiaiii  deux  manières  de  charger  et 
de  décharger  les  cornues.  La  première ,  que  j'appellerai  auto- 
viatique, consiste  vider  toute  la  cornue,  puis  à  la  remplir, 
réchauffement  dans  ce  cas  n'est  pas  méthodiquL'.  La  deuxième 
manière,  que  j'appellerai  méthodique,  permet  cet  échauffe- 
ment  en  déplaçant  peu  à  peu  la  substance  et  la  rapprochant 
vers  le  fond,  où  la  chaleur  maxima  existe;  elle  charge  peu 
à  la  fois ,  mais  souvent ,  et  décharge  de  même.  Pour  la  fabri- 
cation dn  coiie  avec  les  liooilles  grasses ,  et  peut>être  pour  la 
fabrication  du  zinc,  ce  système  serait  à  recommander.  Le  char- 
gement imtomatitfitê  de  toute  la  cornue  sera  préférable  quand 
on  voudra  fabriquer  du  coIlo  avec  des  bouilles  demi  grasses , 
ou  quand  on  veut  produire  du  gaz  d*éc]airage  chargé  de  peu 
de  goudron ,  en  traitant  des  houilles  grasses. 

Nous  allons  donner  quelques  détails  sur  les  fours  à  cornues 
verticales  proposés  jusqii'à  ce  jour ,  puis  nous  comparerons  les 
moyens  indiqués  pour  fermer  le  haut  et  le  bas  de  ces  cornues. 

Les  fours  pour  calciner  la  calamine,  pour  réduire  les  limo- 


(iantes  vers  le  haut,  uqc  voie  de  plus  en  plus  lar^^e  ,  el,  aux  iDoUères  du 
plu  en  plus  épuisées ,  un  espace  de  plus  en  plut  éCroit.  Il  «A  fiusile  ét  fhlrft 
les  plans  d'un  four  à  line  d'après  ees  indtcattoiis.  Le  fonr  Honteftors  poor 
te  Iriitenem  des  erasses  de  aine,  contient  d*anienrs  de  petites  eornves 
vertieales  de  46  cent,  de  bavlenr. 


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POORS  BT  P0UBNKA11X  COMPARÉS. 


437 


iiites  (CuENOT)  (i),  et  le  four  incliné  de  Duttweiler  ne  con- 
lienneiU  qu'une  seule  cornue  en  maçonnerie,  les  Traites  de 
Chimie  el  la  lievue  Universelle ,  t.  V  ,  donnent  tous  les  détails 
nécessaires  sur  ces  fours.  D'ailleurs  ils  ne  sont  pas  des  plus 
économiques. 

Le  four  à  distiller  la  tourbe  (flg.  1),  de  Crouy  sur  l'Ourcq, 
près  de  Meaux,  contient  une  seule  cornue  c,  chauffée  extéricuro- 
ment  par  la  flamme  des  foyers  F,  F,  qui  circule  dans  un  carneao 
spirique  S ,  S.  Pour  conserva  la  chaleur  dans  œ  canieau ,  il  est 
entouré  d*nn  espace  annulaire  a,  rempli  d*air  stagnant  On 
introduit  la  tourbe  dans  la  cornue  c,  par  Touverture  o,  que  Ton 
ferme  ensuite  par  une  plaque  en  fonte  P ,  que  Ton  recouvre  de 
cendres.  Les  gaz  provenant  de  la  distillation  de  la  tourbe 
s*échappent  par  le  tuyau  T  et  se  rendent  dans  nn  condensateur 
où  s^arrètent  les  produits  liquides ,  puis  les  gaz  non  condensés 
sont  ramenés  sur  les  foyers  F,  F,  qu'ils  servent  à  alimenter  en 
partie.  Lorsque  la  carbonisation  est  achevée,  on  fait  tomber  la 
tourbe  par  Touverture  k,  en  tirant  le  régîstre  t,  dans  un  étouf- 
foir  placé  en  dessous  (3). 

Les  gaz  brûlés  sortis  de  S,  S  viennent  au-dessus  du  cou- 
vercle P»  et  s'échappent  par  une  ouverture  pratiquée  dans  le 
couvercle  mobile  en  fonte  M. 

On  peut  fîiibriquer  le  charbon  roux  pour  la  poudre  dans  une 
cornue  analogue. 

Le  four  à  eomues  incHnéet  de  M,  Cmpet-DeUim  se  compose 
d'un  massif  de  maçonnerie  MM,  dans  Taie  duquel  est  disposé 
le  foyer.  Au-dessus  de  celui-ci  est  un  dôme  dans  lequel  s*en- 


(  1  )  M.  TouRAKGiN ,  pour  le  traitement  des  fers  spalhiques  (pl  LU ,  l  XXV 
des  Arwclf),  emploie  une  cornue  vertieele  nelofoe  à  celle  de  Cbenot. 

M.  MAiTiM  t  avssi  pour  la  mène  opération  «ne  conme  MOtbtable  (  voir 
les  Brewto,  t.  XXIT,  p.  iti  el  137  et  t.  IXI ,  p.  8S). 

(2)  Lefonr  de  M.  Aimé  de  Marseille  potr  la  ftbrieatien  dn  gai  d*detat- 
rage  (Breael  de  novembre  1833»  i,  XXUU,  p.  lOS,  pl. III)  est  MmbUbte  & 
eeltti  décrit  pour  la  distillation  de  la  tourbe.  C'est  aussi  le  cas  du  four 
de  MM.  PAUTon  et  Subtil  pour  distiller  la  tourbe  (Brevets  ^inceiaUm, 
t.mi,p.  llS,pl.lXVIll). 


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4Sd  FOURS  BT  FOUMNEAOX  COMPARtS. 

casirent  des  tayaux  rectanifulaire  T,  T(Ûg.  4)  ei  T,,  T,  (fig.  5) 
se  relevant  verlicalemeot  par  un  coude  à  la  partie  supérfeare. 
A  leur  partie  Inférieure  un  ajuiage  en  forme  de  Z  porte  un 

registre  r,  qui  pemiei  de  fermer  el  d  ouvrir  à  voloîitû  chacun  des 
tuyjux.  Ces  ajutages  ploo^Miiit  leur  hcc  dans  des  t'touftoirs  EYJ. 

Le  four  a  cinq  cornues  verticales  de  i)f.  Fouschnrd  (fifr.  6  cl  7  ). 
offre,  enlro  chaque  cornue,  un  loyer  dont  la  flnninie  reacunlre 
à  di's  inîervaUos  de  80  centimMn  s  des  cliirancs  iiui  In  forcent 
à  chan;^cr  do  direction.  Ces  chicanes  c,  c  sont  mobiles  ,  cl 
chaque  chcmiaC'B  a  une  largeur  qui  permet  le  passage  des 
ouvriers  réparenrs.  Les  cornues  intercallées  ont  6°>  de  hauteur, 
10  cent,  de  largeur  et  1»  de  longueur,  dtacune  d*elles  est  divisée 
par  trois  registres  (flg.  6  et  7)  en  quatre  capacités  :  la  première, 
à  la  partie  inférieure  KL ,  a  un  mètre  de  baut ,  elle  s*oavre  au 
bas  sur  deui  tuyaux  terminés  par  des  couvercles  mobiles;  les 
autres  compartiments  ont  1",  0*,90  et  ^  de  bauiear;  de  Ift 
r/^sutte  un  vide  au-dessus  de  la  substance  logée  dans  Tespace 
M  haut  de  1  mètre,  lorsqu'on  y  déverse  la  substance  du  com- 
Ijarliuii  lit  supi-ripur  pins  court  de  10  centimètres.  Devant  ce 
vide  es[  un  trou  p,  p  pour  conduire  an  dehors  les  matièirs  qui 
dislilleuL  On  vide  successiveniciU  la  maiii  ro  de  chaiiue  coui- 
parliuient  dans  le  «oniparlimenl  inférieur,  puis  on  rerernio  le 
registre,  l^a  matière  s'avance  ainsi  méthoili(|uenieni  vers  des 
points  de  plus  en  plus  chauds.  Il  faut  50  à  (iO  minutes  pour  que 
la  substance  logée  entre  L  et  M  ait  atteint  la  temt)érature  ruuge. 
On  retire  90  litres  de  chacune  des  cornues  et  cela  se  renouvelle 
toutes  les  beures  pour  les  trois  coniues  intercallées ,  et  toutes 
les  deux  beures  pour  les  cornues  des  extrémités  (1). 

Le  four  à  12  eomues  verticales  d'AppoU  (S)  (fig.  2  et  3)  oflfre 
des  cornues  plus  larges  et  plus  longues  que  les  cornues  Fous- 
cbard  ,  parce  qu'elles  traitent  des  morceaux  de  houille  plus  ou 
moins  volumineux  ,  tandis  que  le  four  Fouschard  ne  reçoit  que 


(  f  )  MM.  LTomtST  et  de  DavE  de  Piris  ont  pris  an  brev&t  le  18  décembre 
|Ki7  pour  un  Tour  rJvivillcr,  an^tlo^ue  h  celui  de  H.  Fouschard.  Je  reoVûiS 
à  lu  pl.  XVII  et  h  la  p.  )±2  do  t.  XllI  des  Brevets  d'invention. 

(2)  Voir  les  BrweU  d'invention,  U  IXXIU,  p.3il  6i328,  ^.  LetU. 


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FOl'lUi  ET  tÛURNEAlîX  CO.MI  ARÊS.  l29 

des  grains  do  noir  animal.  Les  {^az  i\u\  distillent  des  comuos 
sortent  par  les  orilicrs  h.hj>,  el  entrent  dans  les  pnrois  crous«îS, 
où  iLs  sont  bnlirs  j)ar  de  l'air  entré  \);\v  n.a.n:  la  tlaninie  circule 
autour  des  cornues,  puis  sort  par  lesclieiniiiées  f .  c,  r.  Je  coin- 
pnrpmi  plus  loin  les  systèmes  de  fermeture  du  liaul  el  du  bas 
des  cornues,  avec  les  sysl^'mes  adoi)lés  dans  les  autres  appareils. 

Four  à  cornut's  verticales  de  M.  Car  ville ,  dWlnis  fCarH)  M). 
(Voir  les  ligures  13  à  28).  —  M.  Carvillo,  loii(;tt  uips  avant 
MM.  Appolt, avait  trouvé  tous  lesavanlagis  (jni  doivent  n''SuUer 
des  cornues  verticales  pour  la  fabrication  du  coke  ,  et  celle  du 
Ijaz  d'éclairage;  seulement  il  reconnut  qu'il  fallait  faire  les 
parois  des  cornues,  non  eu  briques,  mais  en  piatiues  d'une 
seule  piîîce. 

«  Les  briques,  dit  M.  Carville,  présentent  de  graves  incon- 
»  vénicuirt,  elles  se  dérangent  par  suite  dn  défaut  de  fixité  des 
»  des  joints ,  et  des  brusques  alternatives  de  chaud  et  de  froid  ; 
»  le  coke  adhère  aux  parois ,  et  la  force  qu'il  faut  employer  pour 
»  le  retirer  au  moment  do  la  décharge  contribue  encore  U 
»  ébranler  et  à  détériorer  la  construction  intérieure  des  fours.  » 
On  sait)  qu'en  effet,  c*est  là  le  grand  défaut  des  fours  Âppoli 
dans  la  pratique.  Le  succès  obtenu  par  M.  Garville  dans  le  choix 
et  la  préi>aration  des  ten'es  (2)  Ta  conduit  à  construire  des  fours 
à  coke  composés  de  deux  pièces  seulement,  lesquelles  ont 
chacune  2»,B0  de  long  environ,  et  forment  par  leur  réunion  une 
longue  cornue.  Les  parties  sont  comme  soudées  ensemble  au 
moyen  de  joints  languetis,  et  forment  un  tout  parfait,  solide, 
et  hermétiquement  fermé.  Les  cylindres  sont  un  peu  plus  laiiges 
dtt  côté  de  la  sortie  du  coke,  afin  de  faciliter  le  défoumemeot. 
Cependant  la  pratique  a  appris  à  H.  Carville  qu'il  valait  mieux 
faire  les  cornues  de  3  on  i  tronçons,  ce  qui  permet  de  rem- 
placer les  parties  endommagées  par  ractioo  du  feu ,  et  en 


(  i  )  Voir  les  0ferefx  d'intenlion^i.  2o ,  page  2^)5,  planche  \LIV.  Certificat 
a'mldHion    Si  jMVier  1850. 

<2)  Celte  prâi^nlloa  détaillée  daiu  le  brerel  eort  du  cadra  d«  ee  némolrts. 
Les  dispoaUtoos  déeritea ,  dit  M.  Calais ,  eoDt  aises  en  pftliqve  avec  ua 
plein  auceto  k  l'asifie  d'Ataia  (  Gard). 


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430 


FOURS  6T  POORNSAIIX  COMPAIIÊS. 


réunissant  plus  ou  moins  de  ces  tronçons,  d'avoir  des  cornues 
de  louie  longueur,  sans  devoir  les  commander  d  avance. 

Les  cornues  verticales  réunies  en  nombre  plus  ou  moins 
fn*and  dans  un  nu)me  four,  se  touchent  par  chaque  bout  et  par 
deux  côtés  ;  pour  empêcher  les  ébranlements,  elles  sont  fixées 
el  tenues  l'une  à  l'autre  par  des  étoquiaux. 

Au  bas  de  chaque  cornue  est  placé  un  registre  en  tôle,  fonc- 
tionnant horizonlalenienl  (1)  entre  deux  coulisses,  pour  fermer 
et  ouvrir  le  dessous  du  cylindre.  Une  plaque  en  terre  réfractaire 
eut  fixée  au  registre.  Un  trou  est  pratiqué  au  milieu  de  la  plaque 
et  da  registre,  afin  de  doDoer  au  besoin  de  Tair  aux  cornues. 

Le  dessus  est  feirmé  par  un  couvercle  ou  une  plaque  en  terre 
rêftaciafre  qui ,  par  son  poids ,  suffit  à  cette  destination ,  et  qu'on 
peut  ôter  à  Yolonté  pour  charger  le  cylindre.  On  peut  aussi  em- 
ployer une  tète  en  fonte  boulonnée  sur  un  couvercle  ou 
tampon  v ,  en  fer,  tôle  on  fonte ,  lequel  est  garni  de  terre  réfirac- 
taire.  Les  fours  n*ayant  pas  le  temps  de  se  refroidir,  la  coisson 
s*y  opère  en  quatre  heures. 

L*économie  de  main-d'œuvre  à  Alais  a  été  d'environ  50  p.  100. 
A  Textrémité  de  chaque  cylindre ,  une  ouverture  est  ménagée 
pour  envoyer,  au  moyen  d\m  tuyau,  les  gaz  au  récipient  destiné 
à  les  recevoir. 

La  flamme ,  sortant  du  foyer,  passe  entre  deux  rangées  de 
cylindres,  en  chauffe  les  parois,  et,  arrivée  au  bout,  elle  se 
sépare  à  droite  et  à  gauche ,  parcourt  les  intervalles  latéraux  à 
Textrémité  desquels  se  trouvent  deux  issues.  L*échauffement 
n'est  donc  pas  méthodique  comme  dans  le  four  Fouschard. 
H.  Garviile  a  imaginé  depuis {cerHficat  (taddiUm  dui9avrUiSSÙ) 
de  faire  circuler  la  flamme  d'abord  au  bas,  puis  au  haut  des 
appareils;  entre  les  deux  courants  existent  des  cordons  saillant 
autour  des  cornues.  Ceux-ci ,  tout  en  renforçant  les  cornues , 
supportent  des  loquets  et  des  plaques  de  séparation.  Mais  cette 
disposition  n'est  réellement  avantageuse  qu'au  point  de  vue  de 


(1  )  Depuis ,  dans  an  eertiflcal  d'addition  «o  date  do  19  avril  fS80,  rokta- 
rateor  do  bas  a  été  ooe  porta  en  far  avae  chamièra,  gamîa  da  larra  réfrac- 
taira ,  nancnvrëe  par  des  leviers  a,  elglissani  le  long  des  conlisaw  g. 


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FOimS  ET  FOURNBAUX  COMPARÉS. 


431 


la  solidité,  car  Tascensioa  de  la  flamme  ne  produit  un  écliaufl'c- 
ment  méthodique  que  si  les  cornues  se  déchargent  d*une 
manière  continue  et  partielle  (1). 

Les  appareils  peuvent  se  composer  aussi  d*une  ou  de  plusieurs 
sections  carrées  (fig.  13  et  14),  ou  cylindriques  ;  ils  peuvent  être 
percés  de  trous  égaux  ou  inégaux,  à  intervalles,  si  i*on  ne 
tient  pas  au  vase  clos.  Des  butoirs  q.  q.  réunissent  et  consolident 
alors  les  tronçons.  » 

Voici  quelques  explications  pour  la  complète  intelligence  des 
figures. 

fr»  tête  en  fonte  des  cornnes  dans  la  partie  correspondante 
aux  tayaux  de  dégagement  d  et  de  conduite  de  gaz. 

/,  fours  ou  cornues. 

plaque  qui  soutient  le  dessous  des  fours  ou  cornues. 

kl ,  cadre  en  fer  qui  prend  toutes  les  parties  inférieures  et  les 
côtés  de  la  batterie. 

l ,  colonnes  qui  supportent  la  construction  de  la  batterie. 

m,  grille  et  foyer. 

0 ,  autel  qui  sépare  le  foyer  des  cornues  ou  fours. 

p ,  bouchon  fermant  les  tuyaux  de  conduite  des  gaz,  et  s*enle- 
vant  pour  le  besoin  du  nettoyage. 

s ,  cameaux  régnant  autour  des  cornues ,  au  milieu  et  par  les 
côtés. 

regards  destinés  à  la  surveillance  de  llntérieur  de  la  bat- 
terie, au  ramonage,  etc. 

Le  four  à  quatre  cornues  fferiieates  de  Jf.  LeM ,  à  Atmn , 
présente  des  dispositions  spéciales  qui  permettent  de  réparer 
Tune  des  cornues  sans  mettre  bors  feu  les  autres.  Il  se  rap- 
proche du  four  CarviUe* 

Le  four  à  une  cornue  veriicaie  de  Jf.  Karmrodtt  directeur  du 
laborotoire  d^essaU  pour  les  protfinces  rhénanes  (3)  (fig.  8),  a 

(  I  )  L'un  pourrait  obu-uii-  ce  dccLaigcuitnl  corilinu  par  une  sorte  de  vaste 
robinet  à  godet,  analoguu  à  celui  que  Gay-LusMC  a  employé  dans  son  appareil 
poor  mosorer  la  tension  des  vapeurs  dans  l'air. 

(2)  Voir  le  DingUr*t  PohfUftwûehii  Journal,  t.  CXLVI;  le  JNitt.  Soc, 
Sneowrag,,  i.  LVII,  page  778,  el  le  Yerhvndiungvn  dtt  Venins  sur  Befor' 
dermtg  des  GtwerbfM»,  inFrussen, 

TOHB  XI.  S8 


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m 


FOUHS  Ëï  FOURNEAUX  COMPARÉS. 


été  employé  pour  la  fabrication  du  prussiato  de  potasse.  Le 
vase  As,  chauffé  parles  gas  brûlés  qui  s^échappent,  dég»ge 
Tazote  du  carbonate  ammoniqae  qall  contient.  Le  four  coo* 
lant  GsK  plein  de  potasse  et  de  charbon  est  traversé  par  Tazote 
qui  sort  en  e  avec  Toxyde  de  carbone  produit;  il  est  chaufié  au 
pourtour  par  le  foyer  F:  A  une  distance  (S  décimètres)  en- 
doBSOtts  du  foyur,  suffisante  pour  que  la  matière  logée  dans  te 
ccynue  refroidisse  avant  de  sortir,  est  une  plaque  Ct  glissée 
dans  les  laiiuii  i  s  d'un  châssis  l'eclangulaire.  Ou  dit  beaucoup 
de  bien  de  1  emploi  de  ce  four. 

ModM  da  feraMtwe  de*  oannm  Mftkaict  (1). 

Ce  qu'il  y  a  de  plus  important  à  étudier  dans  ces  cornues 

verticales ,  ce  sont  les  modes  de  fermeture  du  haut  et  du  bas. 

Au  haut  les  cornues  sont  généralement  fcnnéos  ]  :ir  une  boite 
à  double  fond.  Cependant,  (juand  il  ne  tant  pas  recuetiiîr  les 
])r()duils  qui  distillent,  OU  quand  le  cliargcraont»  au  lieu  de 
sdlectuer  saus  cesse  i)ar  pelju\s  perlions ,  s'effectue  tout  d'une 
fois  comme  dans  les  cornues  AI'Polt,  la  boite  à  double  fond 
peut  ôtre  remplacée  par  un  simple  couvercle  reposant  dans 
une  rainure.  Dans  le  four  Chenot  et  dans  le  four  à  gaz  de 
TscHBiTSCH  représenté  fig.  ,  la  rainure ,  est  remplie  de  sable, 
ce  qui  permet  au  couvercle  de  s*y  adapter  hermétiquement 

XÂ  fermetwre  pmt  um  Mie  à  double  fond  n*est  nécessaire  que 
quand  on  charge  par  petites  portions ,  pour  avoir  nn  dépla* 
cément  méthodique  et  économique;  elle  est  d'ailleurs  à  préférer 
quand  on  veut  ne  rien  perdre  d'une  substance  volatile.  Le  cou* 
vercle  supérieur  de  la  boite  à  double  fond  peut  s*ajuster  dans 
une  rainure  pleine  de  sable  (tig.  12),  ou  s*adapter  à  Taide  d*one 
pression  (fig.  9  el  10).  Le  couvercle  inférieur  peut,  comme  dans 
la  boîte  dt;  Beaukumé,  11^;.  10,  se  composer  d'une  valve  qui  en 


(  l  )  Dans  la  Revue  universelle,  dt^cembre  l.*>0!  ,  p.  ÎK)3,  se  trouve  décrit 
an  sysicrae  do  tour  à  cornuo  verticale  jvour  la  fal)ricaUoo  du  jjax.  La  Ug.  3, 
pl.  4>0,  montre  que  la  cornue  c6l  eniuurcc  d'une  grille  el  qu'elle  esl  fermée 
h  la  partii!  infcricuro  par  qq  disquu  qu'on  peul  élever  oa  alMisseï'  j^ax  \ic« 
ievicrii  arlicult^. 


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mus  «I  fovrium»  goupaiéb*  43d 

lournant  w  loge  m»  la  boite»  «Ion  le  mouvement  lui  est 
transmis  pftrune  tige  portée  dans  un  tube.  D*autree  fois,  oomme 
dans  Tappareil  de  Tschbitbh  (flg.  12),  et  duos  les  bauts^four* 
neattx  (  1  ),  cette  valve  inférieure  est  oQUique  et,  en  s*élevant,  elle 
boucbe  la  boite,  ena'abalasant,  elle  i*ouvre  et  laisse  sortir  le 
solide  qui  y  a  été  enfermé.  On  soulève  le  cOne  à  Taide  d*une  tige 
qui  glisse  dans  le  couvercle  supérieur.  U  y  a  avantage  ft  avoir 
des  bottes  bautes  de  80  centimètres^  parce  que  la  substance  que 
Ton  y  loge  se  dessècbe  et  s*échauffe  en  attendant  qu*on  la  fasse 
tomber  en  ouvrant  la  valve  inférieure*  Dans  le  four  AppoLT(flg.9)« 
les  couvercles  en  fonte  sont  garnis ,  en  dessous ,  de  briques 
réfractaires,  et  munis,  au  milieu,  d'un  tuyau  en  fonte  qui  permet 
de  recueillir,  si  Ton  veut,  une  partie  des  gaz  de  la  bouille. 

La  fermetvre  de  la  partie  inférieure  des  cornues  devra,  suivant 
qu'on  déchargera  par  petites  portions,  ou  tout  d'une  fois,  so 
composer  d'un  seul  ou  de  deux  obturateurs  formant  boite  à 
double  fond.  Dans  tous  les  cas,  ces  obturateurs  devront  êtro 
très-solides ,  et  s'il  n'y  en  a  qu'un  seul ,  et  que  Ton  charge  et 
décharge  en  une  seule  fois,  il  faudra  commencer  par  charger 
un  '  couche  de  0'».33  d'escarbiles  qui  garantira  d'une  chaleur 
Irop  forte  l'obturateur  inférieur. 

Lorsqu'il  y  a  une  lK)îte  h  double  fond,  il  est  préférable  do  la 
rendre  mobile,  comme  l'a  imuginô  Chfnot.  Celle  boîle  est 
alors  le  wagj;ou  (jui  sert  à  éloutler  et  à  emporter  la  substance 
calcinée.  I/obturaleur  supérieur  de  celte  boîte  à  double  fond 
est  seul  tixé  à  la  cornue  verticale,  il  peut  se  composer  ou 
(Cun  reyibtre  qu'on  avance  (  voir  iig.  1 ,  -i ,  7 ,  8  ) ,  ou  d'une  grille 
dont  on  fait  avancer  tous  les  baireuux  les  uns  aprbs  les  autres 
(flg.  3'j)  et  niors  toute  la  colouue  de  matières  étant  souienuo 
dans  la  cornue  ,  on  ùie  1  obturateur  V ,  et  on  le  remplace  par  lo 
(ouû  du  chariot  que  so!!l^ve  jusque  contre  la  grille  (V.  flg,  38) 
uue  vis  V  dont  la  rotation  fait  monter  l'écrou  c ,  et  le  plateau  p» 


(I)  UhtntMr  Mute  spéetale  des  liaiita-roiiroeflut  permet  depnlMrlM 
gaz  à  une  cerUioe  profondour  ri  i^o  no  pas  fermer  te  gcolanl.  Noos  renvoyons 
à  U  Hetntê  tmivcrselU ,  t.  X ,  p.  Méf  ffWt  Im  Bipyeaf  idojrtéS,  OOUmUMiU 
pour  in  système  fLeiciiEK. 


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434  FOURS  ET  FOURNEAUX  COMPARÉS. 

Alors ,  enlevant  les  barreaux  et  faisant  descendre  le  fond  du 
chariot  par  la  vis ,  la  colonne  de  matières  descend  lentement. 
Quand  le  fond  du  chariot  est  descendu  au  bas  de  la  caisse  de 
celui-ci,  on  remet  les  Imixes  qui  forment  la  grille,  on  enlève 
le  chariot  et  on  le  remplace  par  Tobturateiir. 

A  mesure  qne  ces  descentes  partielles  ont  lien,  on  charge 
par  le  haut  des  substances  nouYoUes. 

L*obturateur  du  four  Âppolt  ne  permet  pas,  comme  celai  du 
four  Chenot,une  descente  partielle  et  méthodique  des  matières. 
Les  figures  29  et  80  montrent  qu'il  se  compose  d*une  porte  à 
charnière  maintenue  par  une  barre  de  fer  qui  pivote  autour 
d'un  boulon  au  centre  de  la  porte;  la  barre  glisse  sur  deux 
nervures  /  do  0™,02  d'<^paisseur»  saillantes  sur  Tarète  inférieure 
des  pelils  côtés  de  la  porte,  et  s'engage  par  ses  deux  extrémités 
dans  des  espèces  de  poignées  de  0"',03  d'épaisseur,  adhérentes 
aux  cadres  en  fonte  sur  lesquels  reposent  les  murs  des  cor- 
nues. C'est  aussi  à  ce  cadre  qu*est  fixée ,  à  l'aide  de  deux  gonds, 
la  charnière  de  la  porte.  La  porte  a  0",017  d'épaisseur,  elle  est 
consolidée  par  trois  ferles  bandes  de  fer  qui  s*enroulent  autour 
de  la  charnière.  L'extrémité  de  la  charnière ,  du  cftté  de  la 
grande  face  du  four,  est  terminée  par  une  tète  carrée  et  une 
pointe  qui  peuvent  s*embolier  dans  une  clef  en  fer  qui  sert  de 
levier  pour  ouvrir  ou  maintenir  la  porte  fermée. 

Ayant  comitaré  tous  les  systèmes  de  fours  à  parois  verticales; 
ayant  niujmi:  les  avantages  qui  résulteraient  de  cornues  for- 
mées de  quatre  ou  cinq  tronçons  moulés  d'une  pièce,  consolidés 
par  le  système  Brunei  de  la  presse  hydraulique;  ayant  dit  les 
moyens  si  ingénieux  employés  par  Chcnot  pour  obtenir  un 
déchargement  partiel  et  méthodique,  il  nous  reste,  pour  finir,  à 
résumer  les  nombreux  avantages  qui  résultent  de  l'emploi  de 
ces  fours  à  cornues  verticales.  Afin  de  donner  plus  d'autorité  à 
ces  assertions,  nous  extrayerons  des  Annales  des  Mines  les  con- 
clusions de  M.  VÊRiOT  sur  le  four  Appolt  : 

1«  Il  donne,  sans  préjudice  pour  la  qualité,  le  maximum 
théorique  de  rendement  en  coke. 


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FOimS  BT  FOQRNBAUX  COMPARÉS.  iSS 

2"  Sa  construction  ne  coûte  que  dix  à  douze  mille  francs 
pour  douze  compartimcnis ,  elle  n'est  donc  pas  plus  coûteuse 
que  celle  des  autres  fours. 

S*»  En  occupant  moins  de  place  que  tons  les  autres  fours  ,  îl 
carbonise  en  2-i  heures  une  masse  de  15,000  kil.  de  houille. 

4»  11  se  charge  et  se  vide  avec  la  plus  grande  facilité ,  mns 
o»eun  inconvénient  pour  les  ouvriers  ^  et  offre  une  grande  éco- 
nomie de  main-d'œuvre. 

5^  Il  divise  la  masse  à  chauffer  en  petites  portions  et  crée 
une  surface  de  cbauffe  de  plus  de  190  mètres  carrés.  L'échauffé- 
ment  est  uniforme,  La  perte  de  chaleur  au  pourtour  est  réduite 
par  là  à  un  minimum,  encore  diminué  par  la  position  des 
cheminées  et  l'épaisseur  des  parois. 

6"  La  charge  ne  pèse  guère  sur  les  parois  du  four,  et  Tabsenco 
de  vuùtes  exposées  au  feu  vient  encore  ajouter  à  cette  solidité. 

?•  Le  coke  du  bas  est  rendu  très- compact  par  la  pression 
qu'exerce  la  colonne  de  substances. 

tf  Aussi ,  dit  M.  Vériot ,  nous  pensons  que  cette  invention  de 
MM.  AppoU  fait  faire  le  dernier  pas  à  Tindustrie ,  aujourd'hui 
si  importante,  de  la  fabrication  du  coke.  » 

Tels  sont  les  avantages  d'un  des  fours  à  cornues  verticales , 
et  notons  qu'il  peut  encore  se  perfectionner  1*  en  recevant  des 
cornues  comprimées  d*une  seule  pièce  en  terre  réfraclaire 
on  de  plusieurs  tronçons  disposés  comme  dans  lefonrCarville; 
S*  eo  se  déchargeant  partiellement  et  méthodiquement  (1) 
d'après  les  procédés  de  Ghenot  ou  de  M.  Pouschard. 


(f)  Nous  avons  déjà  dit,  et  noos  répéterons  dans  l68  conclusions  da 
mémoire ,  qu'il  est  des  fabrications  oii  une  descente  progressive  et  mélbo- 
diqne  des  ntUèret  vers  le  point  le  plus  chaad,  serait  trds-ddravorsbie* 

(La  fin  à  ta  prœkamô  Uvraisott,) 


imm  w  u  TUiri. 

VA» 


(5tfif«.  —  Voir  la  iivraisoa  de  mars  et  avril.) 


II.  DB  U  TaEMPB  m  vniliBs  If,  ni  cCiifiiâL,  m  siucatbs 

BAimtELS  00  umnciELs. 

i  11  est  difficile  d'admettre  que  les  diverses  sortes  de  verre 
«soient  des  oombiDalsons  définies.  On  doit  les  considérer 
»  comme  des  éisiolviUm  sotidiU^*  dont  les  principes  consti- 
«tuants,  k  rétat  liquide,  pensent  varier  de  plnsiears  ma- 
9  nières.......  (BBR»Ki.itis ,  lome  III ,  page  153.) 

«  U>rsqv*on  envisage  la  multiplicité  des  proto-silicates,  bîsi- 
«  licates  et  trisilicates,  nettement  cristallisés  (naturels  ou  arti- 
•  Bciels) ,  il  serait ,  ce  me  semble,  peu  rationnel  de  limiter  les 
n  véritables  composés  chimiques  de  la  silice  à  la  seule  formule 
»  SiO'BO,  et  de  considérer  tous  les  autres  silicates  comme 
»  une  simple  dissolution  d*un  excès  de  silice  ou  de  base  dans 
»  ce  silicate  neutre.  Mais,  cette  réserve  faite,  les  autres  re- 
»  marques  de  M.  JuUien ,  sur  la  nature  et  les-  propriétés  des 


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THÉAMB  M  U  TRBMPE.  487 

•  silicates,  sobststent  en  leor  entier  et  me  paraissent  devoir 
1  soulever  peu  d'objections,  n  (L.  Grûiier  ,  BuUetin  de  ia  SodAé 

de  Cindustrie  minérate,  tome  1",  page  604.) 

Ëtaut  admis  que  lo  prolosilicate  a  pour  composition  SiO'BO, 
si  nous  prenons  seulement  pour  base  la  chaux  et  la  soude  qui 
soiit ,  pn  oilet ,  les  bases  fondamentales  des  verres  à  vitres 
et  ^  bouteilles,  nous  avons  pour  équivalents  chimiques  des 
composants  : 

Méul.        Oiysèae.  Total. 
Silice  .   .  .  877,778         300  5n,778 

Cliaux  .   .   .   251,651  100  351,651 

Soude  .   .   .   289,729  100  389,729 

loit  pour  100  parties  de  sel  : 

Adde*  Base. 

Protosilicate  de  chaux  .  .  .  62,00  88,00 

Prolosilicate  de  soude  .   .   .  59,80  40,20 

et,  poar  un  mélange,  en  proportions  convenables,  des  deux  sels: 

_   ,  ...       (  silice    .  .  .  60,00  ) 

Prolosilicate  i  .  l  100 

t  base    •  .  •  40,00  ) 

jy  .  r^,  (  «WCC    .    •    .    lîO        OU       7J  ) 

Bisilicale  .  I  base    ...    W     »     Î5  } 

m..!  i,j  *^     (  silice   ...   180      »      82  ) 
•   l  base    ...    40      .      18  j 

Si  on  admet ,  avec  M.  Grunbr  ,  que  la  cristallisation  appa* 
rente ,  cliez  les  silicates ,  est  nn  indice  incontestable  de  combi* 
oaison  «  on  admettra ,  nons  Tespérons ,  avec  noas ,  qne  les  sili* 
cau% ,  qui  n'accusent  pas  de  cristaux  ,  mais  accusent  des  pro- 
portions de  composants  autres  que  celles  données  ci-de.ssus, 
sont  des  dissolutions,  dans  une  combinaison,  d'un  excès  d'acide 
ou  de  base. 

Tout  le  monde  connaît  les  laitiers  do  bauts-fourneaux ,  fours 
?i  rt'ctiauffer  et  fours  h.  puddler  lo  fer.  Or,  rjUiind'on  recuit  entre 
quatre  murs,  à  la  façon  du  plâtre  ,  ces  laitiers  qui  sont  totale- 
ment dépounus  d'arètes  cristallines,  ils  se  séparent  en  deux 


m 


THÉORIB  DB  LA  TRBMPB. 


parties  dont  Tane,  invisible,  est  un  excellent  agent  de  décar- 
bnration ,  et  dont  Tautre,  fusible,  dépose,  en  certains  points 
de  la  sole  de  l'appareil ,  une  quantité  considérable  de  cristaux , 
vert  olive,  octaédriques ,  qui  ne  sont  autre  cbose  que  le  proto- 
silicate de  fer  mentionné  par  M.  Dumas  dans  son  traité  de 
chimie  appliquée  aux  arts. 

Ne  ponrrait-on  arriver  au  même  résultat  en  recuisant  les 
verres  à  base  de  soude  on  de  chaux?  Jusquici,  quand  on  a 
recuit  du  verre,  on  Ta  converti  en  une  poterie  d'autant  plus 
fiîable  que  le  recuit  a  été  poussé  plus  loin;  ce  fait,  que  nous 
expliquerons  toutàllieure  comme  conséquence  de  la  trempe, 
pourrait  paraître  en  contradiction  avec  celui  que  nous  venons 
de  signaler  concernant  les  silicates  de  fer.  Afin  de  lever  tous 
les  doutes  à  cet  égard,  nous  croyons  devoir  observer  que  les 
cristaux  de  silicate  neutre  de  fer,  mentionnés  plus  haut,  ne  se 
rencontrent  que  là  ott  la  sole  est  naturellement  fraîche  ou  rafhd- 
chie  par  un  courant  d*air  venant  du  dehors. 

Mais,  sll  n*est  pas  possible  de  séparer,  par  le  recuit ,  le  sili- 
cate neutre  de  soude  ou  de  chaux  du  composant  dissout,  il  est 
un  moyen  facile  de  rendre  apparents  les  cristaux  du  silicate 
neutre;  ce  moyen  consiste  à  tremper  dans  Teau  fraîche  soit  le 
verre  liquide ,  soit  le  verre  ramolli  par  la  température.  Dans  le 
premier  cas ,  on  obtient  les  larmes  bataviques;  dans  le  second, 
on  obtient  les  verres  craquelés  de  Bohême, 

Quand  on  passe  en  revue  les  diverses  analyses  de  verre  foites 
par  les  chimistes ,  on  remarque  que ,  quand  la  base  est  presque 
exclusivement  compostée  de  soude  et  de  chaux,  le  verre  àvUreê 
contient  toujours  plus  de  60  de  silice ,  tandis  que  le  verre  à 
bouteilles  en  contient,  au  contraire ,  moins  de  GO  ''.U.  La  dose  de 
silice,  dans  le  premier,  s'élève  jusqu'à  72  %  tandis  que,  dans 
le  second,  elle  s'abaisse  jusqu'à  45  ce  qui  donne ,  pour  cent 
parties  de  composé: 


Silicate 
nenlre. 


Gonponnt 
dissMt. 


Verre  à  vitres  . 
Verre  à  bouteilles 


70 


75 


30 


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THÉOBIB  DS  U  TRBHPB.  439 

C'est  de  ce  résultat  que  nous  avons  cru  pouvoir  conclure  que  : 

l"*  Le  verre  h  vitres  est  une  dissolution,  dans  le  silicate 
neutre ,  d'un  excl-s  d'acide. 

2°  Le  verre  li  bouteilles  est  uue  dissoluUon ,  dans  le  silicate 
neutre,  d'un  excès  de  base. 

Laissant  intacte  la  question  des  bisilicates  et  trisilicates , 
nous  allons  démontrer  que  les  phénomènes  auxquels  donne  lieu 
la  trempe  du  verre  sont  de  la  même  nature  que  ceux  auxquels 
donne  Ûeu  la  trempe  des  composés  que  forment  entre  eux  le  fer 
et  le  carbone. 

Ed  effet,  le  verre  est,  comme  le  carbone,  un  corps  doué 
d\io  pouvoir  rayonnant  très-considérable;  comme  lui,  par 

conséquent,  il  cristallise,  en  se  solidifiant,  par  exaltation  du 
pouvoir  émibbif  et  de  la  suriace  au  centre.  Mais  quel  est  le 
composant  du  verre  qui  fonciiuiine  dans  ce  cas?  Est-ce  lo 
composant  (iissoul,  silice  ou  Ousey  ou,  simplement,  le  dissolvant, 
silicate  neutre?  Ce  qui  semble  indiquer  que  c'est  le  dissolvant, 
c'est  que  : 

1*  Si,  cbimiquement,  il  y  a  une  grande  différence ,  dans  les 
proportions  des  composants ,  entre  le  verre  à  vitres  et  le  verre 
à  bouteilles,  physiquement,  il  y  a  identité  parfaite  entre  ces 
deui  composés. 

Quelle  que  soit  la  proportion  du  composant  dissout  dans 
le  silicate  neutre,  le  caractère  général  est  toujours  le  même. 

^  Plus  la  proportion  de  composant  dissout  est  faible,  c*est' 
iHiire  plus  la  composition  se  rapproche  de  :  60  silice  pour  40  de 
base,  plus  le  composé  est  fragile  et  acquiert  la  propriété  du 
silicate  neutre  de  crisialliaer  d  une  manière  apparente  sous 
l'influence  du  refroidissement  brusque, 

11  en  résulte  que,  comme  les  fontes  et  aciers,  ou  peut  diviser 
les  verres  en  deux  catt^^oi  ios  ,  savoir  : 

l»Les  verres-aciers,  dans  lesquels  la  proportion  de  compo- 
sant, dissout  par  le  silicate  neutre  liquide, est  intégralement 
soluble  dans  le  silicate  neutre  solide. 

2°  Les  verres- fontes  f  dans  lesquels  ia  proportion  de  compo- 
sant, dissout  par  le  silicate  neutre,  n*est  que  partiellement 
aoloble  dans  le  silicate  neutre. 


Le  verve-acur,  pris  liquide  et  trempé  vify  donne  un  verre 
transparent,  limpide  et  fragile;  trempé  doux,  au  contraire,  il 
donne  une  poterie  translucide  anaiogue  à  la  porcelaiuo  dure. 

Dans  le  premier  cas,  il  est  l'analogue  de  Vacier  trempé ^  c'est- 
à-dire  une  dissolution  dans  iu  silicate  ueuirc  cn^toWw^,  d'un 
excès  de  silice  ou  de  base  amorphe.  (Ici  c'est  le  dissolvant  qui 
cristallise  «  Uiuai:>  que  dans  l'acier  trompé ,  c'est  do  composant 
dissout.) 

Dans  le  second  cas,  il  est  l'analogue  de  Vaàer  doux,  c'est- 
à  dire  une  dissolution,  dans  le  silicate  neutre  amorpiie ^  à  an 
excès  de  silice  ou  de  base  également  amorphe. 

Le  verre- foute,  pris  liquide  et  trempé  vif,  donne  un  verre 
transparent,  limpide  et  fragile;  trempé  doux,  au  contraire, 
il  donne  une  poterie  opaque  analogue  à  la  terre  de  pipe. 

Dans  le  premier  cas,  il  est  Tanalogue  de  la  fini»  àlmiehe, 
c*est-à-dire  une  dissolution  dans  le  HlieatBiimaTêertÊtÊtUâit  de 
la  totalité  de  Texcès  du  composant  dissout  morphe. 

Dans  le  second  cas,  il  est  l'analogue  de  la  fiante ^t«^,  c*es^Â- 
dlr«  un  mélange  de  tUice  ou  taM  et  de  mre  acier  irempé  doux» 

Ces  quatre  composés ,  auxquels  donne  lieu  une  seule  et  même 
substance,  en  variant  les  proportions  des  composants  et  le 
mode  de  solidification,  se  rencontrent  dans  la  nature  sous  les 
noms  de  roches^  laves  et  granUt,  Nous  avons  le  regret  de  le  dire, 
mais  les  minéralogistes  ont  perdu  un  temps  précieux,  non  en 
analysant  les  roches,  mais  en  cherchant  à  leur  formuler  des 
compositions  atomiques.  Les  roches  sont,  dans  les  9/10  des  cas, 
non  pas  des  silicates  définis  mais  des  dissolutions,  dans  un 
silicate,  de  Tun  de  ses  composants.  U  résulte  de  là  que,  quand 
les  silicales  naturels  liquides  se  solidifient,  ils  donnent  tantôt 
du  verre  transparent,  tantét  du  verre  iransludde,  tantét  du 
verre  opaque,  tantôt  de  la  poterie  plus  ou  moins  jaspée  suivant 
la  nature  des  composants.  Ainsi,  les  tetusf  et  ^nUe  de  même 
composition  chimique,  ne  diffèrent  physiquement  entre  eux 
que  parce  qu'ils  ont  été  solidifiés  dans  des  conditions  difTé- 
rentes  de  refroidissement. 

JU  lave  est  du  fferrê-finUe  bUmehe* 

liO  granU  est  du  verre-fimie  grite. 


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THÉORIE  ne  LA  TRElM*  444 

Vollîi  pourquoi  la  texture  du  granit  a  lant  d'analof^ie  avoc 
celle  de  la  fonte  grise.  On  peut  même  ajouter  que  dans  la 
plupart  d<'s  cas,  le  composant  dissout  est  suscoptibie  de  cris- 
talliser sous  riniluence  du  refroidissement  lent ,  car  la  cassure 
do  granit  est  gént'i-atemeDt  à  facettes.  Or,  oomme  le  silicate 
oeiitre  y  eslà  Tétat  amorphe,  ces  facettes  ne  peuveat  être  la 
conséquence  que  de  la  criBlaUisation  de  Texeès  de  composant 
non  disfioui  »  tandis  que ,  dans  la  fonte  grise ,  elles  sont  la  con- 
séquence de  la  cristallisation  du  dissolvant. 

Rmarque,  Nous  avons  dit  que,  en  recuisant  des  scories  de 
forges,  une  partie  du  composé  se  liquéfie,  coule  et  donne, 
sousHnAuence  dtin  refroidissement  convenable,  dos  cristaux 
octaédriques.  En  outre ,  comme  M.  Grûner  le  rappelle  dans  sa 
note  citée  au  commcncemciu  de  cet  article,  on  rencontre,  dans 
la  nature,  des  silicates,  à  diverses  proportions  exactes  de  silice, 
nettement  cristallisés. 

Or,  les  verres,  les  laitiers  et  une  infinité  de  silicates  naturels, 
pris  liquides  et  coulés  sur  des  surfaces  planes,  quelque  éner- 
gique que  soit  sa  trempe,  loin  d'accuser  la  cristallisation  par 
des  angles  vifs ,  ne  Taccusent  que  par  la  cassure  vitreuse.  Il  en 
est  de  même  de  Tacier  trempé  chez  lequel  on  ne  reconnaît  la 
cristallisation  du  carbone  qu'il  la  dureté  du  métal. 

Tout  au  contraire,  les  fontes  blanches,  très-saturées  de 
carbone,  accusent  une  lesture  cristalline  très-prononcée;  il  en 
est  même  qui ,  au  lieu  de  présenter  la  texture  lamelleuse  si 
répandue  dans  les  fontes  fines ,  non  seulement  affectent  une 
texture  cristalline  polyédrique ,  mais  encore  se  détachent , 
suporriciellcment ,  en  cristaux  nettement  définis.  Nous  avons 
eu  des  échantillons  d'une  fonte  amciicaine  de  ce  genre,  trl»s- 
pure,  provenant  de  hauls-luunieaux  à  Tanthraciie. 

Ne  peut-on  conclure  de  ces  faits  que  la  cristal lisr^tion  est 
d'autant  pins  nette  et  définie  que  le  composant  amorphe  est  en 
moindre  proportion,  et  ({uMl  faut  bien  se  garder  de  nier  la 
cristallisation  par  la  seule  raison  qu'elle  ne  se  détache  jtns.  En 
effet,  quoi  de  plus  arrondi  dans  les  angles  que  les  filets  du 
laitier  qui  s'échappent  des  hauts^foumeaux  ;  il  eo  est  pourtant 
qtii  sont  transparents ,  limpides  et  IVagiles  comme  du  verre  à 


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Uî    .  THÉORIE  DE  Ik  TIIBII>B. 

vilrcs.  Alors  nous  arrivons  à  juslifier ,  par  une  cause,  cet 
t'iioncé  d(ï  M.  Ciiu.nf.u,  à  savoir  que  :  Los  silicates  iietleraenl 
cristallisés  doivent  être  dos  combinaisons  à  pj-oi)orlions  défi- 
nies des  composants.  En  elTet ,  si  ces  silicates  n'étaient  que  de 
simples  dissolutions,  dans  le  prolo,  bi  ou  trisilicaie,  de  Tun  des 
composants ,  les  angles  seraient  arrondis  et  non  vifs.  La  con- 
clusion de  ceci  est  donc  que ,  dans  beaucoup  de  cas,  la  cristal- 
lisation  nettement  accusée  peut  être  un  indice  certain  de 
combîoaison  pure. 

Gela  ne  veut  pas  dire,  bien  entendu ,  que  la  fonte  blanche  & 
cristaux  bien  accusés  est  une  combinaison ,  puisque  ces  cristaux 
appartiennent  an  carbone  pur;  cela  veut  dite  seulement  que  là 
où  la  combinaison  est  possible,  on  reconnaît,  à  la  formation 
des  cristaux ,  qu'elle  a  eu  lieu. 

lU.  —  DE  U  TREMPE  DU  BRONZE. 

Le  brome  est  un  alliage  de ,  environ  : 

90  cuivre, 
10  étain. 

Quand  on  vent  séparer  les  deux  métaux,  il  suffit  de  maintenir 
longtemps  le  composé  solide  à  une  température  de  très-peu 
inférieure  à  celle  de  la  liquéfiMStion.  L*étain  filtre  au  travers  du 
cuivre  et  5*échappe  en  gouttelettes  liquides  qui  se  réunissent 
au  fond  du  creuset. 

Cette  propriété  de  Talliage  est  utilisée,  dans  les  arsenaux , 
pour  purifier  le  cuivre  des  vieux  canons.  Nous  en  devons  la 
connaissance  à  M.  Lassalle,  ingénieur. 

Or,  bien  avant  que  nous  la  connussions,  nous  disions  ce 
que  nous  allons  répéter  ici  : 

Quand  le  bronze  est  chauiTé  au  rouge,  bien  qu'il  conserve 
réiat  solide,  Tun  de  ses  composants,  Vétain^  comporte 
comme  le  cartme  en  dissolution  dans  le  fer  solide;  il  se  liquéfie. 
Il  en  résulte  que,  quand  on  le  soumet  à  la  trempe ,  ce  métal  se 
comporte  comme  les  métaux  or,  argent  et  cuivre  pris  liquide 
etsoumis  au  refroidissement,  savoir  : 


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TIItORIB  DB  iA  TRBHPB.  443 

Si  la  treinpe  est  douce ,  c*esl-à-âire  si  le  reffoldissement  est 
lent ,  rétaln  crisUUise  et  communique  au  composé  sa  structure 
crisialline. 

Si  la  trempe  est  vive,  c*est-ii>dire  si  le  refroidîasemenl  est 
énergique,  Tétain  passe  à  Tétat  amorphe  et,  comme  le  cuivre 
est  lui-même  amorphe,  si  on  casse  le  composé  ftoid ,  la  texture 
est  fibreuse. 

Il  est  si  vrai  que  Tétain  est  le  principal  agent  des  deux  pro- 
priétés du  bronze  trempé  doux  et  trempé  vif,  que,  dans  la 
trempe  douce ,  la  texture  du  bronze  est  cristalline  et  de  couleur 
jaunê'^frun claire t  tandis  que,  dans  la  trempe  énergique,  la 
texture  du  bronze  est  fibreuse  et  de  couleur  nmQe^ïnvn  fimcée. 

Mais, dira-ton,  pourquoi  le  cuivre  ne  participerait-il  pas 
aux  propriétés  du  bronze  dans  les  deux  cas?  Le  cuivre  commu- 
nique au  bronze,  soit  dur,  soit  «no»,  sa  ténacité.  Il  n*est  pour 
rien  dans  la  cristallisation ,  parce  que  le  refroidissement  dans 
les  moules  en  s^ble  n*est  pas  suflisamment  lent. 

Aussi  peut-on  immédiatement  retirer  de  cette  observation 
une  indication  utile  : 

Tout  le  monde  sait,  les  ingénieurs  du  gouvernement  chargés 
de  la  fonderie  des  canons  surtout,  que,  sans  qu'il  soit  possible 
de  s'en  rendre  compte,  de  deux  canons  alfectant  la  même 
composition ,  l'un  tire  cent  ou  deux  cent  coups ,  peu  importe  le 
chiflfre ,  sans  subir  la  moindre  altération ,  tandis  que  Tantre 
éclàtf  ;t  h  première  épreuve. 

Cela  tient,  selon  nous,  à  ce  que,  précisément,  dans  le  second 
canon ,  le  cuivre  a  participé  aux  propriétés  cristallines  du  com- 
posé, c'est-à-dire  a  été  maintenu  chaud  suflisamment  longtemps 
pour  cristalliser.  La  conséquence  de  cette  observation  est  que  : 

Quand  on  coule  du  bronzo  on  canons,  il  faut,  non  seulement, 
que  le  cuivre  soit  parfaitement  pur,  c'est-à-dire  ne  contienne 
pas  de  substances  susceptibles  de  favoriser  sa  cristallisation  au 
nionienl  de  la  solidification,  mais  il  faut  que  le  désablage  de  la 
pièce  se  fasse  aussitôt  que  le  UK'lal  est  figé.  II  doit  être  très- 
mauvais  de  laisser  refroidir  le  bronze  dans  le&  moules,  sur* 
tout  quand  ces  derniers  sont  épais. 

Le  bronze  des  coussinets  et  des  canons  doit  être  l'analogue 


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444  Tatous  DK  u  tuniM. 

de  Vacier  trempé  et  recuit ,  c'est-à-dire  un  composé  dans  li  (lucl 
le  cuivre  apporte  la  ténacité  et  ïélain  la  dureté  sans  fragililé. 
En  désabiant  sitôt  après  la  coulée  ,  on  n'empêche  pas  la  crisml- 
lisation  do  Tétalu,  mais  on  empèclie  la  formation  des  gros 
cristaux  d'alliage ,  de  même  quc^  en  recuisant  Tacier  trempé, 
on  rompl  la  cristallisation  da  carbone  sans  la  détruire  com* 
plëtement. 


TR01Si£MË  PARTIE. 

G4lé  pliiloMiphiqa0  de  la  théorie  «pu  ptéoède 

U  y  a,  celle  année,  quairc-viugl-deux  ans  que  Guyton  Morvaix 
a  imaginé  la  nomonclature  chimique  ado()téo ,  d'abord  par 
Lavoisier  et  son  école,  pois  ensuite  par  tout  le  monde* 

A  ))artir  de  ce  moment,  une  lourde  tftche  incomlm  aux  cbi- 
mistes,  par  cette  raison  que  la  nomenclature  ne  reconnaissait  « 
comme  composés  sérieux,  que  les  combinaisons;  les  cbimisles 
eurent  alors  pour  mission  de  définir  et  classer  tous  les  corps. 
Inutile  de  dire  qu'ils  se  sont  acquittés  de  lenr  devoir  avec  tout 
le  zMe  et  l*énergie  que  comporte  Tamonr  de  la  science.  Le 
succès  a-t-il  couronné  leurs  efforts?  C'est  ce  que  nous  allons 
<'\:i  miner. 

Supposons  un  instant  que  notre  théorie  de  la  trempe  est 
exacte.  Celte  théoiie  roposanl  toute  entière,  ik  h  sur  1»î8  pro- 
priélcjs  chimiqueSy  mais  sur  les  propriétés  physiques  des  corps, 
il  en  résulte  que  la  définition  et  la  clussificalion  des  conipobt'S 
n'appartient  pas  exclusivement  à  la  chimie  et  que  tous  les 
cflorts  faits  depuis  quatre-vingt-deux  ans,  pour  assujettir  tut 
exigences  de  la  combinaison  des  composés  qui  n'en  sont  pss, 
ont  été  dépensés  en  pure  perte. 

La  question ,  comme  on  le  voit,  est  excessivement  sérieuse, 
car  il  ne  s*agit  pas  tant  aujourd'hui  de  savoir  si  nous  avoi» 
raison  que  d'cmpèchcr  des  intelligences  d*élite  de  s'épuiser 
dans  des  recherches  ioutiles ,  quand  la  Inmière  est  Caile.  U  est 


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TMÉOMft  M  lA  TBBNPB.  M 

incaniaslable,  en  effét»  qoe»  d  la  dUtoMUm  «0lMe  ii*6$t  pas 
m  mythe ,  les  ooriis  se  dlviseni  immédiatement  en  deux  grandes 

catégories  »  savoir  : 
Les  combinaisons  dont  la  définition  et  le  classement  son»  dtt 

duinaine  de  la  thimie; 

Les  dissoLutimts  ^  doiu  ia  déUmùuu  et  le  diib^emeiil  soiil  du 
doiuaiuc  du  la  physiqiie. 

Or  à  qui  incombe  le  devoir  de  prouver  que  la  dissolution 
solide  n'est  pas  un  mythe,  si  ce  n>st  ?»  colui  qui  pn  est  con- 
vaincu et  l'aftirme?  Cette  troisième  partie  dcvraii  donc  ôtre 
excittsivement  consacrée  à  la  démonstration  de  ce  théorème  : 
Là  oh ,  après  quatr&wngi'dmtx  ans  de  recherches  vaines ,  la 
cMmie  s^olntine  à  ne  pas  (tétamier,  ia  physique  doit  intervenir. 

Malheureusement,  un  travail  de  ce  genre  ne  s'improvise  pas 
en  quelques  Jours  ;  nous  le  ferons  t  s*ii  nous  est  donné  de.  vivre 
assea  longtemps  pour  cela.  Onant  à  présent,  noas  nous  conten* 
torons  d*al)order  quatre  questions  dont  Fimportance  sera,  nous 
reapéfoni» ,  appréciée  du  lecteur. 

I.—  DE  UNTERYEKTiON  DE  L'AZOTE  DANS  U  CÉMENTàTION. 

1«  Une  forte  chaleur  (Pelousb,  ùmrs  de  chimie  générais^  1833) 
décompose  Camnumiaquei  si  le  tube  de  porcelaine, dans  lequel 
on  ikit  circuler  ce  gaz  est  émaillé,  il  n'y  a  pas  décomposition; 
si  alors  on  introduit  dans  le  tube  des  fragments  de  porcclaino 

concassée,  la  décomposition  recommence. 

2<»  Quand  ou  la  il  |»asscr  (Cahouus,  §  127)  un  couiaui  de  ^a/. 
ammoniac  sur  du  cliarbon  chauffé  au  rcuige,  il  v  a  ruruialion 
de  cyanhydrale  d  aunnoniaque  (cyanure  d'ammonium)  et  hydro* 
gène  mis  en  liberté  : 

8<»  Quand  on  l^it  passer  (Rerzélii^s  ,  tome  II ,  page  96)  le  gaz 

auiiiiuuiac  h  travers  un  tube  roii^M' ,  si  le  diamèire  de  en  dtiriiier 
est  grand  ,  iiiiu  l'orlc  proportion  du  gaz  le  traverse  s;ius  être 
décumi'Oséc  ;  mais  si  on  inUuduit  dans  le  tubr  du  fil  de  fer,  de 
çmvre  f  d'argent ,  d  or  ou  de  platine  (  iuéiiuu>),ie  gaz  se  ducom- 


146  THÉORIE  DE  LA  TREMPE. 

pose  plus  facilement  et  plus  complètement  que  quand  le  tube 
est  vide.  Tous  les  métaux  n^agissent  pas  de  même  ;  le  fer  agit 
instantanément;  le  platine,  au  conijraire,  même  à  une  tempé- 
rature fort  élevée»  laisse  passer  une  grande  partie  du  gaz  non 
décomposé. 

4*  Quand  le  métal  placé  dans  le  lube  de  porcelaine  (Dbsprs»» 
Frémy)  ,  pour  favoriser  la  décomposition  du  gaz  ammoniac,  est 
du  fer,  ce  dernier  absorbe  de  Tazote  en  proportion  variable  et 
pouvant  s'élever  jusqu'à  il.  5  p.  «/o  de  son  propre  poids.  Il 

devient  aloi*s  blanc  et  cas.^aiii.. 

5°  Quand  on  fait  pat^ser  un  courant  de  cyanogène  (Caholrs, 
§370)  sur  du  fer  chauffé  au  rouge,  ce  gaz  est  décomposé;  le 
fer  se  recouvre  de  charbou  et  devient  cassant ,  tandis  que  de 
Tazote  est  mis  en  liberté. 

M.  Bei*zélius  relate  le  même  lait  sans  dire  non  plus  pourquoi 
le  fer  devient  cassant. 

60  Si  on  foit  passer  (Garon)  un  courant  de  gaz  ammoniac  sec 
sur  du  fer  rouge  entouré  de  charbon  concassé,  il  y  a  cémen- 
tation rapide  et  belle  du  métal. 

7«  Quand  on  fait  passer  (Garon)  un  courant  de  cyanure 
d'ammonium  gazeux,  pur  et  sec,  sur  du  fer  rouge,  il  y  a  encore 
cémentation  rapide  et  belle  du  métal. 

8<»  Quand  on  chauffe  au  rouge  (Caron)  du  fer  entouré  d'un 
cyanure  fixe  de  jiotassium ,  sodium,  bariuDi  ,  sinintuiDi,  q}'^.  . 
on  obtient  une  cémentation  belle,  mais  moius  rapide  que  da^ 
le  cas  précédent. 

9°  Si  on  rend  le  cyanure  de  potassium  légèrement  volatil ,  eu 
le  pré[)arant  par  la  méthode  de  Ncivcastle  (  voir  Cahours,  563) 
là  ou  la  réaction  a  lieu ,  c'est-k-dire  si  (Caron)  on  fait  passer  un 
courant  d'air  sec  sur  du  charbon  imprégné  de  carbonate  de 
potasse  et  servant  d'enveloppe  à  une  barre  de  fer  rouge,  on 
obtient  une  cémentation  magnifique  et  profonde. 

iO"  Quand  on  fait  agir  un  corps  carburant  (Frêht)  sur  du  fer 
rouge  préalablement  azoté  (fait  n«  4),  il  y  a  génération  d'acier; 
si  le  fer  n'a  pas  été  préalablement  azoté ,  il  y  a  génération  de 
fonte  (ce  dernier  fait  n'est  pas  parfaitement  établi). 

Ces  dix  faits  constituent,  nous  le  pensons  du  moins,  tout 


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THÉORIE  l>fi  Ul  TREMPB. 


447 


Iteenal  des  principes  sur  lesquels  reposent  les  théories  de 
l'acier  émises  par  MM.  Fr&mt  et  Caron.  Sont-ils  suffisants  pour 
autoriser  M.  FrCmt  à  considérer  Vzd&t  comme  un  assoto-carinire 

de  fer,  et  M.  Caron  à  considérer  Tazote  ef  les  cyanures  comme 

les  véhicules  indispensable^^  du  carbone  dans  la  cémenLalioii? 
Ce  n'est  pas  notre  avis  et  nous  allons  essayer  de  convaincre  le 
lecteur  que  ces  dix  faits  n'infirment  en  rien  notre  théorie  de 
la  trempe. 

En  etret,  voici  d'abord  ce  que  nous  lisons  dans  la  revue  scienti- 
fique de  M.  Figuier  (journal  toPrme.  feuilleton  du  13 avril  1861): 

«  Dans  la  séance  du  1"  avril  de  FAcadémie  des  sciences ,  qui 
9  a  été  presque  tonte  entière  occupée  par  la  discussion  de  cette 
»  question  fondamentale ,  M.  Frênt  a  lu  un  nouveau  mémoire 
»  dans  lequel  il  prouve  que  Ton  détruit  Tacler  en  lui  enlevant 
»  Tazote.  Il  a  mis  sous  les  yeux  de  l'Académie  une  lame  d'acier 
B  fonda  dont  une  partie  seulement  avait  été  soumise  à  Taction 
9  d*nn  courant  de  gaz  hydrofz^ène ,  en  maintenant  le  métal  à  la 
»  température  rouge.  I/opération  a  duré  trois  heures,  et,  pen- 
»  dani  tout  ce  temps,  Tacier  a  dégagé  constamment  des  vapeurs 
s  ammoniacales ,  et  probablement  d'antres  alcalis  azotés  dont 
n  la  vapeur  possédait  une  odeur  de  corne  brûlée.  La  partie  de 
»  la  lame  qui  a  subi  l'influence  de  Thydrog^'iie  (|ni  a  perdu 
«son  azote,  est  entièrement  désaciérée;  elle  s'est  transformée 

>  en  fer  doué  d'une  malléabilité  merveilleuse,  trè&-doux  et  qui 
D  ne  peut  plus  être  modifié  par  la  trempe;  tandis  que  la  partie 
»  de  la  lame  qui  n*a  pas  été  désaztOée ,  a  conservé  tous  les  carac- 

>  tères  de  Facier. 

»  La  constituiion  de  l'ader  semble  donc  établie  aujourd'hui, 
B  grâce  aux  recherches  de  M.  Frêhy,  par  la  synthèse  et  par 
B  l'analyse;  on  peut  dire  qu'on  acière  du  fer  en  l'azotant  en 
B  présence  du  carbone ,  et  qu'on  le  démière  en  le  désazotant 
»  par  l'hydrogène.  » 

Nous  avons  le  regret  de  le  dire,  mais  ces  faits  ne  prouvent, 
absolument,  rien  et  nous  sommes  étonnés  de  les  voir  invoquer 
par  un  membre  de  l'Institut,  professeur  de  chimie. 

H  est  très-vrai  que,  sous  l'influence  de  la  température,  /'%- 
érogéne  enlève  au  fei\  comme  le  fer  enlève  à  fiiydi'ogènc  (p .  376) 

TOME  XI.    ._  29 


448  THfiOME  DB  LA  TKBilPB. 

Tasote  auquel  il  est  allié;  sealemeDt,  il  oonvieni  de  remar- 
quer que ,  quand  il  n'y  a  ni  hydrogène  pour  réagir  sur  l'azoture 

méia!!ifiuc,  ni  fer  pour  réagir  sur  l'ammoniaque ,  le  recuit  en 

vase  clos  produit  seul  le  môme  résultat. 

En  second  lieu,  M.  Faémy  sait,  comme  nous,  que  lliydrogène, 
en  contact  a^cc  le  carbone  à  haute  tompf'raiure ,  s'empare  de  ce 
dernier  et  se  combine  avec  lui.  La  désaciôralion  du  métal  et 
l'odeur  de  €01110  bri\l('"c  n'ont  pas  d'autre  raiiso.  On  ne  peut 
considérer  celte  explication  comme  sérieuse;  aussi,  nous  n'in- 
sisterons pas  [ilus  longtemps  sur  ce  point  et  allons  aborder  la 
qucsiioii  directement. 

Il  est  incontestable  (lue  iazole,  soit  naissant,  soil  en  combi- 
naison volatile,  soit  allié  au  fer,  accélère  cousidérablement  la 
cémentation  d»;  ce  dernier. 

Il  est  égaleuiciii  incontestable  qu'il  y  a  de  l  azoïe  daiis  ]e.^ 
aciers  du  commerce.  Mais  nous  ne  voyons  que  cela  et  souinies 
d  autant  plus  autorisé  à  n'y  voir  qne  cela  que ,  après  avoir  con- 
staté les  mêmes  laits,  MM.  Fuémy  et  Gauon  en  tirent  des  con- 
clusions diamélralement  opposées. 

Évidemment,  si  Tammoniaque  était  décomposée  par  le  fer 
rouge,  on  pourrait  en  conclure  que  i*azoture  de  fer  auquel 
donne  lien  la  décomposition  de  ce  gaz,  eu  présence  du  métal , 
est  une  combinaison;  que,  conséquemment,  si  le  carlM>ne 
prend  ensuite  tout  ou  partie  de  la  place  occupée  par  Tazote 
dans  le  métal ,  cela  ne  peut  provenir  que  d*une  plus  grande 
affinité  chimique  génératrice  d'une  nouvelle  combinaison. 

Mais  ce  n'est  pas  le  fer  qui  décompose  l'ammoniaque,  c'est 
la  chaleur  seule;  le  fer,  en  tant  que  métal ,  n'agit  que  mécani- 
quement, en  faisant  disparaître,  au  Air  et  à  mesure  de  sa  mise 
en  liberté ,  un  des  composants  de  ce  composé  et  en  supprimant 
ainsi  un  des  obstacles  que  rencontre  la  partie  non  décomposée 
dans  sa  mardie  vers  les  surfaces  rugueuses  dont  le  coniact  est 
nécessaire  à  sa  d»*coniposition.  Ainsi ,  l'absorption  par  le  fer  de 
l'azote  provenant  de  la  dcconipostion  du  gaz  ammoniac,  ne 
prouve  nullement  que  le  composé  qui  en  resnlte  "st  une  combi- 
naison; ce  peut  tout  ae.ssi  bien  être  i.ne  fiis.soluti  »n.  Pour  nous, 
ce  composé  est  d'autant  plus  iDcoutu:stablcmcnl  uuc  diiisolutiou 


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THÉORIB  UE  U  TREMt»B.  U& 

qàll  en  tccnie  toas  les  caractères  disUncUfs  et  qu'il  n*aecu8e 
anonn  de  ceux  de  la  combinaison.  En  oatre,  le  carbone ,  en  se 
sobstitnant  à  Tasote,  démontre  même  un  principe  qui  n'est  pas 
à  dédaigner»  à  savoir  que  : 

De  deux  corps  solubles,  mis  en  présence  d*un  dissolvant 
solide ,  si  Tun  est  fine  et  l'autre  volatil ,  le  premier  seul  reste 
dissout  et  lo  second  est  éliniinô. 

Si  M.  KnÉMY  avait  irouv('',  dans  l'acier,  le  carijûiio  et  l'azote  en 
proportions  corros()Oiitlanl  au  cyanogène,  on  aurait  pu  voir, 
dans  œ  cuinposiî,  suit  un  cyanure  do  fer,  soit  uue  dissolulion 
lie  cyanogiMic  dans  le  for.  Mais,  comme  M.  Bol'ssincai'lt  l'a 
constaté  après  M.  Fr&my  lui-même  »  Tazote  no  figure  dans  l'acier 
qu'en  proportion  impondérable,  un  cinq  millième  environ.  Sa 
présence  est  donc  bien  plutôt  le  résultat  d'une  évaporation  in- 
complu  de  Tazote,  en  présence  du  carbone ,  qne  d*une  néces- 
sité; ce  qui  semble  prouver  qu'il  en  est  ainsi ,  c*est  que  M.  Fr6mt 
n*a  pas  trouvé  d'azote  dans  la  fonte,  c*est4i*dire  dans  un  corps 
beaucoup  plus  carburé  que  Vacler.  Aussi  pourraîlK)n  s'assurer 
que  la  présence  de  l'azote  dans  Facier  est  due  à  une  élimination 
iDoomplèie,  en  faisant  les  analyses  comparées  d'aciers,  les  uns 
^r^s  pou  et  les  autres  trî^s-fortement  carbures;  les  premiers 
doivt  iit  contenir  plus  d'azote  que  les  seconds.  Enlin,  ce  n'est 
pas  parce  qu'il  y  a  de  l'azote  dans  l'acier  qu'on  est  en  droit  d'en 
conclure  que  ce  cumi)osé  est  un  azoto-carburo  i\o  1er.  11  y  a 
du  soufre  dans  les  aciers  de  HiVES;  il  y  a  du  silicium  dans  ceux 
que  l'on  obtient  en  cémentant  la  fonte  dans  les  oxydes  métalli- 
ques; il  y  a  du  phosphore  dans  ceux  qne  l'on  fabrique  avec 
certaines  fontes  du  Périgord;  faut-il  pour  cela  conclure  que  ces 
aciers  sont  des  sutforo-carbures ,  ou  des  siliceo-carbnres ,  ou 
des  pbospboro-carbures  de  fer?  À  un  certain  moment,  les 
révélations  de  H*  FRfiMT  ont  pris  cette  tournure;  mais  nous 
pensons  que,  aujourd'hui,  M.  Préiiy  lui-même  en  est  revenu* 

Il  y  a  de  l'azote  dans  les  aciers  du  commerce;  voilà  qui  est  vrai 
et  expliqne  les  différences  de  qualité  obtenue  suivant  le  mode  de 
fobrieation  avec  le  même  fer.  Or,  comme  la  présence  de  l'azote 
rend  le  for  cassant,  il  est  facile  d'en  conclure  que  plu:»  l'acier 
contient  de  ce  métalloïde,  plus  sa  qualité  laisse  à  désirer. 


4o0 


THÉORIE  DE  LA  TREMPE. 


Mais,  va  dire  M.  Garon  ,  comment  expliquez-vous  Tintervea- 
lion  favorable  du  cyanure  dans  la  génération  de  Tacier? 

Nous  répondrons  d'abord  que  rintervention  du  cyanure  est 
favorable  à  la  cémentation»  mais  qu*il  n*est  nallement  démontré 
qu'elle  est  âivorable  k  la  qualité  du  produit.  La  preuve  de  ceci, 
c*est  que  celte  intervention  est  connue  depuis  un  temps  im- 
mémorial et  est  emi)loyée  universellement  pour  la  trempe 
superficielle,  sous  forme  de  cuir,  suie ,  cornes ,  eic.  Sî  donc  les 
rahricauls  d'acier  n'y  ont  pas  recours,  c'est  qu'elle  n'a  pas  donné 
de  bons  résultats  pour  la  fabrication. 

Quant  à  l'explication  de  celte  iiUervcntion ,  nous  la  trou- 
vons tout  au  long,  dans  celle  phrase  de  Beiuèlius  (tome  lU, 
page  99)  : 

«  Le  cyanure  ferroso-potassique  se  compose  de  deux  atômes 
»  (le  cyanure  potassique  et  de  un  atôme  de  cyanure  fen'eux.  Par 
»  la  calcination ,  ce  dernier  se  détruit  :  il  se  dégage  du  gaz 
»  nitrogène,  et  il  reste  du  carbure  de  fer.  » 

M.  Caron .est-il  bien  certain  que,  dans  le  fait  n^*  9,  qui  a 
produit  une  si  belle  et  si  rapide  cémentation ,  il  ne  s*est  pas 
passé  quelque  chose  d'analogue  à  cette  réaction  qui  vient, 
d'autre  part,  confirmer  le  principe  de  la  page  380,  relatif  à  la 
dissolution  des  corps  fixes  et  volatils? 

En  tous  cas,  il  nous  semble  que,  pour  être  autorisé  k  déclarer 
rintervention  du  cyanure  indispensable  à  la  carburation  du 
métal ,  il  faut  démontrer  que  la  cémentation  est  impossible  sans 
celte  intervention.  Or,  nous  l'avons  dt-jà  dit,  nous  avons  fabriqué 
des  (luaniités  assez  considérables  d'acier  en  substituant,  soit 
dans  les  caisses  îi  cémenter,  soit  dans  les  creusets,  le  graphite 
naturel  au  charbon  de  bois  ;  nous  avons  même  de  fortes  raisons 
pour  supposer  que  Krupp  use  largement  de  ce  moyen.  La  durée 
de  l'opération  et  la  qualité  de  l'acier  ont  été,  pour  nous,  les 
mêmes  que  quand  on  emploie  le  charbon  de  bois. 

11  est  très-vrai  que  le  charbon  de  bois,  contenant  une  petite 
proportion  de  carbonate  de  potasse ,  doit  donner  naissance , 
pendant  la  cémentation,  à  du  cyanure  de  potassium;  mais  de  là 
à  conclure  que  toute  la  carburation  est  due  à  cette  intervontion, 
il  y  a  loin. 


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THÉORIB  dB  LA  TlffilIPS.  4SI 

En  résumé,  quand  bien  même,  ce  qui  n*est  pas,  llntenrention 
de  razote  et  des  cyannres  dans  la  carburation  du  fer  serait 
indispensable,  dn  moment  où  il  n*est  plus  question  d*azoto- 
carbure,  mais  de  carbure  de  fer,  cela  nMnflrme  en  rien  ce  que 
nous  avons  dit  de  la  trempe  et  il  ne  reste  plus  en  présence,  pour 
la  définition  de  Facier,  que  la  théorie  de  Karsten  et  la  nôtre. 

IL  "  DES  F£IIS  BRÛLÉS. 

Il  existe  à  notre  connaissance  trois  composés  ayant ,  pour 
Tun  de  leurs  composants,  le  fer  et  dont  la  texture  est  à  peu 
prè6  identique ,  savoir  : 

io  Uacier  trempé  vif  et  non  recuit; 

2»  Lf»  for  brûh'  ; 

3<»  Le  fer  allié  d'clain. 

Vacier  trempe  vif  et  non  rociiil  a  le  grain  fin,  blanc lAbrUlonL 

Lo  /'(';■  brûle  a  le  grain  /iw,  blanc  et  demi-mal. 

Le  fer  allié  d'élain  a  le  grain  fin  ,  blanc  et  mat. 

L'acier  trempé  se  distingue ,  en  outre,  des  deux  autres  par 
sa  dureté  sous  le  burin  et  la  lime.  Il  est  aussi  lufiniment  moins 
fragile. 

Le  fer  brillé  et  le  fer  allié  d'éiain  ont  la  même  fragilité  ;  une 
barre  tombant  d'une  hauteur  de  1"',00  sur  le  pavé  se  casse  en 
ijuaire  ou  cinq  morceaux. 

Le  fer  brûlé  se  distingue  du  fer  allié  d'étain  en  ce  que,  recuit 
en  vase  clos,  pendant  24  heures,  il  redevient  nerveux  et  tenace, 
tandis  que  le  second  reste  cassant  comme  devant. 

Ces  caractères  distinctifs  donnés,  nous  allons  parlor  des  fers 
brûlés  : 

Quand  on  prend  des  déchets  de  perles  d'acier ,  c*est<^-dire 
des  bandes  de  t(^le  de  fer  décapé,  première  qualité,  ayant 
11  à  i2  centimètres  de  large,  50  cent,  de  long  et  1""  environ 
d'épaisseur,  percées  d'une  infinité  de  petits  trous  représentant 
les  places  qu'y  occupaient  les  perles  avant  le  découpage ,  puis 
qu'on  assemble  une  trentaine  de  ces  bandes  avec  des  liens  en 
fil  de  fer  de  manière  à  composer  un  paquet  de  4  pouces  de  côté  ; 
ce  paquet ,  clinulTé  suant  dans  un  four  à  sonder,  retourné  plu- 
sieurs fois  dans  ic  four  et  étiré  au  laminoir,  en  rond  de  18  à 


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i6î  THÊOIUE  DE  tk  TREMPB. 

fStm  de  diamètre ,  donne  le  fer  fragile  dont  noos  avoDS  parlé 
plus  haut. 

Ce  fer ,  cémenté  pendant  1S  hoaras  dans  da  cbarbon  de  bois, 
ou  recuit  pendant  S4  heures  en  vase  dos  »  redevient  au  moins 
aussi  nerveux  que  .celui  qui  a  servi  à  fiibrlquer  la  tôle  à  perlas 

d'acier. 

Kausten  a  oblcnu  le  même  résultat  (tome  I*%  §  126)  en  dou- 
naiii  à  ce  fer  une  chaude  suante»  hors  du  contact  de  Tair,  et  il 
a  choisi  pour  cola  un  bain  de  laitier. 

Le  mf'me  autour  (§  !5o) ,  nu  soupçonnant  pas  la  dissolution 
dos  gaz  par  le  for,  alli'ibuo  la  mauvaise  (jualilé  du  fer  brûlé  à  un 
changement  de  texture  provoqué  par  l'oxydation  à  la  surface 
des  facettes  qui  se  forment  dans  la  masse ,  et  il  ajoute  (§ 
«  Le  fer  dit  brûlé  ne  m'a  jamais  donné  une  trace  de  carbone.  » 

La  définition  que  cet  illustre  métallurgiste  donne  du  fer 
brûlé  provient  de  ce  qu*il  a  seulement  constaté  son  existence , 
mais  ne  connaissait  pas  le  moyen  de  le  préparer  instantané- 
ment. Les  fers  brûlés,  par  accident  de  fabrication  ou  en  service 
au  feu,  sont,  en  effet,  à  facettes  mélangées  de  grains  fins;  mais 
ces  facettes  ne  proviennent  pas  de  Faction  des  gaz  sur  le  métal; 
elles  sont  dues  à  la  température  prolongée  qui  produit  la  cris- 
tallisation du  métal  du  contre  à  la  bUiiace  (page  liS). 

M.  DoussiNGAULT  a  bien  voulu  rechercher  l'azote  dans  un 
échantillon  de  fer  brûlé  que  nous  lui  avons  remis;  il  n'y  a 
trouve  que  77770  «le  ce  gaz. 

Qu'est  donc  le  fer  brùlo  ?  Esi-ce  une  dissolution  d'oxygène  ou, 
simplement,  une  dissolution  de  protoxyde  de  fer  dans  le  métal  ? 

La  facilité  avec  laquelle  l'oxygène  attaque  le  fer,  à  haute 
température,  pour  le  convertir  en  deutoxyde,  c'est-Mire,  selon 
les  chimistes,  en  mélange  ou  combinaison  de  protoxyde  et 
péroxyde,  autorise  à  suiiposer  qu*une  partie  du  protoxyde  formé 
se  dissout  dans  le  métal.  Mais  Févaporatton  du  composaot 
dissout  sous  rinfluence  du  recuit,  autorise  aussi  à  supposer  que 
l*oxygène  est  là  à  Tétat  de  simple  dissolution. 

Que  le  fer  brûlé  soit  une  simple  dissolution  d'oxygène  on 
une  dissolution  de  protoxyde  de  fer  dans  le  métal ,  dans  les 
deux  cas,  c'est  l'oxygène  qui  communique  au  mcUi  sa  fragilité. 


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THÉORIE  Di:  LA  TIIEMPE.  453 

T.(>  rodinfîedorarf![eiit  (Camocrs,  ^  pourrait,  jusqu'à  un 
certain  point,  jotcr  du  jour  sur  1rs  conséquences  du  conUict  fies 
métaux  avec  l'oxy^'r-ne  do  l'air  à  liauio.  icmpt-i-almo.  l'n  elTet, 
l'argent,  inoxidable  directement,  mis  en  fusion  ,  dissout  jusqu'à 
22  "/o  de  son  poids  d'oxigîine,  emprunté  à  l'air  ambiant,  puis, 
quand  il  se  solidifie,  rejette  la  loluliié  de  ce  •^.u.  Ce  qui  est 
principalement  remarquable  c'est  qu'il  n'absorbe  pas  d'azote. 
Quand  on  fond  du  vieux  plomb,  c*est-à  dire  du  plomb  terne 
superficiellement,  ce  métal  retient  en  dissolnllon  une  forte 
proportion  d'oxygt'^ne  pur  ou  combiné.  Il  suffit,  jHïur  s'en 
assurer,  de  [donger  dans  le  bain  nne  feuille  de  tôle  de  fer 
parfaitement  décapée;  on  la  retire  toute  oxydée. 

SI  du  plomb  nous  passons  au  fer,  métal  éminemment  oxy- 
dable, il  semble  tout  naturel  que  le  métal  absorbe  soit  de 
Toxygène,  soit  une  partie  du  protoxyde  formé  à  la  surface 
pendant  le  cbauflflige  à  haute  température.  Si,  surtout,  on 
observe  que  le  fer  brûlé  se  produit  toujours  là  où  la  température 
n*cst  pas  assez  élevée  pour  donner  naissance  à  la  batiture 
liquide,  c'est-à-dire  quand  le  chauffage  est  sec,  on  arrive  à  cette 
conclusion  à  savoir  que  :  quand  la  température  est  insufllsante 
pour  donner  naissance  à  du  deutoxyde,  insoluble  dans  le  métal, 
mais  suffisante  pour  donner  naissance  aux  colorations  du 
recuit,  l'oxygène  réagit  sur  le  métal ,  srit  par  atlraetion  molé- 
culaire ,  soit  par  alTmité  et  s'y  dissout  oui-  ou  combiné,  c'est-k- 
dire ,  dans  ce  second  cas ,  sous  forme  de  iiroioxyde. 

Les  colontions  du  recuit  et  le  fi'i*  biùlé  scni  donc  non  seuie- 
raent  les  effets  d'une  même  cause ,  mais  encore  plus  que  proi)a- 
blement  deux  effets  ideniiipios.  Maintenant  est-ce  roxyjïèno 
pur  qui  se  dissaut  dans  le  métal?  est-ce,  au  contraire,  le  pro- 
toxyde? Voilà  la  (lueslion. 

Quand  ou  soumet  une  lame  de  fer  décapé  à  1  aeiion  du  calo- 
ri(|ue  croissant ,  celte  lame  prend  successivement  les  colorations 
jaune,  orangé,  rouge,  violet,  indigo,  bleu,  vert.  Si,  h  chaque 
couleur  atteinte,  on  retire  la  lame  du  feu  et  la  laisse  refroidir, 
la  coloration  persiste.  On  peut  donc  déjà  dire  que  les  colora- 
tions du  recuit  sont  des  indices  d'altérations  superficielles  du 
métal  différentes  les  unes  des  autres  ou  d*une  même  altération 


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454  THÉORIE  DB  LA  TREMPE* 

croissant  avec  la  températare.  H  ii*est  pas  admissible  qu'elles 
proviennent  de  7  degrés  d*oxidaiion  différents;  il  est  plus  ad- 
missible, en  cas  d*oxidation,  que  les  colorations  senties  indices 

du  plus  ou  moins  d'alléraiion  produile  par  la  combinaison, 

c*est-à-iiii  e  (iu  plus  ou  moins  de  molécules  du  métal  aileinles 
par  roxyg»ne. 

Quand  on  admet  comme  nous  que  le  phosphore  el  le  soufre 
en  dissolution  dans  le  métal  ne  peuvent  y  figurer  qu'à  l'état  de 
phosphure  ou  de  sulfure,  il  est  rationnel  d'admettre  aussi  que 
Toxygène  n'y  peut  figurer  qu'à  Tétai  d'oxyde.  Cependant  voici 
un  fait  qui,  en  ce  qui  concerne  les  colorations  du  recuit»  est  en 
opposition  avec  cette  conclusion  : 

Si  on  plonge  dans  de  Yaelde  tfUfureux  gama.  et  see  une  feuille 
de  tôle  polie  et  colorée  par  le  recuit,  même  en  bleu,  les  colora- 
tions disparaissent  instanlanément  sans  trace  de  résidu  apparent. 

En  admettent  que ,  dans  ce  cas ,  il  y  a  formation  de  sulfite  de 
protoxyde  en  quantité  impondérable,  il  devient  alors  nécessaire 
de  trouver  des  explications  plausibles  pour  la  décoloration  des 
matières  organiques  et  surtout  des  fleurs  de  dalUms  ,  par 
exemiile  ,  par  ce  môoie  acide  sulfureux.  Il  n'y  a  pas  de  sulfite 
admissible  là;  il  n'y  a  d'admissible  qu'une  absorption  d'oxygène 
en  dissolution  par  l'acide  sulfureux  avide  de  devenir  acide 
sulfurique. 

^'oilà  pourquoi  nous  avons  toujours  considéré  les  colorations 
soit  du  reçoit,  soit  des  plantes,  etc.,  comme  produites  parla 
dissolution  superficielle  de  l'oxygène ,  et  cbaque  coloration , 
prise  en  particulier,  comme  l'indice  de  la  proportion  d*ozygâne 
dissout.  Celte  explication  a  cela  de  plausible  que ,  précisément, 
les  colorations  les  plus  rapprochées  du  vert,  dans  certaines 
plantes ,  comme  cbez  certains  oiseaux ,  ne  s'obUenn^t  que 
dans  les  pays  chauds;  qu'en  outre,  les  fleurs  venues  dans  les 
caves  sont  blanches. 

Il  faut  donc ,  de  toute  nécessité ,  admettre  que  les  colorations 
du  recuit,  comme  les  colorations  des  plantes,  sont  le  résultat 
de  la  dissolution  supei  liciclle  de  l'oxygène.  Quant  au  fer  bnllé, 
il  y  aurait  peut-être  un  moyen  de  s'assurer  s'il  en  est  de  même 
de  lui  que  des  colorations  du  recuit.  Ce  moyen  consisterait 


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THÉOltlB  DB  LA  TRBim.  455 

à  convertir  en  tôle  fine  une  barre  de  fer  brûlé  ou  mieux  à  passer 
direclemenl ,  au  laminoir  à  tùlc,  le  paquet  de  fer  brûlé  sorUiit 
du  four,  après  l'avoir  serré  en  deux  ou  trois  passes  à  un  dOgros- 
sisseur  plat.  Il  est  possible  que  cette  feuille ,  plongée  dans  un 
ballon  rempli  d*acide  sulflireax  sec,  perde  sa  fragilité  au  bout 
de  quelques  instants,  si  Voxygène  n*y  est  qu^  Tétat  de  simple 
dissolution.  Si,  au  contraire,  Toxygène  y  est  à  Tétat  de  pro- 
toxyde,  l*acide  snlAireux  doit  être  sans  action  sur  elle. 

Rappelons  qu'un  simple  recnit  en  vase  clos  suffit  pour  faire 
évaporer  Toxygène  du  fer  brûlé  ;  il  est  peu  supposable  que  le 
protoxyde  de  fer  en  dissolution  dans  le  métal  se  décompose 
sous  riniluence  du  recuit  à  la  température  rouge. 

Le  fer  n*est  pas  le  seul  corps  qui,  mis  en  contact  avec 
l*oxygfene  sous  Tinfluence  d*une  temp^ture  modérée,  revêt  les 
colorations  du  spectre  solaire.  Tous  les  métaux  se  comportent 
comme  lui  d'tine  manière  plus  ou  moins  apparente;  Tun  des 
moins  oxydables,  for,  est  un  de  ceux  où  les  colorations  du  recuit 
sont  le  plus  palpables,  par  cette  raison  môme  que  le  contact  de 
Toxigène,  à  haute  température,  n'engendre  pas  la  combinaison. 

Sans  parler  du  pourpre  de  Cassius  où  la  coloration  est  exclu- 
sivement due  à  la  dissolution  de  l'oxigi  ne  dans  lor,  il  y  a  la 
coloration  propre  du  métal  tel  qu'on  le  connaît,  qui  autorise  à 
supposer  que,  pur,  il  serait  blanc.  En  cfTot,  l'or  qui  a  été  fondu 
avec  le  salpêtre ,  corps  éminetnnicnt  oxydant,  est  do  couleur 
jaune  orangé  ;  quand .  au  contraire ,  il  a  été  fondu  avec  du  borax, 
corp.s  émineninient  décapant,  il  est  jaune  paille. 

L'oxyde  de  zinc,  chaulic  au  contact  de  l'air,  prend  successive- 
ment les  teintes  jaune  paille  et  orangé  qu'il  perd  au  bout  d'un 
certain  temps,  quand  il  est  redevenu  froid. 

Le  protoxyde  de  plomb ,  chauflé  au  contact  de  l'air,  aflectc 
successivement  les  teintes  jaune,  orangé,  rouge,  violet,  avant 
d^aflfecter  celle  qui  est  considérée  comme  carastéristiquc  de  son 
péroxyde ,  dit  oxyde  pure.  Ces  colorations  sont  dues  incontes- 
tablement à  Toxygène;  on  admet  qu'elles  sont  les  couleurs  des 
combinaisons  qu'il  engendre  avec  Toxygbne;  nous  ne  nions  pas 
les  combinaisons  mais  nous  constatons  que  les  colorations  qui 
accompagnent  ces  combinaisons  sont  tellement  analogues  k 


THtonm  DB  L\  TBKMPB. 


celles  pn'rcMemraent  citrcs,  qu'il  paraît  dillicile  de  no  pas  leur 
affecter  In  même  orij^'ine.  Ce  f|ni  est  parlieulièremeiit  remar- 
quable et  doit  donner  à  penser  aux  cliimistes  c'est  que  l'oxyde 
de  zinc,  qui  est  la  seule  combinaison  connue  du  zinc  avec 
Toxyg^nc ,  ne  conserve  pas  les  colorations  du  recuit,  tandis  que 
les  oxydes  de  plomb  les  conservent. 

Pour  la  mailtre  organique ,  la  coloration  par  1*oxygl^ne  en  dis- 
solution n'a  pas  besoin  d'être  démontrée,  elle  est  incontestable. 

II  suffit  de  passer  en  revue  tous  les  composés  de  la  chimie  et 
s*arrèter  à  ceui  en  faveur  desquels  les  auteurs  emploient  cette 
phrase  $léréotyi)ée  t  les  composés  que  forment  entre  eux 
et  le ....  n*ont  pas  encore  été  suffisamment  étudiés....  ponrèlre 
certain  que  là  se  trouve  un  composé  rebelle  à  la  nomenclature 
et,  par  conséquent,  une  dissolution  solide.  Nous  ferons  notre 
possible  pour  aborder  un  jour  le  travail  ^ri^rantesque  de  IV'limi- 
nation  des  dissolutions  solides  qui  font  triste  n^'ure  au  milieu 
des  combinaisons  avec  lesquelles  on  veut  les  forcer  à  vivro. 

m.  *  SUR  LA  NATiÈRË  ORGANIQUE. 

Nous  avons  dit  (page  155)  que,  quand  nn  romposi^  est 
dissolution ,  il  y  a  réaction  sur  toutp  la  masse  de  l'un  des  com- 
posants, si  le  réactif  a  sealemenl  un  point  de  contact  avec  le 
composé  et  si  le  composant  atlaqu»^  est  doué  de  la  mol)iliit^ 
atomique.  Si,  comme  nons  le  prétendons ( page  1  i9),  ia  uiaii(>re 
organique  n'est  autre  chose  qu'une  dissolution,  dans  Veau  solide 
amorphe,  d'oxygène,  hydrogène,  azote  et  carbone,  libres  ou 
combinés,  soit  dans  leur  état  naturel ,  soit  dans  leur  état  allo- 
tropique ,  la  médication  Intérieure  peut  être  remplacée  par  la 
médication  extérieure ,  pour  tontés  les  substances  qui ,  en  dé- 
truisant un  mal ,  sont  susceptibles  d*en  communiquer  un  autre. 

En  effet,  tous  les  médicaments  internes  sont  des  composés 
solubles  dans  Teau  on  susceptibles  de  donner  lieu ,  après  leur 
administration ,  à  des  composés  solubles  dans  le  sang.  Le  sang 
est  considéré  comme  le  véhicule  chargé  de  les  déposer  là  oiH  se 
manifesta  un  phénomène  nuisible  à  réconomie  animale.  Or,  le 
sang  est  un  dissolvant  liquide;  si  donc  la  cause  du  mal  est  un 


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THÊonE  BB  ik  mmB.  457 

des  composants  du  sang,  il  suffit  de  réagir  en  un  point  de  la 
drculâtion  de  ce  dernier  pour  le  satarer  intégralement.  Mais, 
comme  la  réaction  en  un  point  da  corps  seulement  est  infini- 
ment plus  lente  que  sur  toute  la  surCEice,  la  conséquence  k  tirer 
de  ce  que  nous  venons  de  dire  est  que  la  médication  interne 
peut  être  remplacée  par  des  bains  composés,  toutes  les  fois 
que  les  médicaments  sont  k  la  fois  salutaires  et  nuisibles. 

Jusqu'ici  on  a  considéré  le  bain  comme  remplissant  son  but, 
lorsque  le  malade  y  est  resté  une  ou  deox  heures.  Ce  n*est  pas 
ainsi,  à  notre  avis,  que  le  bain  doit  être  administré  pour  op^^rer 
son  effet;  il  doit  être  continu  jusqu'à  Textinction  complète  de 
la  cause  du  mal. 

11  y  a,  comme  en  chimie,  trois  modes  principaux  d'action 
des  médicaments,  savoir  :  la  iubiUtuiion ,  la  saturation  et  la 
décomposition. 

Certf'S  ,  qnand  la  cause  du  mai  est  localr  el  insolulilo  dans  le 
sang,  comme  les  uiborcnles,  par  exemple,  quelques  nîactifs 
qu'on  emploie  h  l'exlérieur,  on  ne  la  détruit  pas.  Mais  si, 
comme  dans  les  tubercules  précisément,  le  prijicipe  de  la 
génémiion  du  mal  est  en  dissolution  dans  le  sang,  la  n  aciion 
cxiérieurc  a  pour  effet,  mion  de  détruire  le  mal  lui-môme,  du 
moins  d'arrêter  ses  progrès. 

Or,  il  convient  de  remarquer  que  toutes  les  maladies,  à  de 
tW's-i'ai'Cs  exceptions  près,  ont  leur  source  dans  le  sang.  Si 
donc,  par  la  médication  extérieure,  on  a  accès  jusqu'à  ce 
dernier,  il  suffit  de  réagir,  au  moyen  de  bains  continus,  sur 
tous  les  éléments  nuisibles  que  ce  dernier  tient  en  dissolution , 
l)our  préserver  te  corps  de  maladies* 

Mais,  dira-t-on,  quels  sont  les  réactifo  qu*il  convient  d'em- 
ployer? D*abord  tous  ceux  dont  on  fait  usage  aujourd'hui; 
ensuite  ceux  que  ce  genre  de  médication  fera  découvrir.  En 
effet,  il  est  bon  de  remarquer  que  par  la  médication  intérieure 
la  médecine  n*est  pas,  comme  la  chimie,  une  science  quia 
pour  but  de  produire  une  réaction  déterminée  mais  simplement 
une  science  de  constatation  d*effets  dûs  au  basard  c'est-h-dire 
une  science  qui  fait  de  la  chimie  sans  le  savoir.  Il  n*y  a  guère 
qu'un  cas  oii  la  médecine  fait  de  la  chimie  en  le  sachant.  Ce  cas 


458  THÉORIB  DB  LA  TREMPE. 

est  celui  de  la  gastrUe  ;  encore  est-ce  un  chimiste ,  H.  D^AncBr* 
qui,  atteint  de  cette  maladie,  a  démontré  que  TeaudeVicaT 
n'avait  d*aulre  effet  utile  que  de  saturer  des  acides. 
Or,  pourquoi  la  médecine  est-elle  aussi  arriérée?  C*est  parce 

qu'il  lui  est  interdit  d'analyser  les  résultats  des  réactions  qu'tlle 
opère.  Elle  sait  que  tel  réactif  est  favorable  ou  nuisible,  mais 
elle  ne  sait  pas  à  quel  composé  il  donne  naissance. 

Si  donc,  ail  lieu  do  procéder  par  r<^action  directe,  comme 
quand  on  a  atTaire  h  des  combinaisons,  on  procède  par  réaction 
superlicioUe ,  conséquence  rationnelle  de  la  dissolution,  tous 
les  produits  (U  la  réaction^  ou  restent  h  Tétai  de  dissolution 
dans  le  bain,  ou  se  déposent  ft  la  surfacç  du  corps  et  alors  il  est 
fiacile  de  déterminer  par  l'analyse  quelles  sont  les  réactions 
qu'il  est  utile  ou  nuisible  d*opérer ,  sachant  les  composés  quil 
iàut  obtenir  ou  éviter. 

Ce  que  nous  essayons  de  démontrer  ici  est-il  bien  nouveau! 
Non  •  certes ,  car  jamais  à  aucune  époque  on  n*a  autant  usé  de 
la  médication  extérieure  qu'aujourd'hui.  Elle  s'opère  sous  toutes 
les  formes;  paiiaiit  de  ce  principe,  que  la  cause  de  toutes  les 
affections  est  dans  l'inflammation  locale,  elle  se  propose  de 
détruire  cette  dernière  îi  l'inléricur  en  la  généralisant  h  la 
surface,  comme  la  médecine  allopalhique  fait  à  rinlériciir  on 
réagissant  sur  les  intestins.  Telles  sont  les  méthodes  qui  ont 
pris  les  noms  d'hydrothéropie ,  hydro-sudolhérapie  ,  bains 
russes,  bains  de  vapeur  ^  douches,  ventouses,  frictions,  bains 
aromatiques,  etc. 

Sans  contredit ,  ces  méthodes  sont  aussi  rationnelles  que  la 
médication  intérieure  ;  ce  qui  les  a  empêchés  de  se  généraliser , 
c'est  l'absencè  de  justification  théorique.  Eh  bien ,  cette  justifi- 
cation nous  venons  de  la  donner;  seulement  nous  allons  plus 
loin  que  les  excitateurs  de  la  peau  ;  nous  prétendons  que  cette 
dernière,  non  seulement  est  destinée  ii  dériver  les  inflammations 
intérieures,  mais  encore  est  le  rendez-vous  naturel  des  réactifs 
et  des  principes  morldliques. 

Parmi  les  médicaments  internes,  celui  qui  est  peut-être  ic 
plus  employé  et  produit  les  effets  les  plus  désastreux  est .  sans 
contredit,  le  deulo-ciilorure  de  mercure.  Ce  réactif  s'adresse  au 


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THÉORIK  DË  LA  ril£llPE.  459 

sang  ou  mieux  à  Tuu  de  ses  composants  qu'il  s'agit  d*éiiminer. 
Que  i-oD  plonge  le  malade  pendant  huit,  vingt,  cinquante  jours 
s'il  le  faut  dans  un  bain  de  ce  réactif  et  il  en  obtiendra,  sans 
co/iséquences  nuisibles ,  tous  les  effets  utiles.  On  peut  objecter, 
il  est  vrai ,  que  la  peau  est  non  seulement  un  exutoire,  mais 
encore  un  absorbant.  Nous  ne  le  nions  pas;  mais  qu'importe 
s'il  y  a  absorption  nuisible  par  la  peau,  pend.uii  l'action  bien- 
faisante (lu  ivaclif;  refll't  de  celte  absorption  sera  loujuiirs 
moindre  (pie  (piand  il  y  a  ingur^iliUioii  du  réactif  lui-mùme. 

l'n  lait  (jui  vient  à  l'appui  des  méthodes  précitées,  i)0ur  dé- 
uioutrer  que  l'expérience  est  d'accord  avec  notre  théorie,  est  la 
création  d'un  journal  intitulé  :  VUroscopie  ou  journal  de  la 
médecine  fondée  sur  l'examen  chimique  des  urines,  c'est-à-dire 
de  ce  que  nous  avons  appelé  plus  baut  :  les  produits  des  réactions, 
L*analyse  des  urines  est,  en  effet,  pour  la  médication  interne, 
le  seul  moyen  de  constater  rationnellement  le  résultat  de  Tad- 
ministration  des  médicaments;  car  ce  liquide  contient  tous  les 
composés  solubles  qui  ne  restent  pas  dans  le  sang.  Mais  cette 
méthode  ne  peut  prétendre ,  comme  la  médication  externe,  à 
la  constatation  des  composés  insolubles ,  si ,  toutefois,  il  y  a 
lieu  d'en  {)roduire. 

Il  parait,  du  reste,  que  cette  méthode  n'est  pas  nouvelle  et 
que,  (juoique  très-ratioiiuf^ile,  elle  a  beaucoup  d'euiipmis.  En 
eiiel,  les  premiers  numéros  du  journal  précité  contiennent  une 
lettre  d'un  médecin  de  Lyon ,  le  docteur  Séyin  ,  dans  laquelle 
ce  dernier  se  plaint  du  peu  de  succès  qu'il  a  obtenu  pendant 
sa  longue  carrière ,  aupri;s  de  ses  confrères,  en  prônant  cette 
méthode  adoptée  aujourd'hui. 
Nous  sommes  obligés  de  dire  à  M.  SfiviN  que  d*abord  le  sic 
non  voinSj  de  Virgile^  n'a  pas  cessé  d'être  à  Tordre  du  jour; 
ensuite ,  que  Kobfler  ,  qui  connaissait  par  cœur  son  contem- 
porain, publiant  ses  magnifiques  découvertes  sur  l'astronomie, 
les  a  fait  précéder  de  la  préface  suivante  : 

u  Le  sort  en  est  jeté,  j'écris  mon  livre;  on  le  lira  dans  l'âge 
•  prést-nl  un  dans  la  ])Ostérité ,  peu  m'importo;  il  pourra  attendre 
»  M»n  lecteur.  Dieu  n'a-t-il  pas  attendu  six.  mille  ans  un  contem- 
B  plaleur  de  ses  œuvres,  d 


460  THÉORIE  DE  LA  TREMPE. 

Que,  enfiOt  Alphonse  Karr  a  dit  dans  sa  poignée  de  vérilés  : 
«  Lo  second  cas  oh  Ton  fait  voiomien  l'éloge  d*un  bomme 
»  c*65l  quand  cet  homme  est  suffisamment  mort  et  quand  son 
9  éloge  sert  à  rabaisser  les  vivants.  ■» 

11  faut  donc  prendre  le  contemporain  comme  il  est  et  se 
préoccupor  peu  de  lui,  quand  on  émet  une  Idée  utile.  Mainte- 
nant nous  ajouterons  qu*il  ne  suffit  pas,  pour  obtenir  le  succès, 
de  conslaler  un  fait;  il  faut  encore  le  Justifier  par  une  ihéuric. 
Quelqu'cxaclc  (juc  puisse  être  celle,  que  nous  avons  émise  il  y 
adixaiiîs,  elle  est,  presqu'à  coup  srtr,  ineouiKi*' des  iK^miucs 
ofliciellcuient  compétents  i)Our  lapprécier.  Que  faire  ii  cela? 
écrire  ei  attendre;  c'est  ce  que  nous  taisons;  que  M.  Seyin  fasse 
comme  nous. 

Remarque.  Avant  d'être  végétal  ou  animal ,  la  matière  orga> 
nique  est  d'abord  germe.  Or,  pour  qu'il  soit  possible  d'admettre 
qu'elle ^a  pour  principal  composant  Teau  solide  amorphe,  il  faut 
que  le  germe  jouisse ,  par  rapport  à  Teau  liquide ,  de  la  môme 
propriété  que  la  cbanx  vive ,  c*e8t-à*dire  que ,  en  contact  avec 
Teau  liquide,  le  germe  la  dissolve  en  la  solidifiant. 

Mais ,  s*il  en  est  ainsi ,  comme  1  kil.  d*eau  émet,  à  Tétai  sen- 
sible, en  se  solidifiant,  75  calories,  la  germination,  soit  végétale, 
soit  animale,  dans  la  tenc^  dans  Veau,  dans  Vœufei  même  dans 
le  corps  de  l'animal,  doit  engendrer  du  calorique. 

Eu  csl-il  ainsi  ? 

Kii  ce  qui  cuucerne  la  soUdiiicalion  de  l'eau  ,  il  est  inconlcs- 
Lii'ïr  ipl'uue  (p-dinc,  mise  dans  la  terre  afTectaiil  une  température 
conveiiablu  et  sullisaunneut  liuuiitle,  |)iMii()e  de  l'eau  liquide, 
augmente  de  volnuie  et  au  l)out  d'un  temps  plus  ou  moins  long 
80  présente  sous  forme  solide,  &uaDt,  il  est  vrai,  l'eau  liquide 
par  tous  ses  pores,quand  on  la  coupe,  mais  ayant  les  enveloppes 
de  ces  pores  solides  et  centuples  de  ce  qu'elles  pouvaient  être 
dans  le  germe* 

En  ce  qui  concerne  le  développement  de  caloriqne  qui  doit 
être  ta  conséquence  de  la  solidification  de  Teau ,  il  est,  nous  le 
pensons,  incontestable  qne  la  germination,  mémeàrabridu 
contact  de  l*air,  engendre  du  calorique. 

11  résulte  de  cette  manière  de  voir  que  la  matière  organique 


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THtOllB  BB  U  TllBMt>B.  461 

se  lecrnid  à  la  fois  daae  Teau  et  dans  Tair ,  c'est-à-dire  dans  les 
liquides  et  dans  les  gaz  et  qoe  les  mati^ras  inorganifiues,  que 
Ton  y  rencontre  insolubles,  y  ont  été  apportées  pai*  des  compo- 
sants soloblcs  soit  dans  Tun,  soit  dans  Tauire  des  fluides 
nutritifs. 

Il  en  résulte  également  que  les  composants  insolubles,  devant 
être  le  résultat  de  la  renoontre  et  de  la  combinaison ,  dans  le 
curps ,  de  composants  solnbles  dans  l'un  des  deux  fluides  et 
insolubles  dans  Taulre,  toute  matière  organique  qui  ne  se  déve- 
loppe que  par  Tabsorptiou  de  l'un  des  deux  fluides ,  eau  ou  air, 
doit  nécessairement  ailbcter  une  composition  autre  que  celle 
qui  participe  des  deux  genres  de  développement.  Bien  plus , 
on  peut  aftirmer  que  celle  qui  se  développe  exclusivement 
dans  l'eau  est  presqu'inléjrralcraent  composée  d'eau  solide 
amorphe,  tandis  que  celle  qui  se  développe  exclusivement  dans 
l'air  est  presqu'intégralement  composée  de  carbone ,  oxygène 
et  azote. 

IV.  -  D£  LA  UÂTIÈRE  EN  GÉKËRAt. 

ia  maUère  peut-etle  être  amMeuire  ou  e&l  elle  nécessairement 
postérieure  A  la  présence  du  calorique  î 

Nous  avons  dit  que,  quelle  que  soit  la  théorie  à  laquelle  donne 
lieu  l'observation  de  la  transmission  du  calorique,  ce  dernier, 
en  présence  du  corps ,  se  comporte  comme  un  fluide  impon- 
dérable, il  est  vrai,  mais  moléculaire  et  constituant ,  avec  ce 
dernier,  des  composés  qui  présentent  tous  les  caraciferes  de  la 
combinaison  et  de  la  dissolution  et,  par  conséquent,  doivent 
être  assujélîs  aux  mêmes  lois  que  ces  états  cbimiques. 

U  résulte  de  cette  manière  de  voir  que  Tôlat  liquide  est  le 
résultat  de  la  combinaison  de  Télat  solide  avec  le  calorique  et 
rétat  gazeux  est  le  résultat  de  la  combinaison  de  Tétat  liquide 
avec  le  calorique. 

De  là  celle  question  :  l'état  solide  est  il  primitif  ou  ,  comme 
les  étals  liquide  et  gazeux ,  le  résultat  de  la  combinaison  du 
calorique  avec  un  état  antérieur  qui  nous  est  inconnu  et  qu'on 
peut  désigner  sgus  le  nom  de  néauiï 


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THÈOIUE  DE  LA  TREMPE. 


Eu  égard  à  ravancemeut  actuel  de  la  science ,  nous  nous 
contentons  de  définir  :  corps  simples ,  les  corps  qui ,  soumis  à 
Tanalyse,  n*ont  pas  encore  pu  être  décomposés.  Laissant  de  côté 
tous  les  corps  composés  pour  ne  plus  nous  occuper  que  des 
corps  simples,  voyons  s*n  est  possible  de  pressentir  ce  qui 
advient  quand  ces  corps ,  soumis  au  refroidissement,  finissent 
par  abandonner  les  dernières  molécules  de  calorique  qulls 
tiennent  en  dissolution. 

Il  y  a  deux  hypothèses  possibles,  savoir  : 

Ou  le  corps  reste  intact  après  l'abandon  des  dernières  par- 
celles de  calori(iiie  dissout  ; 

Ou  le  corps  commence  à  émettre  à  1  état  sensible  du  calorique 
latent  et  se  décompose  on  sps  éléments. 

Dans  le  premier  cas ,  non  seulement  la  matière  se  trouve 
avoir  été,  à  son  origine,  le  produit  d'une  fabrique  dirigée  par 
la  Providence  et  située  en  un  point  quelconque  de  i*espace,niaîs 
encore  ce  qui  pour  nous  est  composé,  devient  pour  cette  der- 
nière élément ,  car  il  n*y  a  pas  de  raison  pour  que  le  corps  solide 
composé  se  décompose  en  ses  éléments  simples  au  moment 
où  le  calorique  Talondonne,  sans  quoi  le  refroidissement  pro- 
duirait la  décomposition,  tandis  que  c*est,  généralement, 
réchaufTcment  qui  la  produit. 

Dans  le  second  cas,  au  contraire,  dès  que  le  calorique  dispa- 
raît ,  la  matière  disparaît  aussi  et  il  ne  reste  plus  qu'un  de  ses 
éléments  qu'on  peut  siipi)oser  composi'»  de  diverses  espèces 
d'atùmes  ou  mieux  d*une  sriilf  espr-ce  dalônies  susceptibh'S  de 
se  combiner  avec  le  calorique  en  diverses  proportions  el  d'en- 
gendrer ainsi  les  véritables  corps  simples. 

Bien  que  depuis  longtemps  la  science  ait  renoncé  à  s'appuyer 
sur  des  hypothèses,  il  n*est  pas  inutile,  quand  il  s*en  présente, 
d*en  sonder  toute  la  profondeur;  car  si  leur  étude  ne  conduit 
pas  au  but,  elle  peut  contribuer  à  mettre  sur  la  voie  qu'il  faut 
prendre  pour  y  arriver. 

L*bypotbèse  de  réterntté  de  la  matière  et  de  son  départ  on 
ne  sait  d'où ,  qui  est  la  base  de  la  physique  moderne ,  est  bien 
pauvre  en  résultats;  aussi,  quelqu'ingénieusc  que  soit  la  théorie 
de  LAi'L.vcfc.  bur  la  génération  des  planètes,  cette  théorie  ne 


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TUÈORIË  UE  LA  TREMPE.  463 

peut  servir  qu'à  expliquer  commeut  la  matière ,  après  sa  géné- 
ration à  rétat  gazeux  »  s*est  divisée ,  puis  subdivisée  avant  de 
se  refWùdir  et  arriver  k  Tétat  od  on  la  trouve  aujourd'hui. 
Supposer  que  la  nébuleuse ,  dont  le  refroidissement  a  produit 
les  planètes ,  est  de  même  essence  que  le  soleil  qu'elle  enve- 
loppait, c'est  matérialiser  immédiatement  tous  les  globes 
InmlDeux ,  sans  que  rien ,  dans  leurs  rapports  avec  la  matière , 
y  autorise.  Le  soleil  peut  tout  aussi  bicu  être  considéré,  malgré 
h  >  1  I  ilyses  speclroscopiqucs,  comme  unélecUo-calorifique  que 
coniiiic  une  matière  incandescente  se  refroidissant  tous  les 
jours;  nous  (lirons  même  que,  loin  de  se  refroidir,  le  soleil  iiénô- 
rateur  du  calorique,  pour  les  plunMes  qui  reniourent,  en  doit 
êiTL'  également  le  centre  attracteur.  Dans  cette  hypolbèse,  assez 
eu  rapport  avec  ce  qui  se  passe  depuis  que  le  monde  existe, 
le  calorique  se  trouve  alors,  par  rapport  au  soleil ,  ce  qu*est 
l'atmosphère  par  rapport  à  la  terre,  c'est-à-dire  un  fluide  rela- 
tivement pondérable. 

L'tanivers  se  résume  alors  en  deux  fluides  élémentaires, 
savoir  : 

Le  calorique ,  représenté  par  les  globes  lumineux  générateurs; 

Le  néant ,  occupant  les  espaces  non  compris  dans  les  atmos- 
phères calorifiques. 

La  génération  des  aérolilhes  serait  alors  la  conséquence  du 
contact  des  deux  iluichs  dans  certaines  circonstances  qu'il  est 
inutile  d  apprécier  pour  le  moment. 

Voyons  donc  si ,  parmi  les  phénomènes  qui  se  passent  sous 
nos  yeux,  il  en  existe  qui  viennent  à  Tappui  de  cette  hypothèse. 

£n  premier  lieu,  nous  remarquons  que,  dans  la  majeure 
partie  des  cas,  quand  il  y  a  combinaison  entre  deux  corps,  il 
y  a  également  génération  de  calorique.  Or,  cette  génération  de 
calorique  ne  peut  provenir  que  de  deux  causes,  savoir  : 

Ou  le  volume  du  composé  est  moindre  que  la  somme  des 
volumes  des  composants  et  il  y  a  condensation  du  calorique 
dissout. 

Ou  le  volume  du  composé  étant  exactement  le  même  que  la 

somme  des  volumes  des  composants ,  il  y  a  calorique  latent 

leadu  sensible ,  c  est-à-diie  abaudou  par  Tua  ou  l'aulic  des 

TOXE   XI.  30 


454  THÉORIE  m  LA  TKEHPE. 

composants  d*(me  partie  du  caloriqQe  combiné  générateur  de 
son  état  physique. 
Exemple.  —  Un  volume  d*oxyde  de  cari»one  contient, dit-on, 

(Cahours,  SM): 
i/2  volume  d'oxygène. 
1/2  volume  de  vapeur  de  carbone. 

Si  le  fait  est  exact,  en  ce  qui  concerne  le  carbone,  la  combi- 
naison a  eu  lieu  sans  condensation  des  volumes  des  composants  ; 
il  n'y  a  donc  pas  eu  condensation  du  calorique  dissout.  Il  v  a 
môme  Heu  de  supposer  que,  pnr  la  conversion  du  cari)oiic 
solide  en  carl)one  gazeux ,  il  y  a  eu  calorique  sensible  rendu 
latent;  mais  admettons  qu'il  n'y  en  a  pas  eu. 

Ciomme ,  on  définitive ,  la  génération  de  Toxyde  de  carl>one 
produit  du  calorique  sensible,  Il  faut  nécessairement  admettre 
qull  y  a  du  calorique  latent  qui  a  été  rendu  sensible.  Qui  a 
fourni  ce  calorique?  Ce  peut  être  Toxygène ,  si  ce  n'est  pas  le 
carbone  solide,  attendu  que  Toxygùne  gazeux  contient  à  coup 
sûr  du  calorique  latent.  Cela  signifie  alors  seulement  que  la 
proportion  du  calorique  combiné  nécessaire  à  la  génération  de 
roxyde  de  carbone  gazeux  est  moindre  que  celle  qu'exige 
l'oxygène  affectant  le  même  état  physique. 

Prenons  im  autre  exemple  : 

Lorsqu'on  triture  (Cahours.  §  890)  dans  un  mortier  an  ra(''- 
lan?e  de  \  partie  de  soufre  et  2  parties  de  cuivre  provenant 
de  la  réduction  de  l'oxyde  par  ^hydrog^ne  à  la  plus  basse 
température  possible,  la  coniliinaisou  s'effectue  ([uelquefois 
avec  uoe  production  de  cbaleur  telle  que  la  masse  devient 
rouîrc. 

Ce  fôit  est  plus  net  que  le  précédent;  les  composants  sont 
solides,  le  composé  est  solide,  on  ne  les  a  pas  chauffés;  si  donc 
le  volume  du  composé  est  égal  à  la  somme  des  volumes  des 
composants,  le  calorique  en  dissolution  n'a  pas  cbangé  de 
volume  et  n'a  pu  contribuer  à  l'élévation  de  la  température;  i! 
faut  donc  alors  que  le  calorique  rendu  sensible  ])rovie8ne 
directement  du  calorique  combiné,  c'esi-à-diro  de  l'un  des 
éléments  des  deux  composants  solides. 

Ur,  oii  a  ( LtiizKLiDS ,  1. 1 ,  page  170 ,  l.  Il,  pages  iiiiO  cl  'ooi) 


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THÉORIE  DE  LA  liŒMPE*  46ii 

Oeasitédu  soufre  S,0454 

Id.    du  cuivre  8,95â0 

Id.   du  sulfura  de  cuivre,  Cu'S.  .  •  5»7900 

Gomposilloii  du  sulftira  de  cuivre  : 

Cuivre  79,73 

Soufre  20,27 

lOO/K) 

D'où  les»  proportions  : 

2045,4  mj  :  x  (H^fiQ 

:  1       7973  ix^O  ,89 

Total,  1  ,88 
l*S88  :  10000^  ::  i»"  :  s  5310^ 

Ce  qui  donne,  pour  densité  du  suliture  de  cuim,  sans  con- 
densation des  volumes  des  composants  :  3,31. 

M.  BBftZÊLiiis  dit  :  5,79 ,  par  expérience. 

Toute  la  question  est  là;  le  calcul  que  nous  venons  de  faire 
pour  le  sulfure  de  cuivre  peut  se  faire  pour  une  foule  d*autres 
combinaisons  solides  provenant  de  composants  solides. 

Si  les  densités  servant  de  base  aux  calculs  sont  exactes;  si  la 
densité  du  sulfure  donnée  par  Berzêlios  est  exacte ,  il  y  a  eu 
condensation  des  volumes  pendant  la  combinaison ,  et  le  calo- 
rique accusé  peut  n'cHre  que  du  calorique  dissout  et  condensé. 
Mais  s'il  est  prouvé,  lût  uu  Laid  ,  qu'il  n'y  a  pas  eu  condensa- 
tion des  volumes  des  composants,  ce  que  permet  d'espérer  la 
petite  diiiV  i  (  nce  existant  entre  5,31  et5,79,aIors  il  est  radicale- 
ment démon iiv  que  : 

1®  L'état  solide  des  corps  contient  du  calorique  combiné  ; 
calorique  est  un  des  éléments  constitutifs  de  la  matière, 

3<>  La  matière  est,  nécessairement,  postérieure  à  la  présence 
du  calorique. 

Bemar4fue,  La  quantité  de  calorique  combiné  que  contient 
un  corps ,  étant  plus  considérable  dans  Tétat  liquide  que  dans 
rétat  solide ,  et  dans  Tétat  gaseux  que  dans  Tétat  liquide,  il 
s^ensuil  que  le  calorique  latent,  rendu  sensible  par  la  oombi- 


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m 


THÉORIE  DE  LA  TREMPE. 


naison.cst  plus  considérable,  quand  le  résullat  de  ia  combinai- 
son est  liquide  que  quand  il  est  gazeux ,  et  quand  il  est  solide 
que  quand  il  est  liquide. 

£q  effet ,  quelle  que  soit  la  quantité  de  calorique  latent  rendu 
sensible  par  la  combinaison,  il  est  évident  que  si  le  composé 
qui  en  réôilte  est  gazeux ,  il  conserve,  à  Tétat  latent,  toute  la 
différence  qui  existe  entre  ce  qu*il  en  faut  pour  le  constituer  à 
cet  état  et  ce  qu*il  en  i^ut  pour  le  constituer  à  Tétat  solide.  Ceci 
explique  pourquoi  la  combustion  des  métaux,  qui  donne  des 
produits  fixes ,  développe  une  température  supérieure  à  celle 
que  produil  ia  tumbustioa  du  caibune  dont  les  produits  sont 
gazeux. 

{La  fin  au  prochain  iV^) 


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APPAREll. 

FOVK 

Auunn  m  rmm  bis  iMoionns 

i'MUANT  QUE  LE  XilÂiiN  EST  EN  MARCHE, 

PAK 

J.  AAMSBOTTOM, 


La  planche  SO-St  représente  Tappareil  inventé  par  M.  Hams^ 
bottom  »  chef  de  la  traction  sur  le  chemin  de  fer  du  Nord  Ouest 
k  r.ondres.  Cet  appareil  ingénieux  nous  paraît  présenter  une 
grande  importance  à  une  époque  où  le  temps  est  devenu  si  pré- 

cîeux ,  surtout  dans  les  voyages  par  voie  ferrée. 
Dans  le  but  d'éviter  les  retards  qii'apportaicnt  au  service  de 

la  poste ,  entre  Londres  et  DubHn  ,  les  arrôls  des  convois  pour 
faire  de  Teau,  M.  Ranisbottom  s'est  ingénié  à  découvrir  un 
moyon  par  leqiinl  le  tcnder  pourrait  s'alimenter  pondant  la 
marche  même  à  grande  vitessp.  I!  y  est  i)arvenu  en  plaçant  sur 
la  voie,  entre  les  rails,  une  auge  à  eau  ,  et  en  adaptnni  sous  le 
tender  un  tuyau  puisnur  mobile.  Ce  tuyau  se  lei mine  par  un 
hpç  qui  agit  à  la  manière  d'une  écopc  pour  puiser  1  eau  ;  et  la 
vitesse  du  train  force  l'eau  à  s'élever  dans  le  tuyau  el  k  venir 
retomber  dans  le  tender.  L'idée  est  simple  et  neuve  et  a  été 
réalibi  u  avec  succès. 

La  lli^ure  1  représente  une  portion  de  locomolive  et  de  Icndcr, 
ce  dernier  en  coupe,  muni  de  l'appareil  de  M.  Ramsbottom  ;  la 


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468  CBBHIN8  AB  PBft. 

fi^'urc  3  est  une  élévation  du  tender.  Le  tuyau  alimentaire  A , 

peut  t'ire  fixé  au  fond  du  tender,  est  légèrement  courbé  sur 
toute  son  (''Kniduo;  à  la  partie  supérieure,  il  s'évase  de  façon  à 
acquérir  une  section  dix  fois  plus  grande  qu  au  bas ,  afin  que  la 
vitesse  du  rourant  d'eau  diminue  ^graduellement  ;  enfin,  il  se 
termine  au  haut  par  un  coude  qui  permet  à  l'eau  de  retomber 
dans  le  tender.  En  dessous  se  trouve  le  tuyau  puiseur  mobile  B 
recourbé  vers  l'avant  dans  la  direction  du  mouvement  et  agis- 
sant comme  écope.  Un  mécanisme  spécial  permet  de  relever  ce 
tu^^u  pour  le  mettre  hors  des  atteintes  de  ce  qui  pourrait  se 
trouver  sur  la  voie  »  et  aussi  pour  régler  la  profondeur  d*immer- 
slon  dans  Tauga  G.  Ga  mécanisme  peut,  comme  dans  la  figure 
mentionnée ,  se  composer  d^un  tuyau  en  télescope  ou  à  fourreau 
qu*on  mancravre  au  moyen  d*an  jeu  convenable  de  leviers.  La 
ligure  3  représente  en  coupe  la  même  disposition.  A  l'entrée 
de  l'auge ,  le  niveau  des  rails  s'abaisse  de  quelques  pouces 
pour  permettre  au  puiseur  de  pénétrer  dans  l'eau  sans  en 
heurter  la  paroi  transversale  ;  et  pour  une  raison  analogue»  ù 
l'autre  extrémité  du  réservoir,  le  niveau  des  rails  s'élève  de 
quelques  pouces  ;  entre  ces  deux  points  ,  ce  niveau  est 
parfaitement  horizontal.  La  figure  donne  une  idée  de  cette 
disposition  :  a  représente  le  réservoir, qui  peut  avoir  environ  un 
quart  de  mille  de  longueur  (400  mètres)  ;  ù,ù^  la  surface  des 
rails  ;  c,  c,  les  deux  petits  plans  inclinés  pour  l'entrée  et  la 
sortie  du  puiseur  ;  le  fond  du  réservoir  est  également  incliné 
aux  mômes  endroits.  La  figure  5  représente  un  autre  méca- 
nisme pour  relever  le  tuyau  puiseur.  Ce  tuyau  est  formé  de 
deux  parties  réunies  par  une  cbamière  f»,  comme  on  le  voit 
flg.  6.  Une  vis  g  sert  b  régler  la  profondeur  à  laquelle  on  veut 
laisser  plonger  le  tuyau.  La  partie  mobile  du  tuyau  se  manœuvre 
au  moyen  du  levier  équilibré  D  assemblé  h  la  tige  E.  Les 
figures  7  et  8  donnent  une  autre  disposition  analogue.  La  fig.  9 
moiiue  comment  on  yeul  encore,  dans  le  même  but ,  employer 
les  tuyaux  flexibles  ;  dans  ce  cas  ,  contrairement  à  ce  que  nous 
avons  vu  précédemment,  le  levier  0  forme  système  rigide  avec 
récope.  Outre  le  jeu  de  leviers  qni  servent  à  relever  le  tuyau  ,  il 
y  a  un  mécanisme  spécial  destiné  à  régler  la  profondeur  d'im- 


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CHEMINS  DE  FEB.  469 

mersiOB  da  pviseor  :  dans  ies  fig.  1  et  9 ,  c'est  un  excentrique 
(représenté  en  coupe  fig.  10)  qui  porte  Taxe  du  levier  G;  de  la 
sorte,  en  tournant  cet  excentrique  le  point  fixe  du  levier  se  dé- 
place en  montant  ou  en  descendant,  ce  qui  élève  ou  abaisse  le 
bec  du  puiseur.  Cette  disposition  a  été  adoplée  dans  ces  deux  cas 
parce  que  Ton  ne  pouvait ,  comme  aux  fig.  5 ,  6 , 7,  8 ,  employer 
des  vis.  Dans  la  û*^.  1  i  ,  les  doux  luyaux  sont  riuinis  en  ua  seul 
qn'on  roli  ve  au  moyen  d'un  i»ii^nou  engrenaiii  avec  une  cré- 
maillère tixée  à  l'exti-rioiir  du  tuyau.  Cette  dernière  disposilioa 
présente  cet  avantafje  qu<*  Ton  i)l'uL  tourner  le  puiseur  pour 
l'ac'ioninioder  à  la  direction  do  la  marche  du  tender.  Dans  les 
tig.  12  et  13  ,  on  voit,  en  coupe  et  en  élévation  de  lace  »  une 
combinaison  de  deux  tuyaux  dirigés  en  sens  contraireb  de  façon 
qu'il  y  en  ait  toujours  un  qui  agisse,  quel  que  soit  le  sons  de 
la  marche  du  convoi.  Chacun  de  ces  deux  tuyaux  peut  être 
soulevé  ou  abaissé  par  un  mécanisme  indépendant  de  celui 
de  Tantre. 

La  cuvette,  en  fonte,  est  formée  de  parties  ajustées  bout  k  bout 
et  boulonnées  aux  billes,  fig.  14,  les  jointaétam  hermétiquement 
fermés  an  moyen  de  caoutchouc  vulcanisé ,  fig.  15.  Ce  mode 
d'assemblage  prévient  les  avaries  provenant  de  la  dilatation  du 
tassement  de  la  voie  ei  des  vibrations  délermiuées  par  le  passage 
des  trains. 

Le  niveau  de  l'eau  dans  la  cuvelle  est  onvii'on  de  dettx  jiouces 
pins  élevé  que  celui  des  rails.  Le  niodc  d'alimentation  du 
réser\oir  est  tout-à-fait  subordonné  aux  conditions  locales.  Le 
réservoir  est  muni  d'un  tube  de  trot>  plein  ;  en  outre,  pour  no 
pas  perdre  d'eau  et  cependant  maintenir  un  niveau  convenable , 
on  emploie  un  régulateur  d'eau  tr^s-ingénieux ,  représenté 
fig.  16, 17, 18.  Il  se  compose  d'un  bassin  divisé  en  deux  com- 
partiments A  et  B.  L*eau  arrive  par  te  tuyau  C\  dont  Touverture 
est  réglée  par  le  papillon  I  mis  en  mouvement  par  le  flotteur 
que  Ton  voit  dans  le  compartiment  A.  Du  compartiment  B  Teau 
se  rend  dans  la  cuvette  G  sur  la  voie  par  le  tuyau  G*.  Son  niveau 
est  le  même  dans  le  compartiment  B  et  dans  la  cuvette  C.  Dans 
la  cloison  qui  sépare  le.>  deux  bassins  est  pratiquée  une  ligne 
d'orifices  par  lesquels  elle  pa.^se  du  compartiment  B  dans  le 


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470  CHEMINS  DE  FER. 

comparliment  A ,  lorsque  le  niveau  dans  la  cuvette  est  k  la 
hanteur  voulue.  Dès  lors,  le  niveau  s*élevanl  dans  A,  le  floUenr 
se  soulève  el  ferme  la  valve  l.  Au  fond  du  compartiment  A  se 
trouve  un  trop  plein  D  qui  n*a  qu*une  petite  ouverture,  de 
manière  que,  lorsqu'un  convoi  passe  et  qae  le  niveau  s'abaisse 
dans  le  compartiment  B,  le  trop  plein  D  vide  le  compartiment 
A,  le  flotteur  retombe  et  ouvre  le  tuyau  G^. 

Pour  compléter  son  invention,  M.  Rarosbottom  y  a  ajouté 
un  instrument  destiné  à  briser  ia  ^lace  qui,  en  hiver,  peut  sa 
former  dans  la  cuvette.  C'est  une  pspt'ce  de  socle  de  charrue, 
fig.  19,  uiontt''  sur  quatre  roues  que  Ton.  traîne  en  le  faisant 
pr'ni'trcr  d'abord  sous  la  glace  ;  ce  socle,  ayant  deux  versoirs, 
divise  la  glace  en  deux  portions  qu'il  rejette  de  part  et  d'autre 
de  la  voie.  Un  appareil  de  ce  genre  a  fonctionné  près  de  Couway, 
sur  la  voie  de  Chester  à  Holybead,  pendant  lliiver  passé  qui 
était  fort  rigoureux ,  et  les  essais  ont  été  couronnés  du  plus 
grand  succès. 

D*après  les  expériences  qui  ont  été  faites,  on  a  reconnu  que 
ce  mode  d'alimentation  peut  fournir  de  i,000  à  i,SOO  gallons 
{l'^'A  À  5»',25)  d'eau  pour  des  vitesses  comprises  entre  50  et  S9 
milles  à  Theure  (  80  à  40  kilomètres).  La  dernière  limite  prouve 

qu'on  peut  appliquer  ce  système  d'alimentation  aux  trains  de 
marchandises  qui,  luui  c  liant  lentement,  sont  obligés  de  s'arréler 
souvent  pour  alimenter  le  Icudcr  ,  oi  parfois  de  se  mettre  hors 
de  la  voiti  pour  laisser  passnr  un  train  de  voyageurs.  Comme  la 
cuvelie  doitùfre  placée  en  des  points  oîi  le  trnin  est  en  pleine 
vitesse  ot  où  le  niveau  de  la  voie  esi  peu  élevé  ,  on  conçoit  la 
possibilité  d'utiliser,  sans  devoir  établir  des  pompes,  des 
sources  d'eau  trop  éloignées  des  stations  pour  que  Ton  eùi 
songé  autrefois  à  les  mettre  à  profit. 

V.  DWKLS. 


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svi  UN  mmm  smHi  m  vom  k  mu, 

■ 

APPLIQUÉ  AU  1I6KU  CHARBON  DU  STAFFORDSHIRE. 

fAB 

H.  ALEX.  B«  COCBBANB. 


On  a  successivement  imaginé,  en  vue  de  réduire  les  frais  de 
fobricaiion  da  coke ,  un  grand  nombre  de  fours  dont  les  succès 
ont  6t6  plus  ou  moins  marqués.  Tout  récemment  encore  des 
tentatives  ont  été  fitites  pour  perfectionner  les  fours  à  sôle 
réGbauiTée,  essayés,  diss  Tannée  1853,  par  M.  I>unniDg,et  qui 
ont  été  firéquemment  repris  depuis  lors,  sans  aboutir  toutefois 
à  un  résultat  décisif. 

La  fabrication  du  coke  présente ,  pour  les  chemins  de  fer 
suriout,  une  importance  considérablt' ;  et  s'il  était  possibit;  de 
produire  ce  conihnstible  à  un  prix  plus  voisin  de  celui  du  -^ros 
charbon  que  ne  le  permet  le  système  oi'dinaire  dt;  carbonisuiion, 
où  l'on  a  un  peu  plus  de  50  %  de  l'endeuHmt,  il  conviendrait  do 
recherclier  s'il  n'y  aurait  pas  lieu  de  revenir  à  remi)l()i  du  coke 
pour  le  chautiage  des  locomolivcs ,  et,  selon  toute  probabilité , 
sa  substitution  à  la  houille  serait  jugée  avantageuse.  Dans  le 
système  ordinaire  de  fabrication  le  four  constitue  une  chambre 
circulaire  présentant ,  ainsi  que  le  montre  la  fig.  7  de  la  pi.  â4, 
dix  pieds  {^M)  environ  de  diamètre  intérieur,  et  dont  la  sôle 
incline  légèrement  vers  la  porte.  La  voûte  qui  le  recouvre  prend 
sa  naissance  à  quatre  pieds  (l",S!t}  au-dessus  de  la  sôle  et  pré- 
sente k  la  clef  une  bauteur  double.  Elle  est  percée  en  son  centre 
d*un  orifice  de  chargement  qui,  dans  la  forme  la  plus  simple  des 
fours ,  sert  en  même  temps  de  cbeminée  ou  d*entr6e  dans  le 


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M  FOQBS  A  CÛXB. 

carneaucommnn  d*Qne  série  de  foars  ayant  une  seule  cheminée; 

on  retire  le  coke  par  la  porte  ménagée  dans  le  front  de  Tappa- 

reil ,  <H  nart'uis  ou  charge  aussi ,  par  cet  orifice,  le  cliarbuu  à 
carboniser. 

Dans  l'un  ou  l'nmro  do  cos  fours,  la  caibonisation  a  d'abord 
lieu  k  la  parlio  supérieure  de  la  charge,  puis  rîle  drsrrnd 
successivemt'Mi  dans  les  coudips  iuiï'ricnres  jusqu'à  hi  sùlo. 
MaisTopération  ne  pourrait  se  continuer  sans  radmission  d'une 
forte  quantité  d'air,  durant  une  certaine  période  au  moins  de 
la  carbonisation  ;  il  en  résulte  que  celte  dernière  ne  s*achève 
qu*aux  dépens  de  la  combustion  d'une  proportion  de  coke  que 
le  charbon  chargé  aurait  dû  donner.  Si  l*on  cherchait  à  s*op- 
poser  à  cette  admission  de  Tair  dans  riniériear  du  four,  Topéra- 
tion  serait  bientôt  enrayée  ;  aussi  remarque-t-on  que  la  marche 
des  fours  est  sujette  à  de  grandes  irrégnlarîlés,  lorsque  les 
conditions  variables  de  l'état  atmosphérique  amènent  un  tirage 
ïm|>arfait.  Dans  ces  circonstances,  loin  de  se  poursuivre  comme 
à  l'ordinaire,  l'opéraiion  réclame  parfois  un  jour  de  plus  et 
môme  davanta;*e  pour  se  parfaire,  et,  si  l'on  décharge,  on 
trouve  que  le  coke  litéscute  un  aspect  qui  en  accuse  la  qualité 
inférieure  et  '^sidueà  du  charbon  incomplètement  carbonisé. 
On  est  parvenu  à  corriger  jusqu'à  un  certain  point  ce  défaut 
capital  en  affectant  à  une  série  de  fours  cheminée  commune 
assez  élevée  ;  mais  on  tombe  alors  dans  un  autre  inconvénient. 
11  est,  en  effet,  difficile  de  faire  sentir  Tinfloence  de  la  cheminée 
dans  tous  les  points  d'une  longue  série  de  fours  ;  aussi  l*ancieD 
système  prévaut^il  encore  dans  certains  cas. 

On  a  reconnu  que  la  disposition  la  plus  convenable  d'une 
série  de  fours  à  cheminée  commune  était  celle  qui  présente 
une  double  ligne  de  vingt-quatre  fours  adossés,  entre  lesquels 
s'étend  un  cameau  général  allant  h  la  cheminée  établie  au 
centre  du  massif.  Mais ,  dans  une  telle  disposition  même  ,  où  le 
four  extrême  n'est  sépaiû  de  la  cheminée  que.  i  nr  onze  fours 
intermédiaires,  on  a  eouslaté  riinpoï>sibilité de  pu  vi  nir,  d'une 
part,  l'accélération  de  la  niarelie  du  four  le  plii^  v  i^in  delà 
cheminée,  et,  d'autre  part,  le  i-alenlissement  de  la  carbonisation 
dans  celui  qui  ou  oui  le  plus  éloigné  ;  les  fours  inlormédiaires 


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FOORS  A  COk£.  473 

Yariani  d'aiUears  dans  leur  régalarité»  suivant  leurs  positions 
respectives. 

On  admet  que  la  carbonisation  pent  s'achever  dans  les  foarsda 
centre  sansadmission  intentionnelle  de  i*air  qui,  dans  les  antres, 
peut  pénétrer  grftoeà  la  fermeture  incomplète  des  portes;  mais 
le  fait  est  que  le  tirage  de  la  cheminée  ,  s'exerçant  avec  sa  plus 
grande  intensité  sur  le  four  le  plus  proche  ,  y  entraîne  par  les 
joints  imparfaits  de  la  porto  cl  de  la  maçonnerie,  tant  intérieure 
qu'extérieure,  une  certaine  quantité  d'air  ({iii ,  pour  être  iuipor- 
ceptibla  ,  n'en  est  pa*^  uiuins  certaine,  et  chaque  four  dcmaude 
appareil] meut  d'autaut  plus  d'air  qu'il  s'éloigne  davantage  de 
la  cheminée. 

Selon  l'auteur,  on  a  cherché ,  il  y  a  quelques  années ,  à  la 
station  du  chemin  de  fer  de  Gloucester ,  à  obvier  à  cet  inconvé- 
nient en  disposant  en  cercle»  autour  d'une  cheminée  centrale  « 
une  série  de  fours  ordinaires  ;  sans  aucun  doute,  on  a  dû  vaincre 
par  là  la  difficulté  relative  an  tirage  ;  mais  ce  système  a  dû 
présenter  d'autres  Inconvénients  qui  l*ont  fait  abandonner.  Une 
teiie  disposition  cependant  constituerait  certainement  une 
amâioratiOB  importante ,  au  moins  en  ce  qui  concerne  ia  régn- 
iarité  du  tirage;  mais,  appliquée  h  des  fours  de  la  nature  de 
ceux  que  nous  venons  de  décrire ,  elle  eiiuaiiieiail  au  sacrifice 
d'une  bonne  partie  de  terrain. 

Le  rendement  des  tours  à  coke  ordinaires  dépasse  rarement 
50  à  52  «/o. 

Les  expériences  qui  ont  été  faites  pour  ^nhiéraliser  l'adoption 
des  fours  à  gaz  ont  appelé  l'attention  sur  l'importance  de  l'em* 
|)loi  de  la  chaleur  perdue  des  fours  à  coke  ordinaires ,  pour 
venir  en  aide  à  la  carbonisation  elle-même.  Tons  les  fours 
gaxeux  ont  en  effet  un  objet  commun  :  faire  circuler  les  gaz 
perdos  soit  sons  la  sôle  seulement,  soit  sous  la  s6Ie  et  en  même 
temps  le  long  des  parois  et  de  la  tète  des  fours,  dans  des 
conduits  particuliers  où  ils  sont  brûlés  par  un  appel  d*air  con- 
venable. Ainsi  qnll  était  aisé  de  le  prévoir,  la  carbonisation 
s'achève  beaucoup  plus  tOt,  et  le  rendement  augmente  considé- 
rablement, parce  que  la  charge  se  trouve  soustraite  à  l'acliou 
de  l'air;  maib  l'usure  et  les  dégradations  qu  uprouveut  ces  fours 


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474  FODRS  A  COU. 

sont  excessives.  Dans  ces  circonstances ,  les  frais  d'enlrctieii  et 
de  réparation  ne  s'élèvent  nas  à  moins  de  G  deniers  (62  cen- 
times) par  tonne  de  coke  in  (t  luiie.  D'après  l'auteur,  un  système 
de  four  r^'-rent  et  basé  sur  les  mêmes  principes  ne  semble  pas 
devoir  promettre  pratiquement  i)kis  de  succès,  en  raison  des 
réparations  fréquentes  qu'exigent  les  carneaux  sous  la  sôle. 

La  disposition  de  fours  à  coke  qui  forme  le  sujet  du  présent 
Mémoire,  et  dont  l'invention  est  due  à  H.  Henry  £atOQ,  de 
Bordeaux ,  paraît  devoir  remplir  plus  complètement  qne  les 
appareils  ordinaires  ou  à  s61e  cbauffée  les  conditions  requises. 
Vers  le  milieu  de  Tan  dernier ,  Tauteur  ayant  à  décider  da 
système  de  fours  à  adofner  à  sa  houillère  Tnrsdale,  située  dans 
le  comté  de  Dnrliam ,  se  détermina ,  après  un  examen  soigné 
desm<'?rites  relatifs  des  divers  systèmes,  à  construire  pouressai, 
dans  sa  fabrique  de  fer  de  Woodside,  à  Dudley,  un  massif  de 
douze  fours  du  système  Eaton  ;  son  intention  était  non-seule- 
ment d'éprouver  la  valeur  de  ces  fours  dans  le  traitement  du 
charbon  du  Nord  :  mais  aussi  de  rechercher  ce  que  pouvait 
donner  le  menu  du  Stafl'ordshire  dont  on  ne  tirait  aucun  parti , 
et  qui  jusqu'alors  avait  été  rejeté  en  quantités  considérables. 
L'expérience  fut  couronnée  d'un  succès  tellemeni  complet 
qu'on  adopta  le  système  des  foura  Eaton  à  la  houillère  Tursdale, 
où  Ton  compte  aujourd'hui  deux  rucltep  en  activité  et  une  troi- 
sième en  construction ,  en  même  temps  qu'on  en  érigeait  ft 
Woodside  une  seconde  qui  marche  depuis  environ  deux  mois. 
Ces  nouveaux  fours  sont  représentés  dans  la  planche  84.  Les 
fig.  1  et  2  montrent  une  élévation  générale  et  le  plan  d'une 
ruche;  la  fig.  3,  une  section  plane  faite  à  une  échelle  plus 
grande;  les  hg.  4  et  5  sont  ks  sections  longitudinale  et  trans- 
versale des  fours.  Ceux-ci ,  au  nombre  de  douze  ,  sont ,  am.si 
que  le  font  voir  les  fig.  1  et  2,  disposés,  autour  d'une  haute 
cheminée  centrale,  en  un  massif  cirridTire  de  44  pieds  (IS"»,*!) 
de  diamètre.  On  obtient  par  là  un  tirage  uniforme  j^our  tousics 
fours ,  et  une  égale  régularité  dans  la  formation  du  coke. 

Chaque  four  A  (fig.  3  et  4)  s*ottvrc  à  l'arrière  par  un  cariieau 
dans  le  régulateur  B,  d'où  un  second  cameau  plus  étroit  con- 
duit à  la  cheminée  C.  La  section  de  ce  passage  qui  »  à  sa  jonction 


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FOURS  A  COK£.  475 

ftvec  le  foar ,  est  on  carré  de  18  pouces  (0"',45)  de  côlé  environ, 
se  réduit  à  7  pouces  (0"*,8)  au  régulateur  B  et  à  6  pouces  (0<",i5) 
au  pied  de  la  cheminée. 

Le  régulateur  B  est  une  chambre  rectangulaire  recouverte 
d*UDe  laque  mobile  perforée  de  trous,  pour  permettre  à. Pair 
de  brdler  les  gaz  dégagés  dans  Topéi-ation.  Quant  à  la  chemi- 
née ,  elle  est  carrée  et  divisée  à  sa  base  par  des  cloisons 
dia-joiiales  D  (11^.  3)  s'î-levant  un  peu  au-dessus  des  rampants, 
ei  dont  l'effet  est  de  répariir  uniformément  le  tirage  sur  les 
douze  fours  que  i'oji  a  dispoîirs  pai'  trois  ou  quatre  séries. 
Les  carneaux  n'abou  tissent  pas  à  la  cheminf'r  au  mémo  niveau* 
celui  du  four  central  de  chaque  série  s'cieve  au-dessus  des 
rampants  des  fours  latéraux ,  ce  qui  permet  de  réduire  la  sec- 
lion  de  la  cheminée  à  sa  base. 

L'ouverture  intérieure  de  la  cheminée,  à  son  sommet,  est  un 
carré  de  trois  pieds  (0»,9Û);  mais  ces  dimensions  sont  plus 
fortes  qu'il  n*est  nécessaire,  et  S  pieds  7  pouces  (0",78)  suffi- 
raient.  Le  revêtement  intérieur  est  en  briques  réfractaires  sur 
une  hauteur  de  13  à  13  pieds  (3",60  à  3",90)  à  partir  de  la  base, 
afin  de  protéger  la  maçonnerie  ordinaire  contre  Tintensité  de 
la  combustion  qui  a  lieu  en  cet  endroit.  On  verra  aussi  que  la 
disposition  d'une  cheminée  centrale ,  et  sa  division  à  sa  base 
par  quatre  cloisons  de  sépaiaLion  ,  créent  un  Uiaj^a-  beaucoup 
plus  uniforme  dans  chaque  four  de  la  ruche.  Cette  uiiifurmiié 
constitue  Tun  des  éléments  les  plus  importants  parmi  ceux  qui 
asslirent  b-  succès  de  l'oitération. 

La  cheminée  et  b^s  fours  reposent  sur  une  fondation  E  (fig.  i) 
faite  de  cendres  et  de  décombres  secs,  privés  de  toute  malièro 
combustible ,  parfaitement  damée  pour  en  assurer  la  solidité, 
et  sur  laquelle  se  trouve  étendue,  sur  une  hauteur  de  9  pouces 
(0"*,i3),  une  couche  de  béton.  La  ruche  entière  des  fours  est 
contenue  par  des  murs  en  briques  reliés  par  des  tirants  et  des 
brides  de  fer;  ces  dernières,  en  embrassant  les  chftssis  des 
portes,  les  maintiennent  en  leur  place. 

Chaque  four  est  recouvert  d*uue  voûte  que  montre  la  coupe 
transversale  ligure  5 ,  et  dont  chaque  section  est  un  arc  du 
même  cercle. 


476 


i  ULHS  A  COkE. 


On  a  reocontré  quelque  diiliculté  à  ot^érer  le  cintrage  de  U 
voûte  de  façon  à  en  assurer  la  stabilité,  mais  on  y  est  néan- 
moins parvenu  d'une  mani^^c  satisfaisante  en  agissant  comme 
suit  :  Pour  obtenir  une  exécution  parfaite  de  Tintrados ,  il  eût 
fallu  que  Tangle,  suivant  lequel  la  voûte  repose  sur  les  mun 
de  séparation,  variât  en  chacun  des  points  de  ces  derniers  en 
raison  de  leur  divergence,  puisqu'ils  partent  tous  du  centre 
du  massif.  Mais  on  a  trouvé  plus  avantageux  d'adopter  dliD 
bout  à  Tautre  un  angle  moyen  et  de  couper  les  dernières 
briques  des  assises  du  boulissant  de  la  voûte  de  chaque  côté 
du  four ,  de  liiaiiicre  à  les  mettre  proprement  en  place.  Lrs 
autres  rangées  sont  disposi'îes  suivant  des  i)lans  parailèle.s  ii 
une  ligne  centrale  passant  par  le  milieu  de  chaque  four ,  de 
sorte  ([ue  ces  plans,  en  s'étendant  et  se  rapprochant  du  centre 
au  fur  et  à  mesure  qu'ils  s'éloignent  de  la  partie  obiiriue , 
finissent  par  laisser  entre  eux  une  bande  parallèle  à  la  lon- 
gueur totale  du  four,  et  la  voûte  peut  être  £acliefflent  fermée. 
Le  cintre  étant  fait  de  trois  pièces  mobiles,  on  peut  l*enkner 
aisément  par  portions  et  le  retirer  par  la  porte  du  four. 

Lorsqu'on  ne  foit  usage  que  d'une  seule  qualité  de  cbarbon  on 
en  opère  le  chargement  au  moyen  de  waggons  de  10  cwt  (607*) 
roulant  sur  un  chemin  de  fer  circulaire  F  (fig.  4)  établi  sur  la 
plate-forme  de  la  ruche.  Le  chargement  opéré,  on  retire  la 
trémie  G  et  l'on  ferme  Touverture  correspondante  au  moyen 
d'une  grande  plaque  lutée  sur  sou  pourtour,  pour  empêcher 
l'accès  de  Tair. 

S'il  est  nécessaire  de  ni-'-l^niier  diverses  qualités  de  charbon, 
il  vaut  ordinairement  mieux  de  charger  par  la  porte.  Le  plan 
(lig.  2)  montre  un  massif  dont  une  moitié  est  munie  de  l'appa- 
reil de  chargement  et  dont  l'autre  en  est  privée. 

Un  regard  ménagé  à  la  partie  supérieure  de  la  porte  de  chaque 
four  et  que  Ton  bouche  au  moyen  dtin  petit  tampon  d>rgile 
permet  de  suivre  en  tout  temps  les  progrès  de  ropémtion.  La 
disposition  radiale  et  divergente  des  cloisons  de  séparations 
des  fours  facilite  beaucoup  ledécfaai^ment  du  cote.  Toutefois, 
avant  de  t>rocédcr  k  crtte  opération ,  on  rafraîchit  le  saumon  de 
la  manière  suivante.  Une  conduite  d'eau  H ,  vue  en  section  dans 


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la  fig.  4 ,  entoure  le  massif  et  présente  des  supports  couve- 
uaMes  auxquels  vtenneiit  s*adapier  des  tuyaux  élastiques. 
Ceux-ci  sont  terminés  par  un  long  tube  qu^ou  introduit  dans 

l'intérieur  du  four  et  que  Ton  meul  pour  asperger  d'eau  le 
saumon  de  coke  obtenu. 

Alin  de  faciliter  la  manœuvre  rte  ce  tube,  ainsi  que  le  travail 
des  employés  dans  le  défournement,  on  a  établi  une 
petite  grue  ]iortalîvc  !,  fl^.  1,  que  deux  lioniines  peuvent 
déplacer  et  qui  porto  un  double  crocliet  à  rouleau  (lig.  6),  sur 
lesquels  glissent  aisément  les  ringards. 

Pourmeiire  ces  fours  en  marche,  on  commence  par  les  dessé- 
cher, ce  qui  se  fait  à  la  manière  ordinaire;  cette  opération  prend 
de4à  6  jours  à  partir  de  la  mise  en  feu.  Lorsque  la  température 
est  suffisamment  élevée ,  on  relire  les  cendres  des  fours  uf*  i , 
1, 7  et  10,  puis  on  leur  met  une  première  charge,  en  entrete- 
nant la  chaleur  dans  les  autres  fours  jusqu'à  ce  quMls  soient 
chargés  à  leur  tour.  Le  ]our  suivant ,  on  agit  de  même  pour  les 
ftmrs  n**  2 ,  5 ,  8  et  11 ,  et ,  enfin ,  le  troisième  jour,  on  procède 
au  cbar^emont  des  fours  restants ,  3,  6,  9,  42.  De  cette  ma- 
nière ,  la  cbaleur  des  fours  12  et  2  vient  en  aide  à  la  carbo- 
nisation qui  conimeuce  h  s'effectner  dans  le  four  intermédiaire 
n"  1  ;  la  même  cliose  se  reproduit  pour  le^  n^*  4,  7,  10,  qui  sont 
chacun  entre  deux  fours  portés  h  une  hnute  température. 
Dès  lors,  les  n"*  1,  4. 7  et  10  ont,  pendant  24  heures,  l'avantage 
de  la  chaleur  adjacente ,  et  comme  ils  ont  acquis  pendant  ce 
temps  une  température  suiTisante ,  on  peut  opérer  sans  incon- 
vénient, an  second  jour ,  le  déchargement  et  le  chargement  à 
nouveau  de  la  série  des  fours  n""  9, 5, 8  et  ii  qui  leur  sont 
ooatigus.  Les  mêmes  remarques  sont  applicables  au  charge- 
ment des  fours  effectué  pendant  le  troisième  jour ,  et  ot  la 
earboDisation  est  fticilltée  par  Taclion  de  ceux  qui  ont  été  mis 
en  train  les  deux  jours  précédents.  Ceux-ci  réagissent  l*un  sur 
Tantre  pendant  24  heures ,  tandis  que  les  fours  du  troisième 
jour  sont  avancés  à  un  degré  qui  pcnnci  d'exécuter  le  «jour 
suivant  le  défournement  et  le  chargement  à  nouveau  des 
n"  1,  i,  7  et  10. 

Uaub  1  application  que  Ton  fait  de  ce  nouveau  syi>lèmc  de 


Aia  FOOKS  A  COKE. 

foars,  aa  trailement  do  menu  diarbon  da  Staffordshire,  on  mêle 
ce  dernier  soit  avec  du  menu  bitumineux  provenant  du  midi 
du  pays  de  Galles ,  soit  avec  une  portion  plus  faible  de  poix  ; 
celte  addition  tôt  indispensable  pour  communiquer  au  menu  du 
Staffordsliirc  cette  qualité  collante  dont  l'absence  avait  rendu 
impossible  la  coiivpi'sion  en  coke  de  ce  combustible ,  dans  tous 
les  syslèDU'S  de  fours  employés  auparavant.  On  obtient  aujour- 
d'hui, dans  l'un  et  l'autre  cas  ,  cette  propriété  nécessaire,  cl 
Ton  produit  uu  coke  en  gros  morceaux  qui,  pour  les  hauts- 
fourneaux  notamment,  présente  une  valeur  partii  ulu  i e. 

Le  rendement  régulif'rement  obtenu  dans  ia  première  ruche 
de  Woodside  avec  un  mélan^'e  de  45  «/o  de  menu  du  Slaflbrd- 
shire  et  55  °/o  de  menu  bitumineux  du  pays  de  (ialles,  s'est 
élevé  de  1)0  h  60  "'u.  Avec  une  charge  composée  de  75%  de 
menu  du  Statl'ordshire  et  25  «>/o  de  poix  ,  on  a  eu  50  à  53  "k  de 
coke.  Ces  fluctuations  dans  le  rendement  proviennent  de  varia- 
tions dans  la  qualité  des  menus  traités ,  qui  sont  de  localités 
différentes,  et  dont  quelques-uns  réclament,  pour  leur  liaison, 
de  plus  fortes  <niantités  de  matières  biluminenses.  Quand  cette 
liaison  n*est  pas  parfaite,  le  détournement  donne  lieu  à  des 
pertes  notables. 

Afin  d*obvier  à  cet  Inconvénient  on  a  entrepris  récemment 
quelques  expériences  d'où  il  résulte  qu*on  obtient  un  rende- 
ment régulier  de  00  à  65  */•  de  coke,  en  traitant  un  mélange 
composé  de  44  de  menu  de  Staffordsbire,  44  de  menu  du  pays 
de  Galles  et  IS  «/•  de  poix. 

Cependant  les  charbons  qui  contiennent  une  proportion  de 
matières  bitumineuses  suffisante  pour  assurer  la  liaison  du 
mélange,  sont  aussi ,  comme  il  est  aisé  de  le  supposer,  ceux 
qui  fournissent  les  meilleurs  rendements.  Telles  sont  les 
houilles  bitumineuses  on  collantes  de  Durham ,  de  Newcastle 
et  du  pays  de  Galles  sud ,  qui  donnent  régulièrement  67  Mi  à 
70  "/o  de  coke,  dans  les  fours  du  systt  rae  Eaton.  Ces  résultats 
ont  été  obtenus  avec  los  liouilles  provenant  de  Brithdir  dans  le 
sud  du  pays  de  ('.ailes,  ainsi  (jue  de  Peace*s  West  et  delursdale, 
cbarbODuagcs  du  comté  de  Durbam. 

(La  fitt  au  prochain  J 


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£C0K0MIUUË,  ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIQUE 

DES  MINES  ET  DE  U  HiTAUliRfilE  FRANÇAISES, 

PAR 

L.  SIMONIN, 

L 

PARTIE  ÉCONOMIQUE. 

lanflbaoee»  sur  quelques  chemins  de  fer,  du  matériel  destiné  ans 
transports.  —  Utilité  d'une  voie  ferrée  littorale  de  Cette  à  Marscillu.  — 
Adjudication  de  nouvelles  lignes.  —  Nécessité  d*un  abaissemeni  des  frèts 
par  navires  français.  —  Les  voies  de  eomnanication  et  la  conmissios 
do  Imdget. 

Nmis  avons  moniré  dans  notre  précédent  article  (voir  le 
de  la  Revue  universelLe  mars  et  avril  186â)  combien  il  y  avait 
encore  4  faire  en  France  pour  donner  satisfaction  h  nos  mines 
et  à  nos  usines  en  ce  qui  concerne  réconomie  et  la  facilité  des 
transports.  Noos  ne  reviendrons  pas  sur  ce  que  nous  avons  déjà 
écrit  à  oe  sujet ,  surtout  pour  ce  qui  a  trait  à  la  nécessité  d'^ne 
réduction  des  tarifs  sur  les  chemins  de  fer,  l'amélioration  des 
rivières  et  canaux,  la  création  de  nouvelles  voies  navigable, 
la  suppression  des  droits  de  navigation  intérieure.  Ces  premiers 
pointsontété  traités  d*une  manière  complète;  nos  lecteurs,  sans 
doute,  ont  accepté  nos  concluions ,  et  il  nous  faut  maintenant , 

TOME  XI.  31 


4^0  REVUE  ÊCONOlUQUË, 

cxaniiuaiil  luujour.s  la  question  dos  transports,  \H)vU-r  min^ 
attention  sur  dos  sujets  que  nous  n'avons  jias  ciRorc  ituichrs. 

Fn  prnmior  lieu,  signalons  l'iiisiiHisnuce  du  nonibir  de  uos 
ciiemins  do  for,  du  maK'TÎol  destinr  au  transport  des  houilles. 
Celle  insufiisancc  s'est  lait  surtout  sentir  sur  la  ligne  de  Paris 
à  Lyon  et  lu  Méditerranée ,  Tune  des  plus  importantes  de  noire 
réseau.  Les  bassins  hoaîUers  que  dessert  cette  ligne ,  ceux  de 
la  Loire  et  de  Saône-et-Loire ,  les  plus  productifs  de  la  France 
avec  le  bassin  du  Nord ,  ont  manqué  de  vaggons  pendant  plus 
de  quatre  mois  sur  la  fin  de  Tann^  dernière.  Il  en  est  résulté 
une  diminution  notable  dans  la  production  des  mines  lésées  el 
par  suite  un  grand  état  de  gène  pour  la  population  ouvrière 
attachée  ces  mines.  Les  grandes  usines  qui  comptaient  ssr 
leur  a  jjiirovisionnenaenl  régulier  en  combustible,  n  om  pas  eu 
moins  à  soulVrir,  el  de  toutes  parts  les  plaintes  se  sont  produites. 

Ou  cun<  iiit  ([u'un  le!  état  de  choses  appelle  la  sollicitude  de 
l'Ëtat.  Malheureusement  le  i-enii  de  ne  jiaraît  pas  se  trouver  ioi 
on  on  le  cherche  et  ce  nV  sl  pas  en  loiranl  les  compagnies  des 
chemins  de  for  à  aii^'nienter  leur  niatt'riel  roulant,  à  tenir  tou- 
jours un  certain  nombre  de  waggons  à  la  disposition  des  pro- 
ducteurs ou  des  expéditeurs  de  charbon ,  en  défendant  enfin  à 
ces  compagnies  d*user  envers  qui  que  ce  soit  d'aucun  passe- 
droit,  d*aucune  faveur  ou  préférence ,  que  Ton  pourra  conjurer 
le  mal.  Ce  n*est  pas  davantage  en  forçant  les  exploitants  de 
houille  à  avoir  chacun  leur  matériel  »  ce  qui  est  pratiquement 
impossible ,  vu  les  grandes  distances  auxquelles  la  houille  est 
transportée  en  France  et  la  grande  variation  des  poids  trans- 
portés avec  diverses  saisons  de  Tannée. 

Si  donc  le  remt'de  ne  se  trouve,  ni  dans  les  compagnies  de 
chemins  de  fer,  ni  chez  les  grands  producteui  s  de  cliarbon,  où 
donc  oxisle-t-il  réollomcnt Nous  devons,  sur  ce  point  comme 
sur  beaucoup  d'autus,  aller  ih'niandrr  des  inspii'alions  à  nos  voi- 
sins les  An^dais  qui  sont  cerlaincnieiil  nos  maîtres,  avnnoiis-ie 
onlir  nous,  en  industrie  aussi  bien  qu'en  i)olitique.  Lh  bien! 
eu  Angleterre,  la  mulliplicilo  des  lignes  de  chemins  de  fer  est 
telle  que  partout  elles  ko  croîs<uit  ou  marchent  l  arallMenieiit. 
Les  canaux  vont  aussi  de  compagnie  avec  elles ,  et  sur  le»  plu» 


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ADMINISTRAtlVB  ET  JURIOIQDB.  48i 

petits  districts  indostriels  noQS  avons  va  ainsi  les  voies  de 
transport  se  faire  utilement  une  continuelle  concurrence. 

Par  suite,  ralimentaiion  des  usines  est  assurée ,  le  monopole 
des  grandes  compagnies  decbemin  de  fer  tombe,ou  du  moins  les 
inconvénients  eu  disparaissent  complètement  ;  enfin ,  plus  d'abus, 
plus  d'arbitraires  dans  les  tarifs,  par  suite  de  la  facilité  qu'ont 
tous  les  industriels  de  s'adresser,  sur  le  même  point,  à  tant  de 
compagnies  rivale?. 

Sans  doute,  on  nous  répondra,  et  la  reuiariiuc  un  a  déjà  été 
faite  bien  souvent,  qu'en  A nf^Mcierre,  aprt's  tniu,  les  frais  de 
lrans[)ort  d''S  matières  premuTCS ,  notamment  de  la  bouille , 
soul  aussi  élevés  qu'en  France,  sinon  plus  chors.  L'observation 
est  juste  et  nul  ne  peut  la  contredire,  mais  en  Angleterre  les 
paicours  sont  de  beaucoup  moins  longs  qu'en  France  et  partant, 
si  les  prix  de  transport  rapportés  à  l'unité  de  dislaiice  sont 
souvent  plus  élevés  que  chez  nous,  la  somme  totale  à  payer  est 
moindre  dans  tous  les  cas;  si  bien  que,  comme  le  fait  observer 
fort  judideusement  M.  Burat  »  la  question  des  trausporls ,  qui 
reste  secondaire  en  Angleterre ,  devient  en  France  nne  question 
vitale  (1).  Les  Anglais  ont  aussi  Tavantage  de  n*avoir  pas  adopté 
exclusivement  des  tarifs  proportionnels,  c'est-à-dire  que  le  prix 
da  tonnage  ne  reste  pas  le  même  pour  Tunité  de  distance, 
quelle  que  soit  la  quantité  transportée;  ce  prix  peut  décroître 
à  mesure  qu'augmente  la  quantité  que  Texpéditenr  s'engage  à 
fournir  dans  un  temps  donné.  Ces  tarifs  peuvent  aussi  varier 
suivant  les  distances  paroonrues,  enfin  des  traités  particuliers 
peuvent  être  conclus  entre  les  compagnies  et  les  expéditeurs, 
sans  que  l'Ëtat  ait  rien  à  y  voir. 

Chez  nos  voisins,  c'est  toujours  la  liberté  qui  domine,  chez 
nous,  toujours  la  réglementation.  Grâce  à  la  centralisation  qui 
nous  régit  et  qui  passe  de  plus  en  plus  dans  nos  mœurs,  sans 
que  nous  paraissions  nous  en  douter,  le  Gouvernement,  dont  à 
chaque  instant  nous  réclamons  la  tutelle,  croit  bien  faire  en 
vonaiit  largement  à  noire  aide  et,  par  une  proteelinn  trop  efficace, 
n  apporte  toujours  que  des  cntraveî»  ausk.  forcer  productives  du 
pays. 


(  1  )  Situation  de  I  tuduni  u  houiiiete  en         f  an»,  Lachou,  16l>2« 


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482  HËYIE  ÉCONOMIUI  K, 

Nous  avons  dit  qu'en  Angleterre  les  ligties  de  chemins  de 
for  se  croisaient ,  marchaient  parallèles ,  au  grand  avantage  des 
compagnies ,  des  producteur»  et  des  expéditeurs.  £n  France,  il 
n*en  est  pas  de  même,  une  ligne  concédée  est  une  arcbe  sainte 
à  laquelle  non-seulement  il  n*est  pas  pennis  de  toucher,  mais 
encore  qui  ne  soufiïe  aucun  profane  à  une  distance  donnée. 
C*est  le  cercle  de  Popilius ,  c*est  la  ligne  de  ce  roi  du  Nord  qui 
disait  à  la  mer,  en  délimitant  son  rivage  :  tu  niras  pas  plus  loin. 

Ces  réflexions  nous  sont  suggérées  par  le  souvenir  d*une 
discussion  qui  a  eu ,  il  y  a  un  mois  à  peine,  un  si  grand  reten- 
tissement dans  la  presse  parisienne  et  de  là  en  France  et  dans 
toute  l'Europe.  Nous  voulons  parler  de  la  fameuse  ((uereUe 
entre  la  ligne  du  Midi  et  celle  de  Paris-Lyon-Médilerranée. 
On  a  vu  avec  (juclle  ardeur  le  chef  de  la  ligue  de  Lyon  s'est 
opposé  à  'rétablissement  d'une  gare  rivale  à  Marseille.  Sulua 
lui ,  la  Conipaguic  de  Lyon  seule  avait  le  droit  de  desservir  ce 
port  de  mer.  Son  concurrent  n'avait-il  pas  assez  du  port  de 
Cette?  et  puis,  son  tracé  manquait  de  bon  sens.  Aller  passer  par 
les  embouchures  du  Rhône,  desservir  la  Camargue,  c'était 
courir  vers  des  contrées  où  le  transit  était  nul.  Les  immenses 
tourbières  de  Fos ,  les  nombreuses  salines  du  littoral ,  les 
grandes  fabriques  de  produits  chimiques  disséminées  autour 
de  TEtang  de  Berre ,  depuis  le  commencement  de  ce  siècle  •  et 
les  premières  où  Ton  ait  mis  en  usage  Pingénieux  procédé  de 
Leblanc  pour  la  production  de  la  soude,  tout  cela  n'existe  pas 
pourlaligne  de  Lyon.  Les  usines  raétallurgi(jues  de  Porl-de  Bouc, 
de  Caroiilc,  oi^i  Ton  a  cru  un  moment  pouvoir  faire  concurrence 
à  Swansea ,  el  M.  Leiilay  lui-même  fut  de  cet  avis,  n  existent 
pas  davantage  pour  le  chemin  di'  fer  de  Lyon.  Et  cependant,  si 
ces  usines  ont  été  jusqu'ici  soumises  à  une  marche  douteuse, 
chancelante ,  pleine  d'arrêts ,  ce  n'a  été  que  faute  de  moyens 
de  transports  économiques  que  le  canal  d'Ârlc  à  Bouc,  le  port 
inhospitalier  de  Bouc  et  le  canal  encore  trop  étroit, ou  du  moins 
trop  peu  profond,  de  Caronte  n*ont  pu  encore  leur  procurer. 
Sî  un  chemin  de  fer  traverse  un  jour  ces  contrées  industrielles» 
M  les  charbons  des  bassins  de  Oraissessac  ut  de  Roujan ,  dans 
l'Hérault,  y  sont  transportés  à  bas  prix,  qui  peut  dire  à  quel 


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ADHINI8TRATIVB  ET  JURIDIQUE.  483 

degré  de  prospérité  atteindra  ce  petit  coin  de  notre  Midi  ?  Il 
est  admirablement  placé  pour  concentrer  sur  le  bord  de  la 

mer  le  trailement  de  loiis  les  minerais  si  riches  du  bassin 
méditerranéen  :  ceux  de  fer  de  File  d'KIbe,  de  la  Toscane ,  de 
l'Espagne,  de  la  Corse  ,  de  la  Sardaigne  et  de  TAfriciue;  ceux 
de  plomb  et  d 'arguent ,  ceux  de  cuivre ,  de  zinc  et  de  mercure 
des  mêmes  contrées.  C'est  non-seulement  à  Swansea ,  mais 
encore  au  Pays  de  Galles  tout  entier  auxquels  nous  pouvons 
faire  concurrence  chez  nous  ,  et  quoi  qu'en  dise  une  certaine 
école  d'économistes ,  il  est  bon ,  par  le  temps  qui  court , 
qu'un  pays  se  suffise  à  lui-même,  au  moins  dans  la  grande 
fiibrîcation  industrielle.  Quand  le  chemin  de  fer  de  Cette  à 
Marseille,  tracé  le  long  du  littoral ,  sera  construit ,  quand  les 
embouchures  du  Rhône  auront  été  améliorées ,  on  plutôt 
quand  le  canal  de  St-Louis  aura  ouvert  une  voie  navigable 
constamment  abordable ,  la  Camargue  sera  transformée,  et  an 
lieu  d'être  une  simple  région  agricole  comme  elle  l'est  aujour- 
d'iiui,  elle  deviendra  aussi  une  région  industrielle  des  plus 
imiioriantes ,  cii  des  grandes  usines  élaboreront  à  bon  marelié, 
non-seulement  la  fonte ,  !c  fer  et  l'acier,  mais  encore  les  autres 
îTii'taux  usuels,  notamment  le  cuivre  que  la  Fi'ance  ne  produit 
pas,  se  bornant  à  rafliner  des  produits  étrangers,  et  le  plomb 
qu'elle  fournit  en  si  petite  quantité. 

En  Angleterre ,  aux  États-Unis ,  de  pareilles  questions  eussent 
été  vite  comprises  et  il  y  a  longtemps  qu*on  chemin  de  fer 
direct  nnirait  Cette  à  Marseille ,  car,  outre  l*utilité  industrielle 
que  nous  venons  de  faire  connaître ,  ce  chemin  offre  aussi  une 
utilité  commerciale  et  politique  que  Ton  ne  saurait  passer  sous 
silence.  La  nouvelle  voie  n*unirait-elle  pas  TOcéan  li  la  Méditer- 
ranée d'une  manière  encore  plus  profitable  que  le  canal  de 
Riquel,  ne  traverserait-elle  pas  cette  région  de  l'Etang  do 
Berre,  où  Napoléon  entrevit  un  moment  la  possil)ilité  d'abriter 
tout  une  flotte  et  de  créer  une  ville  dont  il  eût  fait  la  reine  de  la 
Méditerranée.  Sans  vouloir  donner  suite  à  ces  rêves  qui  pour- 
raient tien  toutefois  devenir  un  jour  des  réalités,  signalons  de 
nouveau  rheureiisc  siiualion  de  Bouc,  comme  futur  centre  mé- 
tallurgique du  bassin  méditerranéen,  et  faisons  des  vœux  pour 


484  REVUE  ÉCONOMIQUE, 

({MO  ia  qupsiion  toujours  iicndanto  de  la  li^ne  de  Cotte  Mar- 
seille soil  ivsolue  en  faveur  de  ia  Compagnie  du  Midi»  pour 
laquelle,  du  reste,  s'est  prononcée  toute  Topinion  publique 
avec  un  si  remarquable  élan.  Si  la  ligne  de  Lyon  tient  à  Gons« 
truire  de  nouvelles  voies ,  elle  peut  entreprendre  parallèlement 
au  Rhône  une  deuxième  ligne  de  Lyon  à  la  Méditerranée.  Les 
centres  industriels  qu^elle  traversera  produisent  le  fer  et  la 
bouille,  et  une  matière  de  grande  utilité  aussi  :]asoie.  Ces 
régions,  jusqu'ici  abandonnées  de  voies  ferrées,  béniront  la 
CoDipa;!nie  qui  sera  venue  en  aide  è  leurs  intérêts  et  font  ira 
pour  le  mieux  li  la  salisraction  générale.  En  temps  de  diselio, 
on  ne  verra  plus  le  pays  douter  un  moment  de  son  alimenta- 
tion; on  ne  verra  pas  non  plus  le  transport  des  blés  arrtMor, 
faute  d'un  matériel  suilisant  ou  de  von  s  ;i^sez  nombreuses,  le 
transport  de  la  bouille,  et  créer  ainsi  un  mai  pour  en  prévenir 
un  antre. 

Si  nous  n'avons  pas  encore  à  annoncer  à  nos  lecteurs  ia  bonne 
nouvelle  de  rétablissement  de  ces  grandes  lignes,  au  moins 
pourrons-nous  donner  ici  connaissance  de  la  prochaine  adjudi* 
cation  de  trois  nouvelles  lignes  de  chemins  de  fer, 

1*  Celle  de  Napoléon-Vendée  à  la  Rochelle»  Rocbefort,  Saintes 
et  Angouléme. 

S*  Celle  de  Libonme  à  Bergerac. 

3<»  Celle  de  Dnnkerque  à  la  frontière  belge. 

La  dernière  de  ces  lignes  manquait  jusqu'ici  au  département 
du  Nord,  le  plus  industriel  de  tous  les  départements  de  la 
France, après  celui  de  la  Seine,  ;  les  deux  autres  lignes,  eu  favo- 
risant le  transport  des  combustibles  minéraux  sur  des  points 
oii  jusqu'ici  ils  ont  eu  peu  d'accès,  dévelopi^oront  rcx|iloitalion 
des  bassins  houillers  de  la  Basse-Loire  d  une  part,  et  de  ia 
Corrèze  de  l'autre. 

Ajoutons  k  la  mention  de  ces  concessions  prochaines  celle  de 
la  double  concession  faite  tout  récemment  à  ia  Compagnie  do 
Nord ,  par  S.  E\c.  le  ministre  des  travaux  publics  : 

1*  Du  chemin  de  fer  de  Lille  à  Tournai ,  qui  met  le  chef^iea 
du  département  du  Nord  en  relation  plus  directe  avec  le  réseau 
ferré  et  surtout  avec  les  houillères  belgest 


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AOMINISTBATIVB  ET  JDMDIQUB.  485 

2^  Du  chemin  de  fer  de  Wiloncicnnes à  Landrocis,  Avosncs 
Cl  Hirson  ,  preniior  U'oiiçoii  (}ui  s(;ra  la  trie  de  ligne  de  la  fraude 
voie  devant  relier  plus  tard  Lille  à  Saasbouij^. 

Terminons  ces  nouvelles  sur  les  voies  ferrées  eu  rappeiaui 
t(ne  kl  Ctianibi'c  de  commerce  de  Bordeaux  a  «'•mis  non-seule- 
menl  un  avis  favorable  sur  le  chemin  de  1er  de  Cette  à  Marseille, 
mais  encore  sur  celui  de  Montpellier  à  Uhodez,  qui  intéresse  à 
an  si  haut  point  ie  ricbe  l)as&in  bouiiier  d'Aubin  et  de  Cazeville. 
Il  esi  à  désirer  que  cet  embranchement  soit  aussi  bientôt 
concédé. 

Ck>mme  on  le  voit,  Tachèvement  de  notre  réseau  et  la  créa- 
tion de  lignes  nouvelles  font  tons  les  jours  quelques  (irogrès  ; 
mais  il  faut  que  ces  progrès  soient  encore  plus  rapides ,  car  il 
y  a  urgence  à  ce  que  nos  houillères  soient  promptement  mises 
en  relation  avec  tous  nos  principaux  centres  de  consomma- 
tion :  Uâiuêb  niétailui^U|ues ,  fabriques,  manufactures,  grands 
ateliers. 

Mais  la  France  n'est  pas  seulement  un  pays  où  les  transports 
s'exécutent  par  terre.  Les  lleuvcs,  les  rivières,  les  canaux,  dont 
noua  avons  déjà  parlé,  réelameul  les  mêmes  améliorations  que 
les  cliemins  de  fer ,  et  ici  malheureusement  ie  progrès  marche 
plus  lentement  encore.  Enfin ,  la  France,  baignée  de  trois  côtés 
par  la  mer  au  nord ,  à  Touest  et  au  midi ,  a  aussi  le  plus  grand 
intérêt  à  ce  que  les  transports  maritimes  soient  pour  elle  le 
moins  onéreux  possible;  et  Fenquôte  sur  la  marine  marchande, 
ouverte  k  cette  heure  auprès  des  Chambres  de  commerce  par 
M.  le  ministre  de  Tagricutture ,  du  commerce  et  des  travaux 
publics,  nous  offre  une  occasion  naturelle  d'aborder  cette  ques- 
tion. £spéroDs  que  de  cette  longue  enquête  sortiront  enfin  des 
mesures  favorables  à  notre  navigation  maritime. 

Les  frèls  sur  nus  navires  sont  cneore  fort  élevés  ;  il  en  est  de 
mèmedes  armements; enli!i  nos  bàiinienls  coûtent  plus  cher  que 
ceux  des  autres  nations,  toutes  causes  <p]i  augmentent  encore  le 
prix  (lu  frèl.  Une  protection  plus  libérale  accordée  à  nos  ports 
de  mer,  des  facilités  pins  i^randes  données  à  nos  gi'auds  cons- 
tructeurs de  navires  rélablironl,  il  faut  i'espérer,  l'équilibre. 
Nos  mines,  si  riches  et  Jusqu'ici  si  peu  exploitées,  de  la  Corse  et 


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486  RBVOE  fiCONOnODB , 

de  TAIgérie,  mines  de  fer,  de  cuivre,  de  plomb,  d'argent,  de 
mercure,  de  ziuc  et  d'auiimoine,  mines  même  de  charbon  en 
Corse,  peuvent  invoquer,  entre  autres  raisons,  à  l'appui  de  leur 
état  si  peu  prospère,  si  languissant,  la  cherté  des  transports 
par  navires  français.  Nous  disons  entre  autres  raiscMis,  car  la 
manière  lente  et  pénible  dont  sinstrulsent  les  demandes  en 
concession  de  mines  et  en  autorisation  d'usines  métallurgiques, 
inconvénient  sur  lequel  nous  nous  sommes  déjà  suffisamment 
étendu  dans  notre  précédent  article,  la  difficulté  de  transport 
intérieur  plus  grande  encore  en  Corse  et  en  Algérie  que  sur  le 
continent  français,  enfin  Textréme  cherté  des  combustibles, 
surtout  de  la  houille,  sont  autant  de  nouveaux  motifs  qui  para- 
lysent tout  essor  de  nos  industriels  dans  les  deux  pays  précé- 
demment cités. 

Si  tant  d*entraves  disparaissent  enfîn ,  les  ports  de  Bouc  et  de 
Marseille,  en  traitant  les  minerais  méditerranéens,  ceux  de  la 
colonie  et  des  départements  français,  comme  ceux  de  tous  les 
autres  pays  bordés  par  la  mer  intérieure ,  arriveront  à  un  état 
de  prospi^rit^  mélaliurgifiue  auquel  ils  ont  vainement  jusqu'ici 
essayé  d'atteindre.  Mais  là  ne  se  bornera  pas  le  progrès  pour  la 
France,  car  h  s  ports  de  rAllanti(iue  et  de  la  Manche,  noiam- 
menl  ceux  de  Bordeaux ,  IS'anies  et  le  llàvre ,  en  relations 
suivies  avec  le  Chili ,  en  traiteront  les  minerais  de  cuivre  et 
d'argent  qiî'ils  pourront  apporter  à  bas  prix ,  et  ne  se  1  (orne- 
ront pas  à  raffiner  simplement,  comme  aujourd'hui ,  les  (  nivres 
noirs  ou  rouges  et  les  cuivres  rosettes  qu'expédie  la  iomiaine 
république. 

Du  cûié  de  nos  transports  maritimes,  comme  du  côté  de  nos 
transports  par  voies  ferrées  ou  fluviales,  il  y  a  donc  d'égales 
améliorations  à  poursuivre,  et  l'on  y  arrivera  certainement, 
surtout  pour  les  transports  maritimes,  par  des  mesures  de 
liberté  tempérée,  s*il  est  nécessaire ,  par  une  intelligente  pro- 
tection ,  plutôt  ({ue  par  une  réglementalion  sév^  qui  ne  &it 
raf&ire  que  d'un  petit  nombre  et  froisse  toujours  rintérèt  public. 

Disons  tout  de  suite  que  la  commission  législative  chargée  de 
préparer  le  projet  de  loi  relatif  au  budget  du  prochain  exercice 
s*est  montrée  très-favorable  au  développement  de  nos  voies  de 


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ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIQUE.  487 

commuflicaUon  de  tonte  espèce,  qai  intéresse  à  un  si  haat  point 
et  nos  exploitants  de  mines  et  nos  métallurgistes. 

Une  part  assez  large ,  que  malheureusement  on  a  été  obligé 
de  rogner  un  peu,  par  ce  temps  d'économie  qui  court,  a  été 
dite  à  nos  travaux  publics ,  et  voici  m  quels  termes  s*expliqiiQ 
là-dessus  la  commission  législalivc. 

Nous  extrayons  ce  qu'on  va  lire  de  son  rapport  publié  ^jar  le 
Moniteur. 

«  Dire  que  les  grands  travaux  d'utilité  publique,  et  particu- 
lièrement rétablissement  des  chemins  de  fer,  sont  une  des 
questions  les  plus  vitales,  une  des  préoccupations  les  plus 
instantes  du  pays,  c'est  ne  proclamer  qu'une  vérité  banale. 
Nous  savons  tous  quels  sont  les  besoins,  quelles  sont  les 
attentes  des  populations,  et  combien  importent  à  l'activité, 
comme  à  la  richesse  du  pays,  ces  voies  de  communication 
rapides,  économiques,  qui  ne  sont  pas  seulement  des  agents 
matériels,  désormais  indispensables,  mais  des  propagateurs  de 
la  civilisation  et  du  progrès.  Nous  savons  tous  le  rôle  des 
routes ,  des  fleuves,  des  canaux,  des  ports,  dans  la  vie  de  notre 
industrie,  de  noire  commerce  et  de  noire  agriculture;  cl  le 
programme  du  5  janvier  1860,  comme  les  nécessités  du  traité 
dp  ronimeroR,  sont  présents  h  nos  esprits.  Nous  nous  rappelons 
laccut'il  unanime  fail  à  la  loi  du  2  juillet  1861,  et  les  promesses 
qu'elle  renfermait  aussi  bien  que  les  espérances  qu'elle  a  fait 
naître.  Nous  avons  donc  cru  répondre  au  vœu  de  la  Chambre 
et  du  pays  en  conservant  aussi  intacte  que  possible  la  dotation 
des  grands  travaux  d'utilité  publique.  I>'ailleurs ,  l'œuvre  des 
Compagnies  doit  se  continuer,  et  nous  recommandons  plus  que 
jamais  au  gouvernement  de  veiller  strictement  à  ce  que  les 
lignes  concédées  soient  exécutées  dans  les  délais  fixés.  » 

Nous  ne  pouvions  terminer  plus  heureusement  que  par  cette 
citation  le  premier  paragraphe  de  noire  revue,  tout  entier  con- 
sacré aujourd'hui  à  la  question  économique  des  transports. 


i8$  REVUE  ÉCONOHigtË, 

IL 

PARTIE  ADMINISTRATIVE  ET  STATISTIQUE. 

Sitiialion  de  l'indur^lric  hmiîllèrc  en  France  do         h  iSfil.  —  Pindtirfioo 
t'I  corisommatiùii.  —  hnporlaiiuo  til  rxp  irtalion.  —  Admission  de  huiii 11 
françaises  d^ns  les  fùurnilures  de  la  oiaiine  impériale.  —  Produclion 
miriûi-ai  de  Tor.  —  Fabrication  de  la  fonte  et  do  fer.      Autres  métaux  ~ 
Notre  iofciriorité  dani  leur  production. 

L'adiiiinislration  des  mines  sY-tanl  enfin  dt'eidée  îi  publier, 
dans  le  dernier  inniesire  de  isiil,  le  lU'smnd  des  travaux  statis- 
tiqiies  qu'elle  nous  promenait  depuis  iSrii  (mieux  vaut  lard  que 
Jamais) ,  nous  allons  jeter  un  coup  duiil  sur  cet  intéressant  ei 
volumineux  documeul. 

Ce  résumé  donne,  pour  les  sept  années  de  185d  à  i860,  tout  le 
détail  du  mouvement  des  industries  minière  et  métallurgique 
et  il  est  curieux  à  consulter  k  plus  d*un  titre.  Nous  n'aurons 
rien  perdu  pour  attendre ,  et  étudiant  les  sepi  années  à  la  fois , 
nous  pourrons  faire  d'utiles  comparaisons. 

Résumant  d*abord  les  faits  relatifs  à  Tindustrie  houillère, 
nous  voyons  que  le  nombre  de  mines  exploitées  est  toujours 
allé  cro;:;sanl  de|)nis  [Hyi.  Lli  [u  uduction  houillère  jusqueu  1857 
a  marché  dans  la  même  proportion  et  les  années  is.-id  et  i857 
ont  été  même  lorl  brillantes  (près  de  8  millions  do  loniuis.}. 
L'extraction  de  nos  houilières  fut  alors  encouragée  par  l  éléva- 
tion  des  Irèls  maritimes  occasionnée  par  la  {guerre  d'Orient  el 
repoussant  les  houilles  étrangères  de  nos  marchés  intérieurs. 
Dans  ces  deux  années,  et  même  dès  ,  les  prix  atteignirent 
des  proportions  inusitées  et  nous  nous  rappelons  qu'au  plus  fort 
de  la  guerre  décrient,  à  Marseille,  où  la  consommation  da 
charbon  arrivait  alors  à  près  de  900  tonnes  par  jour ,  chiffre 
bien  dépassé  maintenant,  les  prix  de  la  houille  étaient  cotés 
h  60  et  70  fr.  hi  tonne  et  le  prix  du  coke  monta  un  moneot 
jusqu'à  100  fr.  ! 


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ADMINlSTRAnVB  BT  IDRIDIQCB.  489 

En  4868  et  1889  la  production  des  houillères  françaises  s*e8t 
abaissée  au  chiffre  qu'elle  atteignait  en  1855 ,  soit  près  de  7  iflt 
millions  de  tonnes  ;  mais  elle  n'a  pas  tardé  à  remonter  bien  vite 
et  d'après  l'i^xposé  sur  la  situation  de  l'empire,  présenté  au 
Corps  législatif  à  Touverture  de  la  session  de  1862,  la  produc- 
tion dans  les  années  qui  viennent  de  s'écouler  aurait  été  : 

En  1800  de  plus  de  8    millions  de  tonnes. 

En  1861  de  près  de  8  1/8     i  » 

En  dix  ans  la  production  a  presque  doublé  en  France, carelle 
atteignait  à  peine ,  en  1851 ,  4  1/2  millions  de  tonneaux  (1  ). 

De  ces  chiffres  il  résulte  deux  faÂis  :  premièrement ,  que  la 
prospérité  industrielle  de  la  France  va  toujours  croissant  ; 
secondement,  que  la  prédiction  d'une  complète  invasion  des 
houilles  (''Iran gères,  faite  par  les  adversaires  du  traité  de  com- 
merce, ne  sïsl  pas  réalioée  ,  et  qu'au  contraire  ,  nos  houillères 
ont  toujours  fourui  pour  une  part  plus  large  à  la  consouiioation 
intérieure. 

Cettfî  consommation  est  allée  toujours  croissant  depuis  1852. 
Klie  a  seulement  un  peu  W'cïù  en  1858,  où  elle  est  reiuuruée 
au  cliiffre  de  56;  eu  185!»,  elle  a  atteint  13  millions  de  tonnes, 
ou  k  très-peu  près  le  chiffre  de  37;  mais  dès  18fiO  ,  fi  après 
l'e^cposé  de  la  situation  de  TEmpire  cité  plus  haut,  elle  est 
arrivée  à  1  i  millions  de  tonnes  et  en  1861  à  15  millions. 

Sur  le  chiffre  de  la  consommation  totale*  la  quantité  fournie 
par  l'importation  entre  pour  un  peu  moins  de  la  moitié  (6 
contre  8  1/f  en  1861  ),  et  cette  importation  est  le  lot  de  la 
Belgique,  de  la  Prusse  et  de  l'Angleterre ,  la  première  four^ 
nissant  un  peu  moins  des  trois  cinquièmes,  les  deux  autres 
chacune  un  cinquième  II  peu  près. 

Quant  à  l'exportation  de  nos  houilles  elle  est  insignifiante» 
ne  diminuant  que  très-peu  l'apport  de  notre  production  dans  la 


(1)  Ed  recberchftot  la  loi  w  wiu  ét  liquelle  progresse  ia  prodoetion 
hoBiltèis  en  FMaes,  on  rMonoatt  qae  depuis  181 1  la  prodecUon  a  doublé 
ravtrou  Une  les  13  eut.  La  coDaonniaUoii  a  marebé  pies  vile  encore  ei  de 
1817  à  1887,  elle  a  ddoupld.  Ces  «mes  reoaelgaemMia  nous  sont  fouraie  par 
les  liUeta  italIsUqnea  publiés  par  radninistralioa  des  a»iues. 


490  RBVUB  ÉCONOMIQUE, 

coQSomiDation  intérieore  totale.  Ainsi ,  en  i859,  Texportation 
n'a  pas  dépassé  178,000  tonnes,  nn  peu  plus  du  centième  de 
la  consommation.  Les  seuls  bassins  qni  ont  pris  part  à  TexpoN 
tation  ont  été  ceux  de  la  Loire,  du  Nord  «  du  Gard,  de  Roncliamp 

et  de  risère.  Les  pays  frontières  de  I*£st  Jes  contrées  baignées 
par  la  Méditerranée  sont  les  points  vers  lesquels  s*est  dirigée 
cette  exportation. 

Dans  tous  les  cas,  ce  qui  sort  de  chez  nous  en  charbons  indi- 
gènes n'est  qu'une  quantité  minime  en  comparaison  de  ce  qui  y 
entre  en  charbons  étrangers,  et  le  rôvc  de  beaucoup  d'écono- 
mistes d'équilibrer  noire  consommation  par  notre  production 
seiTi  loiif^lomps  avant  d'èlrn  réalisé. 

il  est  îi  rfiiiarqucr  que  seule  j'iniiiorl.Hion  du  rombustihle  a 
toujours  été  oroissaul  en  France,  alors  nur  notre  production  et 
notre  consommation  subissaient  un  abajsseuieuleu  18.'i8  et  1S59. 
De  plus  Je  déllcit  entre  la  production  et  la  consommation  est  tou- 
jours allé  aussi  en  croissant,  de  telle  sorte  que  l'au^^mentation 
de  notre  production  n'a  jamais  répondu  à  l'augmentation  de  la 
consommation.  Les  facilités,  le  bas  prix  des  importations  rtcan- 
gères  et  les  difilcullés  de  toutes  sortes  qui  grèvent  les  transports 
intérieurs  compriment  la  production  indigtine ,  l'empêcheront 
de  longtemps  de  suffire  à  tous  les  besoins  du  pays;  mais  il  faut 
espérer  que  si  jamais  une  guerre  européenne  nous  privait  de 
l'appoint  que  nous  tirons  de  l'étranger  \ïOVLr  les  nécessités  de 
notre  industrie  nationale,  la  France,  dans  un  de  ces  élans 
énergiques  dont  elle  a  déjà  donné  tant  de  preuves,  saurait  se 
suffire  à  elle-même  comme  dans  les  grandes  guerres  de  la  pre- 
mière république,  où  elle  put  tirer  à  la  fois  de  son  sol  le  plomb 
qu'elle  n'exploitait  plus,  le  salpêtre  qu'elle  n'avait  jamais  ex- 
ploité, la  soude  dont  le  beau  procédé  de  Leblanc,  que  la  néces- 
sité fit  découvrir,  dota  le  pays  d'une  fobrication  nouvelle  et  fit 
It  jamais  disparaître  le  monopole  des  barUles  espagnoles. 

La  consommation  de  la  liouiiie  en  France  a  été  étudiée  dans 
le  Résumé  des  travaux  statuiiques ,  au  point  de  vue  du  genre 
d'emploi  ou  mieux  des  établissements  qui  font  usage  de  com- 
bustible minéral.  En  prenli^re  ligne  se  présentent  les  usines, 
les  ateliers  industriels,  les  manufactures ,  la  fabrication  du  gax 


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ADHINISTRATIVB  BT  JURIDIQUE.  tôt 

qui  réclament  à  peu  près  les  deux  tiers  da  chiffre  de  la  consom- 
mation totale;  puis  vient  Téconomie  domestique,  le  chaufiEs^ 
des  habitations  et  établissements  publics  pour  le  sixième  envi- 
ron de  ce  chiffire  ;  les  chemins  de  fèr  et  tet  navigation  pour  un 
peu  plus  du  dixième;  enfin  les  mines,  minières  et  carrières 
pour  le  trentième  seulement. 

Toutes  les  variéics  de  charbon  minéral  «les  anthracites,  les 
houilles  sècbes,  collantes,  grasses,  maigres,  enfm  les  lignitcs  et 
les  tourbes  (i)  se  retrouvent  dans  les  bassins  français ,  mais  les 
variétés  qui  dominent  sont  les  houilles  grasses  et  maigres, 
justement  celles  dont  l'industrie  fait  le  plus  grand  emploi.  £Ues 
forment  plus  des  deux  cinquii"^n]es  de  la  production. 

Le  prix  moyen  do  venlc  de  toutes  ces  vari»''t<'s  a  été,  en  ISGl, 
d'après  l'exposition  de  la  situation  de  l'empire ,  ûe  HY'^iO  la 
tonne  sur  le  carreau  des  mines.  Le  prix  était  de  11  h  12  fr.  dans 
les  années  précédentes. 

Le  nombre  des  ouvriers  employés  a  toujours  été  naturelle- 
ment croissant  avec  la  production,  il  atteint  aujourd'hui  le 
chiffre  de  60,000 ,  et  le  salaire  mo^cn  de  la  journée  de  travail 
est  de  p^^s  de  3  fr. 

Nous  ne  voulons  pas  terminer  ce  qui  a  trait  à  notre  situation 
houillère  sans  annoncer  une  bonne  nouvelle  à  nos  lecteurs , 
que  la  plupart  sans  doute  connaissent  d^à,  c'est  celle  de 
Tadmission  de  nos  houilles  dans  les  fournitures  de  la  marine 
impériale.  Le  Comité  des  houillères  ihinçals,  dont  les  publica- 
tions ont  toujours  défendu  la  production  nationale ,  n'a  pas  été 
sans  doute  étranger  à  l'adoption  de  cette  mesure ,  car  il  avait 
depuis  longtemps  signalé  le  mal.  Voici  comment  M.  Burat , 
dans  la  dernière  publication  du  Comité,  résume  la  question. 


(I }  il  est  juste  d«  n'oabH«r  personne ,  et  les  hniiibies  «ni  droit  h  «no  mon- 
Uon  comme  les  grands.  A  ce  titre,  nippeloos  que  le  cbilliv  de  prodvcUoB  de 
nos  tourbières  s  éld  en  de  Ô60,(I00  tonnes  pour  tons  nos  départemenis 
pruduetcars  réunis,  U  Soninn  et  le  Pas  de  Calais  en  tèlo.  llnllienreusumcni 
IVxtniction  a  totgonrs  été  décroissante  depuis  la9^'  oîi  elle  8tteîgoailiUi,0U0 
tonne*. 


49â  HBYU£  lEGOrtOMlUUB, 

r^ous  ne  saurions  mieux  foire  que  de  lui  céder  la  parole  sur  un 

sujet  qu'il  connaît  si  bien  : 

tt  On  sait,  dil  il,  quels  préjugés  ont  existé  ot  existent  encore 
clit'7,  hpaucoiip  de  consommateurs  conire  les  houilles  françaises 
ei  cil  lavi'iir  (1rs  liuuilles  anglaises.  Ces  préjugt-s  soiil  tels  iiu»' 
nus  tharboïis  sont  eiicoie  i('|ious>f's  dans  certaines  adjudica- 
tions (nolammeni  celles  dv.  rassislance  publique  )  ymr  les- 
<|uelles  on  prescrit  que  les  louruilures  devront  avoir  lieu  en 
charbons  étrangers,  anglais  ou  bel^'os. 

»  L administration  de  la  marim*  iiuftt  riale  a  longtemps  par- 
tagé ces  piévcnliuus  ;  elle  doiiiiail  la  j* référence  aux  charbons 
anglais  d'uae  manière  exclusive,  tl  les  tableaux  des  douanes 
des  dernières  années  accosenl  une  moyenne  de  140,000  tonnes 
admises  annuellement  pour  cet  usage. 

»  Telle  était  la  situation  lorsque  la  guerre  d*ltalie,  en  faisant 
entrevoir  que  la  houille  serait,  dans  certains  cas,  considérée 
comme  contrebande  de  guerre,  Ht  surgir  la  pensée  que  la  ma- 
rine pouvait  s'alimenter  parles  houilles  françaises;  qu*il  y  avait 
lieu  de  procéder  à  des  essais  dans  le  but  d'affranchir  la  marine 
impériale  d'une  dépendance  regrettable ,  et  de  réserver  aux 
établissements  nationaux  des  fournitures  qui  pouvaient  en 
même  temp8  encourager  leur  développement. 

B  L'accomplissement  de  cette  pensée  nationale  fut  confiée, 
par  le  ministre ,  k  des  oniciers  qui  se  sont  dévoués  h  une  tâche 
diftlcile.  Ils  avaient  à  combattre  des  habitudes  prises  et  des 
préjugés  qui  existaient  d'une  manière  à  peu  près  générale  dans 
les  ports.  Il  fallait ,  disait  on  ,  |ionr  employer  les  houilles  fran- 
çaises, changer  les  grilles,  changer  niènic  les  chaudières  des 
navires;  le  personnel  des  chaulVeurs  ne  pourrail  siillire  au 
service;  la  vit('s^e  ei  !a  régniariié  en  sonilViraieni,  les  charbons 
français  n'ayaiil  ni  le  poiivnir  caloriliiiue ,  ni  la  pureté,  ni  la 
cohésion  des  charbons  de  Newçiisile  itu  de  Cardiff. 

n  Des  essais  innllii-liés  furcul  entrepris  à  Toulon,  à  Lorieul, 
à  Indret,  à  iirest,  à  Cherbourg,  etc.,  d'abord  à  terre  avec  des 
chaudières  spéciales,  puis  sur  des  bàlinieuts  de  transport,  puis 
euliu  sur  les  pa(iuebots  et  sur  tous  les  bàtimeuls  de  la  flotte. 

»  Le  résultat  de  ces  cssaib  lut  tel  que  depuis  dix-huit  mois  la 


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AUHINISTBATIVB  ET  JURIDIQUE.  493 

marine  française  n'a  plus  acheté  de  houille  en  Angleterre,  et 
qtt*elle  a  constamment  marché  avec  les  charbons  des  houillères 
françaises. 

»  Ce  fait  est  de  la  plus  grande  importance. 

•  Il  a  démontré»  sans  que  nous  nyons  à  entrer  dans  le  délai! 
de  ces  nombreux  essais,  qun  la  France  possède  en  charbons  de 
grille,  des  qualités  comparables,  sous  tous  les  rapporls,  à  ceux 
do  iNowcasile  et  de  Cardilî',  rt  boaiicoup  d'autres  qui ,  sans  les 
é^aior  tout-iVfait,  peuvcnl  faciloiinMil  lussuppléci-.  Ils  ont  encore 
déuiontiv  fjne  pour  l'usage  des  ateliers,  les  hoiiilics  ilr  lorge 
et  1rs  liouilies  à  citke  de  la  Loire  avaiont  une  supériorité  mar- 
quée sur  les  houilles  anglaises  similaires. 

»  Enfin  le  ser\'ice  par  les  charbons  français  est  aujourd'hui 
tcllcHK-nt  complet,  que  les  dépôts  de  la  marine  dans  les  ports 
de  nos  colonies  et  de  l'étrauycr  sont  exclusivement  approvi- 
sionnés comme  les  ports  de  la  France  elle-même. 

>  La  marine  consomme  aujourd'boi ,  en  temps  de  i)aix  , 
environ  170,000  tonnes  de  charbon. 

•  Les  houilles  irangaises  étant  en  général  d^un  prix  pins 
élevé  que  les  houilles  anglaises ,  on  peut  croire  que  te  service 
actuel  est  très^onéreux  comparativement  à  Tancien  système. 

>  Gela  est  vrai  pour  les  ports  de  la  Hanche  et  de  TOcéan,  qui 
s'approvisionnaient  au  prix  moyen  de  38  francs  la  tonne,  tandis 
qne  les  charbons  fiançais  transportés  par  chemins  de  fer  lenr 
sont  revenus  de    à  48  francs. 

B  Mais  cette  différence  sera  diminuée  lorsque  les  transports 
des  charbons  du  Nord  et  du  Pas-de-Calais  auront  pu  être  orga- 
nisés par  Dunkerïiue,  et  par  le  cabota^'P  sur  Cbr  rhotirg  et  Brest. 
Ces  charbons  ne  reviendront  pas  alors  à  plus  de  35  francs. 

»  De  plus ,  la  perte  qui  résulte  de  ce  service  pour  l'I-'iat  est 
plus  que  compensée  par  le  meilleur  marché  des  charbons 
français  dans  les  ports  de  la  Méditerranée.  Ainsi,  le  prix  moyeu 
des  charbons  français  livrés  k  Toulon  n'a  été  que  de  3t  fr.  50  c.» 
tandis  (|ur  le  i)rix  moyen  des  charbons  anglais  avait  été  de 
48  fr.  la  !"!Hm'. 

I)  C'esi  line  dillViiMiee  de  10  à  17  francs  pat  tonne.  Or,  le  port 
de  ioulon  luusouime  à  lui  :>eul  pluh  de  la  moitié  des  charbons 


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494 


REVUB  ÉCONOMIQUE, 


nécessaires  à  la  marine,  c'est-à-dire  80,000  touues;  l'économie 
a  donc  ù\ù  de  13  à  14  cent  mille  francs. 

»  G  est  une  somme  suffisante  pour  compenser  la  perte  faite 
sur  environ  70,000  tonnes  consommées  par  les  ports  de  la 
Hanche  et  de  Ja  Méditerranée. 

»  En  résamë,  les  opérations  de  la  marine  impériale  ont  été 
conduites  de  telle  sorte  que  le  service  fait  en  1864,  par  des 
charbons  excinsivement  ihincais,  n*a  pas  été  plus  coûteux  que 
le  service  des  années  précédentes  pendant  lesquelles  on  ne 
consommait  que  des  charbons  anglais. 

f  Ce  point  important  une  fols  acquis,  est-il  bien  certain  que 
le  servira  ait  été  aussi  satisfSsiisant,  c*est-à-dire  aussi  sûr  et 
rapide  qn%  l*époque  où  ce  service  était  fait  par  les  charbons 
anghiisî  Sous  ce  rapport,  les  expériences  ftites  ne  laissent 
aucun  doute. 

»  La  régularité  et  la  rapidité  de  la  marche  dépendent  du 
pouvoir  calorifique  des  charbons  employés ,  et  l'on  admettait 
que  celui  des  charbons  anglais  était  supérieur.  Ainsi ,  les  essais 
pratiqués  à  Toulon  accusaient  pour  les  quantités  d'eau  vapo- 
risées par  kilof^ramme  de  charbon  brûlé  : 


qiiaiiuiés  qui  ont  souvent  effrayé  les  exj  loilaiits  français  et  les 
ont  empêchés  de  se  présenter  en  concurn  iice.  Mais,  d'une  part, 
la  chaudière  d'essai  dont  on  lait  usage  à  Toulon  est  très-favo- 
rablement disposée  pour  les  essais;  d'autre  part,  les  essais  faits 
sur  les  cliarh.ms  français  qui  se  sont  présentés  au  port  de  Toulon 
ont  démontré  que  les  bassins  de  la  Loire  et  de  Graissessac 
pouvaient  fournir  des  charbons  comparables  à  ceux  de  Cardiff, 
et  que  le  bassin  du  Gard  renfermait  des  qualités  analogues  à 
celles  de  Newcastle  et  de  Snnderiand,  Les  chim^  de  vapori- 
sation précités  ont  également  été  atteints  et  même  dépassés  par 
des  charbons  agglomérés ,  fabriqués  avec  des  menus  lavés. 

»  Les  ports  de  rOcéan  ont  été  alimentés  en  1861  par  les 
charbons  de  l*Aveyron  livrés  à  Bordeaux,  et  par  ceux  de  la 
Loire ,  de  Saône-et-Loire  et  de  TAllier  livrés  à  Nantes.  Par  les 


Cardifi\  . 
Newcastle. 
Sunderland 


9  litres  95 
7  85 
7  00 


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ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIOUB.  49$ 

soins  de  radministralion des  ponts  et  chaussées,  le  canal  de 
Nantes  à  Brest,  longtemps  abandonné,  a  été  remis  en  état  de 
navigation,  et  ce  canal  sert  aujourd'hui  non*seulement  au 
transport  des  charbons  iLorient  et  è  Brest,  mais  aux  transports 
des  engrais,  des  bois,  de  la  c\m\\  et  des  matériaux  de  con- 
struction ,  dont  le  commerce  s'est  ranimé  dès  que  la  navigation 
a  été  remise  en  activité. 

»  Bans  un  avenir  prochain,  le  chemin  de  fer  atteindra  les 
houillères  d*Ahun  et  livrera  sur  le  marché  de  Uoeliefori  des 
charbons  français  à  des  prix  peu  dififérents  de  ceux  des  houilles 
anglaises. 

»  Lf'S  charbons  livres  dans  les  ports  ik'  l'Océan  par  les 
houillères  de  la  Loire  ,  de  Saùne-ft  Loire  et  de  l'Allier,  ont  clé 
comparés  aux  bonnes  moyennes  de  Newcastle  et  de  Sunderland, 
et  ont  imprimé  à  toutes  les  parties  du  service  les  vitesses  aux- 
quelles on  était  liabitué  (  1  ). 

»  S'il  y  a  eu  quelques  tâtonnements,  s'il  s'f si  i)roduii  ([uel- 
ques  réclamations  basées  sur  la  nature  un  peu  friable  ou  par- 
fois im|)uie  de  (piebiues  livraisons,  ces  faits,  qui  se  produi- 
saient aussi  sous  le  régime  des  charbons  anglais ,  ont  été 
exceptionnels  et  disparaîtront  par  les  précautions  spéciales 
qui  ont  été  prises  depuis  et  par  l'emploi  des  charbons  agglo- 
mérés qui  présentent  plus  de  cohésion ,  de  pureté  et  de  régu- 
larité que  les  charbons  ordinaires. 

»  Enfin ,  les  ports  de  la  Hanche  ont  reçu  des  houillères  du 


(I)  En  conflrmatioD  des  assenions  de  N.  Bural,  qu'on  iiODS  pemielle 
de  cUnr  IVxtrail  suivnnt  du  Cmirrier  de  Lorient,  tfo»  noDS  trouvons  dans 
le  Constitutionnel  du  Kijuin  lS(i2. 

«  Lti  charbon  français  a  complclêuteni  rempluct;  le  churbuQ  anglaiâ  dans 
la  mariae  de  TÉlal.  Notre  port  reçoit  chaque  jour  plusieurs  chalands  de 
coBbusiiblo  des  mines  de  la  Loire,  qui  arrivent  par  les  canaux  el  les 
rivières  jusqa^à  Lorient,  sans  avoir  recours  an  Iransbordcnient.  Ainsi, 
le  prolrfènie  tant  controversé  de  rapprovisionnement  de  notre  narine  esl 
résolu  à  l'avantage  des  charbons  rranr.iis  qui  peuvent,  avec  quelques 
inodincalions  dans  les  appareils  de  chauffage ,  remptncer  dans  tontes  les 
condition':  le  combusiible  que  nous  tirions  d'Angleterre,  • 

TOME  XI.  3â 


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id6  MEVUE  ÊGONOmOUB, 

Nord  ei  du  Pas-de-Calais  des  GhariMiis  qui  ne  le  obdent  sous 
aucun  rapport  aux  meilleures  qualités  du  pays  de  Galles. 

n  L*eiu>embie  des  résultats  obtenus  par  la  flotte  et  les  arse- 
naux ,  depuis  dix-huit  mois  que  leur  alimentation  est  fournie 
par  les  houillères  françaises ,  n*a  laissé  subsister  aucun  doute. 
Grâce  aux  efforts  soutenus  de  radmlnistration  de  la  marine , 
tous  les  préjugés  sout  donc  effacés ,  et  nos  houillères  assurent 
les  services  du  pays,  quelles  que  soient  les  éventoalilOs  de 
ravenir. 

»  Lu  pareil  résultat  si  peu  connu,  et  Ton  peut  dire  s!  peu 
attendu ,  est  un  succôs  doublement  heureux  pour  l'administi-a* 
tiondela  marioe  qui  sut  l'organiser,  et  pour  les  houillères 

françaises  qui  y  participent. 

»  La  marine  transforme  successivement  ses  bâtiments  à  voiles 
en  bateaux  à  vapeur»  et  Ton  prévoit  l'époque  assez  prochaine 

où  ses  consommations  exigeront  fOO  et  300,000  tonnes  de 
cliui  bon.  Dès  îî  [irésenl,  on  peut  dire  que  !*s  houillt>rcs  fran- 
çaises sont  prêtes  à  livrer  ces  quantités,  t*t  qu  elles  se  disputent 
riioniiedr  des  li\ raisons,  quelquefois  un  peu  stérile  ;îu  point  de 
vue  liiianeici ,  mai.s  qu'elles  savent  apprécier  comme  une  re- 
coinmamlation  acquise  auprès  de  toutes  les  autres  clientèles. 

n  La  iiia line  impériale  a  encore  rendu  un  autic  service  aux 
houillères  franeaises,  elle  a  su  mettre  en  évidence  le  parti  (jue 
la  navigaliun  peut  tirer  des  charbons  agglomérés,  et  elle  a 
indiqué  aux  exploitants  comment  ces  agglomérés  devaient 
être  £ibriqné6. 

n  L*usage  des  agglomérés  8*est  rapidement  développé  pour  le 
chaufflige  des  locomotives ,  et  paraissait ,  au  contraire ,  devoir 
être  très  limité  pour  la  navigation.  Les  premiers  essais  faits  par 
la  marine  impériale  étaient  peu  favorables;  les  équipages 
avaient  été  incommodés  par  Todeur  que  répandaient  ces  agglo- 
mérés, chauffés  k  60  et  80  degrés  dans  les  soutes,  et  cette  odeur, 
qui  se  propageait  dans  toutes  les  parties  des  navires,  avait  même 
déterminé  des  passagers  à  se  faire  mettre  à  t^re.  Enfin ,  dans 
plusieurs  circonstances,  les  briquettes  ramollies  s'étaient  collées 
entre  elles  et  ne  formaient  plus  dans  les  soutes  qa*une  masse 
impossible  à  dégager. 


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ADMINISTIUTIVE  BT  JURIDIQUE.  497 

»  De  pareilles  expériences  devaieni  avoir  poar  résultat  uae 
grande  défiance  pour  les  charbons  agglomérés.  L*administration 
de  la  marine  a ,  dès  lors ,  fait  remarquer  aux  exploitants  que 
l*on  pouvait  fabriquer  les  agglomérés  non  plus  avec  des  brais 
gras,  c'est-à-^ire  contenant  encore  une  partie  des  huiles  lourdes 
du  goudron ,  mats  avec  des  brais  secs ,  moins  fusibles  et  à  peu 
de  chose  près  dépourvus  d*odear  :  elle  en  fit  même  préparer 
avec  des  résines. 

»  ^expérience  de  la  marine  a  démontré  la  nc^cessité  de  n'em- 
ployer «jut'  des  brais  secs  ou  résines  pour  la  fabrication  des 
ag({ioméréâ  qui  lui  sont  destinés.  L'industrie  pouvait  se  trouver 
embarrassée  pour  la  fabrication  de  ces  agglomérés,  en  présence 
d'environ  cinquante  brevets  qui  ont  tous  eu  la  prétention  de  se 
réserver  le  mo!io{:oîe  des  principes  de  cette  fabrication.  Mais  il 
y  a  pîiis  (le  npLix  ans  ,  le  Comité  des  IiouIIUtcs  a  ^;ignalé  la 
l)alo)ite  «le  Samuel  Dobré  prise  en  Angleterre  en  ISii  et  nijoiir- 
<riiiii  dans  le  domaine  publie ,  comme  le  point  de  <!é[)arl  (pie 
ks  exploitants  peuvent  adopter  pour  fabriquer  des  agglomérés 
au  brai  sec.  » 

A  ces  judicieuses  oiiseï  valions  de  M.  Burat  nous  n'ajouterons 
qu'un  mot,  c'est  qn  il  sera  d'aulaiit  plus  aisé  à  nos  houillères  do 
fabriquer  de  bons  agglomérés  avec  ia  méthode  anglaise,  que  ces 
agglomérés  sont  aujourd'hui  presque  exclusivement  employés 
par  les  Anglais  dans  leur  grande  navigation  à  vapeur ,  et  nous 
avons  pu  nous  assurer  nous-mème  par  nombre  de  voyages 
effectués  sur  les  steamers  anglais ,  et  entre  l*ttn  et  Taulre  tro- 
pique,  que  les  agglomérés  ne  dégageaient  aucune  odeur,  malgré 
rétévation  de  la  température  si  générale  sous  ces  brûlants 
climats. 

Si  la  production  houillère  de  la  France  a  été  à  tons  égards 
en  voie  de  développement  et  de  progrès  dans  ces  deux  der- 
nières années,  il  en  a  été  de  même  de  la  production  de  nos 
usines  métallurgiques,  surtout  des  usines  à  fer,  et  là-dessus,  la 
statistique  administrative  va  encore  nous  renseigner  utilement. 

Les  mines  et  minières  de  fer  occupent,  par  leur  nombre,  leur 
étendue  et  leur  production ,  le  second  rang  parmi  les  mines 
fruDçaises.  De  1853  k  1856,  ie  chiffre  de  l'extraction  est  totyours 


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498  REVUE  ÉCONOMIQUE, 

allé  croissant;  pour  1856,  il  dépassait  4,600,000  tonnes.  Mais 
en  1857,  18oS  et  18o9,  sans  douio  i)ar  suite  de  l'iiinnence  de  la 
crise  linancière  aairricaine,  (jui  a  eu  un  contre-coup  si  prononcr 
en  Europe ,  la  pioductiou  a  toujours  été  on  diminuant  cl  n'attei- 
gnait en  dernier  lieu,  c'cst-à-dirc  en  ls5f>,  que  la  moyenne  de 
la  production  des  deux  années  1 853-1 8o4,  soit  un  peu  plus  de 
3,500,000  tonnes.  Il  est  probable  que  Tintroduction  des  minerais 
étrangers,  tels  ({uc  ceux  de  l'île  d'Elbe,  de  la  Toscane  et  de 
l'Espagne,  que  consomment  depuis  1856  nombre  de  nos  hauls- 
iourneanx  du  Midi  et  des  départements  riverains  du  Rhdne,  a 
contribué  aussi  à  abaisser  le  cliilTi'o  de  production  des  mines  el 
minières  indigènes.  Enfin,  la  difiicuUé  des  transports  intérieurs 
entre  ici,  de  même  que  pour  nos  houillères,  comme  un  élément 
défavorable  limitant  notre  extraction. 

Le  prix  de  vente  du  minerai  brut  sur  les  baldes  de  la  mine  et 
celui  du  minerai  vendu  aux  usines  varie  souvent  de  1  à  iO ,  et 
toujours  au  moins  du  double  au  triple.  Dans  les  Landes ,  par 
exemple,  il  est  sur  le  carreau  de  la  mine  de  fr.  9,10  la  tonne, 
et  enrichi  par  la  préparation  mécanique  et  rendu  aux  usmes, 
de  fir.  33,40.  Dans  le  Bas-Rhin ,  le  prix  du  minerai  brut  est 
de  Tr.  3,^16  sur  le  carreau  de  la  mine,  et  de  36,70  au  pied  des 
fuurneaux. 

La  labi  ication  de  la  fonte  est  toujours  allée  croissant  de  1853 
à  1857.  En  1858,  elle  a  commencé  k  décroître  sous  l'influence 
de  la  crise  qui  a  ])esé  sur  louies  les  places  commeiviales  du 
nouveau  el  do  l'ancien  monde,  et  n'a  guère  dépassé  871,000 
tonnes,  un  peu  idus  que  la  production  de  4855.  En  1859,  la 
décroissance  est  encore  plus  grandi»  et  le  cbiffre  de  la  produc- 
tion n'atteint  plus  que  856,000  tonnes  ou  à  très  peu  près  le 
cbiffre  de  1855.  Mais,  suivant  l'exposé  de  la  situation  de  TEmpire, 
la  production  s'est  considérableraenl  relevée  en  1860,  oii  elle  est 
arrivée  au  cbiffre  de  880,000  tonnes  et,cni£61,  on  espérait 
atteindre  900,000  tonnes.  Ce  chiffre  est  encore  loin  de  celui  de 
4857,  le  plus  élevé  auquel  nous  soyons  parvenu ,  soit  99i»000 
tonnes  :  toutefois ,  devaot  la  progression  croissante  des  années 
1860et  1861,  comparéeaux  années  1858  et  1859,  on  ne  saurait  nier 
que  les  craintes  qu*avait  fait  concevoir  rappiicaiton  du  traité  de 


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ADMINISTRATIVE  KT  JtRlUIQLB.  499 

commerce  étaient  au  moins  exagôn'îGs,  et  si  hoUl^  production 
n'a  p!uR  atteint  celle  de  noire  meilleure  année,  1857,  c'est  pro- 
bablement p;irœ  que  la  plupart  do  nos  ^^randes  lignes  de  che- 
min (le  ler  sont  nnjourd'hni  aclievLt's  cl  ([ue  les  commandes 
énui  nie'.s  h  Inquelle  a  donné  lieu  leur  construclion  n*out  plus  eu 
de  raison  de  se  jn  adniro  (1). 

Dans  tous  les  uas,  noire  production  do  IStîl ,  comparée  à  celle 
de  1851,  est  juste  le  double,  cl  parlant  comme  pour  la  produc- 
tion de  nos  houillères,  celle  de  nos  usines  métallurf;i(iues  a 
doublé  en  dix  ans.  Ces  chillVes  ont  leur  élociuence  et  ténioi- 
giienl  avant  tout  d'un  fait,  c'est  que  la  situation  industrielle  de 
la  France,  au  moins  pour  ce  qui  concerne  la  production  de  la 
bouille  et  da  fer ,  ces  deux  grands  agents  de  tout  progrès  maté* 
riel ,  D*est  nnllement  désespérée ,  comme  voulail  nous  le  fsire 
croire  une  classe  drt  pessimistes. 

Les  chiffres  que  nous  avons  indiqués  pour  la  production  eu 
fonte  de  nos  usines  sidérurgiques  comprenueni  aussi  bien  la 
fonte  de  moulage  que  celle  de  forge ,  la  fonte  au  bois  que  celle 
au  coke.  La  production  de  cette  dernière  tend  à  augmenter , . 
tandis  que  celle  de  la  seconde  diminue  ou  du  moins  reste 
stationnaire ,  limitée  par  les  ressources  forestières  du  pays. 

La  proportion  actuelle  de  Tune  et  de  l'autre  fonte  dans  le 
chiflie  loia)  de  la  fabrication  est  d'environ  2  de  fonte  au  coke 
pour  1  de  fonte  au  bois.  Autrefois,  c'était  la  fabrication  au  bois 
qui  l'emportait.  Ainsi,  en  1S47,  nos  usines  à  fer  produisaient 
environ  7  de  fonte  au  bois  pour  5  de  fonte  au  coke.  C'est  à 
partir  de  1^52  seulement  que  le  chiffre  de  la  production  au 
coke  a  ijrûvaîu. 

Les  prix  de  l'une  et  lautre  fonte  ont  toujours  été  détlinant 
depuis  lHnr> ,  ^au^  quelques  variations  ,  et  ils  étaient  moyenne- 
ment en  iS'o'J  du  fr.  U,73  le  quintal  de  100  kilog.  pour  la  fonte 
au  bois  cl  fr  11,21  pour  la  fonte  au  coke. 

En  consullanl  les  difiérciits  tableaux  puMIrs  par  le  ficsumé 


(I  )  Dans  le  chiffre  total  du  poids  des  fers  produits  la  houille,  chilTro 
qui  M.ra  d  inn  '  [ilus  loin  ,  le  poids  des  raiis  entre  au  moins  pour  le  liera  el 
parfois  pour  plus  d«  la  moilié. 


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500  RBVUE  ÉCONOMiaUE* 

des  tnmvsc  ftatUUques  ^  on  voit  que  la  production  de  la  fonte 
en  France  s'est  accrue  en  40  ans,  de  1819  à  1859,  dans  le  rap- 
port de  1  à  8;  la  progression  a  tonjoui's  été  croissant  et  il  n)i  a 
eu  de  diminution  qu'aux  époques  de  crise  politique ,  oomme 
en  1830  et  1848  »  ou  aux  époques  de  crise  commerciale,  comme 
en  1857-58. 

Le  mouvement  de  la  production  du  fer  a  naturellement  suivi 
celui  de  la  production  de  la  fonte.  Pour  ne  s'en  tenir  qu'à  ces 
dernières  aiiiit'r's.  1  a  s-nns  cesse  augmenté  df  lsi»3  à  IN.Mî  et 
diiiiiiiiK''  toujours  ilavantn^'e  de  185«Jà  1X59.  Dans  celle  deruirr»^ 
année,  le  chiffre  n'iliiii  que  de  h20,OUU  loum-s;  niais ,  d'aptr-s 
l'Exposé  de  la  situation  de  rEni|)ire,  la  faln-iealiuH  en  18(»()  y 
atteint  560,0OU  tonnes  et  en  1861  ,  573,000  ,  nn  peu  pins  (]u'en 
l'année  jusqiie  lîi  la  plus  florissante,  celle  de  Dansées 
chiAres  sont  compris  les  fers  de  toute  sorte  ;  fer  marchand,  fer 
pour  acier,  tôles,  rails ,  etc. 

Le  prix  du  fer  au  charbon  de  bois  a  augmenté  de  1853  à  1856; 
il  est  ensuite  toujours  descendu  et  il  n'était  plus  en  1859  que  de 
fr.  43,40. 

Le  fer  aux  deux  combustibles  a  suivi  toutes  les  variations  du 
fer  au  charbon  de  bois .  et  s'en  est  d'ailleurs  très-peu  écarté 
pour  la  prix  qui  était  en  1859  de  Ar.  41,03. 

Les  fers  k  la  bouille  ont  vu  leur  prix  aller  en  progression 
croissante  jusqu*en  1856,  époque  où  ils  ont  commencé  à  baisser. 
Le  prix  moyen  n*était  plus  que  de  fr.  S7,91  en  1859. 

Aujourd'hui  1/8  seulement  de  la  fabrication  a  lieu  au  char* 
bon  de  bois  i/16  par  la  mrihode  mixte  (houille,  coke  et 
charbon  végétal);  tout  le  reste  est  fabriqué  au  coke  et  la 
houille.  Dans  tous  les  cas  ,  noire  production  plus  que  doublée 
en  10  ans .  et  le  chiflTre  de  la  labrieation  dépassant,  en  IsiJl, 
le  maximum  atteint  jusque  là,  sont  des  arguments  vielorienx 
que  roii  peut  opposer  à  ceux  fjui  prétendent  encore  que  la 
France  ne  peut  voler  de  ses  propres  ailes,  eii  industrie  s'entend, 
ei  que  le  traité  de  ronimcrce  doit  amener  la  ruine  inévitable 
de  toutes  nos  usines  sidérurgiques.  S'il  y  a  eu  quelques  blessés 
dans  la  lutie,  si  quelques  établissements  se  sont  trouvés  lésés, 
nous  en  avons  donné  les  raisons  dans  notre  précédent  ariicie, 


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ADMINISTRATIVE  ET  JURiniQLE.  801 

ot  dans  tous  les  cas,  il  n'y  a  de  progrès  qu'à  ce  prix.  Oii  en 
spiaient  les  cliemins  de  fer,  si  l'on  eiU  écoulé  les  maîtreii  do 
[ii  tsie,  les  entrepreneurs  de  diligencos,  eî  le  chœur  de  messieurs 
les  hôteliers  et  aubergistes?  Où  en  serait  la  navigation  à  vapeur, 
si  l'on  eiU  donné  raison  aax  caboteurs  et  même  aux  niariiis 
de  long  cours.  C'est  une  loi  fatale ,  et  il  faut  s'y  résigner  :  le 
bien  de  tous  ne  se  fait  pas  sans  le  mai  de  quelques-uns  ;  heureux 
quand  on  peut  largement  indemniser  ou  reporter  utilement 
ailleurs  ceux  que  la  mardie  brutale  du  progrès  a  violemmeni 
rejetés  de  l*ornière  où  ils  s'endormaient  avec  trop  de  confiance. 

La  production  des  métaux  antres  que  le  fer«  c'est-à-dire  le 
cuivre ,  le  plomb,  Targent  et  accessoii'ement  Tor,  le  zinc,  enfin 
rétain ,  l'antimoine  et  le  manganiïse  dont  les  minerais  s'em- 
ploient le  plus  souvent  à  l'état  naturel ,  ou  après  avoir  subi  sur 
place  un  premier  traitement,  n'offre  pas  pour  la  France  un 
tableau  aussi  satisfaisant  que  celui  de  la  production  de  nos 
houillères  et  de  nos  usines  sidérurgiques.  Cependant  la  produc- 
tion du  cuivre  et  celte  du  plomb  et  de  Targeni  va  toujours  en 
progression  ascendante.  Pour  te  cuivre,  la  plus  grande  partie 
nous  arrive  du  Chili  à  Pétat  de  minerai  exceptionnolleniont 
riche ,  ou  de  métal  brut  et  matte  que  nous  fondons  et  aiTiuons 
avec  de  vieux  cuivres ,  pour  entreprendre  ensuite  le  laminage. 
Quant  au  plomb  et  h  Targeni,  nous  recevons  également  b  s 
métaux  et  les  minerais  de  l'étranger,  notamment  de  l'Espagne, 
mais  nous  avons  en  Ki  ance  les  mines  de  Largentière,  dans  les 
Ilautes-Alpes ;  Viziile,  dans  Tlsî^re;  Canioulf-s .  dans  leCard; 
Vialas,  dans  la  Lozère;  Pontgibaud,  ilaus  le  Puy  de  Dùme; 
Poullaouen  oi  Uuclguel,  dans  lo  !•  iuihi<'re  (on  peut  en  donner 
la  liste  complète,  elle  n'e>t  [vas  trop  longue) ,  iiui  contribuent 
pour  une  certaine  part  à  la  cuu^oinmati'jii  indigène. 

L'or  est  tiré  des  minerais  de  plomb  qui  le  contiennent  avec 
l'argeni;  on  l'extrait  aussi  de  quebjues  sables  de  rivières,  prin- 
cipalement ceux  du  Bhiu,  mais  c'est  une  industrie  qui  diminue 
de  jour  en  jour  et  Torpaltleur  passe  de  plus  en  plus  en  France 
à  l'état  de  type  légendaire. 
^  La  production  du  minerai  de  manganèse,  qui  sert,  comme 
pn  le  sait,  dans  les  fabriques  de  produits  chimiques;  celle  du 


REVUE  ÊCONOHIQOE, 

minerai  d*amimoine  dont  le  métal,  entre  autres  usages,  pst 
allié  au  plomb  pour  les  caractères  d'imprimerie  ,  enfin  celle  du 
zinc  qui,  depuis  quelques  années,  a  pris  en  Belgique  el  en  Espagne 
une  si  grande  extension,  mais  qui  se  limite  aujourd'liui  en 
France  à  un  seul  déparluinent ,  celui  du  Gard,  complètent  le 
bilan  de  notre  production  en  métuux  autre.s  que  le  fer.  Les 
quantités  produites  de  tous  ces  métaux,  hormis  celles  du  i)lomb 
et  de  l'argent,  sont  très-faibles;  elles  se  résument aiusi , en 
nombres  ronds,  pour  1859  : 

Plomb  et  litbarge,  410,000     q.  m. 

Cuivre,  88,300      »  » 

Minerai  de  manganèse,  67,200      »  é 

»      d*aDtimoine,  6,700      »  » 

Zinc,  1,700      »  » 

Or  fin ,  grammes,  76,600 

Argent,  kilogrammes,  46,600 

La  production  du  zinc  est  toujours  allée  décroissant  depuis 
i^T;  elle  était  en  18S6  pres(iue  triple  de  ce  qu'elle  est  aujour- 
d'hui. La  fabrication  dans  le  département  du  Gard  ne  date  que 
de  1855.  Autrefois,  on  produisait  ce  métal  dans  l'Isère,  aux 
usines  de  Vienne,  avec  le  minerai  de  la  localité. 

Re.wmé  des  travaux  statistiques  hi^uale  une  mine  dViain 
exploitée  dans  le  Morbiiiau ,  mais  ne  dit  pas  ce  que  devient  le 
minerai. 

Quant  à  l'antimoine,  les  principaux  départem^nis  prodiic- 
iPiirs  sont  la  Corse,  le  Cantal  et  la  llaute-Loiie.  Dans  ces  deux 
derniers,  le  minerai  est  fondu  sur  place  dans  des  pots,  par  la 
vieille  mélhode.  En  Corse,  on  préfère  l'expédier  à  Marseille  où 
on  le  traite  dans  une  usine,  autrefois  très-fiorissante.  il  y  avait 
aussi  à  Mais,  en  1852,  une  usine  marchant  comme  celle  de 
Marseille  et  traitant  le  minerai  de  la  Lozère. 

En  somme,  bien  que  la  production  des  mines  métalliques 
françaises  ait  plus  que  doublé  depuis  dix  ans ,  la  France  doit 
toujours  demander  à  Tétranger  la  presque  totalité  des  métaux 
usuels  nécessaires  à  sa  consommation.  Elle  ne  peut  se  suffire 
que  pour  le  fer.  Cette  infériorité  s*expHque-t-6]le  bien,  comme 
)e  dit  M.  le  ministre  des  travaux  publics  dans  son  rapport  à 


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ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIQUE.  503 

l*Empereur,  en  lui  présentant  le  Résumé  des  travatix  statUliques 
relatifs  à  Tindustrie  minérale,  par  la  situation  et  le  mode  de  gise- 
ment  de  la  plupart  de  nos  j;îtes  mélallifîîres  qui  rendent  l'exploi- 
laiion  tout  li  la  fois  difficile  rt  coûteuse?  IS'est-ee  pas  lîi,  au 
contraire,  le  cas  de  toutes  les  mines  métalliques  en  Europe  commo 
m  Asie  et  en  Amérique,  et  Texploitation  d'une  mine  de  métanx 
ne  se  piésente-l-elle  pas  immédiatement  aux  yeux  de  l'homme 
le  plus  ignorant  comme  située  en  pays  de  montagnes,  sur  des 
points  isolés,  d  un  accès  difficile?  C'est  là,  en  eff'et,  la  vérité 
et  nous  ne  pourrions  être  mieux  partagés  en  France  dans  la 
position  de  nos  mines  métalliques.  Le  soulèvement  des  grandes 
chaînes  de  monla^ncs,  l'apparition  des  roches  éruiuives  ont 
produit  dans  le  sol  des-  tissures  où  les  liions  métalliques  se  sont 
déposés  et  partaut  ces  filons  doivent  toujours  se  rencontrer, 
sauf  de  très-rares  exceptions ,  en  pays  montagneux  et  agrestes. 

Aq  point  de  vue  de  la  richesse  de  ces  mines ,  de  leur  mode 
de  gisement,  nous  sommes  égalemmil  dans  le  même  cas  k  peu 
près  que  tantd*autres  pays  métallifères,  TAIlemagne,  TEspagne, 
ritaiie.  Si  nous  n'avons  rien  foit  chez  nous,  ou  presque  rien , 
c'est  faute  de  courage  et  de  patience ,  foute  aussi  d'une  bonne 
organisation  de  nos  Sociétés  industrielles  (1  ).  Mais  il  y  a  aussi 
beaucoup  d'autres  raisons  qui  ont  également  paralysé  Texploi- 
tation  de  nos  mines  métallifères.  Ce  sont,  comme  on  le  sait, 
les  entraves  apportées  par  la  loi,  au  libre  développement  de 
notre  industrie  minérale,  la  difficulté  des  transports,  etc. 
Dans  un  prochain  article  nous  reviendrons  d'une  manière 
complète  sur  ce  sujet,  nous  voulons  dire  Texploitation  de  nos 
mines  métalliques ,  que  nous  n'avons  pu  qu'effleurer  jusqu'ici , 
à  cause  de  l'abondance  des  matières  quil  nous  fallait  traiter. 

(!)  Ë(i  juillet  Ibim,  le  gouverocmcnl ,  pour  meure  un  freïD  au  déborde • 
nent  de»  SociéMa  de  tous  genres,  fli  la  loi  que  l'on  connaît  sur  lei  Socidtda 
en  comnandile.  Elle  a  arrêté  le  mal ,  mala  ansai  aiofultèremant  panlyaé 
l'essor  des  grandes  entreprises.  Aojonrd'hnl ,  pour  redonner  «n  peu  de  vie  h 

rindostrie  française,  on  propose  les  Sœiitis  à  responsabilité  limitée ,  qui 
limitcronl  si  bien  que  personne  n'en  voudra.  Toujours  la  réglenientation  , 
l'excès  d'entraves  .  su  lieu  de  la  liberté  qui  an  demeoranl  est  moins  dange- 
reuse qu'on  ne  croil.   


RBVUfi  ÊCOMOinQCB , 


in. 

VAiiïïE  JURIDIQUE. 

Des  ïDdecuniiéti  de  Murl'ace.  Jurisprudence  des  cour:»  de  Lyuo  vi  de  Grenoble. 
—  De  h  nouveUe  loi  Mr  l«t  bm«t». 

La  question  des  indemnités  de  surface  que  nous  avons  com- 
meneé  de  irailer  dans  notre  précédente  revue,  formera  encore 
le  sujet  principal  de  notre  partie  juridiciue. 

En  dépit  d'une  interprétation  contraire,  pendant  plus  de  qua- 
rante ans,  de  tous  les  tribunaux  appelés  à  appliquer  la  loi  des 
raines,  on  veut  maintenant  faire  payer  au  double  de  leur  vâlour 
les  dommages  involontaires  causés  ii  la  surface  par  l'exploi- 
tation, tandis  que  ta  loi  n*a  réservé  la  double  indemnité,  comme 
Ta  toujours  fort  bien  fait  observer  le  comité  des  houi^^res,  qu'à 
Texproprialion  résultant  de  la  volonté  ou  de  l'initiative  de 
Texploitant. 

La  iutte  engagée  entre  les  concessionnaires  de  mines  et  les 
propriétaires  de  la  surface  a  pris,  on  peut  le  dire,  naissance  dhs 
les  premiers  jours  de  la  p)  oniulgalion  de  la  loi  dos  miiu  s.  Des 
proct's  nombreux  ou  ont  ùlé  la  conséquence ,  ot  toujours  il  avait 
l'ic  n'<,'lr  que  les  domniii^( s  provouanl  du  t'ait  de  lexposilion 
souterraujo  sor;iioul  p:iyôs  à  li-ur  simple  valeur. 

Récemment  encore,  la  loi  a  été  interprétée  dans  le  sens  (}ue 
toute  notre  magistrature  sans  exception  lui  attiilmait  depuis 
quarante  ans  (I),  par  le  Triltunal  de  Saiiit-l''liontie  et  par  la 
Cour  de  Lyon  ,  à  l'occasion  des  dommages  éprouvés  par  le  sieur 
T*ras,  propriétaire  de  la  surface  sur  le  périmètre  concédé  îi  la 
Compainiie  anoiiynie  des  Mines  de  la  Loire ,  et  exigeant  que 
cette  Compagnie  fit  l'acquisition  de  ses  proi^riétés  endommagées 
et  qu'elle  les  lui  payât  au  double  de  leur  valair. 


(I)  Ce  n'esi  que  du  Isîs  que  date  la  divergence  d'opinion  de  notre 
magistrature  ^av  l'nuerprctation  do»  ras  de  double  et  de  einiple  tadennilé. 


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ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIQUE.  80S 

La  Cour  de  cassalion ,  liée  par  un  précédent  regrettable,  a 
cassé  Parrèl  de  la  Cour  de  Lyon  et  renvoyé  la  cause  devant  celle 
de  Grenoble  où  elle  a  été  de  nouveau  plaidôe  et  jugée  dans  le 

même  sens. 

Nous  transcrivons  ci-après  les  principaux  considérants  de 
l'arrêt  de  la  Cour  de  Grenoble ,  rendu  le  20  mars  186!  devant 
les  Clianihi  es  civiles  réunies.  Ils  résument  in's-npttcment  les 
droits  cotjcr'dés  a«ix  exploitants  par  la  loi  du  iM  avril  ISlO. 

0  Attcniln  que  1rs  articU'.s  138i  et  1119  du  Code  .Napo!Ao:i, 
en  distiosani  ijue  tout  fait  iiueluonque  de  l'Iiouinie  qui  cause  à 
autrui  un  dominrii^e  oMi^^e  celui  par  la  faute  dmiuel  il  est  arrivé 
à  le  réparer,  et  que  les  doumiages-intcrèts  dus  sont  de  la  perte 
éprouvée  et  du  {^'aiu  dont  on  a  été  privé,  ont  erré  une  règle 
générale  de  droit  qui  ^'aranlil  la  réparation  couiplMe  du  préju- 
dice causé ,  et  qui  doit  être  suivie  dans  tous  les  cas  uù  il  n'y  a 
pas  été  dérogé  par  une  convention  ou  une  loi  spéciale; 

....  9  Attendu  quHt  n*est  pas  douteux  que  la  loi  du  2i  avril  1810. 
concernant  les  mines,  les  minières  et  les  caiTières,  est  une  loi 
spéciale,  et  que  les  obligations  imposées  au  concessionnaire 
d*nne  mine,  par  les  articles  43  et  44  de  cette  loi.  de  payer  au 
propriétaire  de  la  surface  le  double  du  revenu ,  et  même  d^ac- 
quérir  cette  surface  en  en  payant  au  double  sa  valeur,  ne  soient 
des  obligations  exceptionnelles,  exorbitantes,  en  dehors  du 
droit  commun,  et  qui,  par  conséquent,  doivent  être  restreintes 
et  non  étendues; 

»  Attendu  que  les  termes  des  deux  paragraphes  qui  compo- 
sent l'article  43  expriment  de  la  manière  la  plus  positive  et  la 
plus  claire  qu'il  n'a  en  vae  que  les  travaux  faits  sur  le  terrain  ou 
la  surface  du  sol  et  les  indemnités  dues  aux  propriétaires  de 
^ette  surface  pour  les  dommages  causés  par  ces  liavaux  ; 

»  Attendu  (iiie  toutes  les  expressions  de  l'article  tl ,  qui  n'est 
(jue  la  suite  et  le  corollaire  de  l'arlirle  m .  ne  sont  ni  moins 
claires  ni  moins  formelles  pour  démontrer  (|n'il  ne  s'applique 
qu'à  l'occupation  de  la  surface,  à  la  privation  de  la  jouissance 
et  du  revenu  de  cette  surface  et  aux  travaux  qui  en  empêchent 
la  culture  ; 

»  Aueudu ,  eu  outre,  que,  soil  dans  l'ariicle  45  de  la  loi  de 


$06  REVUE  ÉCONOMIQUE  , 

1810,  qui  ne  soumet  de-ix  concessionnaires  voisins  qu'à  Tin- 
demnilé  du  droit  commun;  soit  dans  le  laii  que  le  propriétaire 
du  dessus,  qui  cnnse  les  dommages  au  propriétaire  de  la  raine, 
n'est  tenu  que  de  cette  indemnité ,  alors  cependant  qu'il  devrait 
y  avoir  réciprocité ,  on  Irouve  une  preuve  de  plus  que  le  légis- 
lateur, pour  les  dommages  causés  par  les  travaux  souierralns, 
n'a  pas  voulu  déroger  au  droit  commun  ; 

»  Attendu  que,  s*il  est  vrai,  comme  Tout  dit  la  Gour  de  cas- 
sation et  les  Cours  impériales,  qui  ont  appliqué  Tarticle  U  aux 
dommages  causés  par  Fexploitation  de  la  mine,  qu'il  y  a  dé- 
possession dans  ce  cas  comme  dans  celui  de  Toccupation  de  U 
surface,  il  ne  saurait  être  également  vrai  qn*il  n*y  a  pas  lieu  de 
distinguer ,  comme  rajoutent  ces  Cours ,  qu'autant  quil  serait 
démontré  à  priori  que  le  législateur  n*a  pas  distingué,  et  quil 
est  permis  d'étendre  le  cas  qu'il  a  formellement  prévu  à  celui 
qu'il  n'a  pas  prévu;  iiiais  (}Li\uaiL  au  tuiiicaire  démontré  et 
recoîiiju  qu'il  s'agit  ici  do  rai)|)lieaiioii  d'une  loi  spéciale  qui 
doit  être  restreinte,  non-seulement  [jurce  que  son  extcii.MOu 
est  défendue  par  le  droit  d'une  manière  absolue  ,  mais  ciu  ore 
parce  que  cette  loi  spéciale  renferme  des  dispositions  qui 
prouvent  qu'elle  a  distingué  elle-même,  les  principes  les  plus 
certains  autorisent  k  dire ,  avec  le  respect  dù  aux  décisions  de 
la  Cour  souveraine,  que  c'est  conlrairenienl  à  ces  princii)es  et  à 
la  loi  qu'elle  n'a  pas  admis  une  distinction  faite  par  la  loi 
elle-même  ; 

»  Attendu ,  enfin,  qu'il  n'y  a  rien,  dans  les  discussions  qui 
ont  préparé  la  loi  de  1810,  qui  soit  contraire  à  cette  solution; 
que  la  manière  dont  elle  a  été  généralement  appliquée  et 
exécutée  pendant  plus  de  trente  ans,  et  qui  a  été  cause,  sans 
doute,  que  Pras  n*avait  pas  d*abord  réclamé  la  double  indem- 
nité; que  la  manière  dont  elle  Test  en  Belgique,  o(h  elle  a  été 
adoptée,  sont  autant  de  puissantes  raisons  pour  décider  que 
cette  loi  a  distingué ,  et  que  la  distinction  qu'elle  a  faite  enue 
les  travaux  à  la  surface  et  les  travaux  souterrains  est  tout 
îi  la  fuis  dans  lu  lettre  et  l'esprit  de  cette  loi; 

«  Par  ces  motifs  ,  etc.  » 

L'arrêt  de  la  Cour  de  Grenoble  a^ani  été  déféré  par  le  sieur 


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ADMINISTHATIVe  ET  JURlltlUlK.  807 

Pra.N  à  hi  Cour  de  casiatioa,  lalFaire  doit  être  porléo  pai- la  Cour 
souvoraiiio  Jnvant  les  Chambres  rt'uniHs.  Nous  laisoiis  des  vœux 
pour  que  la  décision  qui  va  tixer  la  jui  isprudence  d'une  manière 
définilivc  donne  satisfaclioii  aux  réclamations  et  aux  intérêts 
des  exploitants.  Une  solution  contraire  à  celle  des  arrêts  des 
Coup  de  Lyon  et  de  Grenoble  exposerait  nos  houillères  à  des 
sacrifices  incalculables  et  limiterait  et  rendrait  incertains  tous 
leurs  travaux. 

Les  exploitants  des  mines  de  la  Loire  ne  sont  pas  seuls  Inté- 
ressés, du  reste ,  dans  la  question  ;  tous  nos  exploitants  le  sont 
également,  et  tout  récemment  la  Compagnie  des  fonderies  et 
forges  d*Alals  s^esl  pourvue  auprto  de  la  Cour  de  cassation 
contre  un  arrêt  de  la  Cour  de  Nismes  qai,  jugeant  contrairement 
è  la  jurisprudence  des  Cours  de  Lyon  et  de  Grenoble,  mainte- 
nait la  double  indemnité  dans  tous  les  cas. 

Nous  avons  indiqué  dans  noire  précédente  Revue  quelques- 
unes  des  observations  si  saisissantes  préscnircs  5  la  Cour 
suprême  par  M.  Paravey,  ancien  conseiller  d'État,  l'un  des 
administrateurs  de  la  Société  des  fonderies  et  forges  d*Alais. 
Nous  espérons  avec  lui  que  la  Cour  de  cassation  révisera  sa 
prfmière  jurisprudence,  et  donnera  enfin  raison ,  non-seule- 
ment aux  exploitants,  mais  enroro  h  la  magistrature,  au  bar- 
reau ,  à  l'administration  ,  à  Topinion  publique  rntin  (|ui  se  sont 
prononcis  eu  leur  faveur  avec  une  imiiosante  majorité. 

Il  est  une  autre  (piestion  qui,  uon  moins  que  eelle  de  la 
double  indemnité,  préoccupe  nus  exploitants  do  mines  et  en 
général  tons  nos  industri*  Is  :  c'est  celle  des  ijrevcts  d'inven- 
lion  ,  et  à  ce  litre  nous  devons  en  dire  au  moins  quelques  mots 
dans  celle  partie  de  noire  Revue.  Nous  ne  aavoiis  ce  que  nous 
préparc  la  prochaine  loi  sur  les  brevets,  qu'on  élabore  en  ce 
moment ,  mais  nous  savons  que  la  loi  actuelle  est  fiscale  ,  im- 
morale (  disons-le  franchement),  et  ne  garantit  les  intérêts  de 
personne.  Elle  est  fiscale  en  ce  qu*on  ne  demande  &  Tinventeur 
qu'une  somme  d*argent  en  retour  de  laquelle  on  lui  délivre  un 
brevet,  sans  même  prendre  connaissance  de  ce  qu*ll  a  inventé, 
et  s'assurer  s'il  est  bien  ou  non  inventeur,  comme  il  le  dit; 
elle  est  immorale  en  ce  que  le  public  qui  n'y  connaît  rien  et  dont 


iM)8  RSVUB  tSXAmWHffX, 

rédocation  n*est  pas  faite  au  point  de  vue  de  Télude  des  lois, 
est  toujours  trompé  par  la  vue  d\in  brevet,  et  sans  s^arrèter  au 
cabalistique  s.  g.  d.  g. ,  regarde  toujours  un  inventeur  comme 
un  homme  de  génie ,  sacré  et  reconnu  par  l*Élat.  A  cet  inven- 
teur le  bon  et  crédule  public  remet  queIqu<«fois  sa  fortune,  et 
s^étonne  de  ne  pas  ia  voir  décupler  dans  Texploîtation  du  nou- 
veau procédé.  Enfin ,  nous  disons  que  la  loi  actuelle  sur  les 
brevets  ne  garantit  les  intérêts  de  personne ,  pas  plus  ceux  des 
inventeurs  sérieux  qu*eUe  lèse  la  plupart  du  temps ,  en  ne  les 
protégeant  pas  efficacement  contre  les  plagiaires .  qun  ceux  des 
Compagnies  industrielles  atixiim  ltcs  le  corps  des  brevets  vient 
souvent  à  tout  propos  susciter  des  procès  sur  telle  et  telle  opé- 
ration dont  ils  prétendent  avoir  le  monopole,  alors  que  depuis 
vingt  et  trente  ans ,  et  quelquefois  depuis  des  siècles,  «Ile  est 
tombée  dans  le  domaine  public. 

A  Dieu  ne  plnisr  que  l'on  pùl  croire  (|ue  nous  venions  rions 
élfiver  i(  i  contre  tous  les  inveiiti  nis.  Nous  croyons  que  la  pro- 
priété d'une  invniion  est  iuh'  |>i'upriété  comme  la  propriété 
littéraire  ou  arli5ti(iuc;  niais  d  iie  propriété  demande  à  être 
étal)! il!  sur  d'autres  bases  qu'elle  ne  l'a  été  jusqu'ici. 

Depuis  nombre  d'années  .  avec  le  progrès  industriel  qui 
caractérise  notre  époque  ,  une  foule  de  gens  sans  éducaiiua 
scientifique  préalable  se  î-oni,  de  leur  propre  autorité,  déclarés 
inventeurs  :  ceux-ci  ont  imaginé  des  procédés  nouveaux  pour 
febrlquer  Tacier,  cenx-là  pour  préparer  le  coke,  ou  bien  encore 
les  agglomérés,  ceux-ci  ont  inventé  une  nouvelle  machine  St  air, 
à  gaz,  ou  le  moyen  de  briller  économiquement  la  fumée  sous 
les  chaudières  à  vapeur.  L*Ëtat  les  a  tous  patronés ,  tous  dé- 
clarés hommes  de  génie  en  leur  délivrant  leur  brevet  dlnven- 
teur.  Et  ces  messieurs  s*en  sont  allés  le  nez  au  vent,  flairant 
les  industries  auxquelles  on  pourrait  faire  des  procès  de 
contrefaçon  et  qui  composeraient  avec  eux  pour  s*éviler  des 
désagréments. 

Encore  une  fois  ce  n'est  pas  lù  te  cas  de  tous  les  inventeurs  ; 
mais,  nous  ne  craignons  pas  de  le  dire,  c'est  le  cas  du  plus 
grand  nombre,  et  il  serait  temps,  au  nom  de  la  moralité  pu- 
blique, au  nom  de  la  sécurité  des  industriels,  de  la  sauvegarde 


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ADMllilSnUTtVB  ET  JOIUDIQUK.  jH)9 

môme  des  inventeurs  de  talent ,  qu'un  pareil  étal  de  choses  eût 
une  fin.  La  loi  que  Ton  rirépare  fera-t-elle  cesser  le  mal,  nous 
osons  l*espérer.  Dans  tous  les  cas ,  les  inconvénients  que  nous 
avons  signalés  existent,  et  plus  d'un  étt  ceux  qui  liront  ces 
lignes, industriels, fabricants,  manufocturiers,  pourraient, au 
tiesoin,  confirmer  les  faits  que  nous  venons  d'avancer. 

La  propriété  de  Tinventenr  n*est  malheureusement  pas  une 
propriété  aussi  facile  à  établir  que  la  propriété  foncière;  de 
plus,  ni  Archimède  pour  sa  vis,  ni  VVati  pour  ses  merveilleux 
perrcctionnenienls  apportés  à  la  machine  à  vapeur,  ni  notre 
grand  Se<(uin  pour  sa  chaudière  tubulaire,  ni  Stephenson  pour 
son  jnt  de  vapeur ,  ni  Daguerre  pour  son  admirable  inveniion , 
n'ont  jamais  élé  brevelés.  Mais  nous  voilà  dans  un  ordre  philo- 
tophiqao  d'idées  qui  sort  du  cadre  de  cette  Hoviie,  et  comme 
nous  n'av(»ii<  pns  voix  dfMibf'Tnlivt"^  au  conclave,  nous  laisserons 
à  la  conimiision  cliarjat'c  de  pi  éparei-  Ir  nouveau  projet  de  loi 
sur  les  brevets  le  soin  de  jn^'er  eu  deiiiicr  lessort,  et  de 
réM)U(lre,  au  mieux  des  intérêis  itu  ipio(iues  du  public  et  de 
rinventeur,  la  diilicile  question  qui  vient  de  nous  occuper  un 
moment. 


RiiSUMÉ. 

Avant  de  cidre  ce  second  article,  résumons  rapidement  ce  que 
nous  avons  dit. 

Au  point  de  vue  économique  des  transports  nous  avons  dé- 
montré rinsuflfisance  sur  quelques  chemins  de  fer  du  matériel 
destiné  à  la  circulation  des  houilles.  Le  remède  le  plus  certain 
à  ce  fâcheux  état  de  choses  est  la  suppression  des  larift  de  navi- 
gation  et  Tamélioratlon  des  voies  navigables,  pour  opposer 
utilement  les  canaux  au  chemin  de  fer,  les  mettre  les  uns  et  les 
antres  en  concurrence  pour  le  transport  des  matières  encom- 
brantes et  abaisser  partout  les  tarifs  des  voies  ferrées. 

Nous  avons  signalé  Tadjudicatlon  et  la  concession  de  nouvelles 
lignes,  la  création  prochaine  de  nouveaux  embranchements, 
en  nn  mot  Tachèvement  successif,  bien  que  toujours  lent. 


510        REVUE  ÉCONOMIQUE,  AUMIMSTRATIVE  ET  JLKlDiQUB. 

de  noire  réseau.  Nous  n'avons  pas  oublié  les  transports  mari- 
times qui  intéressent  également  noire  industrie  minérale ,  et 
nous  tiendrons  nos  lecteurs  au  courant,  dans  nos  prochains 
articles,  des  résultats  qa*aura  produits  Tenquète  sur  la  marine 
marchande. 

La  partie  administrative  de  notre  Revue  a  été  cette  fois  presque 
toute  statistique.  Le  Résumé  des  travaux  publics  par  Tadminis- 
tration  des  mines  sur  Tindustrie  minérale  du  pays ,  résumé  que 
nous  avons  commenté,  a  démontré  que  nos  houillères  et  nos 
usines  sidérurgiques  étaient  en  progrès  constants,  même  depuis 
Tapplication  du  traité  de  commerce. 

Au  sujet  de  nos  mines  indigènes,  nous  avons  signalé  un  acte 
de  justice  qui  s'est  fait  peut-êti'c  un  peu  Uup  uUendre  ,  celui  de 
l'admission  des  houilles  iranyaises  dans  la  lourniLure  de  la 
marine  impériale. 

Abordant  enliii  l'étude  statistique  de  nos  mines  métalliques, 
nous  avons  ,  tout  en  rappelant  le  progrès  accompli  pendant  ces 
dix  dernières  années  ,  indi(jué  notre  infériorité  navrante  dans 
la  production  de  métaux  usuels  autres  que  le  fer.  Nous  revien- 
drons sur  celte  question  comme  sur  beaucoup  d'autres  et 
étudierons  les  moyens  de  donner  un  peu  de  vie  et  d'activité  à 
nos  mines  métalliques  qui  furent  jadis  si  productives. 

Passant  de  la  partie  administrative  et  statistique  à  la  partie 
juridique,  nous  avons  traité  de  nouveau  la  question  des  indem- 
nités de  surface ,  heureux  de  faire  connaître  à  nos  lecteurs  la 
jurisprudence  de  la  Cour  de  Grenoble  fevorable  k  nos  exploi- 
tants de  mines. 

Quelques  considérations  sur  les  brevets  d'invention  en  vue 
de  la  nouvelle  lot  que  Ton  prépare  sur  la  matière  ont  terminé 
cette  troisième  partie. 

Nous  ajournons  nos  lecteurs  de  la  Revue  ^  notre  prochain 
article  ,  et  prions  encore  une  fois  les  exploitants  de  mines  et 
d'usines  de  nous  .sij,iialer  les  abus  dont  ils  demaudeni  le 
redressement,  et  d  éveilier  notre  attention  sur  tous  les  points 
qui ,  de  près  ou  de  loin ,  intéressent  la  prospérité  de  notre 
industrie  minérale. 

Pans,  18  juin  ISai.  L.  $ 


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KBVIIB  S8HBSTIIILLB 


DfiS  TRAVAUX  D'fiXPL01XÂTI0i\  DES  MLNfiS ,  DE  MKTALLURGIB 

BT  DB  CONSTRUCTION , 

PAR 

ED.  GllATEAU, 


SOMMAIRE. 

I.  ExPLOiTATroî».  —  Formnlioii  tL's  filoiii^  aitrifîîrcf!.  —  Mines  d'or  de  la 
Nouvclle-Écosse.  —  l'erforalour  Lisbcl.  —  Sur  les  lampos  de  sûreté.  — 
f.tudes  sur  la  venlilaliùn.  —  Nouvelle  raîirhine  d'c.Mryciion. 

II.  METALLtHOiE.  —  Puddlago  de  la  foule  suUureusc.  —  t'uJdleur  iuéciiiii«iuc. 

—  Romtltf  adthode  de  piuldlugo.  —  Expérience»  ear  1«  eonslilatloa  de 
reeier.  ~  ProducUon  du  cttivre  de  cdment  m  moyen  de  rëiwnfo  de  Tur. 

III.  ComiMTCTiev.  —  Mens  tgglondrds.  —  Béton  biloaineox.  —  Des  divers 
systèmes  de  eouvcrturo.  —  Sur  la  con&lrucliûn  des  cltctninées  d'osines.» 
Nouvelles  formulus  pour  le  calcul  des  dimensions  des  voûtes»  —  Recons- 
truction du  pont  Louis  Philippe  à  Paris. 


EXPLOITATION. 
FORMATION  DBS  FILONS  ADRIFâRBS. 


Lo  mode  de  formalion  des  roches  diverses  qui  composent  la 
croûte  terrestre  a  exercé  de  tout  temps  la  sagacité  des  gûo- 

TOME  XI.  33 


5iS  BBVVB  SBMBSTftlBLLB. 

loguGs.  Mais  ia  géogénie  rationnelle  esi  nôe  d*liier  seulement, 
Gt, malgré  les  travaux  considérables  auxquels  elle  a  donné  lieu, 
elle  est  encore  loin  d'être  une  science  positive.  Los  hypolh&scs 
los  pins  plausibles  sur  Toriginc  des  rociiis  el  des  liions  métal- 
lin  rcs  Fr>nt  dncs  II  res|)i-it  ingénieux  de  M.  Ëlie  de  Beaumont» 
mais  elles  demandent  à  être  appuyées  de  faiis  qui  les  corro- 
borent ou  en  démontrent  la  généralité.  Les  étude»  géologiques 
entreprises  dans  cette  voie  sont  donc  de  la  plus  grande  utilité , 
t;int  au  point  de  vue  de  l'histoire  îinturclle  des  corps  inorga- 
iiiipies  qu'à  celui,  tout  industriel ,  des  règles  ou  des  «It'diM  iions 
qu'on  on  jmnrra  tirer  pour  {.'iiiiler  los  recherclies  du  mineur  el 
faiiliici  r<'\[)loilalion  des  minéraux  utiles. 

il  uuus  a  donc  paru  utile  do  résumer  rapidement  les  l  ésultais 
i     consignés  par  M.  Laur,  ingénieur  des  mines,  dans  un  long 
ménioiic  (1)  inséré  au  Monileur  utni'ertiel  ot  présenté  à  l'Aca- 
démie des  sciences,  mémoire  qui  liaile  particulièrement  de 
l'origine  des  roches  aurifères  de  Californie. 

Les  mines  d*or  de  la  Californie  sont  situées  snr  le  versant 
occidenlal  et  toat  le  long  de  la  Sierra  Nevada  californienne , 
qui  est  le  prolongement^de  la  chaîne  des  Andes, 

Le  côté  opposé  au  grand  versant  californien  se  oompote  sur* 
tout  do  roches  éruptîves  modernes  :  tracbytes  ampkibotiques 
et  micacés  non  quartsifères,  pbonolitbea,  basaltes,  ampbtbo- 
lîihes,  obsidiennes,  ponces;  enfin  la  dernière  période  de  ces 
phénomènes  émptifs  se  manifeste  acluellemeni  pur  des  émana- 
tions gazeuses  et  des  sources  d*eaux  minérales  bouillantes. 

Bien  que  le  versant  californien  ne  présente  pas  la  même 
allure  de  formaiion  récente ,  les  deux  régions  offrent  le  carac- 
tère commun  do  la  présence  de  quartz  auriUres. 

Une  observation  alleniive  des  sources  minérales  el  parlicn- 
lirrcniont  de  celles  de  Steamboal- Valley,  qui  émergent  presque 
au  piod  do  la  Sicna  Nevada  ,  a  moniré  à  M.  Lai  r  qu'elles 
sortent  Uu  granité  en  un  point  corrcspondanl  à  une  formaiioo 


<  f  )  ObservaiUm  iur  l'origine  €t  l»  di$triimUo»  l'or  ions  Us  terrûiM 
4e  la  Californie 


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ABVUf  SBMBSTiUELLB.  dld 

basalliiiue  qui  s*eslfiiit  Jour  à  travers  le  graniie,  en  y  proditisant 
plusieurs  syslèfllos  de  crevasses  ou  fmoturès. 

Ces  crevasses  amènent  au  jour  des  eaux  bouillantes  très- 
akalineë,  qui  abandonnent  sur  Inirs  parois  et  leurs  bords  esté- 
rieui^  des  dépôts  de  soufre ,  de  silice  et  d'oxyde  de  fer,  formant 
des  masses  cariées  à  structure  rubanée. 

Dans  un  deuxième  système  de  fentes,  qui  sont  également  le 
résultat  de  fissures  dans  les  roches  basnllii|ncs,  on  nn  irotivo 
plus  (jnn  do  loin  en  loin  des  jels  de  vapeur  d'nn.  Ces  fentes 
sont  froides  et  obstruées  par  de  la  silice  rubanée  métallifère, 
dans  laquelle  se  irouvciit  les  pyrites  do  fei*  et  de  cuivre  et  l'or 
natif.  De  plus,  les  depuis  siliceux  aurifères  forment  des  épan- 
chements  considérables  des  deux  côtés  ries  crevasses. 

De  ces  observations,  M.  Lauh  a  conclu ,  avec  toute  apparence 
devéHté,  que  les  fdons  de  quart?,  aurifère  aMcfcws,  qui  sont 
refroidis  et  dépourvus  d>aux  ihormales,  ont  été  formés  et  rem- 
plis d'une  manière  analogue  à  ce  qui  se  passe  de  nos  jours 
pour  ceux  de  Steamboat  Valley. 

Par  snîte,toat  porte  à  croire  qu'à  divel*^  époques  géolo- 
giques, dont  la  pins  ancienne  femonlerait  à  rapparition  des 
tracbytes ,  For  aurait  été  amené  du  sein  de  la  terre  pai*  des  eaux 
IHermales  alcalines,  qui  imprégnaient  les  terrains  qu*elles  tra- 
versaient et  Y  déposaient  une  partie  des  substanceit  dont  elles 
étaient  chargées ,  et  particulièrement  Tor. 

Ces  phénomèties  ont  été  continus  depuis  Torigine  Jusqu'à  nos 
jours,  mais  avec  une  intensité  décroissante,  et  ils  sont  actuelle* 
ment  à  leur  dernier  terme, 

L*érosion  des  filons  anciens  a  ensuite  suffi  pour  (Constituer 
les  sables  aurifères. 

4 

Ces  fail&,  très-remarquables,  confirment  d'une  manière  écla- 
tante les  vues  élevées  développées  par  M.  Élic  de  neaiimont 
sur  les  rapports  qui  existent  entre  les  sources  iliermales  et  la 
fui  maliun  des  liions  T^étailifères,  et  sur  le  lôle  de  Toau  comme 
agent  miuéraUsateur. 


5U 


UËVU£  SEMUbTRlELLE. 


MIMES  D'OR  DË  U  liOUVfiUiE-ÉGÛSSB  (1). 

L'inlérèl  qu'a  excité  la  drcouverte  des  gisements  aurifî'res  de 
la  Nouvel le-Écosse  donue  de  i  opportunité  aux  détails  relatifs  à 
leur  modo  de  gisement. 

I)'ai)iî's  M.  D.wvsoN,  prinoiijal  au  collège  de  Mac  Gill,  l'or 
doit  se  trouver  dans  toute  la  cùtc  du  diilricl  métamorphique  de 
la  .Nouvcllc-Écosftc.  11  se  rencontre  principalement  en  veines 
traversant  certaines  couches  minces  d'ardoises  •  ou  les  roches 
quarixeuses  de  cette  région ,  lesquelles  sont  reconnaissables  à 
leurs  caractères  minéralogiques  et  leurs  relations  bien  définies 
avec  les  antres  formations  locales. 

M.  Marsh  ,  du  collège  dTale,  pose  eu  fait  qu'il  y  a  une  celn-* 
ture  de  roches  métamorpliiques  s'étendant  tout  le  long  de  la 
province  de  la  Nouvelle-Écosse,  variant  en  largeur  de  dix  à 
cinquante  milles,  et  qui  est  principalement  composée  d*argite 
schisleuse  et  de  quarizite  remplacé  dans  certains  points  par  des 
schistes  micacés,  des  gneiss  et  du  granité.  Cette  formation 
appartient,  selon  M.  Dawson ,  aux  terrains  siluriens. 

AujL  mines  de  Tangîer,  IcscoulIk  s  qui  renferment  Tor  sont 
des  argiles  schisteuses,  traversées  de  veines  compactes  de 
(juariz.  La  stratification  est  fort  bouleversée.  On  n'y  a  pas  trouvé 
de  fossiles,  sans  doute  parce  que  les  traces  en  ont  été  détruites 
par  Taclion  métamorphique  de  la  chaleur.  On  a  cependant 
récemment  trouvé  des  fossiles  complets,  dans  !e  schiste  argileux 
près  de  .St-.Ioiin  (New-Brunswick).  L'or  de  Taiigier  se  trouve 
exclusivement  dans  les  fiions  de  quartz.  On  en  a  aussi  trouvé , 
en  quantité  notable,  dans  le  lit  d'un  petit  torrenl  voisin  des 
mines. 

Parmi  les  échanlilloasd  ur  recueillis,  M.  Marsh  a  signalé  IroiS 
cristaux  isolés,  rappelant,  par  leur  aspect ,  ceux  qui  viennent 

de  Calit'oi  nie. 

Les  mines  do  Tangier  sont  sur  le  territoire  de  1  £tat.  Une 


(  i  )  Scientific  american.  —  SilliœaD  :  American  journal  of  science  and 
art. 


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REVUE  SEMESTRIELLE.  8l8 

concession  de  30  à  33  pieds  se  loue  30  dollars  par  an ,  et  700 
bommes  étaient  occupés  à  ces  travaux  au  mois  d^août  dernier. 
Hais  les  moyens  grossiers  employés  pour  l'extraclion  de  For  en 
laissaient  perdre  au  moins  le  tiers.  On  employait  un  appareil 
composé  de  deux  larges  blocs  de  granité  attachés  par  de  courtes 
cordes  à  une  fièche  borlzontalc  traversant  un  arbre  vertical , 
et  entraînée  par  deux  chevaux  comme  dans  Tancien  manège. 
Le  (juaitz  ûtaii  ('tendu  sur  une  aire  pavée,  maiiUeiui  mouillé, 
et  écrasé  par  le  passage  dfs  l^Iocs. 

A  Lunenburg,  l'or  se  renroniro  aussi  en  filons  quarUcux, 
Iraversanl  le  schisle  argileux.  Ces  mines»  situées  sur  les  bords 
de  la  mer,  ont  fourni  de  grandes  quantités  d'or  a  ver  peu  de 
ti  iiv^il.  Le  iiiispickci  est  abondant,  et  sa  présence  rend  io  lavage 
de  iVr  dirticile. 

L'or  de  Tangicr  a  une  densité  de  18,95;  M.  Marsh  l'a  trouvé 
composé  de  98,13  d'or,  1,76  d'argent ,  el  0,05  de  cuivre,  avec 
des  traces  de  fer.  L'or  de  Lunenburg  présente  une  composition 
semblable.  On  n'a  point  commencé  à  employer  l'amalgamation 
pour  extraire  l*or,  ce  qui  fait  que  toutes  les  particules  les  plus 
fines  sont  perdues. 

Selon  M.  J.  A.  Prillipps  (1  ) ,  le  plus  remarquable  des  gise- 
ments d*or  reconnu  à  la  Nouvelle-Écosse  est  celui  qui  a  été 
trouvé  à  LaidlawVFarm. 

Le  quariz  auriCbre  se  trouve  au  sommet  d'une  montagne 
composée  de  schistes  métamorphiques  durs,  et  des  puits  creusés 
en  plusieurs  endroits  ont  rencontré,  à  la  profondeur  de  quatre 
ou  cinq  pieds,  un  banc  de  quartz  contourné  et  plissé,  épais  de 
huit  dix  pouces.  Celle  disposition  lui  a  lait  donner  par  les 
nuiH'uis  le  noni  de  barrel  qiuulz-  (quariz  à  cuves),  parce  ([ue 
la  l'uriuatiou  préseale  luie  eerlaiue  auulo;;ie  d'aspect  avec  une 
série  de  petits  tonneaux  qui  seraient  posés  les  uns  à  côté  des 
autres ,  et  bout  h  bout. 

La  roche  qui  recouvre  ce  filon  rernar(iual)Ieest  cxcrssiv.unent 
dure,  mais  îi  quelque  dislance  en  i)rofondeur,  elle  devient  plus 
tendre  et  quelciuelois  plus  ILssile  ([uc  vers  la  surface.  Le  quartz 
est  lui-môme  exfolié  parallèlement  à  la  courbure  du  filon,  et 

(  1  )  Mining  and  Smeliing  Magatine, 


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616 


RCWB  BBMBSTRIELLB. 


tend  h  se  clivor  suivaiil  des  directions  en  rapport  avec,  les  on(\\i- 
lations  du  tïîstîiucnt.  La  partie  supérieure  des  pliiseuioiils  est 
généralement  recouverte  d'une  iniuce  couche  d'oxyde  de  fer, 
reafermant  souvent  des  pépites  d*or  natif >  et  le  quam,  dans  le 
yolsinj^ge  immédiat  de  ces  couches  fenragineases ,  estlai-nième 
sotivenl  très-aunfèri9, 

En  ontre  de  Tor,  les  0|oo8  aarifères  de  la  Kouvelle-Éeosse 
renferin^ni  des  quantité^  GOnsidéraI)les  de  fer  pyritent,  de  mis- 
pickel,  de  galène,  de  blende,  et  plus  raremeni  de  petites 
quantités  de  sulftir^  jl§  cuiTra  argentif^. 


PErxFûiUTEUIl  LISBET  (1). 

On  a  h\t  bien  des  tentatives  pour  remplacer  le  travail  lent  et 
pénible  du  mineur ,  dans  le  forage  des  trous  de  mines ,  par 
i'aclion  énergique  et  rapide  des  machines.  Mais  les  essais  ont 
presque  tons  échoué  soit  par  la  complication  des  appareils,  soit 
par  leur  manque  de  solidité  ou  rincommodité  de  leur  manœuvre. 
La  question  néanmoins  acquiert  chaque  jour  plus  d'importance, 
à  mesure  que  se  fiait  sentir  la  nécessité  de  rendre  plus  éconO' 
mique  et  plus  prompt  l'abattage  de  la  houille,  des  minerais  ou 
des  roches  que  traverse  un  souterrain. 

Un  nouvel  outil  perforateur  a  été  essayé  avec  avantajre  ,  il  y 
a  quelques  mois.  11  est  dû  h  M.  Lisbet  ,  ingénieur  des  mines  de 
BuHy-Grenay  (Pas-de-Calais  1.  qui  lui  attribue  une  économie  de 
temps  des  neuf  dixièmes,  sans  augnieiiialion  de  personnel. 

L'appareil  de  M.  Lisuet  se  compose  de  trois  parties  princi- 
pales : 

l""  Un  cadre  à  longueur  variable,  formant  le  point  d'appui  du 
perforateur  ; 
2«  La  boite  porto-outil  ; 
8^  Le  fleuret. 

Le  cadre  rectangulaire  présente ,  suv  les  ftM»s  Interoes  de  ses 
grands  c6tés ,  des  rainures  longitudinales  ea  forme  de  queue 


(  1  )  BufUtin  4e  la  Société  i»  VlnâwttrU  ffilfi^!^» 


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lUmn  SBHESTRIBLLS.  517 

(i'hiionUe,  dans  lescjnelless'cneageul  les  branches  d'une  fourche, 
termin<^e  à  sa  paiiio  supérieure  par  une  griffe  en  forme  do 
croissant,  et  comme  celle  que  l'on  remni'quo  dans  les  crics. 

Les  longs  côtés  du  cadre  sont  eiilaillés  en  créiuailll'res  ,  et 
réunis  par  deux  traverses.  La  traverse  inférieure  est  armée  d*un 
sabot  ou  griffe.  La  traverse  supérieure  supporie  un  pelU  engre- 
nage conique  et  un  pignon  qui  servenl  i  serrer  fortement  la 
griffe  supérieure  contre  le  rocher ,  par  une  manœuvre  de  cric. 
On  assure  9iiisi  au  système  une  rigidité  et  une  stabilité  suffi- 
santes ,  lUmportant  étant,  en  effet,  d*avoir  un  support  inébran- 
lable pour  l'outiU 

Le  porte>outil  est  Corné  d'une  botte  en  tôle ,  d*une  lar^ur 
égale  à  l*écartement  interne  des  longs  cOtés  du  cadre,  il  peqt 
ôtre  placé  sur  les  crémaillères  à  une  hauteur  quelconque,  et 
prendre  une  inclinaison  variable  sur  i'axe  du  cadre  au  moyen 
de  tourillons. 

L'oulil  se  compose  d'une  barre  d'acier  de  O^.OOT  d'épaisseur 
et  0"',035  de  largeur ,  conlourm'o  suivant  une  spirale  dont  le 
pas  a  0'", 035.  I.e  diamant  est  iriaii^'ulaire  et  a  ses  extrémités 
légèrement  relevées  dans  le  sens  de  renlaillemeiit.  Les  débris 
de  la  roche  sont  enlevés  par  l'action  même  de  ce  Ikurct 
rnbnnné,  qui  st?  comporte  à  iteu  près  comme  la  vis  d'Archimède 
pour  l'élévation  des  liquides. 

L'outil  peut  prendre  quatre  vitesses  d(^  rotation  différentes  , 
d'après  la  dureté  de  la  roche  à  forer,  et  suivant  que  la  mani- 
vcliç  qui  lui  transmet  le  mouventciil  est  appliquée  à  dus  arbres 
d'cn{{renaj$cs  différents. 

Des  expériences  trèsHsaUsfklsantes  (  l  )  ont  été  faites  avec  cet 

(  I)  Dau  élablissenentt  belges ,  la  Sociâid  tfontigny  emsSambro  et  celle 

des  haute  fourneaux  d'Ougr^c ,  ont  fait  l'e?sai  (!c  roi  appareil  pour  Tcxploi' 
Irition  do  la  couche  d'olipislo  de  Vi  zin  itmvince  lio  Naimir,  et  pour  h  m'rco- 
luenl  de»  galeries  qnt'  l'un  conslruil  dan»  celle  localiltV  Les  résuUals  d«  ces 
essais  ont  élë  si  peu  tavurables  qu'on  a  élé  obligé  de  renoncer  à  l'emploi  de 
l'appareil.  On  a  trouvé  que  dans  les  scbistea  tendres  il  ne  procurait  aucun 
avMiag»!  et  tau  tes  grto  «t  le  nlserai  son-sentsnent  la  perceneat  était 
moins  rapide  qne  par  la  mâhode  ordinaire,  maïs  la  fatigaa  pour  l'ouvrier 
tftail  beaucoup  pins  grande.  L.  T. 


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5ld  Revue  SEHBmiBLLS. 

appareil  dans  une  galerie  h  iiavcrs  banc  de  la  aiine  d'Annezin, 
L'oulil  sur  lequel  on  a  cx[>4^i-iiueQté  pesait  60  kil.  Les  fleurets 
étaient  eu  acier  corroyù  ordinaire.  La  galerie  à  travers  banc 
avait  1<",60  de  haaieur  sor  autant  de  largeur. 
Dans  des  schistes  dors ,  on  a  obtenu  les  résultats  suivants  : 

Pose  de  rapiiarrit   .   3  minutes. 

Fora;,'e  de  0"',yO  avec  le  premier  outil.   .  1  1;  i  id. 

Changement  du  llcuret   1/2  id. 

Foi  âge  de  O-^.SO   H/4  id. 

Hésuitat  :  avancement  de  0",6Û.  .  .  •    6  minutes. 

Le  trou  était  horizontal ,  et  la  vitesse  de  la  manivello  de 
1,33  tour  par  seconde. 

Un  deuxième  essai ,  dans  un  schiste  plus  dur,  a  donné  les 
résultats  ci-dessous  :' 

Pose  de  Tappareil   S 1/8  minutes. 

Forage  de  0»,30   H/SI  id. 

Ciiangement  d*outil   1/8  id. 

Forage  de  0'",30   il/4  id. 

Changement  d'ouUi   1/3  id. 

Forage  de  0'»,35   31/4  id. 

Total  :  0"', 93  en  81/2  minutes. 

Dans  la  dernière  période,  ou  a  traversé  un  uerl  de  fer  car- 
bonate de  0™,05  dV'paissnur. 

Trois  auires  essais  analogues  ont  été  faits  dans  un  j^rès  à  gros 
grains,  do  dureté  ordinaire,  et  dans  un  grts  excessivement 
dur.  Dans  ce  dernier,  ravancemeut  a  été  de  0'",20  en  11  minuleà. 

£n  résumé,  ces  cxpérienc(!S  ont  démontré  la  solidité,  la 
facilité  de  manœuvre  du  perforateur  Lisbei,  et  elles  ont  constaté 
réconomie  de  temps  résultant  de  son  emploi ,  la  régularité 
du  trou  foré ,  la  possibilité  de  pratiquer  un  large  fourneau  au 
fond  du  trou,  et  d'employer  Tappareil  pour  Tabattago  de  la 
houille. 

Le  prix  de  ce  nouvel  appareil  est  évalué  à  8  Dr.  bO  le  kilogramme. 


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REWB  SBMBSTniBtlB. 


S19 


SUR  LES  LAMPES  DË  SURËÏË  (  1  ). 

Pour  satisfaire  aux  réclamations  des  mineurs  sur  le  peu  de 
clarlé  dns  lampps  do  sûreté,  la  compagnie  houillère  \Ycstfalia 
(distiicl  de  rioclmni)  a  donné  au  cniivprclu  supérieur  du  ré- 
servoir d'huile  une  cuuri)ure  trrs  fortement  convexe,  afin  do 
réfléchir  au  deliors  les  rayons  luminens.  11  iiaraîl  cependant 
douteux  que  la  clarlé  de  la  lampe  soit  réellement  accrue  par  ce 
moyen,  parce  que  ,  à  l'usage,  il  n'est  jamais  possible  d'éviter 
complètemeiu  le  renversement  d'un  peu  d'huile  par  le  porle- 
méche,  et  par  suile,  le  couvercle  se  recouvre  d'une  couche 
d'imllù  qui  atténue  notablement  sou  pouvoir  réflecteur,  ou  même 
l'annule  complètement.  Ces  lampes  sont  au  reste  munies 
comme  à  l'ordinaire  de  cylindres  de  cristal  et  de  tissu  mé- 
tallique, mais  elles  se  distinguent  de  celles  employées  jusqu'ici 
en  Westphalie  pour  réclairagc  par  la  forme  du  oouverclo  du 
réservoir  d*huile. 

Le  type  de  construction  employé  pour  la  première  fois  dans 
ia  lampe  d'UPTOK-RosERTS,  et  plus  tard  dans  celles  de  Gohbbs 
et  d^HEROLD ,  avec  des  canaux  dans  le  rebord  extérieur  du  réser- 
voir et  une  toile  métallique  placée  borizontatement  au-dessus  de 
l*oriflce  intérieur,  est  ici  impraticable;  c*est  pourquoi  on  a 
placé  au*des8us^dn  réservoir  un  anneau  séparé ,  de  forme  légè- 
rement conique,  et  servant  en  même  temps  de  support  au 
cylindre  de  cristal ,  et  on  Ta  percé  soit  de  petites  ouvertures 
d'une  section  totale  équivalente  à  celle  des  mailles  du  treillis 
métallique,  comme  dans  la  lampe  de  Boty  ,  ou  d'orifices  circu- 
laires plus  grands  alternant  sur  deux  rangs,  et  qui  sont  protégés 
par  une  bande  do  tissu  métallique  serré  à  l'intérieur  de  l'anneau. 
Cette  dernière  dis[)os!tion  rappelle  la  lampe  d'Ki.oiN  ,  qui  porto 
dans  le  rebord  du  récii)ietit  d'huile  six  ijrandes  ouvertures 
rectangulaires ,  recouvertes  do  treillis,  et  qui  est,  eu  tout  cas. 


(  I  )  ZHtnhTtft  fûr  Berg'hAHen'iind  SaMnenwemt  in  dm  pmusitckm 
SkuH,  von  Carvall.  1861. 


SSd  RSTUB  SBMESTlUiLU. 

plus  r:ili«>!in(  llo  qup  !a  premirre  ,  dont  PONSON  a  d(''jîj  sipialé 
Ims  drlimis ;  il  faut  donc  une  cxiH'i'ii'Uce  plus  proloii^^-'-e  pi>ur 
d<'nn)!Uier  si,  coiiiinn  O!)  rnlVirme,  la  toiie  niéiallique  de  cliaque 
01  ilK  e  se  bouche  moins  proniptenif  nt  par  la  poussière,  etc.,  et, 
]>ar  suite,  protège  mieux  l'enlrée  rc^uli^re  de  l'air,  que  les 
treillis  placc^s  horizonlalenieut  dans  l'inlérieur  des  lampes  avec 
admission  d  air  ^  travers  l'huile  dt'roulant  de  la  mèche,  coiiimo 
dans  la  lampo  Upton-Uoherts.  (iuanl  aux  prix ,  la  mmveUa 
lampe  avec  prise  d*aii-  pnr  ouvertures  rectangulaires  est  on 
peu  au  dessouf  de  celle  d'iiÈROU>  gônôralemeot  usitée  eo 
Weslphalie  (1  ). 


ÉTUDES  8tm  U  VBNTiLiinON  {%). 

H.  le  général  Morm  a  entrepris ,  au  Conservatoire  impérial 
des  arts  et  métiers,  une  série  d*expéricnces  sur  la  ventilation, 
dont  nous  ferons  connaître  les  résultats  principaux ,  au  fur  et 
à  mesure  de  leur  publication. 

Les  ventilateurs  sont  employés  à  des  usages  très-divers, 
aéinge  des  mines ,  insufflation  d*aîr  dsns  les  feux  de  forges  et 
les  foyers  m6lallurgi(iues,  enlèvement  des  poussières ,  assai- 
nissement dos  lieux  habités,  etc.  Les  types  proposés  sont  fort 
ïiOiabîcLix  ,  mais  on  possède  peu  d'ex[u»rieni  i'.s  soi^Mioiisemenl 
faites  ,  qui  |k  luiellent  i]  apprécier  lu  valeur  relative  et  lô 
reudenu.'Ul  iéitl  de  c<  ;>  upi)ai  i'ils, 

Les  premières  études  laid  s  dans  ce  sens  par  M,  le  général 
iVIurin  portent  sur  le  vcutilatcur  à  hélices  de  M.  Guérin.  Gel 
appareil  peut ,  selon  le  sens  de  sa  roiaiion,  servir  pour  l'aspi- 
ration comme  pour  rin&ulUalion  de  1  air. 


(1)  Nous  ferons  observer  qu'en  Belgique  Ton  emploie  30  à  40,001)  lampes 
Mneseler  et  que.  à  ctU  de  ia  sécorlté  qu'elles  prdseDteol,  od  ne  se  plaint 
du  déliât  de  clarté  ni  de  robstraction  des  totlea.  A  l'exception  d'an  earliia 
sombre  do  lanpea  Boly  et  Davy ,  aucune  entre  n*t  été  adoptée  par  lee  éo* 
blieaementa  belgf».  i*i  T. 

(2)  Ànnalu  rfu  Conamolotre  impiriai  dêt  arU  al  mitim* 


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BBVin  SBMKSTMBLUI.  SU 

De  rensemi»l6  d*an  grand  nombre  d'expériences  faites  dans 
U»  conditions  convenables,  on  a  tiré  des  conclusions  impor- 
tantes  à  noter. 

D*abord ,  les  ventilateurs  à  bélices  sont  d'un  emploi  beaueoup 
plus  avantageux  quand  ils  fonctionnent  par  aspiration  que  par 
Refoulement.  Cette  infi&riorité ,  dans  le  cas  de  rinsufiOation , 
tient  à  ce  que  rhéliçe  agit  comme  une  vis  qui  se  meut  dans  un 
écrou  fluide ,  et  qu'une  partie  du  fluide  échappe  à  son  action  , 
tandis  qne  Tautre  reçoit  un  mouvement  de  translation  longi- 
tudinal. Mais,  outre  ce  mouvement ,  Tair  reçoit  de  rhéiice  un 
mouvement  de  rotation  autour  de  Taxe  de  la  machine,  d'où 
résulte  un  dt'velopi)oment  de  forco  contrifugn,  qui  rejette  les 
molécules  d  air  de  l'axe  vers  la  circonférence.  I*ar  suite  (\\u-\  que 
soit  le  sens  du  mouvemout  du  ventilateur,  il  se  produit  vers 
TaKC  une  diminution  de  pression  tn^'s-spnsible  ,  el  ali  contraire, 
une  augniontaiiun  dépression  vers  la  circonf<^rcnee.  Quand  le 
veniilalf  ur  aspire  ,  cet  effet  est  jdutôt  favorable  que  nuisiliîeà 
son  action  ,  parce  r|u'il  aide  h  l'échappement  de  Taii'  aspiré 
dans  l'espace.  Mais,  quand  l'appareil  agit  par  insnlllaiion  , 
racliuu  du  la  force  centrifuge  rejette  sans  cesse  à  l'exléritsur  de 
Tenveloppe  et  par  son  orifice  môme  d'introduction  une  partie  do 
Tair  admis  dans  le  voisinage  de  Vw,  ce  qui  contribue  à 
diminuer  notablement  le  volume  d*air  insufflé  par  tour  de  la 
machine. 

La  force  centrifuge  produit,  dans  les  ventilateurs  à  bélices . 
un  autre  efSéi  non  moins  fâcheux  au  point  de  vue  de  |*utilisation 
du  travail  moteur ,  quand  Ils  marchent  pour  insuffler  de  Tair. 
Elle  détermine,  en  effet,  des  mouvements  giratoires,  d*où 
résultent  des  pertes  de  force  vive  et  raccroissement  des  résis- 
tances passives. 

En  cherchant  le  rendement  de  ces  appareils ,  on  a  ti  ouvô  que 
si  les  hélices  ont  une  longueur  h  peu  près  double  de  leur 
diamètre  et  forment  deux  demi-hélices  ,  le  rap))ort  du  volume 
éWr  aspiré  au  volume  Q'  engendré  par  l'hélice  est 

§  =  0,570. 

L'emploi  des  ventilateurs  aspirants  à  bélices,  bien  propor- 


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ÎHt  REVUE  SEMESTniEI.LE. 

tiûiniéî»,  ne  j»ornirl  ç^uhro  d'ulilisor  plus  do  i),OS:i  du  travail 
moteur,  ou  mesurant  l'ellct  utile  par  la  demi  lorcc  vive  impri- 
niôe  à  l'air. 

Les  veiililalr-nrs  ^  li(''liors  employrs  h  riiisniUntinii  avec  un 
Inyau  de  riToulumcnt  d'uni'  rvrtuino  loii-uriir  ' '28  niMros,  par 
exemple),  et  compl^temenl  ouvert,  ne  ftMiriiiiheul  j^iuro  qu'un 
volume  d'air  égal  à  0,337  du  volume  engendré  par  leur  hélice. 

Enfin,  dans  ce  cas,  le  rendement  de  Tappareil,  mesuré  par 
la  moitié  de  la  force  vive  impriniée  à  l'air,  n'est  que  0,039d  da 
travail  moteur. 

Les  ventilateurs  à  palettes  courbes  constituent  une  antre  classe 
d*apparei]s  d*aérage.  On  leur  reproclie  ordinairement  le  ron- 
flement quMls  font  entendre  et  dont  Immensité  crott  avec  leur 
vitesse.  M.  Lloyd  a  cherclié  à  éviter  cet  inconvénient  dans  un 
ventilateur  qull  appelle,  pour  cette  nâson ,  noiseteu-fan. 

Cet  appareil  se  compose  essentiellement  d'un  double  tronc 
dec6neen  t6le,  dont  les  deux  grandes  l>ases  sont  opposées 
l*une  à  Tautre,  séparées  ou  non  par  un  diaptiragme,  et  dont 
les  deux  troncatures  sont  ou  peuvent  être  ouvertes  pour  rialro- 
duction  de  l'air.  Dans  riiilérieur  se  meuvent  des  palettes  en 
forme  d'anbcs  courbes  trapézoïdales.  Cette  disposition  géné- 
rale est  d'ailleurs  un  peu  modifiée  suivant  (lu'il  s'agit  d'un 
ventilateur  aspirant  ou  d'un  ventilateur  insufflant. 

En  conipnraiîl  !o  volume  d'air  n  aspin'  par  un  vculilatiuir 
Li  oYo  au  volume  d'air  Q,  engendré  par  les  ailcltcs  de  l'appareil , 
on  a  trouvé  : 

i  -140 

On  système  présente  donc,  dans  l'aspiration,  une  grande 
supériorité  sur  le  ventilateur  à  hélices ,  pour  lequel  on  a  vu 
ci-dessus  que  ie  rendement  était  de  0,573. 

Pour  un  ventilateur  Llotd  fonctionnant  pBv  insufflation  on  a 
trouvé,  pour  le  rapport  du  volume  d'air  refoulé  au  volume 
d'air  engendré  par  l'appareil  : 

1  =  *^. 


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RBVUB  SEMESTRIELLE.  533 

Co  résultat  trlss-favorable  doit»  comme  le  précédent,  être 
attribué  à  Taclion  de  la  force  centrifuge. 
En  somme,  on  voit  que  les  ventilateurs  à  ailettes  courbes 

sont  supérieurs  h  ceux  à  héliceSi  cl  qu'h  Tinverse  de  ces  der- 
niers, leur  rendement  est  plus  considérable  dans  Tinsufilation 
que  dans  Taspiraiion. 

Les  expériences  dynamométriques  oiu  de  plus  démontré  que 

le  rendement  mécanique  dos  machines  Li.oyd  s'éli'^vc  ,  eu 
moyenne,  h  0,160  du  travail  moteur,  dans  le  cas  d'iiisuÛla- 
tion,  el  0,4'20  dans  celui  de  l'aspiralion. 

Les  mûmes  sii  ies  d  expérieiiees  ont  porté  sur  un  veiitilaleur 
à  palettes  planes,  et  on  eu  déduil,  pour  le  rapport  du  volume 
d'air  insuiUé  au  volume  engeudré  ; 

-1,022. 

Ce  nombre  comparé  à  celui  <pic  donne  le  ventilateur  insuiiiant 
de  Lloyd  laisse  tout  ravanla^e  à  te  dernier. 

Le  rendement  mécanique  moyen  a  été  O.l-il  du  travail 
moteur.  Sous  ce  rapport ,  le  ventilateur  à  ailes  planes  est  très* 
supérieur  aux  ventUateui-s  à  hélices ,  et  un  peu  inférieur  aux 
ventilateurs  à  aubes  courbes  el  à  enveloppes  de  Lloyd. 

En  expérimentant  sur  les  mômes  ventilateurs  à  aubes  planes 
avec  des  orifices  d'écoulement  plus  petits  que  la  section  trans- 
versale du  tuyau ,  oo  a  reconnu  que  pour  chaque  ouverture 
d*orifice  les  volumes  d'air  insufflés  sont  proportionnels  aux 
nombres  de  tours  du  ventilateur,  et  aux  volumes  engendrés  par 
les  palettes  ;  mais  ces  deux  rapports  décroissent  rapidement 
avec  Taire  de  Torifice,  de  sorte  que  le  ventilateur  fournit 
d'autant  moins  d'air  par  tour  et  pour  un  même  volume  engendré 
par  SCS  palettes,  quel'orilice  dïcoulcment  devient  plus  petit. 

L'ensemble  do  toutes  les  expériences  dont  les  résultats 
viennent  d'être  exposés,  peut  être  résumé  par  le  tableau  suivant: 


m 


laVOft  SSItt8TBlBLU< 


RtNDEMENT 

MODE 

i»rs 

DÉSIGNATION  DK8  APPAAKILS. 

VKM  II. 

n  FJIH.S. 

D'ACTION. 

EN  EFFET 

1  DTILB. 

1 

Aspirant. 

0,081 

▼efttliiit«iir  à  iiéliees  de  M.  Gnérifl.  | 

In&ulllaul. 

{),(»5y 

1 

Aspiraot. 

l,i()0 

o,iiio 

Voiaib  leur  Lio)  li ,  a  palelUiS  courbes  1 

3,000 

0,100 

1 

VenlilAlear  à  palettes  avec  jeu  de 

lOBiifflaot. 

Rafoulaol. 

f,Q60 

0,461 

Ainsi ,  dans  tons  les  cas  éluilic's  ,  les  ventilaieurs  à  hélices 

sont  inforifurs  aux  vciitilalcurs  li  paletlrs  courbes,  pour  l'aspi- 
ration coninic  poiir  le  rflbulonicnl ,  et,  dniis  cr  flmiicr  ras  ,  In 
simple  venlihih'iir  à  ailes  jiknirs  im'férable  an  ventilateur  à 
hélices  ,  cositraii'ciucm  à  imo  opinion  assez  répnndue.  Les  ven- 
tilateurs îi  ailes  couiImîs,  iiniiqnrs  par  M.  CoMtJKS  dès  183H,  ont 
une  supériorité  réelle  pour  linsufllation  de  l'air;  mais,  en 
général,  on  doit  recdimaitre  (pie  les  vetililalcins  ne  sont  pas 
des  appareils  avantaj-eux  au  point  de  vue  de  l'utilisation  de  la 
force  nioli'icc. 


NOUVELLE  MACHINE  DmRAGTlON  (1). 

M.  Lemibllb  s*est  proposé  d'éviter,  dans  les  machines  d*cx- 
traclion  pour  les  mines,  rinconvénient  de  l'enroulement  des 
cibles  «nr  les  bobines  ou  les  tambours.  On  sait ,  en  effet ,  que 
c'est  la  cause  la  plus  active  de  la  desirucUoo  des  câbles ,  el  le 


(  I  )  Arhbkcaod  :  Géttk  indiutricL 


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REVUë  SËMËbTlilKLLB.  525 

mal  augmente  à  mesure  que  croit  la  nécessité  d'exploiter  à  des 
profondeurs  plus  grandes. 

Le  système  d'extraction  de  M.  Lemiclle  se  compose  d*une 
corde  sans  fin  reposasi,  par  une  portion  de  sa  longueur,  sur  la 
gorge  d'une  poulie  qui  reçoit  le  mouvement  de  la  macliine  mo- 
triceet  qui,  entraînant  le  cftble  dans  sa  rotation ,  fait  monter 
un  train  tandis  que  Tautre  descend. 

L'adhérence  de  la  corde  k  ta  poulie  est  produite  par  son 
propre  poids  et  par  celui  des  engins  qu'elle  supporte. 

Dans  ce  système ,  il  n'y  a  donc  pas  d'enroulemenr«  Pour  rap- 
pliquer à  une  machine  ancienne  il  mfUi  de  donner  à  une  bobine 
ordinaii'C  un  moyeu  d'un  dianirtrc  lixc  et  de  graiuloiir  conve- 
nable pour  qu'elle  remplisse  roflice  de  poulie  niolriec;  aloi*s 
les  deux  brins  de  la  corde  se  rcndciu  au  puils  par  l'iiiiermé- 
diaire  des  molettes  ati  lieu  d'y  aboutir  direclemoul. 

La  niacliine  iuijcuuiiue  dans  un  sens  pour  faire  monter  la 
c;iL;f  ou  la  beune  ])loino,  et ,  en  sens  contraire,  pour  la  faire 
rodcseendre.  Il  en  ri'sulie  ((u'une  moitié  seulemeiil  fie  la  lon- 
gueur de  la  corde  vient  en  conlaei  avec  la  poulie,  tandis  que 
Tautre  moitié  ne  fonctionne  que  par  son  i>oids,  et  demande 
moins  de  solidité. 

Malgré  la  simplicité  de  ce  système,  on  peut  se  demander  si 
Tadhérence  sur  la  poulie  sera  assez  grande  pour  permettre 
d'élever,  à  une  vitesse  notable,  une  charge  de  1000  à  1500  kilo- 
grammes. SI  Ton  devait  sacrifier  une  partie  de  Tcfiet  utile  de  la 
machine  aa  désir  d*éviter  Tinconvénient  de  renroulcment  et 
du  déroulement  snccessifis  du  c&ble  sur  la  bobine,  on  serait 
obligé  de  multiplier  le  nombre  des  ascensions  pour  une  même 
eitraction,  et  le  système  perdrait  tout  son  avantage,  fféan- 
raolDs ,  IMdée  mérite  d*ètre  examinée  de  plus  près  et  soumise 
k  la  sanction  de  Texpérience. 


m 


REVUE  S£aifiSTBlELI.B. 


IL 

MËTALLUR6IE. 

PUDDUGB  DE  U  FONTE  SULFUREUSE  (  1  ). 

Bien  des  moyens  ont  6{é  proposés  pour  atténuer  les  etieis 
nuisibles  du  soufre  dans  rafliiiaye  de  la  fonte  ,  mais  aucun  ne 
parait  avoir  complMement  aiieiiit  le  but.  Le  bioxyde  de  mau- 
ganèse  ,  dont  Femplui  s'est  assez  répandu  ,  réussirait  bien  s'il 
éiaiL  lusible  ei  se  mêlait  iiitinienient  à  la  fonlc  liquéfiée  ,  mais, 
malgré  le  brassage  ,  il  n'exerce  tju'unc  action  oxydante  locale  , 
ei  souvent  il  renferme  du  cuivre  dont  la  présence  rend  le  travail 
du  fer  presque  impossible. 

Celte  observation  a  conduit  M.  Robert  Bichter  ,  professeur  k 
Lcoben  (  Styrie  ) ,  h  substituer  au  bioxyde  de  manganèse  un 
oxyde  fhsible ,  et  il  a  fait  cboix  de  I*oxyde  de  plomb  comme 
désulfnrant  de  la  fonte. 

Les  expériences  ont  été  faîtes  à  Frant-Schacb ,  près  de 
Wolfsegg ,  en  Carintbie ,  à  l*usine  de  M.  le  comte  Henckel  de 
Donnersmarlt.  Elles  ont  porté  sur  du  fer  si  fortement  sulfbreux 
qu'on  n*avait  jamais  pu  le  laminer  entre  les  cylindres  dégros* 
sisscnrs. 

Le  puddlagea  eu  lieu  dans  des  fours  doubles  au  bois.  Chaque 
chaude  se  composait  de  392  kil.  Deux  expériences  comparatives 

ont  élô  faites,  et  afin  d'exagérer  les  conditions  défavora])les,  on 
a  introduit  avec  le  Ter  de  Tune  d'elles  i^M  de  sulfure  et  Û'',i28 
de  phospluii'e  de  fer.  Après  fusion  complète  de  la  matière ,  on 
a  ajouté  1^,680  de  litharge  ,  et  on  a  brassé  vivement.  Le  plomb, 
qui  se  réduisait ,  s'oxydait  de  uouveau  au  contact  de  l'air ,  et 
son  action  était  ainsi  régénérée.  Puis  il  se  forma  une  scorie 
plombeuse  ([iii  coutiiuia  d'agir  sur  la  fonte.  Une  heure  et  demie 
apris  riutroduciion  de  la  litharge,  on  a  formé  et  cinglé  les 
balles,  puis  ou  les  a  laminées  en  barres  brutes. 


(  t  )  Berggeist. 


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REVUE  SEMESTIUELLE 


527 


Daus  l'autre  opération,  elTeciuée  sans  le  secours  de  la 
litbarge,  les  balles  ne  se  sont  formées  qu'au  bout  de  deux 
heores  et  demie  ;  il  a  fallu  beaucoup  de  soin  pour  ne  pas  les 
écraser  sous  le  martinet ,  et  on  n*a  pu  les  laminer. 

Le  déchet  de  ce  puddlage  ordinaire  a  élé  de  18  %  tandis  que 
celui  de  Topération  exécutée  ayec  la  litbarge  n*était  que  de  11  «/o. 

An  lieu  de  litbarge,  on  peut  employer  du  plomb,  qui  s*oxyde 
rapidement  pendant  le  puddlage  ei  produit  le  même  eflfet. 


PUDDLEUK  MÉCANIQUE. 

On  cberche  aujourd'hui  k  remplacer  dans  toutes  les  industries 
la  force  de  lliomme  par  celle  des  machines ,  et  à  donner  à  Fou* 
vrier  un  rôle  intelligent,  au  lieu  de  le  réduire  à  développer  de 
purs  efforts  musculaires.  Une  tentative  intéressante  dans  ce 

sens  a  été  faite  récemment  dans  In  domaine  de  la  métallurgie. 

MM.  DuMfiNY  el  Lemat  (  1  )  ont  invt uic  un  puddleur  mécanique, 
qui  a  Oiù  essayé  par  oux  aux  forges  de  Closmortier,  el  qui  permet 
un  travail  plus  rapide  cl  plus  complet  de  la  fonte, d  où  il  résulte 
économie  dans  la  fal)ricalion  et  ainùlioration  de  la  qualité,  tout 
en  diminuant  la  fatigue  du  {iuddleur. 

Le  problème  jiaraissait  difficile  îi  résoudre ,  eu  égard  à  la 
variété  de  mouvements  que  le  puddleur  Imprime  à  son  ringard 
dans  toutes  les  parties  du  four ,  et  on  Ta  horné  au  bramge  de 
la  fonte. 

Un  four  ordinaire  se  prête  bien  à  rapplication  du  nouvel 
appareil,  et  Toutillage  n'a  nullement  besoin  d*ètre  modifié. 
L'appareil  est  installé  au-dessus  du  four  de  manière  à  n'en 
point  gêner  l'abord.  Le  puddleur  le  commande  ou  Tarrète  à 
l'aide  d*un  tendeur.  Un  balancier  suspendu  à  la  charpente  pend 
au  devant  du  four,  et  on  attache  à  son  extrémité  les  crochets  et 
autres  outils.  Le  balancier  reçoit  d'une  bielle  et  d'une  coulisse 


(!)  Cnditnânief, 
TOME  Xk 


34 


5S8  RBVIA  8EHBSTRIBLLB. 

direclriee  un  mouvement  oompleie  d'oadllation  dans  an  plan 
qui  oscille  lui-même  à  droite  et  à  gaoclie  de  Taxe  de  la  porte. 
Ce  double  tiiouvement  permet  ^  l'ouiil  de  parcourir  toutes  les 
parties  du  Tour,  conime  sMI  était  guidé  par  la  main  de  l'ouvrier, 
mais  en  produisant  un  brassaffe  plus  énergique  et  plus  continu. 

Quand  le  fer  a  pris  nature,  on  arrête  la  machine,  on  détaunte 
le  balancier,  et  le  puddleur  oontinne  son  travail  à  la  manière 
ordinaire. 

L'emploi  du  puddleur  mécanique  permettra  d'augmenter  la 
capaciK^  des  fours  à  pudd  1er,  et,  par  suite,  de  mieux  utiliser 
la  chaleur.  On  peut  alors  lui  faire  mettre  en  niuuveniL'nt  plu- 
sieurs ri n Isards  à  i  i  lUis,  intruduit.s  .sur  la  sole  par  des  ouver- 
tures multiples,  taudis  qu'une  porte  de  travail  reste  libre  i)onr 
permettre  à  l'ouvrier  de  surveiller  les  progrès  de  l'opération. 


NOUVBLIiB  MÉTHODE  Dfi  PUDDLAGfi  (i). 

M.  n.  OsTUM),  en  Sul'de,  a  imaginé  une  méthode  de  puddlage 
qui  préseute  de  l'analogie  avec  quelques  pi  océdés  déjà  connus, 
mais  qui  s'en  distingue  en  ce  que  le  courant  d'air  est  amené 
au-dessus  de  la  snrfaet^  de  la  fonte  on  môme  temps  qn'im  cou- 
raul  d'oxyde  de  carbone,  dont  la  combustion  produit  la  tempé- 
rature voulue ,  et  en  ce  que  l'appareil  de  Ostllm»  permet  le 
hallage  de  la  matière  pâteuse  comme  dans  le  puddlage  ordi- 
naire.  tandis  que  l'appareil  de  Bessemer  réclame  la  Iluidilé 
dcb  liialières. 

Dans  le  four  Bessemer ,  le  vent  est  surtout  destiné  à  faire 
prendre  nature  au  fur;  il  sert,  dans  l'appareil  Ostluud  ,  presque 
uniquement  pour  brûler  les  gaz,  et  les  conditions  de  fonction- 
nement sont  à  peu  près  celles  du  foor  à  puddler. 

L'appareil  comprend  un  générateur  de  gaz  et  un  creuset  oli 
le  fer  se  produit  Ce  creuset  est  muni  d*oa  mécanisme  propre 


(1)  B0K2IBIIAII1I  et  KfiBL  :  Berg-ufid  kùUetmaimische  /«Hmf. 


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REVUE  SEMBSTRiELLK. 

à  le  mettre  en  moaTement,  en  lui  imprimanl  une  rolatian  autour 
de  son  axe.  On  le  garnissait  intérieuremeat  d'un  lut  formé  de 
quartz  et  d*argile  »  mais  on  y  a  solïstîtaé  une  couche  de 
scories  provenant  du  Imllage. 
Le  gaz  du  générateur  arrive  dans  le  creuset  par  un  tuyau  de 

4  pouces  de  diamètre ,  et  Tair  qui  doit  lui  servir  de  oombu- 
rant  par  un  tuyau  de  1  1/f  pouce. 

On  ii  Hi[u»duil  la  foule  dans  le  creuset  qu'après  l'avoir  chauffé 
de  manière  à  produire  uu  ramullissement  des  scories  ,  ce  qui 
exige  1  h.  1/2  avec  le  pz. 

Quand  on  euiuaH*iit<'  à  introduire  le  ^jaz,  il  faut  avoir  soin  de 
placer  dans  le  creuset  quelques  charbons  incandescents  ;  si 
maigri'  cela  le  gaz  sëleinl ,  on  rallume  avec  une  flanmie.  Le 
générateur  est  muni  d'un  registre  pour  ré^der  l'arrivée  du  gaz. 

L'opération  comprend  trois  périodes  :  i«  élévation  de  la 
température  jusqu'à  rébullllion  ;  S»  ébuUition  ;  3''  fin  de  i*élittl« 
lition  et  J)ailage. 

Après  qu'on  a  introduit  la  fonte,  on  verse  dans  le  creuset 

5  à  3  pelletées  de  scories ,  qui  abaissent  la  température  et 
rendent  le  fer  p&teux  «  en  produisant  une  vive  effervescence , 
tandis  que  le  creuset  tourne  avec  une  vitesse  de  30  à  40  tours 
par  minute.  Ce  mouvement  de  rotaUon  facilite  le  travail 
d'affinage. 

U  fiiat ,  comme  dans  le  puddlagc  ordinaire ,  surveiller  soi- 
gneusement la  température  du  creuset  et  de  la  fonte.  Une 
température  trop  élevée  et  de  la  fonte  trop  fluide  relardent  lo 
commencement  de  l'ébullitioii  et  en  i)roloni,'enl  la  durée.  Une 
lcnn)éraluic  trop  basse  laisse  liyer  une  i)ai  lie  de  la  niaiu  le  qui 
se  colle  aux  parois.  Uiiand  tout  est  bien  réglé ,  rébullition 
commence  environ  cinq  minutes  après  Tiulroductiou  de  la 
fonte  et  dure  à  peu  près  dix  minulc:>. 


S30 


BEVOB  SBMBSTRIBUB. 


ËXPËR1E.NCES  SUR  LA  CONSTITUTION  DE  L'ÀGIER  (1). 

H.  C.  BwKS  a  enlrepris  vous  série  d*expérienoes,  analogues  à 
celles  de  Saunderson,  sur  la  &brication  et  la  véritable  composi- 
tion de  racler,  et  a  été  conduit  à  des  résultats  importants  qui 
sont  relatés  ci-dessous. 

Les  essais  ont  porté  sur  du  fer  soumis  à  différents  réacUGs  à 
la  chaleur  du  rouge  vif,  comme  dans  les  caisses  de  cémentation. 
Ces  recbercbes  ont  conduit  M.  BiNKsaux  conséquences  suivantes: 

10  Une  petite  barre  de  fer  enveloppée  de  charbon  de  bois  de 
buis,  dans  un  tube  de  porcelaine  fermé  et  maintenu  au  rouge 
vif  pendant  douze  heures ,  n*a  présenté ,  apriis  la  trempe,  aucune 
surface  dure  d'ader,  et  chauffée  à  différentes  températures,  n*a 
poini  montré  la  succession  des  couleurs  particulières  à  Tacier 
véritable.  Elle  était  restée  fer  malléable. 

S*  Mais  quand  l'air  atmosphérique  est  admis  avec  précaution 
et  en  quantité  telle  que  le  carbone  reste  m  excès ,  la  surface  du 
fer  d'abord,  et  enfin,  par  un  contact  suffisamment  prolongé, 
la  barre  loiU  entière  se  convertit  en  acier. 

3"  L'emploi  de  l'azoïc  ne  donne  pas  d'acier. 

i°  L'oxyde  de  carbone  ne  transforme  pas  non  plus  le  fer  en 
acier. 

5^  l!n  traitant  le  fer  dans  le  tu}>e  par  un  courant  d'un  hydio- 
carluire,  tid  que  le  j^az  oli'fianl,  ou  en  plongeant  la  bai  rc  ruii^u 
dans  de  l'huile  déjiourvue  d'a/oto,  on  ne  produit  pas  d'acier. 

6"  Mais  l'emploi  d'un  aiélauiiu  de  ^az  oléfiant  et  de  ^'a/.  aia- 
moniac  ou  celui  du  cyanogène,  produit  de  l'acier  aussi  bien  tjue 
rimmorsion  du  mêlai  rouge  dans  une  huile  azotée  ou  dans  de 
la  j^iai.^hC. 

T"»  Le  fcrrocyanure  de  potassium  produit  de  Tader,  comme 
on  le  sait  depuis  longtemps. 


(  I  )  Scientific  omerieo».  —  Le  travail  de  M.  Binls  a  ëlé  publié  «n  enller 
dm  le  knne  V  de  le  Metw  umiwmUes  nom  eroyone  lontefois  devoir  eon- 
eerver  ee  résvmd  poar  eeitx  de  doe  ebonnée  qei  ne  posaideet  pas  les  livrai- 
sons de  I$!i0. 


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IkETCB  SBKBSTRIELLE. 


m 


8^  Il  en  est  de  même  de  remploi  du  simple  cyanure  de 
polassium. 

9«  On  n'obtient  pas  d*acier  en  traitant  le  fer  cbaud  par  la 
potasse  ou  la  vapeur  de  potassium. 

10*  Avec  le  fer  doux,  qui  ne  renferme  pas  de  proportion 
appréciable  de  carbone,  remploi  da  gaz  ammoniac  ou  du 
chlorbydrale  d*ammoniaque  ne  produit  pas  d*acier. 

il*  Hais  le  gaz  ammoniac  ou  le  chlorhydrate  d'ammoniaque 
transforment  en  ader  le  fer  qui  renferme  une  forte  proportion 
de  carbone ,  5  »/•  par  exemple. 

Ces  résultats ,  avec  la  composition  chimique  des  réacti£B,sont 
résumés  dans  le  tableau  suivant  î 

i*  Fe  -h  C  en  excès ,  sans  intervention  d*autres  éléments,  fer. 

2o  Fe + G  en  excès,  avecadmission  d'air  atmosphérique,  acier. 

3"  Fe  +  Az  azote  fer. 

4*  Fe+Co  oxyde  de  carbone  fer. 

5^  Fe + G<  H*  gaz  oléfiant  fer. 

6*  Pe  4-  G'  R*  en  excès  4-  Âz    gaz  ammoniac  .  .  acier. 

7*  Fe  4-  G*  Az  cyanogène  acier. 

8«  Fe+K'  FeCy'  ferrocyanure  de  potassium.  .  .  acier. 

9*  Fe + KGy  cyanure  de  potassium  acier. 

10»  Fe  -h  Ko  potasse  fer. 

1 1°  I<c  -\-  K  potassium  fer. 

12"  Fe -h  AzlP  gaz  ammoniac .  fer, 

130  Fe  +  AzH*  Cl.  chlorhydrate  d'ammoniaque.  .  .  .  fer. 


L'auteur  conclut  de  ces  faits  expérimentaux  que  les  substances 
sasœpiibies  de  convertir  le  fer  en  acier  renferment  de  Tazote 
et  du  carbone,  ou  que  Tazote  a  accès  pendant  l'opération,  et  se 
trouve  en  contact  avec  le  fer. 

Le  carbone  seul  est  impuissant  à  aciérer  le  fer. 

Il  en  est  de  même  de  Tazote  seul. 

Mais  il  est  essentiel  que  ie  carbone  et  l'azote  agissent  en- 


a-      K  +       83*2  ammoniac  acier. 


18^  ^    '  ,  -i- AzH*  Gl  chlorhydrate  d*ammoniaque.  acier. 


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S3S  REVUB  ffiMBSTlIIBLLB. 

semble,  et  on  ne  peut  citer  aucun  cas  d*aci6nition  où  ces 
élémi'iits  ne  se  soient  pas  trouvés  tous  les  deux  en  présence 
du  fer. 

L*azote  et  le  carbone  coexistent  dans  Tader  après  sa  forma- 
tion, et  c*est  leur  présence  qui  dlfTérentie  les  propriétés  de 
racler  de  celles  du  fer,  dans  lequel  ces  éléments  ne  se 
trouvent  paSé 

Il  est  présumable  (mais  non  démontré)  que  Tétat  de  combi- 
naison n*est  pas  celui  du  cyanogène,  quoique  ce  composé  joue 
un  rOle  imporlant  dans  Taciération ,  mais  qu'il  se  produit  un 
alliage  triple  de  fer,  de  carbone  et  d'azote.  De  nouvelles  expé- 

rinncos  sont  n<'^cpssaires  pour  élucider  ce  point ,  f  l  dr torminnr 
les  propomious  relatives  des  éléments  dont  la  réunion  constitue 
Tacier  véritable. 

PRODUCTION  DU  CUIVRE  DE  CÉMENT  AU  MOYEN  DK  L  EPONGE 

DE  FËR(l). 

D*aprto  une  communication  de  H.  Stalsbers,  Il  a  été  pris 
récemment  un  brevet  par  Ad.  Aas«  de  Thydal  (Norwège) ,  pour 
un  moyen  de  précipiter  le  cuivre  des  liqueurs  cuprifères  au 
moyen  de  Véponge  de  fer. 

Pour  cela ,  on  grille  ensemble  de  la  pyrite  de  fer  avec  un  peu 
de  pyrite  de  cuivre  et  au  plus  2  à  3  <>/•  de  enivre;  les  grains  sont 
séparés  de  la  couche  d*oxyde,  ensuite  lavés,  puis  grossièrement 
pulvérisés,  mélangés  d*an  peu  de  menu  cbarbon ,  et  réduits  au 
moyen  d'un  générateur  de  gaz,  où  se  produit  du  fer  spongieux, 
qui  précipite  rapidement  le  cuivre  d*une  dissolution  un  peu 
chaude. 

Pour  la  régénération  de  l'éponge  de  fer ,  il  n'est  besoin  que 
d'un  peu  de  combustible,  cl  son  prix  de  revient  est  de  beaucoup 
inférieur  k  celui  de  la  fonte.  Pour  pn^'cipiior  100  livri-s  de 
cuivrr  dr  cj'-nioTU  h  30  de  cuivre ,  on  consomme  2 1/2  à  3  fois 
son  poids  d'éponge  de  fer. 


(1  )  BoaatiiAiiii  et  Kibl  :  Berg-md  hMmimaiiu»lHhê  Ifi'fwv. 


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RBVUB  8BHBST1UEULB.  893' 

Ge  procédé  présente  sur  la  méthode  de  prrci;>itation  du 
cuhre  de  Simmiig  ,  aa  moyen  de  l'hydrogène  aulfUré  gazeux 
suivie  à  Foldal ,  l'avantage  d*ètre  éGonomique  et  d'éviter  Taffi* 
nage  toujours  difficile  du  suUùre  de  cuivre  précipité.  Dans  ce 
dernier  procédé ,  on  distille  le  soufre  dégagé  des  pyrites  cui- 
vreuses à  l'éuit  gaaeax  sec ,  et  le  résida  est  passé  au  four  à 
manche  pour  matte  crue  avec  les  fragments  faiblement  grillés , 
et  œlle-d  fondue  pour  cuivre  noir,  ou  l>ien  le  sulfure  de  cuivre 
débarrassé  du  soufre  libre  est  soumis  à  nne  fonte  crue ,  et  le 
produit  rôti  et  mélangé  avec  des  minerais  ordinaires  grillés  à 
mort  est  fondu  pour  cuivre  noir.  La  matte  riclu'  provenant 
nniquement  du  sulfure  de  cuivre  ne  se  laisse  griller  que  diflfi- 
ci  If'mcnt,  et  occasionne  des  pertes  de  cuivre  très-fortes  dans 
les  opérations  ultérieures. 

On  doit  faire  à  Foldal  des  essais  comparatifs  de  la  méthode 
d'Aas  et  de  celle  de  Sinding. 


CONSTRUCTION. 
SUR  LES  BÉTONS  AGGLOMÉRÉS  (1).: 

M.  François  Goignbt  s'est  beaucoup  occupé ,  depuis  plusieurs 
années,  et  non  sans  succès,  de  trouver  des  applications  au 
produit  ({uMl  désigne  sous  le  nom  de  Mtons  agglomérés.  Ces 

matériaux  de  construction  artificielle  se  composent  simplement 
de  sable,  de  chaux,  et  dune  faible  ((uantité  de  ciment;  ils  sont 
préiian'-s  presque  à  sec,  parftiilcmcnl  triturés  et  vigoureusement 
comprimés.  Il  en  résultf»  une  pàlr  de  pierre  ,  faisniit  prise 
rapidement  et  ronstitiuint,  nu  bf»ni  de  (pielques  jours,  une  cou- 
slruetion  monolithe  d'une  grande  diii>et(^. 
Tout  récemment ,  Tinventeur  des  bétons  agglomérés  a  appelé 


(  t)  ^rmt  HkutSIiiqfÊâ âêt  AnuiJfoWb». 


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534  REVUK  SEMESTRIELLE. 

l'atlention  sur  un  noiivol  f'niploi  qu'il  en  proposo,  et  bien  qiril 
soit  difiicile  de  se  prononcer  à  priori  sur  la  valeur  de  la  méthode, 
ridée  mérite  d'être  prise  en  considération  et  Texpérience  pourra 
être  tentée.  11  s'agit  du  cuvelage  des  puits. 

Le  principe  de  cette  application  réside  dans  l'imperméabilité 
du  béton  aggloméré  et  dans  sa  résistance  à  Técrasement.  On 
procéderait,  comme  dans  le  muraillement  des  puits,  par  anneaux 
successif^  de  maçonnerie,  construits  au  jour,  et  qui  &*enfonoent 
par  leur  propre  poids  quand  on  vient  k  draguer  rintérieur  du 
puits.  Le  tout  serait  supporté  par  un  soc  drcalaire  en  fonte ,  et 
ranneau  de  béton  pourrait  avoir  une  largeur  de  soixante  centi- 
mètres et  au-delà. 

Les  diverses  assises  de  béton  se  soudent  parfaitement  et  l'on 
réalise  la  condition  avanlagcuso  de  n'avoir  aucun  joint  k  rendre 
étanche. 

La  sinfacc  cxtérienre  du  tube  de  béton  peut ,  pnr  un  simple 
lissa^îO  il  la  truelle,  devenir  beaucoup  plus  polie  (pie  celle  d'un 
cuvelage  en  fonte,  et  présenter  une  moiiidie  résistance  à  la 
descente.  Le  poids  [)lus  considérable  du  bûlon  ,  eu  égard  à  son 
épaisseur,  lacil itérait  encore  renloncement  du  tube.  Cependant, 
nous  ne  pouvons  partager  toutes  les  convictions  de  l'inventeur 
sur  la  possibilité  de  descendre  aisément  un  pareil  tubage  à  de 
grandes  profondeurs.  L'énorme  pression  des  terres ,  agissant  à 
la  manière  d'un  étau ,  sera  toujours  l'obstacle  principal  que 
rencontrera  une  pareille  opération. 

Quant  à  la  résistance  à  Técrasement,  elle  est  très-considérable 
dans  le  béton  aggloméré ,  et  ne  serait  certes  pas  surpassée  par 
le  poids  d'une  colonne  d'eau  de  cinq  cents  mètres  de  banteur. 

Le  béton  présente  sur  remploi  du  bois  et  de  la  fonte  pour 
cuvelage  Tavantage  de  ne  pas  se  pourrir  comme  le  premier,  ou 
8*oxyder  ou  se  sulittrer  comme  le  métal.  II  est  moins  coûteux 
que  la  fonte ,  et  le  mode  de  construction  est  fort  simple. 

Toutes  ces  considérations  ont  conduit  M.  Coignkï  à  suggérer 
l'idée  d'employer  les  bétons  agglomérés  au  tubage  des  puits  de 
mine.  Il  resterait  à  dénionii  er  ((ue  la  cobésioii  de  la  matière  est 
assez  considérable  pour  résister  aux  eflbris  de  glissement  d'un 
terrain  coulant,  car  cette  propriété  n  est  pas  complètement  en 


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REVUB  SBMBSTBIBLLB.  535 

rapport  avec  ]a  résistance  h  récrasement.  Quoi  quil  en  soit ,  et 
dans  des  drconstances  ordinaires,  ce  système  pourrait  être 
appelé  à  rendre  des  services ,  et  demande  à  être  étudié  par  les 
ingéuiears  compétents. 


BÉTON  BITUMINEUX  (1). 

L'importance  des  applications  du  bitume  depuis  une  vingtaine 
d'années  a  conduit  îi  essayer  d'en  faire  un  nouveau  béton  destiné 
à  renn placer  ,  au  moins  dans  des  cas  spéciaux ,  les  bétons  de 
chaux  hydraulique,  cl  qui  leur  est  préférable  pour  certaines 
constructions.  Dans  rétablissement  des  chaussées  en  asphalte 
comprimé ,  qui  ont  été  essayées  dans  plusieurs  rues  de  Paris , 
on  a  effectivement  reconnu  que  les  bétons  de  chani,  à  ce  point 
de  vne  particulier,  présentent  IHnconvétiient  d*ètre  très-longs  à 
prendre  et  de  ne  pas  offrir  un  degré  de  solidité  et  de  sécheresse 
suffisant,  quand  on  doit  les  recouvrir  de  Fenduit  bitumineux. 
De  plus,  ils  sont  dépourvus  d'élasticité,  se  gonflent  par  la  gelée 
en  brisant  la  couche  bitumineuse,  ou  lui  font  des  soufflures , 
quand  il  reste  des  parcelles  de  chaux  non  éteinte. 

M.  Gannal  a  proposé  de  remplacer  ce  béton  par  un  nouveau 
béton  bitumineux,  sappliquant  à  chaud  par  pilonnaj^e  et  com' 
prPs«;ion.  Ce  héton  se  compose  de  sable  aggloméré  par  une 
sulistauce  liitiiiiiiricuse  qiielcoufiue  ,  telle  que  bitumes  naturels, 
hrais  de  f^.u ,  de  schiste ,  de  résine ,  résidus  d't'-puration 
des  bitumes  naturels,  molasses  bitumioeuses,  gros  bitumineux, 
vieux  mastics  asphaltiques  ,  etc. 

La  dépense  en  bitume  varie  avec  la  richesse  du  produit 
employé,  mats  ne  s'élève  qu*à  5  ou  6  «/«  de  la  matière  bitu- 
mineuse pure. 

La  préparation  du  béton  bitumineux  se  fait  de  la  manière 
saivante: 

Sur  le  sable,  préalablement  chauffé  à  i80  on  1$0<*Gm  on  verse 
la  matière  bitumineuse  en  fusion,  et  on  mélange  le  tout  avec 


S36 


IIBVUB  SEVESTRIBllB. 


un  ringard.  La  masse  prend  peu  à  pea  nne  consistance  grasse , 
mais  garde  l*état  grenu ,  parce  qu*elle  ne  renferme  pas  assea  de 
bitume  t)oar  fondre. 

Par  refroidissement ,  le  produit  donne  une  masse  poreuse , 
peu  rt'sistantP,  ;  mais  si  on  Inappliqué  qaand  la  température  est 
encore  de  110  ou  ISO»  G. ,  et  qu'alors  on  le  pilonne  fortement , 
il  acquiert  en  qiielqnes  minutes  une  grande  dureté  et  une 
imperméabilité  complète. 

Ce  mode  de  fabrication  du  béton  est  économique  en  oe  que 
les  niaiières  bitumineuses  y  entrent  eu  faible  proportion  ot  sont 
des  ri^sidiis  pn^sqne  sans  valeur,  tels  que  les  débris  de  vieux 
masijcs,(|ui  irouvcnl  airi-i  i  ôire  avaiuagcusement employais. 

Le  irnvail  est  facile,  el  tieux  hommes  peuvent  aisi'rment 
préparer  %  métrés  cubes  de  hétou  dans  une  journée  de  10  heures. 


DES  DIVERS  SYSTÈMES  DE  COUVERTURE  (t). 

On  f'ntend  \)[\v  covvertiire  ra.ssemblage  de  malériaux  divers 
qui  rf^coMvn^  rfxtf'rifur  drs  combles,  el  dont  le  but  est  de 
rejeter  en  drliors  des  coii.'ilriK  liniis  la  pluie,  la  neige  ou  la  grôle. 

Ces  matériaux  doivent  salistyiie  à  des  conditions  coraplexi^s 
de  résistanee  ,  de  li'jîî'reti^ ,  de  lacililr  de  travail  ,  d'aspect  et 
dYeniuuiiio.  i.fiur  choix  est  en  outre  lié  direcleuicnt  à  la  forme 
el  à  riiiclinaison  du  comble  à  revôlir. 

Le  chaume  fut  d'abord  employé,  mais  il  se  retrouve  à  peine 
aujourd'hui  dans  les  campagnes.  Il  présentait  Tavantage  d*6tre 
d*un  emploi  facile ,  d*un  prix  modique ,  d'un  faible  poids , 
d'une  durée  relativement  longue  ;  mais  il  fiivorise  éminemment 
le  dévelopi>ement  des  incendies. 

L'emploi  de  bardeaux  en  bois  de  merrain  fut  autrefois 
presque  général  dans  les  grandes  villes  pour  la  couverture. 
Ils  ont  été  abandonnés  par  le  même  motif  que  le  chaume,  et 
aussi  parce  que  le  bois  convenable  est  devenu  rare  et  cher. 


(  t  )  Revue  gitliraXâ  d«  l'oreMlMfur»  êt  du  tnomm  pMict,  poblitf»  ptr 


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REVUE  SEMESTRIELLE.  537 

On  ne  les  retrouve  pins  que  dans  certaines  contrées ,  telles  giie 
le  Tyrol ,  où  ils  sont  d*an  usage  traditionnel. 

Dans  ces  derniers  temps,  on  a  beaucoup  employé  le  papier 
ou  carton  bitumé  sur  une  ou  sur  les  deui  faces«  Cette  couver- 
ture n*oppose  qu*une  résistance  insuffisante  à  la  force  des  vents; 
elle  est  altérable  par  les  intempéries  des  saisons ,  combustible 
Cacilement ,  et  ne  convient  que  [lour  des  abris  provisoires. 

Les  papiers  bitumés  forment  des  rouleaux  de  0™,80  de  lar- 
geur sur  une  loii^^ueur  iiidélermiiice.  On  les  étend  sur  les 
solives,  par  raîi^^s  horizontaux,  en  commençant  parle  bas  de 
la  toiture,  avec  recouvrement  de  0™,05  à  chaque  joiiii.  On  les 
maintient  en  ]>laco  pnr  des  liteaux  do  bois,  espacés  de  0"'.3r>  h 
0"',40  suivant  les  lij^urs  do  plus  gi-andc  iicnte  du  comble. 
Le  tout  est  enduit  d'une  couche  de  fîoudron  de  fjaz. 

On  emploie  encore,  pour  les  hangars,  appentis  et  autres 
constructions  légères.  Je  carton  bitumé  et  sablé,  le  carton  pré- 
paré avec  un  enduit  à  base  métallique ,  le  bitume  laminé  sur 
du  papier  ou  sur  toile. 

Dans  ces  dernières  années,  on  a  proposé  une  matière  qui 
parait  préférable  aux  précédentes,  le  carton-cuir,  &it  avec  des 
matières  solides,  de  vieux  cordages,  et  impréjcné  d^un  enduit 
bilttmineux  et  sablé.  M.  Despaiix,  fabricant  de  ce  carton,  le 
fournît,  tout  posé,  à  Paris,  au  prix  de  ft,  4,25  le  mlitre  carré. 

La  couverture  en  tuiles ,  employée  dès  Fantiquité,  est  aujonr* 
dlittî  d'un  usage  général.  La  terre  cuite  convient  en  effet  très* 
bien  à  cet  emploi  par  sa  résistance,  la  facilité  de  sa  préparation, 
sa  durée  et  ses  propriétés  isolantes.  Le  reproche  que  l'on  peut 
idivc  avec  raison  aux  tuiles  consiste  dans  leur  poids. 

Les  mues  plates  sont  les  plus  répandues  dans  les  pays  du 
rvtti  «i  ,  tandis  que  la  tuile  creuse  ,  destinée  aux  toits  à  faible 
pente,  est  principalement  usitée  dans  le  Midi. 

Les  tuiles  plates  peuvent  se  classer  en  deux  groupes  .  en 
pr<'nant  pour  types  le  grand  moule  et  le  petit  moule  de  Bour- 
gogne; ce  sont  les  plus  estimées  en  France.  A  Paris,  on  n'em- 
ploi<B  que  les  miles  grand  moule  de  Houi-^o^^ne  et  de  Monterean. 

Les  tuiles  de  paya^  à  peu  près  égales  en  dimensions  à  celles 
petll  moule  de  Bourgogne ,  leur  sont  de  beaucoup  inférieures 
ea  qualité. 


588  REVUE  SEMESTftlELLE. 

Leurs  dimensions  sont  les  suivantes  : 

GraDd  moule .  «  •  .  Q^,dO  x  0<»,25      Poids  :  2^,400. 

Petit  moule  0»,S4  x  0",19S  —  Poids  :  1S380. 

L'épaisseur  commune  est  d*environ  0<",015. 

Les  tuiles  plaies  s'accrochent  sur  le  toit  à  un  lattis  disposé  à 
cet  effet.  Elles  forment  des  rangées  horizontales  qui  le  recoa* 
vrent  de  la  base  au  faite,  à  joints  alternatifs,  en  laissant  ao 
pureaa  une  largeur  de  0"",  11  pour  le  grand  moule  et  de  0<»,0S 
pour  le  petit. 

Les  pans  d'un  comble  couvert  en  tuiles  plates  se  raccordent 
avec  le  faitage  au  niuycii  dis  tuUrs  fait  ivres  qui  présentent  la 
forme  d'un  demi  cylindre.  Ces  fiiilcre^  se  posent  sur  des 
luileaux ,  en  les  espaçant  les  unes  des  autr.'s  de  0"',05.  Elles 
sont  reliées  h  la  toiture  par  des /^/?/^fl?v  ?//  <  .s ,  rt  entre  elles  par 
des  crêtes ,  c'est-à-dire  par  un  remplissage  en  plâtre. 

Pour  éviter  ces  crêtes,  qui  se  dégradent  rapidement,  on  se 
sert  de  faîtières  à  bourrelet,  dont  l'assemblage  se  fait  par  em- 
boîtement. Elles  ont  Û<",3â  de  longueur ,  plus  le  bourrelet,  sar 
0",29  de  largeur  en  plan,  et  coûtent  0^^,60  pièce. 

La  faîtière  ordinaire ,  grand  moule  de  Bourgogne ,  a  0",36  de 
longueur  et  vaut  Or ,55  ;  la  faitière,  petit  moule,  vaut  0r,45. 

Les  tuiles  creuses  fabriquées  en  Bourgogne ,  ont ,  après  lenr 
développement  sur  un  plan ,  la  forme  d\in  trapèze  de  0",37  de 
hauteur  avec  des  bases  respectivement  de  0",25  et  O^^^O.  Elles 
sont  courbées  do  manière  à  figurer  une  surface  conique  de  O^tOfi 
de  profondeur  à  un  bout  et  0*,0$5  à  Tautre.  En  projection  hori- 
zontale, les  largeurs  intérieures  sont  0'",19  et  O^.IB. 

On  les  dispose  sur  les  couver  turcs  en  formant  d'abord  des 
ligues  de  tuiles  placées  par  leur  côté  convexe  suivant  la  ])t'nte 
du  toit,  avec  recouvrement  au\  joints  de  0™,07  ù  0'",12.  Puison 
recouvre  les  vides  (jui  séparent  ces  rangées  par  de  nouvelle 
tuiles  post''(^s  en  sens  inverse,  c'est-à-dire  leur  surface  convfXi' 
en  dessus.  Ce  système  a  l'inconvénient  d'ol)lit;er  à  un  rema- 
niement assez  riv(|uent,  parce  que  les  joints  horizontaux  se 
remplissent  de  mousse  qui  permet  l'intiltration  de  l'eau  dans 
la  couverture  par  une  action  de  capillarité. 

Le  principal  défaut  de  toutes  les  anciennes  tuiles  est  leur 


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REVOB  SEMESTRIELLE. 


539 


poids  cojLsidtTable.  On  s'est  donc  i)i ('occupé,  dans  ces  derniers 
ten^js,  de  le  diminuer,  et  aussi  (ruiiliser  une  plus  grande  sur- 
face, car  la  luile  plate  ordinaire  ne  présente  en  surface  décuu- 

11  S 
verte  qae  les  ^  de  sa  surface  totale ,  et  la  tuile  creuse  les  ^ . 

Les  tuiles  nouvelles  peuvent  se  distinguer  en  rectangulaires 
et  losangiques. 

Les  premières  sont  de  deux  types  : 

i*  Tuiles  rectangulaires  à  joint  vertical  continu.  Elles  ont  été 
Inventées,  en  1847,  par  MM.  Oilardoni  frères,  d'AltUrcb 
(Haut-Rbin). 

La  tuile  Gilardoni  n«  î  a  0",38  sur  0",23;  elle  utilise,  en  partie 
découverte,  environ  les  3/4  de  la  surface  totale.  Elle  présente  à 
gauche  une  cannelure  large  de  0«,015  et  de  la  même  profondeur, 
creusée  entre  deux  légers  rebords  en  saillie  sur  la  face  exté- 
rieure de  la  toile.  A  droite ,  se  trouve  un  couvre-joint  portant 
en  dessous  une  nervure  qui  s'emboîte  dans  la  rainure  de  la  tuile 
voisine.  Une  nervure  médiane  renforce  la  tuile  suivant  sa 
longueur,  et  se  termine  à  ses  deux  extrémités  par  des  saillies 
qui  constituent  une  espèce  d'agrafe;  en  haut  et  en  bas  sont  des 
rebords  à  liaut  relief,  le  premier  en  dessus  et  ie  second  en 
dessous  ,  formant  le  joint  horizontal. 

Ce  ty]te  a  été  perlectionné  dans  la  luile  n"3,  et  imité  par 
M.  Fox  ,  à  St-Gcnix  Laval ,  pr^s  Lyon. 

On  range  dans  la  même  classe  les  l  >')îicsdeMM.Maret  KeprevosI, 
h  Bourbonne-les-Rains ,  coniiios'es  de  deux  larges  caiiiielurt.s 
denii-circul;iires ,  réimirs  [.ar  une  forte  baguette,  et  aussi  les 
pamii'n  et  la  luile  holîimdaisc  de  iM.  Mossclman  (Si-LA). 

2"  Tuiles  rectangulaires  à  joint  vertical  discontinu ,  s  assem- 
blaut  par  chevauchement. 

La  tuile  Gilardoni  d<>  1  appartient  à  ce  type.  Elle  a  été  imitée 
ou  modifiée  parun  grand  nombre  de  fabricants,  particulièrement 
MM.  Martin  frères ,  à  Marseille,  Guével  frères,  près  Nancy,  etc. 

Dans  la  classe  des  tuiles  losangiques ,  on  comprend  toutes 
les  tuiles  s^assemblant  entre  elles  par  joints  obliques ,  tandis 
que  les  précédentes  n'admettent  que  des  joints  borizoniaux  et 
verticaux. 


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840  nEVOB  SBNBSTRIBUB. 

Ces  tuiles  se  prêtent  surtout  à  roraeme&tation  et  fournissent 
des  effets  souvent  trè&fatisfaisants,  par  la  combinaison  de 
couleurs  diverses. 

On  connaît  les  tuiles  losangîqnes  régulières  de  M.  Courtois 
(Paris),  exactement  carrées,  unies  sur  les  deux  faces, avec 
crochet  d'attadie  et  talons  de  relevée  à  l'angle  de  tète,  et  talons 
de  retombée  à  Tangle  opposé.  LUnconvénient  de  ce  système  est 
de  présenter  des  lignes  brisées  à  récoulemcut  de  la  pluie,  au 
lieu  de  la  laisser  couler  suivant  la  ligne  de  plus  grande  pente , 
ce  qui  facilite  le  rejet  rapide  des  eaux. 

Les  tuiles  losangiques  de  MM.  Ducroux,  à  Homamèchc  ,  sont 
plus  hautes  que  larges,  ce  qui  ('^t  i)Ius  satisfaisant  pour  Teflet 
que  les  précédentes.  Celles  de  MM.  Mar  ol  Lopré vosl  f  Bonrbonne- 
les  Bains)  sont  hexagonales;  elles  sont  d'un  aspect  agréable. 

Les  tuiles  losangiques  irrégulières  sont  principaleineut  lalu  i- 
(|uées  par  MM.  iosson  et  Drlani^Ie  à  Anvers,  et  MM.  Deminuid, 
à  Paris.  Elles  se  prêtent  h  rorueuieiilatiuii. 

Aux  tuiles  arcliilociurales,  il  convient  de  joindre  les  tuiles 
vernissées  ,  dont  l'usage  i'M  encore  rare  eu  Fraiicc  ,  mais  qui 
sont  fort  employées  eu  Bavière. 


DE  LA  GOiNSTIlUCTlOiN  DES  GHËÎdliNÉES  D'USINES. 

Les  ingénieurs  qui  ont  k  éiablir  des  projets  d'usines  manquent 
tiéijuenHiicnl  de  lernics  de  eoni[)ai  ai.s>tii  o'.i  ilfMionnées  pour 
rexécdtion  des  ouvvni^es  de  détail,  ipielon  regarde  trop  souvent 
eomuie  ai'ies>()iies.  l/ini|)oi'laîiee  des  rheminées  industrielles 
et  les  dilliiaillés  que  préseuletii  leur  calcul  théorique  et  leur 
construction  ont  amené  M.  M\iuifi;(1)  k  résumer  dans  une 
Etude  les  principes  qui  doivent  présider  à  rmstallaliou  de 
maçonneries  qui  oui  une  si  grande  influence  sur  le  rendement 
des  appareils  à  vapeur  et  des  foyei-s  métallurgiques.  H  a  paru 


(  f  )  Annale*  de  construction.  d'Omuunc.  f  861. 


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REVUE  SSMESTRiELLE.  541 

Utile  d^eitnire  de  ce  travail ,  pour  les  lectears  de  la  Bmme 
nuiverseUe ,  la  suite  des  r^les  auxquelles  on  doit  se  conformer 
en  pareil  cas. 

On  rappellera  simplement  les  formules  qui  servent  à  déter- 
miner les  dimensions  des  cheminées ,  parce  qu'elles  se  trouvent 

démontries  dans  plusieurs  ouvraj^es  spéciaux. 

LVft'et  quo  doit  produire  la  clicniiiii'e  est  donné  par  lu  (|U(  s- 
lioii,  car  il  bc  réduit  à  efl'eciucr  la  coiububtiou  d'un  poids  connu 
de  combustible  dans  un  certain  temps,  ou  à  appeler,  daus  le 
mèmp  temps ,  un  volume  d'air  donné. 

H  laui  donc  connaître  : 
La  quantité  d'air  nécessaire  à  la  conibuslion  :  elle  est  »  en 
pratique,  plus  considérable  que  celle  que  l'on  détermine  théo- 
riquement, car  il  échappe  à  la  combustion  une  quantité  d^air 
qai  varie  de  un  demi  St  un  tiers.  M.  Pêclkt  a  dressé  des  tables 
qui  font  connaître  les  quantités  d'air  théoriques  et  pr iti([ues 
nécessaires  à  la  combustion  de  1  kilogramme  des  principaux 
combustibles. 

Le  volume  de  gaz  passant  par  la  cheminée.  On  le  déduit 
de  la  composition  du  combustible,  car  le  volume  primitif  est 
augmenté  de  la  vapeur  d'eau  dégagée  par  le  combustible  et  des 
gaz  autres  que  Toxyde  de  carbone.  H.  Péclet  a  également 
calculé  les  résultats  correspondant  à  plusieurs  combustibles 
usuels. 

La  puissance  d'une  cheminée  dépend  de  sa  hauteur^  de  la 
kmpéralure  moyenne  (jue  les  gaz  y  conservent,  et  de  ba  6ecliQn, 
La  hauteur  et  la  vitesse  sont  liées  par  la  iui  mule  : 

"  V  b+S^K(L4-Nj' 

dans  laquelle  : 

V  =  vitesse  de  ia  lumée  ; 

(J  =-  9,8088  ; 

H hauteur  de  la  cheminée; 

û  =  0,00367  coeflicient  de  dilatation  de  l'air  ; 

('  <=  température  moyenne  de  l'air  dans  la  cheminée; 

I  -»  température  de  l'air  extérieur; 


542 


£  SEIl£STfU£LLE. 


L  »  développemenl  du  canal  de  fumée,  depuis  le  foyer  jusqu'au 

pieddelacbeminée; 
D  —  diamètre  de  ce  canal ,  que  Ton  suppose  être  aussi  celui  de 

la  cbeminée; 

K  -=  coefficient  constant  pour  une  même  nature  de  cheminée  : 
0,0127  pour  les  cheminées  en  poterie;  0,005  pour  les 
cheminées  en  tôle;  0,0025  pour  les  cheminées  en  foule 

ou  celles  tapissî-es  de  suie. 
L'expression  précédente  peut  se  mettre  sous  la  forme 


G  «  tant  lin  nombre  conblaiiî  [>uiu-  une  cheminée  donnée,  cl 
fonction  de  sa  nature,  de  sa  forme  et  de  ses  dinu-nsions. 

Le  volume  d'air  V  écoulé  en  une  seconde  par  une  chemiuée 
carrée  dont  le  cOtô  est  D  est  : 


En  supposant  V  «  300»  et  f  »  12« ,  Teffet  maximum  produit 
par  le  tirage  est  : 


La  section  d'une  cheminée  dépend  de  toutes  les  résistances 
que  la  colonne  d*air  cliaud  doit  vaincre  dans  son  trajeL  ii  font 
d*abord  évaluer  celle  qui  résulte  du  foyer. 

La  résistance  du  foyer  à  Técoulement  des  gaz  peut  être  repré- 
senlée  par  Teupression 


dans  laquelle  : 

R  «■«  coefiicient  expérimental  ; 
K  »  nombre  constant  pour  un  même  état  du  canal  ; 
V  »  vitesse  d'écoulement  de  Tair  à  la  partie  supérieure  du 
conduit. 


par  suite  le  poids  P  de  ce  volume  d*air  est  : 


11  Ki/», 


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neVUE  SEMESTRIELLE.  $4S 

La  rôsisloncc  oppostc  par  la  circulalion  dans  le  canal  elUaus 
la  cheminée  est  de  la  loriue 

KX  ^, 

L  élanl  le  parcoiirfi  total  de  la  fumée  cl  I)  le  diamèlrc  du  luyau 
ou  le  côté  du  canal ,  bi  lu  cheminée  est  canée. 
On  a  donc  : 


P  étani  la  pi'essîon  qui  produit  rôcoulcment  des  gaz  el  p  étanl 
la  pression  qui  produit  la  vitesse  efifecttve  v  à  la  sortie  du  tuyau. 
On  en  déduit  : 


V 


En  prenant K s» 0y00S5  (cbeminée  qcq.  tapissée  de  suie), 
etR  —  0,61,ona: 


Le  volume  d*air  chaud  qui  doit  s*écou1er  en  une  seconde  est  : 

3.600 


V  , 


oCi  Y,  ^  volume  d'air  frais  nécessaire  à  la  combustion  de  i  kil. 
de  combustible. 
En  supposant  la  cheminée  carrée , 


VM13D  +  0.0SL) 


Quand  on  construit  une  cheminée  commune  à  plusieurs  four- 
neaux, on  lui  donne  généralement  une  section  égale  k  la  somme 

des  sections  des  cheminées  partielles  qui  correspondraient  à 
chaque  fourneau,  ce  qui  conduit  k  une  section  un  peu  trop 
grande. 

TOUE  XI.  3S 


544  REVDB  SBMBgrniBLLB. 

Quand  los  cliemiuées  doiveni  desservir  des  fourneaux ,  elles 
soul  pruinplcincnt  Uipissées  de  suie,  et  alors  dies  se  coin itorteat 
de  la  môme  niaiiiiîre«  quelle  que  soit  leur  nature.  On  peut  donc 
employer  dans  leur  construction  le  métal,  la  brique,  la  ma- 
çonnerie parementée  de  brique,  ou  ia  poterie. 

Pour  les  cheminées  en  métal ,  on  a  essayé  remploi  du  cuivre, 
mais  on  y  renonce  à  cause  de  la  rapidité  de  son  altération , 
surtout  quand  on  brûle  de  la  houille.  Le  fer  et  la  fonte  valent 
mieux,  mais  on  préfère  généralement  la  tôle,  enduite  exté- 
rieurement d'une  couche  de  chaux  ou  de  goudron.  Si  Ton  n*a 
pas  à  craindre  une  trop  hante  température,  on  emploie  très- 
bien  la  tôle  galvanisée  (recouverte  de  zinc)  ou  peinte  avec  un 
mélange  de  fer  et  de  zinc.  On  ne  donne  guère  à  ces  cheminées 
plus  de  12  à  15  mètres  de  hauteur.  Leur  prix  de  revient, 
compris  le  montage ,  est  de  0^75  à  0^80  le  kilogramme. 

La  section  la  plus  convenable  pour  les  cheminées  en  briques 
et  en  maçonnerie  est  celle  qui  offre  le  périmètre  mini- 
mum ,  c'est  à-dire  la  section  circulaire  ou  polygonale  à  côtés  , 
nombreux. 

L'épaisseur  de  la  maronnnric,  au  somniei,  est  de  0",11  , 
laideur  d'une  brique  ordinaire.  On  prend  0"',OI5  ;»  0"',018  par 
mètre  couratu  pour  le  fruit  intérieur  m,  et  O^^Oi^  à  O^'fOdO  pour 
le  Iruit  extérieur  m'. 

D'après  cela,  on  a  les  relations  : 

D  «    +  2  H  m, 

^  (c{  +  0.22)  +  3  U  m'  ^ 4f  +  2  U  m', 

dans  lesquelles  R  est  la  hauteur  de  ta  cheminée , 

(l  le  diaiuîU'c  iulériuur  au  sommet, 
W  \o  (liamMre  extérieur  id. 
D  le  diamètre  iulcricur  à  la  ijase, 
D' le  diamètre  extérieur  id. 

A  Paris ,  le  prix  du  mètre  rul)o  de  niaeonnerie  de  })riqiies  do. 
iJmirj^oyne,  pour  chemiiiiTs ,  t>si  de  7!S  à  80  francs.  Le  nictm 
cube  de  raaeounerie  en  Iniques  de  pays  ,  non  compris  lo 
rejo-mi)i<Maent ,  coûte  de  50  ù  55  francs.  Le  mètre  cube  de 
bnqueb  réfraclaircs  vaut  liU  tiaucs ,  et  le  mùlre  cairc  de  rejoiu* 


i 

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HEVCE  SEItBSTRlEU£. 


545 


toiement  se  paie  Os7$.  Les  constructeurs  do  Paris  se  chargent 
aussi  de  monter  les  cheminées  dont  on  leur  fournit  les  maté- 
riaux ,  à  raison  de  iO  à  15  francs  de  main-d'œuvre  par  mètre 
cuiie. 


:«IOUYELLES  FORMULES  POUR  LE  CALCUL  DES  DiMEiSS10i\S 

DES  VOUTES  (1). 

M.  Marguet,  inp/'niour  en  chef  dos  ponts  et  cliaussces,  et 
proie.sspur  à  l'école  spéciale  de  Lausanne ,  a  chercht^  h  fHablir 
des  formules  simples  et  pratiques  pour  le  calcul  de  Tépaissour 
des  culées  dans  les  voûtes  en  pi^-in  cinlio,  en  anse  do  panier 
et  on  arc  de  cercle.  11  a  paru  utile  de  reproduire  les  principaux 
résultats  de  ce  travail,  qui  s*écartent  quelque  peu  de  ceux  géné- 
ralement admis. 

L'auteur  a  adopté,  pour  déterminer  l'épaisseur  £  de  la  voOle  à 
la  clé,  la  formule  de  M.  LfivsnxÉ 


R  étant  le  rayon  de  l'intrados  du  berceau. 

Ceci  posé,  cl  on  aihui'Uaiil,  coninio  on  le  fait  d "ordinairo,  que 
la  section  de  rnplure  lail  un  angle  de  30<*  avec  l  liorizouiale ,  le 
rayon  H'  de  l'extrados  de  la  voûte  en  plein  cintre  se  calcule  par 
la  relation 


H.  Marguet  prend  ensuite  pour  valeur  de  Tépaisseur  de  la 
culée  à  la  naissance 


R'« 


R 


où  les  lettres  ont  les  significations  suivantes  : 


.  (  i  )  Nimcélkt  ofWMfof  d»  cMUfUfitUm,  <I'0phbuurii. 


I 


S46  REVUE  SEMESTMELLe. 

S,  surface  de  la  voûte; 

G,  distance  de  son  centre  de  gravité  à  Taxe  horizontal  mené 
par  le  centre  dlntrados; 

H  t  ordonnée  du  point  dintersection  de  Textrados  circulaire 
avec  te  rayon  à  S0«,  en  prenant  la  longaeur  du  joint  suivant  ce 
rayon  égale  an  double  de  Tépaisseur  à  la  clé. 

Le  calcul  et  les  résultats  d*expériences  ont  conduit  H.  Uarguet 
h  des  formules  pratiques  d'un  emploi  plus  simple.  Il  a  reconnu 
que  pour  des  ouvertures  de  1«  à  8»  les  épaisseurs  des  culées 
peuvent  être  obtenues,  plutôt  par  exc^  que  par  défaut,  au  moyen 
de  réquation  linéaire 

en  niellant  jinur  x  l'ouvi  rlure  de  ia  voille  diiiiinut-e  d'uiio  uiiilé. 

De  S"*  à  40'"  et  au-delà ,  les  épaisseurs  des  culées  sont  rcprc- 
scutées  par 

y  =  0,i'OG  X  -12, 

en  mcltant  pour  x  rouvi'rlurc  de  la  voûte  diminuée  de  8  uuiuîs. 

Pour  l«^s  voûtes  ellipli«iues  ou  en  aii>e  tlo  luiuirr,  M.  Mar^'uel 
adopte  uu  extrados  circulaire ,  et  picud  pour  ('iiaisscur  delà 
voûle  à  ia  clé  celle  qui  rrsulU'  de  la  l'oriiiule  rrhiiive  aux  vnùies 
en  plein  cintre,  en  remplaçant  le  rayon  d'intrados  par  le  demi 
graud  nxc. 

L'cpaisseur  maximum  de  la  voûte  vers  les  reins  coj'rospoud 
au  point  de  rellipbc  ayant  même  abseiî-se  que  le  foyer,  et  elle 
est  prise  éj^ale  au  double  de  l'épaisseur  à  la  clé,  en  la  mesurant 
suivant  la  normale. 

Lepaisseur  de  la  cuIéc  se  déduit  approximativement  de 
réquation 

y  =  0,^5  X  ~f  .i,0:i , 

en  mettant  pour .r  louverture  de  la  voûte  diminuée  de  15. 

Les  voûtes  en  arc  de  cercle  présenietit  de  grandes  variétés 
suivant  leur  an^de  au  centre,  c'est-à-dire  suivant  ia  relation 
existant  entre  l'ouverture  et  la  montée. 

M.  Maiu;l"F.t  prend,  [lour  ces  voûtas,  lépais-seur  à  la  nais- 
sance, mesurée  suivant  le  rayon  en  ce  poinl,  éj^ale  au  double  de 
celle  à  ia  clé  délcimijiéc  comme  pour  les  autres  voûtes. 


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REVLK  SF.MF.STIUi:Ll.i..  517 

LV'^paisseur  des  culi'ns  dri^eiul  do  l'aigle  au  ccnlrc,  pour  une 
même  ouverture.  L'auicur  douuo,  pour  la  calculer,  les  formules 
em|)iri(iucs  suivantes  : 

l''  \'oûics  en  arc  de  cercle  dont  l'angle  au  centre  est  de  60\ 

Epaisseur  des  culées  : 

y=0  .  3675«4-3,80, 

X  élanl  Touverlure  diaiinuùe  do  10  mèli'cs. 

2«  Vonios  en  arc  de  cercle  dont  l'angle  au  centre  est  de  9Û\ 

Epaisseur  des  culées  ; 

y  «0.351  je+3.65; 

X  est  Touverture  diminuée  de  10  mètres. 

Voûtes  en  arc  de  cercle  dont  Tangle  au  centre  est  de  120*. 
Épaisseur  des  culées  : 

y  =  0.3l5x+1,80. 

De  roQverlore  on  reiranclie  5  mtitres. 

Toutes  les  formules  qui  viennent  d*ètre  indiquées,  si  elles  ne 
donnent  pas  la  précision  dont  on  reste  encore  si  éloigné  par 
les  calculs  les  plus  laborieux,  ont  Tavantage  de  fournir  rapide- 
meni  des  résultats  utilisables  4ans  la  prati(iue. 


UEGONSTRUGTIO.N  DU  PO.NT  LOUIS- PHILIPPE ,  A  PARIS  (1). 

En  1833,  on  avait  coiisiruit  un  puni  Mis[)on(lii  pour  francliir 
les  doux' bras  de  la  Seiin^,  \\  roxlivinilM  occid.'iitalo  do  l'île 
St-Louis.  Ce  pont,  appelé  pont  Louis-Philippe,  présentait  des 
imées  de  72"'  d'ouverture ,  suspendues  par  douze  ciiblcs  en  fil 
de  fer,  passant  sur  une  pile  élevée  à  la  pointe  de  l'île  St-Louis, 
el  amarrée  dans  les  culées.  Il  vient  d*ètre  remplacé  par  deux 
nouveaux  ponts ,  Tun  en  pierre,  Fautre  en  fonte ,  situés  un  peu 
en  amont  de  l'ancien  pont,  construit  sous  la  direction  de 


(  I  )  Portefeuille  des  conducteurs  des  ponts  et  chaussées  et  des  garde- 
mines. 


m 


REVUE  SEMESTEIELLE. 


MM.  Uoinnny,  ingi'iiintir  en  chef,  ei  Savarin ,  in^'rnicur  ordi- 
uairc.  Lo^  Uavaux  uni  ctû  uiili  cpris  par  M.  (iaiiuieliet. 

Le  plus  grand  bras  de  la  Sein*^ ,  celui  de  VEsîacade ,  oftVo  on 
cet  endroit  une  largeur  de  plus  de  100  mètres  ,  cl  il  esi  Iranchi 
par  un  pont  en  pierre,  composé  de  deux  arches  de  rive  de 
30  mîîlres  d'ouvertures  et  d'une  arche  marinière  de  32  mètres. 
Le  second  pont  est  formé  d'une  seule  arche  en  fonte  de  6i  mètres 
d*ouverture ,  sur  le  bras  séparant  les  tles  St-Louis  et  de  la  Cité. 

On  a  dragué  la  rivière,  pour  les  fondations ,  jusquà  4"*.lO 
au  dessous  de  Tétiage ,  profondeur  à  laquelle  on  a  pu  établir  la 
maçonnerie  sur  une  couche  de  sable  incompressible. 

Les  fouilles  terminées,  on  a  procédé  au  montage  et  à 
récbouage  des  caissons  sans  fond  de  chaque  pile,  construits  en 
cbéne,  à  Texceptlon  des  deux  cours  de  moïses  supérieures,  qui 
sont  en  sapin.  Les  palplanches  formant  les  caissons  n*ont  pas 
été  battues  jolntives,  afin  de  permettre  Técoulement  des  lai- 
tances  pendant  te  coulage  du  béton.  Cependant,  afin  de  pouvoir 
épuiser  intérieurement ,  aprbs  le  coulage  du  béton,  pour  exécuter 
à  sec  les  premières  assises  des  piles,  on  a  fixé  à  la  paroi  interne 
des  caissons  un  bordage  en  planches  de  Lorraine. 

Pour  empêcher  ia  déformation  des  caissons  pendant  leur 
écbouage,  on  avait  placé,  dans  le  sens  transversal ,  trois  croix 
de  St-André. 

L*échouage  a  été  conduit  avec  les  plus  grandes  précautions , 
afin  que  la  position  des  caissons  filt  cxanement  repérée,  et  le 
béton  a  été  coulé  au  moyen  de  boîtes  fermées  qui  ne  s'ouvraient 
que  sur  le  point  môme  où  elles  devaient  déposer'du  béton. 

Le  reste  de  la  construction  du  pont  n*a  présenté  aucune  par- 
ticularité remarquable. 


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B  VLt.ETIlV. 


BREVET  D'INVENTION. 

CiBRB  A  SCIES  YERTIGALES,  A  MOmTElIBMT  OBLIQUE, 

PAR  L.  P£RA&J), 
COHSTSUCTBVK  A  LIÊGK» 


Noos  nvons  annoiic«$  dans  le  Ballelin  du  n*  précédent,  p.  2<0,  le  brovot 
qun  M.  Pcrard,  iogi^aieur  honoraire  des  mines,  conslruclcur  de  inachinos  a 
Lii^ge ,  a  pris  poor  011  €«ilreà  scies  verticftles  &  mouvement  oblique ,  propre 
i  trancher  en  coin  le  bois  suivant  son  SI. 

Nons  donnons,  pisnehe  25,  le  dessin  do  cette  scie  :  la  Hg.  1  est  one  vue 
de  ftiee ,  la  flg.  3  une  vno  de  eOtd ,  et  les  flg.  3, 4 ,  B  représentent  les  détails 
du  moiiveninnt  oblique. 

l"n  des  deux  sahols  A,  qui  lerrri<ncnt  b  Iraverse  supi'rifnrp  du  crxlrf^  nu 
chJissis  de?  prifs  ,  cmijorii'  un  lovii-r  nriiciilr-  ABC.  Ce  ilt-niii  i'  transmet  son 
Diouveaienl  à  un  sccoiui  levier  A'IîHi',  àilituld  en  B',  lixé  sur  pivot  C  et 
porlaut  un  rocbci  il.  -  La  position  du  point  A'  utaol  variable  au  moyen  do 
la  vis  VS,  le  rocbet  poamt  prendre,  après  chaqne  trait  de  scie,  an  nombre 
de  dtmts  pins  on  moina  grand  suivant  les  besoins. 
,I.a  rone  à  rocbet  H'  entraîne  dans  le  mouvement  de  son  axe  les  e6ncs 
dentés    et  D';  par  suite  les  suivanis     et  D' et  euAo  D*  et  IH. 

L*arbre  GG'  passe  h  frottement  doux  dans  les  cônes  D'  et  D%  et  sait  le 
mouvement  vertical  alleroatif  du  cadre. 

L'axe  de  D"  porte  deux  vis  sans  fin  F  et  E'  eritrntnnnl  dans  leur  monvemenl 
respectif  les  deux  roues  F  et  ¥'  et  leurs  axes  HK  ot  ll'K',  dont  tha«;un  poric 
natipaiiif»  fil^-tée  LM,  L'M';  les  lîci'ous  respectifs  de  ces  filets  font  partie 
chacun  d'un  chariot  M,  N'  roulant  sur  la  traverse  supi^ricuru  du  cadre.  Ces 
ebtiiots  sont  à  jonr  et  portent  les  montures  supérieures  des  tsmfs.  Los 


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850  ItlLLETIN. 

uionluros  inf(iri«'tirf»s  sont  alla<-hi'i  s  à  (lis  chariots  st  iuLliibles ,  roulaol  en 
dessous  du  ia  itaveiéc  inriiriuutc  du  cadre,  tl  ruccvuui  ic  même  mouveincnl 
par  llRtermédisire  de  Tarbre  mODUnt  GCK  Lq  nooibre  du  laues  est 
facnllairr. 

Las  deux  cbariols  N  et  !!'  se  rapprocheroni  on  s'éloigneront  avivant  la 
position  iloonée  an  rocliet  A ,  el  avftc  ane  vitcsso  qui  dépendra  da  nombre 
des  dents  de  la  rouo  H',  eni^agées  k  chaque  coup  de  scie. 

Ce  mouvement  des  chariots  aura  pour  elfet  l'obliquild  des  (rails  de  scie 
piniiaiu  que  le  traîneau  portant  la  p'u  co  do  bois  marche iongitttdinalementt 
et  |jar  coasdciuent  celle-ci  sera  cou|)eo  en  coin. 

Si  l'un  sui>()end  l'aoliua  du  rooiit  l,  les  scies  marchent  droit  comme  daoa 
loùn  les  autres  cadres  déjii  connus. 

Lorsque  les  arbres  sont  lrès*torloeax  «t  qu'il  oal  néceasalre  néanmoins 
d'obtenir  des  planches  parfaitement  dans  le  fli  de  bois  (par  exemple  pour  lea 
constrnetions navales),  on  peat  ajonter  an  mécanisme  ci-dessns  décrit,  le 
suivant ,  indépendant  du  premier,  de  sorte  qu'on  peut  se  servir  des  deux  à 
la  fois ,  suspendre  raclion  de  l'un  ou  de  l'autre  ou  de  tous  les  deux  à  la  foia. 
Il  consiste  à  placer  sur  le  traîneau  et  vers  l'cxtrëmilé  un  support  Irans- 
versnî ,  't  vis  sans  fin  avec  écrou  ,  ayant  pour  effet  d'incliner  à  volonté  la  pièce 
de  bois  par  rapport  à  l'axe  du  traîneau,  suivant  la  forme  qu'elle  présente. 
Ce  mécanisme,  aytint  pour  objet  do  suivre  hs  cajiricfis  de  la  V(îgë!ation,doil 
6tre  (ividcmmetit  a  la  disposition  du  scieur  :  celui-ci  le  met  en  oeuvre  quand  il 
le  faut  à  l'aide  d'une  manivelle  on  d'un  volant  à  main  placé  à  sa  piMte  i 
nn  Ai  li  ptomb  suspendu  sur  la  ligne  centrale  de  l'arbre  sert  de  repère  pour 
guider  le  mouvement  latéral  du  support. 

La  disposition  latérale  des  chariots  N  et  montre  aussi  que,  arrivées  au 
sommet  de  l'objet  de  l'angle  du  coin ,  les  lame.s  qui  se  sont  rapprochées  se 
suivent  dans  le  mémo  trait,  tandis  que  les  deux  suivantes  contiAuenl  à  se 
rapprocher  :  c'est  la  tin  du  sciage. 


DESCEIVTION  DU  TRAVAIL  DANS  UKB  USINE  DE  BRIQUES 

RÉFRACTAIRES» 

C.  KENNIS, 

ftLfeVB  ai  LA  i*-  ANNÉE  DB  L'ÉCOLE  DBS  ABTS  ET  MA!fUrACTVRES. 

Cptto  iisiiu!,  situL^e  sur  les  bords  du  canal  du  3Ions  Cond(! ,  pr^s  du  pont 
conduisant  au  chemin  de  fci-  de  l'État  bolge»  près  des  exploitations  de  terre 


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réfraclairû  de  Baudour,  et  des  carrières  de  sable  de  la  Hamaïde,  nous  a 
part  préa«nter  les  conditloni»  tes  plus  avantageuses  sons  les  divers  rapports 
de  Psdoiifiislratioii  itttdrieare  et  du  mode  partlcolter  du  Iravail  et  de 
renplaeement. 

La  matièn  des  produits  réfraetaires  est  en  majeure  partie  eelle  argila 
plastique  noirâtre  qui  se  trouve  à  la  base  des  terrains  secondaires  dans 

nolro  pnys,  et  sur  roriglne  do  laquelle  les  g(?ologiies  ne  ?firit  pas  d'accord  ; 
les  'Av--.  lui  accordent  une  origine  nc'ptunicnno  ,  cl  la  font  correspondre  nux 
Siiries  Wealdieones,  situées  h  même  hauteur  dans  l'Jchclle  guoluj;iquti  da 
l'Anglelerrc  ;  les  autres  la  coui>idèrenl  coninne  des  irruptions  boueuses, 
venant  de  l'intérieur  el  se  ddposanl  dans  d'dnormcs  poches.  Dans  tous  les 
cas,  il  est  on  faltaeqnis  k  l'expérienee,  c'est  que  la  grosseur  de  l'élénent 
sable ,  varie  avee  la  position  dans  le  sol  ;  c'est  aiiid  que  rargile  aux  grains 
de  aablè  les  plus  gros  ss  trouve  an  fond  de  la  poclie,  que  ce  grain  diminue 
à  mesure  que  l'on  remonte,  et  qnll  arrive  un  point  ob  il  est  tellement 
fln  que  le  prodoit  n'est  plus  que  très  peo  réfiractaire,  parce  que  la  division 
de  celle  silice  est  telle  qu'ajoutée  aux  silicalcs,  qui  constituent  rargile, 
elle  fait  passer  ceux<ci  dnns  la  série  des  silicates  fusibles  de  Dcrlhier. 

On  demande  toujours  pour  la  construction  des  chemise»  de  haut-fourneau 
des  matériaux  pureux  ù  gros  grains ,  tandis  que  pour  les  fours  à  coke  on 
réclame  les  pâtes  les  plus  serrées  ;  ces  deux  exigences  se  justitlent,  au  point 
de  vue  physique,  par  lofait  que  la  pàie  h  gros  grains  dtsat  plus  poreuse, 
les  moldcules  ne  seront  pas  aussi  contrarides  dans  les  dilatations  et 
relrslls  provenant  des  variations  de  température,  condition  qui  n'est  pss 
indispensahte  pour  les  fours  ft  eoke,  où  la  pftte  plus  dense  tiendra  mieux  la 
chaleur;  mais,  au  point  de  vue  chimique,  il  me  semble  que  c'est  faciliter  la 
fusion  que  de  mettre  celte  pâte,  "i  Vêlai  poreux,  en  contact  avec  les  ma- 
tières mélalliques.  Il  est  vrai  que  les  inconvénicnls  de  la  ruplurp  des 
briques  SL-ront  plus  gravf  s ,  en  ce  que  par  là  elles  pourront  èlrc  allaquiîes 
sur  plus  de  laces  ,  ce  qui  diminuerait  la  durée  de  la  chemise.  C'est  là 
d'ailleurs  une  quesUco  dans  laquelle  l'expérience  est  le  dernier  juge. 

L'extraction  de  l'argile  plastique  se  fait  h  Bandonr  par  puits  circulaires 
d'environ  1,80  b  2  mètres  de  diamètre,  s'dvasant  vera  le  bas  et  prdseninnt 
un  tronc  de  cdne  assis  sur  sa  grande  base.  Le  sonlèoemenl  se  pratique  au 
moyen  do  Cercles  et  de  brsnchagcs .  comme  dans  les  minières  de  fer.  Dana 
l'extraction  au  moyen  d'un  treuil  à  2  manivelles  mues  par  deux  femmes, 
un  panier  remonte  plein  pendant  qu'un  autre  descend  vide. 

(".e.s  pui(;>  ont  gi^néralemenl  li';i\xr.sé  des  subies  Lnridciini(  ns  supérieurs, 
les  marnes  el  les  argiles  verles  du  lerr;iin  nervieji  (craie  chlorilée) ,  puis 
on  rencontre  une  terre  argileuse  unie,  remplie  de  lignite  en  petits  morceaux, 


559  BULLETISI. 

do  «perkisfl  en  nameloos  préientanl  de  la  neUniine  daos  \t»  trwx,  enfta. 
l'argile  floe  des  potière,  et  eueeessiveiDent  dee  argiles  I  graiDS  de  plas  eo 
plus  gros.  La  proroadeor  de  ces  puits  Tarie  de    ft  28  ntlres  à  casse  de 

l'inclinaison  vers  le  :>ud  de  lous  les  terrains.  Ces  lenains  se  seutieaoettl 
lellement  mal  qu'il  est  impossible  de  marcher  en  exploitation  souterraine; 
d'ailleurs  les  di'btrcis  h  rlIVritrcr  ni;  se  comppnscraienl  pas  par  l'extraction 
do  l'argile.  Oa  a  tiwiic  itcunim  qiift  le  mode  ].■  j>Uis  convenable,  le  plus 
économique  el  le  plu»  bin-  ilail  de  remblayer  l'un  des  puits  par  les  rembUift 
do  puili  en  eorooceroeoli  ce»  puits  sont  distaoU  de  5  à  4  mètres  ,  ce  qui 
fait  qu*on  «si  obligé  d'abeodonoer  tout  le  msasif  compris  ealre  ies  divers 
poils,  jiisqu*!!  ce  que  les  terrains  se  soieot  salBsaniDeot  tassds,  ce  qui 
arrive  généralement  au  bout  d'un  an.  Celle  eKlraetton  est  très-économique, 
elle  se  fait  au  milieu  du  bots  de  fiaudour,  appartenant  i  Bl.  le  prince  de 
Ligne.  Une  grande  partie  de  la  population  ouvrière  se  compose  de  femmes. 
Les  reuscigrti^mcnts  qii"  j'ai  rocutillis  m'ont  été  fournis  pendant  l'une  des 
viriiles  que  M.  Botu  h  r  r;ii>ailà  ses  exploil.itions.  Ces  visite?  sont  trrs- 
frcquentps;  on  coiiii-reii'i  loul  l'intérêt  du  fabricant  du  ino  luits  réfraclaires 
à  contuiiiru  cx.'^cii'mciu  la  nsiure  de  l'argile  qu'il  emploie,  duot  le  meilleur 
iodiee  lui  est  donné  par  la  profondeur  d*oîi  on  la  tire. 

L'argile,  quelque  réfraclaire  qu'elle  soit,  ne  peut  servir  à  la  confection 
des  produits  réfraelaires,  il  faut  qu'elle  soil  suspendue  dsns  un  squelette 
do  matière  infusîble,  qui  arrête  tous  ies  effets  mécaniques  de  la  cbaleur,  en 
empêchant  le  fcudillemenl ,  auquel  rergile  est  exposée,  de  sp.  propagt.r  S 
tnvers  toute  la  ma^se,  et  pei  mette  aussi  aux  diverses  particules  do  subir 
Irur  tf  trait  sans  bcaucuiip  alt4ir.r  !fs  dimensions.  Ce  Sf|!it^loU(! ,  du  mnti(»re 
iu[uaiiiie,  est  (•l4<-nu  par  l'introduction  dans  la  pâte  du  l'eléiueni  (|ii'on 
ap[  olk-  cj.ueui,  ub  tenue  de  métier,  parce  qu'il  y  produil  une  partie  des 
eiT'  ts  qu'il  délcroiine  dans  les  mortiers  hydrauliques.  Co  ciment  t-sl  composé 
quelquefois  d'anciens  matériaux  rélrsctaire»  broyés  et  classés  par  grosseur, 
mais,  pour  procéder  de  lo  sorte,  il  faalqve  rélabllssemeal  se  trouve  an 
milieu  d'un  centre  de  consommation,  de  manière  que  les  transports  par 
retour  no  soient  pas  trop  onéreux,  ce  qui  eut  rendu  impossible  l'établisse' 
m<!nl  de  Tusino,  à  Tendroit  où  elle  se  trouve,  emplacement  qui  lui  donne 
de  si  ((rands  avantages  a  d'autres  points  de  vue.  Si  donc  à  l'étublissi  nn  nt 
de  M.  Houchpr  on  rmploit^  Ich  vieux  matériaux,  ce  n'est  que  par  cxccplinn  , 
son  (-liju'iii  liabituet  est  uu  aable  à  gros  grains  ,  ou  [ilulùt  un  ^'ihvut  qui  se 
trouve  il  la  base  des  séries  Landenniennes,  et  qu'on  exploite  à  20  minutes 
de  rAabllssemenl,  è  la  Hamaîde.  Ce  gravier  présente  des  grains  d'au  moins 
1  millimètre  de  diamètre ,  il  est  d'une  blancheur  delatante  ;  lorsqu'il  a  été 
lavé,  il  crie  fortement  entre  les  doigts.  11  se  trouve  an  pied  de  la  carrière 


s 


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BOUSTtlI. 

qni  occupe  environ  t  beetora d'étendue  ;  les  parlics  supérieures  sonl  cxtrailcs 
•onne  stbie  i  bftUr  et  paver.  Les  parties  iorérleares  sont  lavées  dans  des 
fosses, oîi  Ton  conduit  dos  eaux  daires  au  moyen  de  vis  d'Arehiiaède  ;  deox 
ouvriers  renneni,  h  l'aide  de  rftbles,  sous  Taetion  de  ce  conrani  d'ean. 

Ce  gravier  esl  foami  t  l'usine  à  raison  de  S  fr.  le  mètre  eobe«  iransporl 
eonprîs.  Par  contrat  passé  aveo  rexlracleor,  ce  gravier  est  fourni  exclusl* 
vemeot  à  l'usine. 

La  fabrirntion  h  Sl-Ghiâlain ,  entièrement  différente  dos  proct^<IrS  ordi- 
naires, priit^tuio  lies  avant3{?es  ÎDConteslabIcs.  Généralompn! ,  l'  nvilo  ri  le 
ciment  sont  tiuasToraitis  en  [lùie  a»:iez  fluide,  pour  preixliù  éx^ctumenl  la 
forme  du  moule.  La  dessiccation  dus  objets  moulés  doit  se  faire  au  séchoir, 
ee  qui  demande  de  grands  espaees,  «ne  mise  de  fond  asset  importante, 
pour  la  eonfeetion  des  claies  el  un  temps  très-long  pendant  lequel  dorment 
loutes  les  avances  faitea,  en  matières  premières  et  en  main*d*cenvre.  C'est 
après  ce  long  terme  qu'on  peut  seulement  livrer  les  produits  è  la  cuisson. 
Dans  le  mode  de  travail  dont  il  s'agit  ici ,  et  qui  n'est  ((u'une  application  do 
procédé  employi?  en  France,  pour  la  constnicUon  des  pierres  arlincielles 
et  de  la  conslrmction  en  pisé,  les  niaiières  sont  parfaitoni'^nt  mf^lmcrf^fî  et 
a^rgluliiiées  par  des  cbocs  successifs  friisnnt  p<*n^lr('i-  loni  le  niin  iii  t  aire 
les  interstices  île  la  pâte.  Ce  procédé,  outre  le^  avantages  écurtoiiii<|iies  qu'il 
présente,  et  que  je  citerai  eo  décrivant  le  travail,  se  recommande  encore  par 
la  qualité  supérieure  des  produits.  Bn  eflbt,  la  compacité  qui  en  résulte 
diminue  de  beaucoup  le  retrait,  ce  dont  je  me  sois  assuré  par  une  expérience 
que  Ji*  Boucher  n  bien  voulu  faire  avec  moi.  Nous  avons  fait  Imbriquer  une 
brique  dans  les  conditions  ordinaires ,  on  l'a  enruurnéele  tendcmuin,  avec 
une  autre  cuisson,  et  viugt-quatro  heures  après  le  défournement,  la  brique, 
loin  d'.'ivoir  subi  un  retrait ,  avnit  peine  à  s'iiUroduiro  du  nouveau  dan»  le 
moule  (jui  livai!  servi  ii  la  confection  et  que  j'avais  soi/neiiscmfnt  marqué 
pour  éviter  loute  erreur.  Ce  n'est  qu'à  l'aide  de  plusieurs  coups  de  maillet 
qu'on  y  est  parvenu. 

Cette  expérience  était  concluante  h  canne  de  la  nature  métallique  du  moulot 
qui,  certes,  n'a  pu,  en  séchant,  donner  lien  an  phénomène  qoe  j'ai  relaté. 
Je  n*ai  pas  en  le  temps  de  faire  rexpérience  avec  une  pèle  moulée ,  è  la  ma> 
nière  ordinaire,  mais  d'après  ce  que  j'ai  vu  dans  d'autres  établissements, 
j'ai  pu  parfoitemont  conslalerun  retrait  considérable.  J'attribue  ce  Tait  »  la 
grande  quantité  de  silice  en  grains,  qu'on  parvient  à  iotrodoire dans  Is  pèle 
par  le  proci'dd  employé. 

I.a  terre  plastique  ,  en  arrivant  dans  l'usine  ,  e-^t  etnni;i^:asini'p  ilans  une 
halle  couverte  ,  mais  dont  \fs  mur»  lal<iraux  piuiscnlenl  iliis  oiivi-rtiires  ,  nfin 
de  dessécher  la  terre  en  donuanl  i2»sue  à  la  vapeui*  d'eau  produilu  par  l'éva- 


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BULUTIN. 

poratlon  spontaotfc.  Cette  terre,  en  bontde  qaime  jours  à  troie  eemsiees,  est 
errivée  eu  degr^  de  siccitë  cooTenabte  et  on  a  soin  d'eeimageslner  tous  les 

jours,  de  manière  à  retirer  la  terre  la  plus  ancienne  pour  ta  consomaialiojl* 
A  cel  état ,  b  tort  ?  supporte  l'aciion  du  Uroycur  et  ne  s'aplalil  pas  sur  les 
cylinih  's,  au  sortir  desquels  elle  est  nitMan?(*o  en  proportion  convenable, 
avec  le  gravier  qu*on  tftchc  d'introduire  à  la  plus  grande  dose  possible,  ce 
qui  produit  l'avantni^c  d'une  diminution  dans  le  prix  de  rcvieut,  el  de  donner 
au  produit  une  plus  grande  infusibilild.  Ou  est  parveaa  à  obtenir  encore  de 
bons  prodaUs  avec  40  de  sable;  an*delii  de  ce  ch1(n«,  la  quantité  réfrac* 
taire  augmente,  mais  les  produits  ne  sont  pins  aussi  beaux,  les  arrêtes  ne 
s'obtiennent  pins  facilement. 

C'est  le  mélange  ainsi  formé  qu'on  place  dans  des  bacs,  devant  la  tabla 
du  mouleur.  Celui-ci  reconnaît  te  hon  dosaj^'e  de  la  matière,  lor&que,  prise 
d:<ii.s  lu  main  et  comprimée  forU  nu  iil,  clic  se  prend  en  masse;  dans  le  cas 
cotiiraire  ,  il  fait  modifier  ta  quantité  de  sable  ajoutée 

Les  iiiouhnirs  sont  au  nombre  de       lenrs  outils  se  cniDijusont  : 

i"  Û'UQ  nioule  formé  d'un  grand  riii:langle  en  fer,  dans  lequi'l  on  peut 
produire  toutes  les  formes  demandées,  en  y  eocadlraot  des  tasseaux  en  fer 
bien  polis  dont  il  suffit  de  faire  varier  la  forme  et  les  dimensions  ;  an  milieu 
du  rectangle  et  sur  le  fond  se  trouve  un  petit  prisme,  qu'on  pent  tenir  de 
forme  invariablo  ainsi  que  de  position,  mais  qui,  lors  du  démoulage,  pousse 
un  plateau  en  tôle,  reposant  dans  le  creux  du  moule,  oii  un  garçon  vient  le 
prendre.  Pour  exécuter  celte  manoeuvre,  qui  se  fait  en  moins  de  temps  qu'il 
ne  faut  pour  le  décrire,  l'ouvrier,  d'un^  nialn  ,  détache  la  clavette,  ot  de 
l'autre,  il  ngft  sur  tin  Irvicr  dfstiné  Ji  élever  le  prisme; 

2»  D'une  patelle  en  fer  avec  nuintlie  ca  bois,  qui  gi'rt  ;i  acp:)omérer  la 
matière  placée  dans  le  moule;  ce  travail  se  fait  comme  suit  :  l'ouvrier,  apr^s 
avoir  rois  dans  le  moule  plus  do  terre  qu'il  n'en  Taut  pour  le  remplir,  frappe 
k  coups  secs  répétés  vivement  sur  le  petit  mont  qui  dépasse  et  dès  qu'il 
reconnaît  que  la  pAte  ne  s'altiiisse  plus,  il  coupe,  è  l'aide  du  tranebant  de  la 
palette ,  opposé  au  mancbe,  tout  ce  qui  dépasse  le  moule  et  obtient  ainsi  une 
tranche  bien  lisse,  puisque  ce  tranchant  décrit  un  plan  déterminé  par  les 
bords  horizontaux  du  moule  sur  lesquels  il  s'appuie.  L'objet  dans  cet  étal  est 
complètement  moulé,  cl  l'ouvrier  y  marque  nlon^  la  firme  de  la  maison  avcc 
une  planchette  portant  des  lettrr  s  on  fonte  en  relief. 

Les  mouleurs  sont  payés  à  raii>()n  dv  'j,."-!'  piniri  (Hi  on  7;  (t  brique»,  s«iv;<nt 
la  nature  de  la  pâte,  et  la  deslination  îles  produits;  ils  Iravuilleul  à  la  picce 
pour  toutes  les  dimensions  qui  ne  sont  pas  courantes.  Les  serveurs  de  terre, 
an  nombre  de  8  et  qui  surveillent  en  mémo  temps  le  broyage,  sont  payés  à 
la  journée  à  mison  de  fr.  i-fHH.  L'un  d'oux  pourrait  être  remplacé  par  un 
mélangeur  vertical. 


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I 


BULLETIN.  555 

Les  briqaas  moulées  soni  succMsivemeQt  prises  par  des  garçons,  qui  les 
plscsnt  dsas  do  pelits  chariots  à  3  roues,  pouvant  circuler  outre  les  tas  de 

briques  prôic^s  l\  ôtre  enfournées.  Ici  se  montre  iâ  grande  économie  du  mode 
du  Tabricalion,  les  briques  obtenues  étant  très-solides  au  sortir  du  niuulp,  on 
l^rul  on  placer  jusqu'à  i"»  rangées  l'une  sur  l'aulrc ,  snn?  qu'elles  s'écrasent, 
01  sans  qu'elles  coUenl  l'unt»  n  rtititre,  et  l'oa  évite  ces  énormes  bftiimcnls, 
et  cette?  prandfi  dépense  de  cl;iius  sur  lesquelles  les  briques  séjournent  quel- 
quufuis  un  mois, lursquu  l'étui  hygoométiiiiue  du  milieu  n*cst  pas  favorable, 
ce  qui  peut  arriver,  même  dans  un  sdcboîr,  ck  le  tirage  pècbc  par  i'aoe 
ou  Tautre  circonstance. 

L'établissement  possède  7  fours  I  cuire  les  briques  et  les  produits  ré* 
fraclaîrea  ;  ils  peuvent  contenir  jusqu't  ëO,(IOO  briques ,  qui  y  restent  2  ii  3 
jours,  et  consomment  environ  Ty.i  kilo^  de  charbon  aux  1000  briques.  L'en- 
fouroement  de  ces  mâmes  1000  briques  demande  1/4  de  journée  d'ouvrier  à 
2fr. 

Le  di  reuracmeoi  demande  la  môme  main-d'œuvre  ;  le  prix  de  cuisson  do 

iOUU  briques  se  résume  donc  ainsi  : 

Main-d'œuvre  d'enfournement  et  de  défouroement.  •  .  .  l,(Hifr. 

Combustible  0,<î; 

Amortissement  inlércls  des  avances  faites  jusqu'à  la  cuisson  O.ÔO 

Prix  de  cuisson  pour  lOOO  briques  1 ,75 

Les  cornues  réfractaîres  se  moulent  de  la  m6me  manière ,  en  pilonnant  la 
matière  entre  2  cylindres,  dont  l'intervalle  dessine  la  paroi  de  la  cornue.  On 

les  élève  par  tronçons  successifs,  et  pour  avoir  bonne  liaison,  on  termine 
chacun  d'eux  par  un  plan  oblique,  sur  lequel  le  tronçon  suivant  vient  s'ap- 
puyer. Ces  cornues  restent  un  jour  dans  leur  moule,  puis  un  autre  jour  sans 
munie,  et  ne  sont  enfournées  que  le  Jour,  s\  l'on  est  |iiessé,  mai»  le  plus 
souvtuit  elles  attendent  l->  jours;  alui»  on  tuciua  une  tournée  spéciale  pour 
les  cornues,  et  pour  ne  pas  perdre  la  place  laissée  libre  à  l'intérieur  des  eoi^ 
nues,  on  les  remplit,  lorsqu'elles  sont  dans  le  four,  avec  des  briques  ou 
autres  matériaux  de  petites  dimensions*  On  voit  que  tout  dana  cette  usine 
tend  à  utiliser  le  mieux  possible  les  capitaux  immobilisés.  On  a  de  plus 
remarqué  que  la  dépense  de  combustible  n'est  pas  plus  considérable  en  rem- 
plissant les  cornues,  et  que  l'état  de  la  cuisson  n'est  pas  moins  avancé; 
seulement  on  est  ob'ipd  d'nttcndro  un  jour  de  pins  ponr  dtfuurncr  ce» 
énormes  m:isscs.  L;i  maiHeuvre  de  reniourtif^m^^nS  <  i  ilii  d(>Unirni  nif  nl  se  fait 
avec  h  plus  grande  rapidité,  sans  dsinger  de  brio,  .«  l  aidu  de  l'appareil  re- 
présenté plaucbc  27.  C  cdl  uu  chunoi  ù  5  roues,  celle  de  devant,  pouvant 
pivoter  librement  autour  d'un  uxe  vertical  cl  servant  à  diriger  les  deux 


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51^6  BULLETIN. 

ftuires;  deux  châssis  verlieaax,  comme  Hoilîqae  U  Sgura  2,  reliés  |>ar  des 
tirsDis  en  fer,  portent  en  0  des  gonds  permetlnni  ttt  plan  AB  de  bnsenler 
dans  le  sens  des  flèches. 

Ce  plan  AB  est  mani  à  sa  partie  inférieure  B  d'un  pUtean  un  peu  incliné 
en  avant  ei|servani  ù  porter  la  comne  fpii  est  fixée  à  Taide  de  cenrroien.  Tont 
ceci  se  fait  pendant  que  la  corane  est  encore  verticale  :  pour  manœuvrer  le 
8yi>lèmc  et  le  conduire  au  four,  on  renverse  le  plan  AB ,  à  l'aide  de  la  nani* 
voile  &  commandant  pignon  et  roue  dentée  aa. 

Il  sudlt  do  rouler  tout  le  chariot  jusqu'à  rinlérieur  du  four,  là  l'ouvrier 
r«'|)!;JC(;  I;i  cornue  dnns  In  position  A'  IJ'  .  l'cnîôvo  du  chariot  pour  l'iDclincr 
ensuite  cl  ia  coucher  Ijori/.ontalcmenl  .  position  dans  laquelle  elle  rt-çotl  les 
eflV'ls  de  la  cuisson.  (>e  vanAa  do  ciiaivît  iiunl  el  cL-  iriinsp-irl  prcseûie  un 
avantage,  au  point  do  vue  iiiL'oaiiiqiic  ,  c'est  que  lu  mttxiuuuii  d'elfort  uéces- 
sairc  pour  inclinf'r  la  (  oi  niic  doit  se  faire  au  commencemidni  du  renverse- 
ment, que  cel  cllMil  dimiuuu  i<  mesure  qu'où  arriva  plus  près  du  momont* 
où  le  plan  A'K'  sera  couché  suivant  AU. 

Il  a  fallu  calculer  cxaclcniuil  coUo  inclinaison,  pour  que  lu  verticale 
du  ceiiirc  de  gruvilii  du  syslcme  raohile  ne  passe  pas  au-delà  du  point  0, 
auquel  cas  l'ouvrier  devrait  faire  on  effort  en  sens  contraire  pour  éviter  ao 
choc  de  A'B'  sar  AB ,  ce  qni  amènerait  infailliblement  le  bris  de  la  corane. 
U  faut  cependant,  pour  ta  slabililé  de  réquttibro.  qu'elle  le  dépasse  un  pei  i 
la  fin  de  la  manisnvre.  L'établissement  de  5l-Gbislain  présente  encore  en 
mode  de  jonction  particulier  pour  relier  la  cornue  i  sa  tète*  U  est  repréaenté 
figure  3. 

C'est  cet  établissement  quille  premier,  a  pn  réduire ,  ft  Taide  de  la  bonne 
qualité  de  sa  pftte,  l'épaisseur  des  cornues  à  0,03S  même  0,05. 

La  dimiaution  qu'on  a  pu  effectuer  dans  cette  épaisseur  est  très-impor- 
tanie  pour  les  uHînos  à  gas}  car  non  seulement  elle  donne  une  éconosue 
dans  lu  prix  de  la  cornue,  mais  elle  permet  de  déterminer  les  effets  calo- 
rifiques à  l'intérieur  de  ce  récipient  avec  une  dépense  de  combustible 
beaucoup  moins  con>itidrable.  On  sait  que  d'ordinaire  le  chauffage  des 
cornues  se  fait  k  l'aide  d'une  grande  partie  de  menu  coke  qui ,  avec  les 
anciennes  épaisseurs  de  cornues ,  ne  pouvait  sufllsammenl  élever  la  tem- 
pérature de  la  houille. 


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BULLETIN. 


557 


NOUVEL  APPAREIL  DE  PRÉPARATION  MÉCAKIQCE. 

La  pré|>ariiUoQ  niooniiique  des  ntinciaii»  hurié  aucun  dotMo  tuiu  duâ 
l>:<rlies  tes  plus  iiU€re4Srini(>8  de  l'art  des  mines  ;  séparer  |i.u-  1;»  ditlV-renco 
ài-  pe>;i(itaur  spécifique,  la  p:iriie  mélallifore  plus  lourdi;  du  lu  paritu  pier- 
reuse ou  stérile  désignée  sous  tu  nom  de  uanj^nc,  qui  est  plus  K^^rore  .  U-l 
est  le  principe  sur  lequel  s'appuie  cette  opération.  C'est  à  rAUeniagnc  qu'où 
a  dû  longtemps  l«t  progrès  les  ploB  Importftftkt  de  cet  trtmei  compliqué 
dtosses  appUettloDSj  et  ftvûoQi^'hiii  encore  on  n  cherchi^r  des  nodèlce 
dans  le  Hartz. 

Chaque  fragaient  de  minerai ,  au  aortir  de  la  mine ,  renferme  presque 
lonjonrs  des  parties  nétallifères  adhérenles  à  des  parties  stériles,  il  faut 
donc  les  concasser  pour  les  détacher.  Ce  travail  se  fait  h  la  main  avec  des 
fliarteaux;  on  sépare  las  morceaux  de  minerai  pur  qu'on  recueille  et  on 
rejette  les  fragments  stériles;  msis  il  reste  encoro  des  morceuux  mélangés 
qu'il  iant  ooncasser  de  nouveau  «  on  srrive  ainsi  bienlAt  b  une  division  en 
fragments  trop  petits  pour  que  l'on  puisse  continuer  avec  avantage  le  triage 
à  la  main  dit  t9h0iâa9$i  on  est  conduit  ù  faire  usage  des  moyens  mécaniques 
pour  opérer  cette  séparation.  C'est  ici  que  commence  ta  préperalion  méca- 
nique proprement  dite. 

Lorsque  les  matières  À  traiter  ont  été  rn menées  à  on  volume  convenable, 
ni  trop  gros  ni  trop  Hn  .  soit  par  des  bocai-d^ ,  ou  par  des  cylindres  brojeiirs 
ea  fonte  ,  tournant  l'un  vers  rau)re  à  la  niaiiiv  :e  dis  laminoirs,  on  fuit  usage 
généralement  atot*;;,  pour  la  séparation  par  ordre  de  dcii^Kc  du  crible  à 
stM'oussc  ou  du  crihitî  à  ]itslon ,  qui  m  Psl  uni'  moililicalion  jk'i  recliouncc; 
mni>  ;)vanl  cela  il  est  indispensable  de  ■  !:j<.<or ,  suivant  dos  volumoi  aussi 
unifurmos  (juc  possible,  ces  «riblcs  .  qiii  sont  à  l'état  naturel  do  L'fo«.scurs 
intigalos.  Il  csi  évident,  en  t-Ht  l,  pi  iir  (juc  l'aclion  résuHanl  de  la  ditlérenco 
de  deubilé  puifse  s'exercer  uiii' nn  ni ,  (|u'(!  est  de  toute  nécessité  qu'»>iant 
lUiiiargés  el  soumis  a  l'ijtlion  d'un  ((Mii^ini  d'eau  constant  uu  alteiaiilif , 
ils  uLéi:»^enl  u  ta  loi  de  griivitt-  eu  raison  de  leur  pesanteur,  cl  aient  des 
dimensions  sensiiilciiujil  ci^alcii. 

Tel  est  le  principe  fondamental  sur  lequel  repose  la  préparation  mécanique 
dos  matières  minérales. 

Ainsi,  briser  ou  CMcasser  les  fragmenta  des  sabetaoMS  mélangées  te 
gangue  et  de  partiea'métallifères.  les  classer  par  ordre  de  grosseur  et  les 
séparer  ensuite  par  ordre  de  densité ,  forment  la  succession  des  opérations 
que  ToD  doit  faire  subir  aux  matières  à  préparer. 


558  BULLBTUl. 

Cm  éivenet  opA^Mie  fontgtfiiéraleiDantà  bras,  a«  noins  poor  la 
séparation  par  ordre  de  petantear  spédAqoe;  on  donne  la  prtfi^nce  an  bac 
«  piston  qnî  fonmilla  division  la  plus  parbile.  Ce  travail,  asaet  l«ol,  exige 
vne  grande  babilelé  de  lenr  de  BMin  et  le  peraennel  nombrenx  qui  esl  néces* 
•aire  se  forme-  lentement  cl  dillldlenient.  Dans  des  contrées  neuves  en 
parcîllo  industrie,  l'iibsencc  d'un  personnel  convenable  est  souvent  un 
obsl?iclc  prcsqnc  in.surmonlabic  au  dL'veloppenicnt  d'un  grand  nombre 
d'exploitations.  Partout  l'établissemcat  d'une  bonne  préparation  mécanique 
est  toujours  nno  difllculté  sérieuse. 

Depuis  lungtemps  on  cherche  le  moyca  de  rendre  la  préparation  des 
nalièrss  minérales  Nellemeni  mécanique  et  pouvant  s'effectuer  pur  «a 
travail  continu;  il  s*agtrail  de  trouver  un  instrument,  on  appareil  «  mu  par 
la  force  irrésisUbte  de  la  vapeur  qu'on  peut  se  procurer  partout ,  auquel  on 
livrerait  le  minerai  venant  de  la  mine,  ajfant  subi  un  simple  triage  b  la  main 
etqui  secbargerait,  en  réalisant  les  opérations  indispensables  de  broyage, 
déclassement  par  grosseur  et  de  séparation  par  ordre  de  densité,  de  resti- 
tuer d'un  côté  le  minerai  enrichi ,  propre  h  la  fondorlc,  et  rte  l'autre  rejplcr 
les  parties  stériles  cnlièreaienl  dépouillées  do  substance  métallifère  utile* 

Voilà  quel  serait  le  dernier  mot  de  la  préparalion  mécanique  : 

Dca  essais  nombreux  ont  été  faiu  eu  Mlcoiagne,  iaab  ces  deruiers  temps, 
pour  rendre  continu  le  travail  du  bae  à  pisloa.  Ce  problème  a  été  résoin 
dans  le  travail  de  réparation  on  du  lavage  de  la  bouille,  par  l'appareil 
Bérard,  maia  ici  la  solution  éuit  plus  simple;  il  ne  s'agissait,  en  effet,  que 
de  la  séparation  eo  deux  catégories  par  la  dillérence  de  pesanteur  apéeiflque, 
savoir:  les  matibres  lourdes  à  éli miner, scbistea  boaillers.  sulfure  de  fer,etc., 
de  la  partie  légère  qui  est  le  cbarbon  pur;  celte  séparation  étant  effectuée, 
le  travail  ei^l  accompli, 

Dans  la  préparation  des  niaiiurcs  minérales,  le  problème  est  plus  com- 
plexe, non  seulemtTit  il  faut  élinîinor  la  f;angue  ou  partie  slc^rile  et  recueillir 
la  partie  métallifère  pure;  mai:^  il  reste,  en  outre,  une  couche  lutcrniédiaira 
composée  de  fragments  dana  lesquels  sont  enemre  «nies  des  parties  miné* 
raies  utiles  avec  la  gangie;  ces  fragments  doivent  être  rsenellUs  b  part 
pour  rsvsnir  au  travail  et  subir  b  nouveau  le  broyage»  le  elassem«it  par 
grosseur  et  la  aéparatioa  par  ordre  de  densité* 

Le  nouvel  appareil  deM.  Bérard,  exposé  en  es  momenf  d£oiuires(l},  semble 
fournir  la  solution  de  la  séparation  incessante  et  continue  en  trois  catégories 
dos  matières  minérales ,  préalablemenl  classées  psr  ordre  de  grosseur.  La 


(  1  )  Cul  appareil  a  obtenu  la  médaille. 


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UiJLLbThN.  ÔâU 

matière  livrde  celle  Dinchinc  fournil  sans  intorrupCiott,  savoir  :  U  pnrlie 
stérile  dt^ponillde  do  tout  m<îlnnge  îm'tallifore  û'nnc  |»nrl,  la  matière  mdlsil- 
lifcrc;i  peu  près  pure  d'autre  pari,  cl  tnllii  la  pnrliu  mclmiyée,  devant  rcvinir 
au  travail,  est  obleouc  séparément.  Ce  réi^ullal  cal  réalisé  à  l'aide  •l'uiui 
combinaison  de  vannes  cl  de  contrevannes,  qui  fait  que  lorsque  1  iii^irumoiil 
e«l  niglé  d'ai\rès  la  nalore  du  minerai,  il  conUoneà  foncUoooor  sans  le 
seeonrs  4*aucim  oavrier. 

Un  appareil  eomplel  se  compose  de  qvalra  paires  de  cyUndi«a<broyeani« 
de  trois  baee  de  classement  par  grosseur,  d'oa  système  noarean ,  et  de  cinq 
bacs  de  classement  par  ordre  de  pesantenr  spécifique. 

Le  minerai,  arrivant  de  ta  mine  et  tel  qa'il  est  habituellement  trié  ei  con- 
cassé grossièrement  est  livré  à  une  première  paire  de  cylindres-broyeurs 
convenablement  écartés  pour  opérer  un  concnssagt;  un  peu  plus  réduit.  La 
matière  qui  a  pa^sé  dans  Ich  cylindre.^  lomlm  dans  une  losso  au  buâ  du 
laquelle     trouvi-  une  vanne  do  réglemcnlalioii. 

Une  chaîne  à  godets  sans  fin  puise  le  minerai  au  bas  de  la  fosse,  l'élcvc  h 
nne  certaine  banleur  et  le  déverse  sornnc  grille  &  secoasse;  les  fragments 
trop  forts  pour  passer  an  travers  de  la  grille  se  rendent  «  par  an  conduit 
inditté,  entre  denx  antres  cyllndres-broyeura  nn  pen  plus  rapprochés  que 
les  précédents;  Ih,  ils  se  rédaîsenl  en  fhigments  d'nne  dimension  moindre, 
retombent  dans  la  fosse  pour  être  repris  à  nonveaa  par  la  ebatne  à  godets. 

La  partie  des  matières  qai  a  pu  passer  au  travers  de  la  grille  à  secousse 
se  rend  de  son  cMé,  par  un  plan  inclim'.  dans  un  premier  bac  h  eau  de 
classempiit  |)ar  ordre  de  grosseur.  Ce  travail  fournil  un  premier  numéro  de 
sable  qui  aliuienle  un  bac  de  .séparation  par  ordre  de  densit»':  les  matières 
Pdtibûcs  au  travers  de  la  pluquo  du  bac  de  classement  pur  grosseur  sont 
reprises  par  une  cbaiae  et  versées  dans  un  autre  bac  semblable  qui  fournil 
deux  numéros  de  grosaear  alimentant  deux  bacs  de  séparation  par  ordre  de 
densité. 

Dans  chacun  de  ces  bacs  de  séparation  par  ordre  de  densité,  les  matiiros 
sont  classées,  comme  nous  l'avons  dit,  en  gangue  stérile  formant  la  partie 

supérieure,  rejetée  à  la  décharge }  la  matière  métallifère  pure  formant  la 
couche  inférieure  recueillie;  cl  la  matière  mélangée  ou  intermédiaire  Celle- 
ci  tombe,  par  un  plan  incliné,  entre  des  cylindros-broyeurs  très- rapprochés 

qui  les  amuncnt  u  un  {>\n:>  j^rand  (ilat  (ie  divi-^iun  :  elles  sont  n-pri^c-*;  ù 
nouveau  par  une  cbaiiic  a  gudclt.,  pnur  èli  i;  classci-s  p;ii-  j^ros&cur  t*l  :si'jiarces 
par  ordre  de  pesanteur  spéciitque  Uati.s  dus  appareiU  uu  bacs  seiublablt^  aux 
précédints;  ici  deux  nouveaux  bncs  de  séparation  par  ordre  de  d«nMté 
salliitetit. 

Le  promii-r  groupe  «cri  vu  quelque  sorte  »  In  cuncentrstiuo  dei>  matierct» , 
TOME  Xi.  3u 


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560 


BULLETIN 


le  âticubd  achevé  le  Iravail  do  la  cottcke  wienuédiairc  et  petit  être  cooaidéré 
comme  la  bailcrio  d'épuralion. 

Toutes  ces  opérations  s'eiichaîncnl  d  une  manière  toiitinue  sans  qu'il  y 
ail  d'autre  maio-d  iBuvre  que  ct  lU;  nécessaire  pour  amener  les  matière  et  les 
expédier  ;  ce  transport  se  fait  eu  waggon  et  U  machine  opère  mèiae  le 
chargemeau 

Dans  ce  système  «  l'inventeur  espère  réduire  la  proportion  des  scfalamms 
aa  niaimuit  à  8*/»  de  )t  wiiMe  sur  laquelle  on  opèni  une  dispositioB 
spéciale,  4t*it  n*a  pas  représentée  k  Leadres»  doit  psnMttfe  le  MUêêbêH 
de  la  qiaatitd  prodaite  par  im  itoyen  égalcnoit  cofllHii. 

Cet  appareil  a  été  coostrait  pour  le  HaiteneDl  de  iOO  teaaee  de  nu'serti 
et  10  benree  de  travail  eftetif  ;  il  a^exife  qae  deu  owrrtan  pear  la  sar- 
vflillaiiee  et  reatntiea ,  iBddpeadaaaml  da  pefsoBMl  pear  l'a^pravi» 
sioanement  des  aiatières.  H.  Bdrard  esliae  lea  frais  de  l'optfialieB  à  78  cF* 
par  tonne  de  niaerat  brnl  traités  ail  idallfe  ses  piaataMga ,  il  aara  Mitai- 
aeawnt  apporté  an  grand  perftoetlonnoMnt  à  la  préparaiion  «énnJfnn  des 
inbetanees  nlnéralte* 


mam  m  uom<xm  d). 

Après  Isa  Innaz  giganlaïqnes  par  leaqaela  Ilirt  des  ehsaina  de  fer  a 
snrtteald  des  diflleiiltée  asna  essae  reaalssanles ,  en  faisant  lk«ncfeir  ans 
locomoiiTes  des  raaipes  tengaes  et  rapides,  en  Jelaat,  sarde  larges  terrante 
et  dse  bras  de  aier,  des  ponts  avee  des  pottdss  însi|tt*alem  ineonnnes,  Il 
restait  b  résoedra  la  traversée  des  Alpse. 

L*étade  des  Ingénisnrs  a  été  dirigée  éans  ses  dimièfaa  aanéss  vers  eslle 
Isportante  qnestiea,  mais  de  Ions  les  prejela  qai  oot  été  soutenos  par  des 
bommes  d'un  grand  renom,  celui  du  percement  du  Hont-Cenis,  destiné  è 
réunir  les  deux  branches  du  chemin  de  fer  Victor  Emmanoel ,  présente  aa 
intérêt  psrticatier,  tant  à  cause  de  la  hardiesse  de  plan,  que  des  moyens  mis 
en  œuvre  dans  Texécotioa,  On  sait  que  le  chemin  de  fer  s'arrête  h  Sose  efl 
Italie  cl  à  Modane  en  Savoie,  et  qu'aujourd'hui  la  traversée  des  Alpes  entra 
ers  deux  stations  se  fait  par  la  rouie  f^n  Monl-Cenis  qui  franchit  le  Col  à 
une  hauteur  de  (iâ-iO  pieds.  De  .Suze  à  l'eniKi*^  tin  tttnnel  en  Italie,  le  railway 
ne  pf\H  pa^  «nîvre  vvMc.  route  ,  mais  il  sa  dirige  vers  le  sod-onent  par  la 
valléttde  laDura.  et  quittant  m  villajîc  d'Oulx  la  ronto  qui  conduit  en  France 
(Briançon)  par  le  Monl  Goncvre,  il  tonrnc  vers  l'est  cl  continue  par  la  vallée 


(I)  D'aprcâ  une  notice  de  H,  le  |>i-oiesâtiur  Uuhluiaan  de  ttauovre» 


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BUUBTIN.  M 

du  Tbabor  jusqu'à  liurdoooùcbe.  Là,  la  vallée  te  tei'mine  par  des  gorges  et 
dus  ravins ,  ui  la  voie  fci-rée  doit  traverser  les  rocbes  alpines  dans  la  diree- 
tion  nord  pour  aboutir  à  Modanc. 

D'Oulx  à  Bardonnècho ,  la  n:ilure  prc-sente  un  aspect  sauvapr  ei  aride,  el 
à  l'approche  do  tunnel,  les  roche»  sont  [ilus  heurtées  et  plus  escarpées. 

Celui-ci  ti'ouvre  en  uo  point  ou  1  hiver  comoicucti  uu  mois  de  septembre, 
et  ne  flatt  qv'an  bm^  de  juin ,  ei  ok  les  klempéries  vieoneal  doubler  les  ob^f- 
Uelet  à  vainera.  AnssI  rétaUiaaeaMst  des  naeliioes  ai  la  coaslroetion  des 
MliaieDls  oDl-Us  rencontré  des  dtfflcaltds  énormes  dans  cea  lieux  déserts, 
d'an  iooèa  dea  pliia  dîffleUa»  at  oti  il  a  falla  monlar  tons  lea  ateliers 
néoessaires. 

Comme  l'indiqua  la  aarto  n*  1  pl.  20,  renlrt'cdu  tunnel,  à  caosedu  relief  du 
sol,  se  trouve  à  une  aartaiae  distance  de  Bardoaoèclie, à  lS5{i»  aa-dessos 
du  niveau  de  la  mer. 

D'ei  I  s  les  chiffres  inscrits  sur  la  coupe  longitudinale,  tig.  1,  sn  longueur 
loialij  est  12220  mètres.  La  pente,  a  puiin  de  l'extrémité  pud  (Iiiilie)  cl 
juaqa'aa  milieu,  c'est-à-dire  sur  une  longueur  do  (il  10  mètres  ol  de  ù"'fi'i 
(ttûi)  ou  0,îi  pour  mille,  uniquement  ce  qoi  est  nécessaire  pour  obtenir 
an  éconlemenl  convenable  des  eaux  qui  peuvent  s'y  amasser.  Hais  depuis  lu 
point  mlliea  jusqu'à  l'extrémité  Nord  (Savoie) ,  la  pente  sera  beaucoup  plus 
forte  laU"»,€0  sur  6110»",  c'csl-à-dire  il  ou  22  ponr  mille,  afin  de  procurer 
nn  écoulement  plus  rspide  aux  eaux  qui  y  sont  an  plus  grande  quantité. 

Le  milieu,  qui  est  le  point  la  plus  élevé  du  tunnel ,  se  trouve 
aO'daasus  du  nivMu  de  la  mer.  te  sommet  de  la  monlsgue,  qui  correspond 
k  peu  près  au  point  milieu ,  a  une  Itauteur  de  89i9%1G  ;  de  sorto  qo^au-dessus 
du  niveau  du  tunnel  11  restera  une  massa  da  rocbes  de  !niO'",73  de  hauteur, 
dans  laquelle  on  n*a  pu  songer  ù  percer  des  poils  de  service  (1). 

Pour  assurer  la  rencontre  des  deux  galeries  au  point  miliru,  on  a  com- 
mencé par  dcUemiiner  un  plan  vertical  passant  par  l'axe  du  tunnel ,  puis , 
duûs  ce  plan ,  on  a  mesuré  Ia  sommet  le  plus  élevé,  et  de  là  on  a  déterminé 
des  points  trigonométriques  jusqu'aux  deux  entrées.  Aux  trois  points  princi- 
paux, le  sommet  et  les  deux  extrémités  se  trouvent  dea  stations  avec  dos 
théodoUtaa  fixes,  afin  da  maintenir  constamment  dans  un  même  plan  vertical 
dea  pendulaa  que  l'on  auspend  de  diataneo  en  distance ,  suivant  Taxe  de  la 
galerie,  tl  eat  i  remarquer  qaa  la  tminel  D*eal  pas  percé  à  travers  la  grand 

(1  )  Le  puiu  de  Cl  nre  le  plus  profond  de  l'Europe  est  un  puits  de  SJ2t>", 
constrnit  pour  le  cheima  dâ  fer  iuiluâlriul  du  Jura  (Neucbalolà  La  Chaux 
de  Fonds^le-Loclc)  qui  ne  se  compose  presque  que  de  tunnels,  at  dont  le 
niveau  le  plus  élevé  eat  i  lOM  mèttea  an-dassua  du  niveau  da  la  mar. 


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î>«*  nULLETlN. 

Mnin-Cenia,  mats  sous  le  col  de  Fr^us  qui  est  sUutI  à  environ  iiOUO"*  S.  du 

premier. 

Lis  rotins  (|tir  |,;  lunnol  iloil  iravcrseï*  suûl  iiriucipalemcnl  d*  >  (  jlciiin.s 
scltiàlcux  qui ,  vur&  ia  8avoiu,  sool  Iravcrs^âs  par  de  nombrcu^oi»  vutuc-6  do 
quarte  el  qui  De  présentenl  pas  grande  résisUwco  «u  travail.  Très  des  deux 
entrât  ta  roche  n'eet  pas  asaei  ferne  pour  se  soutenir  d*elie-in6ine,  el  l'oii 
u  dû  oouBiraira  un  murtillesieiil,  qui  aura  iOOQv  de  longueur,  du  cdld  de 
BardoaDèehe.  Le  profil  du  iDDnél  eo  PiéflMWl  est  représenté  par  ta  figure  3  à 
récliclle  de 

L'installalioD  dc«  macbincsû  Bardonnècho  comprend  deux  groupes  de  00B« 
slruclioDS  disposés  ubliqucrnenl  l'un  au-dessus  do  l'autre.  Le  groupe  supé- 
rieur renferme  les  réservoirs  v,  V  (Sg.  3),  dont  le  conduit  il(  suit  à  l'air  libre 
les  contours  de  ia  montagne. 

Les  bàlimcntji  iufcrieur»  coni))ixnnciU  nuichincs  à  comprimer  l'air 
abcdghi,  les  alclicrs  de  réparaltun ,  el  ies  magasins  d'ouliis  et  d'objets 
adeessaires  au  moulage  et  à  ta  pose  dss  tuyaux  «  etc. ,  etc. 

Quant  an  moyeu  d'utiliser  ta  force  moirice  naluralle  qui  est  d'au  moins 
d'eau  par  I"  avec  ooe  liauteur  de  chute  de  26",  dtaUuee  verticale  entre 
le  niveau  des  réservoirs  v  et  le  point  h,  le  croquis  représeale  un  sppsreil 
compresseur. 

Le  réservoir  en  maçonnerie  m  qui  reçoit  les  eaux  de  plusieurs  torrents 
derrii're  Rardonncclie,  communique  par  le  conduit  o  avec  le  second  n'ser- 
voir  l  qui  esL  niani  de  tous  les  moyens  nOc*  suaires  pour  régler  la  di^-trihu- 
lion  fie  l'eau  motrice  qui  arrive  pnv  le  tuyau  k.  Eu  »  et  h  sont  dt'ux  soupapes, 
lu  première  est  une  soupape  cylindrique  à  coulisse  et  la  seconde  une  soupape 
à  double  siège,  i  sert  à  ouvrir  ou  fermer  la  communication  de  k  avec  g,  el  h 
k  révacoatloD  de  Tean  qui, après  avoir  utilisé  sa  force  vive  à  ta  eomprsssIOA 
do  Tair  dans  le  récipient  a,  se  rend  par  le  tuyau  r  au  bassin  c.  L'air  exté- 
rieur afflue  dans  la  partie  verUcale  9'  du  tuyau  g  par  les  soupapes  à  clapet  f 
«'ouvrant  vers  l'inidricur;  et  au  sommet  de  g'  est  une  soupape  sphériqae  e 
\)}ucro  dans  une  boUe  d  qui  est  réunie,  par  un  tuyau  c,  avec  le  dôme  b  de  la 
ciiauiiiére  a.  Otte  chaudière  a  O""  île  longueur  et  J"\()  tie  diamt'lre,  t-i  sert 
de  récepteur  à  l'air  comprimé  dont  la  distribution  se  fait  par  le  conduit 

Aiin  (io  maintenir  constante  la  tension  de  l'air  (*i  atmosphères)  dans  la 
chaudière  u,  uialgru  les  pctiles  inlerrupliuns  produites  par  le  Jeu  des  tiroirs 
dans  les  perforateurs ,  ou  a  mis  la  partie  inrérieure  de  celle  cbaudiôro  en 
communication  par  un  conduit  p  avec  un  réservoir  supérieur  n  dont  le  ni- 
veau  r  pevtosciller^  suivant  le  travail  des  machines,  sans  »e  perdre.  Ce  n'est 
qu'il  de  longs  ioiervolks  qu'on  doit  introdoii'c  de  la  nouvelle  eau  dau!»  ce 
re^voir  dont  la  distance  verticale  ù  Taxe  d«  la  chaudière  est  de  IH)  mctrrs. 


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OULLETIN.  563 

Pwtt  neltre  l'appareil  en  jeu ,  on  comœenee  |iar  compriner  Tair  dans  la 

cliaudîère  na  moyen  lUi  i  L'Scrvûir  n  ,  afin  do  faire  marcher  une  pelUe  machine 
à  colonne  li'eLiu,  construite  coaime  une  machine  a  vapeur  à  balancier.  €'csl 
celte  machine  qui  ^ert  à  la  manœuvre  des  «oupapes  •  el  M,  tant  au  comucn- 
cernent  que  pendant  la  suite  da  travail. 

Pour  bien  comprendre  le  jeu  des  appareils ,  suppoitons  les  tuyaux  cl  les 
eapaeitte  i,  h,  g',  d,  b  jusqa'w  a  renptii  d^lr  h  la  preaaiaii  ataaoaphérique. 
La  aoopape  d'ataiasion  i  s'ouvra  «  Paan  sa  prédpile  par  le  layan  k  de 
I  vers  0',  en  ponaaant  cal  air  devant  elle.  Les  elapela  f  ae  fermeot,  la  soa* 
pape  aphdriqne  c  a'onvre ,  el  l'air  eat  ebaaed  el  comprinid  daas  la  cbapdi^  a. 

A  la  fin  de  cette  pdriodc,  la  soupape  t  se  ferme,  la  soupape  h  s'ouvre  et 
l*eaa  qui  s'est  élevde  jusqu'en  f  s'échappe  par  /t  et  r  dans  le  réservoir  f. 

Pondant  celle  évacuation  de  l'eau  qui  a  Iravailld,  la  soupape  e  se  ferme, 
et  les  clapets  f  s'ouvrent  sous  la  pression  almosptjt^rique  pour  admcUrt»  de 
l'air  frais  dans  lu  tuyau  gK  i  buuvrani  do  nouveau  et  h  se  fermant,  cet  air 
frais  est  comprimé  et  poussé  dans  la  chaudière. 

Lo  travail  mécanique  ou  la  puissance  vive  que  l'eau  possède  à  chaque  coup 
delà  maebine  (  f  )  comprime  de  plus  en  plaal'air iBtrodaltdanalaebaadtèrea, 
et  le  chemin  qu'elle  parooart  diminoe  au  fur  et  k  nesnre  que  le  teasiou  de 
l'air  eompriaid  angotente. 

Après  na  eertain  nombre  de  coope ,  l'air  eompriné  en  a  aeqniert  ane 
tension  telle  qu'il  faut ,  OU  ouvrir  le  conduit  de  distribution  g ,  ou  arrêter  la 
marche  de  la  machine. 

Dès  qu'on  utili^r  Tnir  comprimû,  v.u  coniinuanl  le  jeu  de  l'appar.  il  com- 
presseur, il  faut  aussi  luiro  iuucliunaet'  le  régulateur  ou  bassin  manoniL-tri>iuo, 
on  mettant  en  communication  l'eaa  contenue  en  a  avec  le  bassin  n  ,  par  le 
conduit  p. 

On  déduit  heilement  de  ee  qui  prtfcède  que  la  pression  de  l'air  dans  ta 
ehauditoe  peut,  à  eaose  du  mode  d'action  de  l'eau  (comme  dans  le  bélier 
hydranliqne),  dépasser  la  pression  statique  (9). 

Il  y  a  dans  le  mAme  bâtiment  dix  appareils,  semblables  b  celui  que  nous 


(  1  )  La  quantité  d'eau  arrivant  élant  de  1"**  par  l'S  on  a  pour  la  chute 
do  25",  le  travail 

1000 .  2S  »  SSQOUk»  ».         »  SîS<->> 

réduisant  l'ofTct  utile  à  '^U'/q,  il  resiu  une  force  do  ititi  chevaux  au  moini». 

{H)  D'api-ès  le  travail  do  M  lo  professeur  Rkuuuux  {Stkweiseritehe 
pnlyieeHniiche  Ztituhrifi  ,  p.  Id'S,  i8î)7),  la  tension  maxima  qu'on  prut 
obtenir  avec  nne  colonne  d'eau  de  Sfj*  est  de  atmosphères. 


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564  BULLETIN. 

venoos  do  d/eriro,  plaed»  k  cM  les  nas  des  aNtiM ,  et  d'où  paHost  10  ooo* 
duiU  dislrilMitcun  »  qui  vtanooat  aboutir  daaa  le  taaael  aa  fnni  da  Iravail. 

Cikscaa  de  cea  coadaila  «a  foaia  aa  coaipoaa  da  troncMs  da  9»  da  loog  * 
do  CJ>",2D  de  dian^tre  ai  10»*  d*dpaiaawr ,  aaaaaililda  au  moyen  da  edlaia 

boaloonës.  Les  collets  porteat  une  raiauni  dans  taquelle  oa  iolrodail,  avaat 
lo  serrage ,  un  cnnloo  de  caoutchouc  pour  rendre  los  joinis  bien  ^tanches. 

Vmr  comprinjc,  anuMii'  par  ces  conduiU  prûs  du  front  de  la  galurio,  passe 
<\uu>  Us  {terforateurt»  par  des  tuyaux  on  cnoulcliouc  garnis  de  ressorts,  el 
Lut  iitarciier  les  fleurets  ayant  un  tranchant  do  ii  centimètres.  I.eâ  trous  de 
mines  étant  for<is,  on  fait  sauter  la  poudre  comme  dans  les  umus»  ordi- 
aairea.  L*air  qui  a  travailld  anr  laaperlontMirs  coasarva  aneofo  «ne  oortaina 
teoaiOD  qn'cm  utfUaa  pour  l'adrafe. 

Les  perforataura  reaaeaiblaBt  i  dea  pelitea  pompea  à  vaponr  d'na  aaaga 
aujoard'hoi  «i  général.  Conma  caltea-ci  >  oUaa  aoat  naaiaa  d'au  tirair»  Maia 
la  difltirt'nce  consiste  en  Ce  que  la  fleurai,  agisaani  par  pereaaaion,  aat 
soumis  simultanément  ù  an  mous'omenl  de  va  el  vient  et  à  un  nonvenant  do 
rooiion,  ([ui  sont  coniplolcmenl  indépendants  l'un  de  l'autre. 

On  ne  ir:ivailio  paë  à  coups  de  mine  sur  toute  la  section  de  la  çrnlrrip ,  on 
fait  .«euit'inent  une  petite  jïRleriedilc  de  direction  dont  la  section  l'.-'ciun^nil  lin* 
a  de  côte  (  ^i"*^,(Hi}.  Lt;s  perfuratL'ur:>  agl»^iilll  simuUuntioieQt  au  uombru 
do  8  D  10,  ioot  porté»  par  un  ebariot  en  fer  forgé  de  $",3  de  longueur, 
de  hauteur  al  da  largeur.  Ce  chariot  rapoaa  aar  deux  pairea  de 
roues,  dont  lea  axe»  sont  écartés  de  4*,  et  roule  aar  dea  raila  ordiaaîraa 
établis  depuia  rentrée  de  la  galeriaiaaqn'an  chantier  de  traYaiU  Pour  la  Axer 
sur  le»  raila  de  manière  à  donner  an  point  d'appui  aux  parfonlanrs»  nn  fort 
frein  en  boia  placé  entre  les  roues  virnt ,  au  moyen  da  naaivftUaa,  da  via  at 
û^i  leviers,  presser  contre  la  tôle  des  rails. 

I,f  rorpp  dn  chariot  est  divisé  m  plusieurs  otages  parallèle!^  et  superposés, 
sur  Ic'jBijutls  ks  p«riorutoiirs  sont  eliililis  :i  diverai^s  haotetirs ,  de  manière  ù 
ce  que  los  fleurets  puissent  uitaquut-  U  roche,  non  seulemeul  duaé  lu  directioQ 
de  Taxe  du  tunnel ,  mais  encore  dans  une  direction  oblique. 

Derrière  ce  premier  diariol  on  en  placo  nn  second,  également  fixé  aux 
rails  par  un  frein ,  «t  qui  porte  an  réservoir  d'eau  da  4  mètraa  da  longnenr, 
d'une  construction  analogue  à  celle  dea  chaudières  è  air  compriaié.  Cetia 
eau ,  qu'une  petite  machine  à  air  (do  ^nre  dea  pompea  ditea  da  Caraffe) 
luncc  dans  lo<;  trous  de  mine,  lave  continuellement  eeux-ci,  et  ce  n'eat 
qu'.npn^s  leur  nch(<vement  qu'on  lea  sèche  avec  4a  i'éloupa,  pour  y  isiroduira 

anssilt'il  l<>s  rsirtoiiches. 

(>oniiii.'  r;ijiiii|iie  il)  iracé,  pl.  2(î,  IVnlrt'e  du  tunnel  en  Savoie.  pl:ic('e  à 
mèires-au  dessus  du  niveau  de  l'Arc,  communique  par  un  plan  incliné  de 


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BULLCTIIf.  865 

Mnrice  avee  les  alelicrs  ëiablis  au  villsfre  do  Fourncnu;  \e  chi;niiii  iic>  Wr, 
pour  y  arriver.doit  lournor  autour  do  Modano.On  ne  dispose  pas  ici,  comme 
k  itardonnèche,  d'une  forte  chute  d'oau  i)Our  compriiricr  l'air  alniospliérique. 
Les  pompes  à  comprimer  sont  mises  en  mouvement  par  six  roues  à  uubcs, 
d*lt1ie  forco  totale  de  chevaux,  établies  sur  un  canal  qui  dérive  l'eau  de 
l'Arc.  Lu  iiavail  intérieur  de  la  galerie  se  fail  comme  à  Bardonnèche,  mais 
OD  y  rencontre  one  pierre  plos  dure  et  des  veones  d*eaQ  beaucoup  plus  fortes. 


FEE  GAmmsÉ  POQB  PUQOBS  DE  BUNBAGBS. 

Btiis  un  ménoire  ta  i  ta  Société  littéraire  el  selentificiiie  de  llanchester, 
M.  Craoe  Galfert,  après  avoir  rappelé  les  reeberchus  qall  a  foiies  sur  ta 
eonposlttan  ciitoili|ne  des  bols  eaiployés  daas  les  eonstmclions  navales, 
tait  eonnaltre  qae  dans  ans  visita  à  Tarsenal  de  narlso,  Il  a  constaté  qoo  les 
plaqaes  ds  blindages ,  appliquées  direetenenl  sur  des  bordages  en  bois  de 
Teali,  étaient  naintonnes  par  des  boulons  traversant  les  nervums  qui  étaient 
ea  cbèno.  Bans  ta  but  de  remédier  aux  inconvénionta  qui  devaient  résulter 
do  raetiOB  du  cbdne  sur  ta  fer»  Il  a  proposé  l'emploi  de  boalons  en  fer  galva- 
nisé, at  tt  a  entrepris  h  ce  sujet  ane  série  d'eipériences  dont  voici  les  résut* 
tais  prineipaos. 

Dans  la  premlèr«  s^rie  d'expériences,  on  a  enfoncé  dans  de  fortes  pièces 
en  bois  do  chêne  des  bouloDs  en  fer  non  préparé  el  des  booloos  en  fer  galva- 
nisé, puis  on  a  immei^é  ces  pi^es  dans  de  Tean  douce  et  dans  de  i'eao  do 
mer,  pendant  trois  mots.  On  a  reconnu  que  le  zinc  du  fer  galvanisé  n'avait 

pas  dit*  enlevti  par  le  frottement;  que  dans  les  pièces  portant  des  boulons 
jçalvanisés,  ni  le  bois  ni  les  boulons  n'<Uaienl  aHdr(%,  tandis  que  h-s  boulons 
non  prépart^s  étaient  couverts  de  rouilL-,  et  le  bois  ealiàremeol  OOirci  par  la 
formation  de  tannale  et  de  gallate  de  peroxyde  de  fer. 

Les  eaux  des  bassins  étaient  changées  toutes  le.*;  ^t^mnioes,  celles  des 
bassins  dans  lesquels  se  li  iuivoit  le  fer  galvanisé  ne  paraissaient  aucunumeul 
altért'cs .  tandis  que  les  auii  cs  prcseutaienl  une  leinle  d'utt  bleu  fûDCé  résul- 
tant  de  ia  formation  de  gallate  et  de  tanoalc  ferriques. 

La  seconde  série  d'expériences  se  rap[iorto  à  la  coin  parai  son  des  actions 
lie  l'cjiu  douce  el  de  1  cuu  du  mer  sur  le  ter  ordinaire  el  le  fer  guivunisé  en 
contact  avec  le  chône. 

Dee  plaques  de  fer  galvanisé  de  IB  pouces  de  surface ,  après  avoir  été 
immergées  pendaM  tlota  mota  aat  perdu  te  poids  suivant  : 


!i66  DUUUETIK. 

Eaa  doace.  San  de  mer. 

PlaqM  B*l  0,m. 

^    ii*2   0,007. 

GraaaM. 

—  n«3  o.ooci 

—  no*  O.OOrJS 


Da  sembUbleB  pUqites  en  for  non  préparé  et  daoB  les  nftines  circoni* 
Lances  : 

Eao  douce.       ^  £aa  de  mer. 

Grammes. 

Plaque  n»  1  0,07!UÎ. 


—  n°2  0,mi 

Grammes. 

~     n»   0,1  "Mi 

—  n"  i  oa:u\ 


Il  ne  peul  (Irmc  y  avoir  de  doute  sur  les  avantages  que  présente  le  fer 
{^alvfjnisiî  sur  le  fpr  ordinaire  sous  le  rapport  do  rKolion  do  Tcau;  en  outre, 
le  fer  yalvaniac  ciaiU  dans  la  cùjidiliuii  olcclri(juc  la  plus  favorable  pour 
résister  à  rnctioo  do  loxigènc,  son  emploi  pour  les  plaiiucs  de  LliaJagc  et 
Iflg  balcaux  CD  fer  parait  égalcmcol  devoir  £lrc  recommande.  Il  est  à  espérer 
qaii  les  conslmcteurs  de  navire  tiendront  compte  des  expériences  du  ciiimistc 
anglais  et  les  répéteront  sur  une  plus  largo  échelle. 

{Journal  of  Society  of  Arts ,  a*  490.  ^  OS). 


NOTICE   SVR   LES   FABRIQUES  DE  PHOÏÏUITS  CHlMIQtlES 
DU  LAISCASHIRE  MÉRIDIONAL. 

Acide  snlfuTiqup.  —  Les  applications  nombreuses  de  cet  acide  dsns 
rindnslrie  font  de  sa  production  économique  une  question  de  la  plus  haule 
importance. 

dans  ce  but  qu'on  a  substitué  l'emploi  de  pyrites  an  aourre  peut 
sa  fabrication  anr  une  grande  échelle.  Dans  le  grillage  de  pyrites,  on  perdait 
huit  à  dix  parties  de  soufre  qui  restaient  unies  au  métal ,  mais  H.  Spea«», 
de  Hanchester ,  a  rédoit  celle  perle  A  deux  pour  cent.  L*in(rodoclion  dos 
pyrites  d'Espagne  et  du  Portugal  a  donné  naissance  une  nouvelle  braaelie 
d*indnslrio  par  l'extraction  de  la  petite  quantité  do  cnivro  contennc  dans  m 
minerais.  Dans  le  procédé  de  Hill  pour  pnrifier  le  gas  d'éclairage,  on  empleie 


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BULLETIN.  667 

l'oxydu  ferrique  hyJralé  au  lieu  do  chaux.  Quand  ci  l  oxydi  ne  peut  plus 
servir  à  la  purilkalioii ,  ûu  trouve  iju'il  cunlienl  du  soufre,  doiU  M.  Speucu 
s'est  servi  pour  la  fabrication  de 'l'acide  sulfureax,  et  d'une  tonno  de  celle 
malière,  il  a  oblenu  1  5/^  tonne  d'acide  sulfuriijue  bydrAlé.  Lefbur  à  sottflre 
de  M.  Isirrison  Blair  prtiseute  une  amélioration  d'ane  importance  tonte 
•pédala  an  point  de  vue  de  réconomie  d'espace  qu'il  permet  de  rteliaer  daat 
lei  chambres,  en  emptehant  l'acide  avlAiraix  de  se  dilner  dans  une  trop 
gnnde  qnantité  d*air,  eemme  c'est  le  cas  dans  les  foors  ordinaires.  Dans 
ce  district,  on  a*«et  sorioot  appliqué  h  augmenter  les  dtmensiona  des 
chambras  d*acide^lfarique,  pins  grandes  ayant  112,000  pieds  cubes , 
soit  Si.  121  mètre*  cubes.  Plusieurs  fabricants  emploient  le  procédé  de 
Gay*Lussac  pour  économiser  l'acide  nitrique ,  et  qui  réduit  de  plus  de 
SU  pour  cent  la  dépense  de  nitrate  de  sonde;  mais  le  bas  prix  auqne!  on 
peut  se  procurer  ce  nitrate,  300  fr.  par  tonne,  fait  que  cette  économie  ne 
couvre  guère  les  frais  qu'occasionne  ce  procédé  pour  réunir  et  absorber 
les  restes  d'acide  bypo-asoUque. 

L'usage  de  vases  de  platine  pour  la  concentration  de  racide  salfarique  est 
presque  entièrement  abandonné  maintenant;  ils  ont  été  remplacés  par  des 
cornues  en  verre  de  grnndeor  et  de  quulilé  supérieures  à  celles  dont  on  se 
servait  précédeniment  La  production  Lebdomadairo  d'acide  su trarique  d'une 
pesanteur  spécifique  do  1,85  est  de  7U0  tonnes,  en  detiors  de  ce  qui  est 
employé  dans  la  fabrication  du  sel  de  soude. 

Soude.  —  C'esl  encore  lù  une  fabrication  importante ,  mais  elle  n'a  gucru 
élé  modifiée  dans  son  principe  pendant  les  dix  dernières  années  cl  les  points 
(  s^enliels  de  la  méthode  primitive  de  Leblanc,  1708,  sonl  encore  généralement 
suivie.  La  production  de  cet  article  s'est  considérablement  îicrruedoptiis  fs;>l; 
ell.'  a  Aliotnl  en  Arii'îltiiiTre  une  valeur  annuclU-  de  '.>'>•,{  (><',»;;'(i  fr. ,  la  moitié 
diiDs,  k*  Latic;i^ljii 0  méridional  et  l'nutrr  d;uis  le  ili.?lricl  de  Newcastle.  Lu 
sfntiftiquu  suivante  s'applique  au  cutumercc  hebdomadaire  d'alcali,  du 
Lancusbirc  méridional,  pendant  l'année  IStîl.  —  Chlnmre  sodique  ^\écum■ 
posé  par  semaine,  i(W'l)  tonnes;  aride  sulfuritiur  Lin|i!(iyé,  ."ilKi  lonnes; 
acide  chlorhydrique  piuduil,  ôiOC  lonucs;  sel  de  ^oudc  vendu  jjar  isumaino, 
tonnes;  sxiîfate  de  soude  iUcui ,  ISO  tonnes;  cristaux  de  soude  idem, 
170  lonnes;  bi  carbonate  de  soude  idem,  ^25  tonnes;  soude  caustique  id., 
90  tonnes.  —  Lo  commerce  d'alcali  do  Lancasbire  méridional  a  plus  que 
triplé  depuis  iSÔ'S.  La  grande  quaulilé  prodoite  actuellement  est  fabriquée 
dans  environ  25  usines,  situées  la  plupart  k  StrHelens,  Runeorn-Oap, 
WidnoS'Dock,  près  de  Warriugton^  dans  le  voisinage  de  Bollon,  et  à  Newton- 
Healb.  Aucune  des  patentes  pour  perfectionnement  dans  la  fabrication  de 
l'alcali  n'a  eimngé,  quant  au  fond,  les  procédés  suivis.  Mais  des  amélio- 


SÔ8  BOLLETIN. 

ratioDU  de  détail  ont  ëté  ialro4aiil«t  depuis  18SI .  Elles  comprennent  :  4«  TaU 
tcntion  plus  grande  qu'on  aecorAf  h  l'éconotriic  du  travail  dans  toutes  les 
branches  de  a  iio  'widn^iric;  '2^  le  lessivage  plus  complet  de  la  soude  bruld 
oblenu  par  I  i  i  s|  ■  iU.on  de  M.  Sohanks;  3«  dans  quelques  fnbriqnps,  la 
lioude  brute  cm  iaite  pat-  lu  travail  de  machines;  dans  d'autres,  elle  est 
enbtUtfe  néeaaiqiieneot  dtns  des  birils. 

Oepnis  t88i,  ut  nonwUe  Imnolie  d1n4islrle  •  ëlé  iotrodilte  pir  la 
prtffMurttioii  de  la  loade  eaattique  solide  est  experlde  en  graade  qaaailté 
en  ADidriqee  al  ea  d'aatras  paya  par  Evans  et  M'Bryde,  etRobwls,  Dala  el  Q*, 

Lldée  réeeiBBient  dnise  par  M.  Kahtaan ,  d'aaipl<»yer|pa  aiarea  da  acNida 
en  guise  de  eimeal,  avait  d^jà  dté  misa  an  pratique  par  M.  Deacon  pour  la 
confection  des  pavements  il  y  a  douze  ans.  Enfin  ,  il  faut  mentionner  lo« 
addition!»  iniporlaules  faites  par  M.  Gossage  ù  la  ihéovia  de  la  fabrication  de 
la  isuuii<'. 

Poudre  de  blanchiment.  —  On  labnquo  envirou  VJli  tonnes  de  cette 
poudre  dans  le  dîslricl  do  Lancasbire.  Le  seul  point  remarquable  qoe  pré- 
sente  eette  fabrication ,  coaaista  dans  un  procddd  lagteian  poar  préparer 
dtt  chlora,  sans  Aire  naate  do  aaroxyda  naafaniqna,  tewatd  an  18S8  en 
favenr  da  M.  ScJianka  da  St  Hélans,  et  dans  la  régénération  da  calla  matière 
au  moyen  das  résidus  de  la  Ikltriestion  du  alilore, 

fMorale  potattique.  —  La  proiluclion  par  semaine  s'élève  à  environ 
4  à  li  tonnes  qu'on  emploie  îi  la  fabrication  des  allumettes  chimiqncs. 

Hyposui^te  de  soude.  —  On  en  lait  trois  tonnes  par  semaine,  el  les  fabri- 
cants de  papier,  les  photographes  el  les  blanchisseurs  s'en  serrent  comme 
d'anticblore. 

Silicate  todique.  —  Ce  composé  sert  à  remplsoer  la  bousse  de  vache  dans 
l'intpressIiM  du  calico,  at  lea  réainatei  dont  on  fidaait  naaga  précédemment 
dana  la  fabrication  do  aavon.  Sa  production  a'dièva  à  environ  tO  tonnea  par 
semaine. 

ArsdniMe  Mdiqiia-  — >  Ce  «al  romplaca  dgalamani  la  bonaaa  da  vaeha  dana 

l'impression  du  calicft;  aoua  m  rapport  il  est  préférable  au  silicate  sodique  , 
parce  qu'il  n'attaque  pas  autant  lea  mordante  d'alamine.  On  en  fabriqua 

envirn  11  'f^  h  Ii  tonnes  par  semaine. 

iiichromaU  polaisique.  —  La  fabrication  de  ce  sel  ne  présente  rien  de 
nouveau,  cl  s'élève  à  environ  I  i  tonnes  par  semaine. 

Prussiate  de  potmse.  —  Ce  district  produit  environ  i  à  j  tonnes  de  priis- 
siate  jaune  et  1  tonne  de  prussiate  rouge,  par  asmaina* 

Perphosphalê  da  thuw.  —  La  production  da  ea  aat  aMIbva  *  MOO  tonnas 
par  aamaina* 

àhm,  —  Avant  1849  la  patila  quantité  d'alun  rabriquda  dtaH  «traita  da 


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BULLETIM.  569 

la  terre  I  pipe ,  \c  complémenl  livrd  en  plosgndde  qvaniUë  h  ia  consomma* 

lion  pi'ovenail  de  Whiily.  Par  l'ancien  pi-océdé  (M  tonnes  de  &chistc  oolilhiquc 
d«  Yorkshire  fonrnissaienl  i  lonne  (J'alnn  de  potni«î«e  et  i  tonno  do  .<cl  d'An- 
gleterre. Lt'  procédé  do  M.  Speuco  iH  i  nit  i  ci  ol»iciiir  6")  tonnes  fi'aliin  ammo- 
niacal de  VA)  toune£  de  schislo.  M.  Sp^^ncio  fuit  usage  du  srhisto  qu'on  trouve 
dans  ce  district  sous  les  couche  du  liuuiUu.  £n  liU>U-<il  il  fabriquait  hebdo- 
mdtifnDMl  90  tatam  éè  tù  ptùMu  letMUwnwl  oetio  qvntllé  t'est  tflevéo 
à  HO'touM,  e*4Nrt^lre  k  It  noitié  environ  de  It  predoctkm  loUIe  de 
rAnglcterre. 

Mfaiê  fêmum.  Oe  eel ,  fiilurl^Qé  en  grande  qnanUlé  dana  ee  dîalHet, 
eal  enrUml  employé  par  Im  telnlnrlirs:  aa  ptodncUon  a'dlève  à  HO  tonnea 

par  semaine. 

Aride  pyrofjgnmx.  —  La  sente  amélioration  qu'ait  stibin  h  fribricntion 
de  col  aride  dfipuis  quelques  années  consiste  ili.ns  la  siil»siitiiiion  de  ia 
gcimv  au  bois  dans  le  procédé  de  dislillalion  dosduclivo.  On  fabrique  heb- 
doiuadairement  h  Manchester  12,(H4)  (gallons  du  cet  acide,  ^oit  'in,.>'JO  litres, 
contenant  environ  i  pour  cent  d'add«  glacial.  La  valeur  de  cet  acide  tst 
de  75  ff,  par  tonne,  tandia  que  «elle  dn  goodron  eat  de  1<10  fr.  h  fr.  1  tS,^. 

CïHiipoffif  dVfatfi,  ChUmuM  d'dfoiii.  —  La  qnantUd  de  eea  eoroposda 
(eatinéa  eomme  protoehlonure  d'tfiain  eriatalliaé)  fabriqndtt  dana  ce  diatriel, 
a'élève  è  eaWvon  16  loanea  et  demie  par  aeaiaine. 

Stanate  4»  soude.  —  Ce  composé  a  dtd  pendant  quelque  tomps  aaaei 
gënéraleateot  employé  pour  la  prépamlion  des  calicos  deaUnéa  à  llmpraa^ 
slon  dos  couleurs  dites  à  la  vappur. 

SuJfniv  (le  h'inite.  —  La  fabrieaiion,  par  précipitation,  de  ce  sel  commu- 
nément vendu  ^:uus  nom  de  blanc  Use,  s'élève  à  environ  deax  tonnes  par 
semaine  dans  ce  district. 

Acide  nitrique»  —  On  emploie  hebdomadairement  daaa  ee  diatrlet 
48  tonnes  de  nitrate  de  aoude  poar  la  fabrication  de  cet  aeide  ;  le  poida 
de  l*aeide  obienu  correapond  à  oelnl  da  sel  employé.  On  ae  aert  de  Tadde 
oitriqno  poar  Aibriqner  lea  nitrates  de  enivre,  de  plomb,  d'alomine  et  de 
fer,  poor  oxyder  l'étain ,  pour  la  gravure  à  Tean  forte  et,  daaa  ee  dernier 
tempe ,  poor  faire  de  )  '.•  n  i  i  i  n  u . 

Acide  oTYiW/jrti^c.  —  L'un  de?  nouveaux  prorf'di^s  qui  préspnto  le  plus 
d'importance  cl  d'inli^rèt  pour  la  fabrication  dn  cot  acidr  est  celui  inventé 
par  MM.  RoluM  ts  ,  Dalo  et  et  breveté  en  faveur  de  ces  industriels,  h  qui 
on  est  rcdtivablti  de  plusieurs  procédés  pratiques ,  Ir^s-ingénieux  ot  très- 
utiles.  La  quantité  fabriquée  hebdomadairetneot  par  HM.  Roberta,  Dale  et  C« 
a'dlbve  &  9  tonnea  et  peut  fttre  augmentée  au-delà  de  1S  tonnea.  Povr  donner 
nne  idée  de  l'effet  qne  llnlrodneUon  de  ee  proeédé  a  en  anr  te  matehé , 


570  Bi;UETIN. 

il  Burtit  de  menlîonncr  quo  le  prix  ùa  la  livre,  suit  0>,Î4';,  qui, en  coulait 
fr.  !-'iO  à  1  W),  est  ramcnce  ntaintcnnnl  a  fr  (i->()  a  0-ÎH).  L'aridn  oxnlique 
est  d'un  u&agb  très-rf^pnndti  dicis  riMipri'.i^iuu  d<^>  caliros  cl  des  laines,  dans 
la  tfinlurfi  d<»s  Itiincs  ut  d.  ^  r-oic-  ii;ir  drs  (.■huU'UI-ï;  (.Mraitcs  du  Luis  ,  dons 
lu  bUncbisÀîigc  du  lu  paille  el  dans  la  lalji'icalioa  du  biuûxalale  de  poltt»»u, 
dit  sel  de  citron. 

Ànnidan  et  gommet  aiti/lciellM.  —  Ce  dUlrict  prodoit  par  semtiad  «aviron 
SO  tannes  d'unidon  «l  Si  tonnes  de  produits  gommenx  qu'on  obtient  en 
firillant  de  la  farine  et  d'antres  espèees  d*amidon. 

Pwrifieatiim  de  14  ràtne.  <~  Plusieurs  procédés  très-intéressants  et  très- 

heun  ux  do  puriflcation  do  la  rdsino  ont  éld  dcrniërenenl  brevetés  en  faveur 
do  un.  Ilunl  et  Pochin  de  Salford.  Le  but  de  ces  messieurs  qui  se  :>ont 
occupée  de  ce  sujet  deptiis  longtemps  et  «"jvet'  hpnucoup  de  zt;le,  est  de  pro- 
duire une  rébine  brillanic,  presque  incolurr- ,  >olid>'  t  t  fragile,  au  omyen  de 
la  malièrii  impure  et  de  couleur  foncdu,  qu'on  liuuve  dans  le  caaimerco. 
Environ  (iO  tonne:»  de  celte  rdsine  clarifiée  sont  maintenant  fabriquées  par 
senaine  dans  ce  district ,  coaronodment  k  ce  brevet. 

MaHint  co^oroiMes  orgoniquet.  —  Il  y  a  peu  de  substances  plus  inpor- 
tantes  pour  les  fabricants  de  ce  district  que  celles  employées  pour  teiudre 
les  divers  produits  qu*on  y  fabrique ,  el  surtout  le  colon.  La  plupart  de  ces 
substances  proviennent  du  rùgno  animai  ou  du  règne  végétal. 

En  elTet,  à  l'excoption  de  l'oxyde  de  fer  fcl  du  chromale  de  plomb ,  pou  de 
matières  mindrrdcs  5ont  arltieltcmprit  employées  sans  mélan^îe  pour  la  tein- 
ture ou  riinprL'S>inii  des  élulies.  La  furct,  la  beauté  et  la  variëlti  des  couleurs, 
composoLS  en  tout  ou  en  partie  de  maiiiirui»  organiques,  leur  fait  donner  la 
préférence,  el  une  habileté  plus  grande  et  une  connaissance  plus  profonde 
des  principes  scientifiques,  du  la  part  des  teinturiers  et  des  imprimeurs 
d'étoffes,  les  ont  fait  employer  sur  une  plus  grande  échelle. 

On  peut  se  former  une  idée  de  llniportance  des  intérêts  dépendant  de 
remploi  de  ces  matières,  en  considérant  que  la  quantité  de  bois  de  teinture 
(bois  de  Camptebe,  bois  rouge»  bois  de  safran,  sandal,  fusiet,  écorce 
de  quitrciiron),  eonsomméo  par  semaine  par  les  leinluricrs  de  co  district 
esl  de  .KM)  ;i  i(M)  lonncs  ;  que  Ips  im[)rim*'urs  de  colon  on  cnnsonimenl  environ 
tîH  tonnoî?  par  semaine  ;  que  r  ();i  2<)i)  tonnes  suai  converties  en  exif.iits 
pendant  le  mômo  temps  ;  que  l.'*î'  toiin, ilr  t;;<r;ini:e  sont  consommées  par 
st^maine,  en  dcbors  de  ce  qui  sert  a  l'aire  do  la  garaiicine,  etc.  Â  re\,ceptiun 
«l'un  Qouvetia  procédé  employé  pour  réduira  l'indigo  au  moyoo  de  métaux 
finemont  divisés,  et  breveté  en  faveur  de  Ldonbard«  nous  ne  connaissoos  pas 
d'améliorations  importaotee  introduites  dans  cette  teinture. 

La  garance  joue  un  r&le  moins  important  dans  la  tcinluro ,  bien  qu'elle 


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DULLETIS.  571 

4ûit  eiDploy<to  il  former  les  couleurs  rouge  pourpre  et  noiro  les  plus  dumblcs. 
Des  oonbreux  pcrfeetJonnonieDls  propostis  pour  les  proeddés  <lo  leintore,  H 
eu  est  peu  qui  aient  une  valeur  nSellement  pratique.  Ces  procédés  peuvent 
se  diviser  en  deux  clssses  :  ceux  ayant  pour  but  d'uiiliser  la  plus  grande 
(|u:inlild  possible  de  roalièru  coloranlu  et  ceux  lendanl  h  produire  des  cou- 
leurs plus  durables  ou  pUiî?  helle.s.  Le  pr'^mier  bul  semble  alteinl  en  conver- 
lissaDt  la  garance  en  garaocioe  par  l'action  d'un  acide  et  ce  moyen  se 
généralise  do  plus  en  plus. 

Couleurs  d'aniline.  —  Les  matières  colorantes  arlUicielles  provenant  de 
ranlline  et  d'autres  bases  ont  beaucoup  attiré  l'alteation  dans  ces  derniers 
temps,  et  Ton  a  proposé  diverses  manières  de  les  produire.  Le  procédé 
ordinaire  pour  obtenir  le  pourpre  d'aniline,  appelé  mauve,  consiste  & 
soumettre  une  solution  aqueuse  de  sels  d'aniline  h  Taetion  d'agents  oiidants 
tels  qtrc  les  cbromates»  tes  permanganates  ou  les  peroxides  de  manganèse 
cl  de  plomb. 

Di'xinfrrfanls.  —  La  fnl;rio;ai'»n  des  Hf'«infec(:inls  osl  muirilonniit  rdp;tili»'re 
cl  const;inlP  ,  el  grficc  aux  rcclicrclios  failcs  par  M  M'Dougnll ,  leur  emploi 
a  beaucoup  .hi^'hiimiIl'.  M.  M'hon^iill  faln  ifjnp  ,  près  do  Oldham ,  une  pondre 
dcsinfeclante,  dans  laquelle  on  uliliso  les  jiropriélds  de  l'acide  carbonique 
et  de  l'acide  sulfureux.  Elle  sert  à  empècbcr  la  dëcotnposilioQ  qui  se  produit 
dans  ]«s  écuries,  les  étabtes,  dans  les  accumulations  de  matière  putrescible 
et  généralement  la  décomposition  des  (bmicrs.  On  prépare  aussi  un  liquide 
avec  l'acide  carbonique  et  l'eau  de  cbanx  qui  sert  h  empêcher  la  décompo- 
sition qui  s'effectue  dans  les  égoftts*  On  peut  ainsi  désinfecter  des  villes 
entières,  en  eRip>^chnnt  la  production  des  gax daos les eaox des égo&ts OU 
dans  les  amas  d'excrémcnls  animaux. 

On  50  scrl  encore  de  pf  liquide  pour  empêcher  la  docompositinn  di  s  rna- 
liiTcs  aiiininlcs  dont  on  ne  pcul  pas  faire  un  n«n£ro  inmiédial,  !>urloul 
lor&qu  il  s  a^ii  de  viande  apportée  au  marché  ou  d'animaux  morts  dans  les 
champs.  La  solution  do  celte  poudre  a  aussi  été  employée  dans  des  cabinets 
on  salles  de  dissection ,  où  elle  détruit  Immédiatement  toute  odeur  nuisible 
ott  désagréable ,  et  débarrasse  les  doigts  des  opérateurs  de  l'odeur  nauséa- 
bond» qui  s'y  attache  si  souvent.  On  l'a  aussi  appliquée  nlilement  an 
traitement  des  plaies  et  de  la  dysscnterio.  Bl.  JJ'Doogatl  a  employé  l'acide 
carifOlique  pour  la  destruction  des  insrcics  parasites  des  brebis  et  dans 
l)«MUcou[»  de  districts  il  a  remplace  les  préparations  d'arsenic  pur  cet  acidi; 
nH'Ianj^é  à  des  suljstaïu-t  irntsscs.  Les  bn  bis.  i|ui  y  oui  été  ploir^t  t;.s  ne 
sont  pas  sujettes  a  tUu  alUiquees  |iar  la  Im|ui;  .  iiièun:  li.r.';qu'i.'n  Irs  e 
pendant  plusieurs  uiui^  parmi  dc^  aniuuux  qui  eu  t  otii  lolV^tt C  i  f'l  catuic 
un  romede  cftlcace  contie  lu  carie  et  plo^iiaura  aiiti  niulaUità  de  lê  race 
ovine. 


572 


BULLETiR. 


L'aUenlion  des  construQl^ors  dlanl  dirigc^c  vcr^  les  moyens  de  CODdcDsa* 
lion  par  stirfaco ,  las  obs^ervations  ci  après  <uv  la  siuface  tuLulaire  oiaxima 
(lii  Mii  p.  Ht  olii(  riir  daus  00  espace  doao({,  ooos  paraisscnl  prcsenlcr  quel- 
qu'iiitcriH.  Appelons 

X  le  tliametre  des  tubes,  diamètre  extérieur  pour  la  surface  extérieure, 
diamètre  intêtitnr  poar  la  surface  intérieure. 

A  la  (tistaoee  entre  deox  tabcs  :  pour  la  sarface  oxlériGore,  cette  distance 
est  meenrde  de  rextériear  k  l'extdrieari  ponr  la  sarfiice  inl^icnre  elle  se 
mesure  de  l'intdrjenr  i  llntérienr. 

X 

r  B  —  ,  «  ss  ra. 
a 

Dans  on  espace  donné ,  le  nombre  des  tubes  sera  proportionnel  à  ' 


el  it  tvrfkoe  tabulaire  a  , — 

X 

Cette  surface  tabulaire  sera  donc  un  maximum  lorsque  — ; — -,  sera  un 

tnuxiii.uiu  ou  lui'.-ijiie  le  premli  r  coi.nicir'iil  difTérenliel  de  cl'Ui.'.  (|u;mlilu  &uru 
mu.  61  uoui  iitiiuMous  a  couistaul,  cl  a;  vuriable ,  le  prciutvr  cooUicieot 

différentiel  de  - — ; — -,  sera  , — ; — -  =«  0, 

(x-fo)« 

a  —  j;  —  o 

La  plus  grande  surrace  possible  est  dùnc  obtenue  lorsque  ie  diamètre  du 
tube  est  dgal  ix  la  distance  entre  les  tubes. 

y 

Exemple»  .  Si  l'inlervalie  entre  les  tubes  est  n  =  de  ponce,  et  l'épais* 

o 

1 

seur  dm  tubes  =  ~ ,  ta  surface  extdrieure  maxima  iKn<t  obtenue  avec  des 

tubes  dont  le  diamètre  extérieur  »  r  de  ponce  et  la  surbce  maxina 

intérieure  avec  des  lubos  de  ~  de  diamclrc  extérieur. 

o 

H 

Le  maximum  de  eurface  tabulaire  sera  un  mnlUple  de      et  la  surface 

iul>tiiutru  ayuiU  un  dianioUc  qucicuiiquc  de  lubca,  ociu  le  uièmc  multiple 


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BOLIATIN.  573 

fa  f*a  a 

de  . — i  Donc ,    ,      .  :  j—^  expriineni  le  rapport  eolre  la  sur> 

face  lebelaire  aclD^la  «4  la  valeur  MStsa.  La  rétectton  de  ce  qnoUcat  donne 
if 

,,    ■       et  l'oa  trouvera  le  rapport  entre  la  surface  lubulairc  actuelle  et 

SOD  maxioiam  par  la  règle  suivante  :  divisez  lo  diamètre  du  inho  par  la  dis- 
tance entre  deux  tubes,  mullipiioz  ce  quotient  pnr  i  H  divises  ce  prodoil  par 
le  carré  do  binôme  qu'on  obtient  en  ajoulanl  1  à  ce  quotient. 
La  dislance  entre  les  tube»  doit  ôtre  mesurée  d'après  la  déCniliun  de  a. 

Sxmjfk  :  Oa  donne  llnlervaUe  entre  deox  tubes  =  ^  pouce,  le  diamètre 

....         7  I 
extérieur  des  tubes  s  g,  et  l'épaisseur  de  tube  ^      ,  quoi  rapport 

oblientron  poir  le  nazioinm  de  tnrfice  intdriearet 

6 

♦  X? 

5        ^4Xy     120  . 
"  ■  —  — ~ —  -B     sa»  la  rapport  clierdid{  ce  rapporf  montre  ifoe 


st  le  madmim  desHrftice  esl  obtenn  avec  ifes  tabès  de  ^  de  ponce  de  dla- 
nètre  eitérienrj  des  tubes  dont  le  diamètre  serait  do  •  de  pouce  plus  grand 

V 

ne  lénietti  pas  perdre  1  */»  de  sa  surface. 

Voyons  ob  l'on  airiveitil  aveo  des  tnbes  de  1  ponee  do  diamètre  extérieur, 
m  conscrvini  ko  nntret  dimensions  ei-dessw  s 


7  '^6      StôXiî  liW 

f  =  -  »   «a  ■      ^      =    SS(0.97S2. 

0    I  j  ^  7y      ii*      iU  * 

Avec  des  lubes  de  1  pouce  de  diamùlre  extérieur  et  un  intervalle  de  1/2 
pouce ,  nous  obtenons  3  %  moins  de  surface  intérieure,  diuts  le  même 
espace,  eomperatlvement  à  eo  qne  donnent  des  tebes  de  5/4  do  ponce  de 
diamètre  oxtdrioari  mais  ane  des  tobes  pins  diroils  les  joints  aagmenieronl 
doôS*/*. 


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BIBLIOGRAPHIE. 


UÉTALLOAGIE   DU   ZINC.    —    NOUVELLE   MÉTDODE  DE 

TllÂlTËMEM   DIRECT  DES   MIKEKÂIS   DE  ZIMC» 

PAR  ADRIEN  HULLER, 

A»CIEN  iULVE  DE  L  LCuLE  CEKTBÀLE. 

H.  Adrien  Moller  s'ocenp«  depois  quelque  temps  d^è  et  avec  eue  pcreé- 
viSrance  de  bon  augura,  d'un  problème  mdlaUergiqve  qui,  k  plosioars  re* 

prises,  u  fuit  l'objet  des  tStudes  d'hommes  spëcianx;  noos  voolons  parler  de 
ta  réduction  des  minernis  de  zinc  dans  les  fourneaux  :i  cnve.  H.  Ai!<i1phe 
Lcsoinnc.  le  r('frrolt<*  professeur  de  mi'lallurpf  fi  TÉcolc  des  mines  <i('  I,ir}4e, 
est  le  premier  nu'[ririiirç:i?te  q«i  fil  œiivre  de  celle  idée  rl  qui  iliciilia  le 
passage  par  ou  ccUe  vue  théorit]U(:  jioHvail  élre  introdniie  ilans  lo  travail 
industriel  Des  essais  dans  celle  niûtue  voie  ont  élé  Icnlés  en  âilé:iie;  maintes 
difllcullés  pratiques  se  sont  présentées,  tant  au  point  de?ne  de  lacottsom- 
matiott  (rop  grande  de  combustible  «  que  de  rdcarl  et  de  ia  qualité  des 
prodnila. 

M.  littller  dtadie  assidAmenl  cette  question.  Il  annonce  dana  la  broebnre 
qtt*il  vient  de  publier ,  que  les  résultats  obteoos  par  les  expériences  qu'il  a 
poareeivies  à  l'usine  h  7.inc  de  Rergisli-Gladbach  ne  laissent  aucun  doute 
non-seulement  sur  la  possibilitd  du  irniifm'Mit  des  mincralî-  do  zinc  d:ii;s  un 
fnnr  ;i  cuve,  à  travail  continu,  m.iis  pncore  sur  l'appiicMlion  indu.strii  Ut'  de 
Cl'  jirxt'idé.  Nous  verrons  avec  briiuconp  de  salisfaclion  l  i  [uiblicriiion  .ivs 
diitails  de  ces  expériences,  donl  l'examen  pourra  servir  de  bîise  h  i  apprécia - 
Uon  des  bommes  d.tt  métier. 

Le  brochure  de  li.  Hniler  s'occupe  4e  pointe  théoriques.  La  question  in- 
dustrielle ne  pent  manquer  d'avoir  prochainement  eon  tour.  La  consomma- 
tion du  combustible  et  le  rendement  du  minerai  sont  les  bases  du  prix  de 
revient,  les  éléments  essentiels  du  travail  d'uaine,  et  Ton  ne  peut  manquer 
du  suivre  avec  un  vif  inlérèl  Ivd  rcuseigncmonls  du  cet  ordre  que  les  travaux 
do  M.  Muller  duivciit  dôjâ  lui  wvuir  tuuini  cl  qu'il  ne  lardera  pas.  nous 
l'i:&)tcj'uui> ,  a  uivllrc  tous  kb  ^vux  du  public.  A.  G. 


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I\BLE  DES  MATIERES. 

TOME  ONZIÈME. 


MINES. 

Notice  sur  uuc  muehinc  ù  scier  les  roches  tendres  «  employée  au\ 
carrières  de  Pyritnoiit  (Savoie),  par  A.  Lebrun  et  Ce.  Demamet, 
élèves  ingénieurs  des  mines  tii 

Paraclintc  à  friction  pour  cages  de  mines ,  montc*cIiargcs ,  etc. ,  par 
Frédéric  Nyst  24(> 

MÉTALLURGIE. 

Note  sur  les  usines  de  fer  du  Pays  de  Galles,  par  E.  RoLiw,  élève 

io^rnicur  do  luinc^  (  IS()0)   1 

Note  sur  les  mines  de  sel  et  les  salines  de  St-Nicolas-Varangevillc, 

par  L.  BRpyxE,  cK'\  c  iiigriiicur  dos  mines  (1861)  2tS 

BrcN  cl  (l'in\ ciitinii  pour  tlc>  [x'i  fectitJiiiiriiioiits  apportes  au  li"iik'iiK'iit 

des  minerais  de  fer  dans  les  hauts-fourneaux^  par  MM.  EuGÉWE 

Boulanger  et  Jules  Dulait,  inccnicurs  civils  .')7 

Thc'oric  do  la  Irt-iiipc,  pnr  C.  E.  JuLLiEX,  ingénieur.  ■  .  .  \  cl  iZii 
Aolicc  dcsoriplivc  d'un  pi  ojcl  de  falu  icatiuu  do  tiouchc»  à  feu  en  aoier 

fondu^  par  F.  Bertrard^  maître  de  fabrication  d'aciers  et  de  limes 

&  rétablissement  de  Truvia  (  F.spgnc)  177 

Appareil  à  chaulTer  Pair  en  utilisant  les  gaz  perdus  des  hauts-four- 

ne.iux,  par  W.  Dissius  217 

Fours  de  calcination ,  par  U.  A.  F  2ji 

Nouvelle  méthode  pour  suspendre  les  tables  à  secousses,  par  U.  José 

DE  Morasterio  2^)6 

Notice  sur  la  fnl>rication  des  rails  d'acier  et  dos  plaques  d'armure,  par 

M.  JoHx  nittivvjf  .  .  .  .  .  .  .  .  ,  .  ,  .  .  .  .  .  .  2fi0 

Cuiidcnsation  des  fumées  plombcuses,  par  M.  Armakd  Faluze,  ingé- 

uii'ur  dvil.  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  -    .    -  .  .  .  3liii 

Sur  un  nou\  eau  système  de  fours  à  cuLc,  appliqué  au  menu  charbon 

du  Staffordsliire ,  par  Alex.  B.  Cochra»e  i7l 

TRAVAUX  PUBLICS.  —  GHEMIH  DE  FER. 
CONSTRUCTIONS. 

A]>pnreil  pour  alimenter  les  tcndurs  de  loi  omotivc  pendant  lu  marche 
dc>  triiins.  it>7 

lU^lL  XI.  37 


576  TABLE  DES  MATIÈRES. 

ARTS  CHIMIQUES  ET  PHYSIQUE  INDUSTRIELLE. 

Nolo  sur  1,1  ivliiLion  entre  l«!.s  accroiNScmoiiLs  tic  la  surface  fie  rli.niffc 
et  les  aecroi.ssiniients  de  la  quanlit<f  d'eau  vaporisée,  |>ar  P.  Havrez, 
iii}:;ônicur  honoraire  des  mines  39 

Ëcluinigc  au  gaz  :  parallèle  avec  les  autres  moyens  dV'clairagc  arti- 
licicl  ;  discussion  des  perfeclioouemeuls ,  par  Samuel  Bogues  , 
in<;énieur  civil  68  et  198 

Pcranalyscspcctroscopique.EUidcsur  la  nouvelle  méthode  analytique 
do  MM.  Buuscii  cl  ivirchltolF,  et  résumé  de  leurs  recherche;;  Âur  le 
ca'sium  et  le  ruhidium^  par  Fr.  Dewalqoe  ,  rcpélilcur  à  récolc 
des  mines  de  Liéf^e  88 

Fours  et  fourneaux  compares  au  point  de  vue  de  réconomie  du 
comhuslible ,  de  la  main-d*œuvre ,  des  frais  d*inslalIalioQ  et 
d'entretien ,  par  P.  Havbez  ,  ingénieur  honoraire  des  mines.   .    .  383 

ARTS  MÉCANIQUES. 

Emploi  du  marteau  pilon  pour  la  confection  des  petites  pièces.    .    .  281 
CuAUDit;uËS  ET  MACHINES  A  VAPEUA  :  Chaudicrcs  marines  avec  appareil 
surchaufieur  de  MM.  HoRTOif  et  Kbndrick.  —  Chaudière  de  Bubch. 

—  Chaudière  de  M\tb£son.  —  Chaudière  à  vapeur  surchauffée  de 
RiBLEY.  —  Appareil  de  Newall  pour  chauffer  l'eau  d*alimcntation. 

—  Appareil  de  Davies  et  Allen,  pour  prévenir  les  explosions  de 
chaudières.  —  Coulisse  d'ALEXARDRE  Allan.  —  Machine  d'HmiPHRT, 
à  deux  cylindres.  —  Machine  h  vapeur  perfectionnée  de  M.  A. 
WiLLiAHSON  et  L.  Perkins.  —  Chaudière  h  vapeur  à  haute  pression 
de  BENSOif  221  à 

MINÉRALOGIE. 

Mémoire  sur  quehiues  espèces  minérales  du  Chili ,  pai'  Fréd.  FlELD.  2Ci 

REVUE  ECONOMIQUE,  ADMINISTRATIVE  ET  JURIDIQUE 
DES  MINES  ET  DE  LA  MÉTALLURGIE  FRANÇAISE, 

PAR  L.  SIMONIN  ,  INGÉNIEUR  CIVIL  DES  MINES. 

pAbTîK  ÉcoNQMigr  E  —  Xéccssité  de  l'abaissement  du  prix  des  trans-» 
porl-s  par  la  rétlucUon  des  tariis  :>ur  les  chemins  de  fer,  la  suppres- 
sion des  droits  de  navigation,  rachcvement  des  voies  ferrées, 
l'amélioration  des  rivières  et  dca  canaux.  Le  liisilû  de  coiumcrcc 
et  les  usines  sidérurgiques.  Causes  du  malaise  actuel  .    .    .   278  à  286 

JnsulHsancc,  sur  quel(|ues  chemins  de  fer,  du  mtlériel  destiné  aux 
lr:uis[>orls. —  Utilité  d'une  voie  ferrée  liUoralc  de  Cette  à  Marseille. 

—  Adjudication  de  nouvelles  lij^'ues.  —  Nécessilô  d'un  «Uaissemcnt 
des  fi  els  {Kir  navires  français.  —  Les  voies  de  communiculiou  ot  la 
Cumuiisbion  du  Budget.  à  ^7 


TABLE  DES  MATIÈRES.  577 

PABTiit  Ai)MiwisT»ATiv£.  — »  l/alionncmcnt  aux  redevances;  utilité  de 
la  rcduclion  de  cet  impôt  ;  quel  doit  Hrc  sim  emploi.  NtH-'cs^ité  <lu 
lu  rcmiion  des  conco^sious;  «vaiitai;c.s  quelle  présente.  •— Dc;> 
rcfuiiuca  à  inlroduirc  il;ata  riii->tnu  Uuii  tics  dciuaiulcs  en  cuuce{»> 
sion  de  mines  et  eu  autorisation  d'usiues  métallurgiques  .    .  2{j4>  à  2tl7 

Situiitiou  (le  riiiduslrie  liouillèrc  en  Kranco  de  18î»5  ù  iHlil. — 
Production  et  consommation.  —  Importation  et  exportation.  — 
Admission  des  houilles  françaises  dans  les  fournitures  de  la  marine 
impériale.  —  Production  du  minerai  de  fer.  —  Fabrication  de  la 
fonte  et  du  fer.  — >  Autres  métaux.  —  Notre  infériorité  dans  leur 
production  4S8  i  BOi 

Pa«ti»  wumqob.  — »  Comment  doivent  être  réglés  les  donnnn}j;es 
occasionnés  à  la  surface  par  les  travaux  souterrains.  —  De  la  rcs- 
pon-saî»ilité  des  directeur?;  de  mines  et  de  ses  limites.  —  Inconvé- 
nients de  rinterven  lion  des  ingénieurs  de  PEtat;  avantages  de  la 
liberté  tndimtriRlIfl    297  à  510 

Des  indemnités  de  surface.  Jurisprudence  des  cours  de  Lyon  et  de 
Grenoble.  —  De  la  nouvelle  loi  sur  les  brevets.   ....  VOi  à  B09 

REVUE  DES  SOCIÉTÉS  SAVANTES  DE  FRANCE  ET  DB 
L^INDUSTRIE  FRANÇAISE. 

PAR  M.  AHDUÉ  DOOCARD  ,  INGÉNIEUR  CIVIL. 

Di-ciitivcrtos  de  MM.  KirchliplT  et  Biinson.  —  Thôoi  ie  des  filniis.  — 
Junuence  de  Pessence  de  thcrchcntine  sur  la  santé  des  peintres 
et  des  porsonnos  qui  linltitent  un  ;i]ip.'irtonu'nt  noineHenicnt  !)âli. 
Nouveau  procédé  de  dosai^c  du  soufre  cnnU-nu  diins  les  )>yi  i(f^  de 
fer  et  de  cuivre.  —  Existence  de  divers  mollusques  et  zoo[diytes  à 
de  très-grandes  profondeurs  dans  la  Méditerranée.  —  Dosage  du 
pl.-^tine.— Préparation  de  Phydrate  bleu  de  cuivre.— Puits  arté^^irn 
de  Pasbv  5U  &  552 

REVUE  SEMESTRIELLE  DES  TRAVAUX  D'EXPLOITATION 

DES  MINES,  DE  MÉTALLURGIE  ET  DE  CONSTRUCTION. 

Exploitation  des  mines.  —  Formation  des  filons  aurifères.  —  Mines 
d'or  de  la  iNouvelle  Ecosse.  —Perforateur  Lisbet. — Sur  les  lampes 
de  sûreté.  —  Etudes  sur  la  ventilation.  —  Nouvelle  machine  d'ex- 
traction  


578 


TABLE  SBS  MATIÈBBS. 


MÈuuoMUB.  —  Puddtoge  do  U  fonte  sulAireiue.  Puddlcor  nm* 
oi<pi«.  ~*  Nouvelle  m^tbode  do  puddiagc.  —  Expcriottoes  sur  !■ 
eoDstilalioa  do  roder.  Produetion  da  cuivre  de  eéowDi  m 
moyen  de  Tépongc  de  fer  

CoiSTnrcnoH.  —  IMtoos  ogglomërês.  Bétons  bitomineux.  —  Des 
divers  sptèmes  de  eoavertwe.  —  Sur  le  oonstruetlou  des  chemi- 
nées d*usines.  —  Nouvelles  formules  pour  le  cdcul  des  dimensions 
des  vofttes.  — 'BoeonsCmelion  du  pont  Louis^Philippe  â  PM-is.  811  &  848 

BULLETIN. 

fiitaotioD  doPIndustrie  minérale  en  Autriche.  —  Filtre  à  air  dn  docteur 
Stbnhovsi,  —  Viedne  de  Heningle,  dans  la  Nouvelle  Galles  du 
Sud  i24  à  142 

Analyse?  et  p«;>ais  dociniastiqiics  faits  au  laboratoire  de  l'Ecole  des  arts 
et  iiiaimfaclures  et  des  minrs  fie  Lif'^c.  —  Fabrication  <li™  ffuilles 
de  plomb  continues.  —  i\icthod(  ^  ra[  uîr^  pour  le  dosage  du  soufre. 

—  Emploi  des  marcs  de  soude  et  des  résidus  de  pyrite  grillée. — 
Acier  Bcssemer.  —  Trempe  des  outils  et  des  instruments.  — > 
Préservation  des  poteaux  téléf;raj)lutjues  et  de  barrières.  —  Cous- 
sinets des  essieux  de  waggons  sur  les  chemins  de  fer  prussiens,  — 
Nouvelles  expériences  de  31.  le  chevalier  Sella,  sur  le  froUtineut, 

—  Sderie  mécanique.  —  Composition  des  jurys  de  PExposition 
intenniionele  de  Londres  332  i  388 

Cadre  i  scies  verticales,  à  mouvement  oblique,  par  L.  PtiABo, 
eonsCmcteur  ft  Uégs,  —  Description  du  travail  dans  une  usine  de 
Ivlqnes  réfractaircs ,  par  6.  Kmms,  élève  de  I^oole  des  arts  et 
manubcture  de  Li^ge* — Nouvel  appareil  de  préparation  mécanique. 

—  Tunnel  du  Mont-Cenis.  —  Fer  galvanisé  pour  plaques  de 
blindages.  —  Notice  sur  les  fabriques  de  produits  diimiques  du 
Lancasbire  méridional.    Condensation  par  surfaoe  •  •  .  8éO  à  878 


BIBLIOGSAPHIS. 

Annales  du  conservatoire  impérial  des  arts  et  métiers  .  •   •  •   .  3^)9 

fierg  und  hutten-mânnii^che  zeitang  •   .  381 

Nouvelle  mclbodc  du  traitement  direct  des  minerais  de  sine»  par 

AoAUUi  MuLLsa    fSU 


utei.  —  urtiHUOB  HE  j.  nnon. 


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